Précédemment : Sur Shimotsuki, pour remercier Rio de l'avoir sauvé, un homme lui raconte une rumeur disant qu'un ancien livre de médecine et très précieux serait quelque part sur Shimotsuki.
Après avoir soigné le pauvre homme, je prends le chemin pour descendre. C'est parfois étroit, pas pratique voire même dangereux. Je laisse le village des personnes âgées et des cultivateur derrière moi après avoir fait une razzia sur les plantes médicinales. J'ai rechargé mon stock. Faut dire que l'île est propice à ça justement. Je ne sais pas si c'est dû à la hauteur, au soleil, au vent, mais le coin recèle de trésors de médecine. Voir les champs entiers, toutes ces couleurs mélangées, ça met du baume au cœur. Bon revenons en à nos moutons. L'homme m'a dit qu'il ne s'agissait que d'une rumeur. Il peut ne même pas s'agir du Recueil que je recherche, mais de tout autre chose. Quoi qu'il en soit, je dois aller vérifier. Je vais aller me renseigner dans Honnoji, la seule ville de l'île. Quand on veut des informations, il faut savoir chercher. Une fois arrivé dans le village, je cherche des magasins d'antiquaires, de vieilleries ou de braderie. Je finis par en trouver un et rentre à l'intérieur. Il est bien éclairé par les rayons du soleil. Les murs sont recouverts de tapis visiblement plus anciens que moi. Un vieux monsieur s'avance vers moi.
" Puis-je vous aider ? Je l'espère. Je suis à la recherche de pages d'un ancien livre de médecine. On m'a laissé entendre que je pourrais éventuellement en trouver une sur cette île. Avez-vous des informations à ce sujet ? Des pages d'un livre de médecine ? Non, ça ne me dit rien. Auriez-vous une idée d'où je pourrais aller pour obtenir des informations ? Peut-être chez Irma, en bas de la rue. C'est une librairie. Ils devraient connaître. Merci pour votre aide. Bonne journée. "
Je quitte la boutique pour aller dans celle de madame Irma. Dès qu'on entre à l'intérieur, on est happé par l'odeur des livres. Cette bonne odeur de savoir, cette saveur passant de génération en génération concernant les écris de nos aïeux empli le magasin entier. Je suis déjà conquis. Je vais directement voir un libraire. Il s'agit d'un homme légèrement plus vieux que moi, dans la cinquantaine probablement, avec un chapeau melon et un costume kaki. Je pose les même questions que dans la boutique précédente, mais je fais chou blanc. On me conseille un autre magasin. C'est comme ça la matinée durant. Midi sonne, et je n'ai encore aucune piste. Ce n'est pas une raison pour me laisser aller. Même s'il n'y a qu'une chance sur mille milliard, je tenterai le destin pour trouver une page du livre. Je commence à redouter de devoir pactiser avec les yakuzas. Mais avant d'y arriver, encore faudrait-il que je sache où les trouver.
Posté Dim 9 Oct 2016 - 18:35 par Rio
Aussi, je décide d'aller dans un bar louche, en périphérie de la ville. Le genre de bar qui a des carreaux cassés, des trous dans les murs extérieurs, des personnes saoulent en train de vomir devant ... J'ouvre la porte et esquive de peu le poing qui vient s'enfoncer dedans. Visiblement, une bagarre semble être en cours. J'esquive et me glisse hors de portée. La majorité des clients crient pour soutenir l'un ou l'autre des concurrent. Une rixe comme tant d'autres je suppose. Je m'approche du barman qui, d'un signe de la tête, semble vouloir savoir ce que je veux boire.
" Je cherche des infos. Je pense que les Yakuzas peuvent m'aider. J'aimerais les trouver. Tu les trouves pas pépé. C'est eux qui te trouvent. Qui me dit que t'es pas marine ? J'ai l'air d'être marine tu penses ? A mon âge, je devrais être commodore, ou quelque chose dans le genre, et donc connu. Tu me connais ? Non. Donc je ne suis pas marine. ... J'te suis pas. Peu importe. Où puis-je trouver l'organisation ? Comment faire pour obtenir une audience ? Tu sais qu'ils sont dangereux. Ils pourraient te tuer simplement parce que tu les cherches. Je recherche quelque chose, et j'ai de quoi payer. Raison de plus pour que tu te fasses tuer. Tu te trimballes avec ton argent partout comme ça. T'es suicidaire ou quoi ? Si ça me permet d'avoir des informations, pourquoi pas. Très bien. Tu vois l'type en rouge en train d'combattre. Oui. J'ai parié sur sa défaite. Il semble en train de gagner. Si tu le bats, je verrais ce que je peux faire. ... D'accord. "
Je pose mes affaires et avance vers les combattants. Ils sont en train de se battre avec des chaises. Je sors deux billes en verre de ma poche, vise les cibles, puis leur lance dessus. Aussitôt, un nuage rouge les enveloppe. Ils s'arrêtent de combattre et se tournent vers moi.
" Tu penses faire quoi papy ? Tu veux crever ? On va t'refaire le portrait sale vioc. "
Donner un ennemi commun à des ennemis, et ils deviendront aussitôt les meilleurs amis du monde. J'avais oublié cette variable. On me lance une chance au visage, je me baisse pour esquiver. On renverse la table pour arriver à moi plus rapidement. Je me mets à courir à travers le bar, esquivant les clients. Les deux brutes me poursuivent. On joue à chat. Sauf que je finis coincé des deux côtés.
" Fallait pas nous faire chier Papy. Tu serais resté en vie. Fais tes prières ! "
Leurs coups ne viennent jamais. Ils sont en train de se gratter. Ils disent que ça démange énormément, que c'est insupportable. Ils retirent leurs haut, espérant que ça change quelque chose. Ils ont des démangeaisons qui les empêchent de faire quoi que ce soit d'autre. J'attrape une chaise et leur fracasse sur la tête rapidement, pendant qu'ils sont occupés. Je retourne vers le barman.
" Bon, ces infos ? ... Va falloir attendre qu'ils se réveillent. Ils en font parti ?! T'as pas vu leur tatouage ou quoi ? "
J'examine les corps de loin. Effectivement, ils ont un tatouage qui prend la moitié du torse. Je viens de battre deux membres des yakuzas. Va falloir la jouer finement à leur réveil.
Spoiler:
# Le ver Crougou est un animal d'une petite île des Blues, détesté par les habitants. La raison est simple, il adore se loger dans les maisons. Ce c'était tout, ça irait. Mais son corps secrète une toxine qui irrite la peau humaine au moindre contact. Il provoque de l'urticaire absolument insoutenable. Des grosses plaques rouges apparaissent à l'endroit du contact, des démangeaisons qu'on ne peut retenir … Rio a réussit à répliquer la toxine. Il en conserve dans des petites billes en verre qui éclatent au contact.
Posté Lun 10 Oct 2016 - 11:47 par Rio
Comme la force physique est pas trop développée chez moi, les deux hommes se relèvent rapidement. Ils se tournent vers moi.
« T'as osé nous faire ça le vioc. Tu vas payer. Une seconde. C'est lui qui m'a dit de faire ça. » Je pointe le barman du doigt. Chacun ses responsabilités, je ne vais pas payer pour un inconnu. Plus personne ne bouge dans le bar, hormis nous trois. « Moi je voulais juste rencontrer des yakuzas. Ils peuvent m'aider à retrouver quelque chose d'important. Et j'ai de quoi marchander. Peu importe. On s'en fou. T'aurais pas du nous attaquer. Vous n'êtes pas capables de raisonner ? Ok. Maintenant, je sais que vous n'êtes pas membre de l'organisation. »
Bruit de lame qu'on dégaine, sensation de froid sous ma gorge. Le barman a sauté par dessus son bar et me tient en joug avec une dague.
« Je vois. Vous en faîtes donc parti. T'as trois secondes pour dire ce que tu veux ou tu vas rejoindre tes ancêtres. Je vous l'ai dit. Je recherche quelque chose. Il s'agit d'une page d'un ancien livre de médecine. On m'a dit que vous pourriez m'aider à l'acquérir. T'as de quoi payer. Pourquoi on te tuerai pas et prendrai ton argent ? Parce que j'ai caché un véritable trésor quelque part. Un trésor qui vaut bien plus que ce que j'ai sur moi. Tu mens. Non. J'ai caché quelques millions de berrys dans un coffre caché quelque part dans la ville. J'ai piégé le coffre de façon à être le seul à pouvoir l'ouvrir sans détruire le contenu. J'ai aussi placé un minuteur pour m'assure qu'on travaille rapidement. D'ici une heure, l'or aura fondu et sera inutilisable. On peut le refondre. Pas s'il y a quelque chose à l'intérieur qui réduit la qualité à rien du tout. J'ai laissé quelques pièces en bronze. Quand le coffre explosera, rien ne pourra être récupérer. Enfin, c'est pas tout à fait vrai. Vous pourrez toujours récupérer le bronze, ça doit valoir un millier de berrys peut-être. Tu bluffes. Je suis ici pour une seule chose. Si je ne peux pas l'obtenir, je ne vois pas à quoi ça sert de perdre du temps. J'aime aller droit au but. On peut s'aider l'un l'autre SI vous y mettez de la bonne volonté. Ou alors on peut perdre tous les deux. A vous de choisir. »
Il m'examine, cherche à savoir si je mens ou pas. Mais je suis un médecin. Je suis habitué à donner de très mauvaises nouvelles et aux situations de stress intense. Mon visage est impassible. Je ne tremble pas. Tant de détails qui appuient ma théorie comme quoi je ne mens pas. Finalement, l'homme retire sa dague de ma forge, et je frotte l'endroit où le métal m'a touché.
« Tu veux quoi ? Des informations. Je veux savoir qui a la page, où elle est dans le pire des cas. Dans le meilleur des cas, vous me la donnez, je vous accompagne au coffre en désamorçant les pièges, et vous obtenez plusieurs millions de berrys. Des infos sur la page de ton bouquin ? Oui. Le recueil de médecine du docteur Butch, écrit en 1478. Une page très vieille, décolorée sûrement. Une page comme on en voit plus. Hum. Ya bien un truc qui ressemble à ça. Où ? Dans la demeure du gros Boulard. Il collectionne les vieux trucs qui ont de la valeur. Il les expose chez lui, c'est une espèce de musée à la con. T'as ton info, maintenant les sous. Non. Vous ne croyez pas que c'est aussi facile, hein ? Vous allez faire le boulot. Hein ? Je vais aller vérifier si c'est bien ce que je cherche. Si c'est le cas, vous allez voler la page. Et votre récompense sera largement à la hauteur. Et pourquoi on te tue pas tout de suite ? C'est vachement plus simple quand même. Parce que le trésor vous intéresse. Sinon je ne serais déjà plus là depuis longtemps. Un simple cambriolage, ça doit être facile pour vous, non ? Pour les grands et puissants yakuzas, voler un trésor ne doit pas être compliqué. Vous dîtes qu'il expose les objets chez lui, que c'est une sorte de musée. Donc il doit organiser des visites ? Oui. Un tour le matin, un l'après midi. Je vais participer à celui de tout à l'heure, alors. J'irai vérifier si c'est bien la bonne page et son authenticité. Je vous contacte après pour la suite. »
Je pose un den den sur le bar, puis avance vers la sortie tranquillement. Ils font peut-être parti d'une organisation criminelle, mais visiblement je les dépasse en tactique. Enfin, ce ne sont que des sous-fifres je suppose, c'est donc normal. Une fois en dehors du bar mal famé, je prends la direction du centre de la ville. Ce n'est pas trop difficile de se repérer dans Honnoji. Je vais vers la demeure seigneuriale de monsieur Boulard. Une fois arrivé, je vois le prix d'entrée et tombe de haut. Un million de berrys la visite. Bon, voilà la fin on dirait.
« Qu'est-ce qui t'arrive ? Ça ne va pas ? » Je fais demi-tour, dégoûté. Je ne peux pas me payer l'entrée. Je ne peux donc pas savoir s'il s'agit d'une page que je recherche ou non. « Il y a un docteur dans la foule ? » La voix nous interpelle. Je fais volte face et avance. Je vois un garde sur le sol, un autre à son chevet. Je joue des coudes pour passer.
« Je suis médecin. Qu'est-ce qui se passe ? Je ne sais pas. On discutait. Il s'est mis la main sur la poitrine puis est tombé au sol. »
Le personnel du noble ne bouge plus, a les yeux fermés. J'arrache les vêtements du garde. Sur son torse, je vois une marque typique d'une certaine maladie. Une décoloration jaune de la peau en forme d'étoile. Il s'agit de la Bouritadu, une maladie foudroyante qu'on attrape en mangeant un pépin de triop, un fruit tropical qui ne pousse que sur une certaine île. Les pépins contiennent une toxine qui, une fois dans l'estomac, est libérée. Les symptômes apparaissent deux jours plus tard. Elle entraîne des arythmies, des sudations importantes, des crises cardiaques et la mort en quatre jours. Je dirais qu'on est au troisième jour de la maladie. Il a de la chance. Un jour de plus et il était mort. Mais au troisième jour, on peut le soigner. Je sens une odeur particulière sur lui, et je me permets de fouiller ses poches. Bingo, de la réglisse. Pauvre homme, s'il savait qu'il creusait sa tombe avec de la réglisse, il n'en aurait jamais pris.
De mon sac, je sors une seringue et un flacon de bêtabloquants. Pas facile à avoir, mais tellement plus rapide à agir que les comprimés. Je pique l'aiguille dans le pot, il doit faire 1m80 pour quoi … 80kg. A raison d'une milligramme pour 25, ça fait 3,2mg. Je cherche une veine sur le bras du malade, et pique. Je verse tout le contenu de la seringue dans son sang. Quelques secondes plus tard, il ouvre les yeux et tousse. Ouf, c'est un bon signe. Je le force à rester allongé, prends sa tension, son pouls … 14/8 pour 122. C'est pas bon. A partir de 15/2 on doit s'inquiéter d'une hypertension, et un rythme au delà de 120 indique un effort, une situation de stress intense … On doit faire baisser ça et rapidement. Je le fais inspirer par le nez et expirer par la bouche plusieurs fois. Un exercice basique pour diminuer un rythme cardiaque.
« Vous avez mangé un pépin de triop. C'est ça qui vous cause les symptômes actuels. Je les ai diminués avec des bêtabloquants. Mais c'est temporaire. Vous devez aller dans un institut de soin immédiatement pour recevoir le traitement approprié. Dîtes leur de vous donner du pépirital et de la venlatoripune. Ça va vous faire guérir de la maladie de Bouritadu et vous serez sur pied d'ici trois jours. Et arrêter de mâcher de la réglisse, ça aggrave les problèmes. Allez, vite ! »
Voyant que je ne plaisante pas, le garde se relève rapidement et court vers un hôpital, une clinique … L'autre garde me remercie. A cet instant, les portes s'ouvrent. Une dizaines de soldats entourant un homme avancent.
« Qu'est-ce qui se passe ici ? Pourquoi ce remue ménage sur ma propriété ? » Ah. Monsieur Boulard je présume. Il n'a pas l'air commode. Et j'ai toujours pas de sous pour entrer visiter.