Suite des événements joués ici.
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Ici et là sur Clockwork Island, on parlait de liberté. "Liberté, liberté chérie" allait-on crier dans les allées les moins bien famées de toutes les villes sinistrées d'une île autrefois réputée pour son atmosphère chaleureuse. Cette affection particulière pour l'abolition de la moindre entrave avait tourné au dogme. La révolution ne chérissait plus la liberté, elle lui vouait un culte. En l'absence d'ordre et d'autorité depuis le passage des Saigneurs, les révolutionnaires pullulaient sur les débris de l'île avec autant d'aisance que la vérole dans les bordels de la Rokade.
La misère était un fruit qui se cultivait sur un terreau propice à son épanouissement. À cette sordide misère matérielle finissait par s'agréger la misère intellectuelle propagée par ces missionnaires des temps modernes, ces révolutionnaires autoproclamés qui voulaient sans cesse répandre la liberté à coup de fusil. De la liberté pour tous, de la liberté à profusion, une liberté totale et absolue, tel était leur objectif final.
Aucun d'entre eux ne s'était jamais demandé pourquoi plus on prospectait la liberté, plus on générait le désordre. Avant d'être exécuté pour s'être opposé à l'élan révolutionnaire, et surtout, avoir émis l'hypothèse consistant à demander assistance auprès du gouvernement mondial afin de reconstruire l'île, Morris Jiwel, ancien haut fonctionnaire de Clockwork avait déclaré : "Il y a un terme précis pour qualifier la liberté absolue : le chaos".
On ne l'avait pas écouté. Sans doute car la détonation des fusils utilisés pour l'abattre avaient indisposés l'ouïe de ses bourreaux. Et pourtant, le chaos faisait indubitablement son nid sur Clockwork Island. Les conflits isolés se multipliaient, mais pire encore : de ce chaos ambiant émanait une douce flagrance semblant attirer les pires fléaux de l'univers à lui. L'un de ces fléaux avait frappé récemment une armurerie de l'île.
- P...P...Pu..Putain ! C...C...Comment q..quel...quelqu'un a p...p...pu en...ent...
- Entrer.
Riges serra les dents une fois encore. Bègue de naissance, il avait horreur qu'on termine ses phrases à sa place. Sylvian se foutait des états d'âme de son collègue. Quelqu'un était entré dans une armurerie dans un quartier révolutionnaire, avait assassiné le boutiquier sans oublier de faire le plein d'équipement aux frais de la princesse.
- Qu'est-ce qu'il a volé ?
- D... Deux di... dizaines d...de...
- Le registre Rig ! File-moi le registre ça me fera gagner du temps !
L'envie d'écharper son camarade titilla à nouveau Riges. Toutefois, les disputes entre révolutionnaires étaient lourdement sanctionnées par les dirigeants locaux. On en pendait pour moins que ça. À bien y réfléchir, Riges trouvait qu'on pendait beaucoup dernièrement, la liberté avait une odeur de charogne qui empestait les rues de la ville. Cherchant à dissimuler une moue perplexe, Sylvian n'aimait pas ce qu'il lisait. Il avait lui même fait l'inventaire la veille au soir et le constat était sans appel : il manquait une vingtaine de mousquets et un kilo de dynamite.
- Qui était en charge de la surveillance du quartier hier soir ?
- J....Jez....
- Peu importe ! Va transmettre leurs noms aux anciens, et dis-leur de les exécuter. C'est pas les premières sentinelles qui ne font pas leur boulot correctement. Ces types n'ont aucune discipline.
S'il hésita un instant avant de répondre, le bègue sentait au fond de lui qu'il avait le devoir de manifester son opinion sur le sujet que venait de soulever Sylvian.
- M...mais c..c..camarade Sylvian. L...La discipline es....est une a...al...aliénation c....contraire à l'i....l'idé...l'idéal de l...liberté.
À présent, Sylvian devait peser le moindre mot qui sortirait de sa bouche. Il venait en effet de commettre une faute grave. Évoquer des notions d'ordre ou de discipline pouvait lui coûter cher à lui aussi. Dès lors, il se tut, mais n'en pensait pas moins. Chacun agissait à sa guise au nom de la liberté, et les désastres se multipliaient. Rien de tel que de goûter aux joies de la révolution pour regretter le despotisme.
Incompétents ou pas, les révolutionnaires avaient été délestés de leurs possessions qui, entre de mauvaises mains, pouvait créer des remous sur les flots qui inondaient l'île. Sylvian prit les devants.
- Je vais interroger les voisins. Toi, fais comme je t'ai dit. On se retrouve ce soir pour la réunion.
- À... À ton service c...camarade. La révolution vaincra !
"La révolution vaincra". Parmi les révolutionnaires de l'île, les plus jeunes clamaient cette maxime vide de sens à l'envie en guise de salutation. Une fois que le bègue fut suffisamment éloigné, Sylvian ne put s'empêcher de marmonner son mécontentement.
- Pas avec des cons dans ton genre en tout cas...
Les habitants des environs furent cuisinés par Sylvian. Recherche peu concluante, personne n'avait rien vu, rien entendu. On avait assassiné le vieux tenancier de l'armurerie par strangulation, aucun coup de feu n'avait été tiré ni quoi que ce soit qui aurait pu mettre sur une piste. Au sortir d'une demeure, l'enquêteur révolutionnaire ôta sa casquette et frotta sa main le long de son crâne chauve cabossé. Il s'était arrêté un instant pour réfléchir, mais on le stoppa net dans son entreprise.
- Si c'est pas Sylvian ! On m'dit que tu cherchais le salopard qu'a tué l'vieux Témondier.
- Oh... Bonjour madame Julo.
La grosse bonne femme revenait de courses, ses marmots couraient partout une fois descendus de la barque leur servant de moyen de transport entre les bâtiments immergés.
- J'sais pas si ça peut t'aider, mais hier j'vu une ombre. Un drôle d'gaillard. Il avait des tas de trucs en bandoulière qui s'entr'choquaient, ça f'sait des bruits métalliques.
"Les mousquets volés" pensa Sylvian en reposant son couvre-chef sur sa tête.
- J'pas vu sa tronche, mais il avait un uniforme de bagnard qu'vous autres mettez en esclavage pour faire faire les travaux de r'construction.
Effectivement, Union John avait été chargé d'approvisionner Clockwork Island avec un convoi de prisonniers capturés chez eux. Le convoi avait, d'après certaines rumeurs, été coulé par un Capitaine Corsaire de passage dans les environs. Connaissant par coeur le profil des dits prisonniers de ce genre de convois, cette nouvelle glaça le sang de Sylvian. Après avoir salué son informatrice, il tourna les talons en déglutissant.
- Putain... On a un pirate armé d'explosifs sur l'île....
L'information ne devait pas s'ébruiter. Depuis plusieurs semaines déjà, les révolutionnaires avaient réussi à empêcher les attentats et agressions d'hommes-poissons, maintenant une paix précaire dans les environs. Il suffisait d'un grain de poussière pour que le rouage de l'horloge ne se détériore. D'un pas pressé, Sylvian sautait de plateforme immergée en plateforme immergée pour rejoindre le quartier général et dépêcher des hommes afin de prendre le pirate en chasse.
- Jolie casquette.
- Hein ?
La voix était venue d'un interstice sombre entre deux bâtiments aux murs blancs. D'habitude, Sylvian n'y aurait pas pris garde, mais cette intonation nasale et narquoise l'avait comme provoqué, il s'était senti comme titillé par le diable. Le révolutionnaire à casquette ne vit pas le visage de l'homme qui s'était permis cette réflexion anodine, non, tout ce qu'il vit fut un canon de mousquet braqué entre ses deux yeux. Plus aucun doute n'était permis, il tenait son pirate, ou plutôt, son pirate le tenait.
- P... Pitié... J..Je peux vous aider à vous échapper. M... Me tuez pas. J...J'ai une femme et une fille.
Tel Riges, lui aussi se mettait à bégayer. Le révolutionnaire s'était toujours considéré comme un dur, s'imposant même comme un donneur d'ordre au sein de sa faction, mais ce n'est qu'en cet instant qu'il comprit ce qu'était d'être du mauvais côté du manche.
Son interlocuteur, dont il ne parvenait pas à distinguer le visage dans a pénombre resta silencieux quelques secondes avant de laisser s'échapper un léger un rictus sournois.
- Rectification : une veuve et une orpheline.
- A...Att...
La balle quitta le mousquet pour traverser le crâne lisse de Sylvian qui s'effondra net. Jetant un oeil à droite puis à gauche, l'assassin s'assura que personne ne soit dans les environs. Après tout, il avait choisi de se cacher dans cette interstice justement du fait de la quasi absence de fréquentation, s'étant rué sur la première proie venue tel un scorpion tapis dans sa crevasse en attente d'un dîner.
Passant des ténèbres à la lumière, Joe se dévoila, ses mousquets répartis sur deux bandoulière l'entourant des épaules à la taille par dessus son habit miteux de prisonnier. Le cafard eut vite fait de dépouiller sa victime, se faisant un plaisir de le délester de son large manteau pour couvrir son arsenal récemment acquis.
Correctement vêtu afin de ne pas attirer la suspicion, il enfila la casquette trop large sur sa tête avant de jeter à l'eau le cadavre du révolutionnaire malchanceux.
- BrrrrRRrRrr... Des heures que je me les gèle à attendre qu'un connard vienne me filer gentiment ses frusques.
Fouillant dans les poches du large imperméable gris tout juste volé, quelques liasses de berrys firent briller ses yeux. Replaçant son modeste butin, le forban se frotta les mains pour se réchauffer.
- Bon allez, un petit remontant pour me dégivrer et je reprends la mer.
Mains profondément enfoncées dans les poches de son manteau, dissimulant son visage avec la visière de sa casquette, Joe savait pertinemment que la guerre civile qu'il avait attisée à Clockwork Island il y a quelque mois de cela avait laissé un souvenir impérissable de sa modeste personne. Aussi, mieux valait pour lui ne pas s'éterniser dans les environs. Cela ne l'empêcha pas d'avoir l'audace de se présenter dans le premier bar lui ouvrant ses portes.
La misère était un fruit qui se cultivait sur un terreau propice à son épanouissement. À cette sordide misère matérielle finissait par s'agréger la misère intellectuelle propagée par ces missionnaires des temps modernes, ces révolutionnaires autoproclamés qui voulaient sans cesse répandre la liberté à coup de fusil. De la liberté pour tous, de la liberté à profusion, une liberté totale et absolue, tel était leur objectif final.
Aucun d'entre eux ne s'était jamais demandé pourquoi plus on prospectait la liberté, plus on générait le désordre. Avant d'être exécuté pour s'être opposé à l'élan révolutionnaire, et surtout, avoir émis l'hypothèse consistant à demander assistance auprès du gouvernement mondial afin de reconstruire l'île, Morris Jiwel, ancien haut fonctionnaire de Clockwork avait déclaré : "Il y a un terme précis pour qualifier la liberté absolue : le chaos".
On ne l'avait pas écouté. Sans doute car la détonation des fusils utilisés pour l'abattre avaient indisposés l'ouïe de ses bourreaux. Et pourtant, le chaos faisait indubitablement son nid sur Clockwork Island. Les conflits isolés se multipliaient, mais pire encore : de ce chaos ambiant émanait une douce flagrance semblant attirer les pires fléaux de l'univers à lui. L'un de ces fléaux avait frappé récemment une armurerie de l'île.
- P...P...Pu..Putain ! C...C...Comment q..quel...quelqu'un a p...p...pu en...ent...
- Entrer.
Riges serra les dents une fois encore. Bègue de naissance, il avait horreur qu'on termine ses phrases à sa place. Sylvian se foutait des états d'âme de son collègue. Quelqu'un était entré dans une armurerie dans un quartier révolutionnaire, avait assassiné le boutiquier sans oublier de faire le plein d'équipement aux frais de la princesse.
- Qu'est-ce qu'il a volé ?
- D... Deux di... dizaines d...de...
- Le registre Rig ! File-moi le registre ça me fera gagner du temps !
L'envie d'écharper son camarade titilla à nouveau Riges. Toutefois, les disputes entre révolutionnaires étaient lourdement sanctionnées par les dirigeants locaux. On en pendait pour moins que ça. À bien y réfléchir, Riges trouvait qu'on pendait beaucoup dernièrement, la liberté avait une odeur de charogne qui empestait les rues de la ville. Cherchant à dissimuler une moue perplexe, Sylvian n'aimait pas ce qu'il lisait. Il avait lui même fait l'inventaire la veille au soir et le constat était sans appel : il manquait une vingtaine de mousquets et un kilo de dynamite.
- Qui était en charge de la surveillance du quartier hier soir ?
- J....Jez....
- Peu importe ! Va transmettre leurs noms aux anciens, et dis-leur de les exécuter. C'est pas les premières sentinelles qui ne font pas leur boulot correctement. Ces types n'ont aucune discipline.
S'il hésita un instant avant de répondre, le bègue sentait au fond de lui qu'il avait le devoir de manifester son opinion sur le sujet que venait de soulever Sylvian.
- M...mais c..c..camarade Sylvian. L...La discipline es....est une a...al...aliénation c....contraire à l'i....l'idé...l'idéal de l...liberté.
À présent, Sylvian devait peser le moindre mot qui sortirait de sa bouche. Il venait en effet de commettre une faute grave. Évoquer des notions d'ordre ou de discipline pouvait lui coûter cher à lui aussi. Dès lors, il se tut, mais n'en pensait pas moins. Chacun agissait à sa guise au nom de la liberté, et les désastres se multipliaient. Rien de tel que de goûter aux joies de la révolution pour regretter le despotisme.
Incompétents ou pas, les révolutionnaires avaient été délestés de leurs possessions qui, entre de mauvaises mains, pouvait créer des remous sur les flots qui inondaient l'île. Sylvian prit les devants.
- Je vais interroger les voisins. Toi, fais comme je t'ai dit. On se retrouve ce soir pour la réunion.
- À... À ton service c...camarade. La révolution vaincra !
"La révolution vaincra". Parmi les révolutionnaires de l'île, les plus jeunes clamaient cette maxime vide de sens à l'envie en guise de salutation. Une fois que le bègue fut suffisamment éloigné, Sylvian ne put s'empêcher de marmonner son mécontentement.
- Pas avec des cons dans ton genre en tout cas...
Les habitants des environs furent cuisinés par Sylvian. Recherche peu concluante, personne n'avait rien vu, rien entendu. On avait assassiné le vieux tenancier de l'armurerie par strangulation, aucun coup de feu n'avait été tiré ni quoi que ce soit qui aurait pu mettre sur une piste. Au sortir d'une demeure, l'enquêteur révolutionnaire ôta sa casquette et frotta sa main le long de son crâne chauve cabossé. Il s'était arrêté un instant pour réfléchir, mais on le stoppa net dans son entreprise.
- Si c'est pas Sylvian ! On m'dit que tu cherchais le salopard qu'a tué l'vieux Témondier.
- Oh... Bonjour madame Julo.
La grosse bonne femme revenait de courses, ses marmots couraient partout une fois descendus de la barque leur servant de moyen de transport entre les bâtiments immergés.
- J'sais pas si ça peut t'aider, mais hier j'vu une ombre. Un drôle d'gaillard. Il avait des tas de trucs en bandoulière qui s'entr'choquaient, ça f'sait des bruits métalliques.
"Les mousquets volés" pensa Sylvian en reposant son couvre-chef sur sa tête.
- J'pas vu sa tronche, mais il avait un uniforme de bagnard qu'vous autres mettez en esclavage pour faire faire les travaux de r'construction.
Effectivement, Union John avait été chargé d'approvisionner Clockwork Island avec un convoi de prisonniers capturés chez eux. Le convoi avait, d'après certaines rumeurs, été coulé par un Capitaine Corsaire de passage dans les environs. Connaissant par coeur le profil des dits prisonniers de ce genre de convois, cette nouvelle glaça le sang de Sylvian. Après avoir salué son informatrice, il tourna les talons en déglutissant.
- Putain... On a un pirate armé d'explosifs sur l'île....
L'information ne devait pas s'ébruiter. Depuis plusieurs semaines déjà, les révolutionnaires avaient réussi à empêcher les attentats et agressions d'hommes-poissons, maintenant une paix précaire dans les environs. Il suffisait d'un grain de poussière pour que le rouage de l'horloge ne se détériore. D'un pas pressé, Sylvian sautait de plateforme immergée en plateforme immergée pour rejoindre le quartier général et dépêcher des hommes afin de prendre le pirate en chasse.
- Jolie casquette.
- Hein ?
La voix était venue d'un interstice sombre entre deux bâtiments aux murs blancs. D'habitude, Sylvian n'y aurait pas pris garde, mais cette intonation nasale et narquoise l'avait comme provoqué, il s'était senti comme titillé par le diable. Le révolutionnaire à casquette ne vit pas le visage de l'homme qui s'était permis cette réflexion anodine, non, tout ce qu'il vit fut un canon de mousquet braqué entre ses deux yeux. Plus aucun doute n'était permis, il tenait son pirate, ou plutôt, son pirate le tenait.
- P... Pitié... J..Je peux vous aider à vous échapper. M... Me tuez pas. J...J'ai une femme et une fille.
Tel Riges, lui aussi se mettait à bégayer. Le révolutionnaire s'était toujours considéré comme un dur, s'imposant même comme un donneur d'ordre au sein de sa faction, mais ce n'est qu'en cet instant qu'il comprit ce qu'était d'être du mauvais côté du manche.
Son interlocuteur, dont il ne parvenait pas à distinguer le visage dans a pénombre resta silencieux quelques secondes avant de laisser s'échapper un léger un rictus sournois.
- Rectification : une veuve et une orpheline.
- A...Att...
La balle quitta le mousquet pour traverser le crâne lisse de Sylvian qui s'effondra net. Jetant un oeil à droite puis à gauche, l'assassin s'assura que personne ne soit dans les environs. Après tout, il avait choisi de se cacher dans cette interstice justement du fait de la quasi absence de fréquentation, s'étant rué sur la première proie venue tel un scorpion tapis dans sa crevasse en attente d'un dîner.
Passant des ténèbres à la lumière, Joe se dévoila, ses mousquets répartis sur deux bandoulière l'entourant des épaules à la taille par dessus son habit miteux de prisonnier. Le cafard eut vite fait de dépouiller sa victime, se faisant un plaisir de le délester de son large manteau pour couvrir son arsenal récemment acquis.
Correctement vêtu afin de ne pas attirer la suspicion, il enfila la casquette trop large sur sa tête avant de jeter à l'eau le cadavre du révolutionnaire malchanceux.
- BrrrrRRrRrr... Des heures que je me les gèle à attendre qu'un connard vienne me filer gentiment ses frusques.
Fouillant dans les poches du large imperméable gris tout juste volé, quelques liasses de berrys firent briller ses yeux. Replaçant son modeste butin, le forban se frotta les mains pour se réchauffer.
- Bon allez, un petit remontant pour me dégivrer et je reprends la mer.
Mains profondément enfoncées dans les poches de son manteau, dissimulant son visage avec la visière de sa casquette, Joe savait pertinemment que la guerre civile qu'il avait attisée à Clockwork Island il y a quelque mois de cela avait laissé un souvenir impérissable de sa modeste personne. Aussi, mieux valait pour lui ne pas s'éterniser dans les environs. Cela ne l'empêcha pas d'avoir l'audace de se présenter dans le premier bar lui ouvrant ses portes.
Dernière édition par Joe Biutag le Ven 6 Jan 2017 - 10:43, édité 1 fois