C'est une agréable promenade dans les quartiers en ce début de soirée. Un moment de tranquillité où l'on apprécie les choses simples de la vie. Moment tranquille laissant mon esprit aller à la réflexion. Bien que la mort d'Elbert m'indiffère, je la trouve quelque peu injuste. Il s'agissait juste d'un individu perdu dans sa folie et dans l'estime démesurée de sa personne. D'ailleurs, va savoir où se trouve son corps à l'heure actuelle. Il n'y a qu'une trace de sang séché là où il a chuté. Peut-être une manigance ? Ou un cadavre à repêcher dans les bas-quartiers suivi d'un chou blanc de la milice ? Enfin : Ce soir, je prierai. Davinson, maintenant Elbert... trop de sang versé va à l'encontre de mes principes et de mon âme altérée de paix. Difficile à croire quand on regarde le parcours, mais je suis heureux d'avoir en ce moment à mes côtés une personne reconnaissant mes valeurs. Dylon, ce garçon qui nous aura sauvé de l'emprise de l'étrange pouvoir. Il a bon fond, certes, mais... il est terriblement curieux avec moi.
-Et du coup, s'est passé quoi quand le dragon est apparu ?!
-Je me suis rué sur lui le premier ! Que je répond en accompagnant mes paroles de grands gestes pour l'amuser tout en marchant. -Sa peau était aussi dure qu'une armure de Haki, alors je l'ai agrippé pour lui transpercer le palais de toute ma force ; Mais il n'était pas mort. Klara, la jeune femme aux cheveux blancs lui a lancé un puissant sort qui l'a emporté. Je ne sais pas ce que j'aurai fait sans son aide.
-Waw, l'histoire de fou...
-Je ne te le fais pas dire. A un moment, j'ai vraiment cru succomber à la chute lorsque j'étais sur la tête du monstre. Mais rien de ce que nous avons vu ou vécu n'était réel, tu sais.
-Ouais, j'me doute. J'aurai quand même bien aimé y être, j'aurai sûrement demandé à pouvoir voler ! -Hahahaha. Le Wyrm t'aurais avalé net, plutôt.
-Pff, tu mens, Chevalier du Grenier. C'est pas parce que tu as une grosse armure que t'es le plus fort. Me répond-t-il en se tenant droit comme pour jouer le caïd, me faisant largement sourire.
-Le plus fort ? Hum... D'entre nous ! Rétorqué-je avant de l'envoyer valser d'un bras au dessus de moi pour directement le rattraper. -Alors, ça fait quoi de voler ?
-Hey, c'est d'la triche ! J'ai été pris par surprise !
Cette partie de rigolade aura duré encore une bonne heure. Par la suite, nous avons été mangé au « Homard Fumant », de loin le restaurant favori de ce nabot. Ses yeux lui sortent de la tête quand il en parle, encore pire lors de la première fois quand il m'avait suivi pendant longtemps jusqu'à l'avant de l'enseigne. Il a de la conversation, n'empêche. D'un côté, vivre avec le Culte doit pousser à la maturité. Pauvreté, pas de parents, pas d'argent. Le jour où je quitterai l'île n'est pas encore venu mais je sais déjà qu'il me sera pénible de le laisser ici. L'ambiance qui règne là-bas est malsaine, on y étouffe et les motivations du leader ne sont pas forcément claires. Siegfried ne dit pas tout, et c'est ça le problème. Être chasseur de primes à mes yeux induit aussi la protection de la population, chose faite pour l'instant en sauvant quelques fidèles de l'emprise du Livre. Les raisons auront intérêt à valoir le coup à la prochaine sollicitation. Je pense à ça car mon instinct me dit que je ne tarderai pas à être demandé par cette secte. Et, alors que nous mangeons tout en papotant, malheur me frappe lorsque je renverse mon verre en plein sur ma veste.
-Par Asgeir, ces tables sont trop étroites ! Que je grogne en m'essuyant frénétiquement.
-C'pas grave, ça arrive.
-Hmpf, oui, oui. Ce n'est pas grave, mange.
-Tiens, maintenant que j'y pense. J'voulais te d'mander tout à l'heure mais j'ai oublié après. C'est quoi que tu dis à chaque fois que tu t'énerves ?
-Hein ?
-Par Asgard.. As-
-Asgeir, et je te l'ai déjà dit, c'est une divinité pour moi et les miens. Mon père jurait de la sorte, mon grand-père jurait de la sorte, et mes enfants jureront de la sorte !
-Aaaaah, Asgeir, voilà. Maintenant que tu le dis, y'avait un bouquin avec ce nom sur la couverture.
-Ah oui ? Il est fort probable qu'un scribe ait jugé intéressant de retranscrire son histoire. Tu es sûr de ce que tu viens de dire ? Lui demandé-je les yeux plissés, assez sceptique.
-Ouais, sûr ! « La légende d'Asgeir », j'ai eu le temps de faire un petit tour pendant qu'il parlait tout seul, l'autre bizarre. Enfin, quand il vous parlait. Au rez de chaussée, tu passes la cour et c'est dans la pièce juste avant celle où il était. Il y a une grande étagère et la salle est en bordel, l'était par terre.
-D'accord. Une bonne mémoire, dit donc.
-D'puis tout p'tit, ça, héhéhé.
Nous finissons nos repas et sortons d'un pas lent, l'estomac prêt à craquer. La nuit est bien tombée, et les nombreux lampadaires éclairant les quartiers lui offrent un charme tout particulier, chose simple de la vie que j'apprécie tout particulièrement, qui me comble au plus profond de mon âme. Dylon se devait de rentrer au Culte, les balades nocturnes n'étant pas très bien vu par le représentant du groupe. Et, c'est tout naturellement que je le raccompagne jusque là-bas. On apprécie la route, à marcher comme deux escargots et à rire pour tout et n'importe quoi. Enfin, surtout lui, je ne suis pas très bon public, mais ça ne le dérange pas. D'ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi un enfant me colle aux basques comme lui le fait, il doit forcément y avoir une raison sous-jacente là-dedans. La plupart du temps, les mômes fuient à ma vue... ou braient.
Une fois arrivés, je ne l'accompagne pas à l'intérieur. L'air est bien trop stagnant et irrespirable. C'est alors que j'effectue un détour pour retourner jusqu'à ma chambre histoire de profiter un maximum de cette douce nuit. Devant la grande vitre de l'hôtel à observer le vieux gérant trier sa paperasse, je reste planté devant durant de longues minutes avant de repenser aux paroles de Dylon. Un livre reprenant la vie d'Asgeir dans un monastère... Après tout, Saint-Uréa est une très grande île, tout y est possible à mon sens. Et c'est au moment que le vieil homme m'aperçoit derrière la baie que je tourne les talons, accompagné d'une ardente curiosité.
…
Devant la bâtisse, j'ai le sentiment que rien n'a changé. Devant la porte principale, je vérifie que personne ne me regarde et brise la chaîne reliée entre les deux grosses poignées de la porte. Celle-ci grince dans un son sourd qui s'engouffre dans tout le bâtiment. Eh bien non, rien n'a changé mis à part quelques pièces plus ou moins rangées. Le sol légèrement beige est toujours aussi fissuré, et la cour centrale toujours pleine de lierres et de saletés divers. Mais là n'est pas la question, alors je me rend directement dans la salle que m'a décrit Dylon. En effet, il y a quelques bouquins éparpillés par terre ainsi que sur l'imposante armoire encastrée. Il va me falloir du temps pour trouver l'écrit que je désire. Pas le choix, j'ai décidé de me rendre ici alors que je vais chercher. Un genou au sol, les livres sont passés en revue mais celui que je cherche n'y est pas. C'est en commençant à fouiller l'armoire qu'un bruit très discret non loin de moi, précisément vers l'emplacement où se trouvait la porte de la pièce. Couteau à la ceinture dégainé dans la seconde et prêt à être balancé dans un volt-face, je me stop net à la vue d'un visage familier.
Numéria, elle est du Culte aussi. Femme à l'étrange prestance et à la beauté sidérante. Droite, le regard
aussi froid que mon île natale, elle s'exprime sur un ton des plus sobre.
-Siegfried tiens à vous parler.
-Et du coup, s'est passé quoi quand le dragon est apparu ?!
-Je me suis rué sur lui le premier ! Que je répond en accompagnant mes paroles de grands gestes pour l'amuser tout en marchant. -Sa peau était aussi dure qu'une armure de Haki, alors je l'ai agrippé pour lui transpercer le palais de toute ma force ; Mais il n'était pas mort. Klara, la jeune femme aux cheveux blancs lui a lancé un puissant sort qui l'a emporté. Je ne sais pas ce que j'aurai fait sans son aide.
-Waw, l'histoire de fou...
-Je ne te le fais pas dire. A un moment, j'ai vraiment cru succomber à la chute lorsque j'étais sur la tête du monstre. Mais rien de ce que nous avons vu ou vécu n'était réel, tu sais.
-Ouais, j'me doute. J'aurai quand même bien aimé y être, j'aurai sûrement demandé à pouvoir voler ! -Hahahaha. Le Wyrm t'aurais avalé net, plutôt.
-Pff, tu mens, Chevalier du Grenier. C'est pas parce que tu as une grosse armure que t'es le plus fort. Me répond-t-il en se tenant droit comme pour jouer le caïd, me faisant largement sourire.
-Le plus fort ? Hum... D'entre nous ! Rétorqué-je avant de l'envoyer valser d'un bras au dessus de moi pour directement le rattraper. -Alors, ça fait quoi de voler ?
-Hey, c'est d'la triche ! J'ai été pris par surprise !
Cette partie de rigolade aura duré encore une bonne heure. Par la suite, nous avons été mangé au « Homard Fumant », de loin le restaurant favori de ce nabot. Ses yeux lui sortent de la tête quand il en parle, encore pire lors de la première fois quand il m'avait suivi pendant longtemps jusqu'à l'avant de l'enseigne. Il a de la conversation, n'empêche. D'un côté, vivre avec le Culte doit pousser à la maturité. Pauvreté, pas de parents, pas d'argent. Le jour où je quitterai l'île n'est pas encore venu mais je sais déjà qu'il me sera pénible de le laisser ici. L'ambiance qui règne là-bas est malsaine, on y étouffe et les motivations du leader ne sont pas forcément claires. Siegfried ne dit pas tout, et c'est ça le problème. Être chasseur de primes à mes yeux induit aussi la protection de la population, chose faite pour l'instant en sauvant quelques fidèles de l'emprise du Livre. Les raisons auront intérêt à valoir le coup à la prochaine sollicitation. Je pense à ça car mon instinct me dit que je ne tarderai pas à être demandé par cette secte. Et, alors que nous mangeons tout en papotant, malheur me frappe lorsque je renverse mon verre en plein sur ma veste.
-Par Asgeir, ces tables sont trop étroites ! Que je grogne en m'essuyant frénétiquement.
-C'pas grave, ça arrive.
-Hmpf, oui, oui. Ce n'est pas grave, mange.
-Tiens, maintenant que j'y pense. J'voulais te d'mander tout à l'heure mais j'ai oublié après. C'est quoi que tu dis à chaque fois que tu t'énerves ?
-Hein ?
-Par Asgard.. As-
-Asgeir, et je te l'ai déjà dit, c'est une divinité pour moi et les miens. Mon père jurait de la sorte, mon grand-père jurait de la sorte, et mes enfants jureront de la sorte !
-Aaaaah, Asgeir, voilà. Maintenant que tu le dis, y'avait un bouquin avec ce nom sur la couverture.
-Ah oui ? Il est fort probable qu'un scribe ait jugé intéressant de retranscrire son histoire. Tu es sûr de ce que tu viens de dire ? Lui demandé-je les yeux plissés, assez sceptique.
-Ouais, sûr ! « La légende d'Asgeir », j'ai eu le temps de faire un petit tour pendant qu'il parlait tout seul, l'autre bizarre. Enfin, quand il vous parlait. Au rez de chaussée, tu passes la cour et c'est dans la pièce juste avant celle où il était. Il y a une grande étagère et la salle est en bordel, l'était par terre.
-D'accord. Une bonne mémoire, dit donc.
-D'puis tout p'tit, ça, héhéhé.
Nous finissons nos repas et sortons d'un pas lent, l'estomac prêt à craquer. La nuit est bien tombée, et les nombreux lampadaires éclairant les quartiers lui offrent un charme tout particulier, chose simple de la vie que j'apprécie tout particulièrement, qui me comble au plus profond de mon âme. Dylon se devait de rentrer au Culte, les balades nocturnes n'étant pas très bien vu par le représentant du groupe. Et, c'est tout naturellement que je le raccompagne jusque là-bas. On apprécie la route, à marcher comme deux escargots et à rire pour tout et n'importe quoi. Enfin, surtout lui, je ne suis pas très bon public, mais ça ne le dérange pas. D'ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi un enfant me colle aux basques comme lui le fait, il doit forcément y avoir une raison sous-jacente là-dedans. La plupart du temps, les mômes fuient à ma vue... ou braient.
Une fois arrivés, je ne l'accompagne pas à l'intérieur. L'air est bien trop stagnant et irrespirable. C'est alors que j'effectue un détour pour retourner jusqu'à ma chambre histoire de profiter un maximum de cette douce nuit. Devant la grande vitre de l'hôtel à observer le vieux gérant trier sa paperasse, je reste planté devant durant de longues minutes avant de repenser aux paroles de Dylon. Un livre reprenant la vie d'Asgeir dans un monastère... Après tout, Saint-Uréa est une très grande île, tout y est possible à mon sens. Et c'est au moment que le vieil homme m'aperçoit derrière la baie que je tourne les talons, accompagné d'une ardente curiosité.
…
Devant la bâtisse, j'ai le sentiment que rien n'a changé. Devant la porte principale, je vérifie que personne ne me regarde et brise la chaîne reliée entre les deux grosses poignées de la porte. Celle-ci grince dans un son sourd qui s'engouffre dans tout le bâtiment. Eh bien non, rien n'a changé mis à part quelques pièces plus ou moins rangées. Le sol légèrement beige est toujours aussi fissuré, et la cour centrale toujours pleine de lierres et de saletés divers. Mais là n'est pas la question, alors je me rend directement dans la salle que m'a décrit Dylon. En effet, il y a quelques bouquins éparpillés par terre ainsi que sur l'imposante armoire encastrée. Il va me falloir du temps pour trouver l'écrit que je désire. Pas le choix, j'ai décidé de me rendre ici alors que je vais chercher. Un genou au sol, les livres sont passés en revue mais celui que je cherche n'y est pas. C'est en commençant à fouiller l'armoire qu'un bruit très discret non loin de moi, précisément vers l'emplacement où se trouvait la porte de la pièce. Couteau à la ceinture dégainé dans la seconde et prêt à être balancé dans un volt-face, je me stop net à la vue d'un visage familier.
Numéria, elle est du Culte aussi. Femme à l'étrange prestance et à la beauté sidérante. Droite, le regard
aussi froid que mon île natale, elle s'exprime sur un ton des plus sobre.
-Siegfried tiens à vous parler.