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[FB1626/Solo] Le verre est dans la pomme.

On vient d'ici

De nos jours, même la pitié se monnayait au prix fort. C'était ce que se disait le Capitaine Ankama, devant son navire en flamme et ses hommes armés jusqu'aux dents, prêts à l'affronter. Bon dieu, ce qu'il avait été idiot de croire que tout pourrait se passer dans le calme et la bienséance. Il n'aurait pas plus lourdement s'être trompé sur un jugement, pas plus qu'aujourd'hui que dans son passé en tout cas. Remarque, il s'était déjà sacrément planté avec Illona une première fois, avec son ancien armateur, avec tout ce qu'il avait entrepris en fin de compte, car tout ça, tout ce qu'il avait construit, n'était que fumée. Tout comme le navire ... C'était bien connu, un criminel ne laissait jamais de traces, ou bien mourrait en essayant de les effacer. Mais c'était injuste pour ce si joli navire avec qui il avait passé de nombreuses et joyeuses années. Le voir s'effacer et s’écrouler dans l'eau, et bien c'était un peu comme voir un bout de lui s'effacer dans la fumée sur la mer. Bientôt celle-ci s'occuperait de l'engloutir, ou bien le recracherait-elle quelques part plus loin, sur les côtes de l'île.
C'était la fin d'une époque. La fin d'une amitié, la fin d'une drôle d'aventure. Mais s'en était pas fini avec le cas de Mr Talbot, il allait s'en assurer. Il restait surement une cellule quelques part sur cette foutue île pour lui, un cellule auquel il allait goûter, se rassura Andrews. Déjà recherché pour de petits crimes dans son passé, si l'on ajoutait son acte et quelques emphases de sa part, il était sûr de lui faire payer pour tout ça sans jamais dévoiler son côté révolutionnaire.
Toujours était-il qu'Andrews avait un sale gout dans la bouche, et du sang partout sur son capuchon, qu'il retira prestement pour aveugler le premier homme qui fonçait vers lui, armé d'une serpe. Alors on commençait comme ça, sans un mot ? Il était vraiment en colère de s'être fait découvert, ou bien avait-il compris que les palabres, c'était son terrain de jeu favoris, et qu'il n'allait pas se laisser démonter par son ancien capitaine. Talbot appartenait au cercle restreint des vrais méchants, intelligents et sombres comme les abysses. Tant mieux, Andrews avait lui aussi envie d'en découdre. Le premier homme eut son compte en un instant, comme par magie. Il était doué pour faire disparaître les marchandises comme les hommes, et il allait lui montrer de quel bois il se chauffait. Une passe, et il assomma son vis-a-vis d'un coup de poing à la tempe, se retournant vers les autres, il eut le temps de prévenir :

- Je vais pas me retenir, alors, c'est à qui le tour ? D'une voix goguenarde et certains de sa capacité à réduire ce qu'il restait d'équipage en poussière.

Certains hésitèrent, d'autres posèrent leurs armes. C'était une belle victoire. Une toute petite, mais une victoire quand même. Il vit s'enfuir quelques uns de ses hommes en saluant leur sagacité, puis se remit en position d'escrimeur ; L'épée au niveau de sa poitrine, la lame devant son visage asymétrique. Les autres commencèrent leur travail de sape, essayant de l'entourer malgré une première fois bien infructueuse. Il reconnut ceux qu'il avait épargné, et leur fit un petit clin d’œil malicieux, histoire de communiquer sa confiance en lui et en espérant que sa en découragerait certains. Mais ce n'était déjà plus des hommes, mais de vulgaire bêtes aux ordres de Talbot, qui se tordait les mains de plaisir. Comme s'il attendait ce jour depuis des mois ... Andrews tombait de haut, ça c'était certains, lui a qui il avait confié responsabilité et tout un tas d'autres choses personnelles, ne pouvait en revenir de sa trahison. Car c'était un traître à la cause qui se tenait devant lui.
Et s'il y'avait bien une chose qui l’énervait, bien plus encore que l'injustice et les mauvaises affaires, c'était ça. Sans un mot, il esquiva un couteau de jet, puis son propriétaire qui s'était jeté sans réfléchir contre lui.Un simple pas de côté lui suffit pour cela, laissant son ex-camarade se perdre dans la foule qui s'agglutinait de plus en plus autours d'eux, gênant les manœuvres de ses opposant comme les murs qui bordaient l'avenue sur laquelle ils se trouvaient. Bientôt la marine débarquerait, ils n'avaient plus le temps pour ses bêtises ! C'est lui qui prit l’initiative, volant la vedette à ses adversaires : Il en trouva deux plus isolés que les autres, et recommença son travail de sape. Un coup en zig-zag lui permit d'arracher la masse d'arme de l'un, tandis que l'autre termina avec une vilaine coupure en dessous de l’œil. Il pensait pourtant avoir bien visé...
Andrews se découvrit alors une mesquinerie bien basse pour un homme de son envergure, et continua d'achever d'un coup de poing chacun des combats qui passaient à sa portée. Il fallait qu'il montre patte blanche une fois que les mouettes seraient attirés par les restes de la bataille. Une mouette, au final, ressemble beaucoup à un corbeau en ce sens. Mais il n'avait plus le temps de la réflexion, et passa au combat suivant, rangeant sa canne et utilisant ses longs bras pour combattre le mal par le mal. Les derniers n'étaient qu'armés de simples couteaux ou de gourdins, et n'étaient que de bien piètres combattants, aussi ne voulu-t-il pas les frapper d'injustice, mais juste de ses poings.
Un punch, puis un deuxième, et un autre homme au tapis ; Il se servit de son avant bras pour parer une vulgaire planche de bois arrachée à son bâtiment, et attira l'homme qui était à l'autre bout vers son crâne dur comme l'acier. Parfois il était bon d'avoir la tête dur. Et de savoir donner des coups de boule aussi. Son vis-a-vis s'effondra dans un râle douloureux, tandis que la foule bruyante pariait sur qui allait le descendre en premier. Visiblement, même avec un physique avantageux comme le sien, on ne pouvait être le favoris en cinq contre un. Cinq, il n'en restait plus que cinq. C'était bon signe. C'était ce qu'il se disait tandis que ses muscles endoloris par la bagarre commençaient à crier garde. Cela faisait si longtemps qu'il ne s'était pas battus qu'ils n'avaient plus l'habitude d'être aussi sollicités. Le feu commençait à se répandre dans ses muscles, tel l'incendie qui se terminait sur l'eau. Un dernier regard à son précieux navire ralluma la flamme et la vivacité d'Andrews.

- Tu vas payer pour ça, gredin ! cria-t-il en direction de son second.

Il se dirigea droit vers ses ennemis, sans peur aucune de mourir. Il y'avait des idées plus importantes que le sang versé...Et il ne pouvait laisser cette mutinerie durer plus longtemps. Il prit appuis sur le sol pour bondir sur les deux dernier rempart de talbot et les faucher tous les deux avec plus de deux mètres de carcasse énervée. Il avait réussit, ça y'est : Il avait enlevé ce satané sourire de la bouche de son ex-second. Il se releva et l'attrapa par l'épaule.

- Alors, t'es prêt à discuter avec moi et m'expliquer ce merdier !? Dit-il d'un ton rageur qui ne lui ressemblait pas trop. Il fallait dire que son second avait mit le paquet pour le faire sortir de ses gonds. On récole ce que l'on sème, toujours.


Dernière édition par Andrews Ankama le Dim 06 Nov 2016, 00:07, édité 1 fois
    - Non, c'est pas le genre de la maison, répondit son ancien ami et collègue, attrapant la main de son opposant, et le lui retournant comme un vulgaire chiffon. Andrews se retrouva alors en fâcheuse posture, à la merci d'un coup qu'il ne pouvait esquiver, son corps tordu vers l'intérieur et sa main de libre entrain de s'agiter en l'air. Le coup vint rapidement, mais ne lui cassa que le nez, ce dont il se remit assez vite.

    Il échappa à la prise en forçant sur ses bras, plus fort et plus robuste que Talbot à bien des points. Il prit le temps de reculer et d'observer attentivement la garde de son adversaire ; Il savait très bien que le petit était beaucoup plus habitué aux combats que lui, de par son passé de Karateka mais aussi de chef de gang. Mais un tout petit... De gang. Il se porta à sa rencontre en dissimulant sa canne derrière la grande masse qu'était son corps, lame au fourreau car il voulait garder son adversaire en vie. Lorsqu'il arriva à la rencontre de son second, il lui envoya toute la sauce, sa canne et tout son poids appuyé dessus en un coup d'estoc, qu'esquiva instinctivement son adversaire. Il se retrouva encore une fois en mauvaise posture...
    La canne levée bien haut, et son corps tourné vers la droite. Son ennemi en profita pour lui lancer un coup de pied en pleine poire, qui ne lui fit pas beaucoup de dommages, si ce n'est psychologiques. Il commençait à douter de ses capacités, et il devait faire vite : La Marine alertée de l'altercation ne mettrait pas longtemps à venir, bien que la cavalerie se faisait toujours attendre, et arrivait toujours en retard. Un peu comme les menstruations de ta copine tout les mois, c'est ça.
    Il se mit alors un plan en tête, forcé d'utiliser son arme secrète contre de la petite mouture comme Talbot. Ca c'est fort de café ! se dit-il, mettant sa canne épée à l'horizontale devant lui, comme si le bout de son arme pouvait y faire quelque chose. Toujours était-il qu'elle mesurait près d'un mètre trente, et qu'elle obligeait son assaillant à ne pas approcher... Mais ce n'était pas tout !
    Sans un bruit, sans un mot, dégainant d'une encoche sur le pommeau une sorte de gâchette et appuyant dessus, Andrews tira sur son vis-a-vis comme s'il tenait un pistolet. un Bang assourdissant dispersa la foule, et la balle pénétra l'épaule de son adversaire. Il ne fallait pas le tuer, il avait encore tellement de choses à lui confier.


    Quelques heures plus tard.

    - Il est ou le doc' ?
    - J'sais pas.

    Première claque. Une grosse, bien bruyante mais pas si douloureuse que ça. Juste pour égrener sa confiance en lui, et faire fondre les doutes en gouttes de peur. Il n'était pas là pour rire.

    - Il est ou, le doc' ? Répéta-t-il extrêmement calme, même un peu trop calme pour être honnête.
    - J'te dis que j'sais pas bordel ! Répondit Talbot, qui se retrouvait dans une cave, attaché par les mains et les pieds comme un vulgaire otage.
    Ce qu'il n'était pas. Pour Andrews, c'était ainsi qu'on traitait les criminels pour leur passer l'envie de recommencer : Un petit séjour en cave abandonnée avec un tortionnaire aussi doux avec les mots que lourd avec ses mains.

    - Il est ou...le doc' ?! Appuya-t-il d'une nouvelle claque, pour déstabiliser son opposant. Il commençait à être fatigué de répéter toujours la même chose.
    - J'sais pas j'te dis, il est parti ce planquer quand on a commencé à brûler ton précieux bâtiment... Cette fois ce fût un coup de pied qui le cueillit dans la jugulaire. Forçant sur l'artère, étouffant son prisonnier avec ses grands panards coqués, il lui posa une dernière question : Et dans quelle direction est-il aller ?

    - Vers Last end... Répondit-il difficilement, la chaussure d'Andy toujours appuyée sur sa jugulaire, et l'œil perçant d'Andy décryptant le moindre de ses mouvements. S'il mentait, il le saurait, lui qui connaissait si bien Talbot -servir ensemble aide beaucoup à appréhender un homme. Il se fit plus magnanime et le laissa à demi perclus sur sa chaise avant de continuer en palabre : Ecoute, si tu m'as mentis, je reviens te faire la peau, pour la peine.  Et il enfonça un gros chiffons dans la bouche de Talbot, avant de sortir par la petite porte qui s'enfonçait dans d’épais mur de geais. Il avait un cap, et comme tout bon marin, il ne dévierait pas de sa route avant de toucher à son but ; Atteindre le toubib' et faire cesser le trafic. Il prit le soin de bloquer l'entrée avec une chaise, au cas où son prisonnier tenterait de prendre les jambes à son coup.


    On est jamais assez prudent, et son second était pire qu'une anguille quand à fuir les situations compliquées.


    Dernière édition par Andrews Ankama le Dim 06 Nov 2016, 00:38, édité 1 fois
      Un criminel revient presque toujours sur les lieux de son crime... C'était avec cette certitude en tête qu'Andrews se précipitait en direction de l'entrepôt qu'avaient utilisé ses anciens camarades pour leur trafic de drogue. Il n'y avait pas que le savoir qui le dirigeait là bas, mais également un instinct aiguisé sur tout les marchés de West Blue. S'ils avaient utilisé ce bâtiment, c'était surement une des seuls planques que pouvait trouver Piedro pour se replier. Logique. Lui même aurait agit comme ça, alors il se mit bille en tête et traversa la ville d'un pied déterminé.
      Il rencontra sur la route des marines qui embarquait ses camarades et se planqua dans l'ombre d'un bâtiment pour les observer. Les mouettes n'avaient retenus que le caractère illégale de la bataille rangée qu'ils avaient initiés, mais ne cherchaient pas plus loin des explications : Avec la loi martiale de vigueur, cela suffisait à condamner ses anciens nakamas. Encore une preuve de plus que le système marchait sur la tête, car le seul responsable de tout ça était en liberté, et c'était Andrews lui même.
      La colère passée, il commençait à se rendre compte de tout ce qu'il avait perdu, et surtout de la part d'humanisme qui lui avait été arraché ce jour là. Il avait cédé à la violence et s'en voulait énormément, lui qui détestait salir ses pattes blanches de marchand. Il avait cédé à la moiteur du combat, à l'alchimie de la bataille, au plaisir de recevoir et de donner en échange. Ce n'était pas un cadeau, mais cela faisait ressortir ses travers qu'il avait essayé de gommer ses nombreuses années au prix d'une montée en puissance dans le rang des révolutionnaire. Son obstination à rester dans la branche affaire, alors que tout son corps criait que seul la bataille permettrait de renverser la vapeur.
      Son petit démon ayant refait surface, Andrews était deçu de lui, deçu de la situation, et surtout dépité de se retrouver à pied ! Un Capitaine marchand sans navire, c'est comme un repas sans fromage ; C'est beaucoup moins délectable et vous laisse un mauvais gout dans la bouche. Lui, sentait encore l'acier et le sang émaner de ses mains. Il avait eu de la chance de ne pas tomber contre une division de la marine, et il comptait ne pas la gâcher. Si la violence avait été nécessaire jusqu'à présent, il allait redevenir malin afin d'attraper le docteur qui le suivait depuis quelques années maintenant. Un homme auquel il avait confié tout un tas de choses : Ses joies, ses peines, ses douleurs, son corps et sa psyché en soit. Un homme qui avait trahi la confiance qu'il avait en lui pour monter un réseau clandestin et criminel derrière son dos. Talbot ne pouvait pas être aussi malicieux, il était sur de lui, le responsable de tout ça était le toubib.
      Les bâtiments et les rues passaient, comme dans un rêve éveillé, sauf qu'il n'était pas dans un rêve : Il avait bien tué quatre hommes, et les siens en plus ! Cela le rendait malade, et il eut la nausée jusqu'au moment de voir l'entrepôt et de se souvenir que sa colère avait été juste. On ne fricote pas  avec les limites impunément lorsqu'on essaye de changer le monde.

      Il défonça la porte d'un coup de pied pour trouver un entrepôt vidé de tous ses occupants sauf un. Piedro se tenait sur un lit, la tête entre les mains et un des vaporisateur sur les genoux. Essayait-il de cacher les traces de ses méfaits, ou bien se droguait-il ? Andrews décida que ce n'était pas la plus urgente des informations qu'il devrait lui fournir pour ne pas subir son courroux. Il s'apprêta à ouvrir la bouche quand le regard perçant de Piedro lui coupa la verve sous le pied :

      - Alors vous êtes venus pour moi, ça y'est ? Vous avez tout découvert, et vous allez me reserver le même sort qu'à ses trois là ? Dit-il en montrant les trois cadavres de ce qu'ils avaient tout deux considéré comme des amis. Il voulut ouvrir la bouche, mais rien ne sortait, pour une fois, le talent pour les mots d'Andrews était soufflé par les déductions de Piedro.

      - Mais vous ne savez rien, et vous avez besoin de moi, je suppose.
      - Vas-y, éclaire mes lanternes, fit du tac au tac le Capitaine du Mémorable.
      - Déjà, de une, vous êtes imprudent. Vous êtes venu seul dans mon repaire, et croyez moi, vous allez le regretter amèrement fit-il avec une colère que Andrews ne lui connaissait pas dans la voix.  

      Il fit un petit signe de main. Cinq hommes sortirent de la droite du bâtiment. Il refit son signe et cinq autres hommes sortirent de la gauche. Mazette, il était dans la merde ! se dit-il tout d'un coup, comme si cela pouvait lui servir de déduire encore ce qui était une évidence : Tout l'équipage était au parfum, et tous participaient à ses activités inhumaines. Pour la révolution ? Pour l'Argent ? Pour la gloire et le pouvoir? Il n'en saurait jamais rien, car Andrews ne pût articuler que quelques mots dans sa colère ...

      - Vous ... Bande de traîtres à la cause ... Vous tous !

      Puis se fut l'explosion de violence que cela devait être. Tous lourdement armés, tous prêt à en découdre. Andrews sorti la lame de son fourreau, et se remit une énième fois en garde. Cette journée permettait d'être longue, s'en était certains.

      - C'est toi qui nous oblige à te trahir, Cap'tain fit l'un de ses hommes, et la messe fût dite. C'était un piège, et Andrews avait foncé dedans tête baissé... Sacrément malin tiens. Ah ça, il en prenait pour son matricule aujourd'hui, et pendant ce temps, son esprit continuait à tourner. Il pouvait tous les affronter ? Oui, surement qu'aucun n'avait le tiers de sa combativité, ou de son expérience. Mais il préféra essayer de s'en sortir encore une fois avec des mots. Il y'a des mots pour chaque maux de ce monde, et il devait trouver lesquels soigneraient ceux dont souffraient ses hommes. C'est cette certitude en tête qui lui fit reprendre du poil de la bête. Ainsi s'exprima-t-il selon ses termes.

      - Membres du mémorable, baissez vos armes face à votre Capitaine ! Vous participez à une ignominie, et ceux qui se sont rebellés contre moi sont tous morts ou emprisonnés aujourd'hui ! Nous avons suffisamment versé de sang pour la semaine à venir, ne m'obligez pas à en faire couler deux fois plus encore, je vous en supplie ! Vous vous êtes tous engagés en sachant que nous étions révolutionnaires, et que notre devoir est de protéger le peuple, de le réveiller ... Pas de l'endormir à coup d'Opium ! Soyez raisonnable et revenez dans la lumière. Cette ligne, ponctua-t-il en traçant un cercle tout autours de lui, Cette ligne que vous allez franchir fera de vous de simples criminels et non plus des libérateurs ! Alors si vous voulez la dépassé, faites le, mais sachez que je me tiendrais toujours entre vous et les pauvres gens que vous maltraitez !

      - De deux, cria le doc' à travers les murmures qu'avait crée le discours d'Andy, De deux, nous travaillons tous pour la révolution ici, sauf vous. Vous êtes le criminel, et nous sommes les libérateurs ... termina-t-il en levant les bras, et mettant la puce à l'oreille de notre jeune héro. En effet, il pouvait en déduire que quelqu'un de bien plus haut placé contrôlait tout ça, et qui permettait a son équipage de se dédouaner des horreurs auxquels ils participaient. Il ne vaincrait jamais cet homme là. Pas ce soir, ni dans cet endroit sordide qui sentait déjà le sang et les excréments. Il n'y avait rien de joli auquel se raccrocher pour devenir un homme meilleur, même Andy pouvait le sentir : Ce bâtiment sordide agissait sur son âme, et le poussait à la violence.
      Et ce fut le signal qui lança les hostilités. Montrant les dents, Andy se mit en garde. Il n'avait pas beaucoup de chance de gagner. On pouvait même dire qu'il avait déjà perdu, car il lui faudrait tuer ou bien estropier des hommes auxquels il aurait confié sa vie quelques jours plus tôt. Quel gâchis. Alors il attendit, il attendit quand les groupes se séparèrent, il attendit quand il se mirent à vouloir former un cercle autours de lui. Il attendit.
      Puis il sentit ce moment charnière, qui lui permettrait de profiter de la surprise et de la mêlé pour s'en sortir vivant.

      Et il attaqua l'homme le plus proche à sa gauche de sa canne-épée.


      Dernière édition par Andrews Ankama le Dim 06 Nov 2016, 00:41, édité 1 fois
        Une poignée de minute plus tard ... La situation a bien changé, ce n'était plus que du cinq contre un. Il esquiva un coup d'estoc qui aurait du le traverser, mais ne fait qu'endommager le long manteau rougit par le sang qu'il porte. L'esquive était chirurgicale, la sentence irrémédiable, un coup de poing cueillit le jeune rameur qui s'envola dans un gargouillis de sang. Il n'avait pas le temps pour les réjouissances, car déjà un autre homme se présentait, armé d'une hachette. Ils ne pouvaient pas abandonner là et reconnaître sa victoire ? Non ? Alors il y'aurait encore du sang versé, car Andrews n'était pas du style à laisser la mains à ses adversaires, autant par les mots que par les actes. L'adrénaline coulait dans ses veines et lui permettait des exploits dont il ne serait pas, ou plutôt plus, pensé capable. Et il semblerait qu'il n'était pas le seul, car en voyant la mine déconfite que faisait le toubib, tout ne se passait pas exactement selon le "plan".
        Tout aurait dû être plus facile, tout aurait dû être autrement. Mais voilà, il était le grain de sable dans la grosse machine à distribuer la drogue qu'avait conçu Piedro. L’Élément de surprise. L'intriguant capitaine Ankama. Il le maudissait d'avoir découvert le pot-aux-roses, mais il ne pouvait pas le blâmer : C'était lui même qui l'avait aiguillé vers une sorte de trafic, et il n'avait pas été malin de taper dans les réserves prévues pour l'équipage. Mais il avait tellement peur de son supérieur qu'il avait pêché par excès de confiance, mais aussi par peur. Il ne savait pas vraiment lequel se reprocher, mais ce petit incident avait conduit le réseau à sa perte. Oh, ils pourraient bien reconstruire ailleurs. Se cacher et tout recommencer depuis le départ. Seulement se tenait devant lui Andrews Ankama. Pire qu'un chien, pire qu'un fin limier, l'individu ne lâcherait jamais le morceau ... Et n'aurait de cesse de les poursuivre jusqu'à la destruction de ce qu'il trouvait injuste. Depuis le temps, il connaissait le gars. Un vrai Pit-bull, surtout en affaire, même s'il découvrait qu'en matière de combat, c'était du pareil au même.

        Il le vit virevolter pour esquiver un couteau de lancer, se fendre d'un estoc pour embrocher un homme, tourbillonner encore et encore, comme s'il était insaisissable, infatigable. Il commençait à frissonner de devoir faire face à cet homme qu'il avait apprit à respecter d'une certaine façon, bien qu'il n'avait eu aucun cas de conscience à trafiquer dans son dos. Et cela allait lui coûter cher, déduction qui fit naître la peur au creux de son estomac, déduction qu'il faisait à partir des corps inertes de ses amis criminels s'étendant par terre. Il lui restait toujours la fuite après tout ...

        Coup d'estoc. Punch du droit. Esquive. Coup d'estoc et rebelote. Il frappait dans toutes les directions, se fendait d’instinct devant les lames de ses adversaire, se découvrant à chaque fois un peu plus de talent pour le champ de bataille. Andrews n'avait plus conscience que de lui même, et de l'espace vitale autours de lui, plus rien ne comptait, plus rien n'avait d'importance. Il était entrain de décimer ce qu'il avait mit des mois à construire : Un équipage loyal à la cause. Son esprit battait très peu la campagne cela dit, plutôt accaparé à ne pas se faire attraper...Car il ne se faisait pas d'illusions, une seule erreur et ce serait la mort assuré, les gars en face de lui n'étant pas des cœurs tendres. Alors c'était son corps qui se battait, ses mains qui assurait le service, et son instinct qui le dominait. Il avait perdu son épée, mais cela ne l'empêcha pas de se battre. Il cracha une dent qu'il venait de perdre au pied des deux derniers adversaires qui lui faisait face, et il continua son oeuvre démente.

        Et quand le doc' voulut s’échapper, il avait boxé le dernier de ses adversaires. Il remarqua presque instantanément son absence, et le poursuivit avec ses longues jambes musclées. S'engagea une poursuite infernal dans l'enfer de Last End, devant des passants apeuré par son apparence : Il lui manquait une dent, son costume était en sang et son seul œil valide ressemblait plutôt à un œuf. Mais grâce à l’adrénaline et à la colère qui l'animait, il tenait encore debout, il tenait encore bon.

        - Attention doc', j'arrive murmura-t-il, le voyant s'engouffrer dans une petite ruelle à droite. Il le suivit sans réfléchir.

        La petite ruelle était un cul de sac. Il aurait dû le savoir, il aurait dû se douter que sa chance l'avait quitter. Et maintenant il se retrouvait avec un enragé derrière lui qui approchait à pas de loup. Il leva les bras comme si c'était un marine qui lui faisait face. Il leva les bras et pria pour que ce soit suffisant à l'arrêter dans sa folie du carnage et de bataille. Cela suffit. Il ouvrit un oeil pour découvrir son vis-a-vis, son capitaine, les sourcils froncés comme si on lui parlait d'une mauvaise affaire. Dieu seul savait ce qu'il entendait dans toute cette histoire le bougre. Seulement, il prit le temps. Il s'arrêta, sorti une cigarette, en tendit une à Piedro et attendit qu'il s'approche.
        Le docteur crut à une trêve, et quand il attrapa la cigarette, un coup de poing l'envoya au tapis aussi vite que pour dire "analgésique". Il avait besoin de lui, il ne le tuerait pas...Mais cela ne l'empêchait pas de lui faire goûter la douleur qu'il ressentait lui même, non ? Et encore, le pire était dans sa tête, bien à l'abris des regards indiscrets qu'on aurait pu lui lancer. Andrews regarda ses mains couvertes d'éraflures et de sang. Autant du sien que de celui des autres. Il ferma les poings.

        C'est vraiment moi, est-ce que c'est vraiment moi qui ait fait tout ça ? se répétait-il en boucle. Il n'avait pas le temps de tergiverser. Il récupéra le corps inerte du doc' et le chargea sur son épaule comme un sac à patate. Direction l'hangar, ou ils pourraient discuter en paix.

        Quelques heures plus tard.

        Un sceau d'eau fraîche le réveilla, en panique. Il tenta de reprendre sa respiration, mais une vive douleur à la mâchoire l'en empêchait vraiment. Piedro lança un regard à Andrews, un regard suppliant alors qu'il élaborait une nouvelle approche du problème. Il savait que quelques uns des hommes avaient survécut, n'étant qu’assommés. Il comptait sur eux pour se réveiller le temps qu'il enfumerait son ancien capitaine avec de fausses informations. Une claque le cueillit au creux de la joue, envoyant sa tête valser vers l'arrière. Il se rendit compte alors qu'il était retenu par une couverture à l'un des montants de lit installés par ses soins quelques jours plus tôt. Et il sut qu'il allait passer un mauvais quart d'heure.

        - Bonjour, Piedro, si tu t'appelles bien comme ça ? Alors il sût que ce n'était plus lui qui avait le bénéfice de la discutions, et que personne ne viendrait le sauver.
        - Oui, c'est mon vrai prénom ... couina-t-il, étonné de la faiblesse de sa propre voix.
        - Ah, ça commence bien. Une vérité mal dite vaut mieux que milles mensonges, pas vrais ? Répondit Andrew en tirant sur sa cigarette, et lâchant la fumée au visage de son ancien ami. Il se trouve que j'ai besoin de toi, Piedro. J'ai besoin de toi pour éclairer ma lanterne, et faire le jour sur ce petit ... trafic. Lâcha-t-il sur un ton badin, comme s'il parlait de la météo.
        - Talbot s'occupait de trouver les planques, et moi d'installer les machines et la drogue. Les autres veillaient à la bonne marche des opérations tout en t'occupant pour te laisser dans l'ignorance...On savait... Une claque le cueillit de l'autre côté cette fois-ci. Vous saviez ? On savait que tu ne laisserais  pas passer une chose pareille, mais il fallait bien remplir les caisses...Fais preuve de clémence et de pitié... Une nouvelle claque. Je t'en prie... Encore une autre. Tu vas te taire et m'écouter mon petit gars !
        - T'as foiré ! On est des révolutionnaires, pas de vulgaire vendeurs de rêvse, on est pas l'opium du peuple non plus, ni des pirates ! Ce que t'as fais, en plus de me tromper, c'est tromper le peuple ! Tu leurs vends une solution imaginaire pour se sortir de problèmes eux, bien réels ! Tu te rends compte que maintenant ils sont tous accrocs et vont en redemander ? Que t'as instauré une habitude qui permettra à nos ennemis (les vrais ennemis, pas moi) de tenir un peu mieux la population sous son joug tyrannique ? J'espère que t'es pas fier. Il lui laissa le temps de répondre, avant de se rendre compte que la jouvencelle s'était endormie. Il se croyait au pays des bisounours celui là ! Un nouveau sceau d'eau froide le laissa glacé jusqu'au fin fond de ses os, et le visage d'Andrews était là pour lui barrer la route de tout ailleurs plus beaux. 
        Maintenant faut te ressaisir, je te laisse une chance de tout changer ! Une chance de te refaire ...Tu me dis qui est ton fournisseur et je te laisse en vie, capiche ?

        Après, il serait bien temps de récupérer Talbot et d'organiser son plan comme il le prévoyait. Avec du panache et beaucoup d'ingéniosité. Pour ça, il devait retrouver le filon révolutionnaire de son passé, et ce ne serait pas chose facile. Retourner sur ses pas est toujours plus dangereux que d'avancer vers le futur.

        On part ici.