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[Event] Opération d'urgence

Il y a de l’agitation aujourd’hui dans la base. Adossé à un mur, je réfléchis, bras croisés. La commandante vient de nous convoquer, Overler, moi et le fraichement promu sergent d’élite Ratzkill. Un homme que je connais bien puisque nous sommes amis, et ce depuis qu’il est arrivé dans la Marine d’élite peu de temps après moi. Il était dans une des deux escouades que je dirigeais lorsque j’étais caporal d’élite. Il me remplaça lorsque je suis passé sergent d’élite et puis le voilà maintenant qui me rattrape. Je ris. Brave type. Il le mérite amplement, c’est un tireur d’élite excellent. Enfin bref.

Themis nous a fait venir d’urgence. Apparemment, à Kanokuni, le pays des fleurs, ça chauffe drôlement. Nous sommes dépêchés d’urgence. Le gros des forces de la Marine seront composés de la flotte du vice-amiral Alheïri S. Fenyang et d’un cuirassé du colonel d’élite Jakku Kattar. Nous venons histoire de grossir les rangs. Deux sections de marins d’élite, le tout sous le commandement du lieutenant d’élite Overler. Et bah, ça promet d’être grandiose.

- Mount, tu viens ?

- Oui Ratzkill, j’arrive.

Mon ami balaye mes pensées et je le rejoins pour embarquer à bord du croiseur du lieutenant. Les marins d’élite embarquent aussi, avec leur paquetage.

Un jour après


Un jour de traversée sépare le QG de South Blue et le point de ralliement que nous avons avec le cuirassé du colonel d’élite Jakku Kattar. Mais il ne faut pas se leurrer, le navire n’a pas fait un détour exprès pour nous. Nous l’avons juste rejoint en route. C’est l’aube, et pourtant je suis déjà bien réveillé. On m’a donné plus de précision sur l’opération. Nos ennemis seront principalement composés de révolutionnaires. Enfin, c’est ce que l’on m’a dit. Avec nous se trouve un autre navire, probablement composé de soldats d'élite vu l'uniforme.

Enfin bref. Ça sera donc la première fois que je me battrai face à la Révolution. Et je suis déterminé à tous les tuer. Mes sabres Shinsei et Maelstrom, des sabres récemment acquis au cours de ma dernière permission, vont pouvoir être testé. Le bleu de Maelstrom et le blanc de Shinsei reflètent les premiers rayons de soleil. Le léger clapotis des vagues e bercent, mais ce bruit si doux est coupé par des sons très lointains, mais des sons de canons. Peut-être que la bataille navale a déjà commencée.


Dernière édition par Mountbatten le Mer 11 Jan 2017 - 14:55, édité 4 fois
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Kanokuni, base de la révolution, 1627

Le CP6, c'est vraiment la planque de rêve ! Depuis que j'ai intégré les Echos de la Liberté, le mouvement révolutionnaire de Luvneel, je passe mon temps à faire des visites diplomatiques vers les autres groupes révolutionnaires éparpillés un peu partout sur les Blues. On s'échange des infos, on commerce, on troque des armes et des équipements... Mais surtout, on picole, hahaha ! Ben oui, s'ils veulent que les échanges se passent bien, ils ont intérêt à me chouchouter! Parce que moi, en dessous de quatre grammes, je file peau d'zob ! Et vu que c'est nous qui prodiguons le plus d'armes au parti, ben ils prennent bien soin de moi. Aujourd'hui, on m'a envoyé sur Kanokuni, une  île de West Blue dirigée par un empereur et refusant de se mettre sous l'autorité gouvernementale. Autant dire que la racaille révolutionnaire pullule ici. Et donc, ils vont vouloir beaucoup d'armes. Et donc, ils vont devoir me mettre dans de bonnes dispositions. Et donc, j'ai déjà préparé mes cachets d'aspirine pour demain matin. Mes acolytes Mindy et Jason sont presque aussi excités que moi à l'idée de conclure un accord commercial mais eux, c'est les retombées économiques qui les intéressent, pas le buffet. Chacun ses centres d'intérêt..

Mon ordre de mission consiste à conclure un accord commercial avec Zao, l'homme qui dirige le groupuscule de la révolution de cette île. Ce serait intéressant pour moi de localiser ce gars. Sa capture me ferait à coup sûr gagner une promotion, ce qui me fournirait un meilleur salaire. Mais en même temps, cela mettrait fin à ma mission d'infiltration sur Luvneel... Un bénéfice sur le court terme. Non, mieux vaut laisser un vin vieillir avant de le boire, quitte à se murger à la piquette en attendant. Je me contenterais de profiter de ses services et de le fournir en arme. Au pire, cette île n'appartient pas au GM, alors ils peuvent bien la renverser, rien à battre.

En attendant, ça fait presque une heure que je poireaute en attendant d'être reçu. A tel point que j'ai quasiment dessaoulé et ça, ça ne va pas du tout ! On nous a accueilli lors de notre arrivée au port, dans la baie de Jing. A peine avons-nous posé le pied au sol que trois personnes sont venus nous accoster. Ils ont été très désagréables, me faisant savoir que j'aurais du être là depuis plusieurs semaines. C'était vrai, mais la politesse aurait été de ne pas le relever ! Enfin, on a quand même eu droit à une rapide visite de la baie, qui est assez belle, soit dit en passant. J'y connais que dalle en architecture ou en décoration mais j'ai bien aimé. C'est animé, les gens se parlent, échangent des informations etc... J'ai ensuite été conduit dans un bâtiment qui ne paye pas de mine. Le genre de porte devant laquelle on passe sans même y jeter un coup d’œil. Mindy et Jason, eux, ont continué d'explorer la ville, n'étant pas jamais à l'aise aux réunions. On m'a demandé de m'asseoir, en attendant que le représentant de Zao puisse me recevoir. Et depuis, j'attend.

Je me tourne vers la charmante jeune femme qui est assise à un bureau à côté de la porte.


-Dîtes, ca va durer encore longtemps ?
-Je ne sais pas. Nous sommes tous très occupé ces temps-ci. Vous devez être au courant.
-Au courant? Au courant de quoi ?
-C'est vrai que vous n'êtes pas d'ici mais quand même. C'est l'information la moins cher depuis deux jours. Tout le monde le sait.
-Bon vous la crachez votre pilule ?

Je sors une bouteille de ma poche intérieure et j'avale une grande rasade de vodka. Oui, je suis d'humeur à boire de l'alcool de patate. La femme se retrousse le nez en sentant l'odeur de l'alcool. Ha ba, ils ont qu'à pas me faire poireauter, si ils sont pas foutus de me rendre ivre, je me démerde tout seul. D'un revers de main, elle me fait comprendre qu'elle ne me dira rien. Ca me gave et je me lève avant de m'avancer vers la porte. Ce type ne va pas me faire glander ici pendant trois plombes, merde ! Je suis un invité ! Alors que j'allais ouvrir la porte, la femme se lève en précipitation. Elle me demande d'aller m'asseoir en me promettant d'aller lui demander de se hâter. Je grogne, mais j'accepte. Elle disparaît derrière la porte et j'entends leurs voix à travers la porte mais le son est trop atténué pour comprendre quoi que ce soit. Jusqu'à ce que l'homme se mette à hurler.

-...CE CON...nmhnmh....TROIS SEMAINES DE RETARD...nhmnmhn...PAS QUE CA A FOUTRE...

La femme ressort, blême. Elle me fait comprendre que je ne vais pas pouvoir être reçu à cause de la situation critique actuelle. Je m’apprête à insister pour savoir de quoi elle peut bien parler quand l'homme sort de son bureau en faisant claquer la porte. La quarantaine, un petit bouc et une queue de cheval, il est rouge comme s'il venait de piquer un sprint. Il s'approche de moi et m'attrape par le col.

-C'est toi le représentant des Echos? C'est toi le connard qui devait nous fournir en arme il y a presque un mois?!

Je me dégage d'un geste brusque. Il est complètement malade, ce gars!

-C'était pas il y a un mois, c'était il y a trois semaines! Et alors?
-Et alors, on en a besoin maintenant, pauvre abruti ! C'est aujourd'hui que l'affrontement commence et on a pas de quoi armer tous nos hommes à cause de vous ! On a été obligé de traiter avec Andrews Ankama en urgence, mais ça a foutu en l'air notre préparation !
-Wouho, wouho, wouho ! Quel affrontement? De quoi vous parlez bordel ?!
-La révolution, ça te parle?! C'est aujourd'hui qu'on prend le pouvoir tant que l'empereur a disparu !

Ho la merde, je suis vraiment au mauvais endroit au mauvais moment. J'ai pas du tout envie de me retrouver bloqué ici, en plein conflit général. Mais si Manuelo, mon chef resté à Luvneel, apprend que j'ai fait foirer un accord commercial et une révolte parce que je suis arrivé avec trois semaines de retard au lieu de livraison, je vais me faire égorger. Surtout que pendant ce laps de temps, je claquais ma paye à Las Camp entre les filles, l'opium et l'alcool. Fait chier ! Mes chances de monter dans la hiérarchie du groupe vont être réduites à néant ! Il faut que je rattrape le coup, n'importe comment ! Je tente de m'excuser mais l'autre ne veut rien entendre. Il prend le contrat qu'il avait préparé pour les Echos de la Liberté et le déchire sous mes yeux en me traitant de tous les noms. Je l'interromps.

-Je vais vous aider !
-Hein? Nous aider à quoi?
-A ce que vous voulez ! Faites comme si j'était un de vos hommes. C'est ma façon de me faire pardonner. Pour faire amende honorable au nom des Echos de la Liberté.
-Tu parles... Un seul homme de plus... Ca me fait une belle jambe.
-Nan, nan mais... J'suis balèze.
-...
-Vachement balèze. J'ai un poing en fer.

Je lève mon poing et je lui montre ma prothèse avec un sourire forcé. Il se pince l'arrête du nez et se masse longuement le front en soufflant.
    " Thémis... faire équipe avec des civils ne me dérange pas, je sais pertinemment que c'est parfois nécessaire surtout dans des missions comme celle là. Mais tu peux quand même m'en dire plus sur eux, non ?
    _ Ils vous accompagnent, Yoru, c'est tout.
    _ Ce Noob encore, je sais qui c'est. Un fils de haut gradé, je comprend que tu sois obligé de l'intégrer à notre mission...
    _ Tu insinues qu'il existe une personne au monde qui peut me dicter ce que je dois faire ? "

    Le regard d'or ardent de la maîtresse du QG des mers du sud se braqua dans celui du samouraï. Ils s'affrontèrent une bonne minute du regard avant que Yoru ne cligne des yeux.

    " Hum... excuse moi Thémis, je pensais à autre chose. Tu disais ?
    _ Que... non, rien.
    _ Et ce Loth, reprit Yoru imperturbable en tapotant la photo du gus, qui est-ce ? Un détective, si j'en crois le dossier. Qu'est ce qu'un détective extérieur vient faire dans cette mission ?
    _ Il vient.
    _ Thémis... tu as conscience que ton silence va m'obliger à faire jouer mon réseau, à chercher moi même des réponses, à rétribuer des informateurs et que je risque encore de ne plus pouvoir payer mon loyer par ton entêtement ?
    _ Yoru, je vais être franche.
    _ Ah ! Tu vois que tu peux être raisonnable !
    _ Si tu ne sors pas tout de suite de ce bureau pour remplir ta mission sans discuter, je te frappe. "

    Le samouraï quitta la pièce, un rien amusé.


    ~~ ~~


    Le navire de Groar Roddower, le commandant d'élite père de Noob, avait conduit Yoru près du navire de Jakku Kattar. La troupe d'élite chargée d'infiltrer le royaume en escaladant la Grande Muraille se rassemblait sur le pont. Yoru, ignorant superbement Groar qui gueulait à qui voulait l'entendre que le groupe ferait mieux de se dépêcher de se barrer pour que lui puisse se lancer dans la bataille navale, scruta les visages présents.

    " Messieurs, Mesdames, lança-t-il, je suis le sergent d'élite Yoru, l'un des membres de cette expédition. Le départ pour le mur est fixé pour dans 10 minutes. Que chacun se tienne prêt."

    Les trente hommes sous son commandement se mirent aussitôt à descendre de petites embarcations à l'eau. Dans peu de temps, les choses sérieuses allaient commencer.
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    Ah l’aube. Les petits rayons de soleil qui s’amènent les uns après les autres, l’odeur de la mer, le calme impérial qui est censé régner à une heure pareil. Mais ce n’est pas vraiment le cas avec tous ces soldats de la marine qui courent dans tous les sens. Noob entend leur pas sur le pont alors qu’il se cache tout au fond du navire. Déjà qu’il a été forcé de participer à la bataille par son père, il tente tout de même de faire le moins d’action possible. Malheureusement pour lui, un caporal d’élite finit par le trouver tandis qu’il est allongé tranquillement entre des tonneaux contenant on ne sait quoi.

    << Hey toi ! Pas de fainéant dans la marine d’élite, il est où ton uniforme !? >>

    Ce soldat commence à hurler ce qui empêche l’endormi de profiter du bon temps. Rester allonger après le réveille c’est vraiment un truc cool… Il baille fortement sans aucun respect puis il se gratte la gorge ainsi que l’avant-bras. Ses démangeaisons se sont réveillées en même temps que le soldat hurle.

    << J’suis chasseur de primes moi … >>

    Une réponse simple et efficace qui arrête immédiatement le caporal d’élite dans son délire. Il cherche une réplique tout de même et pendant sa réflexion il observe plus longuement son interlocuteur qui possède six katanas à ses côtés. Six… Ce n’est pas quelque chose de classique dans le milieu c’est pourquoi il en déduit que…

    << Ah mais ! Tu es le fils du Commandant d’élite ?! >>
    << Mm.. Ça dépend… >>
    << Comment ça, ça dépend ? Pour information il est assez sur les nerfs ce matin parce qu’il a pris du retard sur l’attaque. Le colonel Jakku veut lancer des troupes infiltrées les terres ennemies. Ton père a déjà déclaré que tu feras partie de l’équipe. >>

    Intéressant, vraiment très intéressant. Avec de la chance Noob se dit qu’il va pouvoir éviter de se fatiguer aujourd’hui. Grâce à cette mission il évite la bataille navale et ensuite il reste plus qu’à la jouer fine avec les autres pour leur laisser le sale boulot. Le fainéant décide de se lever mais cela est effectué avec des gestes lents. Sa capuche est bien encastrée dans sa tête et ses mains se trouvent dans ses poches. Il se met à marcher avec le dos avachi.

    Lorsqu’il arrive sur le pont il est conduit jusqu’aux embarcations qui sont déjà à la flotte. Mais ses pas deviennent de plus en plus lourds… Il se met à ralentir et a même envie de faire demi-tour lorsqu’il ressent l’aura sinistre que déjà son père. Le malaise augmente à chaque pas jusqu’au moment où son père le remarque.

    << Avery … T’es en retard. >>

    La main du paternel s’approche de la tête du fils qui se met à trembler de peur. Il se fait saisir par le toupet et est balancé à la flotte comme un vulgaire déchet.

    << Tu as intérêt à faire du bon boulot. >>

    Noob est dans les airs pendant quelques secondes avant d’atterrir sur une barque où il est réceptionné par un individu ressemblant étrangement à un samouraï. Celui-ci a deux katanas à la ceinture et semble avoir une bonne force.

    << Allez messieurs, ouvrons les festivités ! >>
    OUAISS !!
    Hurles les soldats d'élites.
    Son équipage semble aussi malsain que lui. Tous les sous-fifres du commandant d’élite ont un aspect sinistre et semblent adorer la violence. D’ailleurs ce navire s’éloigne assez rapidement pour réellement engager la bataille navale.

    Pendant ce temps dans les barques l’ambiance est bien plus calme.

    << Yo les gars. Vous avez pas un truc à manger, j’ai la dalle. >>

    Noob semble déjà aller mieux depuis qu’il se trouve loin de son père. Il retrouve des couleurs mais il reste cet éternel endormi qui semble pouvoir tomber de fatigue à n’importe quel moment.
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    Trois milles lieues sous les mers de l'Ouest...

    Comme à l'accoutumé, l’atmosphère dans le L.R.S Aldébaran sentait l'huile à moteur, le moisi et un soupçon de vieille rouille. Le submersible à forme de chenille fendait très lentement les flots. Dans les différents habitacles, deux cents hommes et femmes assis côte à côte en silence, dormant pour la plupart. Voyager dans un sous-marin pendant des jours mettait les nerfs à rude épreuve mais tous ici y avaient été formés. Dès qu'ils embarquèrent, nombres d'entre eux se mirent presque en hibernation. Cinq jours de voyage en immersion totale, de South à West Blue.

    Loth était affalé dans un fauteuil, un luxe dont seul lui et sa chargée de clientèle Émeline Reus disposaient. Un livre sur le visage, il se remettait doucement de sa dernière mission qui lui avait valu un empoissonnement au gaz VH. Sa respiration était toujours saccadée et il n'avait pas récupéré l'intégralité de sa condition physique. Comme à chaque heure depuis leur départ, Émeline vint vérifier qu'il était bien vivant sous prétexte de lui poser une question bidon ou de lui faire un rapport de mission. « Quand je mourrai, je t'en informerai avant, Eme' » marmonna-t-il en la sentant s'approcher.

    - Ha ! Ha ! Très drôle. J'ai reçu un message morse du Transporteur. Il a récupéré la Dance. Il devrait arriver au plus tard une heure après nous donc.
    - Parfait.
    - On devra composer avec une équipe spéciale Mouettes. Des Élites.
    - L'évidence même. Ils n'allaient pas laisser un free-lance s'accaparer toute la gloire d'exfiltrer l'Impératrice.
    - Du coup, on n'a pas vraiment défini les priorités.
    - Pardon ?
    - La Dance ou l'Impératrice ?
    - Parce que nous devons choisir ? Le Transporteur et Nivel gèrent le côté livraison de la Dance, nous celui de l'exfiltration.
    - Avec cent cinquante millions de Dance Powder, c'est une véritable guerre climatique qu'ils prévoient. Ça pourrait méchamment se retourner contre nous.
    - Et alors ? Les risques du métier. Nous ferons avec.

    Émeline hésita, voulut lui demander -pour la millième fois- de ne pas participer à opération puis se ravisa en voyant arriver dans la coursive Abigail Summers, le médecin personnel de Loth qui lui administrait son traitement. Pour le Moine, l'immobilisme était une contre-indication dans le processus de convalescence. Plus il s'encroutait à une place, plus il mettait du temps à recouvrer la forme. Pour récupérer d'anciennes blessures, il lui fallait s'en faire de nouvelles... Un cercle vicieux qu'il chérissait et perpétuait. Machinalement, il tendit un bras pour sa perfusion, le visage toujours dissimulé derrière ses pages. Ses idées étaient loin d'ici, vers la guerre qui ébranlerait bientôt l'empire de Kano Kuni. Une opportunité d'affaire mais aussi de se faire encore plus de renommée. Dire qu'il était déjà connu bien loin des frontières des Blues sans les avoir jamais quittées... Une idée qui lui arracha un sourire en coin.  


    [...]


    Le littoral formait une petite saillie à son point le plus septentrional. L'Aldébaran débarquait son équipage quand l'aube arriva en robe de safran, colorant le ciel d'une teinte jaunâtre. L'air frais et les embruns sur le visage firent du bien au Moine Hérétique. Il toussait moins, était toujours un peu faible mais ne s'en inquiétait pas davantage. Tremper dans une bonne guerre, rien de tel pour le remettre sur les rails. Alors que le submersible replongeait vers les abysses, ses hommes se mirent au travail, sortant leurs cordages de leurs paquetages, posant les premières prises sur la muraille en vue de l'escalade. Au bas du mur, Loth avait les yeux rivés sur le sommet qui se perdait dans la brume matinale. Plus de trois cent pieds de haut selon les renseignements qu'il avait en sa possession. Pendant que s'affairaient ses hommes, les neufs autres chefs d'équipes se rassemblèrent autour de lui. Les manœuvres avaient déjà été décidées à l'avance en accord avec le commandement général des opérations mais toujours fallait-il faire les derniers ajustements.

    Spoiler:

    - Notre objectif demeure d'exfiltrer l'Impératrice de la Place du Dragon assiégée par une mêlée de Révolutionnaires et de petit peuple en colère. Pour ce faire, nous suivrons les pointillés sur la carte, longerons la forêt jaune, enjamberons le fleuve puis suivrons le petit sentier dans les plaines du Yi. Ainsi, nous aborderons la Place par sa façade nord.
    - On n'attend pas les Élites ? Euh... j'ai rien dit. Attends, ils sont combien là ?
    - Je compte cinq embarcations. Trente-et-un hommes ?
    - J'espère qu'ils sont pas aussi faibles qu'ils en ont l'air, marmonne la brune d'un air pincé en mettant son katana en bandoulière.

    Sans attendre qu'ils accostent, elle se mit à grimper avec son escouade laissant Loth accueillir les Marines.


    Dernière édition par Loth Reich le Sam 12 Nov 2016 - 0:43, édité 1 fois
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    - Bienvenue à vous, marins d’élite. Je m’appelle Loth Reich et je suis le civil qui va vous aider.

    Ma section et moi vient tout juste de débarquer à terre, après une autre qui était avant nous. Sur le rivage se trouve donc deux sections d’élite, et des civils armés. On m’avait prévenu que l’on allait être aidé par un civil, et j’imagine que ça doit être ce Loth Reich. Il est dit aussi que nous allons être aidé par un chasseur de prime. A côté de moi se trouve la personne qui a l’air d’être le commandant de l’autre section d’élite.

    - Enchanté.

    - Bonjour monsieur Reich.

    - Bon, nous n’allons pas rester ici. Entamons la montée de la muraille. Cette partie de la muraille de Ming n’est pas tenue par les révolutionnaires ; une aubaine pour nous. Aller, on y va.

    Déjà une vingtaine de ses hommes sont en train de monter à l’aide de cordes. Loth a l’air d’avoir deux bonnes centaines d’hommes ; alors on va devoir attendre avant d’atteindre le sommet du mur. Je vais en profiter pour faire la connaissance de l’autre sergent d’élite, et du chasseur de prime. Je me dirige vers la personne qui a l’air d’être l’autre sergent d’élite. Il s’agit d’une sorte de samouraï, avec deux katanas à la ceinture. Mes armes, quant à moi, sont en invisibles. C’est presque devenu une habitude.

    - Bon et bien… puisque nous allons être amené à travailler ensemble, je me présente : sergent d’élite Mountbatten. C’est un plaisir de vous connaître.

    - De même. Je suis le sergent d’élite Sengoku Yoru.  

    - Sengoku… Yoru ? Ce nom me dit vaguement quelque chose…

    Mais… ce type… son nom… je le connait ! Enfin de très loin, connaître est un bien grand mot. C’est lui aussi un sergent d’élite du G4 ! Je ne l’ai croisé qu’une ou deux fois, alors je ne l’ai pas reconnu tout de suite.

    - Mais attend, tu es basé au G4 non ?

    - Oui, comment tu sais ?

    - Je me souviens de toi ! Je suis aussi basé au G4 !

    - Ah ! T’es aussi sous les ordres de Themis du coup ?

    - Tout à fait.

    - Ahah !  

    - Euh, sinon, le chasseur de prime qui est sensé nous accompagner, c’est qui ?

    - C’est Noob. Ou Groar Noob Avery si tu veux. C’est le fils du commandant d’élite Groar Roddower.

    - Non… vraiment ? Il doit être fort alors…

    Ma tête commence à se décomposer. Je vois quelques mètres plus loin un garçon qui a un air absent, totalement endormi. Il a six katanas à la ceinture, ce qui est plutôt rare. Mais ce type je le connais. Il m’a même... vomi dessus. Mais qu’est-ce qu’il fout là. Qu’est-ce qu’il fout là ?? Depuis quand c’est un chasseur de prime ? Il était avec des pirates la dernière fois. Il avance vers moi et j’ai l’impression qu’il me reconnait petit à petit.

    - Sengoku, c’est… vraiment lui ? Le chasseur de prime ?

    - Oui tout à fait. Mais t’a l’air bizarre. Tu le connais ?

    Un peu que je le connais… Je me suis quand même fait vomir dessus quoi. Et c’est très désagréable.

    - Oui, plus ou moins.

    - Lu.

    - Salut, je te présente le sergent d’élite Mountbatten.

    D’une voix amère, je le salue. Je tente malgré ce qu’il m’a fait d’être calme. Petit à petit, la colère redescend.
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    Au creux de ma main, le visage de l'escargophone a pris des traits creusés et un regard perçant. Andrew Bongor, mon chef d'équipe vient d'apprendre que je me trouve sur Kanokuni et il est furieux.

    -Mais, bordel, qu'est ce que tu fous là-bas, Dan ? En plein pendant une opération commanditée par les plus hautes sphères?!
    -Ben, c'est les Echos, ils m'ont envoyé là-bas...
    -Rentre immédiatement avant que l'amiral Fenyang ne débarque!
    -C'est à dire que...
    -Putain... Quoi?
    -Disons que... je me suis plus ou moins...
    -Je le sens mal... accouche!
    -Ben je me suis comme qui dirait engagé à me battre en tant que révo au nom des Echos de la Liberté.
    -QUOIIII?! T'en rate pas une, hein?! Mais qu'est-ce que je t'ai fait Dan? Hein? Pourquoi tu me fais ça? Tu sais que si tu fais foirer ce coup-là, on est tous les deux dans la merde? Tu pourrais pas juste poser ton cul, fureter à droite à gauche pour chopper des informations et me les transmettre? C'est tout ce qu'on te demande !

    Je sais pas trop quoi répondre. J'y suis pour rien ce coup là, c'est pas de ma faute si une guerre civile éclate alors que je suis dans les parages. Après un long soupir, il finit par me dire de continuer car maintenant que c'est dit, c'est trop tard. Le boss ne veut surtout pas compromettre l'opération Luvneel Inside qui a déjà un sacré coup dans l'aile. A son grand malheur, je suis un peu sa dernière chance de voir cette tentative aboutir. Après m'avoir souhaité bonne chance d'une façon qui voulait clairement dire "J'espère que tu te prendras une balle dans les couilles!", il raccroche. Si j'ai bien compris, je tiens ma part du marché, mais tout en faisant en sorte de pas trop les aider non plus.  L'escargophone se métamorphose et reprend un visage totalement inexpressif. Je tire la chasse et je sors des toilettes. Dans le bureau, le bras droit de Zao, qui dit s’appeler Sun Fen, s'est replongé dans ses papiers. En me voyant sortir, il fronce les sourcils comme s'il venait juste de se rappeler que j'étais là.

    Il me demande de le suivre. En chemin, il m'explique qu'il doit se rendre à Fort Levant pour récupérer une cargaison. Comme il n'a pas le temps de chercher en quoi je pourrais me rendre utile, je dois aller l'aider là-bas. Mindy et Jason ont finit par me rejoindre, trouvant le temps long. Je leur explique rapidement la situation. Au fur et à mesure de mes explications, leurs visages se décomposent et ils me jettent des regards paniqués. Mais le second de Zao se trouvant juste derrière moi, ils n'osent pas faire la moindre objection. Une fois les choses éclaircies, Fen claque des doigts et nous dit de nous dépêcher.

    On arrive à l'arrière du bâtiment, vers l'intérieur des terres. Là, une calèche nous attend, tirée par deux magnifiques étalons d'un noir d'encre. Les chevaux hennissent en nous voyant arriver et se cabrent mais un homme les calme en leur balançant quelques mots dans une langue que je ne connais pas. On monte à bord et, sans attendre, le cocher fait claquer son fouet. On en a pour une bonne heure. Je sors ma flasque pour m'en jeter un petit coup derrière la cravate mais Sun Fen tend le bras d'un geste vif et l'envoie valdinguer en dehors. Sans dire un mot, sans même avoir tourné la tête. Je me retiens de gueuler. C'était tout ce que j'avais à boire! Mes acolytes secouent la tête pour me faire signe de ne pas faire de vagues. Ils m'en veulent, visiblement. Le chemin va être long...

    -------------------------

    On arrive enfin à Fort Levant. Durant la traversée des terres, Sun nous a rapidement expliqué la situation. L'empereur qui a disparu, l'impératrice qui a été obligé de céder face à la révolte du peuple, la place du dragon assiégée et surtout, le convoi que nous nous apprêtons à escorter pour faire voler en éclat l'enceinte du bâtiment dans lequel l'armée impériale s'est retranchée. Si la baie de Jing était belle, ce fort est imposant ! Tout dans sa fabrication donne un sentiment de puissance et d'invulnérabilité, de l'épaisseur des murs de pierre, à la taille de la porte en passant par les tours qui permettent d'abattre sans risque quiconque s'approcherait un peu trop près. Or, nous approchons un peu trop près. Une balle fuse à quelques centimètres de la calèche qui s'immobilise. Sun se lève, passe la tête par la fenêtre et retire son chapeau en osier. Quasiment aussitôt, la grande porte de métal s'ouvre en grinçant et des soldats surgissent. Le révolutionnaire descend et s'avance vers les hommes qui sortent en rangs serrés. Je regarde Jason, puis Mindy, ceux-ci haussent les épaules et on descend pour le suivre.

    Des centaines d'hommes s'alignent à présent devant nous, presque au garde à vous. Sans dire un mot, Sun tourne lentement la tête vers moi. Je tourne lentement la tête vers Mindy. Elle tourne lentement la tête vers Jason. Il tourne lentement la tête vers le cocher. Le cocher écarte les mains pour montrer qu'il ne comprend pas ce qu'on lui veut. Je reçois alors un grand coup derrière la tête.


    -Allez vous mettre en rang avec les autres ! Le convoi ne va pas tarder à partir !Je vous conseille de pas foutre le bordel ! Aujourd'hui, c'est du sérieux !
    -Ca va, on y va, on y va...

    Je fais signe à mes compagnons de me suivre et on va s'insérer dans les rangs serrés. On fait un peu tâche vu qu'on est pas forcément bien alignés avec les autres mais le principal, c'est d'escorter ce véhicule et de le défendre, non? Après quelques minutes durant lesquels les dirigeants ont discuté entre eux, probablement de l'itinéraire et des risques de menace, Sun Fen finit par le lever le bras pour capter notre attention. Une corne de brume retentit et tout le convoi se met en marche. Le mec derrière moi me bouscule et pousse un soupir d'agacement.

    -Ouais, ba ca c'est bon ! Je suis pas censé savoir que POUUUUUU, ca veut dire "on y va!".

    En continuant de rouspéter, je me mets à avancer en essayant d'avoir le même rythme que les autres.


      Seul dans son bureau, l'Atout de la Révolution Zao fait les cents pas, les mains si nouées derrière le dos qu'il semble impossible qu'il puisse les démêler avant plusieurs années. La situation évolue à grande vitesse et si l'empire est déjà embrasé, ce n'est encore rien comparé au chaos qui surviendra bientôt. Il le sait. Au large, près des eaux territoriales de Kanokuni, la réponse ferme du Gouvernement incarnée par le Vice-amiral Alheïri S. Fenyang approche. Les premières canonnades ont d'ores-et-déjà été échangées. Fenyang... Il ne se souvient que trop bien du revers cinglant que Keegan Fenyang, le bien nommé paternel d'Alheïri à fait subir à la Révolution durant les événements de Goa. Surement pour ça que le Gouvernement lui a confié sa riposte. Tel père, tel fils ?

      L'étoile Jaune du Petit Matin esquisse un rictus de dérision à cette idée, son regard tourné vers la carte topographique de Kanokuni étalée sur la table. Il n'est pas Rafaelo Auditore, pense-t-il avec ferveur et fierté, son plan bien ficelé est préparé depuis des années. La réussite de la révolution ici effacera à jamais l'humiliation que fut Goa. Sur l'atlas sont positionnées de petites punaises représentant les forces en présence sur cet échiquier géant. Le commandant s'accroupit à hauteur de table et se concentre sur un groupe en particulier. Celui que dirige actuellement son second. On vient de lui signaler qu'ils ont quitté Fort Levant avec les gros canons Grivous en pièces détachées. Eux seuls sont susceptibles de prendre d'assaut la forteresse perchée Place du Dragon. L'itinéraire a été choisi avec soin pour éviter toute interception. Mais parce que l'ennemi est aussi futé qu'eux, il aurait été un fou de n'avoir qu'une seule corde à son arc...

      [...]

      Sur le littoral nord de l'ile, une caravelle jaillit de la mer tel un geyser. La bulle qui l'entoure éclate. L'équipage relève les voiles et jette une ancre à la mer. Sur le pont, un rouquin doté d'un cache œil se prélasse, avachi sur un transat.  


      - Je peux savoir ce que tu fous ?
      - A ton avis ? réplique Nivel.
      - Lève ton cul, qu'on débarque. On est déjà assez en retard comme ça. Loth a accosté, lui.
      - Grand bien lui fasse. L'y fait trop beau c'matin pour bagarrer. J'trouve que Loth joue trop d'précaution. T'as pas b'soin d'escortes ; tout seul, tu peux t'faufiler derrière les lignes ennemies et livrer ton truc. C'pas pour ça d'ailleurs que t'es l'meilleur livreur des Blues ? Hein, Dimas ?


      L'enturbanné souffle de lassitude et sans jeter un regard au roux, enjambe le bastingage et touche terre. Autour de lui, les Fumiers, l'escouade  la plus entrainée dont dispose le Moine Hérétique est en train de s'affairer. Ils vont devoir grimper. Une petite formalité mais ensuite, il faudra rallier le convoi en partance du Fort aux abords de la Forêt Jaune. Sun Fen, le second de Zao lui fera alors une place à ses côtés comme convenu. Quant aux Fumiers commandés par Nivel, ils seront en couverture, loin d'eux mais assez proche pour intervenir au cas où. Dans la clause passée entre Shadow Law et la Révolution, la livraison sera considérée comme effective uniquement si la poudre de pluie arrive jusqu'à la Place du Dragon. Aussi, Loth a-t-il mis des moyens importants à la disposition du livreur pour que sa précieuse cargaison arrive à bon port. Près de trois cent kilos de cette poudre... Avec une telle quantité, c'est un déluge à noyer tout le pays et assécher le reste de West Blue pour le reste de l'année que préparent les Gris. Et le Transporteur se demande quel est exactement leur plan...

      Balayant ses questions de son esprit, il se met à escalader le mur. Les premiers Fumiers sont déjà au sommet. Il a un convoi à intercepter.

      Spoiler:

        «  Tchoc ! Tchoc ! »

        Le bruit des piolets s’enfonçant dans la pierre résonnait encore et encore. Yoru jeta un œil aux hommes qui escaladaient le mur au dessus et au dessous de lui. Agrippés à leurs cordes, ils progressaient lentement pour ne pas glisser sur les prises quasiment inexistantes de cette muraille colossale. Le vent soufflait de plus en plus fort au fur et à mesure de l’ascension, rendant la tâche toujours plus dure. Sans compter la fatigue qui s’accumulait avec la progression… Marines comme civils s’exécutaient pourtant rapidement et efficacement, montrant que tous disposaient d’une impressionnante condition physique. Le visage déterminé, chacun enfonçait piolet et système d’ancrage prudemment enfin d’être le plus en sécurité possible.

        « Tchoc ! Tchoc ! »

        En l’observant, Yoru s’avoua qu’il était assez dubitatif quant à la composition de ce groupe. Les seuls célébrités qui intéressaient vraiment le Samouraï étaient les bandits connus et les sabreurs puissants. Les premiers pour les vaincre, les seconds… pour la même raison. Mais il s’était fait un devoir de palier son inculture sur Loth Reith : le détective était connu comme une figure montante dans la bonne société des mers, entre autre parce qu’il n’était autre que l’un des conseillers des rois de Boréa et Bliss. S’il agissait aujourd’hui comme mercenaire, ce qui inquiétait le guerrier de Wano, c’était de savoir pour qui. Que pouvaient vouloir des royaumes comme Boréa et Bliss dans cette histoire ? Des alliances politiques ? Des manœuvres tordues pour une annexion ? Dans tous les cas, le sergent d’élite n’était pas sûr que Loth suivent en permanence les directives de la Marine, ce qui n’était pas pour le rassurer au vu des deux cent hommes dont il disposait.

        « Tchoc ! Tchoc ! »

        Yoru se dirigeait dans un royaume immense en proie à la guerre et à la trahison avec un groupe d’intervention dont la majeur partie obéissait à quelqu’un d’étranger au gouvernement. Quant aux autres… Le regard du samouraï se porta sur Noob qui prenait le temps, durant son escalade, d’observer le ciel sans sembler trop savoir pourquoi il était là. Le guerrier de Wano se retint de justesse de pousser un soupir et reprit son escalade en tachant de ne pas déraper.

        « Tchoc ! Tchoc ! »

        ~~ ~~

        «  Tchoc ! Tchoc ! »

        Dans la profondeur du mur, la reine ouvrit un œil agacé. Ce bruit de chocs incessant commençait à lui taper sur les nerfs. Elle avait eu une grosse nuit, elle avait bien le droit de dormir un peu, non ?!

        «  Tchoc ! Tchoc ! »

        Bon, cette fois, ça suffisait. La demoiselle s’agita, poussa un cri inaudible. Ses filles se réveillèrent instantanément, se laissèrent tomber pour ouvrir leur ailes et prendre la direction de la fissure dans le mur qui dissimulait leur caverne.
        Satisfaite, la reine essaya de se rendormir. Les bruyants malpolis n’en avaient certainement plus pour bien longtemps à vivre !

        ~~ ~~

        Les chauves souris géantes surgirent de nulle part pour s’abattre sur eux. Un nuage noir d’ailes qui se mit à crépiter tout autour d’eux, à les gifler avec force pour essayer de les faire tomber.

        [Event] Opération d'urgence 275001-1-fre-FR-Les-chauves-souris-chassees-du-jardin-botanique-de-Sydney

        Le samouraï s’agrippa à la paroi. Un cri résonna sur sa droite : l’un des hommes de Loth avait lâché prise sous l’assaut.
        Yoru se détacha de sa corde, prit appui sur le mur et s’élança. Se protégeant le visage de ses bras, il se dégagea du nuage de chauve souris et courut sur la paroi, de plus en plus entraîné par le vide. Quand il en fut suffisamment proche, il bondit sur le mercenaire, l’attrapa d’une main en plein vol pendant que la deuxième dégainait un sabre pour le planter dans la roche. Il dérapèrent quelques mètres le long de la paroi avant de s’immobiliser.

        « Aller mon gars, faut remonter ! grogna le guerrier de Wano en laissant le type reprendre prise. »

        Au dessus d’eux, les chauves souris s’étaient éloignées après leur première vague mais reprenaient déjà de l’élan pour revenir. Côté humains, des armes fleurissaient dans toutes les mains, montrant l'expérience des troupes.

        La première bataille commençait.


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        Lorsque Sengoku présente Mountbatten a Noob ce dernier n’a pas de réaction particulière. Il ne se rappelle pas du tout qui est ce type et c’est vraiment le cadet de ses soucis. Ce qui lui pose problème c’est cette muraille qui se dresse devant lui. Comment des humains ont pu bâtir un tel truc ? L’envie de partir en barque le titille fortement mais il se dit que ces marins finiront par tout dire à son père. La peur du paternel voilà ce qui le force à avancer.

        […]

        Le fainéant est le dernier à grimper et quelques soldats restent proches de lui parce qu’ils s’inquiètent. A première vue le chasseur de primes a des difficultés à se hisser et c’est une bonne chose que tout le monde croit ça. Cela lui permet de faire comprendre aux autres que c’est lui le plus faible et qu’il faut en prendre soin. Enfin, pas sûr que ça marche mais si ça lui permet d’éviter les grosses pointures en combattant c’est déjà une bonne chose.

        La vague de chauves-souris géantes revient à la charge et regrette son geste face à ces soldats qui frappent sans retenue. Cette fois les chauves-souris restent au corps à corps pour mordre et faire fuir ces intrus plutôt envahissants. Quelques humains tombent après s’être fait mordre mais c’est l’hécatombe chez ces bêtes. Noob est heureux d’être bien plus bas car cela lui évite l’affrontement. Il observe la bataille mais son regard se laisse distraire par le gros nuage.

        Un très gros nuage assez rond. C’est d’ailleurs rare de voir un nuage aussi rondi que ça, c’est presque parfait. Il y en a un autre à côté qui est forme une sorte de croissant, le fainéant se dit que ça doit être top de s’allonger dans un nuage au-dessus de tout conflit.

        << Attention ! >>

        Puis sans compter les nuages, le ciel est beau aussi surtout au niveau de l’horizon. Les couleurs sont différentes comme dans un véritable tableau de maitre dont le peintre ne peut être que fière de son boulot.

        <<wooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOO !! >>

        Cet hurlement est de plus en plus fort et ça fait assez mal aux oreilles. Noob regarde de nouveau juste au-dessus de lui pour comprendre la raison d’un tel raffut. Et c’est un homme qui tombe directement sur lui.

        << Et merde. >>

        Pas le temps de réagir, ou plutôt la flemme de réagir, il se prend l’homme de plein fouet ce qui le fait chuter à son tour. Ah la chute libre, c’est quelque chose d’agréable, les sensations ressenties pendant une telle chute sont assez cool. Peut-être qu’il devrait se laisser tomber jusqu’au sol comme ça il pourra simuler une blessure et quitter cette île.  Yeah, ça c’est une idée brillante mais…
        Pourquoi quelqu’un se casserait la tête à construire un mur aussi immense… Sans doute qu’il y a un trésor extraordinaire à l’intérieur !!! Enfin quelque chose qui le motive, il se rééquilibre dans les airs, son regard devient plus vif l’espace d’un instant et il dégaine un katana qu’il plante dans la roche pour ralentir sa chute jusqu’à ce qu’il soit à l’arrêt à quelques centimètres du sol.

        << Bien joué >>
        << Tin faut remonter... >>

        Noob a bien vu qui est la personne qui est tombé sur lui mais en tout cas celle-ci s’en est sorti en s’accrochant au fainéant. Un pari risquait qui a finalement payé. L’éternel endormi regard Sengoku qui a certainement fait trop de cabriole pour combattre et aider ses hommes ce qui l’a déséquilibré à un moment. C’est probablement ça qui explique la chute. Ce qu’il ne sait pas c’est que c’est une véritable chance que ça soit lui et non un autre homme qui soit tombé sur Noob. Si c’était quelqu’un d’autre le chasseur de primes l’aurait repoussé sans le laisser s’accrocher. Là il ne l’a pas fait parce qu’il se souvient que c’est ce marin qui l’a réceptionné lorsque son père la lancer du navire.

        En tout cas ça finit par se calmer en haut tandis que le fainéant se gratte simplement la gorge à cause de ses démangeaisons. Qui a dit que c’était fini ? Les premières chauve-souris ne sont que le menu fretin.. Maintenant c’est ce qu’on ne peut qualifier de chauve-souris qui semble sortir d’un peu plus loin de la muraille. Sans doute qu’il y a une crevasse là-bas parce que la taille de ceux-là est démesurée. Ce sont des monstres de trois mètres qui s’avancent.

        [Event] Opération d'urgence Bat_by_saeedramez-d9cpdp3

        Des soldats se disent merde mais en bas Noob ne se dit absolument pas ça.

        << Vient on capture ceux-là ?  >>

        Cette idée est pas mal, d’ailleurs ça serait cool d’avoir une escouade à dos de chauve-souris, ça peut sans doute faire la différence pour une attaque surprise ou pour sauver plus facilement l’impératrice.  Faut juste que l’une des personnes qui a le plus de pouvoir ici en donne l’ordre.
        • https://www.onepiece-requiem.net/t18117-technique-de-noob
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        " On peut tenter, acquiesça le samouraï en attrapant le col du chasseur de prime. Mais mes sabres sont plantés là-haut dans la Muraille, alors va falloir faire autrement... Tu vois la balèze là qui nous a pris pour cible ? Parfait... MARINE AIR FORCE ! "

        Yoru bondit au sol, avisa la chauve-souris géante qui leur fonçait dessus toutes griffes dehors, visa avec son bras gauche pendant que le droit armait...

        " NOOBARDIER ! "

        Projeté tel un missile par le guerrier de Wano, le chasseur de prime scinda les airs et vint percuter la chauve souris qui n'eut pas le temps d'esquiver. Yoru dressa son pouce en l'air.

        " Du premier coup ! Belle prise Noob ! Tiens là bien ! "

        Les deux combattants tournoyèrent dans les airs, la chauve-souris tentant de redresser son vol pendant que Noob s'agrippait du mieux qu'il pouvait. Du pied de la Muraille, le samouraï suivait la lutte avec attention. L'animal géant parvint à se rétablir en déployant toute l'envergure de ses immenses ailes puis reprit de la hauteur en les battant furieusement. Il dressa le cou et découvrit deux rangées de crocs acérés prêts à croquer l'humain qui le tenait. Un pavé frôla la tête du chausseur de prime pour s'encastrer dans le nez du monstre et l’empêcher de mordre.

        " Ne t'inquiète pas, je te soutiens ! gueula le samouraï qui venait de jeter un bout de muraille trouvé au sol et levait maintenant de nouveau le pouce. "

        Sonnée, la créature tomba à l'eau avec son cavalier. Parfait, se réjouit Yoru, si Noob la ramène sur le rivage, on va pouvoir essayer de la dompter. Tiens... qu'est ce que c'est que ça ?
        Un drôle de remous perturbait la surface de l'eau, sillonnant rapidement vers la zone où les deux belligérants étaient tombés. Le guerrier de Wano plongea soudain à son tour pour rejoindre le fond de l'océan. Il prit de la vitesse en quelques brasses puissantes pour se propulser contre la créature qui voulait se mêler au combat de Noob et de la chauve souris.

        [Event] Opération d'urgence Serpen11

        Le monstre marin rugit dans une gerbe de bulles, se détourna de sa cible pour se jeter sur le samouraï qui se retrouva à bloquer avec ses jambes et bras la gueule ouverte de la créature. D'un mouvement de balancier du corps, il jeta ses jambes en arrière puis frappa de toutes ses forces. La créature rugit de nouveau avant de s'élancer hors de l'eau. Yoru prit une grande inspiration, aperçut le chasseur de prime qui se débattait encore avec la chauve souris.

        " Nooooooob ! rugit-il avant d'être de nouveau entraîné sous l'eau par le monstre marin, un sabre ! J'ai besoin d'un sabre !!! "
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        • https://www.onepiece-requiem.net/t6300-sengoku-yoru
        Et moi qui pensait qu’escalader une muraille sans que les révolutionnaires y soient, c’était du gâteau. Mais c’est sans compter des espèces de chauve-souris géantes. Je monte actuellement la muraille. Je suis en plein milieu avec mes hommes. Nous essayons de riposter tant bien que mal face à ces animaux qui essaient de nous faire dégager de leur territoire. Beaucoup de pertes chez ces bestioles, peu chez nous, mais des pertes quand même. Je suis plutôt triste pour ceux qui sont morts. Faut dire que mourir à cause d’une chauve-souris au début de la mission, c’est un peu triste.

        Quoiqu’il en soit, nous devons toutes les éliminer afin d’être dans une relative sécurité. Je grimpe à l’aide d’un piolet et de Malstrom, mon sabre. Il me sert à riposter face aux chauves-souris. Mais du coup, je suis obligé de monter à l’aide d’un seul piolet, ce qui est loin d’être pratique. Je dois me hisser à l’aide de celui-ci, puis l’enlever et le planter plus haut. Un travail très épuisant. Heureusement que je n’ai pas le vertige vu la hauteur de ce satané mur.

        Je regarde en bas et découvre une dizaine de corps réduits à l’état de crêpe à cause de la chute qui est, pour la plupart des cas, mortelle. Plus loin, sur la plage, je vois l’autre sergent d’élite qui plonge dans la mer. Plonger et nager, deux choses que je suis incapables de faire. J’oublie petit à petit cette sensation de l’eau qui glisse sur ma peau. Bon, ce n’est pas le moment de déprimer.

        Aller plus haut, toujours plus haut. Ça devient lassant et surtout fatiguant. A côté de moi beaucoup d’hommes sont essoufflés ; certains se stabilisent pour répondre férocement aux bêtes qui nous harcèlent ; d’autres se stabilisent juste pour se reposer et seulement quelques-uns continuent l’ascension. Plus on monte, moins il y a de personnes et moins il y a de chauves-souris. Logique. Alors je redouble d’effort pour monter et ne plus être embêté.

        Quelques coups de piolets plus tard

        Je suis à présent bien plus haut que tout à l’heure, mais je dégouline de sueur. Le sommet de la muraille se trouve à une vingtaine de mètres au-dessus de moi. Mais je n’en peux plus. Je suis épuisé. Il n’y a presque plus de chauves-souris, qu’une ou deux par minutes qui viennent s’aventurer plus en hauteur. Un bonheur par rapport à plus-bas, où de plus en plus grosses chauves-souris attaquent les hommes.
        • https://www.onepiece-requiem.net/t17682-a-mountbatten
        Le soleil tabasse sévère. Ca fait des heures et des heures qu'on marche sous un soleil de plomb à une cadence bien au delà de mes capacités. Tandis que je suis entouré de fiers combattants, regards fixes et mentons levés, moi je transpire comme un porc. J'ai le souffle court et mes muscles me tiraillent. C'est des robots ces gars là ou quoi? Mes compagnons s'en sortent mieux que moi mais montrent quand même des signes de fatigue. Le chemin que l'on a emprunté est fait de terre et de pierre, du coup, je manque de me fouler une cheville à chaque pas. A ce train là, je vais devoir finir en rampant. Ca m'emmerde, mais je vais être obligé de boire un peu de Tonic Tonic si je ne veux pas faire un infarctus avant la fin. Je décroche la bouteille d'alcool tonifiant de ma ceinture et en boit une gorgée avant de l'envoyer à Mindy. Celle-ci hésite un moment mais finit par en prendre aussi avant de la passer à Jason. On est pas des sportifs, nous. On a l'habitude de rester à glander au camp, une main dans le calbute et l'autre autour d'une bonne choppe bien fraîche.

        Autour de nous, de part et d'autres, il n'y a que des arbres à perte de vue. D'après ce que j'ai compris, il s'agit de la forêt jaune à droite et de la forêt noire à gauche. Aucune idée de pourquoi on leur a attribué ces noms là, vu que tous les arbres se ressemblent. Ils sont verts. C'est ce qu'on attend d'eux. Bon sang, on à peine fait un cinquième du chemin et je n'en peux plus. Petit à petit, le distillat de larve commence à faire effet. Mes muscles se renforcent, mon souffle s’apaise et l'énergie se répand à travers mon système circulatoire. Je profite de ce léger boost pour remonter les rangs de soldat. C'est pas évident de zigzaguer entre eux sans les bousculer mais je finis par arriver en tête du groupe. A une dizaine de mètres devant le convoi, Sun Fen et un autre type, à califourchon sur des chevaux, ouvrent la marche. Je mets mes mains en porte-voix pour les interpeller.


        -Hey ! Ce serait possible de faire une pause? On n'en peut plus !

        Je m'attendais à un peu de soutien de la part des autres révolutionnaires mais seul un long silence vient conclure ma supplique. Le bras droit de Zao tourne la tête, peste et fait ralentir son cheval pour redescendre à ma hauteur.

        -C'est une blague ? Ca fait à peine trois quart d'heures qu'on est partis.
        -Hein? Seulement?
        -Nous ferons une halte à la rivière le temps de prendre les dispositions nécessaires à sa traversée et c'est tout. Retourne dans le rang !

        La vache, mon état physique laisse encore plus à désirer que ce que je croyais. J'ai l'impression d'avoir couru un marathon. Je regarde à ma ceinture. Je n'ai plus qu'une seule potion Tonic Tonic. J'aurais dû en faire plus au lieu de prendre trois ButsuButsu ! Celles-là, elles font péter un gaz ignoble. Ca me fait rigoler mais là, en plein air, c'est pas super utile. Je crache un juron et je continue de marcher en espérant que les effets tonifiants continuent au moins jusqu'à la rivière. Si on peut souffler à ce moment là, ce sera déjà bien. Je laisse le gros du troupeau me dépasser de façon à rejoindre les deux agents qui m'accompagnent. Mindy m'interroge du regard.

        -Il a dit quoi?
        -Ca fait que quarante-cinq minutes qu'on est partis... On fera pas de pause avant d'arriver à une rivière.
        -Une rivière?

        Jason sort un papier de sa poche. Il a acheté une carte de l'île pendant sa visite. Il nous montre la rivière. C'est pas évident de déplier le plan tout en gardant la cadence de marche mais on finit par comprendre qu'on est à la moitié du chemin nous séparant de la rivière. On souffle tous les trois.

        -On est si faibles que ça? On s'entraînait dur pourtant à l'école !
        -Ouais enfin ça fait plus de cinq ans pour moi...
        -Et moi sept...
        -Ouais... Et puis moi je séchais toujours les entraînements d'endurance. Et ba mes cocos, si on veut garder un peu de crédibilité, il va falloir puiser dans toutes nos ressources. Et quand on rentre, on va  se remettre au boulot, j'aime autant vous le dire !

          - Mais qu'est-ce qu'ils foutent...
          - Des boulets, tous. Continuez, je vous rattrape.

          Jurant dans sa barbe, Loth se laissa tomber dans le vide, en plongeon contrôlé vers West Blue où pataugeaient le dénommé Sengoku Yoru et l'autre Groar. Sentir le vent contre son corps lui fit un bien fou, comme s'il revivait à nouveau. L'air, c'était son élément, bien qu'il se débrouillât presque aussi bien dans la flotte. La chute vertigineuse prit fin quand, de sa main gauche, il donna un puissant coup dans le vide, à quelques mètres de la surface. Il rebondit verticalement dans les airs avant de plonger dans l'étendue bleutée, les mains jointes. L'eau était froide et agressait ses pores. Loth localisa le Lieutenant d’Élite aux prises avec un serpent marin. Ses longs-bras ne lui procuraient pas qu'une allonge supérieure à celle des humains dits "normaux" mais aussi un avantage de pénétration dans le milieu aqueux. En quelques brasses à la vitesse d'un homme poisson, il se rapprocha de l'improbable couple dont les gigotements créaient des courants contraires.

          Style de la Pieuvre, Chevelure de Bérénice. Filet Capillaire.

          Le Retour à la Vie irrigua ses sens dont il dirigea l'énergie vivifiante vers ses cheveux qui démultiplièrent de volume. Avec un tentacule capillaire, il s'empara de Yoru par la taille et l'éloigna du monstre pendant que d'autres cordages faits de mèches s'enroulèrent autour du colosse. La bête se débattit, tel un taureau sauvage refusant d'être monté. Mais puissance cent. Ils furent ballotés dans tous les sens, en proie à la force brute du mastodonte. Il avait l'avantage de l'élément, il le savait. Aussi, plongea-t-il. Déjà que l'oxygène se raréfiait... Loth défit sa technique avant d'être entrainé dans les abysses insondables de West Blue. Sans demander son reste, il entreprit une rapide remontée avec l'infortuné lieutenant. Ils inspirèrent à grands frais à la surface, toussotèrent aussi, haletèrent beaucoup. Ils furent éclaboussés par un gros "splash" quand Noob Groar échoua près d'eux, largué par la chauve-souris qu'il essayait de domestiquer. La créature s'enfuit à tire d'aile.

          - Vous savez que nous avons une impératrice à sauver ? leur demanda le Moine Hérétique de sa voix la plus condescendante.

          Une fois encore, il activa ses appendices capillaires qu'il noua autour des deux Marines. Le Retour à la Vie lui procurait plus de puissance physique, assez pour utiliser son Geppou manuel et tracter ces deux poids au sommet du Mur...

          [...]

          Le panorama était tout bonnement époustouflant ! Une vue imprenable à des kilomètres à la ronde sur Kanokuni leur était offerte par le mur dès qu'ils arrivèrent au sommet. Tout le monde était là, certains reprenant leur souffle, d'autres préparant leurs équipements pour la descente. Foutu mur ! qu'ils maugréèrent. D'ici, Loth voyait les cimes de la forêt Jaune au sud-ouest, la forêt Noire plus loin et les toits de tuiles de Fort Levant un peu plus à l'est. De cette hauteur, tout semblait paisible.

          - Vise, à huit heures ! fit Émeline en lui tendant des jumelles.

          Entre les masses compactes des deux forêts, un alignement aussi gros que des fourmis semblait se déplacer. Le grossissement de la lunette télescopique révéla un convoi sous bannière révolutionnaire composé de centaines de bras armés. Ils formaient un bloc solide, marchant au pas. Des attelages de dizaines de chevaux transportaient des choses apparemment très pesantes vu le rythme de progression. Le sang de Loth ne fit qu'un tour. Était-ce possible que... Émeline hocha subrepticement de la tête pour lui signifier son manque d'information à ce sujet. Ils ne savaient rien de la mission du Transporteur, uniquement qu'il devait livrer la Dance à la Révolution.

          Où, quand, comment, ces informations lui seraient envoyées une fois arrivé. Et comme il était coutume de faire silence durant une livraison, ni Loth, ni sa chargée de clientèle ne connaissaient la position exacte de Dimas où de Nivel. Leur dernier message en morse indiquait seulement qu'ils avaient récupéré la poudre de leur usine d'Hinu Town... Mais déjà, il était trop tard, les Élites aussi avaient remarqué le convoi. Une longue-vue collée à l'œil, Sengoku scrutait l'horizon. Cette procession surprotégée, se revendiquant ouvertement révolutionnaire, qui se dirigeait plein ouest, en direction apparente de la Place du Dragon n'était pas de bon augure pour eux. Le lieutenant décrocha son escargophone et contacta son supérieur hiérarchique. Loth fit de même, malgré lui. A l'autre bout du combiné, le sous-amiral commandant du G-3 Ake Niromoto qui confia à Loth la mission de porter assistance à la Marine répondit de sa voix rouillée.

          - Pas l'temps, Reich ! Manœuvrez ! Faites attention à tribord, ils veulent nous éperonner ! Quoi, Reich ?
          - Vous semblez bien vous amuser, ironisa Loth en regardant vers la baie de Jing, trop minuscule pour distinguer quoi que ce soit. Par contre, les panaches de fumées dégagées par les canonnades étaient visibles. Grises, pâles, fantomatiques. J'ai un visuel sur un convoi révolutionnaire. Je me hasarderais à dire que ce sont surement des renforts vers le Place du Dragon vu leur direction.
          - Et alors ? Détruisez-les, la question se pose pas !

          BOOOOOOM !
          ZzzzzzZZZzzzzzz...
          Une déflagration plus bruyante que les autres coupa la transmission. Tous virent une colossale boule de feu s'élever tel un champignon au loin dans la baie. Les combats étaient d'une extrême violence. « Moi, j'ai mes ordres, il faut intercepter ces gens avant qu'ils n'atteignent la Place. Si nous accélérons la cadence, nous pourrons les rattraper quand ils dépasseront la forêt. Les prendre à revers est une possibilité ; les prendre en tenaille par l'arrière de la forêt et de front côté fleuve est aussi à considérer. De toute façon, nous serons en terrain dégagé. »

          - La Place du Dragon est une structure juchée au sommet d'un pic. Imprenable par la base, c'est pour ça que l'impératrice y est toujours cloitrée. Faut pas être un génie pour se douter que ce que transportent ces gars est sans doute destiné à la déloger de son nid. En plus, ils sont bien plus nombreux que nous. Moi, je ne me sacrifierais pas en vain.
          - On pique et on se retire ?
          - L'objectif, c'est ce qu'ils transportent. On les plastique, puis on décampe. Je ne m’attarderais pas là-bas.
          - Ça me va. Il y a un pont qui enjambe le fleuve. Si nous réussissons à détruire leurs cargaisons, à passer de l'autre côté avant eux, nous pourrons les immobiliser pendant un moment en démolissant également le pont derrière nous.
          - On peut s'occuper de les prendre à revers, proposa Émeline. Vous, vous décidez quoi ? demanda-t-elle à Yoru qui commandait la troupe Marine.

          Les pensées de Loth étaient toutes focalisées sur son autre équipe quelque part dans ces plaines. Ce ne serait pas fameux de se retrouver confronté à Nivel, au Transporteur et aux Fumiers. Ils seraient obligés de jouer une comédie plus que véritable. Payé par la Révolution pour l'approvisionner -était-ce sa Dance que transportaient les Gris ? se demanda-t-il-, payé par la Marine pour l'aider, le Moine Hérétique avait l'habitude de jongler sur deux tableaux. Et comme toute les autres fois, il comptait bien mener à terme ses missions opposées. Seulement, le manque de coordination menaçait de lui imputer des coûts imprévus. Et pourtant Émeline l'avait prévenu dans le submersible, la Dance risquait de se retourner contre eux...

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          " Nous devons absolument atteindre le pont avant eux ou nous n’aurons plus aucune chance de leur causer du tort. Ils sont trop nombreux pour nous. Le traverser et le détruire, je suis parfaitement d’accord pour ça. »

          Le samouraï jaugea de nouveau les distances avec sa longue vue. Lui aurait préféré ne déclencher aucune escarmouche mais atteindre le pont avant les révolutionnaires allait relever de l’exploit.

          « La forêt est plus proche, nous allons les attaquer par là. J’ai une idée pour les ralentir et vous laisser le temps de vous positionner pour les frapper à revers. Nous allons devoir faire attention aux éventuels éclaireurs. Nous ne devons pas perdre l’effet de surprise… »

          Mountbatten, Loth, Emeline et lui terminèrent rapidement de mettre ensemble le plan au point. Les quelques divergences furent rapidement réglées, montrant l’habitude des quatre alliés d’être confrontés à ce genre de situation.

          « En route tout le monde ! lança le marine d’élite aux troupes qui entamèrent la descente. C’est une course contre la montre, alors descendez moi ce mur en quatrième vitesse ! »

          Yoru s’approcha de Mountbatten, le prenant à parti pour que personne d’autre n’entende leur conversation.

          « Sergent, murmura-t-il, je ne sais pas vous mais moi j’aimerais bien savoir ce qu'il y a dans ce convoi. Détruire le pont ne servirait à rien s’il contient des engins volants ou je ne sais quoi dans ce goût là. Je pense que ce serait bien que quelqu’un, profitant de la confusion dans les rangs révolutionnaires lors de notre attaque, s’y infiltre pour voir ce que contiennent ces chariots. Mais ce serait du suicide pour n’importe lequel d’entre nous. Ce qui nous faudrait, c’est quelqu’un de vraiment très… discret. Qu’en pensez-vous ? »

          ~~ ~~

          Le convoi aux milliers d’hommes sillonnait lentement dans la plaine. Plusieurs dizaines de chariots avaient déjà dépassé la forêt et se dirigeaient bel et bien vers le fleuve en direction du pont. Le samouraï jugea la distance qui les séparait, lui et ses hommes cachés dans la forêt, de l’armée révolutionnaire. Plusieurs centaines de mètres à découvert à être potentiellement sous le feu ennemi. La dénommée Émeline l’avait peut-être regardé avec des yeux ronds quand il leur avait exposé son plan, mais il le préférait à foncer tête baissée vers la mort.

          « Tout le monde à son poste ! lança-t-il lorsqu’il estima le convoi suffisamment avancé. »

          Comme d’autres sabreurs expérimentés de sa compagnie, il dégaina un sabre et trancha d’un geste vif le tronc d’un gros bouleau. Une broutille pour lui, tout comme ce fut facile pour les dix soldats d’élites positionnés cinq par cinq de chaque côté de le rattraper avant qu’il ne touche le sol.
          Si les révolutionnaires du convoi durent s’étonner de voir certains arbres en lisière de la forêt se pencher soudainement, ils n’étaient pas au bout de leur surprise. Prenant un peu d’élan, les élites agrippèrent fermement l’écorce, bandèrent leurs muscles puissants et lancèrent le tronc de toutes leurs forces. Le projectile fusa tel une lance géante dans le ciel, fut freiné dans sa course par les branches qui attrapaient l’air, tomba ainsi en tournoyant à quelques mètres du convoi en semant la panique parmi les chevaux.

          « Plus fort les gars ! rugit le samouraï tandis que des arbres plus heureux frappaient de plein fouet l’un des chariots. On enchaîne en cadence ! Tommy, tiens toi prêt à défendre notre position avec la moitié des hommes si tu penses qu’on peut la tenir. Allez tout le monde ! On envoie et on ne se replie que s’ils nous chargent avec trop d’hommes ! »

          Avec la troupes d’élite qu’il commandait, le samouraï était en mesure de fournir un feu relativement nourri d’arbres contre le convoi. Il espérait qu’une telle diversion allait suffire pour que les autres puissent efficacement passer à l’action.
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          Noob est de mauvaise humeur, ses compagnons se sont déplacés rapidement ce qui l’a forcé à faire de même. Lui qui voulait se la couler douce et voyager à dos de chauve-souris, c’est raté. Maintenant que les révolutionnaires ne sont plus très loin, le fainéant se demande s’il y a des mecs avec des belles primes parmi l’énorme troupe de révolutionnaire. Pour avoir une meilleure vue l’éternel fatigué grimpe sur l’un des arbres les plus avancées puis une fois à bonne hauteur il sort ses affiches de prime de l’intérieur de sa veste.

          << Mm… Je regarderais ça plus tard. >>

          Finalement il change d’avis et pense que c’est l’heure de la sieste. Après tout il se dit que les marines vont certainement attaquer les révolutionnaires, il n’aura qu’à regarder les cadavres et prendre ceux qui ont une prime. Personne ne se doutera que ce n’est pas lui qui les a vaincu vu le nombre d’individus qu’il y a. Fier de sa stratégie il s’allonge sur une grosse branche puis place ses mains derrière la tête.

          Soudain, il a une sensation étrange de chute, il sursaute puis s’agrippe à l’arbre. Cette fameuse sensation lorsqu’on est au repos, et bien cette fois ce n’est pas qu’une sensation. L’arbre sur lequel il se trouve est en train de chuter puis se fait réceptionner par des soldats.

          << Hein ? Juré je dormais pas ! >>

          Ce Noob croit que les soldats ont fait ça pour le remettre dans les rangs mais rien à voir. Ils ne l’ont même pas vu et voilà qu’il est envoyé avec l’arbre en direction des révolutionnaires. La situation est assez critique pour lui qui ne réalise pas au départ et profite du voyage agréable. Le vent qui lui caresse le visage, puis la branche qui vient lui mettre une claque comme pour le réveiller. Furieux il sort un katana et coupe la branche. Puis il se tient fermement debout tout devant l’arbre avec un katana dans la main tenue sur le côté à l’horizontale suite à son action.

          Cette scène est extraordinaire même si le protagoniste ne fait rien de volontaire. Les marines se disent que ce chasseur de primes en a des grosses pour se lancer seul contre mille. Côté révolutionnaire les hommes se disent que ce type est arrogant et mérite une bonne leçon pour venir comme ça, seul. Alors lorsque le tronc va enfin percuter un chariot, Noob saute avec élégance tandis que de la nourriture jaillie de ce chariot détruit. Du pain et du bacon s’éparpille dans les environs. Le fainéant réussit un bel atterrissage puis se relève doucement avec sa tête d’endormis au milieu des troupes ennemies.

          Il n’y a pas vraiment de rond d’observation, les hommes sortent les armes et sont prêts à massacrer cette énergumène qui se gratte l’oreille sans pression. D’ailleurs il lui faut quelques secondes avant de remarquer que le premier gars est déjà à son niveau pour le trancher. Une attaque trop ample de façon verticale qu’il esquive.

          << Tin… J’ai la flemme de me battre… >>

          Noob baille et ne termine même pas cette action qu’il se mange un coup de poing dans la gueule. Sans doute qu’il n’était pas très attentif mais surtout que le coup a été rapide et précis. Le fainéant ne tombe pas, cependant il est déséquilibré et ne change pas vraiment d’attitude. Son regard endormi sonde le cogneur.

          << J’peux juste avoir du bacon et je pars ? >>

          Personne ne l’écoute et sa façon d’être est vue comme de la provocation. Ses adversaires se multiplient un peu trop rapidement ce qui le force à devenir sérieux s’il veut rester en vie. Le chasseur de prime aimerait tellement fuir mais les adversaires viennent de tous les côtés. Le voilà enfin son style de combat, six katanas sont de sortie, trois dans chaque main qui sont tenus entre les doigts.

          << On ne vous a jamais appris qu’il ne faut pas réveiller le dragon endormi ? >>


          Son visage change de manière significative, ses yeux s’écarquillent, ses sourcils se froncent ses yeux deviennent vifs tandis que ses mouvements sont plus propres, plus efficace. L’atmosphère qu’il dégage est différente, il ressemble plus à un combattant agressif contrairement à il y a quelques secondes. C’est parti pour le combat, il tranche un premier adversaire qui comprend rapidement la dangerosité de ce style de combat. Ce n’est pas une mais trois entaille qu’il reçoit et c’est la même chose pour ses compères les plus faibles. Heureusement que dans le lot il y a des types un peu plus coriaces qui arrivent à bloquer les attaques et donne du mal à Noob. D’ailleurs ce dernier risque rapidement de se faire vaincre si les choses ne bougent pas.
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          J'ai réussi. Je suis vraiment trop fort. Durant la formation au Cipher Pol, on a des cours de théâtre. Ca peut paraître un peu con, comme ça, mais c'est très important de pouvoir rentrer dans la peau d'un personnage, savoir improviser, inventer des histoires crédibles et leur donner vie. C'est même la base de tout agent infiltré. Je n'étais pas le meilleur mais je me débrouillais bien. En tout cas, aujourd'hui, grâce à ça, je suis parvenu à faire croire à ces idiots de révolutionnaires que le poids de mon bras en métal provoquait un déséquilibre sur ma voûte plantaire. En boitant un peu, j'ai pu les convaincre de me laisser m'asseoir à l'arrière d'un des chariots le temps de reposer mon pauvre pied. Hahaha! Excellent! La gueule de Jason et Mindy qui me fusillent du regard tandis qu'ils triment ! Ba fallait être plus inventifs, les cocos ! Je m'allonge sur le rebord et je place mes mains derrière ma tête. Il y a des cahots mais je ne me plains pas, au moins je n'ai plus à me fatiguer. Je me contente de regarder passer les nuages. Petit à petit, je m'endors.

          Je suis réveillé en sursaut par un vacarme assourdissant. On aurait dit une explosion. De la poussière s'est soulevée et masque une partie du convoi. Il y a des cris et des hennissements terrifiés. Les chevaux se cabrent et se mettent à galoper. Les cochers perdent totalement le contrôle. Sans rien comprendre à ce qu'il se passe, je m'agrippe comme je peux dans cette course folle. Les chevaux sortent de la route et les soubresauts deviennent démentiels. Je gueule de toutes mes forces mais je ne parviens même pas à m'entendre dans tout ce bordel. Soudain, le chariot fait un violent écart sur la gauche, m'envoyant valdinguer dans l'herbe. Je roule sur plusieurs mètres et je m'immobilise face contre terre.


          -Ptn...Jmsnqé...

          Je relève la tête et recrache la motte de terre qui est venue se loger entre mes dents.

          -Putain... J'me suis niqué...

          En effet, je me suis complètement écorché les genoux et le coude. Pas celui en métal bien entendu, l'autre. Derrière moi, je vois le chariot éventré, couché sur le côté, un tronc d'arbre le traversant de part en part. Les chevaux sont parvenus à se détacher sous le choc et s'enfuient au loin. C'est pas leur combat. Un arbre vient s'écraser à une dizaine de mètres de moi en faisant voler une gerbe de terre dans ma direction. Je parviens à me protéger le visage avec mon bras mais c'est tout de même très désagréable. On est attaqués à coup d'arbres ? Sérieusement ? Mais c'est une technique de barbares, ça ! Aucune élégance, même les géants d'Erbaf ont des techniques plus subtiles. Je me relève d'un  bond et fais un rapide tour d'horizon. Les arbres tombent du ciel depuis la forêt que l'on vient de passer. Des hommes capables de balancer de telles masses à une si longue distance, ça doit pas être des rigolos. Mais ils ne pourront pas continuer longtemps si on continue à avancer. Une altercation semble avoir éclaté au beau milieu du convoi. Un jeune garçon fout un sacré bordel au milieu des révolutionnaires en maniant six épées à la fois. Quel prétentieux ! Je serais bien allé lui botter le cul, mais j'ai horreur que l'on s'en prenne à mon intégrité physique. Que les révos aillent se faire couper en tranche, c'est pas mon problème. Je reviens sur la route et remonte en vitesse le convoi. Sun Fen est en train de chevaucher pour constater l'étendue des dégâts. Je l'intercepte. Enfin disons que je lui parle au moment où il est à côté de moi. Pas certain qu'il m'écoute.

          -Y a des types qui sont planqués dans la forêt là-bas ! Ils nous balancent des troncs d'arbres ! Il faut qu'on s'éloigne le plus vite possible pour être hors de leur portée ! Foutez les bouchées doubles !

          Sun Fen s'arrête, tend le bras et m'attrape par les cheveux, manquant de m'en arracher une poignée.

          -Ne me dis pas ce que j'ai à faire ! Evidemment qu'il faut accélérer mais au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, un intrus a percé nos rangs et commence à décimer nos hommes ! Pourquoi fuis-tu vers l'avant du convoi au lieu d'aller le combattre?
          -Mais parce qu'il a des sabres ! Imaginez que je me coupe !

          Il me relâche alors en m'insultant et m'ordonne d'y aller. Y aller, y aller... Il en a de belles lui ! Pourquoi il y va pas lui, hein? Les gradés c'est les mêmes partout, autant dans la marine que dans la révolution à ce que je vois. Tous des putains de planqués.

          -Ca va, je vais retenir l'autre excité. Vous, vous en profitez pour accélérer comme des malades pour vous éloigner le plus possible de cette forêt de malheur!

          A cet instant, un nouvel arbre s'écrase en passant juste entre nous deux. J'ai senti les feuilles des branches me frôler le visage. Il faut vraiment faire vite, on risque notre peau à tout instant. Mais pour ça, il faut d'abord que j’empêche l'autre excité de décimer toute la troupe. Ces gars sont des révos, peut-être, mais ils assurent quand même ma sécurité pour le moment. S'ils y passent tous, je ne donne pas chère de ma peau. Je retourne donc à l'arrière, là où le combat continue de faire rage. Plusieurs corps sont déjà au sol, dans des mares de sang. Mindy et Jason observent la scène sans trop vouloir intervenir visiblement. Je reconnais bien là mes compagnons d'armes. Je choppe une bouteille à ma ceinture. Au grands maux les grands remèdes ! Je ne les aurais pas ramené pour rien finalement ces décoctions de ButsuButsu ! Je monte sur le dernier chariot, renversé. J'ai une vue plongeante sur le combat qui est en train de se dérouler. Le jeune garçon tournoi avec efficacité, parant et frappant à la fois dans une chorégraphie très précise. D'une seule gorgée, je vide la totalité de la bouteille et j'interpelle Mindy.

          -Hey Mindy ! File moi ton briquet !

          J’aperçois à cet instant un arbre qui me fonce dessus. J'ai tout juste le temps d'armer mon poing de fer et de le frapper de toutes mes forces pour le faire voler en éclat. L'impact est puissant mais je parviens à rester debout. La demoiselle m'envoie son briquet et je sens déjà la potion faire son effet. Mon ventre gargouille, je sens des tremblements me parcourir le ventre. La pression augmente dans des sons grinçants. Je pointe alors du doigt l'homme aux six sabres.

          -On se retrouve en enfer, connard ! Killing Gaz !

          Du haut du chariot, je me retourne alors et me penche en avant. Mon ventre produit des sons inhumains. J'ai juste le temps de placer le briquet à la sortie. Je lâche alors une flatulence grasse et sonore d'une puissance dévastatrice. Le son fait trembler le sol et effraye les chevaux qui sont encore là. Le méthane s'embrase immédiatement au contact de la flamme. Un jet de feu digne du plus noble des dragons jaillit alors et fauche tous ceux qui se trouvent dans l'axe du pet. Certains révolutionnaires sont probablement touchés mais je ne prends pas la peine de me retourner pour voir l'ampleur des dégâts. Je fais signe à Sun de dégager tant que je parviens à maintenir le flux gazeux.

            A bride abattue, le commandant Sun Fen remonte son convoi attaqué. Pour cette procession de trois cent révolutionnaires revendiquant leurs bannières, cet assaut n'est pas une surprise. Après une période de stupeur due à la soudaineté de l'attaque, les plans arrêtés se mettent en branle avec automatisme. Quelque part, un puissant cor couvre la bataille naissante de sa mélodie. C'est le signal. Comme un seul homme, l'armée Révolutionnaire se scinde en deux blocs. Le premier qui a presque dépassé la Forêt Jaune continue son avancée inexorable vers le fleuve et le Pont de Pierre tandis que le second bloc commence à s'effriter, s'étirer...

            Bloc 1

            Un no man's land d'un kilomètre ou plus les sépare du fleuve. La fureur de ses eaux bouillantes est audible depuis leur position. Ici se trouve le plus gros des troupes et des armements. Quatre chariots tirés par des chevaux aussi gros que des éléphants sont disséminés dans la masse. La procession n'avance plus en rang compact, les hommes sont rassemblés autour des chariots qu'ils encerclent et protègent de leurs corps et de leurs armes. En éclaireur, Sun Fen décrit un large cercle autour de son armée et est l'un des premiers à apercevoir la légion ennemie provenant du nord. Jusqu'à présent, elle était cachée dans l'ombre des arbres de la forêt.

            Une multitude d'hommes en uniformes noires, non aux couleurs habituelles de la Marine. De nouveau, les cors sonnent. Puis c'est le chaos. Dotés de canons de campagne à roue, les ennemis noient les révolutionnaires sous des tirs de barrage entre leurs positions et le pont, ce qui stoppe net leur progression. Le déluge de boulets s'abat ensuite dans leurs rangs, ce qui force Sun Fen a à ordonner la démobilisation. Tous les hommes doivent combattre maintenant que l'ennemi se déploie rapidement avec l'intention manifeste de leur couper la route. Avec une certaine rage, Fen reconnait le Long-bras qui mène l'assaut. Loth Reich. Celui qui a démantelé le réseau Thaï à Logue Town, arrêté la Chouette à Boréa et compromis l'opération Libertalia à Saint Uréa. Des compagnons, tous morts par sa faute.

            - Canonniers, feu ! hurle Fen à leur propre unité d'artillerie mobile. Faut créer un couloir, faut pas laisser Reich et ses mercenaires s'interposer entre le pont et nous. La priorité, c'est de franchir le pont avec le plus de chariot possible !

            En quelques minutes, la confrontation se généralise, les balles fusent de partout, le sang gicle, les hommes pleurent comme des fillettes. Le sol blanc calcareux de la plaine se pare d'une teinte cramoisie. A la recherche de Loth Reich dans la mêlée, un boulet explose et déséquilibre le cheval de Sun Fen qui tombe sur le flanc. Le Cavalier se réceptionne en roulant sur le sol où il manque de se faire écraser par de furieux sabots alliés.


            Spoiler:


            Bloc 2

            Esquivant les volées d'arbres qui pleuvaient sur eux, les révolutionnaires réagissent à la trompette en élimant leurs rangs. L'ennemi est dans la forêt, l'ordre est de la ceinturer puis de rabattre et de coincer les assaillants. Armés de gatling, les soldats révo' mitraillent au fur et à mesure qu'ils avancent vers les bois. Un Élite tombe, la tête explosée, un autre se rompt se le cou en tombant de son arbre, puis un autre... Avec minutie, les Gris commencent à dératiser la forêt Jaune.
              La bataille fait rage. Depuis le début je suis en invisible. Mais pas en tant que spectateur. J’ai bien compris ce que m’a dit Sengoku, et c’est pourquoi j’ai activé mon fruit du démon. Savoir ce que contient le convoi. Une tâche simple pour un homme invisible, sauf s’il est détecté… Quant à ma section, je l’ai laissée sous le commandement de Sengoku, car ils en feraient que compliquer ma mission.

              Et malheureusement pour moi, les quatre chariots que je dois fouiller sont sous bonne garde. En effet, c’est là où la concentration de révolutionnaires est la plus importante. J’aimerai bien participer au combat, mais ça ne servirait à rien pour plusieurs raisons. D’abord, ça trahirait ma présence, même si le nombre d’hommes est considérable. Ensuite, les hommes de Loth sont suffisants pour les battre.

              Partout les sabres s’entrechoquent, les coups de feu retentissent et les chevaux hennissent avec tout ce vacarme et cette agitation. Bientôt les cadavres s’entassent au sol, et par la même occasion le sang sur le sol, mais aussi sur les chaussures de tous. Je me faufile au milieu du combat, esquivant chaque homme, de quelque camp que ce soit. C’est plutôt facile, car les révolutionnaires ne m’entendent pas et ont mieux à faire que de monter la garde, car les hommes de Loth ont des canons de campagne à roue et rester sur place signifierai pour eux la mort.

              Voilà, enfin j’y suis. En face de moi se trouve les quatre chariots, chacun tirés par des chevaux. Je fais rapidement le tour, surtout qu’ils ont du mal à se frayer un chemin à travers leurs propres hommes. Du coup, ils sont plutôt lents et je ne tarde pas à en faire le tour. Chaque chariot a un cocher qui contrôle les chevaux. En revanche, à l’intérieur, je n’ai aucune information. C’est frustrant. La toile blanche des chariots couvre aussi l’arrière. Je n’ai d’autre choix que de sauter droit dans l’inconnu.

              BOOMM

              Je saute et fait une roulade pour me réceptionner. Nul ne doute que cela a fait du bruit. Mais vu tout le boucan qu’il y a dehors… Aucune chance que je sois entendu. Je regarde rapidement l’avant du chariot. Il y a le cocher et… un autre type qui me regarde, et lui est à l’intérieur. Enfin quand je dis il me regarde, vu qu’il ne peut pas me voir, il regarde vers moi quoi. Merde.

              - C’était quoi ça ?

              - Auune idée. P’tre un boulet qui est arrivé tout proche.

              - Ouais, t’a raison. D’façon, j’vois rien.

              Ouf. Mon cœur a commencé à s’emballer, mais s’apaise petit à petit. Je regarde derrière moi. La toile virevolte puis se stabilise. J’espère que personne n’a vu ça.

              C’est bon, je suis à l’intérieur. Mais le problème reste cet homme, il pourrait m’entendre, mais j’espère que vu la distance qu’il ne sépare, il ne m’entende pas. J’entends la conversation qu’il a avec le cocher. Ils parlent de la bataille principalement. Bon, ce n’est pas tout, mais faut que je sache ce qu’il y a dans les caisses que ce chariot contient. En effet, il y a deux rangées de caisses en bois, de part et d’autres du chariot.

              J’active ma lame secrète et la glisse lentement sous le couvercle de la caisse, et fait pression sur elle pour le lever. Chose réussie. Je l’enlève, toujours lentement, et trouve… des pièces en métal détachées. Ça doit servir à monter un canon ça. Ca serait logique car ça permettrai de canarder le haut de la place du Dragon et ça modifierai vite l'issue du combat. Il va donc falloir qu'on les détruise toutes.

              Je remets le couvercle en douceur sur la caisse et me jette à l’extérieur. Finalement ce fut simple, même s’il y avait un homme à l’intérieur de la charrette. J’ai eu beaucoup de chance sur ce coup-là. Il ne me voyait pas, ne m’entendais pas et il n’a pas pu me détecter.

              Dehors le combat continue. Des colonnes de fumée noires s’élèvent dans le ciel à plusieurs endroits. Un sabre vient se planter juste à côté de moi. Je le regarde, puis scrute l’horizon à nouveau. Aujourd’hui Kanokuni s’embrase.
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              La sanglante mêlée tant attendue s'étendait sur les berges du fleuve. Révolutionnaires et mercenaires étaient aux prises dans des étreintes mortelles. Pour un camp le surnombre, pour l'autre la technologie. Le zérométal récemment découvert en collaboration avec Zeke Romanov faisait l'avantage des troupes du Binoclard. Leurs masses ou gourdins se transformaient en canons portables, leurs armes à feu en lames acérées. La poussière soulevée par les milliers de pas qui martelaient le sol restait en suspension jetant une chape de particules sur le champ de bataille. Tout cela empuantissait le sang et la mort. Dans ce capharnaüm, le Moine Hérétique tentait de garder ses objectifs cohérents. Protéger le Pont de Pierre derrière sa ligne et repousser les Révolutionnaires vers la forêt. Aussi, reculer n'était pas en option pour ses hommes. Avec son escadron, il occupait la partie la plus axiale de la ligne de défense formée par ses mercenaires.

              Crépuscule, son Wakizashi fendit l'air. Avec sa pointe, Loth dévia de biais une lance qui se dirigeait ostensiblement vers son cœur. Son adversaire attaqua derechef, vif comme un guépard, leste comme un oiseau de proie. Il bougeait avec une grâce féline, attaquait dans tous les sens, obligeant le Moine à un numéro de contorsionniste pour esquiver ou parer ses assauts. Depuis que le combat généralisé avait débuté, il n'était pas encore tombé sur quelqu'un de ce niveau et cette résistance accrue ne fit que renforcer son instinct combatif un peu blasé. L'ennemi était agile avec sa lance qui virevoltait, se rétractait tel un serpent, revenait à la charge, asticotait sa jugulaire. « Hinhinhin ! Tu vas t'contenter d'esquiver ? Sans attaquer ? Pendant combien d'temps ? » lança le révolutionnaire famélique en disparaissant derrière un rideau de poussière.

              Loth pivota sur ses talons, entendit des cris divers sans réussir à localiser son vis-à-vis. En sang, un de ses hommes tomba mort à ses côtés. Puis un autre. Puis ce fut un révolutionnaire. Le carnage s'accentuait. Soudain, il vit un éclat métallique dans la nuée, terriblement semblable à celle qu'émettait la lame en argent de la lance de son adversaire. Loth s'empara de ses couteaux de jet qu'il lança dans cette direction. Il perçut les cliquetis habituels de deux métaux s'entrechoquant. Ses armes avaient été déviées. Puis incompréhensiblement, les éclats se firent plus nombreux, comme si son adversaire se déplaçait à vive allure autour de lui. A moins que... Deux lances fusèrent du brouillard, une l'arrière, l'autre de l'avant. Et avant qu'il n'eût le temps d'esquisser le moindre geste, d'autres émergèrent. Il comprit que le premier lancier avait ramené toute une unité qui désirait le transformer en passoire. Le réflexe prit le dessus et plus que jamais, Loth irradia de la volonté de vivre. En moins d'un battement de cœur...

              Style de la Pieuvre, Chevelure de Bérénice. Chrysalide Capillaire.  
              Les pointes ricochèrent contre le cocon de mèches dans lequel le Moine s'enveloppa. Sans leur laisser le temps de se retirer, ses vivants cheveux s'enroulèrent autour des tiges puis...
              Primate, Danse de Borée
              Le cocon défait, les bras tendus, Loth tournoya vivement sur lui-même telle une toupie. Jusqu'à ne devenir qu'une vague tache vaporeuse. L'air qu'il brassa se mua en tourbillon puis en tourbillon lacérant. Les lanciers furent pris dans la tornade qui les déchiqueta. Ils retombèrent avec des bruits sinistres sur le sol, ouverts de partout. Le Moine Hérétique échoua, un genou à terre, toussotant.

              - Hey ! Ça va ? fit Émeline qui arriva à sa hauteur, montée sur un canasson.
              - J'ai connu mieux. Tu t'es faite un nouvel ami ?
              - Ouip, son précédent cavalier repose désormais en paix. Viens, monte. Le groupe d’Abigail a enfoncé la défense d'un des chariots. Faut l'achever.

              En selle, Loth et sa camarade galopèrent dans la nuée. Une main sur les rennes, l'autre tenant son katana, Émeline se frayait un chemin à grands coups de sabres. Quand sa lame cisaillait à droite, les têtes tombaient comme des papayes ; à gauche, elle ne frappait jamais deux fois. Les multiples tentacules capillaires du Moine Hérétiques lui vinrent en aide et écartèrent les ennemis de leur chemin. L'unité des lanciers éliminée plus tôt protégeait en fait ledit chariot, se rendit-il compte. Il en restait encore, de ces lanciers, aux prises Abigail Summers, le médecin personnel de Loth. Un toubib qui ne désirait jamais rester en retrait. Ils arrivèrent à temps pour la voir cribler un lancier de scalpels. Surgissant dans son angle mort, un autre tenta d'étêter la doctoresse.
              Mantis Fist, Balle du Bourreau !
              D'une chiquenaude, Loth déclencha une balle d'air comprimé qui percuta l'ennemi au visage. Le choc le souffla et l'envoya valdinguer dans la poussière. Une autre pichenette plus appuyée détruisit le chariot et répandit le contenu de ses caisses au sol.

              - Hey ! Faites un peu attention à vos alliés !
              - N'est-ce pas le sergent d'élite Mountbatten ? Je rêve où il était invisible une seconde plus tôt ? s'enquit Émeline face à l'apparition soudaine du Marine vautré par terre. Apparemment, il était prêt du chariot quand il fut soufflé.
              - Suké Suké no mi selon toute vraisemblance. En voilà un pouvoir bien utile mais plutôt dangereux en pleine guerre. On a vite fait de se prendre un tir ami, commenta machinalement Loth du haut de son cheval. Confirme les ordres à nos chefs d'unités, Eme', il faut détruire les chariots à tout prix. Le Pont devient la seconde priorité. Sans ces canons démontables, même s'il franchissent la rive, ils ne seront d'aucune aide aux leurs qui assiègent déjà la Place du Dragon.
              - D'accord. Je transmets puis... Hey, attention Sergent !

              La silhouette que le Moine reconnut comme celle du Cavalier de la Révolution Sun Fen fusait sur eux, furax qu'ils aient détruit un de ses précieux chariots.

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