Mochi

Souvant affublé d'une clope au bec, l'étrange Mochi vous lorgne d'un œil vide. Sous ces airs absent d'ahuri il analyse -en bon médecin- tout son environnement. Ce qui frappe en premier c'est sans nul doute cet énorme boulon qui transperce son crâne et sa blanche chevelure. Sachez que cet étrange engin n'a rien d'un ornement décoratif ou autre couvre-chef excentrique. Non il s'agit d'un système mécanique vital à son porteur.
De nature pensive il aura sans doute l'air absent et distant lorsque vous approcherez. Néanmoins, il n'en demeure pas moins chaleureux et souriant. Lorsqu'il aura remarqué votre présence, n'en doutez pas il lancera un joli sourire.
Vient ensuite sa cicatrice, qui traverse sa joue gauche, partant de ses lunettes et allant jusqu'à son cou, cette dernière, fut, maladroitement recousue par lui-même. Le reste de son corps que vous ne pouvez voir sous sa blouse blanche est également recouvert de ce genre de cicatrices, presque toutes recousues par ses soins.
Parlons-en de sa blouse. Il l'a porte en permanence, voulant ainsi signifier ses qualités de scientifiques et plus particulièrement de médecin. Il l'a lui même cousue. Nul besoin d'un oeil expert pour le voir. Les lignes de sa blouse ressemble étrangement à celles de son corps. Car, non, le Docteur Mochi n'est pas très doué pour coudre, que ce soit une blouse ou une plaie. Mais n'ayez crainte, ne remettez pas en cause ses qualités de médecins pour autant. Si la couture est maladroite, la plaie sera refermée. Et admettez le, l'essentiel c'est que vous ne pissiez pas le sang.
Sa démarche non-chalante se marie à la perfection avec son air absent. Plus encore quand il réfléchit. Lorsqu'il tente de résoudre un mystère médical, notre toubib se mettra tout bonnement à vous  ignorez, ruminant quelques mots à peine audible. Perdu dans un puits sans fond de remèdes et de solutions miracle, toujours à la recherche du bon. Il avait déjà cette habitude avant sa blessure. Depuis, se sont ajouté quelque problème, disons de ... motricité buccale. Il lui arrive donc parfois de ... baver lorsque ses réflections sont trop intenses. Encore une fois ne vous méprenez pas, cela ne nuit point à ses compétences. Reculez seulement d'un pas, histoire de ne pas recevoir quelques postillons au moment où il criera "Eureka" et tout ira pour le mieux.

On ne le répétera jamais assez, notre protagoniste vous gratifiera toujours de son air absent. De base, c'est un rêveur. On peut pas lui en vouloir, le garnement a toujours rêvé de liberté, loin de la moisissure de Nar Shadaa. Même maintenant qu'il en loin il a gardé cette habitude et continue à se perdre dans les méandres de son imaginaire. Ces rêveries font de lui un homme aimant passionnant la liberté. Un assoiffé d'azur, un poète, un fou. Attaché à sa liberté il ne fera jamais prévaloir celle-ci sur l'égalité. Ayant vécu dans la misère, sur une île ou l'on glorifie la liberté au profit de l'égalité il connaît la valeur de chacune d'elles et jamais n'en sacrifiera une pour l'autre. Tout se résume dans ce délicat équilibre.
Même s'il a l'air ailleurs, ne désespérez pas, il n'est pas impossible de capter son attention et de converser pleinement avec lui. Il est vrai cependant qu'il accordera plus d'importance à un acte qu'à un long discours. Et en dépit de ses airs d'hommes étranges, notre ami toubib reste sympathique. A sa manière du moins. Si son langage est correct, ami de bonne société, ne vous attendez pas à un homme raffiné. Et s'il n'est pas raffiné, il n'est pas non plus un rustre. Disons qu'à la manière des savants fous il ne prête guère attention aux conventions sociales qui ne l'intéressent point. Ainsi que vous soyez princes ou pouilleux il s'adressera à vous sans grande différence. De même il traitera ses patients sans considération de la sorte. Plaçant la médecine avant tout, il serait même capable de soigner ses ennemis. Néanmoins, faisant cas de certains traits de la psychologie humaine, il comprend certain sentiment comme la fierté et comprendrait parfaitement qu'un adversaire vaincu refuse tout soin de sa part.
De son caractère rêveur, on pourrait également en déduire une certaine lenteur. Celle-ci aura tendance à disparaître en situation critique -bien qu'il puisse être lent à déterminer si une situation est critique ou pas-.
En revanche, il bénéficie grâce à cette lenteur relative, une certaine patience, qu'il exerce notamment dans le domaine médicale.Enfin petit détail déconcertant sa blessure au cerveau a créé un certain désordre, confondant désormais pleurs et rires, ne vous étonnez pas s'il rit à un décès ou s'il pleure à une de vos blagues. Mais, si d'autres que Mochi pleurent à vos blagues, remettez vous en question.

La Momie déposa sa pipe et sortit délicatement son monocle afin d'examiner le corps du moribond. Corps dont Mochi avait préalablement ouvert le torse. Il s'agissait d'extraire le venin inoculé par un scorpion géant, lequel s'était répandu à une vitesse bien inattendu. Le toubib affectueusement surnommé la "Momie" par Mochi était si vieux que pour la première fois le gosse avait eu l'opportunité d'ouvrir un corps. Faut dire qu'au vu de la vitesse avec laquelle le venin se diffusait, il fallait être rapide, capacité que le vieux semblait avoir oublié depuis une bonne centaine d'années. Pour preuve il avait facilement besoin de 5 minutes pour traverser le salon qui faisait 5 mètres de long ... Autrement dit 1 Mètre/Minute. Le vieux Niasu Tlob n'en restait pas moins un excellent médecin, le meilleur de Nar Shadaa. Il lui arrivait parfois de s'endormir en plein milieu d'une opération, mais il ne tardait jamais à se réveiller après une ou deux minutes et reprenait son travail, comme poussé par une inspiration divine qui lui aurait soufflé la solution pendant son sommeil. Nul ne se plaignait de la lenteur ou des siestes du vieillard, car malgré les faibles moyens dont il disposait, il parvenait à soigner grand nombre de ses patients. On parlait d'un taux de patients satisfait à 98%. Malheureusement dans les profondeurs de Nar Shadaa, entre une alimentation peu ragoutante, une hygiène corporelle déplorable, une faune parfois dangereuse et le caractère querelleur et grossier des habitants, le toubib était bien trop sollicité et les 2% restant représentait un nombre conséquent d'individu. C'est alors que le petit Mochi intervenait. Il ne s'occupait que des cas mineurs bien entendu, mais il apprenait vite. Ce n'était certes pas suffisant, le vieux aurait eu besoin d'au moins quatres autres assistants, mais les volontaires ne se bousculaient pas au portillon, contrairement aux malades et aux blessés.
Aussi loin qu'il s'en souvienne, Mochi avait toujours vécu chez le vieux Niasu. Et quand il ne le surnommait pas "Momie" ou le "Vieux", il l'appelait "Papy", bien qu'il ne sut jamais s'il était ou non son vrai grand père. Ca n'avait pas vraiment d'importance, il avait toujours veiller sur lui alors il méritait bien un brin de considération. Le gamin n'en savait pas vraiment plus sur l'ancien. Il avait cru comprendre qu'il avait jadis navigué sur Grand Line, peut être même jusqu'au Nouveau Monde. Mochi comblait aisément son ignorance par son inventivité, l'imaginant tantôt Empereur pirate, tantôt Amiral de la Marine. Ses fabulations cessaient aussitôt qu'il voyait le vieux se déplacer à la vitesse d'une tortue. Au final tout ce qu'il avait à savoir, c'est qu'il avait affaire à un excellent médecin.
En dépit des lignes élogieuses qui précédèrent, ce jour là, le patient mourut. Le poison était trop répandu au moment de l'opération, c'était trop tard ... Mais cela ne décourageait pas le gamin. Il en avait vu d'autre, et il savait qu'il y en aurait beaucoup d'autres. Jour après jour le petit Mochi s'imprégnait de la philosophie de son mentor, lequel se donnait toujours à fond et usait de tous les moyens en sa possession pour soigner un Homme. Et il le faisait sans jamais émettre aucun jugement de valeur. Il traitait chaque patient avec la même ardeur, avec la même passion et le même génie.
Quand le gosse ne jouait pas les apprentis médecins, il traînait avec sa bande d'ami ! Dans la bande, il y avait d'abord le chef, surnommé le "Roi Léon", le plus fort de la petite équipe, il avait toujours veillé sur ses camarades, sans jamais revendiquer lui-même ce surnom de "Roi". C'était un petit gars charismatique, le genre de leader naturel assez agaçant, mais tellement attachant. Et dans un environnement aussi hostile que Zaun, un gaillard courageux comme lui était vital. En plus de son courage, il était doué d'une certaine intelligence. Nombreux étaient ceux à penser qu'il quitterait Nar Shadaa et qu'il se frayerait un chemin vers les plus hautes instances de Zaun. Venait ensuite Hebeï, un jeune garçon extrêmement peureux, mais qui n'aurait jamais laissé tomber ses compagnons, ainsi malgré sa couardise il se jetait toujours dans les aventures farfelues de la petite bande, mais toujours en pleurant comme une madeleine. Celui qu'on surnommait "H" était un petit génie. Il travaillait beaucoup avec son père, ingénieur raté, mais passionné. Ensemble ils récoltaient tous les déchets qu'ils pouvaient et créaient toutes sortes d'inventions toutes plus inutiles les unes que les autres, néanmoins ces créations étaient la preuve incontestable des talents d'ingénierie du petit H, qui était sans nul doute plus créatif que son père. Enfin, l'atout charme de la bande, la jolie Vicky. Légèrement plus âgée que Léon elle était la voix de la sagesse, là ou les trois garçons essayaient de compenser par leurs fougues. Mais les gosses étaient sous le charme de la donzelle. Et quand elle demandait quelque chose, ils s'exécutaient. Consciente de ce pouvoir, sa modestie et sa simplicité l'empêchait d'en faire usage. Mais si elle l'avait voulu, elle aurait pu aisément être la "Reine Victoria".
Dans les profondeurs de Zaun il "jouait" à la guerre. Dans les ruelles sombres de Nar Shadaa ils s'imaginaient guerrier, se battant avec des sabres en bois. Bleu pour les gentils, rouge pour les méchants. Parfois, ils affrontaient d'autres bandes. Dès lors les combats étaient bien plus violant. Malgré tout, Mochi ne gardait jamais aucune rancune envers ses ennemis et quand il gagnait ses combats, il s'appliquait aussitôt à soigner ses adversaires, selon les principes de son mentor. Du moins ceux qui acceptaient. Beaucoup, par fierté, refusait de recevoir ces premiers soins. Lors de ces combats le jeune médecin en apprenait beaucoup sur les Hommes.
Il y avait des groupes plus ou moins amicaux, mais un seul rivalisait vraiment avec la bande de Léon. C'était celle à Bonno, le grand rival de Léon, ils étaient d'un niveau équivalent et se détestaient. De plus leurs idéaux divergeaient totalement. Là où Léon rêvait de créer une société plus juste, qui n'écraserait pas les faibles, Bonno était un parfait produit de Zaun. Il avait grandi en accord total avec la philosophie de l'île. Et il se l'était promis, un jour, il serait le nouveau tyran.
A l'aube de ses 18 ans, Mochi et sa bande décidèrent qu'il était temps pour eux de se faire remarquer. Après tout c'était comme ça que ça marchait sur Zaun. Il est vrai que Mochi ou H aurait pu gravir les échelons dans leurs domaines respectifs, mais ils ne voulaient pas abandonner Léon et Vicky, qui n'avaient pas de talents susceptibles de les aider dans leurs ascensions sociale, si ce n'est leur leadership. Les qualités de meneur de Léon s'imposait donc comme la meilleure alternative pour les hisser au sommet, tous ensemble.
C'est donc tout naturellement que leurs première cible fut le gouverneur. Non, nous ne parlons pas ici du "Tyran", gouverneur de l'île, mais bien du "Gouverneur". Le Gouverneur c'était le surnom du taulier de Nar Shadaa. Il aimait à se la jouer rebelle, cultivant dans les bas fond de Nar Shadaa l'image de l'ennemi public numéro 1. La vérité c'est que ce gars n'était rien de plus qu'une petite frappe. Assez habile pour contrôler Nar Shadaa, mais tout le monde savait qu'il n'irait jamais beaucoup plus loin.
Pour l'occasion, quatre bandes rivales de la même génération avaient scellé une alliance. Le plan venait d'être validé, lorsque quelqu'un frappa à la porte. Les bandes se préparèrent à recevoir un éventuel ennemi. Pour Mochi le temps semblait s'être arrêté. Il fallut quelques secondes pour que Léon se lève et aille vers la porte. Mais pour notre protagoniste, ces secondes semblaient s'écouler comme des minutes. Au moment où son camarade eut saisi la poignée, un coup de feu retentit et Léon tomba aussi sec.
Tout le monde s'affola, se ruant vers la porte, laquelle s'ouvrit dans un grand fracas, un groupe d'hommes armé jusqu'aux dents entra dans la salle. Au même moment, le groupe de Bonno, qui semblait s'être préparé à cet instant bondit et s'attaqua aux autres équipes. Les 3 bandes restantes se retrouvèrent coincé entre les hommes d'arme du Gouverneur et les acolytes de Bonno. Mais ça Mochi n'eut même pas le temps de s'en rendre compte. La deuxième balles était pour lui, et il l'a reçu en pleine tête.
Le gosse ne se réveilla que neuf mois plus tard. Le toubib était là. Mais il ne reconnaissait pas les lieux. La chambre était bien plus moderne et bien plus spacieuse. L'équipement médical était un équipement de pointe. Le docteur était différent, il semblait bien plus vif, il se déplaçait à une allure nouvelle. Son visage lui-même semblait différent. Plus ferme, plus grave, plus jeune. Etait-ce la même personne ?
Il lui expliqua tout. Qu'ils étaient chez un ami, sur l'île de Boréa. Comment il l'avait surveillé quand il planifiait cette guerre avec le Gouverneur. Comment il était intervenu pour le sauver, lui ainsi que ces camarades. Comment il avait pu sauver H et Vicky. Comment il n'avait rien pu faire pour Léon ... Lorsqu'il réalisa que son ami Léon était mort cela provoqua chez lui une grande crise ... d'hilarité. Il se mit à rire de bon coeur pendant plusieurs minutes. Conscient que quelque chose cloché des analyses ultérieures montrèrent que son cerveau confondait désormais rire et larme ... Ce qui rassura le vieux ... Non il n'était pas devenu un fou dangereux psychopathes.
Il lui raconta ensuite comment il avait, avec l'assistance de H, réussi à le maintenir vie. Grace à un procédé ingénieux mis en oeuvre par le talentueux inventeur, qui fut par la suite, stabilisé par les ingénieurs de Boréa. Ce qui se manifestait par la présence d'un boulon géant traversant le crâne de Mochi. Il ne comprenait pas vraiment comment cela pouvait le maintenir en vie, mais il s'en satisfaisait pleinement, même si ça allé laissé quelque séquelle comme il en allait s'en apercevoir par la suite.
Enfin il apprit qu'il avait passé de longs mois dans le coma. Ces deux acolytes encore vivant étaient partis. Le vieux n'avait eu aucune nouvelle de Vicky. Le petit H en revanche avait rejoint la Marine en tant qu'ingénieur. Et aux dernières nouvelles il s'en sortait plutôt bien à son nouveau poste. Après de long autres mois de préparation Mochi pu enfin remarcher. Il avait repris du poil de la bête. Maintenant qu'il était hors de Nar Shadaa, il n'avait aucunne intention d'y retourner. Il pouvait faire ce qu'il voulait. Il était libre. Au fond c'est ce qu'il avait toujours voulu. Lui qui rêvait du monde, le monde s'offrait maintenant à lui. Libre ? Peut être pas tout à fait ... Une petite idée de vengeance commençait doucement à germer dans son serveau métallique ...
Bien conscient d'avoir été gravement affaiblit par cette balle, il reprit son entraînement -Médical aussi bien que guerrier-, car il serait sûrement amené à rencontrer des adversaires bien plus coriace, déjà qu'il n'avait rien pu faire contre les hommes du Gouverneur et de Bonno ... Cette fois-ci il faisait tout auprès de la Momie, dont il découvrait un tout nouveau visage. Celui d'un combattant habile qui avait caché ses compétences sous son costume de grand père faiblard qui lui seyait tellement mieux. Pendant deux ans ils voyagèrent sur les blues. Essayant dans un premier temps de récupérer ses réflexes d'antan, il finit par dépasser le niveau qu'il avait jadis atteint sur Zaun.
Il était fin prêt pour partir à l'aventure !

Tu arrive sur une île assez fréquentée et tu cherche du boulot. En pleine recherche, tu tombe sur Lionel Lumard, un ancien ami à toi lorsque tu étais enfant et aujourd'hui reconverti en Marine. Manque de bol, il te reconnait...et peut se montrer soupçonneux. Raconte nous ta réaction, que se passe-t-il alors ? Comment te sors-tu de cette situation épineuse ?

PS : Tu peux te trouver sur la Blue et l'île de ton choix.
PS² : Tu peux donner à Lionel le grade de ton choix allant du matelot de 2nd classe jusqu'au Lieutenant.

Mochi retroussa ses poches ... Vide ... Si vide que la poussière qui en sortait vint lui piquer les yeux. Aah, elle est belle la liberté. C'est grâce à sa liberté qu'il largua les amarres et en échange il lui donnait tout. En voilà une amante compliquée et le tribut qu'elle réclamait se faisait toujours plus lourd. Mais qu'elle était belle cette amante. Mochi n'était pas le premier à y avoir succomber et ne serait pas le dernier. La seule certitude qu'il avait, c'est que jamais, il ne l'abandonnerait, aussi dur qu'elle soit avec lui.
En attendant, c'est pas elle qui allait le nourrir, il allait devoir trouver un boulot s'il ne voulait pas mourir l'estomac vide. L'idéal aurait été qu'il trouve un malade qui accepterait de le payer. Il y a toujours des malades. C'est ce que le toubib se disait, sans quoi il n'avait plus rien à faire en ce bas monde. Et pourtant, sur l'île précédente il en avait pas trouvé un seul. Il avait fini par accepter un boulot de serveur pour pouvoir se nourrir et avait prouvé avec brio qu'il était un piètre serveur. La restauration mes amis, c'est une profession, ça ne s'improvise pas.
La faim se faisant sentir, il se mit à rire à gorge déployé, si bien que tous les chalands, nombreux dans cette grande ville, le dévisageaient d'un air mi-intérogé, mi-dérangé.

- Mochi ?!

Notre pirate cessa aussitôt de rire, incrédule, il se retourna. Qui pouvait bien le connaître ici ? Une connaissance sur Las Camp ? Sur West Blues ? Non c'était impossible il avait dû rêver.

- Mochi ? C'est bien toi ?

Une main se posa sur la blouse du jeune médecin. Il se retourna. C'était Lionel Lumard ! En voilà une surprise. Lionel avait grandi à Nar Shadaa. Ils avaient plus ou moins le même âge. Mochi était vraisemblablement surpris de croiser son vieil ami si loin de leur île natale et surtout accoutré de la sorte. Le bougre portait un uniforme d'adjudant de la marine. Cependant, le plus surpris des deux ce n'était pas Mochi, mais bien Lionel, surprise plutôt légitime.

- Bon sang !! Mais tout le monde te croit mort à Zaun !

Il l'interrogea sur ce boulon métallique qui sortait de son crâne, ce que Mochi pris le temps d'expliquer. Lionel le regarda d'un air perplexe, puis se mit à tourner autour de lui en touchant le boulon sous tous les angles possibles lui demandant à chaque fois "T'as mal là ?", "Et là ?", "Et si j'appuie là ?". - Oï, oï, lâche moi la grappe ! Une fois l'agaçant numéro terminé, ils discutèrent de leurs souvenirs communs de Zaun. Lionel fit ses condoléances pour le décès de Léon, comme si ça pouvait changer quoique ce soit. Puis il lui raconta comment il avait pu quitter l'île, comment il avait fini par rejoindre la Marine, comment comment il était désormais épanoui et heureux dans ce nouveau monde, ou il n'a plus besoin de trahir ces idéaux de justices. Au mot justice, il se tut, lorgnant le visage de son interlocuteur d'un air grave et inquisiteur.

- Mais dis moi ... C'est pas Léon qui rêvait de révolutionner le monde ?

- Tu serais pas en train de m'accuser par hasard ?

- Y a des rumeurs comme quoi, Vicky en serait, Pourquoi pas toi ?

Depuis son réveil, c'est la première fois  que Mochi avait des nouvelles de Vicky. Même si ce n'était que des rumeurs, le simple fait d'entendre son nom lui avait remonté le moral. Il tenta tant bien de mal de cacher la satisfaction d'une telle nouvelle.

-Tu sais ça fait bien longt ...

Son ventre s'élança à la cantonnade dans un gargouillement digne d'un homme affamé. Lionel se mit à rire de bon coeur, tapant dans le dos du médecin.

- Allons bon, j'plaisante ! Viens que je te payes un repas !

Durant le dîner, la conversation reprit une tournure bien plus amicale. Une fois le repas terminé, le Marine reprit l'expression grave qu'il avait plus tôt. Son visage se durcit et il se mit à sourire, d'un de ces sourires qui veulent nous signifier une seule chose "On me l'a fait pas à moi".

- Je te connais plus que tu le penses mon vieux ... T'es pas du genre à obéir. Tu me dis que tu vagabondes sur les blues depuis ta présumée mort ... Moi je dis que t'es un criminel ...

Un blanc s'installa encore dans la conversation. Mochi ne dit rien, regardant l'adjudant d'un air amusé et interrogateur. Ce n'était pas son tour de parler, son interlocuteur avait encore des choses à dire.- Cette cicatrice là ! Ca à l'air plutôt récent ! C'est pas le genre d'un honnête toubib ...Partagé par son amitié avec le Marine et l'adrénaline provoquait par ses accusations, la tension était palpable. Lionel, malgré l'air décontracté de sa pose, avait laissé sa main droite sur le pommeau de son sabre. Mochi était également prêt à répliquer à la première attaques venues.

- Quand bien même ? Tu penses pas être de taille j'espère ?

- Non, j'pense être bien plus fort !

Puis le silence ...

Soudain, un bébé se mit à pleurer à la table d'à coté. La mère qui ne semblait pas avoir dormi depuis un bout de temps se précipita vers la poussette et câlina son bambin en essayant de le réconforter. Toutes les conversations de la salle semblaient avoir cessé, tous étaient focalisés sur la jeune mère, laquelle était terriblement gênée. L'incident eut pour effet de calmer aussitôt la tension qui s'était établi entre les deux gaillards.- On ferait mieux de partir, y a trop de gamins ici-Ato ato ato ! Vlà que tu joues les chevaliers servants maintenant, allons-y !Ils sortirent du restaurant et marchèrent en silence. Un silence de plomb, plombant une atmosphère bien tendu et tellement étendu qu'ils n'en voyaient point la fin.
L'adjudant Lumard finit par détendre l'atmosphère avec quelques traits d'humour, puis il le conduisit chez un aubergiste, un ami à lui qui lui en devait une. Ravi de pouvoir loger à l'oeil, Mochi ne s'en plaignit pas. Mais il connaissait son ancien camarade, le genre de gars à faire des fixations et quand il avait une idée en tête difficile de l'en changer. Ce gars serait sûrement un bon Marine un jour. Il pourrait traquer un criminel jusqu'au bout du monde tant son obsession était grande.

- Bon je suis de garde cette nuit l'ami ! Mais, Hé ! T'as pas intérêt à quitter l'île ! Ato ato ato !!!

C'est ainsi qu'il se séparèrent ce soir là. Le médecin, s'il avait accepté l'hospitalité, se devait de rester sur ses gardes. Il connaissait la bête, il prévoyait certainement quelque chose. L'aubergiste, un vieil homme trapu et malodorant, vînt dans sa chambre lui apporter un thé bien chaud, dans lequel il avait ajouté une goutte de lait, puis quitta la chambre sans même saluer son hôte. Il faut dire que Mochi dormait à l'oeil, du coup le vieux ne se sentait pas obligé de jouer la carte du commerçant sympathique comme il se devait de le faire envers ses autres clients.
Mochi examina le thé. Il n'avait pas de matériel pour en examiner le contenu de manière précise, mais, suspicieux, il n'y goûta même pas et se contenta de le vider dans les toilettes, avant de reposer le verre sur la petite table de nuit qui bordait son lit.
Il examina sa chambre ainsi que la fenêtre. Celle-ci ne donnait pas sur la rue principale, mais sur une petite rue sombre qui la coupait de manière péremptoire, ou plutôt ... perpendiculaire. S'il tournait à droite il retournait sur la grand rue, s'il allait à gauche ... Cul de sac. Le bougre avait tout prévu. Il s'allongea en regardant la fenêtre pensif.
Devait-il s'enfuir maintenant ? Pourrait-il quitter l'île ? Le navire marchand qui l'avait laissé au port, devraient partir demain matin à l'aube. En attendant il n'avait pas d'autres endroits ou allé. En outre, s'il s'échappait maintenant il serait probablement poursuivit. Le Marine devait le surveiller. Le toubib avait même remarqué le petit Den den mushi qu'il avait dans sa poche intérieure. Il avait dû prévenir quelques-uns de ses collègues. Le guet-apens allé se refermer sur lui et Mochi n'avait aucun plan. Voilà qui était excitant.

*J'ai pas de plan, et j'ai aucune idée du plan de l'adversaire. Le mieux c'est encore que je rentre dans son jeu*

Continuant à réfléchir, notre toubib finit par s'endormir. Son sommeil ne dura pas bien longtemps et il fut réveillé par des pas en provenance des escaliers. Ils étaient probablement 2. Sans réfléchir, notre protagoniste se leva, ouvrit délicatement la fenêtre et sauta, sans même avoir jeté un oeil à l'extérieur. La bourde ! Quand il toucha le sol, un filet enfouit sous quelques centimètres de terre se tendit et le médecin fut aussitôt emprisonné par deux marines qui se cachait subrepticement dans l'ombre.
- C'était bien facile dis donc, t'as rouillé mon vieux !!!
Lionel sauta de la fenêtre, la même par laquelle Mochi s'était échappé. Il était tout sourire.- Je pensais que je pourrais t'avoir avec seulement mes trois subordonnés ! Ato ato ato ! Mon supérieur a refusé de me confier plus d'homme, il a dit que même si j'avais raison t'étais qu'une petite frappe sans prime. Mais il te connaît pas comme je te connais, on sait très bien toi et moi que t'aurais pu devenir dangereux !
- Tu devrais me laisser partir alors ! Tu m'arrêteras un autre jour, quand j'aurais une prime. J'dis ça, c'est pour toi, pour ton prestige quoi !
Lionel se mit à rire, mais ne répondit pas. Et sans prévenir il asséna un coup magistral dans la gueule du prisonnier. La face plein de sang, le gars réussit quand même à encaisser le coup. L'adjudant se mit en renchérir avec un second coup, mais son opposant, lui, le tenait encore, le coup. Pris de colère il frappa une troisième fois, puis une quatrième. Il lui fallut finalement 11 coup pour que le médecin perde connaissance. Quand ce fut fait, la petite escouade parti en direction de l'office de la marine, trainant le corps de Mochi sans grande considération. Mais l'homme n'était pas totalement KO. Bien que salement amoché, il avait joué la comédie pour pouvoir s'échapper. Grâce à une aiguilles qu'il avait précieusement gardé auprès de lui, il parvint à faire un trou dans le filet, un trou suffisamment grand pour qu'il en sorte.

*1 .... 2 ..........3 !!!*

Au moment ou il dit 3, ou peut être juste après, Mochi tapa le sprint de sa vie. Remarquant la perte de poids soudaine du prisonnier qu'ils tiraient, les Marines se retournèrent et se mirent à courir après l'évadé. Une course poursuite commença dans les rues de la ville. Dans le noir de la nuit, il serait plus facile d'échapper aux Marines. C'était ce qu'il pensait. Mais les 4 hommes le suivaient toujours de prêt, le tout dans un grand chahut. La course continuait, après quelques minutes ils n'étaient plus 3. Puis un autre vînt à disparaître. Et puis encore un autre.
A la fin seul son ami d'enfance lui courrait encore après. Il pourrait lui faire face, il l'avait senti lorsqu'il se faisait frapper, il était plus fort que l'adjudant ... Mais ces disparitions puaient encore le guêt-apens. Déjà bien amoché il ne se sentait pas de faire face aux 4 gaillards. Ainsi il continua à courir, jusqu'au moment ou il n'y eut plus personne derrière lui. Son entraînement lui avait permis d'acquérir une endurance non négligeable. Mais il avait du mal à croire qu'il ait pu semer Lionnel aussi facilement.

*******************
Il ne se doutait absolument pas que quelques rues plus loin, le sous-officier faisait face à une jeune demoiselle recouvert d'une cape qui cachait son corps et son visage.

- Qui êtes vous ? Vous êtes de mèche avec Mochi ?!

- C'est exact !

La jeune femme retira sa capuche, laissant apparaître son joli minois.

- Vi ... Vi ... Vicky !!!

- Laisse le partir s'il te plaît ... 'Fin, de toute façon, c'est pas comme si tu pouvais faire quelque chose contre moi ...

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Le soleil se levait, le navire allé partir. Il était temps pour Mochi de quitter l'île. Et c'est encore la chance qui l'avait sauvé.

-"En voilà des adieux précépités", dit-il, regardant au loin l'île disparaître.