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[EVENT] Fog bound




« Et là, c’est votre réserve d’armes ? »

« Yep, m’sieur, mais sauf vot’ respect, z’allez en faire quoi ? »

« Tu te souviens de l’attaque du QG de South Blue ? Non. Tu transmettras à Mandrake que j’ai préparé les canons, pour faire comme au QG de South Blue. Il saura de quoi je parle. C’était son idée, après tout. Avec ça, on devrait pouvoir faire un écran de fumée assez dense pour foutre le boxon chez les ennemis une fois qu’ils auront débarqué. »

« Avec ça ? »

« Ah pardon. Approchez les lances fumigènes et les grenades vides. Ce sera plus rapide qu’à l’époque, j’ai pris de la bouteille. »

« Fumée, mais attendez … z’êtes … »

« L’arme, on vous a pas fait passer le mémo ? »


~~~ un peu plus tard ~~~

« La situation est plus pénible que prévue, Maître. Les forces de la marine ont commencé à enfoncer nos défenses près de la baie. Je pense qu’il est évident, à présent, qu’ils finiront par poser pied à terre. Nous avons besoin de soutien logistique au fort levant. »

« Je vois. Continuez d’observer la situation, je vais placer de quoi brouiller un peu les déplacements de la marine. Cependant, je préfère éviter de me montrer à Fort Levant, cela risquerait de révéler trop tôt ma présence et je préfère éviter d’affronter le Vice-Amiral trop tôt. »

« Vous vous occupez de l’impératrice ? »

« Non. Cela nous occuperait sur deux fronts et je pressens que ce n’est pas la bonne solution que de m’infiltrer sur l’autre bout de l’île maintenant. Je me rends au point de rendez-vous alpha quinze. Assassins, conservez vos positions et repliez-vous si nécessaire : la responsabilité de neutraliser l’impératrice pourrait vous revenir. »

« Bien, Maître. Je suppose que le temps va bientôt se couvrir ? »

« En effet. Nous restons en communication. »


Coupant son denden, l’assassin fit signe à la petite équipe qui l’accompagnait. Ils avaient réquisitionné quelques gadgets prévus par Mandrake, qui était apparemment au courant de son arrivée. Il y avait là de quoi faciliter grandement ses plans, et l’Atout avait pensé judicieux de laisser à Rafaelo le soin de s’occuper de sa propre stratégie. Il ne savait pas où il était pour l’instant, mais il mettait sa main à couper qu’il le serait rapidement. Enfin, son autre main. Les révolutionnaires s’affairèrent autour de l’assassin, lançant au loin diverses grenades fumigènes. Les objets éclatèrent sans plus de bruit qu’une fuite de gaz et répandirent un épais nuage de fumée à leur atterrissage. Un sourire se dessina sur les traits de Rafaelo, alors qu’il s’asseyait en tailleur. Les bonnes vieilles techniques avaient ça de plaisant qu’elles étaient indémodables. Il expira bruyamment et un nuage circulaire s’épancha autour de lui, se déversant pareil à une fontaine. Le nuage gagna de l’ampleur puis s’accrocha aux vapeurs dégagées par les grenades et, d’un coup, l’expansion s’accéléra. En quelques secondes à peine, plusieurs dizaines de mètres autour de Rafaelo étaient couverts de brume. Puis, au bout de plusieurs minutes, cela se compta en centaines de mètres.

Sa perception se glissait sous les roches, bravait les cours d’eau. Sans frémir, son manteau de brume s’étendait à la surface de l’île en une mince couche avant de s’étoffer. Déferlant comme un liquide, il englobait tout ce qui passait à sa portée. Le glouton brouillard eu tôt fait de laisser les forces en présence de l’île emmitouflée dans une purée de pois où on ne pouvait voir plus loin que le bout de son nez. Apportés par l’air marin, les courants d’air chaud eurent tôt fait d’aider les brumes à gonfler et à se propager en hauteur. Par cette froide matinée de janvier, Kanokuni offrait un spectacle des plus splendides. Un chapelet blanc et mouvant s’écoulait sur ses côtes. Puis, rapidement, ce fut au tour des flots d’être recouvert. Chose étonnante s’il en était, mais le brouillard ne semblait pas vouloir lécher l’eau. Il se contentait de recouvrir ces derniers, se désagrégeant lorsqu’une maigre goutte le frôlait, comme s’il cherchait à éviter le contact du liquide. Puis, au bout de quelques minutes encore, il s’affaissa et se répandit sur l’eau.

Au pied du fort levant, un spectacle similaire attendait révolutionnaires et marins. La grille s’était effondrée mais, avec le vent, s’était engouffré un nuage blanc et opaque qui eut tôt fait d’emmitoufler les attaquants comme les défenseurs. Le banc épais se contint, cependant, à ne pas dépasser le genou des révolutionnaires et à leur donner une vision parfait sur l’ensemble du combat. Ceux qui arrivaient des flots, cependant, eurent à faire face à un évènement climatologique inédit. Un coup de vent chassa cependant la brume, sur sa trajectoire lui aussi d’un pouvoir inédit. Un vent qui poussait un navire à vive allure.

La baie de Jing fut curieusement épargnée, ne laissant la brume qu’aux abords de la cité. Cependant, elle plongeait tout le reste dans un brouillard opaque malicieux. Un seul chemin semblait se dessiner, la fumée s’arrêtant au niveau de la forêt interdite. Ne restait que peu de choix une fois à terre : passer à travers un sinistre brouillard ou affronter une inquiétante forêt.

Les plaines de Yi demeuraient fortement engoncées dans les nappes de brouillard, destinées à camoufler un navire à présent échoué dans la forêt. Quand les brumes avaient contourné le temple de Xiao et fait leur chemin sur les pentes, elles avaient gagné en épaisseur en rencontrant celles qui trônaient déjà sur les lieux. Le chemin était à présent en proie à une fumée aussi grise que triste.

Et ce fut tout.

« Maître, vous allez bien ? »

Un bras se glissa sous l’épaule de Rafaelo pour l’aider à se remettre droit.

« Oui, oui. J’ai juste la tête qui tourne. Voilà ce qui arrive quand on reprend pas son souffle … »

L’assassin se massa les tempes. Il avait perçu beaucoup de monde avec son mantra, mais les toucher du doigt de sa fumée, c’était autre chose. Intime et déroutant. Il avait ressenti beaucoup de choses sur l’île. Des alliés puissants, des ennemis tout autant. Mais aussi différents pouvoirs. Dont un vent un inquiétant qui aurait tôt fait de lui poser problème. Quelqu’un savait manier le vent, ici. Cela pourrait le gêner dans ses stratégies, mais il en tiendrait compte.

« Bon. J’ai étendu la brume jusqu’aux principaux points stratégiques. Elle est au niveau du genou pour tout le monde, sauf sur les positions ennemies où elle leur bloque la vue. Je ne sais pas combien de temps ça tiendra, mais ça me fournira au moins assez de ressources pour aider nos troupes. »

Et cela lui permettrait de se déplacer à une vitesse incroyable sur l’ensemble de la zone couverte, ça aussi. Tant que ses adversaires ne seraient pas au courant de cet avantage tactique, il serait en position d’aider sur plusieurs fronts. Sans compter que les révolutionnaires avaient, pour une grande partie, le champ de vue dégagé, contrairement à ses ennemis. Le fort levant allait bientôt faire office de seule exception.

« Prenez contact avec les leaders de chaque unité et … bordel, mais … c’est quoi ça ? »

En un frémissement de paupière, l’assassin disparu et se fondit dans la brume. Il émergea quelques mètres plus loin, tenant à hauteur de visage un étrange petit escargot. Il se vit dans le reflet de la lentille de la créature.

[EVENT] Fog bound Sans_t13

Un visio denden. Ils étaient espionnés ?! Impulsif, l’assassin écrasa l’appareil dans sa main, avant de laisser le pauvre cadavre de la petite bête tomber à terre. Il serra le poing de rage et grommela quelques insultes. On avait vu son visage, on avait vu sa fumée. Mais personne ne savait encore à quoi cela servirait. Il était, bien entendu, à des lieues de se douter qu’il venait de révéler son visage à une chaîne de télé. Et, bien entendu, que cela avait dû faire grimper l’audimat en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Pour un retour en grande pompe, c’était râpé. Adieu l’entrée en scène propre et calculée.

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    « Qu’est-ce donc ce brouillard soudainement ? » Dis-je interrogé par son arrivée soudaine.

    Elle s’étend à hauteur de nos genoux, dans toute la forêt et certainement plus loin encore. On se regarde tous avec des grands, puis on se dit que c’est certainement une particularité de l’île. Seul Suelto semble en rire, et généralement, quand il rit seul de cette façon, c’est souvent qu’il sait quelque chose que d’autres ne savent pas. Je m’approche discrètement de lui.

    « Qu’est-ce qui te fait rire, salopard ? »

    « Cette fumée, vos gueules ahuris, ce qu’il se prépare… »

    « Dis-en plus, tu m’intéresses. »

    « Lors de nos cours d’histoire, si l’on peut appeler ça comme ça, on nous a longuement parlé des grands hommes de la Révolution. Parmi eux, t’en avais un qui disposait d’une capacité intéressante : celle de maitriser la fumée. Brouillard, fumée, regroupement de révolutionnaires sur l’île, ça sonne comme une coïncidence. »

    « Qui est ce type ? »

    « Il se nomme Rafaelo. Le problème, c’est qu’il est présumé mort. »

    « Présumé, dis-tu ? »

    « Oui, sa dépouille n’a jamais été retrouvée, à croire qu’il renaîtra de ses cendres à l’instar du phénix. »

    « Si un tel type participe à notre échange avec la marine, c’est cool. On le contact comment ? »

    « C’est vraiment toi notre supérieur ? Personne ne t’a filé des numéros à contacter justement pour cette échéance ? »


    Bon dieu ! Il a raison cet abruti. Je fouille dans ma poche, toutes sortes de choses en sortent, mais ce qui m’intéresse ressemble essentiellement à un bout de papier. Et c’est après avoir ressorti brusquement ma main qu’une boulette de papier chute vers le sol, que je m’empresse de rattraper avant qu’elle n’atteigne le nuage de fumée.

    « Alors ? »

    « Mandrake, Zao, non… »


    Quelques noms comme ça, qui laissent les types sans voix, sans pour autant que je comprenne pourquoi. On m’a toujours filé des missions, les seuls révolutionnaires croisés dans ma carrière sont Guillaume, Suelto et sa bande, puis c’est tout. Un évènement comme celui-ci me permet d’avoir des contacts, de rencontrer des types importants pour la cause.

    « Ah, voilà ! Rafaelo ! »

    Buruburuburu… Buruburuburu… Gatcha !

    « Allô ? Mister Smoker ? »


    J’ai pas trouvé mieux comme surnom. Je me gratte honteusement la tête. Sait-on jamais, il n’a peut-être pas envie que je crie son nom sur tous les toits.

    « Ragnar Etzmurt, simple cavalier pour vous servir, monsieur. »

    Sur ces mots, j’attends une réponse de sa part. J’espère ne pas m’être trompé de numéro.
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*pulupulupulu*

Occupé à se nettoyer les mains des fluides du pauvre escargot, l’assassin laissa sonner l’appareil un peu plus longtemps que la politesse l’exigeait. Il ronchonna contre les complications que cela ne tarderait pas à amener, puis se saisit de l’appareil.

« Ahem. Oui ? Smoker ? Heu … c’est Rafaelo, oui. Enchanté de faire ta connaissance, frère. Je comprends que le message a été transmis ? Aurais-tu besoin de mon soutien ? »

Un peu brutal comme entrée en matière, mais l’animal était fatigué et contrarié.

« Ragnar … je vois ta position, on m'a transmis les informations. Besoin d’un soutien logistique immédiat ? Quelle est la situation chez toi ? Les transmissions sont sécurisées mais fait attention : nous avons été filmés ! Evite de trop montrer ton visage ou tes lèvres, nous avons déjà trouvé deux visio denden dans notre zone. »

Un avertissement qui en valait un autre : il ne savait pas jusqu’où pouvaient remonter les ondes et il ne se doutait pas, non plus, que cela n’avait rien avoir avec la Marine. Il avait rapidement prévenu ses supérieurs, par le biais de ses hommes, mais il n’avait eu aucune nouvelle depuis. Il était à des lieues de se douter qu’ils faisaient partie d’une vaste expérience de télé-réalité. Ou de journalisme, allez savoir. Rafaelo, ton secret du jour … c’était d’être en vie. Merci, au revoir.
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    Des visio denden dans notre zone ? J’ignorai encore l’existence d’une chose pareille, et comme je suis mauvais acteur, ça n’a pas échappé à ce bon vieux Visconti qui se marre une fois de plus. Quoiqu’il en soit, nous devons faire attention à ces appareils de pointes, qui peuvent rapidement nous mettre dans des situations extrêmement délicates.

    « Ok, j’oublis les noms de code… Le message a bien été transmis. Cependant, je ne crois avoir besoin de soutien pour le moment. Nous avons installé un campement dans la Forêt Noire, sécurisé la zone à notre façon et nous attendons les ordres depuis ce moment là. »

    Puis j’ai quelques questions concernant toute cette fumée.

    « Ce n’est pas trop difficile de gérer tant de fumée ? J’imagine que tu dois recevoir des tas d’informations, ici et là, pas facile de tout traiter. D’après un rapport que j’ai reçu il y a peu, les forces de la marine risquent de poser pied à terre incessamment sous peu… Tu te situes où ? Nous devrions penser à un plan ? »

    Je prend mes grands airs, mais lui comme savons que je ne suis encore qu’un bouffon, sans aucune notion de responsabilité et de stratégie. Dans le fond, je ne suis qu’un gamin ayant soif de bagarre. Mais alors que les semaines s’écoulent, je me rend compte que je dois évoluer, cesser de ne penser qu’à ma petite personne.

    Par ailleurs, un léger souvenir me revient, suite au timbre de sa voix que j'ai plus ou moins reconnu.

    « Dis-moi, tu ne faisais pas parti des membres avec lesquels nous avions brièvement discutés, il y a de cela des mois maintenant ? Je sais que ça n'a complètement rien à voir, mais j'aime bien régler rapidement mes conflits internes. »
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Un sourire s’épancha sur les lèvres de l’assassin.

« En effet, c’est assez complexe, mais ça devient simple avec la pratique. Une affaire de concentration je dirais, un peu comme pour le mantra … Je m’égare. En tout cas, ça me sert à beaucoup d’autres choses, tu verras. »

Encore à jouer les mystérieux, mais avec le fait qu’ils soient filmés, que le monde puisse le voir … il préférait ne pas trop dévoiler de ses secrets de fabrication. La fumée était une partie de lui-même, à ses yeux c’était comme tout toucher. Il percevait un très grand nombre de voix avec le mantra, mais ça ne lui était pas venu à l’esprit qu’il puisse se saturer de ces informations. Ses dons avaient grandi en même temps que lui, peut-être s’y était-il habitué ? En tout cas, Ragnar avait eu une idée très intéressante. Saturer les réseaux d’information de l’adversaire. Si Salem était là, cela pourrait être une bonne idée pour prendre la marine de court.

« Un peu partout à la fois. C’est un des avantages de la fumée. J’espère être contacté dès que la situation changera, mais s’ils passent fort levant, ça sera à toi d’agir. Nous avons quelques difficultés dans la baie de Jing mais rien d’inquiétant pour l’instant. »

Puis son jeune interlocuteur souleva un point intéressant. Une histoire logée dans les recoins nébuleux de sa mémoire. Cela lui disait vaguement quelque chose. Peut-être était-ce lorsqu’il était stationné à Syrdaha ? Il y avait, en effet, eu un appel collectif auquel il avait répondu … et plutôt mal pris la déflection de Clotho. Ce traître à la cause. L’assassin se frotta le menton, tiraillant sur sa pilosité pour raviver les souvenirs.

« Hm. Oui, possible … Très possible même : ça me dit vaguement quelque chose. Tu t’inquiètes de ma réaction face à nos nouveaux alliés ? »

Le paranoïaque qu’il était l’empêchait de penser qu’il s’agissait là d’une simple question. Il ne savait pas de quelle manière ses actes étaient perçus au sein de la révolution et il se demandait, au fond, si on ne le prenait pas pour un meurtrier intransigeant. Il y avait un fond de vérité dedans, et Clotho convenait à la majorité des raisons pour lesquelles il tuait quelqu’un. Seulement, il n’était plus un assassin, il aspirait à bien plus. Il visait un siège d’importance dans la révolution et, pour cela, il devrait faire ses preuves face à Salem. Le tuer. Paradoxal, non ? Un sacré gros poisson que voilà. Et si pour y parvenir, il devait laisser Clotho faire ce qu’il voulait … et bien il préférait encore échouer. Il était hors de question que les traîtres s’en sortent indemnes. Pas plus que les pourris et criminels. C’était la raison même de sa discussion avec Freeman après tout.

« Ne t’inquiète pas, ce ne sont que des alliés de circonstance. Tant que leurs actes permettent de protéger cette île, tout ira bien. »

Cela sonnait un peu comme une sentence à leur égard, signifiant que le moindre écart serait fatal … mais, au fond, qui ne s’en doutait pas ?


Dernière édition par Rafaelo le Sam 3 Déc 2016 - 12:33, édité 1 fois
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    « Tu as vu juste. Clotho, je ne cautionne pas ses choix, mais je sais qu’il ne me tournera pas le dos. »

    En effet, la révolution n’a pas vraiment digérée la traitrise de l’homme de terre. C’est assez embarrassant. Si un jour on me demande de l’anéantir, je ne pourrais pas le faire, c’est tout simplement pas possible. J’ai pas mal voyagé avec lui, il m’a fait pas mal progresser et m’a permis de retrouver la vue. Je lui en dois une, c’est tout.

    « Ceci étant fait, nous pouvons commencer à préparer les hostilités. En effet, je suis certainement le plus proche du Fort Levant, il me faudra peut de temps pour pouvoir y intervenir. Je compterai sur ta fumée pour brouiller la vision ennemie, m’identifier le nombre d’individus dont il s’agit, et je crois que ça sera déjà beaucoup. »

    Beaucoup, c’est le cas de le dire. Je ne dispose de pas mantra, impossible pour moi d’avoir ce genre d’infos, c’est honteux pour moi mais c’est comme ça. En attendant, j’ai besoin des capacités de Rafaelo pour me guider. Pis en fin de compte, étant donné que je suis plus ou moins le seul à accepter encore Clotho, autant que ce soit qui l’aide si besoin étant.

    D’ailleurs, j’ai vu qu’il y a pas mal de noms qui ont en surpris plus d’un, alors j’imagine qu’il y a de fortes personnalités présentes dans le coin. C’est quoi cette mission de dingue dans laquelle on m’a convié ? Je ne suis absolument pas au niveau, je dirais même à des années lumières de ceux qui m’entourent. M’enfin, certainement pas le moment de me prendre la tête avec toutes ces questions, l’heure est à la réflexion.

    « J’imagine que tu connais la position de tous les autres types puissants de notre parti ? Désolé, je ne connais pas grand monde dans la révolution, alors je peux parfois paraitre insolent… »

    C’est ça de vivre dans la solitude, sans personne, seulement un denden pour t’informer des missions à faire ici et là. Dans le fond, je ne suis qu’un exécutant qui n’obéit seulement aux règles que l’on lui donne, c’est tout. Stanislas serait peiné de voir une telle chose, mais j’ai un peu de mal à me refaire depuis sa disparition. Je devrais davantage m’imposer, réaliser de grandes actions, avoir de grandes ambitions, comme il aimait tant le dire autrefois.

    « Viens prendre un verre avec nous, tant que c’est encore possible, qui sait s’il nous sera possible de le faire après cette guerre… C’est pas que la mort me fait peur, mais nous connaissons les risques de la guerre, nous savons pourquoi nous sommes ici, et qu’il est fort probable que l’on se batte sans même avoir un aperçu de ce qu’il se passera demain. On pense que mourir en échouant est la pire des morts, mais mourir sans savoir si nos actions ont pu permettre à aider la cause est bien pire. »

    Je m’égare totalement. C’est toujours comme ça quand je suis excité, c’est pas explicable. J’ai tellement envie de casser des bouches, j’ai pas eu ma dose quotidienne.

    « Excuse-moi pour ce moment d’égarement. Mais l’invitation tient toujours, mon frère. »

    C'est en ces temps hostiles que l'on reconnait une vraie fratrie.
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D’homme qui mettait en doute le Gouvernement, Clotho était passé révolutionnaire puis traître. Rafaelo était celui qui avait instillé en lui les quelques graines qui avaient, peut-être, germées. Il se sentait un peu responsable, et c’était certainement ce qui le mettait autant en rogne.

« Clotho, oui … On ne sait pas encore s’il va tourner sa veste ou pas. De deux maux, je choisis le moindre. »

Cela signifiait simplement qu’il pensait que Clotho avait plus à perdre en les trahissant que l’inverse. De ce fait, il irait en faveur de la révolution. C’était certainement ce qu’avait pensé Freeman. Ou Mandrake. Quoi qu’il en fût, avec le projet Ourobouros, cela ne se reproduirait plus. La révolution serait purgée des éléments nocifs, dangereux pour la cause et le peuple.

« Je la connais approximativement. Je ne peux surveiller toutes les zones en même temps, mais je sais à peu près qui est où. On … m’a fait un topo. Ma mission n’a pas encore réellement commencé, alors je prépare le terrain. Tu n’as pas à t’en faire, Ragnar, nous sommes tous frères. »

C’était aussi une façon de dire qu’il ne pouvait pas les divulguer. Il valait mieux garder ces informations secrètes pour l’instant, d’autant plus que la donne pouvait changer à chaque instant. Inutile de compter sur Mandrake ou d’autres pour leur sortir le cul des ronces. Et parler de Freeman ? Une erreur, assurément. Le Guide se révèlerait de lui-même … ou pas. Se mêler aux autres révolutionnaires sur le champ de bataille était aussi une manière pour l’assassin de tuer le temps et de rester actif, de ne pas se relâcher vis-à-vis de Salem. Il était persuadé de pouvoir lui tenir tête. De le vaincre, même. Mais il avait toujours ce goût acide dans la bouche, appréhension des grands combats. Il faisait suffisamment confiance à son instinct pour deviner que le combat ne serait pas résolu en un seul coup de lame. Les types comme Salem, ça n’avait même pas la dignité de crever rapidement.

« Ne t’en fais pas. Je partage ce sentiment. Mourir sans avoir un impact dans le monde, c’est la pire mort qui soit. C’est souvent la mort qui donne un sens à ta vie, alors ne meurs pas en vain : va vers une fin valeureuse. »

C’était un laïus qu’il n’avait répété que trop de fois. Un léger silence s’étira entre eux.

« Tout compte fait … sors la bouteille, j’arrive. »

Il raccrocha le denden.

« Je vais vers Fort Levant. Je reste en communication avec vous : si jamais ça dégénère là-bas, je tiens à être au premier rang pour contenir la flotte. Préparez le terrain comme convenu, je reviens bientôt. Vous pourrez retourner filer un coup de main à Mandrake après ça. »

« Heu … j’ai entendu parler de bouteille ? »

« Ahem. Oui, aussi. Mais je vous assure, j’y vais surtout pour assurer la position de Fort Levant. »

« Ouais, et bien moi j’espère que Mandrake aussi aura de la bibine. »

« Bon, qui veut que je lui ramène à boire ? »

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    « Messieurs, nous avons de la visite, alors aménagez-moi un peu tout ce bazar que l’on puisse tous s’y retrouver. Suetlo, ramènes-moi le cargaison d’alcool qu’on a volé la dernière fois. »

    « Nous attendons qui au juste ? » Me dit un de mes hommes.

    « Bah Rafaelo, gros malin ! »


    Et là, un silence béant fait place en plein milieu des préparatifs, tout le monde s’arrête juste un instant. Ensuite, c’est de nouveau la pagaille mais à grande vitesse, les types se démènent pour aménager un bel espace convivial. Ils semblent très impressionnés par ce type que je ne connais absolument pas. Cela dit, il m’a plutôt l’air d’être quelqu’un de simple et de juste, alors j’imagine qu’il se moque pas mal de tout cela.

    « Les gars, faites au plus simple, nous sommes en guerre et l’heure n’est pas non plus à la préparation d’une soirée… Comme me l’a dit un confrère, nous sommes tous frères, égaux et unis. »

    Qu’est-ce qu’il me prend ? J’ai l’impression de devenir un sage. Enfin tout cela n’est qu’une illusion. Un simple instant où mon esprit s’est éveillé, le temps de quelques instants, rien de permanent. Enfin, j’imagine qu’il va falloir que je m’élève intellectuellement pour monter dans la hiérarchie de la révolution. Car en effet, je ne compte pas rester cavalier éternellement, j’aspire à des responsabilités bien plus grande.

    C’est du moins ce que Stanislas aurait souhaité, que je me hisse en-haut, que l’on entende ma voix à travers le monde entier. C’est chiant. J’aime bien être sur le terrain et en contact des hommes, me battre à leur côté, en première ligne en risquant ma vie à chaque action. Mais je respecterai les dernières volontés de mon ami.

    Un nuage de fumée s’agrandit, formant petit à petit une silhouette, un homme.

    « Je vous présente Rafaelo. » Dis-je d’un air amical.
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La fumée était un second corps pour l’assassin. Se fondant dans la masse vaporeuse, il se fraya un chemin sous forme d’une traînée légèrement plus claire. En préparant le terrain, il pouvait atteindre des vitesses astronomiques tant que le vent ne dissipait pas ses préparations. Il émergea, ainsi, au milieu d’une troupe d’hommes de la révolution. Une silhouette diaphane qui prit corps et substance.

« Je vous présente Rafaelo. »

Les hommes s’approchèrent de lui, ouvrant des yeux grands comme des soucoupes. Quelques rires, éclats. Puis l’un d’eux leva un poing en l’air et ce fut la cohue. Supposé mort, l’assassin ne s’attendait pas à ce que la nouvelle de son arrivée soulève autant les cœurs. Il était un assassin, après tout. Un symbole pour eux, peut-être ? Il était célèbre, avait une renommée de tueur et pourtant … Ce débordement le transporta, il sourit comme un adolescent face aux révolutionnaires. Pour la première fois depuis longtemps, il en perdait ses mots.

« Heu … oui. M… Merci. Non … Ce n’est … Heum. Non, pas la peine … »

« Mais comment vous avez fait pour survivre ? »

« C’est vrai que vous avez mené la révolution de Goa tout seul ? »

« Content d’vous revoir Rafaelo ! »

« Les gars, y’a tout le gratin de la révolution qu’est sur l’île, on va gagner ! »

« J’peux avoir un autographe, pour Nénette ? »

« J’ai toujours été vot’ plus grand fan ! »

« Non, c’est moi ! »


C’en était presque gênant.

« Heu. Merci, vraiment … Mais … Ragnar avait parlé d’un verre ? »

Tant de considération, c’était déplacé. Il avait oublié le contact avec d’autres agents que ses propres hommes, ou des personnes étrangères à sa cause. Avoir trop évolué dans l’ombre l’avait contraint à cette vision là des choses, avec un respect teinté de subordination. Là, c’était la voix des combattants du peuple. Des hommes simples, animés d’une ambition simple. Ceux qui animaient la cause et le combat. Depuis quand n’avait-il pas pris la température de cette caste de la révolution ? Ils étaient à la fois les plus importants et les plus importants d’entre eux. C’étaient ceux qui étaient le plus proche du peuple. L’assassin était ému, et ça ne se voyait que trop bien. Il cherchait à fuir la foule, à se rapprocher de Ragnar.

« Désolé. L’isolement. » s’excusa-t-il pauvrement.

Il fraya au milieu des hommes, rendant accolade sur accolade, comme s’il était un homme du peuple, un candidat à une quelconque élection. À la différence que l’émotion était réelle pour lui. Ce fut pour cette raison qu’il chercha à gagner les côtés de Ragnar rapidement, afin de pouvoir s’isoler de nouveau, de regagner sa zone de confort et d’intimité. C’était exactement dans ce genre de débordement qu’un assassin pouvait se glisser et … Non. Stop. La guerre serait pour après. Il était avec ses frères, parmi eux. En sécurité. Si un assassin s’était glissé parmi eux, il l’aurait senti. Le mantra avait cet avantage qu’il percevait mieux les émotions et voix de ce qui l’entourait. Mais en de pareilles circonstances, il était aussi utile qu’une queue de pelle.
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    « Lâchez-lui la grappe. Ne voyez-vous pas qu’il se sent oppressé par vos agissements de sauvages. Allez donc préparer les festivités ! » Essayé-je de dire avec fermeté mais en vain.

    Enfin si, les types s’exécutent mais ne me prennent pas au sérieux. Du moment qu’ils obéissent, ça ne me dérange pas plus que ça, je ne suis pas fait pour les prises de décisions. Ne serait-ce qu’avoir cette petite troupe de bons gars me dérange. Toutes ces vies qui ne dépendent que de moi, ça me dérange légèrement.

    « Habitué à vivre dans l’ombre des autres, n’est-ce pas ? » Dis-je à Rafaelo, proche de moi.

    C’est un assassin, un homme discret qui a pour habitude de se cacher, plus encore depuis sa prétendue mort. Le contact à l’humain, notamment avec des inconnus qu’il ne connait pas, j’imagine que c’est devenu quelque chose de presque étranger pour cet homme. Sacrifier sa vie sociale, ne connaître que la solitude et l’obscurité. Cet homme a décidé de tout sacrifier pour le bien du peuple. Je comprends l’euphorie de mes hommes, je comprends aussi sa gêne face à cette situation qui doit lui être insupportable.

    Les frères sortent quelques bonnes bouteilles volées au gouvernement, remplissent plusieurs verres que chacun peut récupérer. Ainsi, nous levons tous notre verre pour notre victoire, avant de boire à grandes gorgées. Un moment fort qui restera à jamais gravé dans nos mémoires. Rafaelo que je ne connais pas encore il y a quelques minutes, nous voici maintenant en train de trinquer ensemble. C’est la Révolution, une bande de frères avant tout.

    Soudainement, quelque chose me dérange, je ne sais pas trop ce que c’est mais je le sens, je l’entends. C’est très peu perceptible mais tellement proche que je sens sa présence. Ça se rapproche petit à petit. Je dégaine mon épée avec rapidité, balances une lame de vent tout aussi rapidement, qui dégage dans un premier temps la fumée, puis tranche un espèce de denden visio. Mais la plus alarmant, c’est qu’il y en a pleins d’autres qui sont dissimulés dans la fumée de Rafaelo. Je suis tenté à ce moment de tous les détruire, mais une petite voix dans ma tête me dit que c’est une mauvaise idée, que la fumée nous protège pour le moment.

    « Qu’est-ce que c’est que cette merde au juste ? » Lancé-je calmement d’un air interrogatif.

    Décidément, le repos se mérite dans nos rangs, ce n’est pas quelque chose qu’on nous accorde facilement. La marine serait-elle déjà en train de nous espionner ? S’ils connaissent notre position, cela veut dire qu’ils ont décimés les troupes dans la baie, mais aussi qu’ils arrivent incessamment sous peu. Si tel est le cas, nous devons impérativement prendre nos dispositions et nous préparer plus que prévu au combat.
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« C’est un peu ça … » opina-t-il, tout en levant son verre.

Il n’y avait pas à dire, ces derniers mois avaient été hauts en couleur. Il n’avait fait que se fondre dans la cause depuis le jour de sa naissance et n’avait jamais eu de réelle raison de vivre pour autre chose que ses divers rôles à travers l’histoire. Satisfaire son propre goût du sang ? Il s’était toujours considéré en héros, sacrifié sur l’autel de la justice. Pas celui dont ils avaient besoin, non, celui qu’ils méritaient. C’était un faux-semblant, il le savait. Mais ainsi il avait pu continuer sa lutte, guindé dans son honneur tout relatif qu’il était. Rafaelo n’avait jamais été un type bien. Il était un mal nécessaire ? Peut-être. Cela avait changé, désormais. Il avait des enfants, il avait un futur à leur offrir. Il se battrait pour eux, pour leur avenir. Un avenir où, désormais, il se voyait exister.

L’assassin partagea l’agitation de Ragnar en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. La fumée s’écarta sous l’attaque inopinée de son frère révolutionnaire. Suffisamment pour qu’il puisse percevoir cette intrusion dans son espace de contrôle comme une blessure presque physique. Il sentit la fumée se disperser et s’ouvrir en deux. Il lui fallut quelques secondes pour récupérer sa contenance. Il avait baissé sa garde et c’était toujours une sensation étrange que de sentir sa propre substance se faire écarteler. Il referma la brèche d’un geste, générant une lame de fumée comme Ragnar avait libéré sa lame de vent. Il avait appris à le faire sans son arme à présent. Les serpents de Skypeia avaient au moins eu cet avantage que de lui permettre de muer le savoir-faire de Solomon et le sien en celui d’une seule et même personne. Il se sentait entier, mais aurai été incapable de dire s’il s’agissait là d’une évolution consciente ou de la fusion du subconscient des deux entités, celle en pleine possession de ses moyens de l’avant Goa et celle des effets secondaires amnésiques de l’après Goa.

« J’en ai trouvé un similaire tout à l’heure … Il semblerait que la zone ait été quadrillée. » expliqua l’assassin, inspectant le denden.

Rafaelo ferma les yeux, posa sa main dans la fumée. Une légère onde parcourut la brume, se dispersant à travers le camp. Il resta ainsi pendant quelques secondes, avant d’ôter sa main de la fumée. Son radar sommaire était plutôt efficace, mais avait le problème de demander du temps.

« Je ne distingue aucun problème dans les limites de ma perception. Je ne perçois pas de danger direct sur notre position. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas. »
fit l’assassin en se redressant.

« Si on veut les prendre de court, j’ai peur que notre marge de manœuvre soit limitée. Je ne sais pas à qui appartiennent ces denden mais on n’a aucun moyen de brouiller ou retracer le signal actuellement. Il va falloir qu’on les surprenne en agissant vite et bien. » continua Rafaelo, en parlant à voix basse.

L’assassin serra le poing et, d’un coup, la fumée comprise dans la zone se rassembla en une boule opaque, grise, qui entoura le camp. Dense, la fumée s’organisa en plusieurs couches, les isolant complètement de la lumière du soleil. Il faisait nuit noire à l’intérieur du dôme. Si ce n’était le feu, ils n’auraient pu distinguer quoi que ce soit plus loin que leurs chausses.

« On ne pourra ni nous voir, ni nous entendre. Parlons en toute sécurité. Ces trucs sont immobiles, je ne peux pas les sentir dans la fumée. Ils ressemblent à de la simple faune. Qui que ce soit, nous prenons le risque de voir tous nos plans découverts si nous ne sommes pas en mesure de contrer cette surveillance. Si c’est la marine, nous risquons d’avoir des soucis quant à nos derniers plans. Il va falloir revoir toute la stratégie élaborée en dehors du Conseil des Atouts. Tu es sur l’île depuis plus longtemps que moi, Ragnar, tu connais mieux la situation. »
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    Pratique sa capacité. Alors que l’on se sentait totalement surveillé, nous nous sentons à présent complètement isolé du monde, chose qui ne me dérange absolument pas. Concernant ces denden, Rafaelo dit les avoir déjà vus quelques temps auparavant, signifiant qu’ils ont déjà connaissances de sa présence et d’une manigance. Je ne sais pas qui sont « ils », naturellement. Le camarade non plus.

    Là où les choses se compliquent, c’est quand ce dernier me dit que je connais la situation de l’île mieux que lui… Comment lui dire que je n’ai pas beaucoup bougé de ma petite et paisible forêt, excepté jusqu’au temple et les quelques petites fermes des alentours ? Concrètement, je n’y connais pas grand chose à la situation de l’île pour ne pas dire que dalle. Quelques détails par-ci et par-là, qui à mon avis ne nous serons d’aucune aide.

    « Si j’en crois ta position, tu es au niveau de la forêt interdite, n’est-ce pas ? D’après les récents rapports, l’armée de Mander-Lee - que je ne connais pas - a été dissoute aux portes de la baie de Jing. De là, on peut facilement deviner que la marine est en route vers cette baie, voire qu’elle y soit déjà et qu’elle avance vers ta position, et ce malgré le fait que ton brouillard les ralentissent certainement. Suis-je toujours bon ? » Dis-je avant de reprendre mon souffle.

    Il est très peu courant que je réfléchisse autant, alors je fais souvent au plus vite pour ne pas oublier mes idées, souvent en apnée.

    « Nous comptons donc à présent deux voies d’accès pour la marine et autres membres du gouvernement : la baie de Jing et le fort Levant. Concernant le fort, je ne sais pas s’il tiendra si la marine tente de s’en emparer, alors ça sera certainement à moi de m’en charger. Pour ce qui est de la baie, tu es directement concerné. »

    Je marque une pause pour remettre mes idées au clair. Le convoi, qui s’en occupe ? L’impératrice ? Le temple et le prêtre ? Je réalise à cet instant que de nombreuses tâches nous incombes et qu’il va falloir agir dans un minimum de temps. Partons du principe que le fort est bien tenu, que Rafaelo s’occupe de la baie…

    « Sais-tu qui s’occupe du convoi ? Je n’ai aucune information à ce sujet. Concernant l’élimination de l’impératrice, je pensais que cette mission serait d’office attribuée à El assassino, mais je crois comprendre qu’un certain Zao - présent sur l’île - à une certaine vengeance à assouvir. Le temple n’est pas très loin de ma position, je peux m’y rendre avec mes hommes pour le protéger, ainsi que le Haut-Prêtre. Un disciple infiltré qui vient directement d’Aeden se trouve déjà sur les lieux. Qu’en penses-tu ? »

    J’ai besoin de son avis. Non parce qu’il est mon « supérieur », mais parce qu’il est un homme d’expérience, le seul que j’ai rencontré avec Costa depuis mon entrée au sein de la cause. Comme je le disais, c’est sans doute la première fois que je me retrouve avec autant de figures de la révolution. En plus d’être pleinement satisfait, je dois aussi en profiter pour apprendre à être un leader, c’est peut-être même en train de commencer.
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Ragnar avait bon. Rafaelo ne pouvait ressentir les conflits aux abords de la baie mais son mantra lui dictait que ça s’agitait dans ces eaux là. Il n’avait pas eu le rapport, mais cela corrélait les faits. Il hocha la tête. Il était temps d’utiliser son atout.

« Je vais inspecter cela. Laisse-moi juste quelques secondes pour étendre le mantra. » fit-il avant de fermer ses yeux et de joindre son index et son majeur sur sa tempe.

« Je ressens beaucoup d’agitation en trois points. La baie … des hommes meurent là-bas, des deux côtés. Quelque chose a détruit nos navires. Je sens … du mouvement, une arme ? Un navire ? Je ne sais pas. Mais il y a une force à l’œuvre.

Le convoi … des hommes meurent aussi. Beaucoup. Je ne peux pas dire dans quel camp, mais il semble que le convoi se soit arrêté.

Quant à Fort Levant … il semble que la flotte n’ait pas tenu face à Fenyang. Les combats ont commencé aux abords du fort. »
trancha l’assassin avant de rompre le fil de sa concentration, essoufflé.

Il prit quelques secondes pour reprendre sa respiration. C’était difficile de séparer les voix, de les organiser en un flux cohérent pour l’interprétation. Ce n’était qu’un vague amas d’informations qu’il avait appris à trier et comprendre. C’était, à son propre avis, plus fiable qu’un rapport denden. Surtout que les choses se passaient en temps réel à ses yeux. La Marine avait pour projet d’enfoncer le front sur deux côtés. Restait la question du QG de la révolution au niveau de la baie. Tiendrait-il ? Le convoi semblait, quant à lui, mal engagé.

« Les deux positions sont tenues, pour l’instant. La baie de Jing est, à mon avis, moins défendable mais s’ils passent la flotte, ils pourront nous prendre à revers. Le fort me semble pouvoir tenir plus longtemps : après tout c’est une place fortifiée. Le convoi, en revanche … cela me semble mal engagé. Je t’avoue que nous avons là trois points épineux. Le prêtre peut attendre. » réfléchit l’assassin à voix haute.

Toujours les mêmes décisions : il n’y avait jamais la possibilité de tout concilier. Des choix qui impliquaient des vies humaines. S’arroger la prétention de savoir qui pouvait mourir de manière utile pour la révolution. Mais, au fond, c’était un choix qu’il avait souvent fait. Sauf que là, c’était un sacrifice. Allons. Il n’en était pas à sa première guerre.

« Je ne peux m’éloigner beaucoup de cette partie de l’île, j’ai une tâche à accomplir ici. Il est en effet plus sage de laisser à Zao son petit plaisir … pour l’instant. Le fait que le temple ait l’air plus facile d’accès me semble un point important pour le reléguer à plus tard. Dis à ton contact de nous tenir au courant de la situation en temps réel. Il faut viser sur la stratégie du long terme : que se passera-t-il si les pièces n’arrivent pas à la place du Dragon ? Le sud est entre les mains des Atouts, je ne m’en fais pas tellement pour ça. Le Fort est là pour tenir, ralentir la Marine pendant ce qui me semble être le cœur de notre problème : le convoi.

Alors, bien que ce godet soit délicieux, je pense qu’il est temps de prendre de court les forces ennemies. Si nous avons été espionnés, ils ne s’attendront pas à cela : ils seront pris de court. La sagesse voudrait laisser quelques hommes stationnés ici, raison pour laquelle je déroge légèrement à mon ordre de mission sur Kanokuni en te prêtant main forte. Ragnar : toi et moi au convoi, tu penses que nous suffirons à faire la différence ? »
proposa l’assassin avant de vider son verre.

Ce n’était pas une réelle question car seul lui avait eu un léger aperçu de la situation via son fluide. Mais il ne connaissait pas les capacités de Ragnar sinon qu’il était commandant de cette unité, ce qui le plaçait directement dans le giron des élites.

« Je fais confiance à Mandrake pour le Sud. Je fais confiance à l’opiniâtreté de Clotho pour le fort. Et, surtout, j’ai un léger intérêt à voir les marines s’épuiser dessus. Mais un dernier point me tracasse … raison pour laquelle nous ne pouvons tous bouger d’ici. Si la marine est futée, ils tenteront de passer au milieu aussi … soit non loin de nous. À vrai dire, nous avons l’embarras du choix. » se ravisa Rafaelo.

D’un geste, il rassembla la fumée à ses pieds et dressa une table fumeuse sur laquelle trônait une représentation grossière de la côte est de l’île. Des navires émergèrent de sa construction, révélant les mouvements qu’il avait pu percevoir, tout en les corrélant aux rapports qu’il avait eu de la bouche même de Freeman. Il ne pouvait dire quels navires étaient tombés, mais il en avait une vague idée. Il fit avancer les forces en présence en fonction de ce que son mantra avait perçu.

« Hm. En effet, je crains que ce ne soit l’idée de cette force là : regarde, ils sont légèrement excentrés de la force de Fenyang, si je me fie à ce que j'ai perçu, ils n'ont pas le même chemin. Charge tes hommes d’aller sécuriser le temple, j’envoie les miens sur place aussi. Qu’ils préparent le terrain. Nous allons nous occuper du convoi. Le temps que tout le monde arrive, nous serons déjà sur place, et ce sera, j’espère, fini d’ici là que le temple soit en danger. » continua l’assassin, jouant avec sa fumée sur la table de bataille qu’il avait reconstruit.

Il n’y avait pas à dire, son fruit était un véritable couteau-suisse. Cela lui rappelait presque Drum, à lui en faire frissonner l’échine. C’était ainsi qu’il avait raconté le début des combats aux géants de Drum. Ses frères tombés au combat.

« Je ne peux malheureusement pas emporter plus d’une personne si je veux qu’on se déplace rapidement. Mais la décision te revient : il s’agit de ton unité. Je ne suis même pas censé être là, alors j’ai un peu les mains libres de mon côté pour t'y amener. Par contre, je ne me montrerai pas sur le convoi : Fenyang doit tout ignorer de ma présence. Je ne peux risquer de compromettre ces ordres là. »

Il ne pouvait se permettre de manquer aux demandes de Freeman. Il allait pouvoir aider la révolution en sous main, en amenant Ragnar plus rapidement sur les lieux mais il préférait rester en retrait : peu importe les morts sur le convoi, si Salem venait à s'imposer sur l'île ils seraient dix fois plus nombreux. Quant à ce que l'assassin allait faire dans la suite des événements, il avait une petite idée qui lui permettrait d'aider les siens en toute discrétion ... du moins il l'espérait.


Dernière édition par Rafaelo le Jeu 15 Déc 2016 - 12:12, édité 1 fois
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    Comme tout cela est excitant. Moi qui pensais agir seul avec mes hommes, déjà un grand honneur à mes yeux, je me retrouve finalement seul avec Rafaelo dans un sauvetage quasiment suicidaire. Nous allons tenter, à nous deux, de renverser la situation du côté de nos frères en difficulté dans le déplacement du convoi. L'as de la révolution doit certainement en voir plus que moi, avec ses capacités, j'ai pour ma part l'impression d'être aveugle, comme au bon vieux temps, n'est-ce pas ? Quoiqu'il en soit, c'est une véritable bénédiction pour que de participer à ce genre de boucherie. Ma belle Divinité a terriblement soif de sang.

    « Ne te poses pas plus de questions, mes hommes sont déjà en train de se préparer pour le temple, nous n’avons plus qu’à nous rendre vers le convoi. C'est quand tu veux, je ne te quitte pas ! » Dis-je cette fois-ci en terminant mon verre rempli d’un cul-sec.

    Je caresse doucement le pommeau de ma lame, qui elle aussi tremble de l'intérieur, je le ressens du plus profond de son âme. Oui, elle a aussi une âme, il ne s'agit pas simplement d'un tas de ferraille. Je me languie de mettre fin aux espoirs de ces valeureux marines.
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