Suite des événements joués ici.
***
- T'sais Biutag....
- Capitaine Biutag !
Il y tenait. Brandissant son index, visage légèrement grimaçant après avoir rectifié son compère, ledit capitaine insistait de sa voix nasillarde pour qu'on s'adresse à lui en ces termes, lui, capitaine sans équipage et sans honneur.
- Si tu l'dis....
Machinalement, le Punk s'alluma un bâton à cancer et en savoura la première bouffée. Cela faisait à peine quelques heures qu'il s'encanaillait auprès du cafard, tous deux ayant fui Clockwork Island à bord d'une modeste embarcation, et déjà, il arpentait les méandres de la folie constituant l'inconséquence de son compagnon de cavale. Ce dernier lui avait fait état d'un plan dont lui seul avait le secret.
- J'disais donc... T'sais, j'ai pas mal fréquenté les autres loqueteux de la Flaque, ceux que t'as vu tout à l'heure. Des types pas franchement malins, mais qui savaient s'y prendre pour trouver du fric. J'en ai entendu des conneries venant d'eux, mais y'en a pas une qui rivalisait avec c'que tu viens d'me dire.
Aussitôt ces griefs exprimés, aussitôt Mahach vit de près l'escargophone noir que Joe lui flanqua contre le nez. C'était avec pareil engin que le cafard avait intercepté plus tôt une conversation des plus intéressantes. Il fallait croire que le sujet abordé avait été si captivant qu'il valait la peine que les deux fugitifs fassent demi tour. Sur Clockwork Island, suite à leurs méfaits, si ce n'est un lynchage en bonne et due forme, rien de franchement concluant ne les y attendait. Malgré cela, le plus cupide des flibustiers ne manqua pas de presser son punk de camarade.
- Mahaaaaaach ! Tu ne sais donc pas déceler le génie là où il se trouve ?! Un plan en or que je te dis ! Et je te parle d'or serti de diamants enrobé dans la soie. On y retourne, une opportunité comme celle qui nous attend là-bas, on n'en aura pas deux !
C'était peu, et pourtant, c'en était déjà trop. À pleine poigne, l'homme-baie se saisit du visage de Joe et, y enfonçant ses doigts, suréleva le sournois de service de près d'une vingtaine de centimètres par rapport au pont. Se débattant tant bien que mal, proie à l'agacement d'un ancien Saigneur, le "capitaine" ne faisait pas le poids.
Aigri mais calme, Mahach tira sur sa cigarette avant d'en expulser la fumée au visage du cafard.
- Réussir à s'tirer d'Clockwork après la merde dans l'quelle on était empêtrés, ÇA c'est une opportunité qui ne se présente pas deux fois. Alors on déguerpit, on se contente de c'qu'on a, et on verra après.
En fâcheuse position, position d'ailleurs inconfortable alors qu'il était suspendu de la sorte, Joe fit ce qu'il savait faire de mieux dans l'adversité : ricaner.
Gueule enserrée par la poigne de brute du punk, le cafard trouvait encore moyen de fanfaronner. Mais pour toute personne ayant été amenée à le fréquenter ne serait-ce que quelques heures, ce rire narquois n'avait rien de rassurant et s'annonçait précurseur d'un désastre. De par sa faiblesse manifeste, le cafard ne pouvait survivre à ses contemporains qu'en ayant un coup d'avance sur eux. Un coup qui prenait toujours violemment ses ennemis au dépourvu.
- Qu'est-ce que t'as à t'marrer cafard ?
En guise de réponse, le rire du forban s'accentua jusqu'à virer à la démence. L'hilarité était telle que Mahach mit quelques secondes avant de percevoir un son manquant de le faire tressaillir. De l'eau s'engouffrait dans la cale. Il le remarquait à présent, la proue côtoyait de plus en plus près ces vagues si légères, et pourtant, si menaçantes pour lui.
Relâchant soudain son étreinte, le punk commençait à paniquer en son for intérieur. Une fois leur embarcation sous les flots, Joe parviendrait toujours à retourner à la nage sur l'île dont ils percevaient encore certains bâtiments au loin. Condamné qu'il était par la malédiction des frugivores endiablés, Mahach n'aurait pour sa part aucune chance.
- J'en reviens pas.... T'as sabordé ce putain de bateau avant même de m'exposer ton plan...
S'essuyant la bouche d'un revers de la main, Joe abordait encore ce léger rictus de satisfaction, bien que ce dernier s'estompait peu à peu. C'est en allant chercher l'escargophone noir et en ayant intercepté cette conversation capitale qu'il en avait profité pour ouvrir une brèche dans la coque afin de contraindre Mahach d'accepter de faire demi-tour.
- On ne se connait pas encore très bien tous les deux, aussi.... j'avais peur que tu sois assez con pour répondre à la négative quand je t'aurais exposé mon plan.
Sa peur avait été motivée à juste titre.
Bien vite, la sournoiserie fièrement affichée par le forban laissa place à une grimace dédaigneuse. Son nez se renfrogna tandis que sa lèvre supérieure s'éleva légèrement pour appuyer l'arrogance et la hargne dont il était si coutumier.
- Jamais je propose ! Jamais je négocie ! Jamais je ne convie ! Naaaaan... Moi, j'exige, j'ordonne, et j'obtiens ! Quand je parle à l'impératif, c'est pas pour donner un conseil. Fous-toi ça dans le crâne, tu vivras plus longtemps.
Échauffourée physique, menace à peine voilée, c'était une collaboration pour le moins houleuse qui s'annonçait entre les deux hommes. Tel était le prix à payer lorsque deux personnalités aussi fortes que la leur se confrontaient. L'une cherchait irrémédiablement à prendre le dessus sur l'autre, telle était la nature humaine si tant est qu'il y avait quelque chose d'humain en eux.
Se pressant jusqu'à la proue après cette démonstration de mesquinerie, Joe prit la barre et fit volte face au plus vite pour retrouver cette contrée mortifère qu'ils avaient pourtant quitté avec hâte.
- Clockwork Island, nous revoilà Yahinhinhin !
- Capitaine Biutag !
Il y tenait. Brandissant son index, visage légèrement grimaçant après avoir rectifié son compère, ledit capitaine insistait de sa voix nasillarde pour qu'on s'adresse à lui en ces termes, lui, capitaine sans équipage et sans honneur.
- Si tu l'dis....
Machinalement, le Punk s'alluma un bâton à cancer et en savoura la première bouffée. Cela faisait à peine quelques heures qu'il s'encanaillait auprès du cafard, tous deux ayant fui Clockwork Island à bord d'une modeste embarcation, et déjà, il arpentait les méandres de la folie constituant l'inconséquence de son compagnon de cavale. Ce dernier lui avait fait état d'un plan dont lui seul avait le secret.
- J'disais donc... T'sais, j'ai pas mal fréquenté les autres loqueteux de la Flaque, ceux que t'as vu tout à l'heure. Des types pas franchement malins, mais qui savaient s'y prendre pour trouver du fric. J'en ai entendu des conneries venant d'eux, mais y'en a pas une qui rivalisait avec c'que tu viens d'me dire.
Aussitôt ces griefs exprimés, aussitôt Mahach vit de près l'escargophone noir que Joe lui flanqua contre le nez. C'était avec pareil engin que le cafard avait intercepté plus tôt une conversation des plus intéressantes. Il fallait croire que le sujet abordé avait été si captivant qu'il valait la peine que les deux fugitifs fassent demi tour. Sur Clockwork Island, suite à leurs méfaits, si ce n'est un lynchage en bonne et due forme, rien de franchement concluant ne les y attendait. Malgré cela, le plus cupide des flibustiers ne manqua pas de presser son punk de camarade.
- Mahaaaaaach ! Tu ne sais donc pas déceler le génie là où il se trouve ?! Un plan en or que je te dis ! Et je te parle d'or serti de diamants enrobé dans la soie. On y retourne, une opportunité comme celle qui nous attend là-bas, on n'en aura pas deux !
C'était peu, et pourtant, c'en était déjà trop. À pleine poigne, l'homme-baie se saisit du visage de Joe et, y enfonçant ses doigts, suréleva le sournois de service de près d'une vingtaine de centimètres par rapport au pont. Se débattant tant bien que mal, proie à l'agacement d'un ancien Saigneur, le "capitaine" ne faisait pas le poids.
Aigri mais calme, Mahach tira sur sa cigarette avant d'en expulser la fumée au visage du cafard.
- Réussir à s'tirer d'Clockwork après la merde dans l'quelle on était empêtrés, ÇA c'est une opportunité qui ne se présente pas deux fois. Alors on déguerpit, on se contente de c'qu'on a, et on verra après.
En fâcheuse position, position d'ailleurs inconfortable alors qu'il était suspendu de la sorte, Joe fit ce qu'il savait faire de mieux dans l'adversité : ricaner.
Gueule enserrée par la poigne de brute du punk, le cafard trouvait encore moyen de fanfaronner. Mais pour toute personne ayant été amenée à le fréquenter ne serait-ce que quelques heures, ce rire narquois n'avait rien de rassurant et s'annonçait précurseur d'un désastre. De par sa faiblesse manifeste, le cafard ne pouvait survivre à ses contemporains qu'en ayant un coup d'avance sur eux. Un coup qui prenait toujours violemment ses ennemis au dépourvu.
- Qu'est-ce que t'as à t'marrer cafard ?
En guise de réponse, le rire du forban s'accentua jusqu'à virer à la démence. L'hilarité était telle que Mahach mit quelques secondes avant de percevoir un son manquant de le faire tressaillir. De l'eau s'engouffrait dans la cale. Il le remarquait à présent, la proue côtoyait de plus en plus près ces vagues si légères, et pourtant, si menaçantes pour lui.
Relâchant soudain son étreinte, le punk commençait à paniquer en son for intérieur. Une fois leur embarcation sous les flots, Joe parviendrait toujours à retourner à la nage sur l'île dont ils percevaient encore certains bâtiments au loin. Condamné qu'il était par la malédiction des frugivores endiablés, Mahach n'aurait pour sa part aucune chance.
- J'en reviens pas.... T'as sabordé ce putain de bateau avant même de m'exposer ton plan...
S'essuyant la bouche d'un revers de la main, Joe abordait encore ce léger rictus de satisfaction, bien que ce dernier s'estompait peu à peu. C'est en allant chercher l'escargophone noir et en ayant intercepté cette conversation capitale qu'il en avait profité pour ouvrir une brèche dans la coque afin de contraindre Mahach d'accepter de faire demi-tour.
- On ne se connait pas encore très bien tous les deux, aussi.... j'avais peur que tu sois assez con pour répondre à la négative quand je t'aurais exposé mon plan.
Sa peur avait été motivée à juste titre.
Bien vite, la sournoiserie fièrement affichée par le forban laissa place à une grimace dédaigneuse. Son nez se renfrogna tandis que sa lèvre supérieure s'éleva légèrement pour appuyer l'arrogance et la hargne dont il était si coutumier.
- Jamais je propose ! Jamais je négocie ! Jamais je ne convie ! Naaaaan... Moi, j'exige, j'ordonne, et j'obtiens ! Quand je parle à l'impératif, c'est pas pour donner un conseil. Fous-toi ça dans le crâne, tu vivras plus longtemps.
Échauffourée physique, menace à peine voilée, c'était une collaboration pour le moins houleuse qui s'annonçait entre les deux hommes. Tel était le prix à payer lorsque deux personnalités aussi fortes que la leur se confrontaient. L'une cherchait irrémédiablement à prendre le dessus sur l'autre, telle était la nature humaine si tant est qu'il y avait quelque chose d'humain en eux.
Se pressant jusqu'à la proue après cette démonstration de mesquinerie, Joe prit la barre et fit volte face au plus vite pour retrouver cette contrée mortifère qu'ils avaient pourtant quitté avec hâte.
- Clockwork Island, nous revoilà Yahinhinhin !
Dernière édition par Joe Biutag le Ven 20 Jan 2017 - 10:36, édité 2 fois