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Ils n'avaient pas demandé ça.

Luvneelgraad


PANIQUE.

Vous ouvrez la bouche. Vous l’ouvrez si grande que votre mâchoire se démantèle. Vous ordonnez à vos poumons de se rafraîchir, vous leur ordonnez de respirer, d’avaler de l’air TOUT DE SUITE.Malgré les ordres, vos voies respiratoires vous ignore, elles s’affaissent, se compriment, se sèchent, se raidissent, vous avez l’impression qu’onw vous bloque votre tuyau avec un pouce. Vous avez l’impression de respirer par un petit trou, semblable à une paille. Vous fermez la bouche, vos lèvres se craquent, vous les pincez. Vous voulez criez, mais vous n’émettez qu’un son rauque et lourd. Vous serrez vos mains l’une contre l’autre, vous dites bonjour à vos phalanges, vous leur ordonnez de briser le pouce qui retient ce tuyau. Une faille. Quelque part dans votre corps, une faille s’est ouverte, tel un barrage, une vague de sueurs froides s’emparent de votre corps. Vous voulez crier. Vous voulez crier de toutes vos forces, mais pour ça, il faut d'abord respirer.

PANIQUE.
A L'AIDE.

Si dans la pièce, il faisait une couleur noirâtre nuancée par la lumière de la ville, c’était le noir complet dans la tête de Léon. Il avait perdu ses sens naturels, plus aucun moyen de se déplacer, le haut, le bas, le droite, la gauche, tout est inversé, il ne savait plus où il en était. Il agita ses mains loin devant lui, sans toucher à quoi que ce soit. Il clignait les yeux, dans l’espoir que ses yeux s’habituent à l’obscurité. RIEN. Votre entourage se solidifiait, vous aviez l’impression d’être écrasé sous l’atmosphère. Ce n’était pas normal, l’air n’était pas censé être solide. Il voulait l’attraper avec ses mains, broyer fragment par fragment et les faire passer par le petit tuyau. Il voulait respirer, il doit respirer. Il DOIT.

A L'AIDE.


Un fragment de lumière apparut au bout du tunnel. L’obscurité se dissipait peu à peu, à chaque pas que Léon faisait, il courait pour y plonger dedans. Le tunnel se rétrécissait. Il devait faire vite, il devait s’approprier ce bout rayonnant. Il ne le lâchait plus des yeux, il ne clignait plus des yeux, l'architecte avait trouvé son échappatoire, il devait le faire. Il y était presque, il n’avait plus qu’à balancer son bras, dans un dernier espoir, pour le toucher. Les parois du tunnel touchèrent ses bras, il était bloqué, le moindre centimètre parcouru par son bras provoquait des douleurs empoignants, brûlant sa peau, ses os fondaient, les conjonctures entre elles se brisaient. Il tomba, tel un patin à qui on avait coupé ses fils, ses pensées s’effacèrent, la folie s’empara de lui, le noir le couvrit, il disparut en même temps que la lumière.

A L'AIDE.
Une porte s’ouvrit, elle grinça, un bandeau de lumière s’échappa de l’entre-ouverture et vint frapper l’œil gauche de Léon. Un flot de sueurs s’échappa de son corps, il était essoufflé.

Monsieur Léon ? Désolé de me montrer si insolent, mais j'ai frappé plusieurs fois, et vous n'avez pas entendu, alors... Ah oui, vous vouliez qu'on vienne vous chercher au coucher du soleil, si ma mémoire est bonne, alors...
Un garçon de l'hôtel l'ôta de son calvaire, avec une voix timide et une attitude tout aussi réservée. Sa silhouette se refléta sur le tapis mauve, les fibres de celui-ci se dessinèrent harmonieusement sous la corpulence de l'architecte. Le garçon de l'hôtel où il séjournait ne put s'empêcher de froncer les sourcils face à cette pièce anormalement froide et assombrie alors que le soleil avait à peine entrepris sa courbe descendante. Suite un geste de la main et d'un sourire de Léon, le concerné pris congé en fermant la porte, et retourna à ses activités.

Il n'était pas rare pour le corps et son cerveau de Lawliet de lui faire des coups pareils. Les chances que cela se produise étaient augmentées lorsqu'il était en déplacement pour plusieurs jours, et il ne s'expliquait pas la raison de ces faits. La première fois qu'Elena, sa femme, le surpris dans cet état à Manshon, elle ne sut comment réagir, complètement paniquée et désorientée. Depuis, elle a pris des réflexes : ne rien faire. Ce n'était pas une maladie, alors aucun manuel scolaire ne répertoriait des soins... Si Léon n'arrivait pas à s'expliquer ce qui lui arrivait, sa femme, elle, elle en avait une petite idée : l'architecte ne supportait pas d'être éloigné de Manshon au fond de lui. Mais ça, Léon ne l'a jamais accepté, lui qui voulait toujours partir de cette ville. La noirceur de la ville et la pureté de Léon se mélangeait harmonieusement, on ne pouvait pas séparer un ensemble, à moins de briser un des deux morceaux... Evidemment, Manshon avec son vice, sa perversion, sa cruauté était différent de Luvneel, qui lui était débordant de lumière, de bienveillance, d'amour civil pour une patrie. L'opposé de tout se trouvait ici.

Après plusieurs minutes à se reposer sur son lit, maintenant légèrement mouillé par toutes ses sueurs glaçantes, Léon se leva avec désinvolture et se déshabilla pour se vêtir plus proprement, parce qu'il fallait bosser, maintenant, même si le cerveau ordonnait le contraire, il voulait s'amuser, l'enflure. Et comme pour montrer sa déception, le cerveau laissait un joli cadeau pour vous punir : un très bon mal de tête, gratuitement. Dans la pièce de l'hôtel ni mauvaise ni luxueuse, Lawliet s'était dissipé avec le moins de désordre, à savoir une mallette avec des dossiers, plans, outils, de l'argent et un bagage pour des vêtements. Ni lui ni ses habits n'étaient en désaccords avec le décor minable de l'intérieur composé d'un lit simple blanc, un den-den mushi et des feuilles pour prendre note, posés sur un bureau aligné avec le lit, mais la chose la plus importante était la fenêtre : une vue sur la ville et ses lumières arc-en-ciel.

Comme la journée approchait sur sa fin, Léon s'était permis de s'habiller de manière moins conventionnelle, à savoir ne pas mettre le costume, ne pas boutonner toute la chemise mais laisser les 2 du haut ouverts, ne pas s'attacher les cheveux, mais surtout, ne pas se boutonner les manches. L'apparence professionnelle souhait une tenue parfaite, plus maintenant, ça n'allait qu'être une visite de routine au chantier dont il avait la charge, il était décontracté et heureux. Toutefois. Il y avait quelque chose dont il ne séparait pas, en déplacement : son sabre. Non pas parce qu'il voulait se battre, encore moins pour tuer, mais un sabre, avec des paroles froides, ça dissuadait les éventuelles attaques. Et c'est ainsi qu'il ouvrit la porte de sa chambre, les silhouettes des passants s'interposèrent sur les objets de l'intérieur, projetant leur ombre dans la pièce orangée par le soleil.

Dans la rue, les habitants de Luvnell n'étaient pas spécialement effrayés par la présence d'un homme avec un sabre, leur passé les avait accommodés à ce genre de pratique et extravagance. Dans une ruelle rayonnée par les rayons du soleil ou encore des magasins encore ouverts à cette heure-ci pour faire un peu de profit, l'architecte se promenait dans la foule, en se rendant au chantier situé à une quinzaine de minutes de marche plus loin. L'heure était propice à la joie, à la détente, aux sorties entre amis, aux retrouvailles, aux beuveries relaxantes, mais aussi prétexte pour arrêter de travailler. C'est dans cet optique qu'il se rendait là où devait s'élever un futur magasin, bien entamé pour l'instant. Dans ce genre de ville, le temps ne défilait pas, elle vous semble engorgée par quelque chose de mystifiée, une promenade vous relaxait plus que de raison, vous avez le temps de réfléchir intelligemment, sans bavures, le temps de profiter du vent, de le sentir s'infiltrer à travers votre chemise pour vous rafraîchir, bien sûr toujours accompagné d'un mal de tête...

Au loin, une cohue semblait se créer et grandissait de plus en plus, attirant l'attention des passants composés de curieux de deux camps : ceux qui passaient en jetant juste un coup d’œil, et ceux qui s'arrêtaient pour bloquer le chemin inutilement... Cette assemblée était différente, il y avait des gardes, une milice, l'ordre de la justice était présent, et rien de bien augure se passait avec ce genre de groupes sur place, et surtout, parce que son chantier se trouvait là. Léon dépêcha le pas de plus en plus, en ses cheveux se mouvaient avec violence mais néanmoins avec ordre et équilibre. De derrière le groupe, rien ne pouvait se voir, alors il força le passage en exprimant tout de même les formules de politesse, et se retrouva au 1er rang assez rapidement, plus rapidement qu'il ne l'aurait cru. Incompréhension. Le mal de tête revint plus violemment, des yeux se tournèrent vers lui, des phrases furent criées provenant de visages choqués, apeurés, blessés. Des corps sous des ruines, du sang mélangé à la terre.

Monsieur Léon ! Vous êtes enfin là !
Aidez-nous !
AAAAAAAAH !
Mon frère est mort, mon frère est mort !
Libérez le passage !
Par ici, par ici !!
Dépêchez-vous, bordel !


Un ouvrier plus en forme que les autres s'approcha d'un Léon absent, terrifié, déchiré de douleurs et d'haine, d'amertume. La destruction de son bâtiment le choqua bien évidemment, mais savoir qu'il y avait des morts la taillada encore plus...

Ce sont des pirates ! Des putains de pirates ont détruit le chantier ! Ils pensaient que ça allait encore servir de base pour des révolutionnaires ! Ces fils de putes ont tué mes camarades ! Aidez-nous, je vous en supplie... !

Un mal de tête encore plus violent l'attrapa.



Dernière édition par Léon L. Lawliet le Mer 28 Juin 2017 - 21:16, édité 2 fois
      Luvneel… Quel bon vent me ramène ici ? Quelques mois auparavant, un fâcheux événement rendait mon séjour presque chaotique, aux côtés de mon camarade, Guillaume. Ce dernier vit-il encore ici ? Je ne sais pas comment je peux le retrouver à présent. J’étais autrefois aveugle, alors je découvre totalement cette somptueuse ville. Les architectes ont réalisés un merveilleux travail, c’est d’une beauté sans fin. Les occasions de pouvoir comparer avec d’autres villes sont encore trop peu nombreuses, c’est pour l’heure la plus belle architecture que j’ai pu admirer jusqu’à présent.

      La raison de ma présence en ce lieu qui me rappelle de mauvais souvenirs ? Aucun, si ce n’est prendre des nouvelles de mon vieil ami. Encore faut-il que je le retrouve, et ça, c’est pas gagné. D’autant plus que je n’ai logiquement aucun repère visuel, seulement des repères olfactifs qui pourraient m’aider si les établissements du coin n’ont pas changé. Je me souviens d’une odeur de pain bien chaud, de chocolatines, ainsi que de fleurs dont je ne connais certainement pas les noms. En supposant que les boutiques n’ont pas fermées, ou qu’elles ne se soient pas déplacées, je peux éventuellement retrouver mon camarade. Et sinon, c’est aussi le hasard qui m’a mené ici.

      Mais je finis soudainement par me rappeler d’un détail qui va très vite me faire déchanter. Guillaume souhaitait que sa femme retrouve la vue, et pour cela, il l’a emmené sur Grand Line afin d’y trouver un spécialiste oculaire. La dernière fois que je l’ai vu… où est-ce que nous étions déjà ? Whiskey Peak ? C’est ça ! Un énorme désaccord entre ce dernier et Clotho d’ailleurs, qui virait déjà peu à peu pirate. Que de souvenirs, que de souvenirs… Serait-ce l’air de cette ville qui me rend si nostalgique ? Selon mes calculs, seul avec sa femme et son gosse, ses déplacements doivent être assez lents, et il me paraît très peu probable qu’il soit de retour, à moins d’un incident. Le devoir m’appelait, mais le laisser ainsi ne m’a pas rassuré pour autant, c’était à contre-coeur que je l’ai fait. Cependant, je sais qu’il ne peut mourir sans avoir mit sa famille en sécurité.

      « Qu’est-ce que je fous ici ? La cause a certainement besoin de moi ailleurs, mais je me prélasse sur cette agréable et charmante ville. C’est indigne de mes engagements vis à vis d’elle. » Dis-je en shootant un cailloux.

      Tant qu’à faire, maintenant que j’y suis, autant continuer mes recherches. Je me balade tranquillement dans toute la ville, Luvneelgraad, en continuant d’aiguiser, de les travailler pour ressentir des sensations familières. Des parfums semblent m’être familiers, sauf qu’ils sont trop éloignés, alors que dans mes souvenirs ils sont normalement beaucoup plus proches. J’ai toute la journée à consacrer à cette tâche, alors aucun problème.

      […]

      À la fin de la journée, toujours rien. J’emprunte instinctivement une ruelle qui me rappelle étrangement quelque chose. C’est alors que mes doutes sont rapidement éclairés par des marquages au niveau du mur, marquages que j’avais laissé pour Guillaume puisse me retrouver autrefois. Je suis sur le bon chemin, ça ne fait plus aucun doute. Après un large sourie, je me mets à courir, à traverser cette ruelle aussi vite que possible, qui me donne accès à une autre rue de l’autre côté. Cette odeur de chocolatine… de fleurs… les deux réunis ! J’y suis, c’est certain. Je cherche sans plus attendre le nom de Guillaume sur la porte. Stanislas disait qu’il habitait au 45, c’est donc là-dessus que je me base. Je scrute chaque porte, et tombe assez rapidement sur le fameux 45 de la rue, mais la maison est à vendre… Il n’est pas revenu et ne compte pas revenir.

      Désespoir.

      Je retrousse aussitôt mes pas. La déception est profonde. Je n’avais qu’une hâte, c’était de tous les revoir, souriants et plus heureux que jamais, que nous faisions la fête toute la nuit, jusqu’au lever du jour… malheureusement, cela va devoir attendre encore un peu. Je traîne du pied, je regarde le sol en continuant de marcher, quand une sorte de son d’écroulement vient me faire relever la tête. Un nuage apparaît et vient jusque ma position. En profitant de mes sens aiguisés, je continue d’avance à travers ce nuage masquant toute visibilité, esquivant toutes ces personnes paniquées. Un regroupement semble s’être formé tout autour, je passe discrètement et parviens enfin à être au-devant de la scène.

      « Alors là… Tout ce travail réduit à néant, c’est moche. » Marmonné-je en voyant tout ce travail de ces pauvres travailleurs.

      En prenant soin de vérifier qu’il n’y ai pas de blessé à secourir, j’entends des types se plaindre, avec beaucoup de rage, auprès d’un type. J’imagine que c’est le chef de chantier, ou le héros du coin, je n’en sais trop rien. Deux choses m’ont interpellés, les mots « révolutionnaires » et « pirates » dans la même phrase. La poussière s’estompe peu à peu, je mets enfin des visages aux voix. Je m’approche furtivement, les mains dans les poches, d’un air totalement innocent.

      « Excusez-moi, monsieur, que disiez-vous au sujet des pirates ? »
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    - C'est qui déjà l'administrateur stupide qui nous a donné cette mission ? S'exclama Myosotis d'une voix bougonne.

    - Hm, Bartok il me semble.

    - Hhhng...Je suis sûr que c'est cette grande asperge d'Era Cles qui lui a dit d'assigner ce travail stupide à notre équipe...Comme si y avait pas mieux à faire que de chasser un malfrat...

    - Tu es plus ravi d'habitude quand on part en mission.

    - C'est cette île, je la déteste. Tu te rappelles de la vente aux enchères dans laquelle était vendu un scaphandre de dragon céleste il y a deux ans ?

    - Celle durant laquelle des Révolutionnaires ont provoqué un attentat ? Oui, qui n'en a pas entendu parler après tout... ? Tu y étais ?

    - Tout juste ! Aux premières loges lorsqu'ils ont déboulé. J'étais pile entre les Marines dirigés par cette vieille pierre de Morneplume et les révoltés de l'autre coté, avec un certain Wade pour chef.

    - Hmm...J'ai vu une de ses affiches, plutôt séduisant. Qu'est ce que tu faisais là bas ?

    - Je suivais un soldat homme-poisson que je prévoyais d'abandonner en cours de route et d'aller piller la réserve de l'hôtel des ventes avant de m'éclipser. Mais il a fallu que je me retrouve entre deux feux ! Ça a été une véritable horreur de s'échapper d'ici...Je déteste cette île !

    - Polop ?

    Luvneelgraad, une ville que Myosotis ne retrouvait visiblement sans aucun plaisir. Il marchait activement en compagnie de Scarlett, son équipière, et de leur éternel poulpe de compagnie, Ramsès. Les deux agents avaient été chargés d'enquêter au sujet d'un pirate contrebandier. Leur investigation avait débuté à Logue Town où il avait été vu et ils avaient atterri au royaume de Luvneel. Le « Masque de Fer» qu'il aimait s'appeler, sans doute parce qu'il arborait parfois un masque de métal lorsqu'il commettait ses méfaits afin de paraître plus menaçant. Il avait, en plus d'un certain palmarès dans la piraterie, une petite réputation dans le milieu de la contrebande et faisait parfois des allers-retours entre Rokade et Zaun afin de vendre ses produits illégaux. Drogues, armes simples, objets volés ou récupérés sur des carcasses de navires, ce type n'était qu'une véritable nuisance. Et c'était au duo qu'on avait demandé de l'arrêter, ces derniers avaient fait de superbes prouesses lors d'un procès à Enies Lobby et étaient vite passés dans la ligne de mire de plusieurs administrateurs pour pas mal de missions de terrain.

    Ramsès, quant à lui, demeurait fidèle à lui même et suivant ses amis. Toujours infatigable, l'invertébré s'adonnait à une certaine forme de tourisme en visitant à sa façon les îles qu'il foulait en compagnie de Myo' et Scarlett. Mine de rien, lui aussi vivait les mêmes aventures, et chaque nouvelle lui semblait plus trépidante encore que la précédente. C'était jour de marché à Luvneelgraad aujourd'hui. Des étals de fruits et légumes colorés avaient été disposés un peu partout dans les rues fréquentées, des fleuristes sortaient même de leurs échoppes distribuer des tulipes aux passants en guise de publicité. Scarlett avait acheté une petite brochette de viande que le petit animal à huit bras grignotait tranquillement tout en scrutant le paysage qui se dressait face à lui.

    - Morneplume a détruit l'hôtel des ventes...et dieu sait où est ce Wade à l'heure actuelle. Paraîtrait qu'il est au bagne de Whiperia, mais bon les rumeurs de nos jours...A mon avis il doit surtout gambader gaiement dehors.

    - Wade...ça sonne un peu comme Made nan ? Taquina Scarlett en pouffant.

    - Mon dieu, ça fait un quart d'heure qu'il n'a pas appelé. Ne l'invoque pas, s'il te plaît....

    Made était le pâtissier du CP8, un homme charmant et relativement beau, il était tombé éperdument amoureux de Myosotis dès leur première rencontre. Depuis, il avait décrété qu'ils étaient fais l'un pour l'autre et qu'ils étaient ensembles...au grand dam de Myosotis. L'androgyne devait faire face aux élans de tendresse du cuisinier qui, au grand jamais, ne voudrait que son Myo-chou manque d'amour. Lorsqu'il ne sont pas ensembles, Made a pris la fâcheuse manie d'appeler son bien aimé relativement souvent pour prendre des nouvelles et ce même dans les situations les moins pratiques...Heureusement pour lui, le brave avait déjà appelé lorsqu'ils étaient arrivés à Luvneelgraad. Et, comme à chaque fois, le vacarme que provoquait chaque appel avait attiré bon nombre de regards de la part des maraîchers vendant leurs produits frais sur le marché...

    Descendant la rue, ils passèrent devant le nouvel hôtel des ventes. Ce nouveau semblait posséder une architecture moins vétuste, un peu plus avant-gardiste mais qui conservait néanmoins ce style très luvneelois tout en courbes et arabesques. Bien évidemment, le massif bâtiment possédait plusieurs tours pointant en flèche vers le ciel. Les luvneelois étaient doués pour ce genre de bâtiments m'as-tu-vu et clinquants...Myosotis leva les yeux au ciel et détourna le regard, encore plus agacé qu'autre chose. Scarlett et Ramsès osèrent poser un instant leur regard sur le bâtiment avant de s'en retourner vers leur route.

    - C'est encore loin tu penses ?

    - Polop ! Polop ! Fit Ramsès en jetant le bâtonnet de la brochette qu'il avait déjà fini.

    - Je crois qu'on est presque arrivé. À la sortie du marché on nous a dit. Regarde, y a une masse de gens là bas...

    Effectivement, la tireuse avait vu juste. Au devant d'eux se dressait un monceau de gravats et de briques détruites. Plusieurs personnes s'attroupaient de plus en plus, certains soulevant plusieurs gravats en vain. D'autres, des curieux, s'arrêtaient puis s'éloignaient pour cancaner un peu plus loin. Le genre de vautours relativement heureux à chaque fois qu'un drame se produit. Devant des tas de briques, certains ouvriers se lamentaient ou hurlaient en tentant de sortir leurs compagnons des décombres. Un filet de fumée s'envolait vers le ciel pour disparaître entre les nuages tandis des miliciens tentaient de cadrer la foule qui s'agglutinait peu à peu. Oui, ils étaient bel et bien arrivés au lieu de crime...

    - Allons-y.  Fit Myo en tenant fermement sa canne aux pouvoirs climatiques. J'ose espérer que ces pleureuses finiront par la mettre en veilleuse.

    - Moi aussi, on se croirait dans un souk alabastien.

    Se frayant un chemin à travers la foule, Myosotis et Scarlett les forçait à s'écarter en poussant certains. Il fallait savoir parfois bousculer les plus badauds pour pouvoir les faire circuler. Lorsqu'ils arrivèrent de l'autre côté de la marrée humaine, un milicien voulu les arrêter pour les empêcher d'approcher de la ruine.

    - Mademoiselle, monsieur, reculez je vous pris. Raisons de sécurité.

    - Je ne crois pas non. Détective Myosotis Conan, et voici mon équipière : Scarlett Watson. Dis le jeune homme en sortant un faux badge de son manteau.

    - Hm...Oui, et alors ?

    - Et alors ? Je rêve, vous nous posez la question ? Nous enquêtons sur les agissements du pirate Masque de Fer, et nous savons qu'il est derrière cet attentat.

    - Ouais bah j'suis bien content que vous soyez détectives. Mais vous passez pas.

    - Bon...va pas nous faire chier longtemps lui...

    Sortant de sa manche une petite carte sur laquelle était dessinée un signe vert, Myosotis le colla nonchalamment sur le torse du milicien. Ce dernier, n'ayant même pas eu le temps de réagir, changea d'expression en une fraction de seconde, perdant son air sérieux et austère pour devenir exalté et détendu. Le Color Trap avait fait son office, ils pouvaient passer sans même qu'il ne les remarque... S'avançant vers les ruines, les deux agents ainsi que leur fidèle mollusque remarquèrent deux hommes plus en retrait. Ils n'étaient pas avec le reste des passants et étaient situés à quelques pas des ouvriers qui tentaient de déblayer des gravas. Peut être d'autres travailleurs ? Myo' et Scarlett s'avancèrent vers eux, il étant grand temps que leur enquête commence enfin !

    - Messieurs ! Je m'appelle Myosotis, voici Scarlett et Ramsès, mes équipiers. Je suis détective, sur la trace d'un pirate et de sa bande de rebus...Nous aimerions parler à votre chef de chantier immédiatement.

    - Polooooop ! Fit le poulpe en agitant une de ses tentacule pour saluer les deux hommes.
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    La lumière de la lampe parcourut le dos de l’assassin une dernière fois, scrutant ses blessures et cicatrices. Les plaies dans son épaule et son abdomen, issues des précédentes échauffourées, s’étaient déjà refermées depuis quelques jours, mais rien n’expliquait le reste de ses lésions. Sa jambe, encore enrobée de bandages, présentait des tremblements préoccupants. Le médecin ausculta de nouveau les blessures, sans réelle conviction.

    « Je ne sais pas pourquoi la cicatrisation prend autant de temps. Pas plus que la raison pour laquelle tes pouvoirs sont aussi diminués, Raf. » trancha le médecin en relevant la lampe.

    Il fit signe à l’assassin de se relever et lui tendit sa tunique. Les dagues dissimulées cliquetèrent lorsqu’il passa le vêtement, avec une grimace non dissimulée.

    « Tu penses que ça peut être un empoisonnement au granit ? » proposa l’assassin, avant d’attraper son brassard en cuir.

    Sa main droite était manquante. Il n’arrivait plus à la reconstituer par la fumée, tout comme son œil disparu. Ainsi portait-il un bandeau en lin sur l’œil droit et des bandages sur son moignon. Il soupira de dépit en contemplant sa béquille. Trop de temps s’était déjà écoulé.

    « Je ne sais pas. C’est certainement un effet rémanent, tout comme ta faiblesse. Tu as quand même était criblé de balles à Tanuki. Cela ne se soigne pas comme ça, même pour une vieille carne pour toi. » répondit le soigneur, commençant à ranger ses outils.

    On frappa alors à la porte. L’assassin mit la main à sa ceinture, s’emparant inconsciemment d’une dague. Le médecin lui fit signe de ne pas boucher.

    « Une urgence, un attentant en ville ! On vous demande au plus vite docteur. » fit une voix féminine de l’autre côté de la cloison.

    La voix était calme, bien qu'impérative. C'était le quotidien des médecins, les urgences, après tout.

    « Merci, Beth, j’arrive dès que j’ai fini de nettoyer le matériel. » répondit-t-il, relâchant les épaules.

    « Désolé, je te cause bien des tracas … Quoi qu’il en soit, je te suis reconnaissant pour ton aide. Tu recevras le paiement dès demain. C’est toujours un plaisir de te revoir, Jef. C’est dommage que ce soit toujours autour des mêmes occasions. »


    « Pas la peine, je ne travaille plus pour la révolution, ni pour le gouvernement. C’est simplement en mémoire du bon vieux temps, Raf. Mais que tu comprendras que tes derniers exploits ont de quoi faire frémir le plus innocent des citoyens. » répliqua le médecin.

    Il se redressa alors dans la lumière, révélant un visage préoccupé. Il était mangé par une barbe de quelques jours et présentait les sévices de ceux qui dorment peu : joues creuses, yeux gonflés, teint cireux. Il passa une main dans ses cheveux blonds et gris, qui commençaient à se faire rares sur son occiput.

    « Je comprends. Je ne vais pas t’ennuyer plus que de mesure. » répondit Rafaelo, quelque peu piqué au vif.

    Il se voyait comme un combattant de la cause et aurait compris que beaucoup de monde le juge mal. Mais Jef avait autrefois bien aidé la révolution et il pensait que lui, entre tous, pourrait comprendre. Il fronça les sourcils, avant de relever son œil vers le médecin. Celui-ci se lavait les mains et regardait l’assassin dans la glace qui surplombait le lavabo. Il soupira et secoua la tête.

    « À vrai dire … il y a bien quelque chose que tu peux faire … »
    murmura-t-il.

    ~~ Quelques instants plus tard ~~

    « Ah, docteur Kilgrave, vous voilà enfin ! »

    Un des soldats de la marine se précipita sur la porte de la calèche et l’ouvrit à la volée, avant d’aider le médecin à sortir. Il fit signe à ses hommes de s’écarter au passage du docteur et se plaça à sa hauteur pour un rapide compte rendu de la situation.

    « Encore une attaque, Docteur. Quelques personnes bloquées sous les débris dont nous nous efforçons de dégager la voie. Des morts, mais surtout des blessés qui requièrent votre aide immédiate. Heu … » commença le marine avant de lever une main vers l’homme qui semblait suivre le précepteur.

    L’inconnu boitait sévèrement, s’appuyant sur sa béquille pour avancer. Il portait une longue cape noire qui lui masquait l’ensemble du corps mais un bras bandé était visible sous ses oripeaux. Il portait une barbe longue de plusieurs semaines et son visage émacié était barré par un bandeau de lin qui cachait la plupart de ses traits. L’assassin supposé mort était méconnaissable et les affiches vieilles de plusieurs années à son égard l’aidaient à se dissimuler, tout comme l’absence de tout objet en rapport avec son ancien ordre d’assassin. Quelques atours suffisaient à le faire passer pour un blessé de guerre d’un âge mur, pour peu qu’on ne fasse pas attention de trop près à lui.

    « Veuillez patienter ici monsieur, vous n’êtes pas autorisés à passer. »

    « Laissez-le passer, il est avec moi. » ordonna Jef.

    « Mais … »

    « Oui soldat ? »

    « Non, rien monsieur. Allez-y. »


    Le bandeau de soldats s’écarta de nouveau, et l’assassin et le docteur se firent un chemin vers le site de l’attaque, accompagnés du marine qui les avait accueillis. Le médecin avait cette autorité de ceux qui avaient autrefois servi dans la marine, c'était indéniable. Ils arrivèrent devant un spectacle des moins recommandables, entre corps démembrés et écrasés par la charpente calcinée du chantier. Quelques infirmiers étaient sur place, mais le docteur pris rapidement les choses en main. Il posa cependant sa main sur l’épaule de Rafaelo et lui parla aussi bas que possible.

    « Ce que l’homme qui a causé ceci cherche, c’est moi. Aide-moi à protéger et soigner ces pauvres gens et nous serons quittes. » lâcha le docteur Kilgrave, avant de se réfugier dans son ouvrage.

    Rafaelo resta quelques instants interdit. Il ouvrit la bouche et la ferma avant de se reprendre. Il y avait autre chose à faire que de s’interroger sur ce sujet. Qui était l’auteur de cet attentat, pourquoi en voudrait-il à Kilgrave ? Et, surtout, pourquoi était-il aussi paniqué ? Il souffla par le nez et se dirigea en boitant vers les blessés encore en état. Il ignorait les corps et les morts, il avait vu trop de guerres pour demeurer assez humain pour en être horrifié.
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    Poussières. Fumées. Cris. Gris. Tout devint gris. Dans les nuances colorées de la ville, un tableau monochrome s'était dessiné, parsemé de parfums remugles de chagrin. Une suffocation s'empara de tous les organes vitaux de son corps, et son cerveau bourdonnant se mit en ébullition un cours instant. Il n'avait rien fait. Il n'avait rien fait. Il n'avait rien fait. Comme pour démontrer l'innocence, la phrase fut répétée par son cerveau comme pour pour être scellée. Lorsque Léon était arrivé sur les lieux, il aurait aimé ne jamais être là, ne jamais découvrir le spectacle, ne jamais en parler, pouvoir crever ses yeux, coudre sa bouche, ligoter son cerveau. Ligoter sa mémoire et les réalités dans une nasse de fer et la serrer sans offrir un moyen de libération. Etait-ce genre de sentiments qui parsemaient une conscience lorsque tous les regards se tournaient vers vous ? En repensant à la lourde responsabilité qui allait l'’incomber, l'impuissance empoigna son cœur et déchiqueta ses tripes, lui donnant des relents.

    Une voile opaque de ténèbres tomba sur ses yeux, coupant les lueurs et lumières perçantes de la ville. Son environnement disparut. Son ciel disparut. Son soleil disparut. La foule disparut. Seuls lui et le bâtiments en ruine restèrent dans son monde parsemé de questions sans réponses. Lui et les morts. Ils étaient morts. Ils étaient livides. Ils étaient froids. Ils étaient en plusieurs morceaux. Ils étaient en sang. Ils étaient traversés de tiges de ferrailles. Ils étaient issus d'une boucherie. Ils allaient êtres mangés par des vers, des chiens, des corbeaux. Ils n'étaient plus. Léon, lui, il était vivant. Son sang coulait, il était chaud, il était abondant, il traversait tout le corps et parvenait au cerveau. Il l'entendait maintenant. Il arrivait à entendre son cerveau qui lui criait : « Toi, t'es vivant ». Alors une bouffée d'oxygène traversa ses poumons, anima les parcelles de son corps, ses muscles, mit en mouvement sa réflexion, l'amena dans la réalité humaine. Il n'était pas mort, il était vivant, il était humain, il n'était pas un cadavre. Mais il resta immobile, vidé de sa force, vidé ses envies, l'impuissance et les questionnements lui avaient enlevé son essence. Soudain, des balbutiements vagues et fumeuses commencèrent à parvenir à ses oreilles, en perçant les murailles sombres. Et il vint complètement à lui et se remémora les dernières secondes qui lui semblèrent semblables à une éternité. Un attentat avait eu lieu, et il était arrivé sur les lieux.

    A ses côtés, maintenant qu'il était lui-même et maître de ses émotions, il vit deux hommes semblant vouloir lui parler. L'un le questionna sur ce qu'un des ouvriers avait prononcé, et l'autre ordonna le chef de chantier, à savoir Léon, à venir lui parler expressément. Léon les regarda tous les deux un léger instant, et mimant une réponse, se dirigea vigoureusement au près de l'ouvrier blessé qui avait été pris en charge par les médecins arrivés sur place. Pour ne pas que ses yeux croisent à nouveau les corps morts, il avançait la tête baissée par moment et tourné evers son environnement chaotique à d'autres. D'un faciès interdit et choqué, l'ouvrier se leva et l'agrippa dans ses bras sans aucune distinction de hiérarchie, comme pour chercher consolation dans les bras d'un homme qui n'était pas là lorsque tout cela était arrivé.

    « Monsieur, où vous é- »

    « Calme-toi, tout doux, tout doux... Tous les deux, calmons-nous, mon ami. », répliqua Léon en lui posant la tête vers son torse, d'un regard attristé mais néanmoins serein. Il se tourna vers l'un des nombreux soigneurs courants et en arrêta un dans sa course.

    « Je suis le chef de chantier. Donnez-moi une couverture et quelque chose de chaud, j'ai besoin de lui avec tous ses moyens. ».

    Léon, faisant un geste de silence de sa main aux nombreuses personnes venant lui parler, se dirigea avec son ouvrier vers une caisse en bois encore en état, mais tout de même marqué par des traces de brûlures. Il le fit s'asseoir et un des médecins arriva à ce moment-là avec quelque chose pour le couvrir, et tendit vers Léon une boisson chaude, peut-être du café, l'odeur aromatisée enivrante allait en ce sens.

    « Je sais que tu travaillais dehors sur l’échafaudage, sur la façade du bâtiment, plus tôt dans la journée. Raconte... S'il te plaît, raconte ce qu'il s'est passé ». Plus qu'une demande ou question, sa phrase sonnait comme une prière faite à un dieu malade, attendant des réponses pour sortir de son brouillard. Léon s'était mis en tailleur devant l'homme, son sabre posé à ses pieds, attendant maintenant des réponses.

    « Oui, oui... Oui. J'ai tout vu, monsieur. Kof Kof Kof. Mes camarades étaient à l'intérieur eux, mais moi et quelques autres, nous travaillions sur la façade et ses ornements... … … … … Lorsque j'avais pris une légère pause pour fumer ma clope, en me tournant vers la ville, quelques personnes qui n'étaient pas de chez nous, habillés bizarrement, s'étaient approchés du bâtiment... … … … …   L'un d'eux se tourna vers celui qui semblait être leur chef, et l’appela « Capitaine », je l'ai clairement entendu, j'en suis sû- Kof kof kof ! ». Ce petit témoignage puisait dans toutes ses forces, lui demandant de se ressourcer avec le café chaud entre ses mains, nécessaire pour le revigorer. Le discours se faisait long et lentement, il lui fallait prendre son souffle par moment, chercher dans sa mémoire vague, et recracher la fumée crasseuse entrée dans ses poumons. Ca ne suffisait pas à Léon, il avait juste appris que c'était des pirates qui avaient attaqués le bâtiment, il voulait connaître leurs buts, il voulait des noms, il voulait un visage, mettre une image sur son ennemi.

    « Monsieur, ils m'ont directement parlé. »

    « Pardon ? ».

    « Leur capitaine m'a adressé la parole avant de passer à l'acte. Avant de lancer la bombe qu'il avait dans les mains, il m'a clairement dit « Tu travailles pour ces putains de révos qui vont infester la ville, hein ? La ville n'a pas besoin de ça, personne n'a besoin qu'ils viennent baiser ce royaume ! Il sera à nous ! », c'est qu'il m'a dit, et il a balancé sa bombe à l'intérieur, ça n'a duré que quelques instants avant que ça.... que ça.. ». Il commença à pleurer dans sa tasse de boisson, en se recroquevillant de plus en plus. Des larmes coulaient sur ses joues légèrement ridées, rides justifiées pour son âge de cinquantenaire. Sa main droite vint effacer ses perles d'eau, logées dans sa barbe de quelques jours, maintenant poussiéreuse et gris", rendant impossible toute déduction visant à savoir si c'était l'âge qui l'avait rendue de cette couleur, ou les récents événements.

    « Tu n'as pas leur nom, j'imagine ? ». C'était trop espérer. Quel homme censé se présenterait avant de réaliser un attentat, si ce n'est pour la revendiquer, et même pour ça, on utilisait des sbires... Avant que l'ouvrier n'ait eu le temps de lever sa tête pour essayer de lui répondre, une voix s’éleva dans son dos.

    « Masque de Fer ».

    « C'est le nom de l'homme qui vous a causés tout ça » fit l'homme en pointant du doigt les débris. «Je vous avais demandés à ce qu'on m'amène le chef de chantier, tout l'heure, avant que vous ne m'ignoriez, mais comme vous posez des question à ce pauvre et lamentable ouvrier, c'est que ça doit être vous, hein ? ».

    « Désolé pour tout à l'heure, mais... A nouveau, vous êtes... ? ».

    Ses interlocuteurs se présentèrent avec la même enseigna que précédemment, n'ajoutant pas plus de détails, des détectives... Ses interlocuteurs. A côté de l'homme à des allures de bourgeois avec ses vêtements notables et son cache-oeil sur le faciès, une jeune fille l'accompagna avec... Un poulpe qui le pointait du bout d'un de ses tentacules.

    Derrière eux se hissaient une autre silhouette, plus en retrait mais suffisamment près pour être à l'écoute. Léon, toujours en tailleurs, pencha légèrement la tête par delà l'écran de 2 personnes qui s'étaient formées devant lui, et invita l'homme d'un signe de la main, avec un sourire forcé. Il l'avait reconnu, c'était l'autre homme qui lui avait parlé il y a quelques minutes, en posant des questions sur les pirates, les révolutionnaires, et ses ouvriers. Mais... Avec quel motif ?

    « Monsieur, enchanté. Ronald McGregor, je suis commissionné par le Syndicat des ouvriers. J'enquête sur les mauvaises conditions de travail sur les chantiers, et j'étais justement commissionné pour celui-ci... Quel désastre, c'est infâme, je vous jure ! »
    fit-il après avoir pressé le main et serré la main de Léon qui se releva doucement pour se mettre à la même hauteur que des interlocuteurs.
    « Enchantes, messieurs ! Et madame, bien sûr ! ».

    « Ecoutez... J'ai besoin de tout recoller... Pourquoi vous m'avez posé la question sur les pirates tout à l'heure ? ».

    « Récemment, beaucoup d'entreprises, de maîtres de chantiers se sont plaints des pirates qui détruisaient des chantiers, en pensant que ça allait servir de cachette à des révolutionnaires. Les ouvriers se retrouvaient malheureusement à leur insu dans cette guerre de pouvoirs entre deux factions... J'étais venu ici pour savoir si c'était la même chose... Et mes aïeux, quel désastre, quelle tragédie... Et j'ai besoin de vous parler, après ces événements. » s'exclama l'ouvrier du syndicat. Une force imposante qu'était la leur, elle pouvait arrêter des chantiers pendant des jours juste parce qu'un clou s'était enfoncé dans le pied d'un ouvrir trop inattentif.

    « D'accord, d'accord, allons dans un endroit plus... Calme, voulez-vous ? »
    proposa l'architecte après s'être penché pour reprendre son sabre, et suggéra à ses camardes avec un geste de la main un chemin à suivre. Lorsqu'il entama sa course légère, il fut arrêté par un des médecins, sûrement pour qu'il rende encore des comptes à une énième institution ennuyante...

    « Vous parliez d'un pirate dénommé « Masque de fer », si je ne m'abuse, Monsieur Léon ? Je crois que je peux vous aider, ce n'est pas ma première intervention sur un de ses attentats, si vous voyez ce que je veux dire... ».


    Léon, au milieu de ses 4 personnes qui s'étaient présentées de manière bien que conventionnelle et aimable, se retrouva étouffé et devait garder bonne allure au près d'eux, tout en faisant barrière face à son mal de tête. Un endroit calme dans une taverne n'allait plus suffire, la nuit était maintenant totalement tombée sur la nuit, et les corps avaient été évacués grâces à la milice, les marines, les médecins, les civils venus aider pour soulever les débris, gloire à leur bonté...

    « Je suis dans un hôtel par trop loin d'ici, on va sûrement passer la nuit ensemble, messieurs ».


    « Vous allez avoir du mal avec votre béquille, ah ah ! Ah... Ah... » fit-il en prenant le bras du médecin qui était en plus mauvais état que certains ouvriers qui s'était tirés vivants de grâce. Sa légère tentative pour rigoler fut réduite au néant, son cœur n'était pas totalement soigné, même s'il voulait garder son sang-froid.

    La nuit venait de tomber sur la ville, amenant le silence et le sommeil doux pour certains, et le sommeil éternel pour d'autres...


    Dernière édition par Léon L. Lawliet le Mer 28 Juin 2017 - 21:12, édité 3 fois
        Qui sont tous ces types ? Je n’en connais aucun mais ils m’ont bien mystérieux. Déjà, à partir du moment où l’un se promène avec un poulpe, et l’autre qui est à peine capable de se déplacer, y’a de quoi s’interroger. J’suis pas du genre à sous-estimer les gens, mais traquer des criminels avec un infirme, c’est pas joli-joli. Une chose est sûre : du boulot nous attend et chacun semble avoir ses motivations. L’un semble être détective, l’autre est chef de chantier donc une totale légitimité dessus, mais l’infirme est celui qui me pose le plus de question. Il m’interroge plus que les autres parce que je sais qu’il s’agit de ce bon vieux Rafaelo, encore en convalescence à cause de son immense combat face au vice-amiral. J’ai bien cru qu’il allait y passer, je suis heureux de le voir en un seul morceau… enfin presque.

        Je me demande ce qu’il fout ici, mais en même temps, Luvneel est un endroit propice pour la révolution. C’est du moins ce que je pensais avant cet attentat qui nous était apparemment destinée. Le chef de chantier nous invite d’ailleurs à le rejoindre dans sa piaule, dans un hôtel situé un peu plus loin, histoire qu’il nous raconte un peu ce qu’il se trame. J’ai entendu parler d’un « masque de fer », qui est-il ? Rafaelo semble le connaître. Nous faisons comme si nous nous connaissions pas, sait-on jamais. Le détective nous regarde d’un oeil assez suspect, à croire qu’il nous a reconnu. Enfin pour ce qui est de mon camarade, c’est pas ce qu’il y a de difficile, le monde entier le connait, mais me concernant c’est autre chose. C’est un détective en même temps, rien de surprenant à ce qu’il connaisse par coeur le mur où les primes sont disposées.



        […]


        « Bien. Nous avons peut-être toute la nuit, mais faisons au plus vite, ma femme est assez casse-pied sur mes absences nocturnes…. Vous voyez le dessin, un homme absent la nuit, c’est forcément qu’il est avec une autre… Ces femmes, je vous jure ! » Dis-je d’un air un peu préoccupé, ce qui doit surprendre mon camarade qui ne m’a pas connu comme ça.

        La comédie, j’ai compris que ça avait son importance, qu’il n’y avait pas que le combat dans la vie. Je préfère jouer à fond le rôle du père de famille lambda, qui défend la cause des ouvriers, comme ça peinard. Bref. Nous sommes actuellement dans une pièce plutôt, c’est un hôtel banal, pas miteux mais banal. Une décoration tout ce qu’il y a de plus basique, un mobilier tout aussi basique, enfin qui sort de l’ordinaire. Aucun luxe dans cette piaule. Je suis installé sur une simple chaise en bois, à l’envers puisque le dossier se retrouve au niveau de mon buste, les bras croisés au sommet du dossier et ma menton posé sur mes bras. Je suis légèrement en retrait, le plus proche de la porte de sortie, mais j’ai aussi une vue d’ensemble qui me permet d’observer attentivement chacun de mes interlocuteurs.

        « Pouvez-vous m’en dire un peu plus, monsieur Léon, concernant les raisons de cet incident ? Je dois faire un rapport détaillé sur les différents évènements avec le maximum d’éléments possibles. De même pour les autres, j’ai cru entendre parler parler d’un « masque de fer », ça peut également m’intéresser pour mon rapport. Vous savez, les instances demandent toujours plus détails, même si elles ne savent pas comment tous les utiliser… »

        « Veuillez m’excuser, je dois avant cela passer un coup de fil à mon patron, qu’il sache que le chantier… vous aurez sans doute compris. » Me répond le pauvre Léon.

        Du coup, nous nous ne sommes plus que trois, enfin quatre si l’on compte la demoiselle qui accompagne le détective. Je ne compte volontairement pas le poulpe, faut pas pousser non plus, hein. L’ambiance devient encore plus lourde qu’elle ne l’était au début, personne ne parle, chacun regarde les quatre coins de la petite pièce… Sérieusement, c’est quoi cette merde ? J’ai bien envie de me tirer et mener mon enquête tout seul, je dois avoir suffisamment d’informations, non ? En même temps, malgré le fait que je le sache suffisamment autonome dans son état actuel, je me vois mal laisser Rafaelo tout seul avec ces inconnus. Bwarf. J’vais encore devoir faire le comédien, comme si c’était nécessaire, mais cette ambiance merde, non merci.

        « Et sinon, quelles sont vos passions dans la vie ? »

        Je regarde Rafaelo d’un air moqueur.

        « Tu m’as l’air d’être un sacré numéro, toi. Une cascade extrême qui a mal tournée ? »

        On sait tous les deux pourquoi il en est là, les raisons de ses blessures, mais je suis d'humeur taquine. Ça ne sera probablement pas au goût de ce dernier, mais je dois jouer ma couverture à fond du mec relou à n'en plus vouloir. Bon, c'est surtout que je suis enflure qui aime taquiner les copains.
        Pis j’commence à baver en regardant fixement le poulpe.

        « Eh toi ! Par pitié, dis-moi qu’on peut manger ton poulpe, j’ai la dalle. » Dis-je en pointant le détective du doigt.

        Le pire, c’est que j’ai vraiment la dalle et que je pourrais vraiment me battre pour le cuir et le manger. Véridique. Un feu de camp dans les coins reculés de l’île, j’me tape ce poulpe en moins de deux, juste ma bouche et un foutu feu pour défoncer cette épaisse texture, riche en graisse et au goût somptueux. J’espère bien négocier ne serait-ce qu’une bouchée.
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      - Polop ! POLOP !!

      La remarque du bellâtre ne plaisait visiblement pas à Ramsès. Et à juste titre, ce dernier parlait tout de même de le dévorer ! Agitant ses tentacules, le mollusque jetait un regard noir vers celui qui osait vouloir l'engloutir. S'il pouvait l'insulter, il l'aurait fait depuis longtemps. Une chance pour ce type que ce ne fut pas le cas... Myo', Scarlett et Ramsès avaient suivi le mouvement jusqu'à la chambre d'hôtel du chef de chantier. Par chance, ce dernier les avait laissé avec les deux autres figures mystérieuses qui complétait le groupe. Enfin, pas si mystérieuse que ça pour les agents...Ils n'auraient jamais suivi Léon jusqu'à son hôtel si ces deux là n'étaient pas débarqués de nulle part sans crier gare. Et ils se sont fait griller en une fraction de seconde ! Enfin, l'estropié seulement...L'autre dont le ventre criait famine ne disait pas grand chose à Myosotis...

      - Vous avez faim darling ? Fit Myosotis en arquant un sourcil et en le foudroyant du regard. Laissez donc mon ami en paix et tentez plutôt quelque chose avec plus de fer. Ça vous rendra service, regardez votre teint, on dirait un cadavre. Il ne manque plus que les mouches...

      - Des menottes devraient faire l'affaire je suppose. Compléta Scarlett en continuant de sourire.

      Oh oui, ils étaient venus pour capturer un pirate et les voilà tout les trois en face de révolutionnaires. De vrais révolutionnaires ! Des primés ! Myosotis avait immédiatement reconnu la figure du type en béquilles. Rafaelo, qui ne le connaissait pas au Cipher Pol ? L'assassin fumerolle qu'il était surnommé au CP8. Et l'autre...Le bel androgyne n'arrivait pas vraiment à se souvenir de son faciès, aucun moyen de se rappeler de qui il était...Fort heureusement pour lui, Scarlett se chargea de lui confier son identité : Ragnar, un officier révolté en pleine ascension. Une étoile montante qui ne voulait que continuer sa course pour briller autant que l'homme-brouillard assis à côté de lui.

      - Des menottes ? Je...Je ne comprends pas.

      - Oh je crois que vous comprenez parfaitement, au contraire.

      - Ne jouez pas au plus idiot avec nous.

      Quel ironique tableau, deux révolutionnaires assis en face de deux agents du Cipher Pol, ensemble contre un pirate et son groupe afin de l'empêcher de nuire contre le Royaume de Luvneel et possiblement d'autres contrées. Les Révolutionnaires, Myosotis ne les comprenait pas...Pourquoi estimer que le Gouvernement Mondial était illégitime ? La Marine protégeait les populations contre les menaces, le Cipher Pol maintenait en place la colossale géopolitique grâce à leurs interventions, les îles avaient le droit de conserver leur politique traditionnelle tout en collaborant avec la Marine et le Gouvernement, les citoyens étaient en sécurité...De quoi se plaignaient-ils ? Des esclaves ? Des Dragons Célestes ? Qui étaient ces parvenus pour estimer qu'ils étaient mauvais ? Après tout, ils n'apparaissaient que rarement en public...Pour Myo, ces gens ne valaient gère mieux que les groupes d'adolescents pleurnichards qui rêvaient d'un monde meilleur sans jamais savoir ce qu'il y avait réellement à changer.

      Le poulpe s'était calmé, il était parti se cacher derrière Myosotis tout en continuant d'observer Ragnar, très méfiant. Myo était pensif, ils se trouvaient face à deux révolutionnaires dont un avec une prime aussi importante que celle de Rafaelo, ils auraient du mal à leur mettre le grappin dessus. Ils se trouvaient au beau milieu d'un hôtel, faire du grabuge ici attirerait l'attention et des civils pourraient être blessés si jamais ils engageaient le combat. Ragnar était très certainement en état de se battre, mais pour Rafaelo rien était moins sûr. Mais rester sur ses gardes était de mise, qui sait ce que ce type était capable de faire, même en béquilles et dans l'état dans lequel il était. Myosotis ne foncerait pas dans le tas, une stratégie bien primitive et indigne de lui. Non, il fallait qu'ils prennent le temps pour fondre sur leurs ennemis, mais ils avaient quand même envie de leur faire savoir ce qu'ils pensaient à leur sujet.

      Les agents se levèrent de la méridienne sur laquelle ils étaient assis, suivis de Ramsès qui gardait toujours Ragnar bien en ligne de mire, prêt à lui balancer un jet d'encre en pleine poire et à se camoufler si jamais il arrivait trop prêt. Les deux hommes, devenus plus sérieux et concentrés sur ce qui étaient en train de se passer, s'apprêtaient à se lever également. Mais, à leur grande surprise, ils purent contater que les « détectives » et leur mascotte se dirigeaient à présent vers la porte de la chambre. Léon avait laissé la clé dans la serrure, il faut croire qu'il leur faisait confiance à tous...Il avait bien tort. Scarlett ferma la porte à double tour, tandis qu'au même moment Rafaelo, éternel silencieux, prit enfin la parole.

      - Qui êtes vous ? Pour qui est-ce que vous vous prenez ?


      Devise time !

      - C'est au milieu d'un hôtel que nous sommes de retour !

      - Dehors il fait trop froid pour vous jouer un mauvais tour !

      - Afin de protéger le monde de la Révolution !

      - Afin de rallier tout les peuples en une seule nation !

      - Afin d'écraser la révolte pour la vérité !

      - Pour tout les orphelins qui n'ont jamais rien demandé !

      - Voici Myosotis !

      - Et Scarlett !

      - Notre équipe arrive, la plus perfide de l'univers !

      - Rendez vous ou ça sera la guerre !

      - Polooooop !! Polop !

      Les regards des deux révolutionnaires valaient sans doute le détour. Ils étaient en train de fixer le trio qui venait d'achever leur petit show improvisé, complètement incrédules, se demandant presque s'ils ne se moquaient pas d'eux. Peut être bien, sans doute qu'ils se moquaient même d'eux. Pouvoir lancer un pied de nez à deux révolutionnaires hautement recherchés, ils n'allaient certainement pas se le refuser. Et ils ne voulaient pas non plus les laisser filer entre leurs doigts. Myosotis se ravança vers eux en faisant quelques pas.

      - N'essayez pas de nous berner. Ragnar, Rafaelo, on vous a reconnu. On sait qui vous êtes, c'est notre boulot après tout...

      - On voit vos minois tout les jours dans nos dossiers. Si vous pensiez qu'un numéro ami-ami marcherait avec nous, vous aviez tort.

      Ils ne répondaient pas, se contentant de regarder les deux qui continuaient de les toiser en souriant narquoisement.

      - On ignore pourquoi vous êtes là, si c'est pour jouer les preux chevaliers pour sauver veuves et orphelins et vous faire passer pour les héros que vous n'êtes pas ou tout simplement pour du tourisme en amoureux ça nous est complètement égal.

      - La deuxième hypothèse est sans doute plus probable, il n'y a rien d'autre à faire à Luvneel de toute façon... Ponctua nonchalamment Scarlett.

      - Tu as sûrement raison. Et moi qui pensais que vous étiez uniquement portés sur les embrouilles contre le Gouvernement. J'avais peut être tort, il y a sans doute parfois place à la romance...

      - Vous avez fini ? Arrêtez ça.

      Rafaelo n'avait pas envie de rire, et c'était à son tour de les foudroyer du regard, de ses yeux perçants aussi gris que sa fumée.

      - Oooh...Aurais-je blessé la sensibilité de monsieur l'éclopé ? Hm ? Fit Myosotis avant de donner un coup dans une de ses béquilles pour la faire tomber au sol. Vous osez vous mettre en travers de l'une de nos enquêtes et vous pensez qu'on vous accueillera à bras ouverts ? Vous ? Deux malfrats de la pire espèce ? Vous rêvez éveillés...

      - Vous allez faire quoi exactement ?

      - Vous offrir une layette brodée main pour votre premier bambin...

      - Huhu, vous n'avez toujours pas trouvé ? Mon dieu, j'aurais dû deviner que vous seriez incapable de comprendre quoi que ce soit...Fit Myo, excédé, en réajustant son manteau de fourrure. Nous allons vous admirer.

      - Pardon ?

      - Oh oui, vous avez bien compris. Nous allons vous admirer ? Regarder en action deux « héros du peuple » comme on en fait plus. Tout le monde sait que la Révolution se targue d'être héroïque, qu'elle va sauver le peuple ! Alors allez-y, montrez nous et laissez nous vous admirer à l’œuvre.

      - Et...peut être que nous serons magnanimes à votre sujet....

      Scarlett déverrouilla la porte tandis que Myosotis souffla vers eux une bulle en forme de cœur. Les deux retournèrent sur la méridienne, suivis de Ramsès, laissant la pièce plongée dans un profond silence. Le regard complice que les agents se lancèrent ensuite en disait long. Les deux autres en face pourraient bien répliquer avec répartie, Myosotis comme Scarlett n'en aurait rien à faire. Ils étaient confiants sur leurs chances de pouvoir leur mettre le grappin dessus. Et ils en étaient là, ennemis de toujours, ensemble pour un soir. On ne voit ça que dans les histoires...
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      L’assassin adressa un regard étonné à Kilgrave, qui lui fit signe de continuer. Il n’avait pas besoin de sa protection outre mesure, et espérait certainement que cette histoire soit tirée au clair, le plus rapidement possible. Il repartit vers les victimes, laissant à Rafaelo le soin d’enquêter sur ces problèmes. Et, le hasard aidant parfois, il venait de tomber sur un des pontes de ce chantier. Qui, ou quoi, qu’il fut, il serait aisé d’en apprendre plus par ses soins.

      « Merci de me prêter la main … » maugréa l’assassin, se pliant au jeu sans pour autant apprécier l’attention.

      Il n’aimait pas être assisté, surtout dans ses moments de faiblesse. Il accepta en affichant un sourire peu sincère. Il fut bien surpris de retrouver Ragnar en ces lieux. Il haussa un sourcil, faillit poser la question mais se retint. Ils ne s’étaient pas revus depuis Kanokuni, depuis que l’assassin avait descendu Salem de son foutu piédestal. Depuis qu’il … avait un peu grimpé dans la hiérarchie, à vrai dire. Il essaya de ne pas trop s’attarder sur la figure connue, et dévisagea les deux autres illustres inconnus, et un poulpe. Il décida qu’il ne les aimait pas, car eux aussi s’amusaient à le dévisager. Il croisa le regard de l’homme, y resta accroché.

      « Le travail d’un médecin au front. » répondit-il, éludant la question de Ragnar, destinée à lui fournir un alibi viable quant à ses balafres.

      Puis il revint vers Ragnar, lui offrant un sourire mitigé. Mais son mauvais pressentiment fut rapidement confirmé par les frusques des deux inconnus. Et ils y allèrent de leur belle mort … enfin, future. Héroïque ? Quelle bonne vieille blague … Depuis quand un assassin était héroïque ?

      « Je vois. Vous allez donc rester là, et regarder. Un bon travail de lâche. Un bon CP, en somme. » trancha l’assassin.

      Il fit mine de dégainer sa lame secrète mais se rappela avec douleur que son bras fumigène n’était qu’un heureux souvenir pour le moment. Ainsi il ne fit qu’arborer une sale gueule et soupira de dépit. Il ne pouvait rien faire, il devrait s’en remettre à Ragnar. Un Atout incapable de lever le petit doigt … ridicule. Il grommela et passa sa main valide dans ses cheveux. Il fallait qu’il tombe sur du CP. Kilgrave n’allait pas tarder à se faire souffler dans les bronches. Il était venu là pour se faire soigner, pas pour jouer dans le bac à sable du Gouvernement. Il avait habitué le Gouvernement à disparaître et réapparaître assez souvent, ainsi il n’était pas surpris que les recherches aient continué à son sujet.

      « C’est quoi cette embrouille, tu les connais ? »
      chuchota-t-il à Ragnar, une fois que les deux agents se furent éclipsés.

      Il fut tenté de contacter ses propres services pour enquêter sur les deux agents. Mais il se ravisa. Ce serait gâcher des ressources.

      « Et c’est quoi cette lubie de nous regarder travailler ? Il va falloir rapidement … » continua-t-il, avant que le son d’une poignée qui se tournait ne l’interrompe.

      « Ah, monsieur Léon. » lâcha l’assassin à voix haute, s'assurant d'être bien entendu.

      « J’espère que cela ne s’est pas trop mal passé avec votre chef de chantier. »

      Il n’attendait pas de réponse spécifique, mais espérait que cela lui servirait au moins de diversion.

      « Monsieur Conan et madame Watson se proposaient de vous assister dans la tâche qui était la vôtre, gratuitement. Il semblerait que cette cause les touche profondément. Après tout, si le Gouvernement n’est pas capable d’assumer son travail, il faut s’en remettre aux instances privées. Et, malheureusement, je ne suis que médecin … » s’amusa-t-il, cachant quelques piques dans son discours.

      Et dans son état … il ne pourrait pas faire grand-chose de mieux. Quant à savoir pourquoi il entrait dans le jeu du Cipher Pol ? Pour gagner du temps aurait été un raison potentielle. Mais non, ils avaient touché son égo par leur désinvolture à son égard et il lui tardait de leur montrer qu’ils ne jouaient pas dans la même cour : même estropié il pourrait leur coller une rouste. Une rouste d’investigation, si on pouvait appeler cela ainsi …
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      Léon aurait très bien pu appeler son patron avec le Den Den Mushi située dans sa chambre, mais il ne voulait pas que des étrangers soient témoins d'une scène pareille. Il n'était pas sûr de pouvoir rester totalement stoïque quant à ses larmes, et encore moins à la colère... Avec son sabre posé contre le meuble sur lequel tenait le den-den mushi de l'hôtel, Léon hésitait à maintes reprises à composer le numéro en question. Il s'entendait déjà la voix grave et gueulante du Vieux lui transpercer les tympans et le crâne, autant pour l'engueuler de son échec de ne pas avoir pu protéger son chantier, qu'autant pour l’événement lâche qui avait eu lieu. Et finalement, ses doigts avaient machinalement composé le numéro en question, et la sonnerie d'attente retentit à travers la machine. La nuit était maintenant tombée, mais le Vieux restait dans les locaux jusqu'à des heures tardives, Léon était sûr de l'obtenir.

      Euh... Salut, Carlo ? Idiot, fit une voix dans sa tête, tu aurais dû l'appeler « Le Vieux » comme d'habitude, là, il va se rendre que y a forcément un truc qui va pas, t'es trop officiel. T'es disponible, faut que je te dise un truc ? D'accord, il est maintenant sûr que y a un truc, abrège tes souffrances et accouche. Ecoute, faut que je te prévienne d'un truc, c'est important et urgent, alors écoute-moi sans rien dire, j'ai pas le temps. Y a eu un attentat ici, par des pirates. Ouais, ouais, écoute pour l'instant, je te dis. On a des dizaines de morts et le nombre de blessés reste à déterminer. Le Chantier quant à lui, complètement ravagé... Maintenant, préviens Mordon, et demande-lui des informations sur ce fils de pute de pirate nommé « Masque de Fer ». Hein ? Je te comprends pas, calme-toi. Crie pas. Je pig- Att- CRIE PAS ! Hein ? Ah, ouais. J'ai appris qui avait fait ça, oui. De quoi, si je veux aller le voir ? Non non, t'as pas compris, Le vieux, écoute. Ce soir, cet homme aura son corps suspendu en plein centre de Luvneel. Il va mourir, quoi qu'il arrive. Il a tué mes hommes, il a tué des familles avec un seul homme, il a tué des pères, des fils, des frères, des maris. T'aurais pu y être que t'aurais rien pu faire toi non plus. Donc ouais, je vais le buter, que ça te plaise ou non.  Ce que je veux comme info, c'est s'il y a quelqu'un derrière de lui, s'il y a quelqu'un qui le fournit sa merde explosive. Parce que s'il y en a, ils mourront aussi. Tu te démerdes pour les trouver, demande à nos chers amis de la mafia, demande à qui tu veux, mais trouve-les moi. Au fur et à mesure, son élégance et sa verve commençaient à disparaître laissant un ton froid et menaçant mener la conversation brouillonne.

      Bang bang bang. A l'instant où il raccrocha, il sentit sa tête s'arracher de douleur et rouler sur le sol, écrasé par le pas lourd des clients. Entre deux grimaces profondément ancrées sur son faciès, il fit appel à un jeune homme de l'hôtel, lui demandant d'apporter autant de médicaments qu'il pouvait à sa chambre, en se tenant la tête, tant qu'elle était encore là. Dans un profond soupir, porté à de longues séance de réflexions, il prit son sabre et se retourna en prenant le chemin de sa demeure, habitée par un médecin, un syndicaliste, deux bizarreries, et un... poulpe ? Essayer de savoir à partir de quand ils étaient arrivés à une tel groupe serait une perte de temps, parce qu'il n'y avait aucun élément sous les mains de Léon pour l'aider à deviner le but réel de ces personnes.

      Pour dire vrai, Léon n'était pas du genre à tuer aussi nonchalamment, les rares moments où une âme avait péri de ses mains n'étaient pas très nombreux, même à Mashon. Plusieurs fois le Vieux lui avait dit « Tu n'es pas fait pour cette ville. », et il lui rétorquait à chaque fois « A mesure que je grandis dans cette ville, mon innocence se meurt, mon ami.». Léon l'avait toujours su, il ne pouvait pas rester lumineux autant qu'il le voulait, il avait dû tuer pour rester en vie, pour que d'autres restent en vie, ou parce que la pourriture engendrée dans leur cœur faisait qu'ils méritaient tous la mort. Aujourd'hui, c'était cette raison. Ce pirate allait mourir des mains d'un homme qui ne tuait généralement pas. Répétons. Il tuait rarement. Alors jusqu'à quel point sa rage avait-elle grandi pour qu'il décide d'ôter la vie d'un homme qu'il n'avait jamais vu ?

      Une vingtaine de minutes s'étaient écoulées depuis le moment où il avait dû quitter sa chambre, laissant les 4 discuter aimablement entre eux. Vingt minutes, c'est assez pour jauger la personne que l'on a en face de soi. Pas savoir si on pouvait lui faire confiance, mais savoir si on allait pas mourir de leur main dans l'immédiat. Et dans leur actuelle situation, ça faisait toute la différence pour Léon qui avait besoin d'aide pour tuer ce pirate. Et ces personnes allaient les mener à cet équipage, de gré, semblait-il... Sans aucune forme de politesse ou galanterie, parce que c'était sa chambre, il tourna finalement la poignée de la porte et se retrouva soudainement dans une ambiance lourde et pesante. Avec de gestes doux et lents, il la ferma et regarda ses affaires, et il semblerait qu'aucune de ces personnes ne le savaient touchées, c'était ça de pris.

      Monsieur Léon ! S'exclama l'homme syndicaliste à l'instant où le sabreur entra dans la pièce et pris place sur une chaise. Vous avez meilleure mine que tout à l'heure ! On discutait justement avec mes amis ici présents sur ce qui vous était arrivé, quel malheur disait-on ! Ils étaient en ce moment même en train de me dire au syndicaliste que je suis qui est derrière cette affaire, puisqu'il semblerait qu'ils savent qui sont ces pirates ! N'est-ce pas, messieurs ? Fit le présumé syndicaliste avec un humeur étonnamment jovial, ses yeux ne quittaient pas Léon et le groupe, faisant des allers-retours incessants et rapides.
      Vraiment ? Enfin quelqu'un pour nous aider dans cette histoire ! Fit Léon avec un léger sourire curieux sur les lèvres. Ecoutons ces précieuses informations, dans ce cas. Bien. Il n'avait pas eu à jouer les curieux pour soutirer des informations à ces personnes, mais l'initiative prise par cet homme à ses côtés était d'autant plus suspecte. Autant de gestes exagérés, une voix vive et porteuse, un langage presque moqueur malgré les événements passés, Léon n'était pas en confiance totale avec cet homme.[/justify]