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Pif Paf Pouf ! [PV Rei & Vash]

    S’il y avait bien une chose certaine dans cette évasion du QG, c’est que les Gun’s étaient loin d’être sortis d’affaire. Bon, évidemment, Unwin ne s’était pas attendu à ce que ce soit une partie de plaisir, mais il ne s’était pas non plus attendu à croiser des agents du gouvernements ici. Vous savez, ces gars un peu plus balèze que les troufions de base ? Ces gars avec des techniques suffisamment improbables pour vous envoyer valser sans que vous compreniez comment. Des techniques auxquelles Vail ne comprenait pas grand-chose. Notre brave pirate était un peu trop terre à terre pour réussir à admettre qu’on puisse durcir son corps par un simple effort de volonté. Pour lui, le simple fait d’arrêter une balle de fusil à quasi bout portant avec le bout se son doigts, c’était absurde. Et il avait beau assister à la scène en direct, son esprit refusait d’admettre la réalité.

    En fait, ces derniers temps, il avait assisté à pas mal de choses qui lui faisaient un peu perdre la tête. Mais rien qu’un peu. Son flegme naturel lui permettait de ne pas s’embrouiller avec tout un tas d’éléments extérieurs insignifiants pendant son combat. Les retrouvailles familiales, les retrouvailles peu amicales, les trouvailles tout court… Tout ça n’interférait en rien dans le moment présent. Et si le pirate n’avait pu que marquer un léger temps de surprise devant la parade de Rei, il n’en avait pas pour autant perdu sa concentration. Une minute d’inattention dans un combat, c’est fatal. Et puis de toute manière, le capitaine des Gun’s n’aurait pas eu le temps d’y réfléchir bien longtemps.

    En effet, avant même que Rei ait le temps de répliquer, avant qu’Unwin ait le temps de réagir, une porte surgit. Vail n’eut pas le temps de percuter, mais la porte s’en chargea pour lui en allant percuter l’agent gouvernemental. Ou tout du moins, en essayant de le percuter. Par une magnifique reprise de volée, Rei évita la porte qui alla se fracasser contre le plafond, le faisant trembler soudainement.

    « Oh putain. »

    C’était le mot. Le bâtiment fut pris de soubresauts, comme un géant de pierre cherchant à éternuer. Et, alors qu’un groupe de marines fondait sur les évadés, tout s’écroula. Une cascade de pierre sépara ceux qui s’étaient surnommés les P8 de Vail, Rei et le nouveau venu qui savait faire prendre la porte aux importuns. Unwin eut à peine le temps d’analyser la situation. Son cerveau enregistra l’information : pierre dans ta gueule, pieds dans ta tombe, et il s’écarta brusquement du lieu de l’impact pour tomber sur sa vieille connaissance menaçante. Le pirate ne prit pas la peine de répondre à la demi-portion qu’il avait un jour menacé (et qui l’avait un jour menacé). A quoi bon ? Ils n’étaient pas là pour discuter. Et même si la rancœur était toujours là, ce n’était pas par du blabla qu’ils allaient régler ça. Dans tous les cas, on arrivait à la conclusion qu’il fallait cogner. Et cogner dur. Très dur.

    Unwin était dans une situation bien merdique. Putains de sabreurs. Ils n’apportaient jamais rien de bon au capitaine des Gun’s. La large balafre sur son abdomen en était une preuve. Mais tout cela remontait à bien des années, tout comme sa rencontre avec Rei. Il n’était plus temps de s’attarder sur ces détails. Là, y’avait quelque chose de plus important à faire : survivre par exemple. Ce serait quand même ballot de clamser là, comme ça, au milieu d’une évasion qu’il avait lui-même orchestré.

    Bref, menacé par Rei, Unwin saisit fermement son fusil entre ses larges mains et se laissa tomber en arrière. C’était une manière d’esquiver comme une autre. Une manière qui permettait aussi d’attaquer. Sans mauvais jeu de mot, on pouvait dire qu’Unwin avait le bras long (en fait, si, c’est un mauvais jeu de mot, mais bon…). Aussi, ce fut sans difficulté que, pendant l’attaque du CP, Vail étendit ses bras au maximum et fit remonter son fusil entre les jambes de son adversaire. C’était déloyal, pas coul, ça faisait mal et aucun homme ne méritait sans doute d’être frappé à cet endroit, mais à la guerre comme à la guerre ! Il fallait neutraliser le jeune homme au plus vite et dans sa situation, c’était la première idée qui était venue au pirate. Qui plus est, il comptait aussi pas mal sur le nouvel intervenant qui savait manier les portes avec une rare dextérité. Unwin ne savait pas du tout d’où sortait ce type, mais son intervention avait été plus que bienvenue.

    Après ce qu’on peut qualifier de « coup bas », le capitaine des Gun’s échoua lourdement sur le sol. Avec les mains prises, ce n’était pas la peine d’espérer faire une bonne chute. C’était même assez dangereux de se laisser tomber de la sorte et le pirate devenait une cible facile. Mais une cible qui n’était pas seule, et Unwin jouait sa survie sur ce simple fait. C’était peut-être stupide de faire confiance à un hors-la-loi inconnu, mais là, Vail n’avait pas trop le choix. Je vous l’ai dit, à la guerre comme à la guerre et advienne que pourra. De toute façon, on lui fera la peau à Rei…


Dernière édition par Unwin Vail le Lun 29 Aoû 2011 - 2:15, édité 1 fois
    • La tranquillité, c’est jamais fait pour durer, enfin, surtout ma tranquillité. Si t’as un peu suivis mon historique depuis ce passage, je pense que tu connais ma malédiction. Par contre, pour toi publique, je te la retrace… J’étais confortablement installé au comptoir, dans une petite salle enfumée, un petit whisky devant moi, c’était le pied ! Et là, une bleusaille viens me faire chier. Je me retrouve en taule… Sauf que, ce n’est pas un, ce n’est pas deux, mais bien trois chieurs qui réussissent un sacré tour de force, me broyer les valseuses !
      Je citerais une pointure dans son genre… « J’aurais su, je serais resté couché ce matin ».

      Enfin, évitons de comparer nos étrons, lui était plutôt du genre liquide et bien sombre, alors que la mienne est plus du genre bien solide, et marron clair. Il faut dire que quand tu te tapes une prof psychopathe qui possède un bus scolaire magique qui te fait faire des trucs louches, je comprends qu’à coté de ça, ma situation est plutôt du genre petite plage de sable fin et un mojito. Autant te l’avouer tout de suite, ça me faisais quand même sacrément chier.

      Imagine-toi bien, petit spectateur, au début, j’avais la classe. Un lancé de porte blindée, rien de tel pour te faire remarquer. Et c’était plutôt réussit ! J’avais magnifiquement bien jaugé la distance et la puissance nécessaire, juste de quoi lui faire stopper toutes jérémiades. Il faut dire que ça peut être sacrément utile parfois, ce qu’ils m’ont bourrés dans le crâne, à la poissonnerie. Un sourire en coin, signe d’une satisfaction assez rare ces dernières quarante-huit heures, je prends une bouffée de nicotine, la recrachant d’un air peu commode. Histoire de bien leur montrer qui c’est le patron quoi ! Je peux te dire que j’ai été sacrément surpris, quand un grondement terrible vint mettre fin à tout sentiment de plénitude –tu sais, celle du travail bien fait. Le temps que je relève le nez, l’autre marine aux cheveux verdâtre m’a fait puissamment déchanter ! Une technique bizarre, une sorte d’explosion et un bruit du tonnerre… C’est un roc, c’est un pic, que dis-je, c’est une péninsule ! j’ai l’impression que c’est la fin du monde dans la petite prison, tandis que le mur à m’adroite explose, à l’instar du plafond, qui nous tombe littéralement sur la gueule.

      Je toise le petit mec. Alors c’est toi, le roi de la « classe » ?! Laisse-moi rire ! Style le grand playboy des fonds marins, genre qui fait rêver les ménagères. Eh bien je t’annonces l’ami, la classe, c’est pas être chic dans sa manière de s’habiller ! Tu confonds tout ! Je vais te montrer ça, histoire que t’imprime bien, avec ta belle petite tronche. T’es prêt. Je vais te faire danser la gigue mon gars ! Tu vois petit, mon monde à moi, il est pas peuplé de petit poney et d'arcs-en-ciel… Mon monde à moi, il est pas peuplé de princesse qui font des cacapillons ! Chez moi, on se prend un sacré coup sur le museau, et on file droit.

      Je passe à l’offensive quand je vois le barbu entrain de tomber comme un soufflet, deux trois pas, et je suis au contact de la porte, cassant la petite vitre qui sert de judas, je m’en sers de poigné. Je me permets de vous arrêter deux secondes dans la visualisions de cette scène. Adepte de la gloire, imaginez vous, en prison, coincé entre un barbus et une sorte de tope modèle pour gamine écervelée… Pas très glamour non ? Bah moi, ça me fou les nerfs. Bref, pendant que l’autre pense pouvoir embrocher mon camarade de galère, je lui fonce dessus, un air mesquin sur le visage, ma voix railleuse le rappelant à la réalité, tu sais, la vraie, celle ou tu te prends des portes sur le minois.

      « Eh mec.. »

      Le prend pas personnellement kiki, mais le business, c’est le business.

      « Essaye de l’esquiver celle là ! »

      Un petit revers, histoire de te faire bouffer du plomb au sens premier du terme, ça te fait rêver hein ?

      L'enchainement n'est pas un franc succès, mais a le mérite d'envoyer s'étaler au sol son ennemi. Qui fait d'ailleurs valoir une fois de plus son sens des bonnes manières irréprochable en attentant directement à la virilité de Rei pendant sa chute. La technique précédemment amorcée du Rokushiki aidant, l'agent parvient cependant à éviter de pire, ses sens et sa souplesse étant rendus plus affûtés. Quand le canon de l'arme remonte dangereusement au dessus de ses genoux, le jeune homme joint à temps ses jambes pour neutraliser la vile tentative et emprisonne l'arme entre ses quadriceps. Le contact rugueux du matériaux de bois et de fer mêlée avec ses cuisses lui vaut de sentir une vive brûlure, mais rien de trop pénalisant pour la suite. Le plus grave réside dans le fait que par cette parade peu orthodoxe, le pantalon de son uniforme se trouve largement déchiré. Mécréant.

      Mais maintenant, il peut répliquer. Lui faire payer cher la mort de ces innocentes coutures. En tranchant net le fusil par exemple, ou en se ruant sur sa cible au sol, pour tirer profit de son avantage dans un combat au corps à corps. Mais. Nouveau contretemps.

      Une voix qui bientôt lui sera familière l'alerte dans son dos. C'est l'adepte des portes. Et manifestement, il lui tient personnellement grief, bien qu'aucun motif valable ne se dégage selon Rei. Ce coup-ci ce n'est pas un lancer, mais bien un coup direct avec son arme favorite qui lui est destiné.

      Là encore, Rei ne peut contenir une certaine surprise. Conséquence directe, l'étau sur l'arme de Vail se desserre, et dans sa chute, l'autre peut reprendre pleinement possession de son bien pour avoir eu la sagesse de serrer fermement la crosse. Le bloc de fonte arrive lui déjà dans son dos, menaçant de l'aplatir comme une vulgaire crêpe. Prestement, Rei se retourne.

      Tekk...

      Contact.

      ...aye.

      Pour le coup ça fait très mal. Seul le bras droit a pris pour le corps entier qui s'est dérobé en pivotant, mais tout de même. Plus grave encore, le choc l'a forcé à lâcher son wakizashi, et l'avantage pris sur l'autre pirate est quasiment réduit à néant.

      Ça devient sérieux Rei. On en est plus au point de compter les trous sur ton uniforme là. Ce mec, quelqu'un lui a bouffé son pti déj, et c'est à toi que l'hôtel refile la facture. Lui plus le cher Vail, voilà une belle brochette. En plus, regarde ton épaule, ça pisse pas le sang mais c'est tout comme. Un autre pareil et t'as l'os broyé en deux. Alors, ce coup-ci, on réplique pour de vrai.

      Une main libre après tout, ça peut être une bonne chose. Une porte aussi. Oh, toi t'as une idée, je le sens. Hmm ? Chiche.

      La main droite se referme sur la tranche de la porte. Petite pression pour essayer de faire lâcher son joujou au bourrin. Raté ce serait trop facile. Alors, quoi ? C'est celui qui tirera le plus fort qui l'aura ? Pas exactement.

      Soru.

      Voilà, maintenant, on est au niveau du plafond qu'est plus là, sauf que toi, en plus de trop parler, tu sais pas voler. Dix petits mètres plus bas, y'a les gens tu les vois ? Tant mieux, tu pars les rejoindre.

      Rei a peut-être pas un physique bodybuildé, mais il est loin d'être maigrelet non plus. Il peut imprimer une belle force sur ce morceau de ferraille lui aussi. Et si à ça tu ajoutes l'impulsion d'un Geppou opportunément utilisé, ça te donne une mini chute de météorite de plus. Avec toi, accroché à l'autre extrémité de l'engin qui va s'écraser.

      -Vole.

      Ziouff. Vladadam.

      La carcasse d'acier et son passager s'abattent avec fracas au sol, en visant Vail toujours au sol. Autant faire d'une pierre deux coups puisque le combat prend cette configuration. Et des fois qu'ils s'en sortent, on balise le secteur.

      Ran Kyaku.

      Double, placés de part et d'autre du point d'impact. Ça refroidira peut-être pas leurs ardeurs, mais ça sera ça de pris pour leur gueule.
          Pendant un instant dans le combat, Unwin s'était dit qu'il n'aurait pas aimé être à la place de Rei. Maintenant, il pensait qu'il n'aimait pas non plus être à sa propre place. Concrètement, le capitaine pirate souhaiterait même n'être à la place de personne dans ce foutu QG. Pourquoi n'était-il pas resté sagement sur le Joe à botter le cul de son équipage agité ? Quelle idée d'attaquer une base de la marine. Il y avait bien que lui pour penser à un truc pareil. Amis des missions suicides, je vous présente Unwin Vail. Mais il était tout de même un peu tard pour s'en plaindre, non ?

          Les mains serrées autour du canon de son arme encore chaude, Vail était dans une position plutôt délicate. Sa petite attaque fourbe n'avait pas eu l'effet escompté, et il était toujours à terre, en priant pour que l'autre gars lui sauve la mise. Sacré coup pour son ego, c'est moi qui vous le dit. Mais dans la situation présente, Vail n'avait pas tellement le temps de prendre la mouche. C'était agir ou mourir. Et, étrangement, Unwin avait un penchant pour la première proposition.

          Ce qui suivit la chute du capitaine pirate fut très rapide. Coup de porte, blessure, envolée sauvage, attaque improbable. Il était dans la merde. Vraiment. Une arme de distance, c'était pas le meilleur plan qui soit dans cette configuration. Vail allait devoir utiliser son fusil comme une arme de mêlée. Un espèce de katana : moins tranchant, bien plus percutant. Le combat promettait d'être épique. Entre lui qui utilisait son fusil comme une brute et l'autre prisonnier qui tapait avec une porte. Conceptuel le choix des armes. Mais tant que ça restait efficace... Le souci de la porte, c'est qu'elle pouvait faire mal à chacun des trois protagonistes. Rei en avait fait les frais - son épaule était salement amochée visiblement - et il rendait la pareille à ses adversaires. Qui a dit que les vaches ne pouvaient pas voler ?

          Le capitaine des Gun's, mains toujours serrées autour de fusil, observe bêtement la porte lui tomber sur la gueule. Ca, ça risque de faire très mal. Un sursaut de lucidité lui permet toutefois de se rouler en dehors du champ d'atterrissage de la porte et de son gardien. Au bruit que ça fait en tombant, Vail est bien content de ne pas être dessous. Mais Rei n'en a pas encore fini avec eux. Oh non. Toujours en l'air, le jeune homme effectue un mouvement de jambe qu'Unwin n'identifie pas. Comment le pourrait-il ? Par contre, la lame d'air qui lui déchire le flanc, ça, pas de souci, il visualise bien. Un peu trop. Avec un grognement, il se relève. Il prend appui sur le mur, laissant échapper un juron qui se meurt dans une toux sèche. Un peu trop de poussière dans le coin. Les marines ne font jamais de ménage ? Putain.

          Rei est toujours en l'air. Finalement, les armes de distance, c'est peut-être pas si mal. Vous connaissez le principe du tir au pigeon ? Bah imaginez que Rei est un pigeon. Un très gros pigeon. Les plumes en moins. Bref. Le fusil est armé, Unwin aussi, il est temps de faire feu. PAN ! PAN ! PAN ! PAN ! PAN ! Cinq coups de feu successifs, tirés rapidement dans toutes les directions. Réussiras-tu à fuir gamin ? Vail ne prend pas le temps de vérifier et se rapproche de son adversaire. Le laisser prendre de la distance, c'est une mauvaise idée. Son "Ran Kyaku" est plus dangereux que son arme. Mais tant qu'à faire, si le pirate pouvait le débarrasser de celle-ci, ce serait déjà ça de pris. Il est loin le temps où une simple menace suffisait à le faire se répandre en excuses.



        [Désolée du temps de réponse ^^' Si y'a un souci avec mon post ou si j'ai mal intérprêté une de vos actions, faites-moi signe =)]


        Dernière édition par Unwin Vail le Lun 29 Aoû 2011 - 2:16, édité 1 fois
          Dire qu’on venait tranquillement interroger un prisonnier pour des informations, je vois pas comment les choses avaient pu dégénérer à ce point. ‘Fin, si, j’avais ma petite idée, mais c’est façon de parler quoi. Fraîch’ment arivé en ville et déjà, les ennuis tombent, à croire qu’on les attire. Quoi que c’est vrai que là où passe les Cp, c’est que les ennuis sont pas très loin. Tant pis pour la tranquillité, en plus, j’en suis pas un fan. De temps en temps, je dis pas, mais quand ça devient quotidien, bonjour l’angoisse. Une bonne mêlée ne fait jamais de mal comme je le dis. Et des mêlées, il doit y en avoir pas mal. J’entends les fusils cracher leur poudre et leurs balles, les épées qui se rencontrent ou, à défaut, rencontrent la chair adverse, les cris d’agonie qui emplissent l’air. Ça me rappelle la bataille menée contre la base révolutionnaires y a de ça plus d’un an. La belle époque. Maintenant, c’est un peu plus fouillis. C’est pas une base qu’on défend, mais une évasion c’coup-ci. Rei est sérieux quand il nous refile son speech en deux temps. Quand il est sérieux, faut au moins que je le sois un peu aussi. Le plus dont je suis capable au moins.

          Tout le monde se disperse pour se diriger vers les foyer les plus chauds patate, mais je préfère prendre les petits groupes en grippe. Ils sont plus simples à surprendre et à coincer. Quoi que je peux aussi foncer dans le tas de la base. En voilà du choix cornélien. Faire comme ça, ou comme ça, comme ci, ou comme ci. Finalement, j’opte pour le plus simple, taper dans ce que je croise habillé en prisonnier. En voilà du plan de génie.

          Alors que mes coéquipiers du Cp se dilapide dans tous les sens et que je me retrouve comme un foutu orphelin, j’avance gentiment et tranquillement en direction du port. Si des prisonniers veulent s’échapper, c’est dans cette direction qu’ils iront sans plus tarder. Ou au moins les plus bêtes. Les plus intelligents doivent se diriger en ce moment même vers l’armurerie. Mais j’imagine que Rei a du percevoir le truc et s’engager dans cette direction, le reste de l’équipe n’étant pas dans la catégorie des flèches. Ils sont amusants, c’est sûr, mais niveau matière grise, aïe aïe aïe, y a pas grand monde là-d’sous. J’pourrais découper l’tout au scalpel toute la journée que j’y trouverai rien. Mais c’est méchant et pas très galant de ma part, surtout pour les demoiselles qui nous accompagne gaiement.

          Bref, tout le monde s’en fout des pensées d’un dégénéré, surtout quand ce sont elles qui dégénèrent. Donc je vais taper dans du méchant et ça va me faire du bien. Direction le port. Les mains dans les poches, je vois pas pourquoi je me presserai.


          - J’ai eu raison de pas me presser…

          Ouais, à part trois prisonniers que j’ai étalé en deux temps trois mouvements, il s’est rien pointé. Merde, comme quoi, j’ai pas été inspiré pour le coup. J’ai paumé une bonne trentaine de minutes à me toucher la nouille alors que ça bastonne sévère sur trop de flanc. Hm, maintenant, se concentrer. Quelle direction choisir? Est-ce que je vais suivre quelqu’un ou me prendre ma direction tranquille? J’ai un peu la flemme de choisir pour le coup, je vais pencher vers la solution logique. Si tu sors d’une prison, le premier truc dont t’as besoin pour te faire respecter, c’est d’une arme. So move on the armory. Et puis ce sera peut-être plus folklo que ce que je me tape ici. En même temps, c'est pas dur...

          Pendant que j'avance, rien n'entrave mes pas et c'est cool, j'me sens comme un personnage de manga qui marche sans trouver âme qui vive ou encore un ennemi qui veut le taper. Ouais, le charisme ultime. Le mec dont l'aura fait chier dans son froc n'importe qui. Yeah, j'me sens surpuissant vu comme ça. Au loin, la prison est en vue et les réjouissances, les vraies, vont pouvoir commencer. L'armurerie est de l'autre côté et j'vois un beau panache de fumée qui s'échappe de tout le complexe. Oh la belle grise.


          - Tirelipimpon sur le chihuahua
          Tirelipimpon avec la tête avec les bras...


          J'vous épargne le reste, c'est pas très intéressant. Et en plus, j'vois l'armurerie. Trois formes qui se distinguent pas bien. J'vous les décris pas d'loin, j'saurais pas l'faire, mais y en a un qu'est tout seul alors que les deux autres lui font face. A cette distance, je suis tenté de me mettre du côté du type seul, juste parce qu'il est seul hein. Les rapports de force, je digère mal haha. Quand on voit la chose de plus près, le type que j'veux aider d'bon coeur, ressemble vachement à Rei. Aussi grand qu'moi, un sabre, ou une épée, on s'en fout d'ces choses, les ch'veux longs. Ouais, j'l'ai vu y a pas longtemps, donc j'dirais qu'c'est lui. Va falloir que je tape les deux autres alors. Plus je me rapproche et plus je distingue des choses. Les deux ont des sales gueules de tolards, l'un avec un fusil, l'autre avec une porte. Mouais, moins banal tu meurs quoi. Moi c'que j'fais? Bah j'marche, Rei c'pas une fiotte, il sait se battre, sûr qu'il peut se les faire vu qu'il doit résister depuis un temps.

          Ah, doorman attaque et Dieu qu'il frappe dur. J'entends presque un blong. Pas qu'ça m'fasse rire, mais y a quand même un élément comique non? Ah ok... T'façon Rei a l'air solide, il choppe le type et s'envole, sûr que c'est beau. Et y a un grand final : la vautre. Mouhaha, ça doit faire mal. Et le frangin y va de sa petite note perso, un double Ran Kyaku. La fameuse vautre provoque une bonne dose de poussière dégueulasse qui doit s'infiltrer dans les poumons des méchants. C'est moche comme je parle? Ouais, c'est vrai. Tant que la poussière est pas retombée, il faut que j'agisse. Faut qu'j'fasse un truc qui pète, ou à défaut, que je casse un truc des deux glands. Je cours, rapidement, alors que je me précipite dans ce beau nuage, j'essaie de me souvenir de la position occupé par le type qui vient de tomber. C'est lui ma cible, c'est lui qui va avoir mal. Meuh oui, en voilà une idée.

          Je saute.


          - Geppou.

          Puis c'est là que ça devient drôle.

          - Tekkai.

          Les pieds en avant, je finis ma chute à l'endroit où doorman est tombé. Logiquement... Je crois... Bon allez, ouais, j'suis sûr qu'il est tombé là.

          - Mange tes dents tarbâ. Brrrrrrrra Brrrrrrra Brrrrrrrrra.

          Hrp : Carlos - Tirelipimpon
            La poussière soulevée par l'impact laisse un instant Rei dans l'attente d'un résultat. Mais rapidement la sentence tombe. Le lanceur de portes a été pris en sandwich entre le sol pierreux et son arme improvisée qui s'est retournée contre lui; quant à Vail, ces vêtements ne sont pas les seuls déchirés au niveau de son flanc suite à l'enchainement.

            Pourtant, plus d'un serait définitivement hors course après pareille débauche d'énergie venant de l'agent. Aussi ne s'y trompe t-il pas, l'affrontement sera acharné. Et dans ces cas là, l'avantage revient souvent à celui qui prend l'initiative. Rei le sait. Mais Vail aussi.

            Tandis qu'il peste contre la douleur et le gamin opiniâtre d'antan qui le met à mal aujourd'hui, son fusil aboie. Les détonations claquent, les billes de plomb fusent. Rei part en Soru successifs pour les esquiver mais ne peut analyser les trajectoires de chaque balle pour se placer hors de danger. L'un des projectiles vient le mordre juste au dessus du genou droit, traversant sa jambe de part en part. Une giclée de sang accompagne le tir, informant le pirate quelques mètres plus bas qu'il a fait mouche.

            La douleur le force à desserrer l'étau formé par ses lèvres. Le jeune homme lâche un cri rauque qui se perd dans son souffle grave et irrégulier.

            -RHaa...haa...haaa

            Mais l'orage est passé. Son crâne n'a pas explosé durant l'exercice de tir au pigeon. Et maintenant, l'arme à feu à craché tout son venin. Le vent a tourné. Il va falloir proposer une riposte à la hauteur de l'évènement. Mais un petit imprévu l'en empêche. Un de plus.

            -Mange tes dents tarbâ. Brrrrrrrra Brrrrrrra Brrrrrrrrra.

            En dépit du nouveau nuage de poussière soulevé, le jeune homme identifie aisément l'intrus. Et pour cause, une voix si familière, ça se reconnait entre mille. Tss, c'est maintenant qu'il arrive celui-là ? Soit. Son intervention a le mérite de propulser son second adversaire au loin, il ne peut pas lui tenir rigueur de son manque de ponctualité. Mais ça ne règle pas le problème Vail. Une chance que Serei ne l'ait pas attaqué, il aurait fallu l'empêcher d'intervenir pendant son explication avec sa vieille connaissance. Ce pirate-là est sa chasse gardée.

            Et puisque il a été joyeusement arrosé quelques secondes auparavant, autant employer le même procédé pour répliquer. Pour ce faire, l'arme subtilisée à la première prisonnière croisée va être d'un précieux soutien. Plus particulièrement car Vail ne le sait pas en possession de ce pistolet. Il est rangé sous sa veste d'uniforme, au niveau de sa ceinture.

            Lentement, profitant de l'arrivée à l'improviste de son jumeau qui fige quelques instants la situation, Rei rengaine son katana, de sorte à pouvoir s'approcher de l'arme à feu sans éveiller les soupçons. Puis, dans la continuité du mouvement, sa main plonge soudainement sous sa veste et empoigne l'arme. Sans la dégager de son uniforme pour la conserver à l'abri des regards, il fait feu.

            La tunique noire se perce. Deux balles volent en direction de leur cible. Au moment où celle-ci essaye tant bien que mal de leur échapper, Rei plonge, les deux mains sur le manche de son katana, prêt à porter l'estocade finale. Dans une seconde, la lame s'abattra sur le cou du forban, lui ôtant la tête et la vie du même coup.


            Il dégaine, un éclair passe devant les yeux de sa victime.

            Tu veux esquiver mais il est trop tard. Tu veux te protéger de tes bras, en vain. C'est ta défaite, Vail.

            -Échec et m...

            BOOM.


            Ouch.

            -...qu'est ce que !?

            L'attaque n'a pas été déviée. Non, c'eut été impossible. Pourtant, son visage porte la marque du dernier coup reçu. Un coup de poing en bonne et due forme qui l'a dévié de sa trajectoire et a épargné à Vail la fin qu'il lui promettait. Ce n'est pas l'amateur en portes, Serei l'a envoyé au ta... Serei ? C'est bien lui qui se tient aux côtés de son ennemi. Pourquoi ? Il a un plan. Forcément. C'est évident. Il ne peut en être autrement. Mais il vient de lui ôter sa victoire. Tant pis, rester calme, à tout prix. S'adapter.


            -C'est la journée des retrouvailles on dirait. Ton poing a gagné en force, frangin.

            Laisser le temps à Vail d'assimiler l'information. Le désorienter, le faire cogiter puis...

            -Bien, vous ne me laissez pas le choix. Laissez-moi vous montrer le tout nouveau pouvoir dont je suis le détenteur...


            Derrière lui, la nuit noire se pare d'une pluie d'étoiles filantes, les murs se teintent de paillettes. Dans un décor surréaliste, entouré d'un doux parfum de fleurs des champs, les deux spectateurs privilégiés assistent à la transformation de leur adversaire. Cinq secondes, peut-être dix, puis les nuages de rose qui l'entourent se dissipent, dévoilant sa nouvelle apparence.


            Il est LÀ !

            -Allez, venez ! Affrontez la terreur des pirates ! Rei la Licorne ! Ihihihiiii !


            Spoiler:


            Dernière édition par Yakutsuki Rei le Mar 16 Aoû 2011 - 7:52, édité 1 fois
                Ah ! Touché ! Bientôt coulé le gamin ? Vail l’espérait bien. Pourtant, malgré le succès plus ou moins relatif de son attaque, le pirate restait lucide. Il savait bien qu’il faudrait plus d’une ou deux balles pour abattre définitivement un agent du gouvernement, aussi jeune soit-il. Même si, en vrai, Unwin n’avait aucune idée qu’il avait à faire à un membre du méconnu Cipher Pol. Mais tout ça, c’est du détail. Il avait un adversaire du camp ennemi en face, celui-ci était puissant, pas besoin de plus d’information. Sa biographie et compagnie, on s’en tamponnait un peu. Pour le moment, la seule chose dont le capitaine des Gun’s était sûr, c’est qu’il avait fait mouche avec sa rafale de tir.

                Toutefois, Vail n’a pas le temps de savourer son triomphe. Déjà, un nouvel élément perturbateur intervient. Et ce de manière plutôt… fracassante. Ah ça oui, ce n’est visiblement pas Vash qui va dire le contraire ! Joli vol plané pour le prisonnier. Le pauvre homme s’envole pour atterrir avec la délicatesse d’une baleine échouée quelques mètres plus loin, hors combat. De deux contre un, on passe à… deux contre un. Mais dans l’autre sens.

                Et merde.

                Pendant un instant, la surprise de cette nouvelle arrivée fait buguer Unwin. Le nouveau venu a un look plutôt étrange avec son masque à gaz et sa voix déformée. Mais lui, au moins, il n’est pas emmerdé par la poussière. Avantage de taille vu l’agression permanente que Vail ressent au niveau de ses poumons. D’ailleurs, comme pour manifester son accord avec cela, le voilà qui tousse bruyamment.

                Putain, poussière à la con !

                Ouais, poussière à la con. Il ne croit pas si bien dire. La brusque quinte de toux ajoutée à l’arrivée inopinée du nouvel agent, Vail baisse la garde et offre une opportunité en or à Rei. Sans qu’Unwin ait le temps de le voir faire ou de réagir, le jeune homme rengaine et sort une arme à feu qu’il garde toutefois dissimulée sous sa veste. Le pirate ne le remarque pas immédiatement et ça, c’est le genre de détail qui devient rapidement fatal.

                Rah putain, le con ! D’où il le sort son flingue ?

                Oui, Unwin finit par repérer l’arme, il devine sa présence et le fait qu’elle soit pointée sur lui. Il a également conscience qu’il a peu de chance de s’en sortir, il a vu le pistolet trop tard. Pourtant, plutôt du genre inquiet pour sa survie, le capitaine pirate se jette sur le côté pour éviter de se faire canarder. Un prêté pour un rendu par rapport à son attaque précédente. Mais étrangement, sur ce coup, Vail aurait préféré se passer de la générosité du jeune homme. Faut pas déconner non plus ! Pourtant, une balle le touche, traversant un avant-bras trop lent à s’enfuir. C’était couru d’avance, il avait déjà eu de la chance d’en éviter d’autres. Un cri de douleur franchit les lèvres du pirate. Le son s’est à peine éteint que déjà, une nouvelle sensation désagréable nait dans son cou. Avec horreur, Unwin identifie le contact froid de la lame de son adversaire. Adieu monde cruel ? On dirait bien que c’est la fin. Vail ferme les yeux et attend le coup fatal. Coup qui ne vient pas. Ou du moins, pas là où on l’attendait.

                Avec violence, le poing du nouveau venu s’écrase sur le visage de Rei, le faisant reculer et offrant une chance de salut à Unwin. Ce dernier s’en saisit immédiatement et s’écarte, près à en découdre, bien décidé à ne pas se laisser avoir une nouvelle fois. Toutefois, le mouvement trop brusque le renvoie à ses blessures. Avec un grognement doublé d’une grimace, le sniper jette un œil à la large blessure sur son bras. C’est pas joli-joli… Ce n’est pas avec ça qu’il pourra se protéger de grand-chose. Mais pour le moment, Rei lui laisse un peu de répit, occupé à gentiment discuter avec l’autre type. Genre, ils veulent pas une tasse de thé et des petits gâteaux aussi ? Non, ça va ? Bon bah tant pis. Mais le court dialogue, si on peut appeler ça un dialogue, apporte une information nouvelle au pirate. Les deux hommes sont frères.

                Frangin hein ? Putain de famille…

                L’information n’est cependant pas la news la plus croustillante de la soirée. A vrai dire, les liens de parenté entre les deux types ne l’intéressent pas plus que ça. Par contre, l’annonce de Rei l’inquiète déjà beaucoup plus. Un nouveau pouvoir ? Ca sentait encore bien la merde ça. Avec appréhension, Unwin contemple le jeune homme, redoutant le pire. Et c’est avec surprise qu’il observe l’ambiance changer aussi subitement que radicalement. Plus de poussières, de cailloux, de sang et d’armes. Non, une douce aura de paillettes et de nuage rose se forme. Une odeur délicate se repend et quelques secondes plus tard, le tout se dissipe pour laisser place à… à une licorne ?!

                Putain, il est trop kawai !



                Euh… Non ! Attendez ! Il est trop kawai ? Ca va pas non ? Unwin s’ébroue mentalement et observe avec un regard hébété la licorne qui parle avec la voix de Rei. C’était quoi ce délire ? Là, pour le coup, le pirate ne comprend pas bien. C’pas humainement possible ce genre de connerie. Juste pas possible. Le cerveau de l’homme refuse d’intégrer cette réalité. Dans son esprit trop rationnel, un rouage a arrêté de fonctionner l’espace de quelques secondes. Le capitaine des Gun’s cherche une logique qui n’existe pas. Et il aurait pu chercher longtemps si un bruit ne l’avait tiré de sa réflexion.

                « Que… »
                « Capitaine ! »

                Là où le plafond avait cédé quelques instants plus tôt, un groupe d’homme apparait. Ils ont déblayés les décombres, suffisamment pour passer et venir soutenir leur nouveau capitaine. Unwin reconnait Archibald et Ivan qui viennent se ranger à ses côtés. De l’autre côté, il entend les autres prisonniers se battre contre les marines qui les poursuivaient. La bataille fait rage. Mais pas le temps de s’en occuper, ils doivent s’occuper des deux agents qui se trouvent là. Les deux P8 n’arrivent pas les mains vides. Le premier à être passé, Archibald, tend un nouveau fusil et un pistolet à Unwin. Ce dernier s’empare du pistolet d’une main, incapable de se servir de son autre bras et laisse tomber le fusil. Archibald, quant à lui, n’a aucune arme mais ses poings ensanglantés suffisent à faire comprendre qu’il n’en a pas besoin. Ivan, en revanche, tient deux larges machettes qu’il a probablement trouvé sur des corps de marines. Vail l’entend marmonner quelque chose au sujet de haches et devine que le prisonnier n’avait pas réussi à trouver son arme de prédilection. Espérons qu’il saura tout de même manier la machette.

                « Le poney est à moi ! »

                Ouais, ça va hein, poney, licorne, Unwin s’en fout, c’est du pareil au même. En tout cas, c’est lui qui vient de s’exprimer. Il a un compte à régler avec Rei, et il le réglera seul. Ou plus ou moins seul, ça dépend de comment il s’en sort. Unwin n’est pas spécialement loyal, et quand il s’agit de survie, la fierté est à mettre de côté. L’honneur et tout ça, c’pas non plus son grand délire au brave homme… En tout cas, le gros cheval fait une cible de choix pour une arme à feu. Avec précision et profitant du chaos, la pirate vise le large poitrail de l’animal et tire sans hésiter. Il profite de ce que la première balle parte pour se mettre en mouvement. Rapidement, le pirate se déplace et tire une nouvelle balle en visant les flans de la bête. Unwin tire encore plusieurs coups en tournant et s’avançant jusqu’à la licorne, toujours plus prêt, surveillant malgré tout les sabots. L’animal a beau être puissant, dans le couloir, sa mobilité est réduite et sa taille risque de l’handicaper.

                Du côté d’Archibald et Ivan, la scène n’est pas moins brutale. Le premier s’est jeté sur l’homme au masque tandis que l’autre le prend à revers avec ses deux machettes. Ils ne semblent pas disposés à lui offrir une seconde de répit. Le combat ne faisait visiblement que commencer…



              [P8 : http://onepiece-requiem.forums-actifs.net/t1396-pnj-pour-les-gun-s Vous me les tuez pas trop ? J'y tiens x)]
                La scène se fige une poignée de secondes. L'audience ne peut détourner le regard de l'équidé, subjuguée par le nouveau Rei qui lui fait face. Et ces regards admiratifs ne le laissent pas insensible. Il a beau être en plein combat, le jeune agent ne peut s'empêcher de sourire intérieurement, satisfait de ce petit mais néanmoins authentique succès de prestige. Pas qu'il eut douté un seul instant dégager un charisme et une classe sans commune mesure avec ceux de Vail, mais tout de même. Recueillir pareille réaction pour une première est la plus belle récompense qu'il pouvait espérer de cet aparté artistique.

                Malheureusement, le charme se brise bien vite. Trop vite. La faute à deux nouveaux individus qui débarquent à l'improviste, armés, prêts à en découdre; les messes basses qu'ils échangent avec son ennemi ne laissent planer aucun doute quant à leur prise de position dans cette affaire. Un contre quatre, ça se corse sérieusement...

                Mais, contre toute attente, Vail dépoussière un fond de fierté rangée depuis de trop longues années dans la liste des objets disparus en haute mer. À défaut de sens de l'honneur, Rei s'en contentera sans rechigner compte tenu la situation. Ce sera donc un duel. Scénario idyllique. Son esprit chevaleresque s'en trouve transcendé, la douleur diffuse qui le lance dans toute l'épaule droite se lénifie, peu à peu.

                Rapide état des lieux. Il reste deux cartouches dans le barillet du colt, et sa main gauche est toujours en mesure de tenir son katana. Tout reste jouable. Il s'agit maintenant de ne pas se louper et de soutenir l'assaut.

                Vail bondit, déterminé, retenant des erreurs précédentes, prêt à ouvrir le feu. Sa trajectoire imprévisible empêche Rei de l'ajuster correctement. Il ne faut pas gaspiller les dernières munitions, attendre sagement son heure. Alors, que faire à la place ? Bondir ? Trop risqué. Dans un espace étroit comme celui-ci, il représente une cible suffisamment aisée sans en plus en rajouter. Non, la seule solution c'est de laisser passer l'orage. Et il est imminent.

                Les détonations se succèdent. Vail toujours en courant, vise, précis, et touche. Une balle atteint le poitrail de Rei, qui se redresse sur ses pattes arrières pour surplomber son adversaire d'un mètre environ désormais. Mais le feu nourri ne s'estompe pas pour autant. Trois autres billes métalliques viennent le heurter. Flanc, patte arrière, cou. Comme à la parade. Mais Rei, loin de s'effondrer ne feint pas le moindre mouvement. Aucun masque de douleur ne fige ses traits. Il reste stoïque. Et pour cause.

                Les balles n'ont pas entamé son épiderme, rendu incroyablement résistant par le Tekkaï sagement lancé quand le canon du pistolet s'est braqué sur lui. Pour cette raison, il n'a pu esquisser le moindre geste, mais cela en valait la peine. Vail est tout près désormais, il peut passer à l'action.

                D'abord, inverser la tendance. Sa main droite, au prix d'une douleur intense, empoigne le pistolet et ajuste le pirate. La détonation claque. Vail s'en tire de peu sur ce coup, mais aura du bloquer sa course pour éviter le projectile. Et maintenant, le final.

                Soru.

                Une demi-seconde tout au plus, la licorne disparait aux yeux de son ennemi dans un nuage rose auquel plus personne ne prête désormais attention. L'entracte est finie, l'heure est au cliffhanger final.

                Quand il réapparait, dans le dos de Vail, Rei emprisonne son bras armé de toute l'énergie qu'il est capable de fournir dans sa poigne gauche. Puis s'envole d'un Geppou surpuissant, bloquant toujours le poignet du forban pour ne pas se retrouver dans son axe de tir.

                Sous les yeux des trois autres, le duo s'envole. Pas bien haut, le plafond est toujours là à cet endroit-ci de l'édifice. L'espace d'un instant, leurs regards se croisent. Le temps leur manque pour déceler la lueur qui les anime. Liés l'un à l'autre, ils percutent déjà le bloc de pierre de plein fouet. La caillasse vole en éclat, les deux hommes manquent de peu de perforer le roc d'un demi-mètre d'épaisseur. Une nouvelle pluie de pierre accompagne le choc. Sonné, Rei relâche son étreinte. Si bien que le pirate lui échappe. Peut-être est-il sonné lui aussi mais peu importe.

                Vail ne sait pas voler. Il va retomber et s'écraser lourdement au sol. Tant mieux. Mais avant cela, tant qu'il plane entre ciel et terre, sans prise d'aucune sorte et donc incapable d'esquiver, le coup de grâce. La dernière balle.

                Bang.

                Impossible de déterminer s'il l'a touché, le nouvel atterrissage mal maîtrisé provoque un nuage de poussière qui voile le résultat de sa tentative. Tant pis. Il ne peut prendre le risque de rester à découvert. Une balle perdue, ou pire, et c'en sera fini de lui. Un ultime Geppou et le jeune homme se réfugie à l'étage supérieur. Rester sous son apparence équestre lui coûte une trop grande débauche d'énergie, aussi l'abandonne t-il, exténué, le souffle court. L'adrénaline retombe, la douleur se réveille. Son épaule lui cause mille tourments, sa plaie jambe droite saigne abondamment. Un simple mouvement suffit à lui arracher un cri de douleur.

                Si jamais l'on vient ici, la situation deviendra plus qu'inconfortable pour lui. Sa main gauche écrase le manche de son katana, preuve d'une détermination pourtant toujours sans faille, mais les forces lui manquent. Maintenant, il ne peut qu'attendre. La gorge nouée, la vue brouillée, guettant l'épée qui viendra s'abattre sur lui ou la main tendue qui signifiera son salut.



                Spoiler:
                  Rei ne la joue pas selon mon plan, mais comment je pourrais lui en vouloir, il n’a aucune idée de celui-ci. Toi qui me lit, voilà l’idée, même si t’en à rien à foutre : trouver une occasion où aider le pirate à s’en sortir pour gagner sa confiance et embarquer à bord de son navire. Le tout c’est d’être discret ou assez brutal. La discrétion, je connais, mais j’aime pas, j’préfère le brutal. Va pour cette méthode archaïque. Donc, pendant que j’étale la lavette avec sa porte, que je prenais pour quelqu’un d’un poil puissant - ça m’apprendra à être trop naïf -, Rei s’envoie en l’air avec le tireur. Sauf que cette fois-là, c’est le capichef du Cp5 qui a en mire le sniper. La faute à pas d’chance sans aucun doute. D’ailleurs, où est-ce qu’il a bien pu trouver un flingue, il se bat qu’avec ses sabres en temps normal. Bref, pas l’temps de réfléchir, le pirate est dans la merde. Il vient de prendre gentiment sa balle dans l’avant-bras comme un gentil gamin à qui on fait sa piquouze. Il chiale pas lui, c’t’un homme. Mais il devrait chialer, une lame va lui ôter toute envie de… toute envie. Voilà ce que j’attendais. Mon corps réagit tout seul, même pas besoin de demander à mes muscles, ils sont parfaitement opérationnels. La jambe gauche décrit un arc de cercle en même temps que le bassin, direction le pirate. Le bras gauche amorce la frappe. Le coude part vers l’extérieur et le poing se serre. Comme un balancier, les jambes entrainent le buste qui entraine le bras toujours plus rapidement l’un que l’autre. Le poing finit dans une mâchoire que je connais par cœur puisque j’ai la même.

                  Rei décolle pas, mais il l’a mauvaise. Il venait de tenir le chef de tout ce merdier à la pointe de son arme et un arriviste lui retire toute sa gloire. Vrai que c’est moche dis comme ça. Comme la guerre tiens. Le tireur n’est pas du genre à remercier pour ce petit surplus de vie que j’ai bien voulu lui accorder, il s’écarte. J’peux pas lui en vouloir. Un inconnu le sauve au moment opportun sans aucun mobile en ayant prit soin de mettre au tapis un de ses potes avant de s’en prendre à celui qui lui fait des misères. Moi ça me paraît sensé. Pas vous? Tant pis, faut suivre. Ah, c’cool, Rei rentre dans mon jeu. Et voilà que je te ressort la phrase qui claque. Tout dans la classe, comme d’hab.

                  - C'est la journée des retrouvailles on dirait. Ton poing a gagné en force, frangin. Bien, vous ne me laissez pas le choix. Laissez-moi vous montrer le tout nouveau pouvoir dont je suis le détenteur...

                  Nouveau pouvoir? Mais oui bordel, il s’était cassé comme un rat pendant qu’on poireautait à LogueTown. Bon, Wash et moi on est pas resté sur place, mais quand même. Est-ce qu’on peut dire que taper des vieux c’est quelque chose de vraiment passionnant. Je suis sûr que pour certains oui… c‘est donc ça qu’il était parti chercher. Un nouveau pouvoir. Voilà, même pas l’temps de m’bercer d’illusions sur quel pouvoir ça peut bien être qu’il se métamorphose déjà. Il a jamais su ménager le suspens celui-là.

                  - Allez, venez ! Affrontez la terreur des pirates ! Rei la Licorne ! Ihihihiiii !

                  Mon visage se tord en un rictus mauvais, j’ai une folle envie de me moquer, mais, mes lèvres et mon cerveau sont pas d’accord. J’suis à moitié tétanisé. Ça m’était encore jamais arrivé dans un moment pareil. J’lâche dans un souffle :

                  - Putain, quelle classe !

                  Mais c’pas moi ça bordel !!! Reprends-toi merde, c’t’un poney. Un poney avec une corne, okay, mais un poney quand même. Eh bah, ça c’est du pouvoir. Le zoan du poney à corne, grande classe. Sauf que si j’avais eu un brin de jugeote sur le coup, je me serais rendu compte fissa qu’il s’agissait de la licorne. J’aurais sans aucun doute lancé un "Bien joué Rei". Mais là, j’sui trop concentré. Pendant que mon moi intérieur livre bataille entre dire que l’frère a la classe ou pas, deux branleurs se ramènent. Des sales sbires du tireur de foire. Saloperie de forain. Merde. Non, si j’veux bien me faire voir de ce type, je dois le considérer avec respect. La guigne. Je laisse les deux types en paix, le temps qu’ils refilent des armes à leur capitaine chéri. Mais le problème vient pas de là. Eh non. Le problème, c’est que le capitaine est un sacré con. Je lui sauve la vie. Il me remercie pas, qu’à cela ne tienne. Mais de là à envoyé tes deux gorilles venir me taper, faut être un sacré connard. Ou un pirate ouais. Mais je préfère la vulgarité.

                  Les deux types a l’air pas commode se rapprochent de moi. Pour un souci de clarté, j’appellerai Chapi le type sans armes et Chapo le nouveau Machete. Donc, Chapi s’amène en face à face, style j’te prends en one-one, mano à mano, mais j’te feinte pour que mon pote te prenne en traître. Sale bleu-bite. J’te grille avant même que ta manœuvre vienne de naître dans ton esprit inférieur. Oui, j’ai le droit de me prendre pour un demi-dieu parfois mer…credi. Tandis que Chapi se rapproche, un xylophone cogne dans ma tête. Ding ding ding ding ding ding ding ding ding ding ding. Un type commence à chanter. Ouais, la musique est entraînante. C’est sur celle là que j’vais étaler les deux daubes? Ma foi. J’ai déjà eu pire. Tout part en vrille, même moi. Mais le problème, c’est que mon corps réagit pas. Allez putain, Chapi va te mettre une méchante mandale pendant que Chapo va te cisailler la vertébrale. Sans le savoir, un mot vient de s’échapper de mes lèvres, comme pendant mes périodes de transe.


                  - Tekkaï.

                  Le poing s’écrase droit sur mes abdos chromes et la paire de couteau suisse de s’écrase sur mes lombaires. Aucune attaque n’a l’effet escompté. Intérieurement, le grand bal commence. Le son augmente petit à petit. Les glands n’en bitent pas une seule. Ils ont jamais eu affaire au gouvernement. Tant pis pour eux, tant mieux pour moi. Le premier à prendre sera le premier à m’avoir attaqué.

                  - Now !!!

                  La proximité n’est pas un problème en ce moment pour ces deux là. Ils sont à même pas un mètre de distance. Du gâteau. Tout comme ma session de sauvetage, mais en inversé, mon torse pivote dans son ensemble tandis que les deux pirates retirent leurs armes, soit par surprise, soit parce qu’il viennent d’avoir mal. Chapi, t’es tout cuit. Mon poing droit va t’arriver gentiment dans la bouche. Un ko technique en bon et dû forme. Non? J’vous l’accorde. Pas avec un poing normal, mais c’en est pas un. J’vous fais l’topo. Dans la dernière micro-seconde qui sépare ma main de sa mâchoire, je lance le tekkaï. C’est trop tard pour raidir mes muscles au point de me figer avant de lui mettre la taloche, mais pas assez pour lui éviter un problème de dents pour les jours à venir. Mes phalanges s’écrase sur son visage encore tout déboussolé. Il comprend pas ce qui vient de lui arriver. Comme tant d’autres quand la faucheuse vient sur eux. Sauf que je suis pas la faucheuse, j’suis quand même plus cool. Boarf, peut-être pas avec ceux qui essaie de me charcuter le dos comme vient de le faire son copain. Moi et ma bonne étoile. Va savoir pourquoi, le mec se réveille au moment où mon Tekkaï redevient actif. Frappe mon bon, frappe, tu te feras mal aux bras. Et tandis que ces bras fendent l’air pour s’écraser sur mon dos, la seule pensée qui me vient est la meilleure. Mise en application.

                  Le buste entame un 360 degré vers la gauche, les bras suivent le mouvement. Sauf que ce type, j’ai décidé de me le farcir avec mes pattes. La jambe gauche se lance dans un mouvement de capoeira à la con. Soit, cette jambe prépare la lancée de la suivante. Un arc de cercle un peu petit en amorce un plus grand. Tout mon corps est suspendu dans les airs. Ma jambe droite est prête pour frapper dans la tempe de Machete. Pendant ce temps, une machette me rase les poils pubiens dépassant. Je remercierait mes réflexes plus tard pour ça. Mon pied s’écrase avec force sur le crâne de mon adversaire. Pas besoin de Tekkaï pour lui, il s’en sortira avec un petit tombé-d’son-sus. Il va tomber dans les vapes pour ceux qu’ont pas saisi. Mon combat s’est achevé en moins de temps qu’il n’en faut pour dire "panier-piano" à la perfection une dizaine de fois. Comment ça s’passe du côté du frangin?

                  Lui aussi a terminé son combat, il part… Tant pis. Il a du prendre trop cher avant que j’arrive . Ça arrive. C’est sur le toit qu’il a décidé d’aller. C’est donc sur le toit que je vais aller. Deux Geppou, C’est ce qu’il me faut pour atteindre mon jumeau.


                  - T’es pas au mieux de ta forme dis moi… tu m’as compris et anticipé à la perfection en bas, bien joué. J’te laisse un temps, j’reviendrai.

                  Je sais pas s’il est trop dans l’coltar pour comprendre ou pas, mais fallait qu’ça sorte. J’retire ma veste de costard et je le borde comme une mère peut le faire avec son enfant avant qu’il aille se coucher. Mais maintenant, ma préoccupation, c’est de savoir ce que pense ce type de moi. Et quand je dis « ce type », je pense pas à Rei, mais au tireur qui vient de m’envoyer deux cons sur la tronche. Je redescends tranquillement, la poussière me conférant le bouclier « d’invisibilité » dont j’ai besoin. Je me dirige naturellement vers le type toujours pas couché après ce qu’il a vécu. Sacré endurance ou volonté.

                  - Salut chef. J’vais te demander un truc très simple… Tu voudrais pas m’engager dans ton équipage? Ouais, j’sais, c’est un peu brusque, mais j’te le dis le plus naturellement du monde. Ma seule condition, c’est que tu laisse mon jumeau tranquille….. C’est à moi de le tuer, il en a toujours été ainsi.

                  Je lui tends la main en sachant qu’il la prendra pas et qu’il la rejettera sans aucun doute, vu l’orgueil que doit se trimballer ce type…

                  - Tes deux copains, ils vont se relever. T’inquiète pas pour eux, je les ai juste mis ko pendant un petit temps. Et aussi, avant que tu d’mande, mes seules véritables compétences, c’est de botter des culs et d’avoir l’esprit vif. Alors, deal?
                      « Capitaine, on prend quoi ? »
                      « Tout ce que vous pouvez ! »

                      Trois cadavres de marins étaient étendus à terre. Les dalles se gorgeaient de sang tandis que les murs tremblaient encore du terrible assaut qui secouait la base. Pourtant, chacun sentait que la fin était proche. Ce passage par l’armurerie était l’étape finale pour eux. Une fois armés, ils regagneraient le port et la liberté. Cela se sentait dans la fébrilité des mouvements des prisonniers et dans leur empressement. Ils prenaient à peine la tête de regarder ce qu’ils volaient. Pistolets, fusils, sabres, peu importait. Une partie des prisonniers portait les corps inconscients de leurs camarades, tandis que d’autres privilégiaient les tonneaux de poudre. Quelques minutes plus tard, Unwin donna le signal du départ.

                      ***

                      « Le poney est à moi ! »

                      Le cri retentit dans le couloir. Derrière l’éboulis, comme lui faisait écho, la bataille redoubla d’intensité. Les prisonniers affrontaient les marines qui les avaient suivis, mettant visiblement en difficulté les soldats. Suffisamment pour que deux des P8 viennent porter secours à leur nouveau capitaine. Mais Unwin ne se préoccupa pas de tous ces éléments extérieurs. Il les avait noté – évidemment –, mais il avait son propre combat à achever. Il savait qu’Ivan et Archibald sauraient lui obtenir le temps nécessaire. Toutefois, rien ne se passa comme prévu.

                      L’assaut du capitaine des Gun’s avait été violent et rapide. L’efficacité, elle, n’avait pas été au rendez-vous. C’était quoi cette technique de merde qui l’empêchait de toucher son adversaire ? Ces agents du gouvernement étaient vraiment cheatés ! Ne se démontant pas, Vail avait attaqué jusqu’à ce que Rei réplique. Et niveau répartie, le gamin il faisait mal. Très mal. Unwin vécu plutôt mal son baptême de l’air. Il y avait un truc qui lui était resté en travers de la poitrine. Qu’est-ce que c’était cette sensation de malaise déjà ? Ah oui : une balle. Profitant de l’atterrissage forcé imposé à Vail, Rei lui avait tiré dessus, l’atteignant en pleine poitrine. Ou dans le ventre. Ou par là. Unwin n’arrivait même plus à sentir où il était blessé précisément tant son corps irradiait de la souffrance. Entre son flan, son bras, son torse, il ne manquait pas grand-chose pour l’achever. Mais bien heureusement, la licorne ne réapparut pas. Elle s’était envolée il ne savait où… Par contre, le frangin, c’était une autre histoire.

                      Se relevant péniblement en prenant appui sur son fusil, Unwin détailla le couloir. Ivan et Archibald étaient au tapis mais Vail avait l’impression qu’ils respiraient. De l’autre côté du couloir, les bruits de combat s’estompaient et des hommes apparurent. De la petite troupe précédente, il ne restait que les P8. La lutte avait été rude. L’homme masqué avait disparu du côté du toit et la petite bande l’attendait désormais de pied ferme, consciente qu’il s’agissait de leur dernier obstacle avant l’armurerie. Car oui, ils étaient bien décidés à y aller. Ils ne s’étaient pas donnés tout ce mal pour rien ! Pourtant, rien ne se passa comme prévu.

                      Avec surprise, Unwin entendit l’autre déballer son petit discours. Rivalité entre jumeaux, volonté de rejoindre la piraterie… Celle-là, il ne l’avait pas vu venir ! Mais dans son état, le capitaine ne pouvait pas refuser. Même s’il n’accorderait pas sa confiance facilement à ce type bizarre, la situation ne laissait pas place aux négociations. Au pire, les Gun’s foutraient cet infiltré à la flotte et pis basta. Ils n’étaient pas comme ça, eux. Unwin tendit son bras valide et serra la main de l’autre. Toutefois, avant de la relâcher, il la serra avec force et déclara :

                      « Deal. Mais à la moindre emmerde, t’iras saluer les rois des mers de notre part. »

                      Sans rien ajouter de plus, le pirate laissa tranquille le nouveau venu et commença à distribuer ses ordres : ramasser les hommes à terre (putain), récupérer les armes qui trainaient (bordel), et se rendre à l’armurerie pour un petit pillage en règle (merde).

                      ***

                      « Direction le port. On fonce, on s’arrête pas et si y’a le moindre putain de marine qui nous barre la route, on fait pas dans la finesse. Si l’un d’entre nous tombe, c’est que c’était pas son jour. »

                      Les consignes, bien qu’impitoyables, avaient le mérite d’être claires et furent appliquées à la lettre par le groupe de pirates. Comme ils l’avaient deviné, l’attaque touchait effectivement à sa fin et de nombreux corps jonchaient le sol, plus morts que vifs. Les marines auraient bien assez à faire avec les survivants, ça laisserait aux prisonniers un peu de temps pour filer.

                      Vail, soutenu par James, courrait en tête. Malgré la douleur de ses blessures, il ne bronchait pas, serrant les dents. Ses mains, autour de son pistolet fétiche retrouvé, étaient crispés à s’en faire blanchir les phalanges. Courir dans son état était sans doute une connerie à éviter, mais il n’avait pas le choix. C’était courir ou mourir. Et quitte à mourir, il préférait encore que ce soit en tentant de s’échapper.

                      La course folle dura quelques minutes. Des marines tentèrent à plusieurs reprises de les intercepter, mais le groupe, armé jusqu’aux dents, tirait ou éventrait à vue, ne cherchant pas à comprendre les intentions des soldats. Ils n’avaient pas le temps pour le détail. Finalement, le port fut en vue. Timuthé avait fait du joli boulot ! La plupart des bateaux étaient en un sale état et les deux derniers étaient là pour la retraite des prisonniers. Le capitaine des Gun’s s’y précipita avec la partie de l’équipage qui l’accompagnait. Toutefois, en chemin, il repéra son second dans un état lamentable. Il fit signe au groupe de s'arrêter et en envoya une grande partie rejoindre le bateau tandis qu'un autre récupérait TNT. Décidément, ça allait devenir une manie de le récupérer dans un sale état après chaque casse ! Mais bon, tant qu'il faisait son boulot, Unwin n'allait pas s'en plaindre. Et au pire, il le ferait seulement lorsqu'il serait à bord du Joe. La seule chose sûre pour le moment, c'est que le départ était imminent !