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Quand un prêtre choppe un gosse [PV. Roy D. Aston]

Ah ! Le désert ! Takeo adorait le désert ! Enfin...Si on excepte la chaleur, le manque d'eau, la facilité à s'y perdre ou encore les tempêtes. A vrai dire, Takeo détestait le désert. Ce que le prêtre aimait en réalité, c'était l'impact du milieu désertique sur les populations. Les conditions de vie difficiles poussaient les gens à se regrouper en des points stratégiques et à s'aider les uns les autres, quelle belle civilisation ! Ou du moins quelle belle image le religieux en avait !

Le prêtre arriva avec cette état d'esprit et cette envie de découverte au port d'Attalia sur l'île d'Hinu Town. Il avait émit l'idée de passer plusieurs jours ici même afin qu'il puisse avoir l'occasion de visiter non seulement le port, la capitale mais aussi et surtout la ville de Al-Médie et sa bibliothèque dont il avait déjà entendu parler alors même qu'il vivait sur South Blue. Néanmoins, les jeunes qui l'accompagnaient ou plutôt les jeunes qu'il accompagnait dont son neveu ne l'entendaient pas de cette oreille et refusèrent la visite touristique sous prétexte que « tonton Tak » voulait toujours passer une plombe sur chacune des îles.

Les jeunes pirates avaient décidé qu'ils s'occuperaient de remettre le bateau en état et avaient chargé le père Kitano de se rendre au marché de la ville afin d'acheter des provisions supplémentaires, ce qu'il fît avec le plus grand plaisir.

- Dis ! Tu es certain de ne pas vouloir accompagner ton oncle au marché ? Parce que tu ne sais pas ce que tu rate !

- Je te l'ai déjà dit ! Je préfère rester sur le bateau. Je n’aime pas le sable, il est grossier, agressif, irritant et s’insinue partout...

Notre protagoniste se retrouva ainsi seul au marché d'Attalia. Takeo adorait le marché ! Pas tant le brouhaha ambiant, les disputes entre commerçants, les arnaqueurs ou encore les voleurs de bas étages , non, ce qu'il aimait c'était la diversité des gens qui s'y baladaient. Le monde était beau en l'an 1617, ses cheveux n'avait pas encore commençaient à griser et il entretenait un bouc raffiné. Rien n'aurait pu venir briser sa joie de vivre.

Rien ? C'était sans compter sur les brigands qui fréquentaient le marché. Au détour d'une échoppe de babioles brillantes en tout genre, le religieux fût interloqué par un groupe d'enfants qui discutaient avec le marchand qui semblait les gronder et leur sommait de le laisser tranquille. Une main baladeuse en avait profité pour sortir du dessous de l'échoppe et s'emparer d'un collier.

C'est en voulant réitérer son exploit avec un bracelet que le poignet du voleur se fit attraper par le prêtre. Alors qu'il tira sur le bras incriminé, l'homme de foi fût surprit d'y trouver un gamin à l'autre bout. Le criminel, pas plus de 10 ans à vue d’œil, avait déjà un sourire mesquin sur le visage et un regard de dédain envers le curé.

- Je te tiens petit chenapan ! Il se penche en avant, les sourcils froncés et le visage proche de celui du gosse.  Tu n'as pas honte ? C'est très mal de voler !
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Les trois complices du chenapan en question réagirent sans un temps de retard. L'un d'eux attrapa rapidement le collier en nacre qu'Adel lui tendait et s'enfuit avec avant que le marchand ne puisse l'attraper. Ce dernier tenta tout de même de se lancer à la poursuite du voleur, mais c'était sans compter un deuxième sale gosse qui eut la bonne idée de baisser le pantalon du commerçant, lequel se retrouva soudain en caleçon. Tandis que le respectable homme d'affaire s’étalait de tout son long sur le sol du marché, un troisième délinquant donna un coup de pied fulgurant dans l'entrejambe du prêtre. Adel en profita pour le mordre, forçant le connard qui avait tout fait foirer à le lâcher.

Libéré de la prise de cet homme étrange (il portait une robe ! Qui était-ce, un genre de pervers ?!), l'enfant commença à s'enfuir, le bracelet qu'il avait volé en main. Lui et son petit groupe s'étaient fait chopper la main dans le sac, mais au moins la récolte avait été bonne : un collier stylisé en jade ainsi qu'un bracelet en nacre qui allaient leur rapporter gros. Lui et sa bande auraient de quoi manger pendant des dizaines de jours avec ce petit butin. L'adrénaline parcourait les veines de l'enfant tandis qu'il courrait à travers les rues d'Attalia, zigzaguant entre les passants. Le point de rendez-vous avait déjà été convenu, Adel retrouverait ses compagnons d'infortune un peu plus tard, quand il aurait semé ses poursuivants.

Mes poursuivants ?

Jetant un coup d’œil derrière lui, Adel découvrit horrifié le prêtre - qui n'avait pas les bijoux de famille en miettes comme il l'avait initialement pensé - en pleine forme et en train de le pourchasser. Il n'avait vraiment pas l'air content.

 - Raaaaaargh ! s'étrangla le sale gosse, les yeux écarquillés tandis qu'il accélérait de toutes ses forces.

Les bruits lourds et réguliers que provoquaient les longues enjambées du pervers amplifièrent la panique de l'enfant, qui se mit à courir comme un forcené. Il s'agitait dans tous les sens de manière totalement désordonnée, essayant par tous les moyens de grappiller quelques centimètres d'avance sur son poursuivant. Les doigts tendues et rigide, alignés vers l'avant, ils dodelinaient de la tête en tentant d'agrandir ses foulées à chacun de ses pas avec de petites impulsions des orteils. Dans son affolement, il ne réalisait pas qu'au lieu de le faire accélérer, son manège ne parvenait qu'à le faire bondir légèrement à chaque enjambée, donnant l'impression qu'il cherchait à s'envoler. Comme de juste, l'adulte déviant arriva rapidement à son niveau et parvint à l'attraper par le col.

Au détour d'une rue, alors qu'il courrait dans le vide, soulevé comme il était par la poigne ferme du prêtre, Adel se rendit compte que l'homme de foi était suivi de près par le marchand de bijoux.

 - Ah bravo mon gars, bien joué ! s'écria ce dernier. T'es un chic type ! Ce sale petit voleur va avoir ce qu'il mérite.

L'enfant commença soudainement à pâlir, ses yeux effrayés fixant le marchand de bijoux, tandis qu'il tentait par tous les moyens d'échapper à la poigne du pervers une deuxième fois.

 - Alors vermine ? l'apostropha le marchand bedonnant. Tu sais ce qu'on fait aux voleurs j'imagine. Mes avis que ça te passera l'envie de faire traîner tes sales pattes sur mes affaires !

Il ne devait vraiment pas avoir apprécié de s'être retrouvé en caleçon au milieu de la rue, un jour de marché en plus. Ce n'était pas la première fois qu'Adel se faisait attraper, mais jusqu'à maintenant il avait toujours réussi à s'en sortir sans trop de problèmes, que ce soit en jouant la carte du pauvre petit mendiant, ou en comptant sur l'intervention de ses copains de rues. Là en revanche, ça sentait vraiment mauvais.

Une larme aux coins des yeux, Adel ne pouvait rien faire tandis que le pervers en robe le maintenait par le col.


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En effet, le prêtre n'avait pas succombé à l'immense douleur qu'aurait dû lui provoquer le coup du voyou dans son entrejambe. Cela pouvait s'expliquer de deux manières : Soit le gamin avait raté son coup, soit les dizaines d'années d'abstinence avaient permis au clerc de se former une espèce de coussin protecteur naturel. Quoi qu'il en soit, il ne prit pas le temps de se poser la question et, comme il l'avait attrapé en premier, se mit à poursuivre Adel et le collier volé.

La scène n'avait pas manqué d'attiré l'attention de tous les passants se baladant dans l'allée du marché. Il faut dire que voir un religieux d'une quarantaine d'années courir après un enfant totalement paniqué avait de quoi éveiller quelques soupçons. L'étrangeté de la chose n'avait été qu'accentuée lorsque le marchand se mit à sprinter juste derrière le prêtre, dague à la main et vociférant des insultes.

Pas facile de suivre un jeune en pleine forme quand on a déjà cet âge et surtout lorsqu'on a passé les quarante premières années de sa vie enfermé dans un scriptorium. Takeo se tuait pour rattraper le garnement, ne manquant pas de s'excuser à chaque fois qu'il bousculait quelqu'un. Il fût bien aidé dans son entreprise lorsque Adel se coinça lui même dans une impasse étroite fermée par un grillage. Le voleur avait entreprit de l'escalader mais l'honnête homme l'en avait empêché en l'attrapant par le col pour le forcer à redescendre.

- Ah bravo mon gars, bien joué ! s'écria le marchand. T'es un chic type ! Ce sale petit voleur va avoir ce qu'il mérite.

Ce qu'il mérite ? De quoi voulait-il parlé, son arme blanche brandit vers le ciel ? Ah ! Bien entendu, c'était pour lui donné une bonne leçon. L’ecclésiastique n'approuvait pas vraiment la forme mais il faut avouer que la méthode était efficace. Faire croire au gamin qu'ils allaient lui couper la main, ça lui flanquerait la peur de sa vie et plus jamais il n'allait voler c'était certain ! L'homme de foi se prit donc au jeu, plutôt mauvais acteur.

- Vilain chenapan ! S'écria t-il. On va t'apprendre les bonnes manières !

Il tira donc le gosse jusqu'à une caisse à moitié brisée et abandonnée dans la ruelle. Toujours en le tenant par le col d'une main, il attrapa son poignet droit et le bloqua sur le bois en regardant le marchand, lui faisant un signe de la tête.

- Alors vermine ? l'apostropha le marchand bedonnant. Tu sais ce qu'on fait aux voleurs j'imagine. Mes avis que ça te passera l'envie de faire traîner tes sales pattes sur mes affaires !

Et il leva son arme dans les airs, le regard hargneux avant de l'abaisser brutalement sur le bras du criminel. Même s'il faisait confiance au vendeur, le prêtre avait tiré le bras en arrière pour éviter tout accident malheureux.

- Qu'est ce que tu fout le cul béni ?! Laisses moi donc le raccourcir !

L'ordonné comprit que la mascarade n'avait que trop duré et attrapa entièrement l'enfant pour le cacher derrière lui alors que le fou furieux c'était penché sur la caisse pour tenter de l'atteindre à grands coups de poignard rageur.

- C'est bon. Je pense qu'il a compris la leçon vous pouvez vous arrêter maintenant.

Qu'à cela ne tienne ! Le bougre ne l'entendait pas de cette oreille et se penchait au maximum pour atteindre Adel en grognant toute sorte de noms d'oiseaux qu'il ne convenait pas de dire devant un enfant. Sans trop réfléchir, et prit par l'adrénaline lorsque l'agresseur avait enfin compris qu'il devait pousser la caisse pour les atteindre, Takeo attrapa une planche en bois posée contre le mur et la brisa en plein sur le crâne de son assaillant qui tomba sur le coup, sonné. Il ne comptait pas s'arrêter à cela et se retourna vers le marmot pour le sermonner de nouveau.

- Tu es fier de toi ? Tu as vu ce que tu me force à faire ? Ça aurait pût être très dangereux pour nous tous ! Et tout ça parce que tu as voulu jouer au plus malin. Il approcha son visage du petit bonhomme, l'attrapant par son col pour le fixer droit dans les yeux d'un air sévère. Je ne veux plus jamais te reprendre à voler, c'est bien clair ?!
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L'est sérieux lui ?!

Le cœur encore battant d'avoir failli perdre une main, Adel retenait péniblement les larmes qui menaçaient de déborder sur son visage. Tentant de retrouver une respiration stable, son regard haineux ne quittait pas le prêtre. Il avait failli se retrouver avec un moignon, ça s'était joué à deux doigts, et ce connard grisonnant en face de lui s'amusait à lui faire la leçon ?! Vingt secondes plus tôt, il maintenait la petite main de l'enfant bien en place pour le couteau du marchand. Au final il avait empêché le gros plein de soupe de passer à l'acte, mais ça ne l’amendait pas pour autant. Quel genre de psychopathe s'amusait à faire des trucs pareils ?!

 - T'es pas mon père connard ! cria immédiatement l'enfant en enfonçant deux doigts dans les yeux du prêtre.

Ce dernier cria de douleur en portant une main à son visage tout en ayant la présence d'esprit de ne pas lâcher prise, sa poigne ferme restant bien agrippée au col du garnement. Aussi, ce dernier agrémenta le tout d'un coup de pied dans le tibia du donneur de leçons. Un chapelet de jurons s'échappa de la bouche du prêtre, presque aussi colorés que ceux du marchand évanoui. Massant ses yeux endoloris tout en serrant sa pauvre jambe, il s'éloigna légèrement de l'enfant en sautant à cloche-pied, grognant de douleur

Le gamin cependant n'était pas en reste. Il se jeta sur l'homme et le poussa de toutes ses forces au niveau de la hanche. Déséquilibré et ne tenant que sur un appui, le pervers ne put résister à la charge et s'écroula par terre. Guidé par ses bonnes habitudes, le sale gosse atteint rapidement le petit renflement dans une poche du prêtre et lui subtilisa son portefeuille.

Je suis bon quand même, se félicita Adel en reculant vivement pour éviter que sa nouvelle victime, qui s'agitait dans tous les sens, ne parvienne malencontreusement à lui rattraper une jambe. Jouer au plus malin ? Je suis bien plus malin que lui d'abord !

Riant à pleine gorge, il n'attendit pas que l'homme se relève et escalada le grillage derrière lui, qui l'avait précédemment empêché d'échapper aux deux hommes. Retombant de l'autre côté, il fouilla ostensiblement le portefeuille du prêtre, un sourire narquois sur le visage.

 - Ah ! s'écria le gamin. 10 000 berrys rien qu'ça ! Et après t'oses me faire la leçon s'pèce de sale touriste. Pas étonnant que t'aime pas les voleurs, t'as jamais eu faim de ta vie !

De l'autre côté de la barrière, le pervers psychopathe, à peu près âgé d'une quarantaine d'années à vue de nez, ne semblait pas en super forme physiquement. Il s'était relevé et s'approchait à présent du garçon en boitant un peu. Essoufflé et les yeux rougis, il intima au sale gosse de lui rendre son bien. Adel lui répondit en entamant un petit pas de danse pour le narguer, agitant son portefeuille sous le nez du prêtre, bien en vue au bout de son bras.

 - Eh ouais tin tin eh ouais ! chantait le petit voleur. C'est moi qu'a le porte-monnaie ! Et toi tin tin et toi !? Et toi bah tu l'a pas !

Gras et mou comme tout les touristes, il n'y avait aucune chance que ce type ne parvienne à escalader la grille, surtout dans son état. Du moins c'est ce qu'il croyait et il sursauta quand l'homme sauta et attrapa le sommet du grillage, provoquant un boucan de tous les diables.

 - Sa mère la pute ! jura l'enfant qui partit comme un boulet de canon dans l'autre sens.

Il ne vit pas le pervers en robe se hisser péniblement au-dessus de la barrière, et se lancer à sa poursuite une fois retombé de l'autre côté.


Dernière édition par Roy D. Aston le Dim 24 Déc - 20:24, édité 4 fois
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Tout cela commençait sérieusement à agacer Adel. Derrière lui le prêtre le poursuivait toujours. Bien qu'il soit clairement en train de fatiguer, ses longues jambes d'adultes lui permettaient de soutenir le rythme du jeune voleur et même de le rattraper. Ça ne pouvait plus durer. L'enfant avait l'estomac dans les talons et il était pressé de rejoindre ses amis. Il allait falloir le semer, mais comment ?

Jetant un coup d’œil autour de lui, il prit attention à l'endroit où il se trouvait. Reconnaissant la rue, un plan brillant germa instantanément dans son esprit. Prenant un virage serré, il bifurqua et s'engagea dans une ruelle, non sans renverser une rangée de poubelles sur le passage de son poursuivant. Le souffle court, il fit l'effort d'accélérer encore un peu, sachant qu'il arrivait bientôt au bout de ses peines. Un nouveau détour et il le vit enfin : le QG de la Marine d'Hinu Town.

Une petite muraille en pierre de trois mètres faisaient le tour de la caserne, rien que le petit voleur ne puisse escalader. La vieille construction usée offrait de nombreuses prises qu'Adel s'empressa d'utiliser. Avec un peu d'élan, il bondit et après quelques galipettes expertes, se retrouva au sommet de la muraille. Plus bas, son poursuivant arriva au pied du mur et s'appuya à deux mains dessus, reprenant son souffle.

 - Revient gamin ! s'écria-t-il une fois qu'il eut repris une respiration stable. C'est la caserne là !

 - Hé hé hé, ricana l'enfant, bonne chance pour m'attraper maintenant le touriste ! Qu'est-ce qui y'a ? T'oses pas venir me chercher ici ?

Amusé par la mine frustrée et terrifiée du pervers, le gosse hilare voulut se remettre à danser pour le narguer. Tout à son empressement, il se releva trop vite et perdit l'équilibre. Battant des bras, il fit quelques moulinets avant de basculer en arrière dans un cri, accompagné par un juron du prêtre.

 - RAUMPF !!! lâcha Adel en atterrissant lourdement sur le dos, trois mètres plus bas.

Le souffle coupé par le choc, il chercha de l'air pendant quelques secondes, ses yeux s'humidifiant sous la douleur. Il ne s'était pas blessé, de l'herbe ayant amorti sa chute, mais cela faisait tout de même un mal de chien.

 - Qu'est-ce que tu fous ? lâcha soudain une voix au loin.

De l'autre côté de la muraille, le prêtre paniqué faisait un boucan de tout les diables. Le bruit de ses jérémiades couvraient tous les sons alentours, gênant le gamin qui tentait de comprendre ce qui se passait autour de lui.

 - Attends j'ai entendu un bruit..., en répondit une autre.

Ignorant la douleur, Adel se releva prestement et s'éloigna des marines qui approchaient, en se dissimulant dans les plantations. Heureusement pour lui, il était tombé dans un véritable jardin à l'intérieur de la cour de la caserne.

 - Hé ! Je sais pas qui s'amuse à hausser le ton derrière mais il ferait mieux de se calmer ! s'écria l'un des gardes derrière lui, probablement à l'attention du pervers. Voudriez pas que la garde vienne vous chercher, si ?!

Immédiatement, le sympathisant de l'amicale des coupeurs de mains se tut et les deux marines reprirent leur chemin. Adel attendit une minute dans sa cachette, laissant passer les soldats devant lui, et s'assurant que l'homme qui le traquait était bien reparti la queue entre les jambes.

Quand il estima le bon moment venu, il jaillit des feuillages en direction de la muraille, avant d'y retourner aussi sec, n'ayant jusque-là pas remarqué un nouvel adulte qui approchait.

 - Euh..., lâcha ce dernier en s'arrêtant, ayant entraperçu le mouvement d'Adel, sans vraiment comprendre ce qui s'était passé.

Le cœur battant, le petit voleur attrapa un caillou et le jeta sur la seule surface solide à sa portée : la barrière de pierre. Le bruit attira l'attention du patrouilleur qui tourna la tête vers la muraille, laissant juste le temps au garnement de jaillir hors de son buisson. Il s'éloigna du militaire effrayant avec soulagement, et avec déception aussi considérant qu'il s'éloignait également de la sortie.

Complètement à découvert au milieu de la cour de la caserne, Adel chercha rapidement du regard une nouvelle cachette, depuis laquelle il pourrait épier les environs et choisir le bon moment pour piquer un sprint vers la muraille. En proie à la panique, il réalisa d'une part qu'il n'y avait plus de coins à l'abri des regards passé les jardins, et d'autre part qu'une nouvelle patrouille arrivait sur sa droite. Jouant le tout le tout, il se précipita vers le bâtiment de la caserne, espérant pouvoir se plaquer sur un mur et attendre que ça passe. En pleine course, il arriva soudain dans un coin à l'ombre. Relevant les yeux pour voir ce qui faisait obstacle aux rayons du soleil, il aperçut un balcon.

Bien que le bâtiment appartienne à la Marine, son architecture possédait certaines caractéristiques appartenant aux constructions locales. Le balconnet stylisé était couvert de gravures exotiques qui descendaient sur le mur et allaient jusqu'au sol, offrant de nombreux appuis et prises à l'enfant. Pressé par l'arrivée de la nouvelle patrouille, il arrêta de réfléchir et passa à l'action. En deux temps trois mouvements, il escalada le mur, passa sur le balcon avant de s'engouffrer dans la caserne, se mettant hors de vue des marines.


Dernière édition par Roy D. Aston le Dim 24 Déc - 20:31, édité 2 fois
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Il avait échappé à la raclée jusque-là, mais il n'était pas encore tiré d'affaire. Le bâtiment administratif était bondé. À chaque détour de couloirs, Adel manquait de se faire repérer par les marines travaillant dans le complexe. Grand et bruyant, ce dernier semblait perpétuellement parcouru par une horde d'hommes et de femmes à l'air pressé, vaquant à leurs occupations des liasses de documents sous les bras. C'était la première fois que le garnement observait des grandes personnes en train de travailler. Malgré sa situation il n'en manquait pas une miette.

À peine cinq minutes s'étaient déroulés depuis qu'il était entré dans la caserne et il était déjà perdu. Avançant au hasard, Adel cherchait une sortie en tâchant d'éviter une mauvaise rencontre. Le chemin qu'il prenait était dicté par son envie de ne pas être repéré, pas par son désir de sortir de l'immeuble. L'oreille tendue, il écoutait attentivement à chaque embranchement qu'il rencontrait et prenait la direction qui dégageait le moins de bruit. Son itinéraire chaotique le conduit bientôt aux portes d'un vestiaire, dans lequel il entra précipitamment pour éviter deux marines qui approchaient.

Patientant quelques secondes dans la pièce à l'odeur douteuse, il attendit que les hommes passent leur chemin. Il attendit... et attendit... avant de réaliser avec horreur que les militaires s'étaient arrêtés dans le couloir.

Qu'est-ce qu'y foutent ? s'interrogea l'enfant, une oreille collée contre la porte des vestiaires. Y vont pas rester plantés là si ?

Ils étaient en train de discuter... de choses et d'autres. Le cœur battant, Adel anticipait qu'ils ne se décident à pénétrer dans la pièce, auquel cas il n'y aurait aucun endroit où se cacher. Mais, prenant son mal en patience, il resta collé à la porte, tentant d'écouter leur conversation. Il ne parvenait pas à entendre distinctement ce qu'ils racontaient, seules des bribes lui parvenaient. Il persévéra, conscient que sa sécurité en dépendait.

Un quart d'heure plus tard, les intonations constantes des deux commères et leurs rires occasionnels commençaient sérieusement à lui taper sur le système. Bloqué dans cette petite pièce exiguë, il était comme un animal en cage, tournant dans la pièce sans savoir quoi faire.

Mais qu'est-ce qu'y peuvent bien raconter qui prend autant de temps ?! enrageait l'enfant.

Ne pas savoir le rendait fou. Il les entendait discuter depuis tout à l'heure et n'avait pas saisi à un seul moment de quoi ils parlaient. Peut-être que sans le savoir Adel s'était fait repérer ? Peut-être était-ce de lui que parlait les deux militaires ? Peut-être qu'il était recherché, qu'il avait une affiche avec son visage dessus ?

Tenaillé par le doute, il tenta le tout pour le tout. Entrouvrant la porte, très doucement pour ne pas la faire grincer, il jeta un coup d'œil au-dehors et profita de pouvoir mieux entendre leur conversation. Les deux mêmes militaires étaient toujours là, n'ayant pas bougé d'un pouce. Ils ne le remarquèrent pas, et continuèrent à discuter. Une minute passa.

Le chat de la voisine ?! Tu sais où tu peux t'le mettre le chat de la voisine ?!

Cinq minutes plus tard, Adel se cognait doucement le front contre un mur du vestiaire, les yeux fermés, perdant la boule à mesure que les deux hommes au-dehors enchaînaient une conversation inutile après l'autre.

C'est vraiment des militaires ces mecs ? s'interrogeait-il très sérieusement. À l'armée on n'a pas autre chose à foutre d'habitude ?

Rongé par l'ennui - cela faisait bien longtemps que l'idée d'être repéré lui était sorti de la tête - Adel commença à s'amuser dans le vestiaire. Crochetant quelques casiers par-ci par-là, il subtilisa quelques milliers de berrys, joua avec les affaires des soldats et se fit plaisir en enfilant un uniforme de militaire. Il passa cinq minutes à s'admirer devant un miroir, avant de finalement abandonner.

Boarf j'ai l'air débile comme ça...

Ayant épuisé tout l'amusement que l'on pouvait possiblement tirer d'un vestiaire de caserne, Adel retourna à la porte entrouverte après avoir enlevé son uniforme d'emprunt.

Et bah tiens, v'la t'y pas qu'y parlent de linge maintenant, qui m'a collé des corniauds pareils ?

C'était trop pour l'enfant impatient. Jetant une casquette de marine sur sa tête, il sortit simplement du vestiaire et passa devant les deux militaires en leur jetant un regard mauvais. Adel apprécia enfin le silence, le duo de pipelettes la fermant pour la première fois en une demi-heure.

Une mine satisfaite sur le visage, il continua son chemin sous les yeux des deux hommes interloqués et disparu dans le couloir suivant. Laissés en plan, les militaires perplexes restèrent là sans bouger, le temps d'enregistrer ce qui venait de se passer. Au bout d'un certain temps, l'un d'eux recommença à parler.

 - C'est qui ce gosse ? demanda-t-il.

 - 'sais pas..., répondit son collègue, le gamin du commandant peut-être ?

 - Il a un gamin avec une locale le commandant ? s'enquit immédiatement le militaire.

 - J'en sais rien moi...

Un nouveau silence s'installa entre les deux hommes, tandis qu'ils regardaient le chemin qu'avait pris l'enfant : une voie menant droit au bureau du commandant de la caserne.

 - Il marchait pieds nus non ? reprit le premier soldat.

 - Ben p'têt'..., fit le deuxième en haussant les épaules, n'ayant pas fais attention.

 - ...on devrait aller voir non ? proposa enfin le plus dynamique des deux.

 - Non non..., répondit l'autre, catégorique.

Reprenant leur chemin, ils s'éloignèrent de la zone et retournèrent glander sans se faire remarquer, pas pressé de retourner à leur paperasse.


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Entrevoyant un somptueux bureau dont la porte était partiellement ouverte, Adel ne perdit pas un instant et pénétra dans la pièce. Verrouillant cette dernière derrière lui, il eut ensuite tout le loisir de contempler, bouche bée, le plus remarquable étalage de richesses qui lui ait été donné de voir au cours de sa courte existence. Il y avait de somptueux tableaux aux murs, très colorés, représentant de majestueux navires bravant la tempête. Des chandeliers en or reposaient sur des meubles de belles factures, une vitrine garnie de bouteilles à la lourde teinte rouge reposait sur l'un des murs et par-dessus tout, un magnifique tapis, fruit du travail des meilleurs artisans d'Attalia trônait au milieu de la pièce, surmonté d'un immense bureau.

Ce fut ce dernier cependant qui captiva l'attention du garnement. Il courut jusqu'au meuble et grimpa prestement dessus, curieux de voir ce qui y reposerait. Il ne fut pas déçu. Un papier couvert d'inscriptions énigmatique, de schéma compliqué et d'indications confuses reposait là, bien en évidence. Adel ne comprenait pas tout ce qu'il voyait, mais ça avait l'air compliqué, intéressant et magique.

 - Une carte au trésor, souffla-t-il les yeux brillants.

Le papier semblait avoir son étui attitré. Il le roula sur lui-même et le glissa dans un compartiment cylindrique en métal qui reposait juste à côté, avant de le refermer hermétiquement avec un bouchon. Ceci fait, il sauta de la table et alla récupérer l'un des chandeliers en or. Cela devait valoir beaucoup de miches de pain.

L'une des fenêtres du bureau donnait sur le toit d'une autre section de la caserne. Son butin bien en main, Adel ouvrit la vitre et passa au travers, atterrissant sur du bitume après un petit bond de deux mètres. Ricanant comme un canard, le garnement sautilla de joie sur toute la longueur de l'édifice, ce qui le mena bientôt à l'extrémité du périmètre de la caserne, non loin de la fameuse muraille. Ni une ni deux, il vérifia rapidement la présence de soldats, avant de retrouver le plancher des vaches en glissant sur une gouttière.

Ceci fait, l'enfant courut de toutes ses forces, et prit un escalier qui le mena sur le chemin de ronde au-dessus de la barrière, sur lequel il se retrouva nez à nez avec deux soldats en patrouille. Fronçant les sourcils à la vue de ce gamin étrange, un chandelier en or dans une main, un tube mystérieux dans l'autre, et une casquette sur la tête, les marines s'apprêtèrent à l'interpeller. Le sale gosse ne leur laissa pas le temps de réfléchir

 - GNÉH !!! hurla-t-il soudainement, pointant une direction sur sa droite avec une horrible grimace.

Par réflexe, les marines suivirent le mouvement de son doigt, le quittant des yeux une fraction de seconde. Adel partit comme un boulet de canon, passant entre les jambes de l'un des marines avec une belle glissage. Il agrémenta la manœuvre d'un coup de chandelier dans les parties, brisant le précieux objet au passage. Se relevant de l'autre côté, le deuxième soldat tenta de l'attraper. Tandis que le pauvre homme à l'entrejambe meurtrie hurlait de douleurs et bondissait dans tous les sens, Adel esquiva les mains de l'autre adulte et rendit la casquette qu'il avait précédemment empruntée en la jetant au visage du marine.

Surpris par ce geste inattendu, l'homme eut un sursaut en arrière, percutant son collègue tandis qu'il tentait par réflexe de rattraper la casquette. Déjà dans une posture peu équilibrée, genoux rentrés et mains plaquées sur ses bijoux de famille, le premier militaire ne résista au poids de son binôme. Basculant en avant, il attrapa instinctivement ce dernier qui, trop occupé à vouloir repartir à la chasse du gamin, ne vit rien venir. S'entraînant mutuellement dans leur chute, les deux hommes basculèrent de la muraille et allèrent s'abîmer dans la cour de la caserne. Simultanément, Adel bondissait vers la sortie, atterrissant souplement trois mètres plus bas.

Rejoignant enfin les rues familières d'Attalia, le jeune voleur plaqua la mystérieuse carte sur son torse. Soulagé de s'en être tiré sans le moindre problème, il disparut dans les méandres de la ville en riant de joie.
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