Posté Dim 22 Jan 2017 - 16:48 par Ethan R. Levi
Tiens donc, Yamamoto, et à l’heure. D’ailleurs, il prend à peine le temps de me saluer avant d’installer des trucs dont je ne comprends pas le sens. Il m’explique brièvement ce qu’il faut faire, c’est visuellement parlant, à tel point que les consignes semblent superflues. Une poutre calée entre deux gros rochers, horizontalement, renforcée par des barbelés… Faire des tractions ? C’est d’une facilité déconcertante étant donné le temps que je passe à en faire. Mais des tractions sur une poutre où je ne peux poser les mains, c’est embêtant. À l’instar de notre dernier entraînement, il souhaite me pousser à l’utilisation du haki, cette fois-ci de manière moins subtile, puisque sans cela il me sera impossible de réaliser ces exercices. Et… Et ce chapeau ! L’enflure se moque de moi.
S’il y a un bien un exercice sur lequel je ne peux échouer, c’est bien celui-ci, les tractions c’est presque ma marque de fabrique. Je n’ai aucun mérite en vérité, mon poids plume me permet de me lever beaucoup facilement que les autres, d’autant plus que je m’entraîne depuis toujours avec des poids lestés. Foutus barbelés, vous pensez réellement que vous m’empêcherez de faire mes tractions ? Mes mains seront plus dures que vous ne le serez jamais. Ainsi, en les imaginant plus solides que n’importe quoi, mes mains se recouvrent peu à peu de cette substance noire. Je retire la veste de mon costume, déboutonne légèrement ma chemise, retrousse mes manches et pose enfin mes mains sur la surface normalement impraticable. Pour l’instant, pas la moindre douleur, tout marche comme sur des roulettes. Je surélève mes jambes, ne tenant plus qu’à la force de mes bras, puis je commence à monter en tractant mon corps, et à redescendre par la suite. Je contrôle la vitesse afin que le chapeau ne s’envol pas. Il m’emmerde assez celui-là aussi.
Une centaine de tractions plus tard.
« Bon, et bien, puis-je descendre ? » Dis-je lassé par l’exercice.
Yamamoto me fait alors signe de descendre et d’enchaîner avec le second exercice : un bout de bois de ma taille, muni de plusieurs bras tournants, renforcés de piques en acier, de quoi bien m’amuser… Maintenant face à ce joujou, le chapeau légèrement penché d’un côté me donnant un air ridicule, je reste dubitatif. Après réflexion, je crois comprendre que je dois pousser un bout pour me prendre l’autre derrière, c’est ça ? Très intelligent comme exercice. Alors je pousse un des bras tout doucement, pour esquiver facilement celui qui m’arrive derrière, avant de relever la tête vers Yamamoto, à qui j’affiche un sourire de vainqueur. Mais il n’est plus là. Où est-ce qu’il est ?
Huh ?
Il apparait derrière moi, le pied armé vers l'arrière, comme s’il se préparait à shooter sur un ballon, sauf que c’est une barre en acier à mon dos qu’il shoot. Celle-ci arrive à toute vitesse au niveau de ma nuque. Effrayé par la vitesse et potentiellement la puissance dégagée, j’appuie sur le chapeau d’une main, puis j’esquive in extremis. Malheureusement, le malheur continue sur plusieurs étages, notamment un au niveau de mes jambes qui m’oblige à dégainer ma lame, que je plante au sol pour qu’elle arrête totalement le mécanisme, et ainsi me permettre de reprendre mon souffle. Les lames continuent de tourner au-dessus de ma tête, mais tant que je reste fléchis sur mes jambes, rien à craindre. Le capitaine me signal cependant qu’il est inutile de l’accompagner sur le Nouveau Monde si je suis incapable de réussir cet exercice « pour enfant » comme il aime le dire. Ça me pique au plus profond de mon coeur.
Encore épuisé du dernier exercice, j’inspire profondément avant de concentrer le flux au niveau d’un seul bras, plus précisément le poing et l’avant-bras. C’est sans perdre un seul instant, car le temps m’est compté, que je lève le poing en direction du ciel, laissant les lames se fracasser contre mon bras. Je saute en retirant ma lame du sol, effectuant une rotation avant durant laquelle le capitaine réactive le système d’un coup de pied. Pendant la phase descendante, je dirige le flux au niveau de mon pied et de mon tibia, qui fendent en deux le premier bras de piques sur lequel je m’écrase, tandis que le second se fracasse comme les autres au contact de mon tibia plus dur que jamais. Sur les rotules, ma lame pour retenir légèrement, je tente de reprendre mon souffle et récupérer un peu d’énergie. Je crois saisir peu à peu le fonctionnement du haki. Pour un débutant comme moi, c’est un transfert d’énergie d’un point A à un point B. Impossible à l’heure actuelle de recouvrir plus d’une partie en même temps, ça me demande bien trop d’énergie et de concentration.
« Allez, suiv-. »
Un boulet de canon lambda s’enfonce violemment dans mon ventre, m’envoyant valser quelques mètres au loin, mon corps surfant sur le sol avec force. Je reste inerte. Mes vêtements sont en partis déchirés à cause du frottement. Une coulée de sang git délicatement de ma bouche. Quelle force ! J’ai presque l’impression de m’être pris un boulet de plein fouet, tiré à bout portant par un navire, alors que ce n’est seulement Yamamoto avec la seule force de ses bras. Il fait mine d’avoir oublié de m’avertir en sifflotant au-dessus de son épaule… Par réflexe, et heureusement, j’ai pris soin de maintenir le chapeau sur ma tête à l’aide d’une de mes mains. Je me relève avec difficulté, une main sur le ventre, je titube quelques instants avant d’adopter une attitude plus stable. But du jeu : détruire tous les projectiles qu’il me balancera.
Après m’avoir laissé un petit temps répit où j’ai pu légèrement récupérer, ce dernier me balance une nouvelle fois un boulet. Placé en position de boxeur, je balance un direct du droit renforcé de haki qui provoque un énorme bruit sourd au contact. La puissance du lancer me fait reculer, mais après stabilisation de mes appuis, fléchis, je pousse avec mes jambes pour me donner un peu de vitesse et insuffler une nouvelle force pour repousser celle qui me fait opposition. Le boulet commence à se craqueler, finissant par se briser en mille morceaux. Un autre boulet survient, je change mes appuis, transfère le flux de l’autre côté et balance un direct du gauche. Mon problème d’appuis cette fois-ci corrigé, ainsi que la synchronisation entre membres inférieurs et supérieurs, le boulet se brise en miette dès le début. Mais pas le temps de me réjouir. Il m’en balance cette fois-ci deux d’un coup, comme si un seul ne me suffisait pas. J’en détruis de la même manière que les autres, en prenant soin d’esquiver le deuxième, puis je le rattrape à l’aide du soru, avant de le briser à son tour.
Yamamoto m’annonce cette fois-ci qu’il va balançant tous les boulets qui lui reste, et qu’ils doivent tous être détruis, sinon c’est ici que j’échoue. Il est naturellement hors de question que je ne participe pas à cette mission. Qu’il me les balance tous, je m’en cogne. Une dizaine de boulets qui arrivent vers ma position, heureusement pas simultanément, mais presque. J’inspire profondément avant de démarrer. J’enchaine soru sur soru, transfère du flux sur transfère d’un bras à un autre, éclatant tous les boulets avec énormément de rage. Il sait comment m’enrager ce salopard. Mais malgré tout, je reste accroupi à la fin, à bout de force. C’est extrêmement épuisant de combiner le soru et l’utilisation du haki. Pensant avoir enfin fini, je vois le commandant d’élite s’amuser avec un dernier boulet, lancé sur moi avec plus de force que les précédents. J’esquisse un subtile sourire. À environ un mètre de ma tête, je dégaine avec vitesse ma lame, découpant le boulet en deux, qui fini sa course séparé et passant de part et d’autre de mon visage.
« Tu ne m’as pas imposé l’utilisation du fluide corporel. » Dis-je en sifflotant à mon tour au-dessus de mon épaule.