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Le bon, la brute, et les truands

Henry, mon brave petit Henry. Tu as été un compagnon délicieux. J'ai eu beaucoup de plaisir à jouer avec toi. Tu étais un partenaire de jeu très divertissant. C'est intéressant de voir à quel point les gens sont prêts à tout pour échapper à leurs sorts.  Cela ne l'a pas dérangé de nous livrer à des chasseurs de prime.  Et maintenant qu'il récolte ce qu'il a semé, il se défile. On aurait dit un vers de terre qui se tortille pour éviter de rentrer dans l'hameçon du pêcheur.  Vous savez, c'est ce moment funeste où l'on voit le destin arrivait vers nous comme une épée de Damoclès qui se rapproche lentement et inexorablement.  Il est resté apeuré du début à la fin du jeu. C'était génant par moment car il tremblait tellement que je n'arrivais pas à voir s'il faisait la pierre, la feuille ou le ciseau. Fort heureusement, une fois l'auriculaire et l'annuaire tranchés, il ne lui restait  que le ciseau.  Je suis resté à côté de lui tout le temps de la mutalitation. J'ai même joué un peu de musique quand il se faisait recoudre par Kira. Il a hurlé, il a pleuré, et il a même imploré. Je ne comprends pas l'utilité de demander grâce. Quand quelqu'un est parti pour vous faire du mal, la seule chose que cela procurre, c'est un sentiment de pouvoir jouissif. J'aurai pu ne pas obéir à l'ordre qui m'a été donné, mais c'était tellement amusant et perturbant que j'y ai pris beaucoup de plaisir. Quand on vient de la rue, où l'on est esclave du bon vouloir des gens, de l'aumône qu'ils nous donneront ou nous donneront pas. Maintenant, le fait que ce soit moi qui ait de l'emprise sur une personne, c'était juste jouissif !

"T'es déjà debout ?"

Je fûs tirais de mes pensées par la voix de Kira,  depuis combien de temps était elle là ? Je ne sais pas. J'étais rêveur dans mes pensées, la tête sur ma main gauche, accoudé à la rembarde, les yeux vers l'horizon.  J'étais pressé de voir la terre se dessinait à l'horizon.  Moka avait conservé un certain mystère autour de la mission. Je ne savais pas comment il voulait que l'on s'occupe de ce sabotage.  Peu m'importait, pour moi cette mission était juste un obstacle à notre voyage sur Grand Line, puis le nouveau monde.  Ma nuit a été courte à cause du fait que je me remémorait l'une des journées précédentes qui a été riche en émotion. Nous avions trouvé des membres d'équipages fournis par notre mystérieux commanditaire, nous avions sauvé les miches de Nikolas et enfin j'ai joué avec Henry. J'ai vu que le regard de Kira avait changé depuis ce jour là. Elle n'était pas encore tout à fait prête à voir tous les us et coutumes de la piraterie.  En parlant du loup, elle s'asseya sur la rembarde, face à la mer. Il y eut un léger silence qui s'installa avant qu'elle n'ajoute.

"Tu sais, pour ce qui s'est passé l'autre jour, dans le bâtiment avec les chasseurs de primes ..."

"Nous avons fait ce qu'il fallait que nous fassions, il ne faut pas que cela te reste sur la conscience."

"Tu ne comprends pas,  je ne veux plus que tu m'envoies jouer les messagères, je ne veux plus faire de la figuration. Je veux assumée mon statut de pirate ..."

"Oh, en voilà des mots qui font plaisir. Ne t'en fais pas, d'ici quelques minutes nous arriveront devant le Royaume de Luvneel. Et je pense que tu seras mise à contribution."

"Tu parles de cette île là ?"


En tournant le visage vers l'horizon je pus voir se dessinait le début d'une île.  Elle avait l'oeil notre petite tireuse d'élite. Cela me fit sourire.  Nous allions faire un petit peu de grabuge sur une île de plus. Cela fait partie de la vie de pirate, ne jamais passer inaperçu partout où l'on passe. Quand une occasion comme celle là se présente, il est dur de résister. Je fis signe à Kira d'aller chercher Moka, et je m'étirais doucement. Voyons voir quel sera le plan pour saboter l'usine. Avec un peu de chance, cela se fera de façon amusante, à base d'explosion, de feu et de sang.  En attendant, je rassemblais les hommes sur le pont principal. Cela permettra à Moka de gagner du temps, une bonne vieille oraison en publique.  Moka avait son assemblée rassemblée devant lui. A toi jeune prince, montre nous tes talents d'orateurs.
    Au large de Luvneel, 1627

    Olivia,

    Un jour, quand tu seras un peu plus grande, tu tomberas sûrement sur ce journal. Dans celui-ci, tu découvriras tout ce que ton père a vécu, dans sa quête pour retrouver ce qui te revient de droit. Je ne prétends pas être le plus fort des pirates, ni le plus malin, ni même le plus connu. Cependant, maintenant que tu es là, ma volonté s’est renforcée, et même si je ne t’ai pas encore vu de mes yeux, je suis certain que tu es le portrait craché de ta mère.
    Avant de revenir sur Manshon pour te voir, il me faut d’abord jouer au héros. Tu sais, sur ton île, plusieurs familles mafieuses font régner la terreur et ton père, dans un élan de bonté et de compassion pour les malheureux, a décidé d’en finir avec ces criminels. Manshon ainsi purgée de ces mauvaises âmes, tu pourras y grandir en sécurité, sans avoir à craindre pour ta vie. La première étape de cette croisade pour le bien se trouve au Royaume de Luvneel, lui aussi gangréné par les mafieux. Là-bas, moi et mes amis comptons réduire en cendre une usine produisant de la drogue, la même qui inonde les rues de Manshon au moment où j’écris ces mots. Une fois l’usine détruite, je viendrai pour vous protéger toi et ta mère, promis.

    Ton papa qui t’aime.


    - Encore sur ton journal de bord ? questionna Nikolas qui, assis sur la couchette de la cabine de Moka, examinait son arc avec nonchalance.

    - Oui, j’ai décidé de raconter un peu ma vie, et coucher ma geste épique par écrit, répondit Moka, sur le ton de l’ironie, en déposant sa plume dans l’encrier.

    - Hmm, te connaissant, tu enjolives sûrement la situation. Cette aventure n’a rien d’épique : elle est chiante, dénuée d’intérêt, et l’on est forcé de jouer les sbires pour cette obscure organisation…Shadow Law hein ? Qui te dit qu’ils respecteront leur part du marché ?

    - Ne dis pas ça Nikolas ! Nous allons vivre une belle aventure, avec des camarades…des plus sympathiques. Et puis, si tu avais travaillé dans le monde de la pègre assez longtemps pour t’imprégner de cet univers, tu saurais que Shadow Law n’est pas arrivée au sommet force de trahisons. Dans le milieu, il faut savoir fidéliser ses clients, et s’assurer la loyauté de ses hommes.

    - Mouais, si tu le dis.

    Soudain, l’on toqua à la porte et un marin, visiblement quelque peu alcoolisé, vint annoncer à Moka leur arrivée prochaine au port de Norland : ce port, qui portait le nom d’un héros, était connu dans tout North Blue comme place de transit pour une grande partie des marchandises échangées sur cette partie des Blues, en plus d’avoir une place de choix à la rubrique « faits divers » des journaux. Le jeune prince avait entendu divers rumeurs de marins sur ce port, allant du duel de bretteurs légendaires à l’apparition d’esprits, histoires à dormir debout qu’il était peu tenté de vérifier. Après avoir repris son journal des mains de Nikolas, Moka regagna le pont du navire où l’attendaient ses hommes, mais aussi Kazan et Kira, et tous étaient impatients d’atteindre la terre ferme.

    - Alors patron ? On fait quoi maintenant ? J’ai dit aux autres de préparer les explosifs et les plans de l’usine, l’interpella l’un des sbires de Shadow Law, un grand homme dégingandé, sec comme une trique, et que Moka identifiait comme le « cerveau » de ce joyeux groupe de larbins.

    - Tu as bien fait. Tout le monde est là ?

    - Ouep, je crois bien.

    - Alors commençons, je vais vous r&sumer la situation, venez tous autour de moi.

    Un cercle se forma autour de Moka, alors que les quais approchaient au loin, tous voulaient écouter ce qu’il avait à dire. Dans ce genre de situation, un capitaine devait déployer tous ses talents d’orateurs pour se faire entendre, et faire preuve d’assez de charisme pour convaincre…D’ailleurs, pour ce qui était de son plan, Moka avait envisagé plusieurs possibilités. L’usine Novartis était un complexe industriel très bien gardé, très peu de gens y avaient accès, et les autorités protégeaient les activités illégales des Bombanas. En étudiant les plans fournis par son commanditaire, Moka avait d’abord pensé à une attaque frontale sur la porte principale afin de faire diversion tandis que quelques artificiers s’introduiraient dans l’usine par les égouts. Cependant, n’ayant pas de plans des égouts, il avait vite oublié cette possibilité. Cette fois-ci, son expérience de contrebandier serait mise à contribution, et pas qu’un peu.

    - Messieurs, comme vous le savez notre objectif est de détruire l’usine Novartis, principal centre de production d’opiacés de la famille Bombana sur North Blue. Des questions par rapport à ça ?

    Le silence ambiant le poussa à continuer.

    - Bien. Vous pouvez cependant vous demander comment nous allons réussir à pénétrer dans cette usine défendue de toute part ? Les champs de pavots approvisionnant l’usine se trouvent à proximité de celle-ci, les hommes travaillant dans ses champs ont, pour la plupart, une autorisation spéciale leur permettant d’accéder au complexe avec leurs cargaisons de pavots. Mon idée est simple : tout d’abord, un premier groupe dirigé par Kazan sera chargé d’intercepter un convoi de pavots se dirigeant vers l’usine afin de s’emparer des uniformes et des cartes d’accréditations nécessaires à l’infiltration de l’usine. Un deuxième groupe, dirigé par moi-même, organisera une attaque sur la face la moins défendue de l’usine afin de créer une diversion pour l’équipe d’infiltration qui devra poser les explosifs aux points stratégiques indiqués sur la carte. Un petit boom, et on se barre tous. Des questions ?

    - J’en ai bien une, souffla Nikolas, qui joua des coudes pour s’avancer et se retrouver devant Moka. Je suis affilié à quelle équipe ?

    - On fera la répartition une fois arrivés sur la terre ferme. Et toi, Kazan, diriger l’équipe d’infiltration te va ? Ou dois-je demander à Nikolas de s’en charger ?

    - Non, c’est bon, je peux m’en charger Moka. Je prends Kira avec moi par contre, dit l’intéressé avec une œillade railleuse sur sa camarade.

    - Parfait, allons-nous reposer dans une taverne, de préférence pas trop loin de notre cible, puis on se retrouve ce soir pour mettre le plan en exécution. Vous pouvez disposer.

    Alors que le cercle d’hommes se disloquait, Moka s’avança vers la proue du navire et regarda le port se rapprocher. Il se sentait décidément bien confiant pour cette mission, peut-être un peu trop.
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    Dans la nuit noire, l’on préparait l’attaque d’une usine devant servir de diversion à l’équipe de Kazan. Moka, avec quelques hommes dont le grand dégingandé répondant au nom de Vasco, s’activait à installer un petit bivouac au milieu d’un bosquet qui, s’il était situé proche de l’usine, camouflait toute activité humaine par l’épaisseur de ses arbres feuillus aux troncs millénaires. Le crissement des bottes foulant un tapis de feuilles mortes, les murmures de quelques bougres appréhendant la suite des opérations, et le chant lointain des grillons : toutes les conditions étaient réunies pour permettre à Moka de réfléchir posément. Le ciel, s’il dévoilait aux yeux du monde un théâtre d’étoiles dansant sous la férule de l’astre lunaire, n’empêchait pas le jeune prince de guetter l’imposante structure de béton et de métal à l’aide d’une paire de jumelles. Fort heureusement pour lui, aucun nuage n’arpentait les cieux et, du côté de ses ennemis, un important système d’éclairages de sécurité permettait d’y voir clair dans le dispositif déployé par les Bombanas pour défendre leur source de revenus.

    - Dis-moi, Vasco, que vois-tu ? Pouvons-nous attaquer de front cette usine ? demanda Moka, d’un air qui laissait présager qu’il connaissait lui-même la réponse.

    - Un sacré système de défense boss. Les plans que l’on nous a fourni sont fidèles : il est strictement impossible de faire une brèche la dedans.

    - Bien, tu es observateur, mais je pense que le plan nous donne d’autres indications. Donne-le-moi, avec une torche, que je t’explique un peu.

    Vasco farfouilla dans sa sacoche et en sorti ledit plan, qu’il déploya devant eux, à même le sol, avant de l’éclairer de sa lampe de poche. La structure, bien qu’impressionnante par la taille, était des plus simplistes dans la forme. L’usine était constituée de deux principaux secteurs : la zone de traitement des ressources et l’aire de stockage. Selon toute vraisemblance, pour parvenir à détruire le bâtiment, il fallait s’attaquer à la première zone, qui faisait office de centre de ce complexe industriel. Y accéder n’était pas une mince affaire puisqu’il fallait passer par la seule entrée de l’usine, emprunter un long couloir à ciel ouvert entouré de chemins de rondes gardés, traverser la zone de stockage, puis réussir à ouvrir des portes qui, selon nos informateurs, étaient verrouillées par un code. L’évacuation des produits toxiques issus du traitement des opiacés se faisait par un long réseau de canalisations dont la fin rejoignait les égouts de la ville la plus proche. Initialement, Moka avait prévu de s’attaquer au réseau de canalisation au cas où il ne pourrait faire d’attaque frontale, mais une question subsistait…

    - Vasco, je pense que nous allons mettre quelques charges du côté des sorties d’égout que tu peux voir ici, non loin de là où nous nous trouvons. Le bruit de l’explosion attirera sans doute l’attention des gardiens, et c’est là que nous activeront une seconde charge, placée cette fois-ci près du mur d’enceinte par un petit commando qui l’aura placée juste avant. S’ensuivra un chaos qui sera, je l’espère, profitable à Kazan.

    - Mouais, ça peut marcher, avec une sacrée dose de chance. J’imagine que c’est moi qui irai placer la charge près de ce satané mur ?

    - Du tout, je vais m’en charger. Tu auras juste à prendre un type avec toi pour te charger des canalisations.

    - Parfait, souffla l’intéressé, avant de tendre un autre objet à Moka. On reste en liaison grâce à cet escargophone.

    - Je pars de suite, seul.

    Moka alla chercher quelques charges de C4, se défit de son lourd manteau d’officier de Totland, et s’en alla défier les rayons de lumière qui scrutaient la moindre parcelle de terre devant l’usine. De la chance et du temps, le pirate en aurait besoin.

    Au même moment, près d’une route menant à l’usine….

    - Alors Nikolas ? Cet uniforme n’est pas trop grand pour toi ?

    - Kazan, concentre-toi sur la route au lieu de dire des âneries.

    - Taisez-vous, tous les deux. Je vais établir la transmission avec Vasco, répliqua sèchement Kira qui, contrairement certains, prenait cette mission très au sérieux.

    Une sonnerie d’escargophone, l’attente interminable d’une réponse, tous retenaient leur souffle dans le convoi aux senteurs d’opiacés. Ce convoi, Kazan et les autres s’en étaient emparés alors qu’il venait juste de quitter une exploitation agricole. Dès qu’il avait quitté la route principale pour des sentiers plus secrets, cachés dans les fourrés, le groupe de Kazan avait fondu sur son objectif, tué tous leurs ennemis, et s’était emparé des uniformes et des accréditations nécessaires pour pénétrer dans l’usine. Cependant, à mesure qu’ils progressaient vers les installations de Novartis, Kira avait l’étrange sentiment que tout n’allait pas se dérouler comme prévu.

    - Oui ? Vasco à l’appareil. Que se passe-t-il ?

    - C’est Kira…on s’est emparé du convoi et on sera bientôt aux portes de l’usine. Et vous ?

    - De notre côté, tout va bien, nous avons posé plusieurs charges de diversions. Moka vient de revenir là, je te le passe.

    - Allo ? Kira ? Vous serez là dans combien de temps ?

    - Donne-nous une vingtaine de minutes, et c’est bon.

    - Parfait, je te fais confiance. Bonne chance, finit Moka, avant de raccrocher.

    Cette nuit, le noyau de ce qui allait constituer l’Equipage du Prince frapperait, et il frapperait fort.
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    Luvneel
    Quelques jours plus tôt...


    - C'est une terrible nouvelle. Chui navré d'l'apprendre.
    - Fait pas genre. Tu l'saquais pas plus qu'une immondice sur tes pompes.
    - C'vrai mais c'pas pour ça que j'désirais qu'il crève. La même famille, l'même sang. On est tous Bambana, y a rien d'plus important qu'la famille.
    - En attendant on a perdu l'usine de Zaun et ses trente briques de rentrées par mois.
    - Ils ont total'ment détruit l'usine ?
    - Je suis allé voir, y a plus que tôles et bétons. Et c'est dans c'tas qu'on a découvert l'corps de Raz'.
    - Une idée ?
    - Clotho. Un pirate à presque quatre cent briques.
    - Mais... Il zone pas à South Blue lui ?
    - Y a beaucoup de questions, peu de réponses. Peut-être qu'il veut s'exporter à North, peut-être que l'chaos actuellement en cours dans la mafia l'intéresse. Ou fait-il juste son boulot de mercenaire engagé par un d'nos ennemis. Avant de réfléchir à une contre offensive, faut déjà sécuriser tous nos acquis. Si Zaun a été attaqué, c'est sûr qu'ils ont d'autres usines en cible. Faut drastiquement augmenter la sécurité.
    - Pas d'soucis chef Anatoli. Dormez tranquille.
    - Je dors plus depuis très longtemps, rétorqua la voix blasée mais coléreuse émergeant de l'escargphone.

    [...]
    Présent...


    Torse nu comme à son habitude, les mains croisées, Hiro Tayuya surnommé parfois "Boule de Bille" -en référence au surnom du grand parrain Antoni Caesar Bambano "Boule de Billard"- avait le regard perdu dans les ténèbres qui environnaient son usine. Du haut du deuxième étage de l'édifice, il aurait eu une vue imprenable sur la campagne alentour en journée. Là, juste un épais manteau de noir illuminé à quelques points par des sources de lumières. Outre les puissants projecteurs placés sur quelques hauteurs de l'usine, il distinguait les lampadaires à huile qui éclairaient la seule roule de terre desservant l'unique porte de l'usine. Une seule porte. Un goulot d'étranglement volontaire pour limiter les sorties et contrôler plus efficacement les entrées.

    Ses prunelles gris acier s'attardèrent sur les silhouettes de ses hommes armés, en faction devant les lourds battants. Depuis qu'Anatoli Sciavonnache, N°2 de la famille l'avait escargaphoné pour le prévenir du danger imminent, la vigilance avait été de tous les instants et les effectifs multipliés. Il en avait trop bavé pour arriver à ce poste, se dit-il, pour laisser un quelque intrus tout réduire à néant. Zaun, c'est Zaun. Ici, c'est Luvneel, et qui s'y frottera, s'y piquera. Il en était convaincu.
    Des pas retentirent dans son dos. C'était Konan, son second, un drôle de zigue famélique aux airs de vautour, perpétuellement malade. Il fut secoué d'une violente quinte de toux.

    - Kof ! kof ! Ronde terminée. Kof ! Kof ! Tout est en ordre. Kof ! kof ! On attend juste la dernière cargaison d'pavot, Kof ! qui doit arriver sous peu. Après, Kof ! On fermera hermétiquement les portes, on... Kof ! Kof ! Kof ! Kof ! Kof ! Kof ! Kof ! Kof ! Kof !
    - Parfait, merci. Tu stresses un peu trop.
    - Pas vous ? Kof !  J'dis des conneries, Kof ! Kof ! C'est pas pour rien qu'on vous surnomme "Le Trappeur". Kof ! Kof ! Kof ! Kof ! Forcément, l'sang froid, ça vous connait Kof ! Kof !
    - J'ai hâte de m'farcir ceux qui ont tué Raz'. Et après ça, promotion directe, dit-il avec un sourire mauvais.

    C'était une belle nuit sans lune.
      Debout aux cotés de Vasco, Moka observait la porte de l’usine que Kazan et les autres venaient de franchir, visiblement sans accrocs. Il redonna les jumelles à son camarade et fit quelques pas, les bras derrière le dos, songeant au temps qu’il faudrait à l’équipe d’infiltration pour atteindre l’espace de stockage. Au vu des plans qu’il avait examiné peu de temps auparavant, Kazan aurait besoin d’une dizaine de minutes pour analyser son environnement tout en donnant l’illusion de décharger la cargaison d’opiacés. Le connaissant, il s’aventurerait peut-être à blaguer avec les gardes et adopter cette posture naturellement nonchalante dont lui seul avait le secret, histoire de gagner leur confiance. Kira, de son côté, pourrait peut-être user de ses charmes pour attirer certains idiots à l’écart et les éliminer le moment venu. Quinze minutes, Moka opta pour un délai de quinze minutes avant la première détonation.

      - Vasco ?

      - Oui boss ? répondit l’homme qui le suivait désormais comme son ombre en l’absence de Nikolas.

      - J’ai décidé de laisser quinze minutes à Kazan, avant que nous activions la première charge. En attendant, rassemble l’équipe d’exfiltration sensée passer par les canalisations et préparez votre matériel. Lorsque la première charge explosera, vous actionnerez ensuite la seconde, vous engouffrerez dans la brèche, puis suivrez les indications sur le plan pour arriver juste en dessous de la zone de traitement.

      - Je vois, je crois que j’ai compris la suite boss…Je vais rassembler les gars.

      Vasco prit congé du prince par une révérence un peu gauche puis accouru vers le petit cercle d’hommes qui étaient rassemblés autour d’un feu, en silence. Après cette opération, et une fois son sous-marin livré, Moka comptait bien engager ces professionnels du crime dans son équipage. Kazan, Nikolas, et Kira étaient bons, mais il fallait plus de mains pour piloter un submersible, plus de mains pour tenir des épées.

      - Après ça, à nous la mer, et l’aventure commencera enfin, souffla-t-il en s’asseyant sur le manteau qu’il avait étalé sur l’herbe, avec l’usine en vis-à-vis.

      Dans la salle de stockage, le groupe de Kazan découvre les lieux…

      - Bon, déchargez-moi les caisses par ici, et on se dépêche, je n’ai pas que ça à faire, s’écria le contremaître, sans même un salut pour les nouveaux arrivants.

      Cela faisait à peine dix minutes qu’ils étaient arrivés, et ils étaient déjà harassés de travail sous l’œil vigilant des gardiens. Même Kira n’avait pas été épargnée et était obliger de trimer comme ses homologues masculins. La pièce où ils étaient était immense, avec un haut plafond, et de nombreuses caisses étaient empilées de-ci de-là, des sacs entiers de pavots étaient stockés ici et une odeur enivrante embaumait l’air.

      - Hey ! Contremaître Hirul ! Kof ! Kof ! J’ai un message de « Boule de Bille »…Kof ! Kof ! Il veut savoir comment ça se passe ici, s’exclama un homme, sec comme un trique, à la mine maladive, qui venait tout juste de débarquer dans la pièce.

      - Oh ! Konan le lèche botte nous fait l’honneur de sa présence les gars ! ricana Hirul, en approchant son imposante carrure du maigrelet sous les rires de l’assistance.

      - Ferme-la Hirul. Kof ! Kof ! Ces gens-là, qui déchargent la cargaison…Kof ! Kof ! Je ne les ai jamais vu avant.

      - Ils ont les accréditations nécessaires, nous avons tout vérifié. Retourne dire au patron qu’on assure bien au niveau de la sécurité, et que…

      BOOM

      Les murs tremblèrent sous la secousse d’une explosion, et la majorité des gardes restèrent figé un moment, stupéfiés, et seul Hirul eut le bon sens de se reprendre. Il jeta un regard mauvais en direction Kazan qui sut qu’il était temps d’agir.

      - Toi, approche.

      - Oui, Monsieur ? répondit Kazan, avec sa désinvolture habituelle, les mains derrière le dos.

      - Konan a raison, on ne t’a jamais vu ici, de même que les autres. Et comme par hasard, voilà qu’on se fait attaquer. Des explications ?

      BOOM

      Une seconde explosion fit chanceler le contremaître et Kazan en profita pour tirer ses dagues, cachées initialement dans ses manches, les enfonçant toutes deux dans la gorge de l’homme qui s’écroula dans une gerbe de sang. Kira, Nikolas et les autres s’attaquèrent alors immédiatement aux gardiens qui, pris de cours, offrirent une piteuse résistance. Seul le pauvre Konan fut épargné, lui qui était maintenant à genoux, tout tremblant.

      - Toi, tu t’appelles Konan n’est-ce pas ? demanda Nikolas, alors qu’il retirait un couteau de l’abdomen d’une victime.

      - Oui…pourquoi ? Ne me faites pas de mal…Kof ! Kof !

      - On te fera rien, si tu nous guides jusqu’à la salle de traitement. Les gardes sont état d’alerte là, et il nous faut trouver un moyen d’y accéder rapidement. Tu m’as compris ?

      - Je…je vais essayer, répondit-il, en essayant tant bien que mal de se relever malgré ses tremblements.

      A l’extérieur, à l’endroit où la deuxième charge a explosé…

      Moka contemplait l’œuvre des explosifs fournis par Shadow Law…de la qualité, à n’en pas douter. Le trou béant d’où s’écoulait de l’eau putride était assez grand pour faire passer deux hommes de front, et le jeune pirate pensa donc que ce réseau de canalisations était configuré comme un égout, ce qui faciliterait grandement l’opération. Cependant, si cet espace d’évacuation permettait à des hommes de circuler, Moka songea que les patrouilles devaient, de temps à autre, s’aventurer ici. Ecartant d’un coup de pied un morceau de grillage, il entra le premier, agitant la main pour évacuer les miasmes

      - Vasco, tu passes devant avec moi. Les autres suivez-nous sans faire de bruits, armes en main.

      La résistance des Bombana serait farouche, et Moka espérait que ses camarades de l’équipe d’infiltration mesuraient l’ampleur du danger. Le sabre tiré, il avançait en tête de ses hommes, accompagné de Vasco qui tenait une lampe torche, scrutant le moindre espace obscur.
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      Du côté de Kazan :

      Konan semble tout à fait coopératif, tous se déroule bien, voire trop bien même… .

      - Passons par ce couloir, il nous mène directement KOF KOF à la salle de traitement !

      Cette coopération douteuse est la seule chose qui aurait pu alerter Kazan et les autres mais c’est déjà joué à l’avance, Konan sourit machiavéliquement, étant le premier de la file, personne ne le voit sourire, lorsqu’il sait que les personnes risquent de le voir il reprend sa comédie qui joue à la perfection.

      Plus vous vous rapprochez de votre objectif et plus vous semblez être épuisés, rien d’inquiétant en soi, vous courez déjà depuis une dizaine de minutes, certains membres commencent à tousser, les groupes commence à avoir chaud, cette chaleur n’est pas normale, de la fièvre ? Oui, c’est ça. Vous suez à grosses gouttes, vos visions se floutent un peu pour certains. Lorsque vous cherchez Konan des yeux, il a disparu ! Du moins… vous croyez ça mais il est plus près de vous. Vous entendez un ricanement maladif lointain.

      - Nyarknyark KOF… KOF… nyarknyarknyark. Vous êtes KOF… malades ?! Je vais vous guérir… votre remède ? KOF.. KOF.. KOF ! LA MORT !!!!

      Soudain une flèche vient se planté dans un de vos compagnons, rien à faire… la boîte crânienne est décorée d’un trou de chaque côté. Vous n’avez que deux possibilités, fuir et vivre ou combattre et sans doute mourir… ou peut-être un dernier choix s’offre à vous, fuir vers votre objectif et si vous êtes toujours en vie la maladie vous aura peut-être.



      Du côté de Moka :

      Il faut dire que dans les canalisations, clairement, ça pue ! Mais bizarrement, aucune patrouille en vue, des fois vous faîtes haltes pour essayer d’écouter les pas d’un éventuel groupe de mafiosos mais rien à faire, ils sont trop occupés ailleurs.

      Alors que vous continuez paisiblement votre infiltration, alors que vous marchez, sans encombre, vous entendez derrière-vous quelques sons qui s’apparentent aux premiers soucis que vous allez rencontrer. Un gars laisse échapper un dernier petit cri étrange avant de s’effondrer dans l’eau dégueulasse qui compose les égouts avant d'être pendu par les pieds jusqu’au plafond des canalisations.

      Lorsque vous regardez de plus près avec vos lampes, vous retrouvez ce bon vieux John avec une belle hache de bûcherons plantée en plein milieu du front.

      Avec un peu de réflexion, vous comprenez vite que ce n’est pas habituel de voir ça, restant un mystère pour vous le pourquoi et le comment c’est arrivé, vous décidez de doubler de vigilance et ce qui est normal.

      En avançant peu à peu vous vous apercevez vite que c’était une erreur d’emprunter ces égouts comme accès d’entrée, car la première raison c’est que ce n’est pas très hygiénique et que l’odeur est nauséabonde mais aussi, la seconde, vous vous rendez compte que c’est piégé ! Vos amis tombent à un à un, certains décapités, d’autres découpés en deux, des bras volent, des doigts se perdent et j’en passe ! Il est peut-être encore temps de rebrousser chemin à moins que vous ne souhaitiez continuer à vos risques et périls. Moka et Vasco vous vous en sortez indemne ou du moins presque, si vous êtes mariés ou que vous avez une petite amie, il est clair que vous êtes cocu, quelques camarades à vous sont très tendus mais arrivent à vous suivre, hélas pour vous et eux, le chemin n’est pas encore finit ! Il reste une vingtaine de mètres avant d’arriver à votre objectif. En tout cas, l’ambiance est complétement plus glauque et tendue que tout à l’heure !




      Spoiler:
        Un cauchemar, cette opération avait à peine commencé que les imprévus s’enchaînaient, et il ne s’agissait pas de menus contretemps ! Depuis leur entrée dans les souterrains puants de l’usine, Moka et son groupe avaient essuyé de lourdes pertes. Au moindre tournant, ils se faisaient attaquer depuis les ombres par des hommes dont les lames déchiraient chair et membres dans une sinistre symphonie d’acier. Dans l’urgence, Moka avait décidé de laisser à Vasco le rôle de guider les survivants, en tête de cortège, vers l’endroit où ils devaient poser les dernières charges explosives essentielles à l’exfiltration du groupe de Kazan.

        - Boss ! On est face à un cul de sac qui ne figure pas sur la carte ! s’écria au loin Vasco, tandis que la colonne d’hommes ralentissait.

        Moka, exaspéré, agrippa l’un de ses compagnons par l’épaule et, le secouant vivement, l’invita à ouvrir l’œil tandis qu’il irait vérifier la situation avec Vasco. Tandis qu’il s’avançait, il voyait les visages de ses camarades, les uns après les autres, et il y lisait la peur, l’appréhension, mais aussi du courage chez certains, une détermination farouche qui lui donnait du baume au cœur. La lueur des lampes faisaient danser les silhouettes des infiltrés, et Moka fit bientôt face à un imposant mur de brique bloquant ce qui aurait pu être l’accès le plus rapide à la zone de traitement.

        - Ce mur boss…il est récent, regardez un peu la différence par rapport au reste du tunnel. Ces enfoirés ont prévu le coup, ils étaient bien informés, soupira Vasco, en touchant la barrière de pierre comme s’il recherchait quelque accès secret.

        - File la carte, il doit exister une autre issue, dit Moka en arrachant la carte des mains de Vasco qui s’empressa d’éclairer celle-ci de sa lampe.

        Une solution, il y en avait bien une, mais elle était risquée puisqu’il fallait rebrousser chemin pour retrouver une intersection qui permettrait d’accéder à la zone de traitement. L’entreprise serait longue et, le jeune pince le savait, peu des personnes présentes ici arriveraient à destination.

        - Messieurs, je sais que…depuis que nous sommes entrés dans ce trou à rat, nous avons perdu un grand nombre de camarades. Cette fois-ci, face au mur qui nous bloque dans l’accomplissement de notre mission, je vous propose une autre stratégie : contre-attaquer ! s’époumona Moka en dégainant son sabre.

        - On vous suit boss, passez devant, ricana Vasco en se plaçant juste derrière Moka.

        Une lampe à huile dans la main gauche, Moka éclairait la voie, talonné par les autres, et le clapotis de l’eau croupie sous la foulée des bottes était le seul son perceptible. Au loin, il semblait qu’un nouveau mur leur barrait la route, un mur qui n’avait rien à faire là, un mur humain.

        - Vous voilà donc ! Les rats ont décidé de sortir de leur cachette, dit sèchement Moka, sans stopper sa marche, alors que ses vis-à-vis se dessinaient peu à peu à la lumière de sa lampe.

        - Crève, ordure, répliqua l’un des hommes qui faisaient face au prince, avant de prendre sa lourde hache de guerre à deux mains.

        En tête de leurs groupes respectifs, les deux hommes se chargèrent mutuellement en poussant des rugissements guerriers qui résonnèrent dans la galerie. Le cœur de Moka palpitait et, lorsqu’il se rendit compte qu’il tenait toujours la lampe à huile dans la main gauche, il la balança au visage de l’homme qui s’apprêtait à abattre sa hache sur lui. Immédiatement, celui-ci tomba à genoux, les deux mains plaquées au visage, qui commençait à brûler, en poussant un rugissement terrible. Sans s’attarder plus longtemps sur lui, Moka esquiva un premier porté à sa gauche, para un second porté à son flanc droit, puis riposta d’une botte assassine. La mêlée était furieuse, mais les hommes de Shadow Law prouvèrent à Moka qu’ils n’avaient pas volé pas leur réputation de durs à cuir…

        - Putain boss, cet enfoiré m’a entaillé le bras, grogna Vasco en se pansant, le cul posé sur un cadavre.

        - Au moins, il ne t’embêtera plus.

        - On reste ici un moment ? L’odeur ne me dérange pas…Et les gars ont aussi besoin de souffler un peu.

        - Non, je vous laisse 5 minutes, pas plus. Kazan et les autres pourraient être en danger, répondit Moka en s’asseyant à son tour sur le sol humide du tunnel, songeur.

        En ce moment, du côté du groupe de Kazan…

        Ce salaud de Konan ! Il les avait conduits dans un piège, et comme des idiots, ils l’avaient suivi sans se poser de questions. Le miasme était si épais qu’il était impossible de voir d’où provenaient les coups de feu qui menaçaient de prendre leurs vies à chaque instant. Kira, dans la panique, avait réussi à prendre Nikolas et Kazan par la main, et à les emmener jusqu’à une remise dérobée à l’angle d’un mur. Enfermés là-dedans, ils entendaient les cris de leurs compagnons qui se faisaient achever par les Bambanas….un carnage.

        - Bordel de merde…On ne peut pas mettre le nez dehors sous peine d’étouffer ou de nous faire tirer dessus, mais on ne peut pas rester ici éternellement, dit Nikolas, qui s’était affalé contre un mur, complétement essoufflé.

        - Quelqu’un a les explosifs ? questionna Kira qui faisait des allers-retours nerveux dans la petite salle.

        - Oui, j’ai eu le temps de prendre avec moi quelques charges. Ça suffira ? répondit Kazan en jetant deux lourds sacs au sol.


        - Je ne sais pas…

        Il fallait trouver une issue, un moyen d’accéder à la salle de traitement sans franchir le pas de la porte…une entreprise quasiment impossible en somme. Autour d’eux, seulement quelques caisses, une petite lampe dont la lumière crépitait et…un conduit d’aération ?

        - Nikolas, Kazan, je crois que j’ai trouvé un moyen d’accéder à la salle de traitement, dit-elle en pointant du doigt la bouche d’aération qui était bloquée par une petite plaque grillagée.

        - Je ne pourrais jamais rentrer là-dedans, souffla Kazan en s’approchant, tout en examinant ce qui était la seule issue de secours.

        - Mais si, fais-moi la courte échelle, que je vois si je peux décrocher cette plaque avec mon couteau.

        A contrecœur, Kazan s’exécuta, tandis que Nikolas vérifiait l’équipement qu’il leur restait.
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        Hiro affichait un sourire machiavélique.

        - Ils sont là… .

        Il se dépêcha d’envoyer des hommes sur place.

        - Que cinquante hommes aillent dans les égouts !

        Il fit tournoyer son doigt en l’air, ce signe donnait l’ordre aux hommes de se rassembler. Une grimace déforme son visage.

        - On ne laissera pas l’usine tomber ! Soyez tous aux aguets ! Appelez-moi Konan, qu’il vienne rejoindre les rangs !

        Plusieurs centaines d’hommes se mirent à leurs postes, tous autant qu’ils soient. Hiro se tenait fièrement, les bras croisés, prenant une grande inspiration.

        - Des intrus sont dans les canalisations et cela est déjà inacceptable ! Bande d’incapables ! Nous devons défendre l’usine coûte que coûte ! Tout déserteur sera immédiatement fusiller ! Vous devez consacrer votre vie à la famille !

        Hiro savait que sa promotion était en jeu tout comme sa vie, si l’usine venait à être perdu à cause du moindre moment d’égarement de sa part non seulement sa promotion viendrait à s’envoler mais sa vie aussi.

        Côté de Kazan :

        Konan était seul, il attendait le moindre mouvement pour tirer une autre flèche, caché dans l’ombre, rien ne pouvait le faire repérer sauf sa maudite toux.

        Il restait à l’affut. Il entendit l’alarme retentir dans toute l’usine. Il se doutait bien qu’Hiro n’avait pas perdu de temps, seulement après quelques secondes il se douta qu’il y avait d’autres intrus pour que de telles mesures soient prises. Plusieurs bruits de pas résonnaient de toutes parts. Un sourire fendit son visage.

        - Vous allez bientôt être débusqués les amis… vous allez… tous mourir ! J’vous ai KOF KOF à l’œil !

        Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que les mafieux rappliquent, Konan se mit à les diriger, bien sûr le messager arriva entre temps. Informé qu’Hiro avait besoin de lui, il grommela et donna la position de Kazan et de son groupe aux soldats sur place.

        - Tuez-les ! Je m’en vais rejoindre Hiro ! N’oubliez pas ! Vos vies sont en jeux si vous échouez !
          Enfin arrivés. Vasco et les autres s’affairaient déjà à placer les charges sur le plafond donnant sur la salle de traitement tandis que Moka, lanterne à la main, restait à l’affut, posté à l’entrée du corridor aux relents de pavot. Tout n’était que silence, et même Vasco, d’ordinaire si bavard, soufflait ses instructions en chuchotant, en scrutant les moindres coins et recoins de l’endroit où ils étaient. Les murs étaient épais, et Moka ne pouvait entendre ce qui se passait au-dessus, même s’il espérait de tout son cœur que Kazan et les autres soient parvenus au lieu-cible en un seul morceau. Presque imperceptible, des vibrations dans l’eau attirèrent l’attention de Moka : un faible remous qui indiquait que l’on se dirigeait vers leur position…en nombre.

          - Hey…patron ? Les charges sont placées, on fait quoi maintenant ? demanda Vasco, la main plaquée sur le pommeau de son épée.

          - On risque de se faire attaquer par des renforts envoyés depuis l’usine. Il vaudrait mieux commencer par éteindre toutes les lampes, s’écarter de la zone d’effet des explosifs, et attendre.

          - Eteindre toutes les lampes ? Mais on y verra que dalle…

          - Laisse juste une lampe en dessous du plafond où nous avons placé les charges, bien en évidence au milieu du corridor, vite.

          Vasco s’exécuta le plus vite et revint aux côtés de Moka, le corps raidi par la tension, le visage peu assuré. Derrière eux, le peu d’hommes qu’il restait à Moka se préparait à bondir sur l’ennemi qui approchait, sabres et pistolets dans les mains. Cependant, à mesure que le clapotement de l’eau se faisait plus intense au fond du noir tunnel, à mesure que les voix se rapprochaient d’eux, Moka comptait qu’il y avait bien plus d’hommes de l’autre côté que du sien…et il espérait de tout son cœur que son plan aller marcher.

          - Hey ! Les gars ! Une lumière ! s’écria l’une des voix au fond du tunnel.

          - Avancez, et restez sur vos gardes, ils peuvent surgir de l’ombre à tout moment, clama une autre voix, plus autoritaire, celle du leader du groupe probablement.

          Une première silhouette se détacha des ténèbres et se révéla être un grand homme, tout de noir vêtu, armé de deux sabres rangés dans des fourreaux attachés dans son dos par de solides lanières de cuir. Les yeux scrutateurs, il regarda dans la direction de Moka avant de reporter son attention sur la lampe. Bientôt, un, deux, puis des dizaines d’autres silhouettes se dévoilèrent derrière l’homme, des brutes armées jusqu’aux dents, des gens contre qui Moka et ses camarades n’auraient aucune chance s’ils les découvraient.

          - Chef…j’ai peur putain, chuchota Vasco, qui tenait fermement le détonateur en tremblant.

          - Tais-toi et file moi ça, demanda Moka en serrant les dents, les doigts refermés sur le détonateur.

          Vasco céda sous la pression et lâcha le terrible instrument. Le doigt sur le bouton, et un sourire aux lèvres, Moka attendait. Il siffla, tous les regards se tournèrent vers lui, et il appuya…

          Dans la salle de traitement…

          Les conduits d’aération qu’ils avaient emprunté les avaient bien menés jusqu’à la salle de traitement : une immense pièce au haut plafond, avec de nombreux silos, des chaines de productions, et diverses machines aux senteurs d’opiacés. Nikolas, prévoyant, avait refermé les lourdes portes de métal de l’intérieur, en détruisant le panneau de contrôle de celles-ci. Kazan, accompagné de Kira, arpentait la salle en posant les charges aux endroits indiqués sur le plan.

          - Ouvrez cette porte ! Kof kof ! Ou je la fais sauter ! hurlait Konan en tapotant du poing contre la paroi de métal.

          - Et bien ! Figure toi que nous allons nous aussi faire sauter quelques trucs ici, répartit Nikolas en ricanant, ses yeux morts posés à l’exact endroit où devait se trouver son vis-à-vis de l’autre côté de la porte.

          - Espèce d’ordure ! Kof kof ! Je vais en finir avec vous ! Et…

          BOOM

          Une énorme explosion venait de se produire, non loin de l’endroit où se trouvaient Kazan et Kira qui furet projetés en arrière dans un nuage de caillasses et de fumée. La jeune femme, inerte, le front ensanglantée, gisait près de Kazan qui, plus solide que sa partenaire, repris conscience, la porta dans ses bras jusqu’à la brèche, et descendit sur les ruines des tunnels qui formaient comme un escalier où l’on pouvait voir de temps à autre, un membre ou une tête tranchée, défigurée par l’explosion. Au bas du trou, Moka et Vasco attendaient, le début de sourire naissant aux lèvres disparut très vite à la vue de Kira, inconsciente.

          - Vous avez mal choisi votre moment, dit Kazan, en déposant soigneusement Kira sur le côté.

          - Kazan…je suis désolé, ne me dis pas que ?

          - Elle a besoin d’être évacuée. Vasco et les autres peuvent la sortir hors des tunnels ?

          - Oui…Evacuez Kira jusqu’au point de rendez-vous. On vous retrouve là-bas une fois la salle de traitement détruite, dit Moka à l'adresse de Vasco et les derniers survivants du groupe.

          - Les gars, Konan va faire sauter la porte et investir les lieux dans quelques minutes, nous devons nous dépêcher, dit Nikolas en déballant la pente de gravas.

          - Il est temps de lui faire part de notre cadeau d’adieu, répondit Kazan en sortant de sa poche un détonateur.

          En entrant dans la salle de traitement, Konan allait avoir une très mauvaise surprise…
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          Le mafieux commence à perdre le contrôle, la première détonation commençait à le faire suer par grosses gouttes. Il semble ne plus avoir de nouvelle du petit groupe qu’il avait lancé dans les égouts. La panique commençait à le gangréné, il savait que sa vie était en jeu ! Surtout que les dernières nouvelles de Konan qu’il reçut étaient « Un groupe est dans la salle de traitement », cette nouvelle lui glaça le sang. Sans prévoir de stratégie, il ordonna à ses hommes l’assaut total. Il se rua à son tour vers les portes de la salle de traitement, continuant à hurler sur ses gars.

          - DEPECHEZ-VOUS ! OUVREZ-MOI CETTE PORTE !

          Ils y allaient à coup de pied de biche, à coup de sabre. En se creusant la tête légèrement, il capta qu’il n’avait plus eu de nouvelle du groupe qu’il avait envoyé dans les égouts suite à la détonation, il prit la tête d’un groupe, laissant Konan et la plus grosse partie des mafieux devant la porte.
          Motivé à retrouver les troubles fêtes dans la salle il avait une longueur d’avance sur groupe qu’il commandait. Il se rapprochait de plus en plus de la salle de traitement, il connaissait l’usine comme ses poches à force d’y avoir passé plusieurs années.

          Il se munit de son Den Den Mushi.

          - Konan, vous êtes rentrés ?

          Il vit une lueur au loin, il s’agissait d’un trou, celui qui avait été causé par la détonation précédente, suite à ça, il ne vit personne… les égouts semblaient vides. Désert… il leva la tête, regardant le plafond de la salle. Il aperçut Konan le fixant dans le trou.

          - Bordel… . Je vais investir les égouts, toi, cherches dans la salle ! Ils n’ont pas pu se volatiliser comme ça !

          A peine Hiro fit quelques pas qu’il entendit des bruits de pas résonnés dans les égouts, sans attendre il essaya de suivre ses bruits lointains. Il bouillonnait !

          Quelques secondes s’écoulèrent jusqu’à qu’une prochaine détonation se déclenche et explose la salle de traitement de l’usine, le sol tremblait, Hiro tomba au sol, déstabilisé. Prit d’effroi, il attrapa son Den Den et tenta en vain de contacter Konan, histoire de se rassurer, rien à faire. Son visage se déforma à cause de la grimace qu’il tirait, une grimace remplit d’haine et de colère. Les hommes qui le suivaient pour certains ont été pris dans le souffle de l’explosion. Commençant à taper sur le sol pour démontrer sa rage, il réentendit ces bruits de pas éloignés.

          Prit de détermination, il se rua, comme possédé dans les égouts, à la recherche des intrus qui avait osés foutre son usine en l’air !

          Une fois arrivé au bout des égouts, rien à faire. Ils semblaient s’être volatilisés.