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Prison Break, épisode 9 [Flint, Shimika, ...]

Cette fois, en plus de se sentir totalement démuni, Le sergent Druma se retrouva totalement dépassé par les événements. Il avait déjà vu voler un lapin en armure et s'écraser devant lui et le Lieutenant Blacrow, mais une porte blindée utilisée comme balle de tennis, ça, jamais ! Un pirate déboule dans son champ de vision et a propulsé sa porte qui aurait du le maintenir enfermé vers le gentil monsieur au doigt de métal et aux habits classes. Ce dernier homme au cheveux verts l'avait renvoyé d'une retournée acrobatique, et ce sans même la toucher ; à distance. C'est le plafond qui la reçut de plein fouet et qui, pour afficher sa colère d'être ainsi tourmenté, la renvoya vers le sol dans un fracas étonnamment bruyant au vu des explosions dont le QG était la cible. Mais elle fut également accompagné par un éboulement des murs et du plafond qui eut pour effet de séparer les marins et la majorité des évadés sans noms des trois loufoques.

Imaginez maintenant, dans le même sac, des hommes ennemis qui se regardent incrédules, soumis aux actes de seuls trois hommes. Imaginez que l'un des deux groupes soit couvert de balafres en tout genre, de blessures de guerre bien impressionnantes ainsi que de multiples tâches de sang. Maintenant, visualisez l'autre groupe, sept pauvres types habillés de bleu, quelques armes dérisoires dans les mains et une mine livide. Maintenant que le background est posé, les paris sont ouverts !

Il y eu un blanc de quelques secondes tandis que derrière le tas de débris, la bataille faisait déjà rage. Il fallut juste le temps aux deux équipes de se remettre de leurs émotions et de réaliser dans quelle position ils étaient. Puis, reprenant conscience qu'il étaient là pour s'échapper, les pirates se mirent à rire et à regarder les sept pauvres marins d'un œil lubrique. Ils étaient 30. Les marins échangèrent des regards mortifiés. Ils avaient comptés sur le soutien de l'homme aux cheveux verts. Soudain, l'homme du fond-gauche avec son escargophone s'écroula, la bave aux lèvres, évanoui pour ne pas connaître la suite de l'histoire. Ce fut le signal que les pirates interprétèrent comme celui de la charge. Les marins, braves et courageux, sûrement conscience que leur dernier jour était arrivé, s'armèrent et se préparèrent. Sauf le Sergent Druma qui prit une inspiration démesurée et hurla à plein poumons :

-Comment s'appelait le capitaine Crochet avant ? Le Capitaine Main !

Le cri jeta un froid qui paralysa les pirates ivres de liberté. Comment une telle blague pouvait-elle être si nulle ? Mais le Sergent ne prit aucunement la peine de vérifier si son auditoire était réceptif. Il hurla alors à ses hommes l'ordre d'attaquer. La contre-attaque fut insoupçonnée et désarçonna les forbans. Fusils à l'épaule, deux marins abattirent cinq pirates qui s’effondrèrent tandis que les quatre autre marins dont le Sergent Druma s'élancèrent pour trancher dans le tas de hors-la-loi. En quelques secondes, dix hommes côté pirates furent abattus, et ce avant qu'ils n'aient repris leurs esprits. Assez pour réajuster un minimum les forces en présence. Mais ils étaient tout de même une vingtaine contre six... et un escargophone. Bonne chance Sergent Druma. Et ne meurs pas surtout !


Spoiler:
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  • https://www.onepiece-requiem.net/t816-rachel-la-grande-faucheuse#8700
HRP : Je me suis permis de mettre ici le début de sujet que j'avais fait, parce que bon clôturer un topic sur un rp...ça fait un peu tâche.

Previously in the badass’ story…


« Putain…Mais où je suis là !!! BORDEL !! Je veux une bière !!»

Le sens de l’orientation exceptionnel et surhumain de Flint, l’avait conduit jusqu’ici. Notez toute l’ironie de cette phrase. Le quadragénaire est à la ramasse, perdu, paumé dans le trou du cul du monde et encore un enfant s’y serait sans doute retrouvé…Mais notre homme ne savait absolument pas quel direction prendre autant dire qu’il n’était pas aidé ! Il aurait dû se renseigner…Il ne l’a pas fait…Bien fait pour sa gueule ? Oui, on pourrait dire cela comme ceci. Flint marchait depuis maintenant des heures et des heures sur l’île qui était censé abriter le quartier général de North Blue. Il en avait plein les pompes au sens propre comme au sens figuré du terme, mais cela ne l’empêchait pas d’avancer vers l’inconnu et au-delà…Un peu comme chercher un morpion dans une forêt vierge…C’était exactement la métaphore qui caractérisait l’état d’esprit et les pensées de Flint en ce moment même. L’instant aurait été mal choisi pour quiconque viendra à sa rencontre, il pourrait très bien passer ses nerfs sur le bonhomme qui passerait par-là ! Il n’aurait même pas la présence d’esprit de demander son chemin préférant largement tabasser l’éventuel type…

Tout n’était que roches et cailloux autour de lui, il avait peut-être atterri de l’autre côté de l’île là où aucune civilisation n’était présente. C’était tout à fait probable, il n’avait pas vu l’ombre d’une ville depuis qu’il était arrivé. Le pistolero soupirait largement, il en avait marre, il n’aimait pas perdre son temps. Il y avait intérêt que le type qu’il était venu chercher sur cette île soit coopératif et lui donne toutes les informations qu’il désirait. Sinon, il le réduirait en charpie, le crucifiant sur une croix pour en faire une cible dont des points correspondraient à chaque partie de son anatomie. En gros, si Flint n’avait pas les renseignements, l’évadé allait en chier…

« Marchons mes frèèèreeeuhs,
Fusillooons ceeees soldaaaats,
A coup deeee reeevolver,
Donnons-leureuh ce repaaaas.

Allons mes frèèèrrres,
Nous entrons en gueeerrre,
La mort lente est nécessaaaire,
Pour la souillureuh de nos teerrres

Marchons mes frèèèreeeuhs,
Fusiiiillooons ceees soldaaaats,
A coup deeee reeevolver,
Donnons-leureuh ce repaaas.

Tirons mes frèèèrrres,
Enseignooons leur ce chaaant,
Ça marche ààà bout portaaant,
Ils irooont six pieds sous terrre. »

Cette chanson épique n’avait pas le mérite d’être très guillerette ni très folichonne et même si Flint n’avait pas la voix d’une superstar de la chanson. Cette dernière agissait comme une thérapie qui permettait au pistolero de se canaliser, de trouver la force de ne pas sauter sur tout ce qui bouge à la moindre occasion. La tête était maintenant, un peu plus froide, un peu plus reposée qu’auparavant. Cependant le problème restait le même : quelle direction prendre pour aller au quartier général ? Le pistolero regardait le ciel sans nuage, laissant apparaître cette couleur bleutée caractéristique à la nuit . Puis il regardait l'étoile polaire et quel était sa position. Il se fit plusieurs réflexions, il devait être aux alentours de vingt deux heures, cela lui rappelait que son estomac criait famine. Flint venait également de se rendre compte qu’il avait trouvé la direction du nord et en général le nord est synonyme de vie…En général…Peut-être allait-il au sud, ça il n’en savait rien non plus.

La fatigue commençait à se faire sentir, il ne s’était pas reposé depuis qu’il avait affronté les frères Bodonov, la balle qui avait frappé le jumeau au bouclier avait probablement raté le cœur à cinq centimètres, il devait reconnaître que ce n’était pas du tout son intention, il avait bel et bien manqué sa cible. Il n’était plus ce qu’il était dans la force et la précision de sa jeunesse mais ça, c’était comme la voile ça ne s’oubliait pas. Le quadragénaire avait juste besoin d’un peu plus d’entrainement pour retrouver ses automatismes d’autrefois. Flint remarquait soudain que le paysage était en train de changer autour de lui, ce n’était plus l’étendue déserte de roches réchauffés par le soleil mais une forêt luxuriante qui se dessinait.

Son aplomb et son courage refirent surface en l’espace de quelques instants. La forêt était propice à l’observation, un arbre assez haut serait amplement suffisant pour cela. Flint approximait la taille des arbres puis posant la main sur celui qu’il pensait être le bon, il entreprit de l’escalader. Il n’y avait rien de compliqué là-dedans, il fallait juste trouver les bons appuis pour ne pas se retrouver à l’état de gélatine sur le sol. La tâche ne fut pas tellement ardue, quelques minutes lui suffirent pour atteindre la cime de cet arbre. Le pistolero regardait l’horizon, cherchant le moindre signe de vie qui pourrait l’aider à se repérer sur cette île. A sa droite et à sa gauche, il trouvait quelque chose d’intéressant, le quadragénaire se rendait compte qu’il n’était pas bien loin de la côte en allant vers ces deux directions. Il y aurait sûrement une ville d’un côté ou de l’autre, il trouverait bien des renseignements. Flint s’apprêtait à descendre quand il aperçut quelque chose d’inhabituel et qui n’était pas là lorsqu’il avait observé quelques instants auparavant. Une épaisse fumée noire, comme une explosion qui provenait de sa gauche…Il se passait sûrement quelque chose…Son choix était fait, il allait prendre cette direction ! D’ici, cela n’avait pas l’air bien loin, une bonne quinzaine de kilomètres. Ses jambes pourraient le supporter.

La fumée était son point de repère, elle se distinguait nettement dans le ciel étoilé, c’était un peu comme son fil conducteur, un chien pour cet aveugle de l’orientation ! La route lui paraissait beaucoup moins longue avec un objectif comme celui-ci. Seulement, il espérait que cela en valait la peine. C’était peut-être juste un feu de forêt qui s’était déclenché. Enfin, il verrait bien une fois sur place ! Des bruits de pas, là, à quelques mètres. Flint s’arrêtait évaluant approximativement, dans la pénombre, le nombre d’individus qui composait ce groupe qui avançait à vive allure.

*Tiens donc…Des trouffions de marins… J’ai pas eu tort d’aller par-là, mais pourquoi ces olibrius courent-ils comme si un roi des mers leur courait au cul ?

Si le quartier général était bien dans cette direction, quelque chose devait sûrement se produire en ce moment même ! Il suffisait de les suivre pour savoir de quoi il retournait. Le marin qui avait pris la tête de l’escouade beuglait aux autres de ne pas ralentir le pas…Quelques minutes plus tard, Flint trouvait la mer et une épaisse bâtisse qui se dressait devant lui. Le seul hic était les divers affrontements qui semblaient s’y dérouler. On entendait pas mal de voix à l’intérieur. Et quelques endroits avaient, en effet, explosés. L’agitation était grande et le quadragénaire n’allait pas passer cet occasion de s’introduire là-dedans en profitant du trouble qui régnait ici !

« Et bien…Quel beau bordel ! »

Flint allumait un cigarillo, le dixième de la journée. Puis il dégainait ses deux revolvers fétiches pour se lancer à l’assaut de ce quartier général. Il n’avait pas l’intention de rater la fête.



~~~~~~~~~~~~~~¤~~~~~~~~~~~~~~

Pas le temps de pavoiser, Flint devait foncer le plus vite possible pour délivrer l’évadé d’Impel Down. Les flammes et les explosions provenant du quartier général n’allaient pas arranger les choses mais ce n’était pas quelques flammèches qui allaient arrêter notre homme. Il fonce tête baissée à l’intérieur du bâtiment. Les affrontements faisaient rage, des pirates contre des marins, la sempiternelle bataille entre deux factions opposées. C’était cool ! Personne ne faisait vraiment attention à lui pour le moment, tous étaient bien préoccupés par leur affrontement respectif ! Flint réfléchissait calmement à la situation, personne n’oserait attaquer un quartier général comme ça, sauf si ces personnes étaient comme Flint, à savoir complètement barré ! La deuxième solution était la plus possible pour le pistolero, à savoir une évasion en cours. Sans réellement s’en rendre compte, le quadragénaire allait mettre la main à la pâte et ceci n’allait pas être pour lui déplaire. Une bonne mêlée générale, quoi de mieux pour se mettre en appétit, oui le quadra n’avait pas bouffé depuis des heures, son estomac criant famine. Un petit tour par les cuisines ne serait pas de refus, mais pour ça il faudrait les trouver.

« Halte là ! On ne passe pas pirate de malheur ! »

Flint arquait un sourcil, depuis quand il était un pirate lui ? Enfin, ce n’était pas complètement faux, il l’avait été par le passé mais voilà bien longtemps qu’il avait raccroché. Cinq marins venaient sur lui, sabres à la main. Des coups simultanés sur leur adversaire. Tout en sautant dans les airs, Flint dégainait. Le quadragénaire n’avait pas le temps de perdre…Son temps justement. Le pistolero atterrissait les deux pieds sur le crâne de deux marins, qu’il fit se frapper l’un contre l’autre. De cette impulsion, il décollait une nouvelle fois pour tirer sur les derniers opposants qui lui obstruait le passage. Pas besoin d’y mettre de l’effet, de simples balles suffisait amplement pour ce genre de trouffions ! Flint continuait sa route. Passant par différents couloirs, il put voir des combats qui avaient un peu plus de gueule que les autres. Un gars commençait à lui courir après le rattrapant quelques secondes plus tard.

« Hé le vieux ! Viens me donner un coup de main, faut choper les armes de Unwin et des autres ! »
« Hein ? Démerdes-toi ! J’ai pas que ça à foutre ! »

Le pistolero avait effectivement vu juste, ce n’était pas une attaque mais plutôt une évasion qui était en cours. Enfin bon, ce n’était pas ses histoires ! Il avait une autre priorité ! D’ailleurs il se demandait bien où pouvait se trouver l’homme qu’il cherchait, Flint scrutait les environs, il avait eu le temps de voir à quoi l’évadé ressemblait sur l’île précédente. Mais aucunes traces du gugusse ! D’autres marins arrivaient sur lui. Flint sautait en avant tournant rapidement sur lui-même tout en tirant sur les troufions. Le quadragénaire se réceptionnait par une belle roulade pour continuer sa course vers les geôles du quartier général. Devant lui quelque chose s’écroulait, des débris et des murs s’écroulaient au fur et à mesure de sa progression. Là, devant lui sept ou huit marins qui semblaient eux aussi aller de l’avant furent stoppés net par un éboulement. Des pirates se joignirent à Flint, certains le devançant.

-Comment s'appelait le capitaine Crochet avant ? Le Capitaine Main !

C’était quoi cette blague vaseuse ? Ce type se croyait au pays des rêves ou quoi ? Enfin bon, s’il prenait ses adversaires pour des rigolos…Flint s’arrêtait pour évaluer les forces en présence. Une bonne trentaine de pirates contre seulement six marins…Ah bah non…Vingt pirates contre six marins en fait. Le pistolero changeait rapidement d’armes rengainant ses deux flingues pour sortir sa winchester. Ces marins semblaient un cran plus fort que les derniers qu’il avait affronté un peu plus tôt dans le bâtiment. Pourtant, Flint semblait bien décontracté, il prit même le temps de s’allumer un cigarillo le coinçant, comme à son habitude. Sa winchester, quant à elle, était posée contre sa hanche droite.

« Fais gaffe le vieux ! »

Il le prenait pour qui lui ? Un débutant qui ne faisait pas attention à ce qui se passait autour de lui ? Flint balançait son buste vers la droite pour esquiver le coup de sabre qui arrivait. D’un coup de pied, sa winchester vint sauter dans sa main droite. Feu. Le coup partit à bout portant, frappant l’épaule de son assaillant de plein fouet. Les pirates derrière lui, poussaient un léger cri d’admiration. Flint aspirait la fumée qui s’échappait du cigarillo pour la recracher dans les airs. Puis, il posait les yeux sur ce qui semblait être le chef de cette petite bande de marins.

« Hé toi ! Ça te dirait de me servir de bélier ? Ta tête de clown serait parfaite pour dégager le passage… »

Flint n’avait jamais apprécié les mauvais comiques, soit on savait faire des blagues, soit on n’en faisait pas !
    A ses côtés, deux hommes s'effondrèrent. Un des épéiste sans grade fut tranché par des matériaux de rebut, touché à la cuisse. Les pirates s'étaient organisés rapidement pour s'armer avec des outils plus archaïque les uns que les autres. Et ils n'avait pas de fusil. Pourtant, le deuxième marin venait d'être abattu par un rocher de l'éboulis qui lui avait brisé la nuque sous l'impact. Le craquement aurait dû faire grincer des dents n'importe qui à quelques mètres à la ronde. Le prisonnier à l'origine du jet sauta en l'air, victorieux avant d'être descendu par le collègue artilleur du feu marin. Enfin c'était la guerre quoi. Pas de façon aussi violente et sanglante que celle menée sur l'autre front par Timuthée, il y a quelques minutes, sur les quais. Là, il était question de deux armées en froid qui se rentraient dedans sans sommations. Et pas juste une boucherie sans nom.

    Le Sergent Druma fit deux-trois passes d'armes avec un pirate avant de l'achever puis fit volte-face pour s'opposer à un nouvel adversaire... muni d'une carabine assez impressionnante. Un vieil homme barbu et aux paroles aussi amicales que ses actes. Le marin au sol pouvait en témoigner. Et c'était à ce manche à balais pourri que l'on devait la baisse de leurs effectifs à 3 hommes en état ? Il se dressa de toute sa hauteur de gamin face à un adulte et rengaina son épée dans son fourreau, faisant fi de la rage du combat autour de lui. S'il attirait l'attention du type assez longtemps, peut-être que le marin à terre profiterait de la diversion pour le planter.


    -Contrairement à ce que tu penses, je n'ai pas de mauvaises blagues, je n'ai qu'un mauvais public.


    Et il se jeta à corps perdu dans une attaque frontale du vieux aux cigares. Il avala les quelques mètres qui les séparaient mais stoppa sa course à un jet de pierre de l'homme. Là, dans une torsion du torse, il brandit son fourreau en direction de la caricature, comme on brandit un fusil. Mais ce fut la garde de l'épée et non une balle qui fusa dans sa direction, pommeau en plein sur l'arrête du nez. Enfin, s'il ne faisait rien pour endiguer sa progression. Druma avait compté sur la surprise de l'attaque... Mais on voyait là qu'il était inexpérimenté dans une bataille et seulement rodé au duel. Car à l'instant où il fut désarmé, deux forbans se jetèrent sur lui. Un violent coup de poing au visage sembla lui décrocher la mâchoire tandis que le genou du deuxième venait lui fêler le fémur.

    Mais bon, au moins, le marin aux pieds du fumeur de cigare avait saisi sa chance tenta d'empaler le fameux gars sans humour. Ça se voyait qu'il était déjà blessé ; peut-être en voie de guérison, mais blessé tout de même. Avec de la chance, le sacrifice du Sergent n'était pas vain... Car ils se retrouvaient exactement à deux contre 15.
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    Il parait que c'est en domestiquant le feu que l'Homme a créé la Civilisation.
    Yuji ne sait pas si c'est vrai, mais en tout cas en lui retirant la laisse on a droit à un magnifique Chaos.

    Depuis qu'il s'est battu avec le terroriste-à-la-cigarette de la lave a coulée sous les ponts. Oui bon, normalement on dit "de l'eau" mais dans le contexte parler de roche en fusion n'est presque plus une métaphore. Ses cheveux et un bras en feu suite à une attaque aussi vicieuse que suicidaire de la part de son adversaire, il n'a dû sa survie (du moins la survie de sa pilosité) qu'à un plongeon olympique dans une marmite de soupe froide. Le fait que la soupe soit à l'ognon ne rend pas la chose beaucoup plus héroïque. Le fait qu'il soit uniquement vêtu d'une serviette de bain non-plus. L'histoire aurait pu en rester là vu que le terroriste blond choisit quant à lui de fuir par une fenêtre lorsque lui même prit feu, sa chute provoquant un tintamarre digne des accidents ménagers les plus épiques. Combat aussi court que destructeur pour ce qui fut la salle à manger du QG de North Blue: elle est désormais la proie des flammes, des explosions et des couinements paniqués d'une taupe subissant une inflammation aigüe du postérieur. Oui, une bien jolie fin en fait. Mais une fin définitive si Yuji ne trouve pas un moyen de sortir de cette pièce !

    Whaahaaaaa la soupe se réchauffe !!! Pas bon pas bon pas bon pas bon !

    Les chaises et les tables sont l'épicentre de multiples brasiers et la salle, qui ne compte que trois petites fenêtres, est baignée dans un lueur rougeâtre des plus sinistre. Les barriques de vins explosent comme des bombes à eau lancés sur des ronces, rajoutant des flaques de liquides enflammés à la liste (déjà kilométrique) de dangers présents dans un rayon de 100 mètres. Le sol commence à fumer et les dalles elle-mêmes se fendillent sous la chaleureux assaut de l'enthousiaste incendie. Bref, c'est l'enfer et le Marine en est l'incompétent concierge. Le récipient métallique dans lequel il s'est réfugié prend de plus en plus de couleurs dans les tons rouges, signes avant-coureur d'une ébullition prochaine.

    Mon bras, faut que je retrouve mon bras ! BOOOOOTAAAAA ! AU PIED !

    La minuscule bestioles, les poils fessiers toujours en feu et tenant le bras mécanique de son maître dans ses petites pattes, arrêta de courir en tout sens et stoppa dans un crissement de griffes. Elle se recroquevilla sur elle-même puis bondit comme si sa vie en dépendait. Ce qui était, en fait, effectivement le cas vu que mammifère + feu ne font pas bon ménage. Sauf pour les barbecue, évidemment, mais vous êtes d'un tout autre avis lorsque c'est vous la saucisse. Le saut parabolique fit plonger la créature dans la soupe comme un gros crouton poilu, ce qui éteignit pour de bon l'incendie qui ravageait ses petites fesses dodues. Elle remonta à la surface en recrachant un peu de liquide verdâtre et brandit victorieusement le bras de son maître. Celui-ci lui tapota affectueusement la tête et essaya rattacher son membre au reste de son corps, tentative qui se borna à mettre en contact son avant-bras factice et son coude biologique en espérant que quelque chose produise. Plissant les yeux, Boota monta sur l'épaule du Marine et shota un bon coup dans la machinerie lorsque Yuji les mit bout à bout une fois de plus.

    Il y eu un crépitement électrique, un vrombissement mécanique et une bouillie multicolore là où auparavant il y avait un bras. Et tout redevint normal. Yuji cligna des yeux. Son membres est là, encré à son coude comme si il ne l'avait jamais quitté. Il est rose. Il y a une main au bout. La main à un tas de petits doigts qui gigotent. Normal quoi. Ce qui, pour une Excavateur doté de deux bras pouvant se transformer en foreuses, est en fait franchement zarb. Mais il est quand même heureux d'être complet: la perte d'une partie de son anatomie est toujours un évènement traumatisant. Le retour de la "partie" en question ne met certes pas fin au traumatisme mais il a au moins le bénéfice de remettre les conclusions existentielles à un moment plus opportun. Lorsqu'il ne sera plus dans une marmite entourée de flammes par exemple.

    YOSHAAAA ! Il est temps de se tirer d'ici !

    Le feu c'est pas franc
    On peut pas creuser dedans
    Un bon vieux sol parcontre, même très chaud, c'est tout à fait gérable lorsqu'on a le bon matériel
    Ou qu'on a pas le choix

    Par "chance" Yuji avait l'un et l'autre. Alors que sa soupe commençait à entrer en ébullition il jaillit de la marmite, sa taupe accrochée à ses cheveux et ses deux bras en mode "foreuses" tournant à plein régime. Il atterrit sur une surface encore miraculeusement épargnée par les flammes et commença à creuser aussi vite que possible dans le sol. Un sol froid. Un sol protecteur. Un sol qui n'a pas envie de le tuer. Mettant le plus de chemin possible entre lui et la pièce infernale, sa galerie zigzagua dans les ténèbres des sous-sols du QG. Puis une lumière se fit dans son esprit et il se tâta la hanche. Rien. Il se tâta un...autre endroit frontalier du premier. Rien. Enfin... pas ce qu'il cherchait. Où était sa...

    Serviette ? Serviette ! Serviette serviette serviette...Nom d'une stalagmite ! Pourquoi j'ai plus de serviette ? Me dites pas que je l'ai oubliée dans la soupe !

    Résumons donc la situation. Nous avons un jeune Marine des plus standards, même si un peu petit pour son âge. Il a deux prothèses mécaniques suite à l'enthousiasme débordant d'un scientifique mythomane. Une partie de ses cheveux a brûlée. Il se dégage de lui une entêtante odeur d’ognon. Une taupe avec des petites lunettes noires est agrippée à son crâne. Et pour finir une bonne partie des bâtiments au dessus de lui sont en flammes, en ruines, attaqués voir les trois à la fois. Il se sent un peu comme un survivant du Titanic...qui aurait été repêché par le Lusitania. Comme le dirait une personne moins polie que Yuji: "une putain de journée de merde". En tant que spécialiste en situation grotesque le principal concerné trouve que c'est encore un sacré euphémisme. Il réfléchit alors à ses priorités. Après quelques hésitations il conclut qu'avant toute chose il lui faut un pantalon. N'importe lequel. Il en va de son amour propre. Les vêtements se faisant rares sous terre il prit donc la direction de la surface...et des combats. Son cerveau drogué à l'adrénaline "oublia" de traiter cette dernière information.

    Quelques minutes plus tard une taupinière se forma sous les pieds d'un quadragénaire à la tignasse mal entretenue. L'Histoire retiendra que c'était Flint Westwood, mais le Marine ne l'ayant pas vu sous un angle adéquat il se contenta de le caser dans la rubrique "inconnu". De toute manière il se fichait royalement de l'identité de sa cible, et le fait qu'il puisse mettre son grain de sel dans un combat en cours ne lui arriva jamais à l'esprit: il avait d'autres priorités. Enfin...une unique propriété. A une vitesse digne d'un pistolero professionnel il attrapa le pantalon de l'homme-au-stenson et le tira violemment dans son trou, avant de s'enfuir avec dans une nouvelle galerie et de laisser sur place un homme abasourdit (et en sous-vêtements). Il refit surface quelque mètres plus loin et quelques secondes plus tard près des deux Marines survivants et grimpa à la surface, une légère distorsion temporelle lui ayant permit d'être déjà habillé avec sa toute nouvelle acquisition. Dont la ceinture lui arrivait au torse mais quand une garçon taille XS rencontre un pantalon M il y a souvent des situations ridicules.

    Enfin !
    Il n'est plus tout nu
    Mais il n'est plus en sécurité non-plus
    Ses yeux firent un rapide compte-rendu de la situation et transfèrent l'information au cortex dans un pli "urgent". La réaction ne se fit pas attendre:

    GAAAAAAH !




    Dernière édition par Yuji Livingstone le Mer 30 Nov 2011 - 0:07, édité 4 fois
      Les flammes se dressent maintenant hautes dans le bâtiment, léchant les parois murales de leur ondulation vorace. Le quartier général commençait à se retrouver à l'état de simples ruines, le plafond craquelait sous le poids des gravats et des décombres au niveau supérieur. Flint voyait là clairement l'œuvre d'un explosif quelconque, une personne avait forcément dû amorcer la bombinette et celle-ci explosa pour rendre le décor un peu plus chaotique qu'il ne l'était auparavant. La pagaille fut semée par d'autres, Flint allait ainsi récolter le fruit de ce désordre ambiant. Le pistolero appuya, de son pied, sur le plancher, le bois couina tandis que la pierre se fissura quelques peu. Il ne ferait pas bon vivre ici dans les prochaines minutes à venir. Pour l'heure, il faisait face à une bande de marins bien inférieurs en nombre, en effet l'effectif de la faction du gouvernement mondial était réduit à deux ou trois hommes. Négligeable, certes, mais Flint n'aimait pas se reposer sur ses lauriers, après tout même le type, qui était sans le moindre doute le chef de cette unité de marins, pouvait se révéler imprévisible. Tiens en parlant de lui…

      Un mauvais public ? Son public n'avait pourtant pas l'air d'être captivé, ni même emballé par sa précédente performance, il n'y a pas de mauvais public. L'humour est apprécié par les personnes lambda, il faut seulement faire la part des choses entre ce que le public en face du show-man aime et ce qu'il n'aime pas...Bref ! Ne perdons pas de temps à débattre sur des élucubrations peu fertiles voir totalement stériles ! Flint tira lentement sur son cigarillo, tout en prenant le temps de déguster les arômes qui envahissaient peu à peu sa langue et son palais pour être expulsé des poumons par un léger soupir du quadragénaire. Le pistolero ne souhaitait pas répondre à la remarque du marin. D'une parce qu'il en avait rien à foutre et de deux, parce que chercher une réplique digne de ce nom pour lui rabattre son caquet allait lui donner des maux de tête. Et puis, le silence et l'indifférence sont tellement plus jouissifs. Malgré son tempérament, Flint sait tout de même faire la part des choses, ce gamin ne l'a pas non plus agressé verbalement ni physiquement.

      La charge du Marin était lancée ! Flint prit entre ses deux mains sa winchester nonchalamment posée sur son épaule droite. Le Marin avança vite, il combla même la distance qui les séparait pour se retrouver à proximité du quadragénaire. Rapidement, le pistolero abaissa sa position en écartant les jambes, hors de question de fuir, le temps était précieux en l'instant présent. Les neurones du quadra se mirent en éveil, les informations fusèrent dans son esprit. Ses yeux quant à eux cherchèrent la faille, la faiblesse qui lui permettrait de mettre son adversaire au sol pour en finir rapidement. La surprise fut de taille, ce ne fut pas un coup d'épée qui vint à sa rencontre, mais bien... La garde et la poignée qui fusèrent dans sa direction. Le premier réflexe du pistolero fut de lever sa winchester à hauteur du visage laissant de ce fait son torse sans protection pendant quelques secondes. Flint voyait maintenant quelques pirates, deux pour être plus précis, se jeter sur le marin sans protection aucune. La grimace du quadra montrait bien que ces deux hommes avaient commis une erreur impardonnable. Une fraction de seconde suffit au quadragénaire pour être sur eux. Le manche de l'arme à feu frappa en deux temps : le premier se prit un méchant coup dans l'estomac ! Tandis que son comparse ne fut pas en reste ! Une bonne claque du revers de la winchester lui arrachait un râle. La rage prend maintenant Flint au corps, de sa voix il vocifère à l'assemblée de pirates. Diverses mimiques se dessinant sur son visage au fur et à mesure de son flot de paroles.

      « Le prochain qui le touche, je lui fourre la tête dans le cul de ce marin en colis express quand j’en aurais fini avec lui ! Et je vous promets que votre cul ne sera pas non plus en reste, je le trouerais tellement de balles qu’il y aura deux places supplémentaires pour deux volontaires désignés ! C’est clair ?! »

      Flint avait été suffisamment précis : de part ces mots, il venait d’instaurer un certain respect et une méfiance de sa colère. Son visage le montrait bien, il n’avait rien d’un bon petit samaritain tout gentil et tout mignon. Le pistolero regardait les forbans, les toisant tous, ou presque, du regard. A ce même moment, un picotement, une douleur vint le lanciner quelque part au niveau de sa jambe gauche. Le soldat qu’il avait plombé une minute auparavant venait de planter la lame de son sabre sur le côté de la cuisse. Un juron peu prononçable traversa ainsi l’esprit du pistolero. Là, il était vraiment en rogne. Il venait de se faire prendre par surprise et ça, Flint ne le supportait absolument pas ! Le quadra arrachait lentement l’épée qui s’était enfoncée dans sa cuisse. Un coup de pied dans l’estomac qui maintient son adversaire au sol, un froncement de sourcil, un gigotement d’asticot qui lutte pour sa survie. Le pistolero n’allait pas se laisser surprendre une deuxième fois par une ruse désespérée. Flint finit son œuvre en trouant le crâne du demeuré au sol. Flint marchait à présent vers le mauvais comique qui se retrouvait maintenant assez seul avec son autre compère. Ce n’était plus qu’une question de minutes pour qu’il puisse rejoindre les geôles de la prison…

      Seulement quelque chose allait lui faire perdre beaucoup de temps…

      « Aïe ma tête…Qu’est-ce qu’il s’est passé ?...Bordel ! Mais pourquoi j’suis en calbut ?! »

      En effet, la réflexion méritait d’être faite…Nous nous retrouvons ainsi avec un pistolero fort dénudé, seul son stetson et son caleçon étaient restés sur lui. Flint analysa rapidement la situation. Il avait perdu connaissance pendant une trentaine de secondes tout au plus, à priori c’était pendant cet intervalle que quelqu’un lui avait subtilisé ses habits. Un trou dans le sol lui indiquait très clairement que quelqu’un l’avait fait descendre à cet étage…Pourquoi ? Il n’en savait foutrement rien. La réalité était tout autre, l’individu qui lui avait fait cette crasse allait en prendre plein la gueule. Flint entreprit de remonter par le trou qui l’avait conduit ici. Les dents serrées, il remonta à vive allure le tunnel escarpé.

      « EeeeeennnnnnffffffffffffooooooooooiRRRRRRREEEEEE !!!!!! »

      Flint remontait comme un démon ce trou creusé, sa voix s’amplifiant au fur et à mesure de sa progression. Le pistolero sauta dans les airs en sortant du tunnel, ses yeux fixèrent l’assemblée pour trouver le type qui lui avait fait ce coup particulièrement bas. Se trimballer en caleçon ne devrait pourtant pas le déranger, après tout sa classe naturelle faisait le reste. Un homme doit savoir exposer sa virilité aux tumultes des flots ! Bref…Retournons à nos moutons, nous nous égarons du sujet…Là, à quelques mètres de notre homme se trouvait un gamin qui avait revêtu les habits du pistolero. Flint chargea ses deux flingues qu’il avait au préalable récupérés pour se lancer vers celui qui ne ressemblait à rien dans l’accoutrement de Flint. En effet, le pantalon était bien trop long, la gaine portant le pantalon, faisant office de ceinture, lui arrivait au-dessus du nombril.

      « Je vais te crever gamin ! »

      Un bond en avant lui suffit pour combler la distance entre ce voleur impudent. Le visage était grimaçant, les dents étaient serrées…Et notre homme, fort…Dénudé…Flint ressemblait très légèrement au type des village people, l’accoutrement était tout aussi ridicule et dénué de classe. Clair que regarder un homme se baladant en caleçon était un moment un tant soit peu comique. Mais l’autre gamin n’était pas non plus en reste…Bref, laissons cette cocasserie de côté pour entrer une nouvelle fois dans le vif du sujet. Flint donna un puissant coup d’épaule dans le bonhomme en face de lui, pas le temps de regarder si la charge pour déstabiliser son adversaire avait fonctionné. Une pluie de balles s’abattit sur le jeune garçon, d’abord des projectiles normaux facilement esquivable. Puis d’autres suivirent rapidement accompagnés par les mouvements des poignets très caractéristiques du quadragénaire. Les balles prirent des directions étranges, imprévisibles, quatre d’entre elles contournèrent le gamin pour prendre une courbe abrupte pour revenir vers son adversaire. Flint vida complètement ses chargeurs sous la colère et la haine soit approximativement douze balles.

      « Bandes d’enfoirés ! Faites une croix sur ce que je vous ai dit…Vous pouvez buter l’autre Marin, j’en ai plus rien à foutre…Mais maintenant, ma réflexion vaut pour ce type ! C’est clair bande d’enfoirés ?! »

      Les pirates surpris mais pas mécontents se ruèrent tel une marée humaine déferlant sur un seul membre du gouvernement mondial. Pendant ce temps, Flint rechargeait calmement, il en avait loin d’avoir fini avec ce garnement. D’ailleurs, il repassa à l’action dans la seconde qui suivit son rechargement. Une balle, deux balles, et enfin une troisième fusèrent vers le voleur de vêtement. La première restait droite tandis que les deux autres vinrent rapidement la rejoindre de par leur courbe inhabituelle. Ces dernières gravitèrent autour du projectile alpha telles deux satellites naturels autour d’une même planète fusant vers le gamin.

      «The good…The bad…And the ugly !»

      Il était temps pour Flint de récupérer ses vêtements !

        Le Sergent Druma restait sans voix. A genoux sur le sol après que deux violents coups l'aient laissé hagard, il avait du mal à fixer son regard. Il avait la mâchoire raide, la bouche ouverte de peur de réveiller la douleur trop jeune, et avait le goût de son propre sang sur la langue. Il tenait toujours à la main son fourreau vidé de son contenu. Il était tellement sonné que depuis que son corps avait heurté sans ménagement le sol de la base, il était resté immobile, tentant de remettre son cerveau en place. Un coup pareil avait dû le déplacer, c'était sur. Il avait conscience de tout ce qui se passait autour de lui. Des ombres tenues et des silhouettes floues passaient à côté de lui et tous les sons lui parvenaient comme au travers d'une vitre.

        Retrouvant peu à peu ses esprits, Le Sergent sut que le type sorti tout droit d'un saloon d'un vieux western avait violemment agressé ses propres agresseurs. S'en suivit une valise pleines de menaces et d'insultes. Secouant la tête lentement, se passant la main sur le visage, Le sergent se redressa à l'aide de son fourreau et, une fois debout prit le temps d'assurer sa stabilité avant de détailler un peu ce qui se passait autour de lui. D'un rapide coup d'oeil, il repéra son sabre à quelques petits pas de distance et son dernier coéquipier encore debout, uniquement tâché du sang de ses adversaires. Ce bougre promettait au sein de la marine, même s'il était encore un sans-grade.

        Puis, comme s'il venait de mettre le doigt dans une prise électrique (inexistante en ce monde, je sais. ^^), il se souvînt qu'il était en plein milieu d'une bataille, d'une guerre si ce n'était tout simplement pas un massacre. Cette fois, sa tête pivota de tous côtés comme seule une chouette pouvait le faire ; ou Iwambô. Il ne vit alors que des visages de Pirates stupéfaits, certains avec une pointe d'appréhension dans le regard. Ce détail laissa dubitatif l'officier à l'humour douteux. Ils devaient encore être quinze, et les marins n'étaient plus que deux, dont un, certes intouché, mais l'autre utilisant son fourreau comme canne plutôt que... comme fourreau en fait. Puis, il y eut un autre déclic dans l'esprit du clown déguisé en marin. Le type, le vieux avec son chapeau et l'air d'une brute, il était où ? Druma eut une nouvelle seconde où il rassembla ses souvenirs pour essayer de remettre en place les morceaux qu'il avait loupé. Ouvrant les yeux, il posa le regard là où l'intéressé se trouvait la dernière fois qu'il s'en rappelait. Mais à sa place, un trou, comme ceux faits par la Team Raquet. C'étaient deux marins à foulards qui faisaient ce genre de blagues aux autre membres associés au QG et dont Druma et Sacha, le dresseur, étaient les principales cibles.

        Finalement, il s'écoula un temps infiniment long ou personne ne bougea, jusqu'à ce qu'une taupinière attire l'attention des deux camps. Elle grandit jusqu'à atteindre une taille tout aussi démesurée que la taupe qu'elle annonçait. Les deux marins entre qui elle se formait firent un pas de côté -enfin manière de parler, Druma faillit tomber à cause de sa jambe. Finalement, plus bluffant qu'une taupe géante, plus improbable qu'un Tanuki des mers, ce fut, apparemment, un gamin avec un pantalon mode Obélix qui sortit de son trou. Un être plus petit que tous les autres personnes en présence et qui, visiblement, avait trop joué près de la porte secrète des sous-sol du QG. Preuve était faite qu'il criait comme les créatures à longues oreilles ridicules qui y étaient séquestrées.


        -Oh, t'as craqué ton slip, créature des profondeurs ? Demanda druma sans savoir à quel point il était dans le vrai.

        -Arrête avec tes vannes à deux Berrys, tu vas jeter un froid caverneux. Trancha le marin repeint couleur sang.

        Les deux jeunes se regardèrent puis éclatèrent de rire. Les nerfs. Rine de plus. On n'y peux rien.

        C'est ce moment que choisit une tête coiffée d'un chapeau de cowboy, dans un cri, de sortir du trou dans lequel il avait été précipité. Cet air de démon sur le visage ainsi que le cri amplifié par le trou et à mesure qu'il remontait effraya une bonne partie de l'assistance a tel point que personne n'osa le contredire lorsqu'il leur ordonna dans un aboiement guttural de lui laisser la taupe humaine au profit des deux derniers marins debout, ou en tout cas en état de se battre. Même si c'était très mitigé pour Le Sergent. Et alors que le pistolero passait à l'attaque, la quinzaine de pirate suivit son mouvement et fondirent sur le duo de comique. A cet instant, le Sergent eut la volonté de faire un trait d'esprit, mais sa situation ainsi que la douleur dans sa jambe lui coupèrent l'inspiration nécessaire à une bonne vanne. D'ailleurs, toujours cette fichu jambe l'empêcha de sauter lorsqu'un pirate armé d'une fourchette tenta de lui crever les yeux. Ce fut son collègue qui le dégagea du chemin d'un coup de pied bien placé. Et tandis qu'il roulait dans la poussière, un pirate tomba sous le kodashi du dernier marin.

        Ouvrant les yeux que les culbutes avaient fermés, il aperçut son sabre à à peine un mètre de lui. Dans une nouvelle roulade qui lui évita de se faire piétiner par un prisonnier enragé, il attrapa la lame de son katana. Se retournant sur le dos, et d'un violent coup ascendant, il broya les bijoux d'une homme visiblement deux fois plus grand que le petit officier et armé d'une massue artisanale. S'écroulant sur le dos, le bloc de roche ficelé à un des barreaux de prison s'écrasa sur la poitrine de Druma, lui coupant le souffle et lui laissant une douloureuse trace sanglante au niveau de son plexus. Il allait finir bien trop vite broyé si la combat durait comme ça. Il fallut alors un éclair à Druma, poussé par l'adrénaline et son instinct de survie qu'il croyait éteint pour inventer une nouvelle technique de combat au sol. En effet, il avait lâché son fourreau et plantait tous les pieds qui passaient à sa portée, tranchait les tendons, et coupait les orteils. Et tout ça, alors qu'il roulait à droite et à gauche, évitant les attaques maladroites au raz-du-sol. Évidemment, si d'ordinaire, un adversaire au sol vous donne l'avantage, lorsque ce dernier choisit ce terrain comme type de combattre, on se retrouve tous un peu balourd. Qui a déjà appris à se battre contre un asticot rampant ?

        De leurs côtés, l'ultime marin tenait toujours la route, de nouvelles tâches maculaient cette fois son visage. Et ce n'était toujours pas le sien. Et ? Pistolero VS Fossoyeur ? Où ça en est ?... car au moment où je vous parle, un pauvre marin arrivait en courant, hélant un certain Commandant. Il était habillé comme un marin normal et était muni d'un escargophone.


        -Commandant, haleta-t-il, un message du Lieutenant Blacrow!
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        On aurait dit qu’il avait atterit au milieu d’une immense pyjama-party. Des tas de gens en costumes rayés blancs et noirs l’entourent, comme si il n’y avait plus que ce modèle en magasin. La seule différence entre un individu et un autre est sa pilosité faciale, l’ensemble ayant au moins en commun une carrure d’armoire (pas très commode), des cicatrices laissant penser qu’ils se rasent avec un épluche légume et finalement une lueur perverse dans le regard. Tout cela permet d’affirmer presque sans doute possible que tout ce beau monde n’est pas là pour jouer à la poupée. Sauf si on considère Yuji et les deux autres Marines présents comme des poupées. Le genre « Toodoo » dans laquelle on plante plein de choses désagréables. Un coup d’œil dans son dos lui confirma qu’il était complètement entouré. Dire que l’Excavateur est au centre de l’attention générale est on ne peut plus exact. Que ça va être sa fête également.

        La foule de prisonnier resserra les rangs, et les visages surpris laissèrent place à une expression concentrée. Le genre d’expression qui indique qu’on a un projet en tête.

        Gasp…

        Gnéééé j’ai déjà faillit mourir en essayant de stopper UN type, comment je vais survivre à une VINGTAINE ???

        Un mouvement dans son dos le fit se retourner. Un type sortit du sol. Lui il n’est pas en pyjama : il est en slip. Mais il a un chapeau…et des pistolets. Il lança au Marine un regard mauvais, hurla quelque chose aux prisonniers présents. Puis, sans crier gare, il fonça vers les soldats du gouvernement, suivit de près par tous les pyjamas présents. Ses armes crachèrent des projectiles dans sa direction, certaines décrivant des trajectoires très bizarres comme des zigzags, des paraboles ou des même des rebonds sur le sol. Yuji a l’impression d’être la cible d’une nuée d’abeilles en plomb, chacune douée d’une conscience propre, chacune voulant sa mort. Il a à peine eu le temps de se baisser pour éviter la première balle que la suivante arrivait, et s’il n’avait pas eu le réflexe de faire un bond en l’air il se la serait prise dans les rotules.

        Les six suivantes arrivèrent ensuite quasi simultanément, l’obligeant à faire quelques pas de danse ressemblant vaguement à des claquettes alors que les balles créaient des petits geysers de terre à ses pieds. Une neuvième arriva avec un léger retard, mais elle aurait bien pu être fatale si le Marine n’avait pas glissé sur une flaque de sang, tombant les quatre fers en l’air tandis que la balle passait en vrombissant là où se tenait sa tête la seconde précédente. Autour de lui les pyjama-boyz s’acharnaient sur deux pauvres Marines qui se débattaient plus ou moins efficacement face à cette marée bicolore.

        Immobilisé par sa chute, Yuji quant à lui attendait le projectile qui lui ôtera la vie. Et comme il n’est pas très courageux il ferma les yeux.

        Bref moment de non-action.

        Il rouvrit un œil : toujours rien.

        Il ouvrit le deuxième œil avec un air surpris. Le tireur ne devait plus avoir de balles. Il se remit vite fait sur ses pieds et cria en direction de l’homme-au-stetson :
        Ha ! Dans les …
        Un couinement dans son dos l’alerta que ce n’était pas fini. Toujours accroché à ses lunettes de forage, Boota pointait quelque chose dans son dos avec insistance
        GAAAAAH !
        L’Excavateur se retourna, vit de quoi il s’agissait et devint livide
        Hey! Mais… c’est d’la triche !

        Tout occupé à éviter les projectiles qui arrivaient par devant il n’avait pas vu que les trois dernières balles de l’essaim l’avaient contourné en faisant un grand demi-cercle. Elles étaient déjà à une microseconde de lui, pas le temps de sauter, de se baisser ou même d’esquiver. Il était foutu. Parce qu’il ne pouvait rien faire d’autre il croisa les bras devant son visage. Deux balles se plantèrent dans ses membres mécaniques, apparemment sans faire d’autre dégâts que des grosses bosses sur le blindage. La troisième quant à elle entama une parabole ascensionnelle, sa trajectoire la faisant passer en dessous des maigres protections du Marine. Elle traversa l’abdomen du jeune homme sans même ralentir, brisant deux côtes, perforant un poumon et passant si près de sa colonne vertébrale qu’il faillit devenir paraplégique à peine 12 ans après avoir apprit à marcher. La balle finit sa course dans l’organisme de sa cible en ressortant par l’omoplate droite, tout en ne se privant pas (par soucis du spectaculaire) de faire jaillir une giclée de sang par l’orifice de sortie.

        L’Excavateur tituba et tomba à genoux, manquant d’ajouter « fractures des tibias » à la liste de ses problèmes actuels. Chaque respiration lui donne l’impression qu’on lui a fourré un tison ardent dans le torse. Il n’avait jamais été blessé au combat. Enfin jamais sérieusement. Ça lui faisait un sacré choc. Ainsi que sacrément mal. Il cracha un peu de sang sur le sol du QG.

        La vache. Tout ça pour… un pantalon. Y en a qui ont aucun sens de la mesure. Argl. Il y a combien de litres de sang dans le corps humain ? 4 ? 5 ? Quand est-ce je vais être mal barré ? Encore un problème de « baignoire qui fuit », j’aurais dû être plus attentif au cours de mathématique. Comment j’aurais pu savoir qu’un jour ce serait MOI la baignoire ? Mais crénom d’un boulon ça fait MAL !

        Ça change complètement la donne. Se battre lorsqu’on a une possibilité de s’enfuir c’est une chose, se battre pour sa vie en est une autre. Tout d’abord on est plus motivé. Ensuite on a intérêt à vite terminer la bataille histoire de colmater les fuites, avant d’avoir des désagréments irréversibles. C’est pour ça qu’il est devenu infirmier : pour soigner après les bagarres, pas pour s’ausculter soi-même tout en esquivant des balles venant de directions improbables ! En parlant de balle…

        Trois détonations dans son dos lui signalèrent que le pistolero n’est pas encore à cours de munitions.
        Nom d’une stalactite, c’est bientôt fini oui ? C’est pas fairplay ! Chuis un homme à terre ! Y a des règles qui…
        Commandant, un message du lieutenant Blackrow !
        Le commandant en question leva les yeux sur une estafette visiblement épuisée.
        Purée mais c’est pas le moment de… trois sifflements lui rappelèrent ses priorités : A TERRE !

        Faisant fi de la douleur, Yuji bondit sur le jeune Marine pour le plaquer au sol. Peine perdue : 40 kilos de maladresse ne renverseront jamais 60 kilos de surprise. L’Excavateur rebondit sur sa cible comme un marshmallow lancé sur un mur. Il secoua la tête, déboussolé par son échec, mais son pied droit passa directement en mode « réflexe » : son talon percuta durement l’entrejambe du messager, obligeant celui-ci à se plier en deux par la même occasion. Une fois de plus les balles de Flint Westwood ne trouvèrent rien à se mettre sous la dent et se perdirent dans le décor. Le message attendra….pour le moment. Pour la deuxième fois en moins d’une minute l’Excavateur a mordu la poussière à cause de l’homme-au-chapeau-rigolo. Et en plus ça n’a sûrement pas amélioré l’état de son poumon. Marre de se faire rouler dessus à tout bout de champ. Ses bras-prothèses passèrent en mode « foreuse », et leur moteur produisit un son particulièrement inquiétant dans cet environnement en flamme. Il ne va pas se laisser tuer comme ça. Il est trop vivant pour mourir.

        Il s’appuya sur un genou pour se relever et braqua son regard dans celui de Flint. Ses foreuses lancées à pleine vitesse, il les fit s’entrechoquer de manière menaçante, provoquant à chaque contact un petit nuage d’étincelles. Boota, voyant que la situation risquait d’être un peu agitée, fila se cacher dans le pantalon de Yuji. Une petite taupe sait quand elle doit laisser les « grands » entre eux. Elle s’agrippa à la jambe droite de sa monture humaine, ce nouveau pantalon n’ayant pas les poches internes qu’elle affectionnait tant. A peine avait-elle trouvé refuge dans le pantalon volé que son nouveau propriétaire repéra un rassemblement de criminels, très occupés à frapper (et à éviter) quelque chose qui se tortillait à leurs pieds. Le Marine prit un air mauvais ce qui, bizarrement, le faisait ressembler à une boîte aux lettres.

        Zallez voir de quoi un Livingstone est capable, bande d’abeilles délavées !

        Il braqua ses foreuses vers le bas, plongeant dans le sol comme un sous-marin dans l’océan. Une fois sous terre il s’élança vers les prisonniers, laissant derrière lui un sillage de terre retourné. Soudainement il jaillit du sol, attrapa un de ses adversaires et l’attira dans le trou fraichement creusé. La cible s’enfonça jusqu’à la taille dans la galerie avant d’être coincée, gesticulant pour sortir de ce satané nid de poule qui venait d’apparaitre sous ses pieds. Yuji recommença deux fois ce manège et trois prisonniers furent bientôt enterrés dans le sol comme une rangée de choux fleur. Mais ça n’allait pas en rester là…

        Martoooopikeur !


        *SBAM*
        *POK*
        *PAF


        Surgissant de différentes taupinières, le Marine frappe sa première proie en écartant les bras puis en le frappant de toutes ses forces, comme une pince de crabe qui se referme. Pris d’une migraine soudaine, le criminel se tint les tempes comme si il voulait empêcher sa tête de tomber. Son agresseur retourna dans ses galeries, et le deuxième tenta une nouvelle fois de sortir de son trou en tendant tous les muscles de ses bras. Peine perdu. Il fut cueilli par le poing de l’Excavateur qui percuta ses gencives avec la force d’un petit météore. Il s’escamota une nouvelle fois mais le troisième était prêt à le recevoir, et à peine a-t-il sortit la tête de terre qu’il faillit se faire décapiter par un sabre. Sans trop réfléchir Yuji répliqua en lui fourrant son index et son majeur dans les yeux, provoquant une cécité aussi douloureuse que temporaire. Comme quoi on apprend parfois des trucs utiles à l’école, ou du moins dans la cours de récré'. Le Marine s’enfonça alors une dernière fois dans la sécurité de ses souterrains, tandis que la scène qu'il a laissé en surface ressemblait alors à une parodie des célèbres singes qui se cachaient les oreilles, la bouche et les yeux.

        Une calme relatif s’abattit sur le champ de bataille. Il ne dura pas : pendant que Yuji frappait les trois prisonniers il avait repéré du coin de l'oeil l’homme qui l’avait fait saigné. Sa rage n'était pas encore assouvie. Time for some payback !

        Géoooooo…

        Une taupinière bien plus grosse que les précédents apparut sur le sol, comme une bulle prêt à exploser. Et la bulle explosa. L’Excavateur bondit hors du sol dans un nuage de terre, fendant l’air comme un missile. Son vol l’amena à la verticale de Flint et il plongea vers son ennemi toutes foreuses dehors. Au dernier moment elles redevinrent des mains et il arma son poing, tel un boxer prêt à balancer un uppercut…

        PUUUUUNCH !



        Dernière édition par Yuji Livingstone le Mer 30 Nov 2011 - 0:08, édité 5 fois
          Ce petit con avait eu l’audace de lui chourer ses vêtements, d’ailleurs Flint ne comprenait toujours pas le geste de cet avorton, était-il à poil avant de venir ici ? Etait-il un putain d’exhibitionniste ? Lui avait-on tout simplement piqué ses vêtements ? Des questions sans réponses, le mystère s’épaississait, il était temps pour Flint de commencer son enquête…Ou pas. Tout ce qu’il souhaitait pour le moment fut de trouer le cul de cette saloperie de môme peu importe les circonstances qui avaient précédées l’instant présent. C’est vrai merde ! Y a pas idée de faire main basse sur les vêtements de quelqu’un surtout ceux de Flint, c’était comme si le pistolero avait violé la grand-mère du gamin…C’est ignoble n’est-ce pas ? Bah c’est pareil pour les fringues du quadra ! Ça ne se fait pas bordel de merde ! Un cowboy sans son accoutrement, c’est comme une bière sans mousse, une tarte aux pommes sans les pommes ! Flint, toujours en rogne, allait avoir beaucoup de mal à se calmer, la mort du môme ferait sans doute l’affaire ! Le pistolero n’aurait aucun scrupule devant un garnement pareil. A priori, ce dernier s’était enrôlé dans la Marine, et se révélait donc être un ennemi dans sa pêche aux informations. Le quadragénaire se demandait bien où son informateur avait pu passer. Il espérait seulement qu’il soit toujours dans les parages et ce n’était pas un putain de bambin à sa maman qui allait l’en empêcher ! Les informations qu’il recherchait étaient capitales pour le sauvetage de son fils à la grande prison d’Impel Down !

          L’une des balles, entre guillemets farceuses de Flint, venait de faire mouche ! Le sang coula abondamment de la blessure du gamin. A priori, le pistolero avait touché l’un des poumons et franchement ça devait faire un mal de chien ! Bien fait pour sa gueule à ce petit con ! Tel fut la réflexion de l’ami Westwood à ce moment précis. La douleur intense fit tomber le Marin au sol, les deux genoux en avant. Ce dernier se demandait probablement ce qu’il venait d’arriver et surtout comment Flint arrivait à donner des trajectoires on ne peut plus inorthodoxe à ses projectiles. Une gerbe de sang tomba en trainée sur le sol du quartier général, le gamin dégobillait beaucoup de liquide carmin.

          « C’pas après t’être attaqué à moi qu’il faut faire dans son froc gamin ! J’espère que t’as foutu une couche, j’ai pas envie que tu dégueulasses mon falzar ! »

          Le quadra fit rapidement basculer les magasins de ses flingues…Plus l’ombre d’une balle…La plupart de ses réserves se situait dans la doublure de sa veste. Il n’avait pas ménagé ses efforts et se retrouvait maintenant à court de munition…Mais Flint n’avait pas encore dit son dernier mot, il lui restait un style tout aussi peu orthodoxe que le premier…La baston de comptoir ! Les règles de ce jeu pour ivrognes est simple, c’est qu’il n’y en a pas ! Tous les coups sont permis ! Et pour Flint, foutre des beignes en vois-tu en voilà, ça le connaît ! Quand y a pas de flingues, il reste beaucoup d’autres d’option en réserve même si plomber les gens d’une balle dans le crâne, c’est beaucoup plus stylé ! Le bougre de gamin se relève après avoir sauvé un messager par un bon coup dans les valseuses, ironique n’est-ce pas ? En général, on frappe dans les bijoux de famille pour faire mal à son adversaire et pas pour sauver un allié, enfin c’était une méthode comme une autre… Le petit merdeux était bien vigoureux malgré le fait qu’il se soit fait plomber d’une belle bastos dans le poumon. Chaque respiration devait probablement lui demander un effort considérable. Pour ainsi dire, Flint restait sur le cul. Après tout, il ne fallait pas juger un livre à sa couverture.

          Le bambin ne semblait absolument pas content, mais c’était qu’il piquait une petite colère le bout de chou ! Quoi qu’il y avait ? Il a faim ? Il a envie de faire pipi ? Il veut sa môman ? Ses bras commencèrent à entamer un bizarre mouvement circulaire, tel une toupie. En l’occurrence, cela ne ressemblait pas tellement à des toupies mais plutôt à des perceuses géantes. Flint arquait un sourcil, se demandant ce que pouvait être ces machins qui tournoyaient comme ça. Bon…Vu qu’il ne se préoccupait plus du quadra, celui-ci décidait de s’allumer un nouveau cigarillo pour passer le temps. Après tout, s’il voulait se dézinguer tout seul en forçant sur son poumon et sa santé, c’était son putain de problème. Dommage qu’il n’y ait pas eu un transat et une bière pour aller avec tout ça. Derrière Flint des bruits de pas pouvaient se faire entendre, deux, trois évadés vinrent se mêler eux aussi à la fête, sans doute pour arriver en renfort des autres types en costume à rayures, typique des prisonniers. Parmi eux, un gros tas fort essoufflé par la course effectuée, évidemment avec un corps de baleine comme le sien, il devait bien peser un bon gros quintal. Le fait qu’il soit court sur pattes n’arrangeait en rien à sa situation.

          Flint ne faisait plus alors attention à la situation, ni même au bambin qui collait des tartes à tout va aux pirates évadés. Soudainement le gosse sortit du sol tel le bouchon d’une bouteille de champagne qu’on venait tout juste de sabrer, le « pop » en moins. ‘Fin bref, là n’est pas l’important, Flint allait s’en prendre plein la gueule s’il ne réagissait pas à temps. Pas le temps de répliquer d’ailleurs, il fallait se manger le poing mécanique du gosse qui hurlait le nom de son attaque : le geo punch. Le gamin possédait une force de frappe insoupçonnée. Ce coup vertical failli décrocher la mâchoire du quadragénaire. Un goût métallique imprégnait maintenant la bouche de Flint qui reculait de quelques pas sur le coup.

          Le premier réflexe de ce dernier fut de s’accrocher au bras du balourd à côté de lui avant de prendre son bras à la manière d’un judoka qui souhaitait faire Ippon sur son adversaire. Le quadra projeta l’énorme cachalot sur le mioche et ses comparses situés juste derrière lui façon boule de bowling dans un jeu de quille. L’intention était clairement de faire un joli strike, un split de merde n’était pas négociable pour Flint…Quoique, il ne serait pas mécontent de se faire un petit spare histoire de dézinguer propre la dernière quille ! Avouez qu’un mec, la quarantaine jouant à un pseudo bowling presque à poil, c’est le summum de la virilité…So sexy ! Ou pas…

          La course de Flint commença malgré la douleur récurrente de sa jambe, chopant au passage sa winchester qui trainait par terre tout en vérifiant si cette dernière était chargée. Il pestait contre lui-même, puisque la pétoire ne l’était pas ! Pas grave, une arme avec une crosse avait plein d’utilisation possible. Après le bowling, Flint allait s’essayer à un autre sport : le golf ! Ou bien le baseball c’est selon…La règle est simple pour ces deux jeux, taper dans une baballe le plus loin possible sauf que l’objet circulaire n’était autre que la tête à claque du gosse ! Flint tenta deux aller retours bien corsés sur la poire du gamin à la façon d’un père qui souhaitait corriger son gosse ayant fait une grosse connerie. Le pistolero décida d’accentuer la correction du bambin en se concentrant uniquement sur son point faible, il voulait qu’il morfle bien avant de continuer sa route, lui faire payer pour avoir osé lui subtiliser ses vêtements mais surtout pour l’avoir mis autant en rogne ! C’était qu’il commençait à faire froid pour papy ! Ironique quand on sait que le bâtiment est en proie aux flammes…Un violent coup de crosse près des côtes fut assené pour plier le mioche en deux avant de projeter son pied dans la face du Marin.

          La bande d’évadés n’était même pas capable de tenir tête à quelques Marins, cela en devint presque pitoyable, décidément, il fallait que le pistolero fasse tout par lui-même ! Flint s’approcha de l’émissaire qui avait, plus tôt, l’intention d’envoyer un message au gosse dénommé Livingstone. La position de ce messager lui permit de tenter un énorme brise dos tout en l’étranglant pour le faire plier. L’autre mauvais comique ne fut pas non plus en reste puisque le pistolero décida de s’occuper de son cas. Un bond en avant lui permit de combler la distance, de cette impulsion un énorme coup de crosse vertical sur le sommet du crâne.Soudainement, une énorme poutre dégringola du niveau supérieur, s’abattant lourdement sur le sol de l’étage où Flint, les Marins et les évadés se trouvèrent. La baston de comptoir stipulait bien que tout objet pouvait être utilisé pour que l’adversaire en prenne pour son grade. La poutre était brulante, enflammée par endroits. Flint entreprit donc de soulever la chose pour la projeter contre le gosse. Le souci principal était les flammes, le poids passait après. Une légère odeur de cochon grillé émanait maintenant du pistolero, sa pilosité commençait à fondre comme neige au soleil. Mais ce dernier réussit tout de même à soulever le bidule.

          « Hourrryaaah ! »

          De toutes ses forces, Flint projeta la poutre contre le gamin. Ouais bon, il avait été un peu brutal sur ce coup mais il n’en avait strictement rien à foutre. Il voulait avancer pour récupérer ses fringues et l’autre tocard qu’il cherchait. Et ce gamin commençait sérieusement à lui taper sur le système.

          « T’es v’nu, t’as vu…Tu l’as eu dans le cul…Maintenant rends-moi mes putains de fringues ! »



          Dernière édition par Flint Westwood le Sam 1 Oct 2011 - 2:28, édité 3 fois
            Le pauvre messager n'aurait pas pu faire une meilleure cible. A peine arrivé sur le champ de bataille qu'il devenait la cible du gars au chapeau de cow-boy. Heureusement que l'homme-taupe était là pour lui sauver la mise... à défaut de se sauver lui-même. Car alors que le Sergent Druma coupait des jarrets et que le dernier marin debout tranchait des têtes, le soi-disant Commandant se faisait percer la poitrine, trop près du cœur au goût de notre comique de service. Mais pourtant, rien ne l'empêcha de continuer de jouer son rôle. Il partit d'une fureur de lion et disparut sous terre un bon nombre de fois, assommant à chaque remontée un pirate, les immobilisant des ces trous au niveau de la taille. Avec un grand sourire, le Sergent se releva comme il pouvait à cause des blessures multiples et de sa jambe et ramassa la masse qui lui avait un peu plus tôt écrasé les côtes.

            -Tape Taupes ! Hurla-t-il en brandissant bien haut l'arme archaïque avant de l'abattre avec force sur les crânes des forbans immobilisés.

            Mine de rien, le nombre d'opposants baissait rapidement. Notre clown tourna la tête de tous côtés, surprit de ne pas encore être mort, ni même mortellement blessé comme l'étaient de très nombreux marins au sol. Heureusement que le fameux Commandant était venu à leur aide et que le dernier marin, toujours couvert de sang, menaient la danse. Mais il y eut une inversion rapide des éléments. Taupe-fusée, Cow-Boy énervé, Bowling et Baseball, puis le pistolero était sur le pauvre Druma qui n'avait pas compris ce qu'il s'était passé. Un choc d'une violence à lui en faire redescendre ses chaussettes risquèrent de lui briser les cervicales. Mais ce furent les jambes qui cédèrent sous l'attaque. Au sol, dans les vapes les plus totales, le marin eut une pensée émue pour ces trois pirates qui avaient subis le même sort que lui, quelques secondes plus tôt. Grand bien lui fasse, il était compatissant dans les pires situations.

            Malgré le mal de crâne le sang qui lui coulait sur le visage et les tâches noires sur sa vision, le Sergent ne put se permettre de rester au sol. Le coup avait été d'une violence qu'il n se souvenait pas avoir déjà vécu, mais ce n'était une blessure mortelle. Il ne risquait pas l'agonie ou l'hémorragie comme nombre de ses collègues au sol. Il ne pouvait pas se permettre de rester inactif.

            Non, il ne le pouvait pas.

            Se redressant grâce à une seule jambe, l'autre se pliant maintenant dans l'autre sens, il attrapa une arme à ses pieds, un pistolet. Déchargé. Druma grogna une insulte à l'arme qu'il envoya dans la tête d'un forban qui tentait lui aussi de se relever. Essaie encore. Avançant en boitant de quelques pas, il attrapa une autre arme, plutôt un fusil cette fois, de manufacture gouvernementale. Le Sergent ne se posa pas plus de questions et avança résolument vers le bougre d'enfant de salaud qui lui avait ouvert le crâne.

            Juste après que le gars sorti tout droit d'un mauvais Western Spaghetti aie envoyé une poutre enflammée sur le Commandant, Druma mit en joue le chapeauté. A bout portant, avec une arme de ce calibre, ça risquait de lui brûler un peu plus que la cervelle. Les cheveux sûrement et le chapeau aussi peut-être. De son côté, le marin sanglant achevait deux autres pirates d'un coup. Mais il avait écopé d'une vilaine balafre lui barrant le visage. Ça risquait de moins bien le faire, là.


            -Tu permets que je te fasse une jolie veste en plomb, le sans-culotte ? Demanda-t-il le sourire aux lèvres

            Et sans autres sommations, il tira.

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            Les yeux clos, Yuji sourit béatement

            Ça a marché. Le Geo Punch a marché. Incroyable. J’veux dire…c’est censé marché, oui. Mais je pensais pas que j’y arriverais. Après tout elle n’a jamais marché avant, c’est juste…de la frime. Un gros coup de poing-surprise qui surprend jamais personne. Une baffe apocalyptique qui touche jamais rien. Juste une petit cratère dans le sol, là où le type-d’en-face a esquivé mon attaque. Distance trop grande sans doute, on a le temps de voir venir. Et pourtant je l’ai touché. Je l’ai touché ce cow boy en slip ! Paf dans les dents ! Son visage déformé comme un flan qui a rencontré une pelle. J’pense même qu’il a saigné. Bien fait ! Je l’ai eu je l’ai eu je l’ai eu ! JE L’AI EU ! Bon il était pas KO. Et en fait ça l’a juste fait reculer de quelques mètres. N’empêche c’était un super coup. Si quelqu’un a pris une photo, j’en veux un poster. Mais…mais…y a un truc qui me chiffonne. Après…il s’est passé quoi ? Je lui ai mit un bourre-pif (raaaah quel coup !) et…quoi ? Pourquoi j’me souviens plus ? S’est passé quoi ? Y a eu…Y a eu…la grosse boule rose qui ressemblait vaguement à une prisonnier. M’a roulé dessus. M’en souvient maintenant, j’ai un os qu’a craqué. Quelque part. Chaipu où. Il venait d’où ? Sais pas. Regardais ma main. Ma main qui avait enfin frappé quelqu’un avec un Geo Punch. M’a roulé dessus et mes os ont fait « crac ». Pas grave, les os repoussent. Je pense. Tiens, m’semble que non. Lu ça dans un bouquin de médecine. Merde.

            Je me souviens…j’ai mal. Haaaaa bobo. Un peu partout. Argl. Surtout la tête. Puré, j’aurais préféré l’oublié ça. Pourquoi la tête ? Pourquoi PARTICULIÈREMENT la tête ? J’me prends pleins de trucs sur la tête. Les plafonds. Les pots de fleur. Un piano. Ha non, c’était un clavechien. Ptit piano. Y avait aussi tout ce troupeau de lemmings un jour où j’me promenais sous une falaise. Ho et des cailloux. Des tas de cailloux. Lourds. A se demander pourquoi je sens encore quelque chose quand on me tape sur le crâne. Fallait que ce soit gros. Y avait quoi après la « balle au prisonnier » ? Un coup dans les côtes. Sur ma blessure. Enfoiré de Chapeauté. Frappé le nez ensuite. Je sens…plus mon nez. Pas normal ça. L’est passé où ? Ouïe ouïe ouïe. J’espère qu’il est pas déformé, j’en ai besoin pour respirer. Important de respirer par le nez. Bon pour la santé. « Système respiratoire », page 12. Suis certain. Oublie jamais s’genre de truc. Mais c’est pas ça qui me fait aussi mal, s’pas un bête…un bête…fusil ? Il m’a frappé avec un FUSIL ? Il a jamais appris à se servir d’une gâchette ce blaireau analphabète ? Sale type. Pas avec un fusil qu’on me défonce le crâne, non monsieur. Même en l’utilisant correctement. Alors d’où viens cette impression d’avoir une fracture du cerveau au 3e degré ? Poutre. Feu. Lancé. Sur la tête. Pourquoi j’peux pas bouger ? Mal de tête. Pas bouger. Kes…ki…spass ?


            Les neurones de Yuji se remirent en ordre, du moins provisoirement. Ils avaient déjà réussis à faire parvenir à son esprit, via des voies nerveuses détournées, qu’il y avait des « brèches dans le système de sécurité ». Oui, le corps humain est un organisme résolument bureaucratique. Des rapports s’entassèrent rapidement, répertoriant les avaries. On signal toujours une fuite au poumon gauche. Ou droit, il y a des contradictions. En tout cas une perte rapide d’énergie et de ressources à ce niveau, incident classé code rouge, c'est-à-dire « faut s’magner l’cul sinon on finit tous au chômage technique et l’gamin sera enterré dans son dernier trou ». Mais il y en a d’autre, comme cette énorme bosse sur sa tête, provoqué par une grève générale des cellules du secteur. Comme d’habitude pour se plaindre des conditions de travail : « on a pas idée d’être secoués comme ça ! ». Le neurones se dirent alors que, décidément, ils auraient pas dû autoriser les autres parties du corps à se syndiquer, Code Génétique ou pas. Ho, fuite mineure aussi au niveau du nez. On demande des sacs de sables pour étancher un peu tout ça. Bref, la coalition d’organes usuellement appelée « Yuji » se rendit compte qu’ils étaient dans le même bateau : un bateau qui prend l’eau. Ou plutôt qui en perd. Curieusement il n’avait pas de nouvelles de ses 5 sens, et donc aucune information sur les évènements actuels. Il voyait noir, il entendait des sons bizarres qu’il n’arrivait pas à interpréter, il se sentait…bloqué, il avait un léger goût de sang dans la bouche et il sentait comme une odeur de barbecue. Un barbecue sans viande. Pas grand-chose d’exploitable donc.

            Le Marine rouvrit les yeux. Il ne se rappelait pas du tout les avoir fermés. En même temps le premier coup de poutre ne lui avait pas vraiment laissé le loisir de négocier. Depuis combien de temps il était déconnecté de la réalité ? Difficile à dire. Une poignée de seconde peut être. Mais là n’est pas le plus important. Non la chose primordiale, le machin essentiel qui lui fit cligner plusieurs fois des yeux, c’est qu’il SAVAIT maintenant ce qui lui était arrivé. Et la mouise dans laquelle il était. Par où commencer ? Disons sa situation géographique : un mètre vingt en dessous du sol. Ce qui veut dire qu’il n’avait que la tête qui dépassait. La poutre de Flint était en effet tellement lourde que lorsqu’il se l’était prise en pleine tronche il s’était immédiatement enfoncé tel un explorateur dans des sables mouvants. Et il était coincé. Coincé de chez coincé. Pour ce qui est de l’apparence générale hé bien c’était une tête ma foi, avec un nez qui saigne. Et une bosse sur le front qui ferait passer l’Himalaya pour une colline un peu plus caillouteuse que la moyenne. On passera outre les bleus, ecchymoses, les bleus sur les ecchymoses et les ecchymoses sur les bleus, et en on résumera en disant qu’en le regardant on savait qu’il avait dégusté. La soupe, les hors d'oeuvre, le plat froid, le plat principal, le dessert et même une bonne partie des couverts. Avec un max de sauce tartare. La taupe format « crêpe » qu’il avait sur le haut du crâne n’était pas franchement mieux lotie. Une fois sa situation catastrophique appréciée à sa juste valeur, ses yeux firent le point. Et ils LE virent.

            Vu d’en bas le prisonnier-aux-pistolets avait l’air vachement plus impressionnant. Même en sous-vêtements. Sans doute à cause de l’énorme, la gigantesque, la gargantuesque, l’énorme, la « où la vache c’est gros ! » poutre enflammée qu’il brandissait au dessus de sa tête. Fin était prêt à servir le dessert de son Marine d’adversaire. Muscles bandés, il s’apprêtait à lui redonnait un bon coup de batte de base balle géante, et Yuji n’y survivrait pas.

            Hey ! hey ! Attendattendattendposeçapunaiseonpeutdiscuternon ? J’me rends j’me…

            La poutre enflammée s’abattit une nouvelle fois

            Mais il va me TUER !

            Le Marine se tortilla pour sortir de son trou. C’est pas un creuseur professionnel qui va se laisser enterrer ! Déclencher ses foreuses à deux centimètres de ses hanches c’est pas vraiment l’idée du siècle mais au moins c’est une idée. Ses bras passèrent en mode « perceurs de rocs » et vrombirent comme un essaim d’abeille affligé d’une quinte de toux. Il parvint à sortir ses deux prothèses du sol une microseconde avant que le ciel ne lui tombe sur la tête. La terre trembla lorsque l’arme de Flint heurta le sol, faisant bondir toutes les personnes présentes de dix bons centimètres, un mètre pour les poids légers. Sous la violence du choc les quelques flammes qui serpentaient le long de l’arme improvisée s’éteignirent.

            Grand silence.

            Silence mortel.

            Puis le sergent à l’humour douteux tira. La détonation, pourtant peu puissante, ressembla à un coup de canon tiré dans un vaste espace de non-bruit. Sa cible : l’homme en slip, dont les yeux étaient toujours braqués sur sa poutre, pour le cas tout à fait improbable où sa victime aurait survécu à la collision. Pourtant l’instinct du quadragénaire, formé à la dure Sainte Ecole des Coups Bas, le prévint du danger une fraction de seconde avant que la balle ne le transforme en un début de gruyère au goût métallique. Il fit une petite pirouette pour éviter le projectile, réflexe salutaire qui le mit sur la trajectoire d’une chose ô combien plus dangereuse. A peine avait-il terminé son esquive que la terre s’agita derrière lui, laissant même place à un petit volcan de terre et de pierre qui vrombissait comme un couple de tronçonneuses. Cette fois il n’eut pas le temps de bouger le petit doigt. Un démon noir, aux yeux rouges et doté d’un bras terminé par une foreuse lancée à pleine vitesse jaillit du sol, tel un missile nucléaire sortant de son silo dans une explosion de béton armé. Rétrospectivement, les témoins de la scène se rappelèrent qu’il était en fait totalement nu, et pour cause : il tenait son pantalon dans son bras « standard ». Le Démon Livingstone marmonna à l'oreille de sa proie:

            T’es pas le seul à pouvoir frapper les gens dans le dos, connard !

            Profitant de l’effet de surprise referma le « haut » du pantalon sur la tête de Flint, avant de serrer la ceinture de toutes ses forces au niveau de la gorge. Pas pour l’étouffer, juste pour ça tienne le temps qu’il fasse ce qu’il a en tête. Le pistolero tenta de défaire la boucle de la ceinture pour libérer sa tête, mais fut interrompu par un coup de poing dans les côtes qui le fit se plier en deux. Le Marine aurait pu le bastonner jusqu’au KO technique, le ligoter ou encore le tuer. Mais il n’avait 1) pas la force, 2) pas de corde et 3) le manque de moralité nécessaire pour cela. Son adversaire momentanément hors d’état de nuire il replongea dans le sol toutes foreuses dehors.

            Buuuuuul

            L’homme-au-pantalon-mal-placé tenta de se relever

            Doooooooooo

            Deux petites mains lui attrapèrent les chevilles et les tirèrent dans les entrailles de la terre, où il s’enfonça jusqu’aux genoux. Puis, sous la surface, Yuji plaça les jambes de Flint sous ses propres bras et fit aller ses foreuses au maximum de leur puissance. Et il avança. De plus en plus vite. Perpendiculairement à lui, en surface, son « prisonnier » fit de même. Ses deux jambes tracèrent deux sillons parallèles dans le sol. Direction de cet improbable duo ? Un cul de sac. Une voie sans issu. Un sens interdit. Bref, un mur. Du genre massif, construit avec des pierres grises si grosses qu’on a à peine eu besoin de mortier pour les fixer ensemble, la simple gravité les encastrant solidement les unes dans les autres. Il était haut, mais ça ce n’est pas important. Ce qui l’est par contre, c’est qu’on le devine épais. Très épais. Du genre à stopper une volée de boulets de canons, la charge d’un troupeau de buffle et au poing rageur d’un Géant. Les trois en même temps. Le genre de mur qui faisait mal rien qu’à le regarder. Au moins le Chapeauté eut le privilège de ne pas voir ce qui lui arrivait.

            Zeeeeeeeer !

            Propulsé à la vitesse d’une fusée, il percuta le mur dans un craquement sourd, tellement fort qu’on aurait dit que c’était le mur qui s’était jeté à sa rencontre. Il s’enfonça de plusieurs centimètres dans le roc, provoquant une intense chute de poussière et de petites pierres délogées par la collision. Des lézardes apparurent et s’entendirent depuis le point d’impact, formant des figures géométriques complexes sur les pierres environnantes. Curieux de voir le résultat de son attaque, l’Excavateur sortit (littéralement) de son trou. L’averse de gravas prit fin. Son adversaire était toujours face-contre-mur, comme si il avait soudainement été fossilisé. Yuji se retourna vers le reste des délinquants en pyjamas rayés. D’un commun accord, ceux-ci firent un pas en arrière. On ne plaisante pas avec un type qui peut vous faire fusionner avec le décor. Quoique. Leurs visages livides laissèrent bientôt place à une expression perplexe. Vu la rapidité de l’action ils n’avaient pas remarqué un petit détail dans l’anatomie du Marine. Il n’est pas complètement nu. Il a un drôle d’animal sur l’entre-jambe, la créature ressemblant vaguement à une culotte en fourrure. Une culotte qui tourna ses lunettes de soleil vers vers eux. Boota, invoqué par le Dieu Pudeur et sa muse Sainte Nitouche, servait présentement de cache-sexe. Le gamin-foreur dit pour lui-même :

            Bon ben il l’a récupéré, son pantalon. Même pas une tâche.

            [Attention, mise en route des batteries de secours]

            Il remarqua alors son public bicolore

            Quoi vous voulez ma photo ??? Vous voulez vous battre ptêt ? J’vous préviens, si vous retournez pas fissa dans vos cellules je vais vous…

            [Attention, niveau d’énergie critique]

            J’vais vous …J’vais vous…

            [Extinction]

            Yuji, quasi vidé de son sang par la blessure du pistolero, s’effondra comme une masse face contre terre. On peut dire à la fatigue de revenir plus tard, mais lorsqu’elle revient elle amène toujours des potes.




            HRP:


            Dernière édition par Yuji Livingstone le Mer 30 Nov 2011 - 0:15, édité 3 fois
              Y avait pas à dire, la volonté de Flint à vouloir démonter ce gamin boulons par boulons ou organes par organes, lui donnait une certaine satisfaction, un bon gros défouloir quoi. Pas que ce fut une partie de plaisir loin de là, mais bon l'action et l'adrénaline le ramenait une vingtaine d'années en arrière. Ouais bon, il n'était plus au sommet de sa forme comme par le passé mais les vestiges de ce qu'il fut commençait doucement à réapparaître. Des ruines archéologiques certes mais un bon coup de poliche et quelques rénovations supplémentaires et il n'y paraîtrait bientôt plus ! Enfin, l'heure n'était pas à la constatation de la forme physique de Flint, mais plus à l'action présente. Ça y était enfin ! Le pistolero avait sécher proprement le gamin Livingstone, il aurait certes pu exulter mais son affrontement avec cette bande de Marins n'était pas encore totalement terminé. C'était du temps de perdu, un temps précieux qu'il ne pourrait probablement pas rattraper ! Et ça, ça le rendait un chouïa énervé ! Oui, l'idée de rester dans un Quartier Général de Marine n'était pas l'idée la plus réjouissante du siècle ! Plus il y passerait du temps, plus d'autres adversaires se présenteraient à lui. Une voix derrière le quadragénaire lui fit ressentir qu'il n'était plus du tout attentif à ce qu'il se passait autour de lui ! C'est probablement cette même voix qui tira le coup de feu à bout portant ;un geste bienfaisant, une pirouette douteuse le mit hors de trajectoire du projectile. Les yeux intenses du pistolero se posèrent sur le mauvais comique, le salaud avait bien failli le trouer...Mais l'expérience venait de parler.

              La poutre s'écrasait lourdement au sol tandis que la taupe humaine refaisait son apparition ! Et, il n'avait pas l'air très heureux de s'être mangé une sablière sur le crâne. Ouais bon, c'est vrai que Flint avait très légèrement forcé sur la brutalité, mais pour sa défense...Il était en rogne. Comment ça, c'est pas un argument valable ? Flint cognait lorsqu'il le devait, et être en rogne c'est une raison pour cogner. Le contentieux entre les deux hommes se devait d'aboutir à un verdict ! Flint n'entendit que les murmures de la voix du gosse. Pas le seul à frapper dans le dos hein ? Le gamin devait apprendre que toutes les façons de tuer sont bonnes même les plus mauvaises. Ce n'était pas de la lâcheté, bien au contraire tant que le pistolero pourrait infliger des séquelles à son adversaire, ce serait une méthode comme une autre. Et puis ce fut le tombé de rideau sur son visage bien que l'acte ni même la scène ne soient terminés ! Quelque chose vint se serrer autour de son cou l'empêchant de se débarrasser de la gêne sur son faciès. Et puis, tout commença à bouger, ses pieds s'enfoncèrent dans le sol tandis qu'il fut tracté par il ne savait quel moyen vers une direction qui lui était inconnu... Ça ne sentait pas bon...

              *Snif...Snif...Hey mais !...C'est mon futal !*

              Grâce à son flair, Flint constata que la chose qui lui obstruait la vue n'était rien d'autre que sa propriété ! De fil en aiguille, Flint se doutait bien que la chose serrée autour de sa gorge n'était rien d'autre que sa ceinture. Voilà qui allait changer la donne...Le pistolero s'empressa de trouver la boucle de sa ceinture qui après quelques efforts se décrocha finalement. Flint se débarrassait de son habit encombrant avant de regarder devant lui...Un mur se dessina rapidement, le bon gros mur de pierre se dressait imperturbable, une chose était certaine, c'était pas du placoplâtre et ça allait faire mal...Le quadra n'eut le temps que de protéger les parties vraiment vitales de son corps. Une protection « bras en croix » était la seule solution qui convint à la situation ! Cependant, Flint savait pertinemment que cela ne suffirait pas ! Le choc se fit intense et lourd ; le corps du pistolero percuta le mur avec une violence telle qu'il eut l'impression de voir son corps partir en lambeaux. Trois centimètres, sept centimètres, douze centimètres...Vingt centimètres ; son corps s'enfonçait toujours un peu plus dans la pierre tandis que la lueur consciente de ses yeux s'atténua peu à peu. Résultat des courses : le bras gauche hors d'usage, quatre côtés fêlées et un nombre incalculable d'ecchymoses sur le corps.

              Son corps bougea, sans autre volonté que lui-même, désireux de se mouvoir, de s'arracher à ce mur. Après un dur labeur, le corps du pistolero s'extirpait de la paroi. Les yeux de Flint s'égarait sur les visages, sur l'environnement en proie aux flammes, c'était comme si son esprit n'avait aucune conscience d'être là au QG de North Blue. Pourtant des mots lui vinrent en tête, pas de phrases seulement des bribes. Il cherchait quelque chose, ses yeux se posèrent sur le sol de manière fugace avant de trouver l'objet de sa convoitise. Le mot pantalon revenait souvent dans son esprit...Mais d'autres aussi comme : Informations...Impel Down...Gamin...Quartier Général...La masse cérébrale du pistolero s'était imprégnée de ces mots le faisant avancer même inconscient. La douleur n'existait plus, le temps n'existait plus...

              « le vieux derrière toi ! Regardes derrière toi !

              Qu'il regarde derrière lui ? Oui effectivement, il devrait mais l'information dans l'état actuel des choses étaient devenu un poil plus complexe. Tout était particulièrement flou, le concave devenait convexe et inversement...Le tranchant d'une épée qui fendit l'air...Un bruit caractéristique et connu de l'inconscient du pistolero...Une esquive réussit... Sa main droite vint se poser sur le crâne du Marin à l'épée qu'il explosa contre le sol...Un geste qu'il avait répété des centaines et des centaines de fois au cours de son existence. Certes, la douleur n'existait plus, le temps n'existait plus... Il ne restait alors que les automatismes et les réflexes du corps. Rien ne semblait pouvoir le réveiller de ce somnambulisme comateux, il prit même le temps de remettre son pantalon devant les regards béats. Tous se rendait bien compte que quelque chose ne tournait pas rond, ce n'était plus l'homme qu'il avait vu précédemment lors de la bataille. Puis un prisonnier fort courageux...Un peu présomptueux aussi...Un peu cinglé même...Se planta devant le quadragénaire avant de lui décoller une baffe magistrale.

              « Hein ? Qu'est-ce que... »
              « Ah bah voilà t'es réveillé grand père ! »
              « Où j'suis? »
              « Heu...Au QG... »
              « Ah ouais c'vrai... … … … ...Attends un peu là....Tu m'as baffé ? »
              « Euh...Ouais pour te réveiller, t'étais inconscient... »
              « Ouais... »

              … … Sbaaaaaaf !

              Flint venait d'appliquer son crédo : tu me touches, je t'éclate. Ceci avec force et autorité, la baffe faillit décoller les pieds du courageux gaillard qui n'avait rien demandé de plus qu'aider Flint à retrouver ses esprits. Le quadragénaire se demandait ainsi depuis combien de temps il était dans cet état...Il regardait la pièce de bout en bout, là sur la droite le gamin qui s'était apparemment écroulé après son attaque murale et à ses pieds un autre marin...La réflexion du Flint se demanda bien comment cet olibrius, qui était de l'autre côté de la pièce il y a cinq minutes, s'était retrouvé à ses pieds...Pas bien difficile à comprendre pourtant...Mais bon, il ne faut guère lui en vouloir ! Le choc contre le mur fut somme toute assez brutal. Bon, des Marins n'en restait plus qu'un...Décidément le mauvais comique était assez résistant ! Il aurait mieux fait de rester coucher...Cela aurait été plus simple pour lui...Flint avança donc d'un pas décidé...Avant de se rendre compte qu'il était gravement blessé ! A peine eut-il pensé aux dégâts qu'il avait subi que toutes les blessures de son corps commencèrent à s'éveiller au même moment...

              « Merde...Petite Ordure! »

              Ouais, ça le gamin Livingstone l'avait bien amoché ! Car c'était à lui que le pistolero pensait en ce moment même. Flint n'avait plus guère de force pour affronter un seul soldat, il se sentit ridicule, il avait presque honte d'avouer sa faiblesse mais la réalité était là...Il était à bout de force, et force est de constater que se prendre un tel mur à une telle vitesse sans passer de vie à trépas était un véritable petit exploit. Très bien, s'il devait s'écrouler, il le ferait habillé ! Flint avançait à pas lent près du gamin lui retirant veste et chemise avant d'enfiler le tout avec difficulté, il fallait préciser qu'un bras cassé n'arrangeait guère les choses...Voilà, il était fin prêt...Il s'écroula sur le sol...Sans même se soucier du mauvais comique...

              « Merde le vieux ! Nous claque pas entre les pattes ! Allez les gars on le transporte un peu plus loin on viendra le récupérer une fois les armes récupérés et tout le monde sorti de sa cellule ! »

              C'est ainsi que deux des prisonniers soulevèrent Flint en utilisant ses bras pour le transporter. Ses pieds trainèrent un peu sur le sol tandis qu'il fut amener à une destination plus sûre. On le déposa dans une petite pièce qui fut sécurisée un peu plus tôt par les prisonniers. Le pistolero se voyait ainsi déposé dans un coin en attendant qu'on vienne le chercher. Quelques minutes plus tard Flint se réveillait bien malgré lui...Un homme faisait son entrée dans la petite pièce...
                Un seul être leur manque et tout est dépeuplé. Quel prix donner à celui qui permet à un équipage d'oser attaquer un Quartier Général de la Marine et d'en sortir vivant ? Comment se relever de l'humiliation d'un tel haut fait et de la popularité qu'il aura sur tous les Blues, sans parler de son influence sur les fantasmes des autres pirates de l'ombre désireux de, eux aussi, faire partie des histoires des tavernes que l'on se plait à entendre plusieurs fois. Le feu s'éteindra bientôt, mais l'exploit des Guns N Guns continuera de consumer les lieux. Source de lumières pour les uns, fumées toxiques obscurcissant les étoiles pour d'autres. Pour l'Observateur, ce n'est qu'une promesse. Celle de saisir l'opportunité de générer de nouveaux massacres en confrontant les ennemis ancestraux. Le QG en proie aux flammes sera la célébration d'une nouvelle guerre entre deux ennemis de taille. Depuis près d'un siècle, personne n'avait osé braver les uniformes blancs de la Justice. Le sang qui le tâche ce soir signe le pacte d'une vague prochaine de carnages où la sévérité aura siège en chaque camp. Une nouvelle page se tourne et l'encre rouge trempée sur les plumes écrivant déjà la nouvelle font frissonner le témoin silencieux du glissement de papier.

                Devant la danse des flammes, toutes les ombres se dandinent. Celle de l'Observateur se fond facilement parmi leur frénésie. Il pourrait prendre part au combat. Il pourrait même espérer en renverser l'issue. Mais ce n'est pas sa mission, ce n'est pas l'objectif fixé. Se détourner de sa voie est un caprice, seul celui qui marche sur le sentier de lumière entre l'eau est les flamme parvient à sa destination. La tristesse de voir ses frères morts ou la colère d'assister à la fuite des mutins n'a aucune place ici et le masque avale l'humanité pour ne laisser apparaître qu'une idole impassible, objective.

                Le Témoin passe d'un couloir à l'autre dans un silence absolu. Il progresse lentement, plusieurs patrouilles ont besoin d'être dupées. Sa cible est, comme lui, une personne à priori neutre au conflit. Elle y a pourtant pris part et la roue du destin l'a conduit à devenir acteur de l'évasion. Comme eux, il agit pour sauver quelqu'un. Comme eux, il apprendra tout ce qu'un être est capable de faire pour empêcher la condamnation d'une personne qu'il aime. L'Histoire se contentera de narrer le spectaculaire, le populaire simplissime auquel aucun détail ne risque de s'évader de la compréhension de l'auditeur médiocre. Elle taira décemment, idiote esclave des masses, la rencontre d'un homme seul pris lui aussi entre l'eau et le feu. Un homme défiant le monde entier pour suivre sa propre voie, ayant devant lui l'avenir pessimiste auquel il avait pourtant échappé en reprenant une vie paisible. Mais les erreurs que lui ne pouvait plus commettre, la fatalité les a imposées à son fils. C'est l'amour de la seule chose qu'il a pu construire en dehors de la voie du sang qui laisse aujourd'hui Flint Westwood seul dans une cellule ouverte, sonné et éprouvé d'un combat qui n'était pas le sien. Le dommage collatéral qu'il est gît inutilement après avoir accompli une nouvelle série de crimes tout aussi inutiles sur des Marines qui accomplissaient un travail indispensable. Quel prix donner à celui à cause de qui toute cette violence s'est déchaînée ? Plus que des berries par millions, c'est le mot "chaos" qui donnerait au Capitaine rouge sa juste valeur. Chasseurs de primes, ne traquez pas Unwin Vail pour l'argent qu'il rapportera, mais pour le désordre qu'il n'occasionnera plus sur ce monde. Faut-il attendre que le loup prenne goût à la chaire pour l'abattre ? Plus gros, sa peau se vendra plus chère. Alors, attendez. Attendez que ce Fenrir soit assez gros pour vous donner la valeur dont vous vous estimez dignes. Vous mesurerez combien la peau de votre ennemi est précieuse quand même vos crocs ne parviendront plus à la percer. Cette bête n'aura jamais une prime à la hauteur de sa dangerosité et c'est pourquoi les justiciers demeurent les seuls êtres capables de la vaincre.

                L'ouverture de la pièce où la cowboy se repose découpe une silhouette étrange. Accroupie, muette, figée en direction du pistolero. Son déguisement illustre un costume hautement gradé de Marine et chaque centimètre de peau est couvert d'un tissu en toile opaque semblable à celle des assassins impériaux. Les vêtements de l'inconnu ressemblent à une tenue de théâtre et sa tête n'est pas sans rappeler certaines fables. Le visage est fait de bois verni aux traits sérieux et il est décoré d'une longue barbiche et d'une épaisse chevelure noire. Il est temps pour la scène d'accueillir la marionnette de l'Amiral en Chef Sengoku.

                Spoiler:

                Patron de la loi et gardien de la sagesse, une telle apparition ne présage rien de bon pour celui qui a déjà tué plusieurs de ses subordonnés. Mais le fantôme n'est pas là pour juger Flint, ce sera le rôle de divinités bien plus éveillées. Sengoku est venu délivrer un message qu'il tend à Flint sans lui exprimer le moindre mot. Enroulé et scellé par le cachet officiel de la Marine, le parchemin dévoilera à Flint une série d'informations importantes. il apprendra que ce papier provient de Grandline, à Impel Down. Il lira un bref rapport pré-écrit d'un Amiral confirmant l'avis d'exécution du pirate Westwood joint au prénom de son fils. Ses yeux liront et reliront probablement plusieurs fois la date et l'heure prévue pour cette exécution. C'était ce matin.
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                La fatigue, l'épuisement, la douleur...Flint s'était vu contraint bien malgré lui d'arrêter sa course à l'information. Le pistolero n'en savait guère plus sur l'art et la manière de s'introduire au sein même de la prison d'Impel Down. Celui par qui tout avait commencé était resté introuvable tout au long du parcours du quadra au sein du quartier général. Où cet imbécile se cachait-il ? Tel fut la question que Flint se posa à ce moment précis. Il aurait eu tellement d'informations précieuses à gagner, tellement d'éventualités et de possibilités à envisager. Sa quasi-défaite face au gamin de la Marine avait fait échoué tout ça ; il n'avait plus le temps de le chercher et dans l'état physique dans lequel il se trouvait, continuer aurait été vain. Peut-être cet homme était-il parti avec les prisonniers ou bien peut-être était-il resté sagement dans sa cellule en attendant la fin des combats...Il ne servait à rien de réfléchir maintenant et puis avec des peut-être, on mettrait Marineford dans une bien belle bouteille ! Il fallait que le pistolero rebondisse pour mieux avancer, se morfondre ainsi et se noyer dans sa colère n'était certes pas la méthode adéquate.

                Flint refit un état visuel de ses blessures, il n'y avait pas de quoi casser une patte à un palmipède, il s'en sortirait sans séquelles. Bon dieu qu'il avait envie d'un petit cigarillo pour faire passer le temps...Ses mouvements furent mécaniques, robotiques ; la gestuelle du pistolero n'avait plus rien de normale, beaucoup moins fluide qu'à l'accoutumé. La douleur ne lui permettait pas d'effectuer son rituel fétiche avec autant de classe, ni autant de vigueur dans le mouvement. Sa main tremblante agrippa l'étui renfermant les fameux cigarillos. L'objet de sa convoitise coincée entre ses lèvres, Flint s'empara de son briquet qui fut d'une incroyable ténacité dans l'allumage de son petit cigare. Les doigts ne parvinrent à produire une flamme au bout de nombreuses tentatives sans doute était-ce là le signe du manque de force actuel du quadragénaire. Les volutes ocres de la fumée emplissait peu à peu la pièce tandis que Flint tourna la tête vers le nouveau venu dans la pièce, arrivé quelques minutes plus tôt.

                Ce protagoniste ne semblait guère vouloir mettre un terme à la vie du pistolero qui ne pouvait décemment pas se battre en l'état actuel des choses. Flint fut surpris, surpris de voir la tête de cet individu qui ne ressemblait à aucun autre, le pistolero ne sut discerner si le Marin en face de lui était humain ou non. Le manteau des gradés de la Marine trônait sur les épaules de l'homme, heureusement qu'il n'était pas là pour se battre. En effet, les officiers n'étaient pas, en général, des enfants de chœur loin de là. Flint eut la vague impression de connaître cet homme, de l'avoir déjà vu quelque part, pourtant il ne sut dire où. Pourquoi restait-il planté ainsi devant lui ? Quelle était cette missive officielle, cette lettre tendue ? Le quadra s'en saisit alors avant de la décacheter...

                *Putain qu'est ce qu'il m'veut ce con ? Pourquoi la Marine se serait déplacer pour me donner personnellement un putain de papelard ?!*

                Cette pensée résuma parfaitement son incompréhension. Flint jeta un rapide coup d'oeil au Marin avant de se plonger dans sa lecture en diagonale. Après tout, lire était d'un ennui pour Flint : plus vite il lirait, plus vite il se débarrasserait de l'homme en face de lui. Des mots ressortirent ainsi du lot sonnant le glas : Samuel J. Westwood, exécution, 06:00...Les yeux s'écarquillèrent, les sourcils se soulevèrent, la bouche laissa tomber le cigarillo...Le cœur s'arrêta l'espace d'un instant...Avait-il mal lu ? Mal interprété ? Les orifices oculaires firent une lecture plus minutieuse, plus poussée. Trois lectures lui suffirent à comprendre, trois lectures fatalistes, trois lectures macabres. La douleur morale s'harmonisa avec les blessures physiques formant un vide dans l'esprit du pistolero abattu. Son fils avait été exécuté ce matin...

                Une larme unique perla sur la joue du pistolero, il venait de perdre l'unique lien de sang qui lui restait en ce monde. Les dents se serrèrent tandis que Flint repensait aux moments qu'il avait vécu avec son fils, le jour où il finalement apprit à marcher, le premier mot qu'il prononça, les fous rires qu'il put avoir avec lui sur tel où tel sujet. Tout cela n'était maintenant plus qu'une partie du passé troublé de l'homme au stetson. Il n'avait plus d'objectif, plus de but à atteindre, sa quête n'avait plus lieu d'être...Maintenant l'informateur n'était plus d'aucune utilité, à quoi bon le chercher puisque son fils était mort...

                *J'ai rien pu faire....J'ai rien pu faire pour le sauver...Rien !j'suis pas arriver à temps ! Pourquoi je l'ai pas empêché !! Tout est de ma faute...Qu'est ce que je croyais hein ?! Que la vie de pirate était si facile que ça ? Que c'était une partie de plaisir ! Quel con !!! Qu'est-ce que je pourrais lui dire en rentrant hein ?! Est-ce que je pourrais seulement rentrer ? Ça va la briser pour le restant de ses jours ! Merde...Fais chier ! Fais chier !!...*

                « FAIS CHIEEEER !!! »


                Ses réflexions firent échos à la rage de son timbre de voix devenu rauque. Sa gorge était devenu sèche, son visage presque livide tandis que ses yeux s'injectèrent de sang. Les enfants de salauds de la Marine l'avait exécuté sans qu'il puisse y faire quelque chose, indescriptible impuissance. Il n'y avait plus rien à faire, plus de solutions...Échec et mat. Flint ne pensait qu'à sa faiblesse, cette faiblesse qui avait conduit à la mort de son propre enfant. Si seulement, si seulement il avait été quelque part sur Grand Line à l'annonce de la détention de son fils...Tout aurait pu être différent. Le pire scénario imaginable s'était produit, il pouvait bien se faire arrêter, se faire tuer même...Cela lui serait bien égal. Le pistolero avait lamentablement échoué sans avoir eu le temps de voguer sur Grand Line une nouvelle fois. D'ailleurs, il n'y avait plus lieu de se rendre sur la route de tous les périls, qu'y ferait-il ? Une action vengeresse contre le gouvernement ? Seul, cela n'était que pur suicide, un seul homme ne pouvait défier plus de cent soixante-dix nations unies sous le même drapeau.

                Il voulait frapper à mort le funèbre messager, il voulait l'étriper sur le champ ! Cependant, il n'en avait plus la force ni même le courage. Flint avait perdu la volonté de se battre, il n'avait plus rien à quoi se raccrocher...Plus rien ne serait pareil, les rixes de comptoir ne serait plus aussi amusantes, la bière n'aurait plus la même saveur, le tir n'aurait plus la même précision ni la même envie. Flint était complètement perdu, incapable de penser à autre chose qu'à l'événement qui s'était produit. Il s'imaginait son fils à genoux sur l'échafaud, le regard vers cet océan qui l'appelait avant de se faire transpercer par les lances de ses bourreaux. Les yeux vides du pistolero se plantèrent dans les yeux de l'émissaire.

                « Pourquoi ?... … ...POURQUOI L'AVOIR TUÉ ?! N'Y AVAIT-IL DONC PAS DE TAULARDS PLUS DANGEREUX A IMPEL DOWN ?!!!! »

                La question était pertinente, beaucoup de monstres hantaient les cellules de la plus célèbre prison du monde ! Des tueurs encore plus dangereux et malsains que Flint lui même, des hommes sans attaches, sans remords, sans l'ombre d'une pitié, parcourant les océans à la recherche de meurtres et de barbaries. Il était bien différent lui...Alors pourquoi ? Flint voulait connaître cette réponse, non seulement pour lui, mais aussi pour sa femme qui n'avait pas eu vent de la nouvelle...Flint aurait bien du mal à lui avouer ce qu'il s'était passé...Que le messager lui donne au moins une bonne raison, pas la réponse bateau : votre fils était un méchant. La réaction du quadragénaire divergerait selon la réponse de la chose à la coupe afro.


                Dernière édition par Flint Westwood le Mar 8 Nov 2011 - 7:51, édité 1 fois
                  Sous le masque, la compassion. L'image d'un homme ayant perdu la chose qu'il chérit le plus au monde reste gravée dans la mémoire la plus défaillante. L'impassible masque de bois prend pour l'heure les traits des condoléances et du respect de ceux qui souffrent. Le père est digne, malgré ses propos. Sa rage pourrait le faire se relever et fuir ou combattre, mais il choisit la raison. Sengoku est celui qu'il doit être face à lui, un ennemi. Il est la marine entière à lui tout seul et porte le poids des actes des siens en revêtant l'uniforme. Le Badass peut lui jeter sa colère et son indignation, il est le Juste et si aucun pirate n'a droit à la pitié, tout père doit savoir pourquoi le monde lui a retiré son fils.

                  Impel Down est un cercueil accueillant des cadavres vivants. Impartial, la dangerosité d'un pirate n'a plus aucune importance lorsqu'il est déjà vaincu par les portes closes de cet endroit. Votre fils a perdu la valeur qu'il possédait lorsque le reste de son équipage a été défait. Que peut bien apporter un homme qui n'a plus personne à vendre ? Ainsi pense la justice qui régit le monde. Parce que sa valeur n'était plus suffisante à lui offrir l'oxygène qu'il respirait, Samuel Westwood n'était plus solvable aux enceintes de la prison. Voilà pourquoi lui et pas un autre.

                  Sengoku parle lentement et avec tact, sans diaboliser ni embellir son uniforme. Le monde est un mélanges de gris et ne pas en assumer les teintes empêche de le comprendre, ou de se comprendre. Alors que l'homme au stetson accuse le coup, toujours fortement pris par la nouvelle, celui au menboho* retourne dans une poche et en extrait deux autres papiers enroulés l'un sur l'autre, sans sceau cette fois-ci. Il les déplie, pose ses yeux dessus un instant puis les place sur le sol avant de les faire glisser du bout de deux doigts avec une même sérénité dans les gestes.

                  Et voici une copie conforme de l'ordre d'annulation de la peine remis à Impel Down il y a deux jours. Les zones lacunaires comportant le nom de la personne portant l'ordre ainsi que sa signature ne figurent pas sur cet exemplaire. Celui qui a empêché cette exécution tient à préserver l'anonymat auprès de tout externe, fusse-t-il le propre père du condamné.

                  C'est un fait, les espaces nominatifs sont absents. Le papier dit que l'inconnu a besoin du prisonnier Samuel J. Westwood pour servir dans une enquête d'envergure sur les Blues et requiert un sursis d'un mois en attendant un document qui confirmera l'utilité du condamné dans une nouvelle affaire. Lorsque Flint inspecte la seconde feuille, il constate qu'elle est vierge.

                  Après le passé et le présent, voici l'avenir, celui de votre fils. Si Samuel peut encore posséder la moindre valeur, c'est par votre retour à la piraterie. Tout homme qui se serait contenté de se lamenter dans son coin aurait une tombe sur laquelle le faire aujourd'hui. Le Destin a été touché par votre sacrifice de vous au nom de votre enfant, alors Il permet au Changement d'entrer sur son territoire pour lui disputer le futur. En ce sens, votre crime est la plus belle chose que vous ayez faite.

                  Sengoku se tait un instant, laisse Flint comprendre ce qu'il veut lui dire, puis reprend.

                  La voie de la liberté est la piraterie. La loi, celle de la servitude. Vous tenez en funambule entre ces deux gouffres avides, vous qui ne rejoignez le crime que pour la noble cause de l'amour. L'esprit dans la lumière, le coeur dans l'ombre. Si vous aviez le choix Flint, si le Destin vous accordait le droit d'affirmer le choix de votre avenir au lieu de vous le faire subir, dans quel gouffre vous jetteriez-vous ?

                  Le démon en uniforme tend une plume au père pirate et lui soumet alors son pacte.

                  Laissez cette feuille vierge, et vous n'aurez plus jamais à revivre cette souffrance qui vient de vous frapper. Votre fils mourra comme le monde l'avait prévu, vous pourrez poursuivre votre route en vous disant que ce n'est en aucun cas la fatalité qui vous a empêché de lui venir en aide. Il vous faudra alors faire votre deuil et continuer votre carrière du côté des condamnables. Ecrivez que vous êtes prêt à collaborer avec la Marine dans une série de chasses aux pirates, signez et la justice vous dédommagera de toute aide que vous lui apporterez. Sursis, réduction de peine, et pourquoi pas sa libération ? La Justice a les yeux bandés, mais ses oreilles entendent la voix de ceux qui lui consacrent leur vie. En d'autres mots, Elle pourrait bien être convaincue que vos efforts pour lui plaire compenseraient les affronts de votre sang. Mieux qu'un fils sauvé, vous seriez, lui et vous, totalement amnistiés et libres de reprendre vos vies à zéro. Cela implique bien sûr d'envoyer d'autres pères et d'autres fils dans la gueule d'Impel Down. Doivent-ils se passer de votre animosité envers eux parce que tous ceux qui finissent en prison ne le méritent pas ? Je vous laisse seul juge de ce que vous déciderez.

                  Et Sengoku laisse Flint faire son choix, ou lui demander davantage de précisions pour le faire.




                  Menboho: Masque de bois employé au Japon par les guerriers pour impressionner l'adversaire. Ils avaient souvent les traits de démons.
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                  Plus d'espoir, rien que le vide et le néant. Son esprit s'était cadenassé dans la douleur et le désarroi. Flint ne réfléchissait plus, ne pensait plus, ses yeux hagards montraient l'unique émotion qui subsistait encore : le désespoir. Le pistolero ne savait plus quoi faire mais, y avait-il encore quelque chose à faire ? C'est à peine s'il entendit les propos du funeste messager, il lui parlait et le quadra s'en foutait éperdument. Rien n'avait plus d'importance à présent, Flint avait l'impression de ressentir le poids de toutes ces années qu'il avait vécu, il venait subitement de vieillir devenant presque sénile. Plus rien ne serait jamais pareil. Son esprit brûlait à petit feu, les flammes du désespoir consumant chaque parcelle encore susceptible de lui apporter un peu de quiétude. L'homme posa près de lui deux feuilles, deux documents que Flint survola, sans même les lire, il ne se demanda même pas quel message renfermait ces papiers, cela n'avait que peu d'importance maintenant. Et puis...Des bribes de ce monologue lui parvinrent...

                  Annulation de peine...Ces mots résonnèrent en échos dans l'esprit du pistolero...La machine arrêté de son cerveau se remit lentement en marche, quelqu'un venait de remettre les moteurs en marche...Le regard évasif et troublé reprit de sa lucidité, les paroles affluaient, les sonorités furent de plus en plus nettes, ce n'était plus des sons parasites comme auparavant. Ses yeux clignèrent une fois, deux fois...Son cœur ressentit une impulsion, un choc...Flint avait eu l'impression que son cœur venait de repartir, comme si son être revenait d'entre les morts. Son cou se tourna, sa tête se pencha tandis que ses mains se saisirent mécaniquement du document posé à côté de lui. Il parla pour lui même plutôt que pour le messager.

                  « Il est en vie...Il est en vie ! »

                  Flint ne rêvait pas, non il était bien éveillé. Devant ses yeux, le report de la condamnation de son fils. Un sourire bête mais sincère apparut sur son visage. Il y avait encore un espoir de le sauver ! Tout n'était pas perdu ! Il sentait déjà revenir la force et la vigueur, les maux de l'esprit s'apaisèrent, se séparant des douleurs du corps. Ses oreilles écoutèrent consciencieusement tous les dires de son interlocuteur, ne ratant plus un mot de la conversation. Flint comprit rapidement pourquoi son fils ne fut pas exécuté en ce matin, c'était grâce à lui ! Lui qui avait reprit les armes pour sauver sa progéniture de la mort et de la prison d'Impel Down. Flint était le rouage qui permettait à Samuel de vivre, l'écrou qui le maintenait encore en vie ! Tout cela parce que le quadra avait eut l'orgueil de combattre le gouvernement mondial une nouvelle fois, parce qu'il n'y avait pas sa vie en jeu, mais celle de son fils.

                  L'homme représentant plus de cent soixante-dix nations lui confia le prix à payer pour un tel sursis, aider le gouvernement dans sa chasse aux pirates, ni plus ni moins ! Flint n'avait jamais aimé cette organisation mondiale, ni même son état major ; l'idée de devoir marcher avec eux le répugnait mais, pour sauver son fils, il pouvait bien mettre ses sentiments personnels de côté. Il savait que son fils était devenu un instrument de pression, un objet dont les fils s'accrochaient au corps du quadra pour le faire avancer comme un pantin à la botte du gouvernement. Si c'était le prix à payer pour sauver son fils, ce n'était pas grand chose...Il se moquait des autres pirates, il n'en avait strictement rien à foutre ! Il pouvait bien tous être jeter en prison, tué, torturé à Impel Down...Le pistolero ne pensa pas une seule seconde aux familles des autres pirates...Cela ne le regardait pas ! Egoiste ? Il l'a toujours été, et là, encore plus s'il s'agit de sauver son fils. Flint allait faire le nécessaire pour mettre la vie de son enfant en sécurité, rien d'autre ne comptait, RIEN !

                  Le pistolero n'hésita pas une seconde, il s'empara de la plume tendue par le messager mêlant son propre sang à l'encre bleue écrivant cette phrase...Moi Flint Westwood, atteste aider à partir de ce jour le gouvernement mondial dans sa lutte contre la piraterie...F.W. Le pacte était scellé, le marché fut conclut sans remords ni pitié pour les pirates qu'il devrait remettre aux mains de la Marine. Il venait de retrouver l'espoir, l'espoir qu'un jour son fils puisse lui être rendu ! Son objectif n'était pas perdu...Non, il venait de le retrouver même si ce but prenait un chemin différent de celui qu'il avait prévu...En signant, Flint accordait un délai supplémentaire à Samuel jusqu'à ce qu'on le lui rende. Mais, pouvait-il faire confiance à la Marine ? Il allait devoir faire avec cette incertitude...Le quadra n'avait jamais eu confiance, peut-être était-ce parce qu'il fut traqué par le passé presque partout où il allait en compagnie des Storm.

                  « Maintenant que le marché est conclu...Quels sont les...Comment on appelle ça chez vous déjà ? Ah oui ! Quels sont les ordres ?... »

                  Flint avait retrouvé tout ce qui faisait de lui l'homme qu'il était. Cette phrase plein de cynisme le prouvait. Quand bien même, il était prêt à suivre le gouvernement malgré ses réticences à le faire. La donne avait changé, Flint n'avait qu'une faible carte à abattre : la soumission pour sauver son enfant. Si la promesse de la Marine se concrétisait un jour, lui et son fils seraient amnistiés retrouvant une vie normale. Le pistolero avait beaucoup a gagné et très peu à perdre en suivant les termes du marché. Cette situation l'obligeait à mettre sa fierté de côté et à s'asseoir dessus...Il avait beaucoup à perdre en ne jouant pas le jeu de la Marine...
                    Les traits du menboho restent figés dans leur bois, mais l'homme derrière est suspendu à la plume d'encre et de sang du pirate. cette signature, c'est une vie sauvée pour le moment et davantage si elle s'honore. Il ne s'agit pas que d'un succès militaire, mais aussi d'un pas en avant vers la rédemption pour un criminel, la plus noble des victoires. Sengoku laisse flotter le contrat pour en sécher la signature avant de le replier et de récupérer l'ensemble de ses documents. Flint attend la suite et le chaos s'apaise sur l'île qui arrive en fin de bataille, alors il ne le fait pas davantage attendre.

                    Votre entrain est appréciable, mais pour l'heure vous devez récupérer. Sauver votre fils était votre mission et elle est accomplie, félicitations.

                    Je dois vous donner ceci.


                    Le Témoin range les feuilles dans sa poche intérieure pour en sortir un escargophone qu'il place au sol et fait glisser vers Westwood, exactement comme les documents précédents.

                    Ainsi vous pourrez directement me contacter. Je ne déclinerai aucune identité pour ne pas trahir votre couverture. Si c'est moi qui vous appelle et que vous n'êtes pas en mesure de parler librement, je vous demanderai quand vous compterez rapporter votre livre à notre bibliothèque. Le code pour me signaler que nous pouvons discuter est un silence de sept secondes.

                    Nous ne reverrons plus, mais je continuerai à veiller sur Samuel. Accomplissez vos prochaines missions et vous aurez droit à des attentions de la Justice. Bonne chance Flint, je vous souhaite de remporter votre combat contre la fatalité. C'est un redoutable adversaire.


                    L'objet transmis, Sengoku se relève. Sa mission est terminée là où celle de Flint commence. Il aurait tout intérêt à infiltrer les Guns, leur carnage les rend très intéressant à pister. Cela dépendra du père, mais il a à présent une bonne raison de ne pas végéter dans cette pièce et d'aller de l'avant. Après s'être assuré qu'il n'y avait personne dans le couloir, la silhouette blanche du Marine disparait. Flint est seul avec son espoir.
                    • https://www.onepiece-requiem.net/t1985-le-set-samourai
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                    Qui aurait pu croire que Flint puisse devenir un homme à la solde du gouvernement mondial ? Pas le pistolero en tout cas...Si quelqu'un lui avait annoncé ça la veille, le quadra aurait bien ri et surtout collé une beigne à l'idiot qui aurait eu le cran de lui dire ceci. Enfin bon, c'était devenu une réalité qui ne lui plaisait pas ; quand bien même son fils soit l'enjeu du marché du gouvernement...Flint réfléchirait à ses futurs plans d'action à tête reposée, il y aurait bien une issue favorable à son sort. Du moins, il l'espérait. L'homme de l'ouest écouta les paroles du messager sans un mot, attentif tout en ne l'étant pas. Il décrocha vers la fin de la conversation, ses pensées divaguant vers d'autres sujets.

                    Qu'arriverait-il une fois qu'il ne serait plus utile ? La vie du cowboy était un peu l'assurance vie de son fils, il ne gâcherait certainement pas ce gain de temps colossal que la Marine venait de lui accorder. Devenir plus puissant était sa priorité maximale, il allait rencontrer beaucoup d'hommes fort tout au long de son voyage ; il ne pouvait pas se permettre de se reposer sur ses lauriers, comme il l'avait fait jusqu'à présent. Se renforcer physiquement et améliorer la puissance de ses armes étaient nécessaire pour continuer...Le messager du gouvernement sortit de la pièce disparaissant telle une ombre laissant Flint seul...Ce denier ramassa le den den mushi avant de le mettre dans sa poche, et puis...Toutes ses pensées s'arrêtèrent, ses yeux commencèrent à se fermer tandis que sa tête tourna quelque peu...Il s'endormit.

                    Les secondes passèrent, les minutes passèrent jusqu'à la fin de la bataille au sein du quartier général de Marine. La porte s'ouvrit une nouvelle fois laissant entrer deux hommes dont l'un n'était pas méconnu du pistolero ; en effet c'était le prisonnier à qui Flint avait collé une belle mandale après que le pirate lui en ait mis une pour le réveiller. Il avait tenu parole en venant le chercher.

                    « Allez files moi un coup de main ! »
                    « Vérifies quand même qu'il soit pas mort, on va pas rapporter un cadavre sur le Joe ! »
                    « Ouais t'as raison » dit-il en palpant la nuque du quadragénaire.
                    « Alors ? »
                    « Bah alors il est en vie ! T'as combien de vie grand-père ? Quasiment personne aurait pu survivre à ce que tu t'es mangé... »
                    « Ouais bah tu le remercieras plus tard, endormi comme il est...Il peut pas t'entendre ! Faut se grouiller, j'entends déjà les autres qui se barrent ! »
                    « Pas la peine de me le répéter deux fois héhé »

                    C'est ainsi que s'effectua le transport de Flint sur le navire des Gun & Gun's, le Big Bang Joe.


                    [Topic clôturé]