Je me réveille sur le dos de mon ami Suelto, qui me porte jusqu’au campement, alors que je m’étais écroulé sous la horde de flashs qui m’a complètement terrassée. Je mets un peu de temps à comprendre la situation. Des souvenirs reviennent peu à peu, des sensations également… Je dois recommencer. Recommencer demain ? Hors de question, je n’ne serais plus capable. Je me défais de l’étreinte de mon camarade, descends rapidement de son dos, titubant légèrement les premiers instants.
« Qu’est-ce que tu fous encore ? » Me dit Suelto, agacé par mon comportement.
« Je dois recommencer. »
« Recommencer quoi ? T’es dans un trip, mon gars, reprends-toi ! Qu’est-ce que t’as fumé durant tout ce temps aux pieds de cet arbre ? »
« Visconti ! J’ai vu des choses… ok ? Deux types sur cette qui ne font en aucun cas partis de notre unité. »
« Et voilà qu’il se prend pour un marabout… Tu m’emmerdes, Ragnar, vraiment. Dépêche-toi de faire ce que tu as à faire ou je signal à nos supérieurs que t’es en train de péter un plomb. »
Le pire dans tout ça, c’est qu’il serait vraiment capable de me balancer pour le bien de tous. Ce type, c’est mon plus fidèle compagnon depuis Stanislas, il pourrait me suivre aveuglément comme ce dernier, mais sous certaines conditions à l’inverse de ce dernier. C’est parfois bien, parfois mal. Ils ressemblent cependant en bien des points, ça me fait toujours bizarre de le réaliser.
Je m’assieds une nouvelle fois contre un arbre, en fermant les yeux et ne prenant en compte que ce que mes sens acceptent de recevoir. Suelto fait le garde non loin de moi, je l’entends jouer avec son fusil, expirer de désespoir, puis le rythme de son coeur s’accélère à cause de son probable agacement. Je m’en excuse intérieurement. Là n’est pas le plus important, je dois poursuivre mon effort, en savoir davantage sur ce qui nous attend.
Après une bonne inspiration, les mains croisées et posées sur mon ventre, je tente d’atteindre une nouvelle fois cet état incontrôlable, tant que ma mémoire conserve encore les sensations ressenties quelques minutes plus tôt. Et le constat est que ce n’est finalement pas aussi simple. Tout à l’heure, cela m’avait demandé énormément de concentration, sauf qu’à cause de fortes migraines, je me retrouve dans l’incapacité d’avoir une concentration optimale. Nous sommes peut-être en danger, alors il n’est pas question que j’abandonne aussi facilement.
Un flash me remontant à mon passage sur Kanokuni. Un des moines du temple avec lequel je m’exerçais au hassoken après la bataille m’avait sorti cette phrase, après que je me sois plains de douleurs qui m’empêchaient d’atteindre un certain débit respiratoire demandé. La situation n’est pas tout à fait la même, mais parfaitement adaptable, je comprends pourquoi mon subconscient est allé piocher si loin.
Je tente de remplacer la douleur par une pensée positive, agréable. La pluie est idéale pour ça, elle apaise ma conscience et mes maux par la même occasion. De là, je peux me focaliser sur la perception de ce qu’il y a autour de moi. Je retrouve les mêmes choses que tout à l’heure, les bourdonnements, les piqures, j’entends mêmes des voix familières qui me font sourire, celles de mes hommes. Mais à travers leurs voix, d’autres se font entendre plus subtilement, alors je tente de me concentrer sur celles-ci et uniquement sur elles.
« Il sait que nous sommes là. »
Hum ? Ils parlent de qui ? Moi ? La pluie est aussi présente de leur côté, c’est forcément sur l’île. Alors au moment où je veux ouvrir les yeux, je perds de nouveau le contrôle de tout, je suis submergé par tout ce qu’il se passe autour de moi. Des voix, des cris, des coups, des arbres qui tombent, des types capuchés… Ma tête va exploser, c’est comme la première fois, je ne gère absolument rien. Les informations défilent et perdent totalement leur sens, ça signifie plus rien pour moi. C’est comme me parler un dialecte ancien, la traduction me serait impossible. Ça défile bien trop vite.
Puis tout devient noir.
La légende dira que Visconti m’a retrouvé les yeux blancs, en train de baver comme un enfant, comme si j’avais été court-circuité.
« Qu’est-ce que tu fous encore ? » Me dit Suelto, agacé par mon comportement.
« Je dois recommencer. »
« Recommencer quoi ? T’es dans un trip, mon gars, reprends-toi ! Qu’est-ce que t’as fumé durant tout ce temps aux pieds de cet arbre ? »
« Visconti ! J’ai vu des choses… ok ? Deux types sur cette qui ne font en aucun cas partis de notre unité. »
« Et voilà qu’il se prend pour un marabout… Tu m’emmerdes, Ragnar, vraiment. Dépêche-toi de faire ce que tu as à faire ou je signal à nos supérieurs que t’es en train de péter un plomb. »
Le pire dans tout ça, c’est qu’il serait vraiment capable de me balancer pour le bien de tous. Ce type, c’est mon plus fidèle compagnon depuis Stanislas, il pourrait me suivre aveuglément comme ce dernier, mais sous certaines conditions à l’inverse de ce dernier. C’est parfois bien, parfois mal. Ils ressemblent cependant en bien des points, ça me fait toujours bizarre de le réaliser.
Je m’assieds une nouvelle fois contre un arbre, en fermant les yeux et ne prenant en compte que ce que mes sens acceptent de recevoir. Suelto fait le garde non loin de moi, je l’entends jouer avec son fusil, expirer de désespoir, puis le rythme de son coeur s’accélère à cause de son probable agacement. Je m’en excuse intérieurement. Là n’est pas le plus important, je dois poursuivre mon effort, en savoir davantage sur ce qui nous attend.
Après une bonne inspiration, les mains croisées et posées sur mon ventre, je tente d’atteindre une nouvelle fois cet état incontrôlable, tant que ma mémoire conserve encore les sensations ressenties quelques minutes plus tôt. Et le constat est que ce n’est finalement pas aussi simple. Tout à l’heure, cela m’avait demandé énormément de concentration, sauf qu’à cause de fortes migraines, je me retrouve dans l’incapacité d’avoir une concentration optimale. Nous sommes peut-être en danger, alors il n’est pas question que j’abandonne aussi facilement.
« La douleur n’est qu’une information. »
Un flash me remontant à mon passage sur Kanokuni. Un des moines du temple avec lequel je m’exerçais au hassoken après la bataille m’avait sorti cette phrase, après que je me sois plains de douleurs qui m’empêchaient d’atteindre un certain débit respiratoire demandé. La situation n’est pas tout à fait la même, mais parfaitement adaptable, je comprends pourquoi mon subconscient est allé piocher si loin.
Je tente de remplacer la douleur par une pensée positive, agréable. La pluie est idéale pour ça, elle apaise ma conscience et mes maux par la même occasion. De là, je peux me focaliser sur la perception de ce qu’il y a autour de moi. Je retrouve les mêmes choses que tout à l’heure, les bourdonnements, les piqures, j’entends mêmes des voix familières qui me font sourire, celles de mes hommes. Mais à travers leurs voix, d’autres se font entendre plus subtilement, alors je tente de me concentrer sur celles-ci et uniquement sur elles.
« Il sait que nous sommes là. »
Hum ? Ils parlent de qui ? Moi ? La pluie est aussi présente de leur côté, c’est forcément sur l’île. Alors au moment où je veux ouvrir les yeux, je perds de nouveau le contrôle de tout, je suis submergé par tout ce qu’il se passe autour de moi. Des voix, des cris, des coups, des arbres qui tombent, des types capuchés… Ma tête va exploser, c’est comme la première fois, je ne gère absolument rien. Les informations défilent et perdent totalement leur sens, ça signifie plus rien pour moi. C’est comme me parler un dialecte ancien, la traduction me serait impossible. Ça défile bien trop vite.
Puis tout devient noir.
La légende dira que Visconti m’a retrouvé les yeux blancs, en train de baver comme un enfant, comme si j’avais été court-circuité.