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Faire preuve de sociabilité, leçon 2

North Blue, entre Boréa et Manshon, 1627

   Nous étions à nouveau sur un navire de commerce. Matt et moi fumions notre cigarette sur le pont, tandis que les quelques marins derrière nous s'affairaient à leurs tâches. Le capitaine était un homme simple au regard vide, muni d'une fine moustache qu'il lissait sans cesse et qui avait cru sans broncher à notre histoire de voyageurs opportuns. Contre cinq mille berrys chacun, nous logions au même titre que les autres membres de l'équipage sans avoir à nous soucier des tâches quotidiennes.
Le pied !

- Rhaaa ! Mais pourquoi doit-on y retourner ?
- Je te l'ai déjà expliqué : les informations de la pègre nous seront utiles pour trouver un équipage, et ceci fait nous n'aurons plus qu'à dérober un navire sur les quais.
- Oui ! Mais nous n'avions qu'à retourner sur l'archipel de Sanderr ! Les Martico nous auraient renseignés !
- En échange de quelques services.
- Sur Manshon aussi !
- Pas si nous les leur soutirons contre leur gré. Et puis nous ne sommes pas spécialement amis avec les Tempiesta.
- Et tu crois que c'est une raison pour se les mettre officiellement à dos ?!
- Bon ! Arrête un peu de faire ta chochotte, fume un coup et fais-toi à l'idée ! De toute façon nous ne rebrousserons pas chemin.

   Matt feignit d'être vexé et tira une latte sur son mégot. Nous avions tous les deux la chemise ouverte, maintenant habitués à la fraîcheur de Boréa. Ici, sur les mers, le vent était particulièrement doux et le soleil cognait fort en ce début d'après-midi. Quelques mouettes survolaient notre position en criant joyeusement.
   Ces moments de détente étaient rares, aussi en profitions-nous au maximum. Je me demandais tout de même à quel moment j'avais commencé à parler sur ce ton à mon compagnon de route. Celui-ci ne semblait pas s'en plaindre heureusement, bien qu'il soit plus âgé. J'avais gagné en confiance... Quelques temps avant de partir, je m'étais même surpris à contempler mon reflet dans le miroir, cherchant à y déceler un brin de virilité et de maturité supplémentaires. Sans succès.

   Je me recoiffai machinalement et jetai mon tube de nicotine à l'eau. Plus qu'à trouver un coin où faire la sieste...

   PLONG !
   Je manquai de trébucher sur un seau disposé là. Les bras écartés, je parvins à conserver mon équilibre de justesse et m'apprêtai à repartir lorsque je rentrai front en avant dans le buste d'un mousse de deux têtes de plus que moi. Il me jeta un regard noir et je me confondis en excuse, soutenu aussitôt par "Sweety" pour éviter que la situation ne s'envenime.
   Quelques "pardon" plus tard, je m'allongeai enfin dans ma cabine, les bras sous la nuque et une jambe par dessus l'autre, en soupirant. Matt était parti faire un tour du côté du garde-manger histoire de nous trouver de quoi grignoter. Lorsqu'il me l'annonça je me contentai de hausser des épaules et de fermer les yeux.

   Je repensai à notre fuite de Boréa. Je m'en voulais un peu d'avoir laissé le sergent Mountbatten en plan dans cette taverne, après avoir bu en sa compagnie. Mais c'était ça ou bien révéler mon identité et finir arrêté par la Marine. Ils ne nous avaient alors pas fallu longtemps pour ranger nos affaires, prendre la poudre d'escampette sans payer l'aubergiste et monter à bord du premier navire en vue. Son capitaine - Domio de son petit nom - était par chance le plus naïf de tous. Si nous avions su, nous aurions peut-être pu négocier la traversée pour trois fois rien, voire contre rien du tout ! Mais nous n'allions pas en faire une histoire maintenant.
   Surtout que ces gens-là étaient plutôt sympas dans l'ensemble. Même le grand de tout à l'heure, un certain Charley, était un vrai bout-en-train quand on apprenait à le connaître. Il n'était juste pas très tactile. Une histoire d'enfance. Difficile semblait-il...
Il y avait aussi Sana, la cuisinière de bord et femme du capitaine Domio. Une jolie brune aux yeux de biche, la trentaine affirmée et les mains petites et sèches. Elle connaissait même la recette du croissant aux groseilles ! Pour sûr qu'il s'agissait d'une bonne personne.

   Je baillai :

- Y a pas à dire, les hamacs, c'est vraiment le pied...


Dernière édition par Arhye Frost le Mer 22 Fév 2017 - 0:49, édité 1 fois
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Plusieurs jours se sont écoulés depuis le départ d’Aoi et Raiden, nous faisions routes pour Manshon, il nous restait quelques deux jours de navigations mais notre réserve de nourriture s’épuisait, nous n’avions pas mangé grand-chose ces derniers jours à part quelques bouts de pain rassis c’était tout ce que nous nous étions mis sous les dents.

J’avais remarqué qu’une atmosphère tendue se creusait de jour en jour parmi les gars. Les coups de flingues pouvaient partir pour un bout de mie piqué.

Il nous fallait trouver une île pour s’approvisionner d’urgence.

J’étais dans ma cabine, la mer ainsi que le ciel semblaient dégagés. Les pieds croisés sur mon bureau, la chaise du Capitaine penchée en arrière avec moi dessus. Le regard sur mes cartes, en train de fumer ma clope. En face, Léonardo, le seul de mes gars en qui j’avais le plus confiance et aussi le seul médecin à bord puis aussi il est celui qui est le moins rongé par la faim. Nous Jouions au poker. C’était la belle, j’avais gagné la première partie et lui la seconde.

En me voyant tirer sur mon mégot de tabac il ricana.

- Fais gaffe Cap’tain, à force de tirer sur cette clope tu vas t’enfumer et ne plus pouvoir jouer aux cartes tellement que la fumée sera épaisse.

Je lui adressais en retour un léger sourire avant de lui dévoiler mon jeu jeté expressément sur mon bureau.

- Carré d’As amigo !

Il tapa du poing sur la table et me dévoila ses cartes à son tour.

- Carré d’As !

Surpris, je regardais son jeu, choqué, je redressais ma tête pour poser mon regard sur Léonardo mais il s’était cassé avant que je comprenne qu’il avait triché cette raclure !

Je sortis de ma cabine furax, coup de pied violent dans la porte, la dégondant. Les hommes sur le pont furent tous absorbés par ma sortie violente.

- LEONNNNNNNNARRRRRRRRDDDDDDOOOOOO !!!!

Après avoir gueulé comme un dingue une voix venant du ciel me lança.

- Navire en vue Capitaine !!!!

Je relevais la tête pour apercevoir la vigie et qui voyais-je ? Léonardo ce bâtard d’escroc ! Dû à sa bonne nouvelle je ne pus lui en vouloir plus de temps.

- Un navire ? Marine ? Pirate ?

Il me rétorqua.

- Civil chef !

Un grand sourire me fendit le visage, j’empoignais mon sabre, le levant dans les airs.

- Tous à vos postes bande de chiens galeux ! Préparez-vous à aborder ce navire ! Et faîtes-moi feu des que vous pouvez ! Nous allons avoir le droit ce soir à un festin de roi les amis !

Tous s’empressèrent d’exécuter mes ordres. A ce moment-là je repris la barre en main. Je dirigeais mon navire, le bateau civil ne semblait pas encore nous avoir repérés. Bientôt, ils sauront que nous sommes-là, nous allons créer un déluge de boulets de canon sur leur coque !

L’équipage avait l’air d’être reboosté à bloc, tout comme-moi !
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FschiiiiIIIII !
BRAOUM !

   Tout se mit à trembler autour de nous. Je tombai de mon hamac et me ramassai sur le nez.

- PUTAIN !

   A côté de moi, Matt s'était rattrapé de justesse à la commode de notre cabine. Ses cheveux blonds lui tombaient sur les yeux... Il faudrait bientôt penser à nous refaire une coupe.
Sauf que ce n'était pas la question dans l'immédiat !
   Nous nous redressâmes et courûmes à l'extérieur pour rejoindre l'équipage sur le pont. En face de nous : un navire nous montrait son flanc, ainsi que ses canons. Derrière ces canons, des hommes tous plus agités les uns que les autres, armes à la main. Le capitaine Domio apparut à la proue, presque aussi paniqué que nous autres :

- On nous attaque ! A l'armurerie, et que ça saute !

   Ben voyons ! Tout le monde - sauf Matt et moi - avait vu ce bateau approcher ! On venait d'essuyer un premier tir alors merci les remarques inutiles ! Pourquoi personne ne s'était encore bouger le cul pour nous tirer de ce bordel ?! Merde !
Moi vulgaire ?!
Je le redis : MERDE !

   Une fois mon appel au scandale intérieur passé, je courrai chercher une arme. Je regardai en arrière pour voir si "Sweety" me suivait. Il n'était pas là. Je m'arrêtai et le vit enfin courir en direction de la poupe et du flanc indemne de notre navire. Le plus loin possible de la menace ! Ce lâche était encore en train de fuir le combat. Remarque il n'avait peut-être pas tord... Je le rattrapai :

- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je nous prend une barque !
- Une quoi ?!
- Un canot de sauvetage si tu préfères.
- J'avais compris merci ! Mais on va quand même pas partir comme ça !
- Ah non ! On va pas se la jouer comme la dernière fois hein ! Y en a marre de tes élans suicidaires ! Cette fois, on fait comme ce qui est convenu lorsque nous nous retrouvons dans une situation pénible aux côtés de personnes avec lesquelles nous n'avons rien à voir : on se BARRE !
- Et nos affaires ?
- Va les chercher pendant que je défais les cord...

BRAOUM !
BRAOUM !


   Hé oh ! On ne s'entend plus causer !
Plus sérieusement : une partie de la rambarde venait d'éclater et je devinai un nouveau trou au niveau de la coque, à l'avant du navire marchand. Plus personne ne tenait la barre, ce qui signifiait que nous continuions d'avancer droit devant nous tandis que l'ennemi se rapprochait petit à petit, suivant une trajectoire visant à nous barrer la route.
   Je me dirigeai vers la cabine. Avant d'y parvenir, je tombai à nouveau sur le grand Charley qui tenait un mousquet. Il me toisa quelques fractions de seconde avant de me plaquer l'arme entre les bras et de me rugir d'aller soutenir les autres... Sérieusement ? Il m'a pris pour qui celui-là ? Mais je n'avais pas le temps de faire du zèle. De sous son aisselle, je voyais courir Sana et madame Domio vers les appartements du capitaine.
   Sana et ses cheveux finement tressés, son jupon et son petit nez en trompette... Elle fermait la marche. Je fis abstraction du gorille devant moi et courut vers elles en les hélant. La cuisinière s'arrêta avant de franchir la porte et me regarda sans trop savoir si elle prenait la bonne décision.

- Suis-moi ! On va se trouver un endroit plus sûr...
- Mais je ne peux pas laisser monsieur et madame Domio ici !
- Monsieur Domio est capitaine, il sait quoi faire. Quant à sa femme, eh bien... elle le suivra quoi qu'il arrive !

   Pas certain que ça ait pu la convaincre. Néanmoins elle finit par me suivre jusqu'à ma cabine lorsque les premiers coups de feu se firent entendre. Je commençai alors à ranger à la va-vite toutes nos affaires. Je pris ma boîte de pansements et j'hésitai.
Je finis par la mettre dans ma poche, au cas où. Au moment où je m'apprêtai à soulever nos sacs, à Matt et moi, nous entendîmes un cri, au milieu du brouhaha :

- A l'ABORDAGE !
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L’abordage était lancé, les gars d’en face n’étaient que des attardés, ils n’étaient même pas prêt pour nous cueillir, soit ils étaient aveugles ou tout simplement très cons, même-moi en étant borgne je reste toujours sur mes gardes quelle bande de naze.

Je bondis sur le navire d’en face, laissant la barre à Léonardo protéger par quelques gars au cas où d’une éventuelle contre-attaque. Il était temps de voir ce qu’avaient dans le ventre les anciens esclaves que j’avais libéré et recruté. Je m’élançais dans la mêlée avec fureur, mon sabre guidé par la rage de vaincre et de pouvoir manger si nous gagnions cette bataille.

J’observais un peu la mêlée, les ex-larbins du Gouvernement Mondial, hésitaient à tuer, au final ce n’étaient que des lavettes ?! Heureusement que l’autre partie de l’équipage m’accompagnaient depuis le début et qu’ils avaient des couilles au moins ! Pour les motivés à se déchaîner et à se convertir totalement à la piraterie je leur fis une promesse.

- Tuez-les ! N’ayez pas de pitié ! Vous ne tuez pas, vous ne mangerez pas ! Vous n’êtes pas des baltringues tout de même ?!

Le premier gars en face de moi n’était pas très robuste et était de composition plutôt frêle, un mousse sans doute d’une vingtaine d’années. Cela se voyait qu’il venait de débuter, il tremblait, essayant de recharger son mousquet face à moi. Je lisais clairement la peur dans ses yeux en m’approchant de lui, il ne méritait même pas que je m’essuie pieds sur lui. Je le jetais par-dessus bord d’un simple coup de pied tout droit dans le ventre, l’envoyant nager avec nos amis les poissons.

En me retournant je vis un grand gaillard, un qui avait l’air quant à lui d’avoir de l’expérience et des corones comparé à ses compères. Il se battait avec une grande détermination, je le vis mettre out plusieurs de mes gars. Je n’hésitais pas un seul instant à m’élancer sur lui, en le planquant sur le sol.

La mêlée était acharnée, totalement folle, les coups de fusils partaient dans tous les sens, le fracas des sabres résonnaient  et les cris déchiraient l’air qui nous entourait.

Je lançais un brève regard à mon ennemi que je pensais maîtriser en ayant mis mes deux genoux sur ses bras histoires de l’immobiliser mais d’une force que je ne m’attendais pas il me poussa en arrière à la force de ses bras. Inversant ainsi la situation, lors de ma chute je lâchai mon arme pris au dépourvu.  Il commença à vouloir me frapper au visage, tout en bougeant la tête il tapa dans le bois du pont qui s’écrasa et s’émietta sous sa puissance. Je comprenais clairement que le gus ne rigolait pas.

Aussitôt il lança un autre de ses coups puissants que je retenus en croisant mes bras. Bordel ! Il me lâchait pas c’t’enculé ! Et ça avait le don de m'énerver.

- Lâches-moi ! Trou d’cul ! Hurlais-je. Tout en profitant d’un moment d’égarement de sa part pour l’asséner d’un uppercut tout droit dans sa mâchoire de laquelle il perdit plusieurs dents et bouts de dents.

Sonné, je le pris par le col et le fit rouler sur le côté, lui administrant un autre coup de poing puissant sur le visage, l’enchainant jusqu’à que sa catin de mère ne le reconnaisse plus.

- Ca fait quoi enfoiré de ressemblé à rien connard ?!

Complétement séché je l’achevai d’une balle dans la tête.

Nous prenions l’avantage bien que plusieurs membres de l’équipage du bateau résistaient tant bien que mal. Je repris mon sabre en main et rangea mon flingue dans la ceinture de mon kimono. Je scrutais la bataille de mon seul œil, mon regard se posa sur deux jeunes hommes, les bougres avaient tendance à résister et même repousser mes larbins. Un sourire se dessina sur mon visage, j’avais ma petite idée pour arrêter de perdre plus d’hommes.

Je pris une grosse voix et hurlais de sorte que même ma voix recouvrit la mêlée ardente.

- STOOOOOOOOOOOPPPPPP !!!! J’avais l’attention de toutes les personnes.

- Pour éviter ce carnage insensé, j’ai eu une petite idée… oh pardon ! Je me présente ! Daemon Wall, pirate et borgne. Je ne sais pas si vous avez entendu parlez de moi et j’m’en contrefous. Sachez juste que je vous propose une offre EXCEPTIONNEL ! Un duel. Le plus fort dès votre contre moi-même ici présent. Vous m’excuserez mais si le grand gaillard allongé là-bas était votre champion je l’ai un peu saccagé, il me tapait sur le système. Bon et du coup mon offre  c’est, on gagne, on prend toute votre bouffe et quelques affaires qui peuvent se revendre assez chères et si nous perdons nous vous laissons tranquille, je vous jure ! Parole de pirate et à la fois ma parole. Bien que j’en ai qu’une seule. Qu’en dîtes-vous ?
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J'avais lâché les sacs.

    Laissant Sana dans la cabine, j'étais remonté voir ce qu'il en était et je m'étais retrouvé au milieu d'un champ de bataille. Littéralement.
Une horde de pirates déchaînés submergeaient les marins désemparés tandis que d'autres arrivaient encore, plus lents, mais tout aussi menaçant avec leurs sabres et leurs mousquets. Je me rappelai en tenir un et je tirai devant moi.

   BANG !

   La détonation me surprit, mais elle eut le mérite de me faire reprendre contenance. Un malandrin s'effondrait en face tandis que je m'avançais dans la mêlée. Je tirai encore une fois :

   CLIC.

   ...
   Ah. C'était ce genre de pistolet. Et Charley n'avait pas pensé à me donner de quoi recharger. Merde !
Je jetai l'arme sur la tête d'un type qui se retourna aussitôt, faisant ainsi la rencontre de mon poing. Il tomba à terre, je lui marchai dessus et je continuai en direction de la proue, où se trouvait Matt. Celui-ci tirait avec son pistolet, récupéré sur Boréa lors de notre mission pour Shadow Law. Caché derrière un baril d'eau, il semblait conserver un certain sang-froid :

- Ça va comme tu veux ?
- Comme tu le vois ! Tant que personne ne s'approche trop près... Baisse-toi, bordel !
- Et la barque ? T'as réussi ?
- Oublie.
- Quoi ?! Comment ça "oublie" ?
- Un de ces types a tiré sur moi. La balle a sectionné la dernière corde. J'ai pas eu le temps de l'attraper. La barque est tombée à l'eau et on peut plus la récupérer à moins de sauter. Et personnellement je refuse de courir au milieu de tout ce beau monde !

    Il n'avait pas tord : on avait le temps de mourir trois fois avant d'atteindre le rebord et de sauter. Je retournai néanmoins sur le pont, conscient qu'on arriverait à rien tant que le combat faisait rage. Plusieurs corps jonchaient le plancher, l'écume aux lèvres et les plaies béantes pour la plupart. Je reconnus plus loin la forme massive de Charley s'écrouler alors qu'un pirate le martelait de coups, puis l'acheva d'une balle dans la tête... Putain.
   Sous l'effet de l'adrénaline, je bondis sur un ennemi proche de moi alors qu'il avait le dos tourné en effectuant un flip avant. J'étendis ma jambe qui vint s'écraser sur le sommet de son crâne et il chuta en gémissant. Un second tenta de me trancher de son sabre, j'évitai au dernier moment en faisant un pas en arrière. Il fit tourner sa lame et enchaîna dans l'autre direction : je pivotai sur la droite, son élan le plaçant juste à côté de moi, et je lui donnai un coup de coude dans la nuque. Assommé net !

   "Sweety" sortit de sa cachette et tira sa dernière balle sur un troisième qui approchait depuis mon angle mort. Merci l'ami !

- STOOOOOOOOOOOPPPPPP !!!!

   Le pirate qui avait tué Charley - leur capitaine semblait-il - mit fin au carnage. Respirant forts, nous l'écoutions tous faire sa proposition...

- Hé ! Ce Daemon Wall... Je le connais ! Il est primé à 52 000 000 de berrys !
- C-com-combien ?!

   Celui-ci nous donnait une chance de nous en sortir sans trop de problèmes, lors d'un duel. L'annonce fut accueillie par des railleries de la part de ses hommes, ceux qui semblaient les plus excités. Des grands malades ! Mais il n'en fit cure et toisa notre petit groupe, jusqu'à ce que son regard s'arrête sur Matt et moi. Oh oh...

- Bon. A toi de jouer "champion".
- Pardon ?! T'es armé toi je te rappelle !
- Oui mais je n'ai plus de balle. Et toi tu sais te servir de tes mains.
- Et c'est un voleur qui me dit ça...
- Bah profite des leçons que je t'ai données pour lui voler son sabre quand il ne s'y attendra pas. On ne sait jamais.
- Je te jure que tu me le paieras ! Même mort, je viendrai te hanter !

   Mais quelle vie de merde...
Voyant que même monsieur Domio ne faisait pas mine de bouger, je soupirai et m'approchai d'un pas hésitant vers le borgne.
   Son unique œil me dévisageait, ce qui me donnait froid dans le dos. Tout chez lui était intimidant, de son kimono à sa queue de cheval... Il n'avait pas la même aura que les autres. Il ne ressemblait pas aux types que j'avais déjà croisé. Peut-être ce sergent d'élite à la limite... Mais l'ambiance n'était pas du tout la même.

   Pris d'un sursaut d'orgueil, je mis les mains sur les hanches - chose que je regrettai aussitôt - et, contraint d'assumer, lui lançai :

- Je serai ton adversaire ! Mais avant de commencer j'aimerai que les choses soient claires : pas d'arme.

   Je désignai ma chemise et mon pantalon :

- Comme tu peux le constater, je n'en ai pas besoin. Alors sois un homme et battons-nous d'égal à égal...

   Sur la fin, le peu de courage accumulé m'avait quitté, et mes derniers mots furent étouffés, comme étranglés par ma gorge trop serrée. Pour l'intimidation c'était raté.
    Je me mis en garde tout de même. Après tout, le corps à corps restait ma spécialité. Lui semblait porter beaucoup d'importance à son sabre et son pistolet. J'étais donc prêt à me défendre, peu importait la situation, comme ma mère me l'avait enseigné. Prêt à me défendre...
A me défendre...
...
Et il n'attaquait pas ? Qu'est-ce qu'il attendait ?

- Euh... C'est quand tu veux hein !

   Oh et puis zut ! Je contractai les muscles de mes jambes et fonçai le plus rapidement possible sur lui. Je raccourcissais l'espace entre mes enjambées alors que la distance se rétrécissait puis j'effectuai un salto avant, jambe droite détendue, prête à s'abattre sur sa tête.

Corbeau Descendant


Dernière édition par Arhye Frost le Mar 21 Fév 2017 - 0:04, édité 1 fois
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Depuis que le gamin était en face de moi il n’arrêtait pas de faire la lopette et à la place des ailes lui étaient poussées des couilles mais une petite paire. Je sentais bien que ce n’était qu’un élan de pure folie qui l’avait parcouru.

Voilà que je ne pouvais même plus m’allumer une putain de clope tranquillement que ce nabot m’attaqua !

Le saligaud en plus de prendre par surprise il était rapide mais ce n’était sans compter ma tentative de parade réussit. Je croisais mes bras pour former un x au-dessus de mon crâne pour tout simplement retenir son coup et à vrai dire sans grandes difficultés, une goutte de sueur perlait sur le côté de mon front à cause tout simplement de l’effet de surprise, il était à quelques centimètres tout de même de me toucher, m’enfin, c’est à lui de décider si il voulait finir comme son camarade que j’avais massacré juste avant.

Je le repoussai légèrement avant de me jeter sur le sol et de prendre appui sur mes mains qui soulevaient mon corps, en même temps j’écartai les jambes et je commençai à tournoyer autour de moi-même, en me dirigeant vers mon jeune adversaire histoire de lui mettre un sacrer coup de pied au cul !

- Vois-tu l’ami, la rapidité c’est bien, mais il faut aussi la puissance !

Je galérai pour tourner avec mes mains vu la perte récente de deux de mes doigts. Cela me fait bizarre !

Par la suite, j’effectuai un bond en arrière, je me rattrapai sur mes jambes, voulant voir si le petit gars s’était pris mes coups ou non, à vrai dire, j’étais plus concentré sur l’effet de mes doigts perdus que mes coups.

A peine relevé que j'entendai gueuler Léonardo.

- Bateau de la Marine en vue Capitaine !!!!

Je soupirai légèrement, putain, ils venaient toujours gâcher les meilleurs moments ces cons ! J'attrapai le premier de mes hommes sous la main avant de le jeter sur le navire.

- Tout le monde, ramasser le plus de bouffe possible et à vos postes de combat !

Ensuite je remis mon regard sur le gamin mais... il avait disparu... où c'était cachée cette lavette ?!!! Ça avait le don de me mettre hors de moi ça ! Ou peut-être ne s'était-il pas caché mais qu'il cherchait à m'attaquer par surprise... .
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- Bordel de m...

   Je m'en étais pris plein la figure. Sans rire.
Ce Daemon était rapide lui aussi. Et il cognait fort ! Après avoir repoussé mon assaut, il tournoya en prenant appui sur ses mains et ses pieds détendus s'approchèrent de moi sans que je puisse l'éviter, déséquilibré par ma précédente tentative. Je ne pus que placer mon bras droit sur sa trajectoire, à la manière d'un bouclier, mais le premier coup brisa ma garde et le suivant m'atteignit directement dans le flanc, m'envoyant valser, pour atterrir dans les bras d'un mousse qui tomba à la renverse.
   Je tâtai la zone touchée. Rien de cassé. Mais ce n'était pas agréable pour autant ! Et je m'étais cogné le sommet du crâne contre le menton de l'autre gars. Désolé...

   Je me relevai rapidement et pris mes distances, à l'abri derrière les spectateurs impuissants, regardant ce qu'allait faire le pirate. Celui-ci se redressa et s'apprêtait à continuer le combat, quand :

- Bateau de la Marine en vue Capitaine !!!!

   Je regardais d'abord le trouble-fête, puis l'horizon.
Effectivement : un navire arborant le symbole de la Mouette approchait dans notre direction... Sauvé par le gong !
Enfin sauvé...
J'étais moi aussi un pirate. Fallait vraiment que je me le rentre dans le crâne, ça aussi... Aussi m'enfuis-je en direction du rebord, là où Matt avait laissé l'esquif, plus tôt. En me penchant, je constatai qu'il n'était pas en contrebas. il flottait plus loin, à près de cent mètres de notre navire. Et notre assaillant qui me cherchait du regard... nous enfuir maintenant n'était pas une bonne idée.
   Ses hommes bousculèrent les derniers civils, lesquels ne savaient plus vraiment s'ils devaient résister ou attendre que la Marine fasse son travail. Apparemment, le capitaine Domio avait fait son choix : il tira sur l'un des hommes du borgne et s'ensuivit une nouvelle débandade. La plupart des derniers marins finirent par être éliminés tandis que Matt se précipitait vers moi. Et pour une fois, ce n'était pas pour me demander de fuir :

- C'est le moment ! Va t'occuper de lui pendant qu'il est occupé !
- Très bien j'y vais... Toi : va t'occuper de Sana. Elle se trouve à l'abri dans notre cabine avec nos affaires.
- Ah ! L'argent !

   Et il courut aussitôt à l'endroit indiqué.
De mon côté je m'approchai de Daemon Wall, zigzagant au milieu du conflit, pendant que celui-ci criait ses directives en me tournant le dos.
   Il était près de la poupe, au niveau d'un des grappins d'abordage, quand je me retrouvai dans son dos. Je baissai les yeux en direction de son sabre. Avec un peu de chance...

   Je fis un pas. Un seul. Et je tirai sur le pommeau de son arme, la retirant du fourreau. Le tout prit deux secondes.
Seulement, il aurait fallu que cela dure une seconde de moins.
   Pressentant le danger, le borgne avait agrippé mon bras d'un geste vif, alors que la lame était presque entièrement sortie. A sa main, il manquait deux doigts. Son unique œil me transperça et un nouveau frisson me parcourut.

   Gloups.

   Je me libérai tant bien que mal de son emprise après avoir frappé son poignet du tranchant de mon autre main et je pris mes distances.
   Derrière lui, son bateau, la plupart de ses hommes et ses canons, dirigés vers le vaisseau de la Marine, lequel avançait toujours dans notre direction. Il n'était plus qu'à une centaine de mètres à peine quand nous entendîmes une voix amplifiée s'en élever :

- Ici le Sergent d'élite Birngam ! Veuillez cesser immédiatement toute action répréhensible et ce sans qu'aucun mal ne soit fait aux civils ! Rendez-vous sans faire d'histoire ou nous nous verrons dans l'obligation d'intervenir et de vous envoyer par le fond !
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Je riais à gorge déployé en entendant ce sergent d’élite. Un fin blagueur le con !

Je déposais ma main sur le pommeau de ma lame avant de la dégainer et en un geste rapide de fendre l’air avec la lame pour crée une lame d’air se dirigeant tout droit vers le mat du navire qui se retrouva prendre entièrement tranché, le pot qu’ils avaient ! Ma portée n’était pas encore assez bonne pour terminer le mat.

Je me retournai vers le gamin qui juste avant essayait de me voler ! Moi ! Un pirate !

Je lui adressais un sourire assez sadique ce qui pouvait être terrifiant, je m’approchais de lui, le pas lourd.

- Tu te souviens… de ce que tu m’as demandé pour notre combat ?

Je le laissais réfléchir quelques-instants mais avant qu’il puisse répondre quoi que ce soit je l’interrompis.

- Chut, il est trop tard, tu viens d’essayer de me voler mon putain de sabre ! Sais-tu qu’il m’est cher ?! Le chasseur de prime que j’ai tué sur Grand Line m’a dit qu’il faisait partie des lames je ne sais plus trop quoi alors pas touche !

D’un geste vif je lui envoyais mon poing droit dans la gueule, avant qu’il ne chute en arrière je le rattrapai avec cette même main, à moitié sonné il essaya de me foutre son poing dans ma tronche et là, lorsque je sentis la puissance dégagée de son poing, j’avais pris ma décision.

Je n’eus pas le temps de parer et juste de me recevoir cette droite directement sur ma joue gauche, ma joue me piquait, tout à coup je me mis à rire de nouveau.

- Tu vas venir avec moi petit, j’ai besoin de gars de ta trempe dans mon équipage et si tu ne veux pas, je t’obligerai à venir avec moi-même si je dois t’amener jusqu’à mon navire par la peau du cul !

Comme un jour m’avait dit le seul et vrai capitaine que j’ai eu « Sacrée écharde ! T'as gagné ta permission de monter à bord. Surtout qu'on a besoin d'un navigateur. Pour savoir si t'es vraiment des nôtres, je dois voir ce que tu vaux sur le terrain. Si tu survis, bwahaha. ». J’appliquais ce qu’il m’avait dit le jour où il m’avait recruté même si c’était de force.

- J’espère que tu es d’accord mon petit gars car c’pas mon habitude de laisser mes adversaires en vie ou en bon état, regarde la belle gueule de ton grand pote hermano, j’aimerais pas détruire t’as belle gueule mon grand surtout que j’pense que tu peux attirer facilement les minettes avec une frimousse comme la tienne, t’en fais pas, j’suis pas tombé amoureux, c’est juste un conseil d’ami. Alors, qu’en dis-tu ? J’te laisse seulement quelques secondes pour prendre tes affaires, essaie pas de me la faire à l’envers sinon j’serai dans le regret de te dire que ta vie s’achève là. Comme celle de tes petits copains.

Avant de me donner sa réponse, je dressais mon flingue dans sa direction et je tirai exactement trois balles, toutes les trois désormais logée dans le cadavre du capitaine de ce rafiot. Je lâchai le gamin, vous auriez vu sa tête, qu'est-ce que je me marrai ! On aurait dit qu'il allait se chier dessus ! Fufufufufu !

- Merci au passage de m’avoir servi de bouclier, ton « capitaine » attendait pour m’abattre mais vu qu’on faisait copain-copain il ne pouvait pas te tirer dessus. Tu vois, j’pense que tu dois aussi attirer les hommes amigo.

Le navire de la Marine était presque arrivée, quelques mètres restant, ils voulaient aborder mon navire, les canons crachaient de plus belles. La mêlée de mon côté s’étouffait, les civils étaient bientôt tous crevés.

- Décides-toi, c'est le moment... petit.
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- Je viens.

   Alors là... Je ne savais pas ce qu'il s'était passé. Ni durant ce bref instant, ni dans ma tête. Matt non plus ne semblait pas comprendre, figé net entre deux marches juste derrière nous. Il était là bouche bée, et j'aurai pu être dans le même état si ces paroles ne venaient pas de moi.
   Son bateau enchaînait toujours coup sur coup avec la Marine, mais le partage des dégâts n'étaient pas équitables... Ses hommes semblaient avoir de plus en plus de mal, surtout en étant collés au navire marchand.

   Le borgne me sourit de toutes ses dents et me rattrapa par le col de mon vêtement pour m'embarquer à sa suite. Mon ami se ressaisit et courut pour m'agripper à son tour :

- Hé ! Pas si vite !

   J'osais espérer qu'il ne fasse pas l'idiot.

- Matt, allons-y maintenant. Pour qu'il reste au moins un survivant sur ce foutu bateau !
- Arhye ! Nous ne pouvons pas partir comme ça !

   Et il tirait davantage sur mon bras tandis que l'autre faisait de même avec ma chemise. Il allait me la déchirer bon sang ! Pourquoi ce maudit voleur ne pouvait pas simplement laisser tomber ?!

- Gnnn ! Pas sans notre butin !

   Oh le con !
Au mot "butin", Daemon relâcha son emprise et je m'écroulai sur "Sweety". Et dire que j'avais oublié nos berrys dans la cabine ! En nous redressant le pirate reprit contenance et me récupéra derechef. Il somma Matt de courir chercher l'argent et celui-ci s'élança aussitôt.
   Il fallait vraiment qu'on ait une discussion sur ce qu'étaient ses priorités, parce que je commençais à croire qu'il préférait le berry à ma personne. Non pas que je fusse jaloux ou quoi que ce soit mais... Oh et puis zut.
Nous en profitions pour nous rapprocher du bord. Le cordage grâce auquel le capitaine était venu était toujours relié à la rambarde de notre poupe. Je le regardai dans les yeux... Enfin dans l’œil, et je lui dis :

- Que ce soit clair. Ce trésor est à nous. Et si je monte avec vous, alors Matt également. Un ancien membre de la famille Martico : pour sûr qu'il sera utile, vous verrez !

BRAOUM !

   Avant que le borgne ne réplique, un boulet vint se ficher dans la coque du navire commercial et le sol trembla sous nos pieds. Les dégâts étaient importants et j'entendis même le sergent Birngam hurler des remontrances à ses hommes via son amplificateur. Il me parut tout à coup bien sympathique : ils devaient sérieusement apprendre à viser s'ils comptaient sauver la vie des civils ! A moins qu'ils n'aient abandonné cette idée pour se consacrer à l'éradication pure et simple de la menace...
   "Sweety" finit par arriver avec nos sacs, lesquels étaient remplis de nos affaires et de notre butin. Nous pûmes enfin quitter l'épave qui finirait par sombrer tôt ou tard ; depuis le vaisseau pirate, il était clair que les dégâts subis par la coque étaient suffisants pour la faire sombrer. Pourvu que tous sachent nager...

   Tous les hommes de Daemon Wall, ceux qui s'en étaient sortis, étaient remontés à bord également, les bras chargés. Tous couraient dans ce qui semblait être le désordre le plus complet. Pourtant aucun ne semblait réellement désemparé. Leur capitaine et son second, descendant rapidement du mât sur lequel il se trouvait depuis le début des hostilités, donnaient des ordres rapides et concis, insistant sur l'urgence de la situation.

   Un autre boulet fut tiré côté Marine et le projectile fonça droit sur nous. Sans réfléchir, nous esquivions et le sifflement provoqué par son passage rapide à notre oreille fut insupportable. Le bruit que fit le plancher plus en arrière en explosant tout autant ! Sans m'en rendre compte compte, je me retrouvais à nouveau à terre et il fallut un moment avant que le sifflement cesse et que le monde autour de moi, devenu chaos silencieux, redevienne audible.

   En me relevant, la première chose que je vis fut le devant du vaisseau. En levant les yeux, j'aperçus la mouette bleue voler fièrement dans son ciel blanc, alors que les Marines étaient là, de chaque côté de leur pont, prêts à nous rejoindre pour purger North Blue de notre présence.
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Une chance pour ce gamin et son pote que la Marine s’apprêtait à nous aborder, ils me sortaient de l’œil ! J’avais qu’une envie c’était de mettre mon poing dans sa putain de gueule ! Pour qui ils se prenaient ?! Je n’étais pas un capitaine des navires de croisière ! Ils m’avaient pris pour un putain de civil ou quoi ?!

Vraiment, ils avaient eu de la vaine ! Au lieu de défouler mes nefs sur ses deux petits cons j’allais me défouler sur les soldats nous accostant.

Je serrai la mâchoire, je refermai ma poigne sur le pommeau de mon sabre et sans hésiter je me lançai à l’abordage du navire ennemi. Quoi ? Non, ce n’était pas à eux à nous aborder ! Mais bien nous ! C’était nous les pirates et les assaillants !

- A l’attaque bande de crevettes boiteuses ! Vous n’êtes pas là pour vous faire tringler par des écrevisses !

Je tranchai un, deux, trois soldats, je déferlai ma colère sur l’ensemble des soldats, tel un tigre je bondissais sur mes proies, à l’affut du moindre mouvement ennemis. Dans la mêlée pour atteindre des soldats commençant à me viser avec leurs fusils je les sabrai d’un coup de lame d’air que je créai.

La bataille faisait de nouveau rage, la Marine était en nette supériorité à mon équipage. Pas évident pour des anciens esclaves de combattre, en me retournant d’ailleurs, je vis un moussaillon qui commençait à vouloir resauter sur notre navire, la peur de mourir sans doute, quel lâche.

- Espèce de couille molle ! Sale lâche ! Tu es puni de mort !

J’attrapai par la lame un fauchon sur le sol et je le lui envoyai, mon expertise en lancé d’arme fit que le fauchon finit à la mer sans atteindre ma cible.

- Enfoiré ! Tu verras quand j’en aurais fini ! Catin d’merde !

Ne faisant plus attention au combat, lorsque je retournais dans la mêlée, un violent coup de poing s’écrasa sur mon visage, en un instant, je me retrouvai à terre.

- Ne bougez plus saleté de pirate ! Je suis le Commandant de ce navire ! Ordonnes à tes paysans des mers d’arrêter toutes hostilités !

Pendant ce temps j’essuyai le sang s’échappant de mon nez, la mêlée se taisait petit à petit, le sergent me visa avec son pistolet.

- Fais ce que je te dis… sinon je me verrai obligé de te crever le 2ème œil.

Je soupirais légèrement. En regardant un peu à côté je vis le gamin contourner le sergent, je compris qu’il lui fallait juste un peu de temps.

- Ok… .

Mes hommes me regardèrent avec un air surpris.

- Les gars… CONTINUEZ ! EXPLOSEZ LEURS LE CUL A CES PUCELLES !!!

BANG ! BANG !

Deux coups de feux et un silence de mort, une mêlée qui allait reprendre de plus belle mais stoppée soudainement.
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Tout était allé très vite.

   A peine le temps de monter sur le bateau de la Marine, entraîné par la meute assoiffée de sang et leur Alpha borgne, que je me retrouvais nez à nez avec un soldat, l'épée à la main. Celui-ci tenta de me trancher la gorge d'un mouvement circulaire. Je fis un pas en arrière pour éviter l'attaque et leva la jambe en direction de son poignet pour lui faire lâcher prise. Une réussite !
   Tandis que l'arme tombait par terre, j'enchaînais avec un coup de poing, puis un deuxième, aplatissant le portrait de mon ennemi et le faisant chuter à son tour.

   Derrière moi, un autre s'était rapproché. Je me retournai et eus tout juste le temps de me baisser pour ne pas me prendre une balle, laquelle alla se ficher dans le corps d'un autre pirate... Désolé !
   Je fonçais sur l'homme de la Marine, le corps penché en avant, et fit un saut de main pour esquiver un deuxième projectile. Je sentis presque l'air chaud entre mes jambes alors que j'entamais ma rotation. Non content de cela je me redressai et, profitant de l'élan, lui enserrai la tête entre les mains avant de l'entraîner au sol avec moi pour lui fracasser l'arrière du crâne contre le plancher.

   Je me relevai. Un type en uniforme voulut me trancher en deux mais par chance l'un des hommes de Daemon s'interposa. En m'écartant je regardai autour de moi et finir par voir ce dernier aux prises avec le sergent. L'officier l'envoya à terre. Je décidai de m'approcher.

   Alors qu'il le menaçait, le pirate en kimono me vit. Je lui fis comprendre par un signe discret que je comptais lui offrir un ouverture pour renverser la situation.
   Et là, il se mit à brailler, encourageant les autres à tuer tous les soldats ! Le fou...
Mais l'effet fut celui escompté : le sergent Birngam, surpris par son culot, mit un temps avant de réagir. Un temps suffisamment long pour que Daemon Wall dégaine son propre pistolet et que les deux hommes se tiennent en joue. Concentrés l'un sur l'autre, l'officier ne me sentit pas arriver et bondir sur lui.

   BANG !
   BANG !


   Les deux hommes tirèrent presque en même temps. Ce n'étaient pas les seuls coups de feu à détoner sur le pont, et pourtant ce furent les seuls à faire réagir l'ensemble des hommes présents. Tous s'étaient arrêtés, cherchant leur supérieur du regard, pour voir ce qu'il en était. Du champ de bataille, nous étions passés à l'intrigue d'une scène en plein air.
Sauf que personne ne jouait.

   Je m'étais jeté sur le sergent d'élite au moment où celui-ci appuyait sur la gâchette. La balle avait été déviée de quelques millimètres, épargnant de peu le visage du borgne. Ce dernier avait répondu aussitôt, et son propre tir était venu se ficher dans le torse du gradé, désormais auréolé de rouge. Je sentais ses forces le quitter alors qu'il cherchait son souffle. Le poumon avait dû être perforé... Tremblant, frissonnant, il tomba à genou, moi avec, puis je le relâchai et il finit par s'écrouler au sol, aussi raide que les planches qui le soutenaient.

   Les soldats autour de nous ne réagissaient plus. En y regardant de plus près, ce n'était là qu'un petit détachement à bord d'un vaisseau de taille moyenne. Sans officier supérieur pour coordonner ce petit monde, aucun n'aurait l'initiative de reprendre le combat. Et pourtant...
   Le borgne héla ses hommes. Pas de survivant.

- Qu'est-ce que...

   Je ne m'attendais pas à ça. Vraiment pas ! Et pourtant c'était tout naturel : les pirates étaient venus, avaient abordé un navire marchand, la Marine était venu au secours des civils, une bataille a eu lieu et celle-ci ne pouvait se terminer qu'avec l'anéantissement de l'un des deux camps. Une logique imparable. Alors pourquoi cela me gênait-il autant ?
   Je vis les représentants de l'ordre tomber sous les assauts des hors-la-loi, lesquels agissaient sans se demander s'il s'agissait là d'une question de survie ou du bon vouloir de leur capitaine. Et je ne savais pas quoi faire.

   Un Marine se colla au mât d'artimon et ouvrit un compartiment caché. A l'intérieur, un escargophone. Il prit le combiné, là, au milieu de cette cohue, et attendit impatiemment que quelqu'un décroche. Une voix s'éleva enfin et il hurla par dessus les cris et les détonations alentours :

- Ici le navire du sergent d'élite Birngam ! Nous sommes sur la mer, à quelques miles au sud-est de Manshon ! Nous sommes aux prises avec des pirates... Le sergent Birngam est mort ! Je demande de l'aide du...

   BANG !

   Il ne termina jamais sa phrase : Daemon Wall l'avait abattu d'une balle dans le dos. Stupéfait, je le regardai s'approcher tranquillement du combiné qui oscillait de droite à gauche. La liaison n'avait pas été coupée. Qu'allait-il faire...
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Le micro de l’escargophone se baladait, laissant le récepteur de l’appel parler dans le vide.

- Allô ?! Où êtes-vous ?! Soldat ! Répondez-moi ! Nous allons tout de suite envoyer des renforts ! Dîtes nous vos coordonnées exactes ! …

J’attrapais le câble en premier et ensuite le micro, je l’apportais doucement à ma bouche, trouvant les mots que j’allais balancer, une fois trouver, au bout de quelques secondes je me raclai brièvement la gorge, écoutant encore mon interlocuteur.

- Quelqu’un est-là ?! Qui que vous soyez ! Répondez !!!!

Un sourire malsain se forma sur mon visage, il souhaitait que je lui réponde ? Ses désirs allaient se réaliser. J'allai lui répondre dans le calme et la bonne humeur ! Sans la moindre pression.

- Allôôôôôôôôôô ?
- Oui ! Soldat ! C’est vous ?!
- A vrai dire je ne suis pas le soldat avec qui vous discutiez, mais plutôt son exterminateur à proprement parlé.
- Oh non… SALOP !
- Olà ! Ce n’est pas bien de dire des méchancetés comme ça. Dépêche-toi d’envoyer un navire amigo, peut-être que quelques-uns d’entre eux peuvent être sauvés… ou pas puis y'a un navire de civil qui a souffert aussi, on avait besoin de bouffe, désolé ! Et au passage, m'en voulez pas d'avoir aussi buté le sergent... hm Bi... Bickmachinchose, mettez-ça sur ma note.
- Connard… . Qui es-tu ?! Pourriture !
- Eheheh. Je vais t’éclairer. Je suis… Daemon Wall le Borgne ! OVER !
- ENC… KATCHA… .

Peu d’intérêt à discuter avec un Marine. Je me retournai vers mes hommes, touchant l’entaille qu’avait faite la balle sur ma joue.

- Qu’une égratignure.

Pour rejoindre mes gars je marchais sur les cadavres des vaincus, n’ayant guère de respect pour leurs dépouilles. Je m’allumais une clope chopant le gamin au passage en l’emmenant sur le navire avec moi, je passai mon bras droit par-dessus ses épaules, lui proposant une clope, celui-ci était trop dépité et choqué pour réagir, je soufflai légèrement.

- T’sais gamin, vu que tu es résigné à devenir pirate vu qu’t’es sur mon navire va falloir que tu deviennes un meurtrier, comme nous tous ! Tu vois c’est ce que ce monde attend de nous. Crois-moi little hermano, ce ne peut être que bénéfique pour ta survie. La logique imparable de ce monde ! Tué ou être tué! Désolé mon p’tit gars de t’apprendre ça… tu verras bien ça en notre compagnie ! Aller les mecs, on décolle ! J’vous laisse 2 minutes pour piller ce navire, prenez surtout les armes, après fouillez leurs sacs personnels et gardez ce que vous trouvez. Moi j’me réserve la cabine du capitaine.

Sans perdre un instant je fouillai cette fichue cabine de fond en comble à la recherche de quelques berrys avant de repartir pour Manshon.
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Je me retrouvais à nouveau embarqué par le borgne. Matt courait vers moi, nos sacs en main. Il manqua de trébucher sur des débris, des morceaux de bois arrachés par un boulet, et fit tomber l'un d'eux. Son contenu s'échappa et des feuilles volèrent, emportées par le vent marin en direction du vaisseau de la Marine.
   A mieux y regarder, il me sembla reconnaître mon visage sur l'une d'entre elles.

- Bon sang mais qu'est-ce que...
- D-désolé, Arhye ! Quand nous étions sur Boréa, je n'ai pas pu m'empêcher de tout retirer. Ç'aurait été difficile de se déplacer en se sachant repérable à chaque coin de rue...

   Le dernier avis de recherche atterrit sur le pont ennemi. Les survivants ne manqueraient pas de faire le rapprochement, si tant était qu'ils aient fait attention à moi. Je me passai la main dans les cheveux en soupirant.

- Peu importe... qu'ils les voient. Ce n'est pas comme si ça devait rester secret.
- Mais nous ne serons plus à l'abri.
- Mais nous sommes des pirates. Agissons en tant que tel désormais...

   Je me tournai vers Daemon Wall, les sourcils froncés.
S'il voulait nous embarquer, eh bien qu'il le fasse. S'il voulait nous apprendre la vraie piraterie, eh bien tant mieux ! Mais s'il voulait me voir devenir un tueur, eh bien non. Plutôt mourir que de laisser mes principes de côté.
    Je n'avais pas choisi cette voie pour vivre une vie de boucanier sans peur et sans limite, non ! J'avais choisi cette voie car telle était ma façon de me révolter contre le Gouvernement et sa Justice. J'aurais pu devenir révolutionnaire, certes... Mais je n'aurai pas eu autant de liberté. Et puis renverser le pouvoir pour pouvoir le remplacer... très peu pour moi : je voulais seulement que les choses changent. Mon père me répétait souvent qu'il fallait des hommes pour aller à l'encontre de la majorité, ainsi que du sens moral, afin d'évoluer et de nous motiver à aller de l'avant. Alors je souhaitais faire partie de ces hommes.
   Je ne changerai pas mes valeurs pour autant.

   Je sortis ma boîte de pansements et en appliquait un sur la joue du voleur, qui se l'était écorchée pendant le combat. Je pris ensuite une cigarette, l'allumai et m'approchai de mon nouvel "hôte" en kimono.
   Celui-ci fumait son propre mégot en observant les biens recueillis par son équipage. Il y avait réellement chez lui quelque chose d'intense... Mais je n'étais plus effrayé, loin de là : si je voulais me faire une place dans ce monde qui était le sien, je devais m'endurcir.

- Si nous sommes amenés à faire route ensemble, autant que tu saches qui nous sommes. Mon compagnon s'appelle Matt Denis. Quant à moi, je suis Arhye. Arhye Frost. Rappelle-t-en car bientôt mon nom sera plus répandu que le tien. D'abord sur les Blues, puis sur Grand Line ! Tu verras...

   "... Quand je me serai tiré !" songeais-je.
    Et là, il me regarda avec un air ahuri, puis il éclata de rire, les mains sur le ventre. Pourtant son œil ne me lâchait pas. Comme s'il me jaugeait... Le genre de regard capable de te mettre à l'épreuve.
Bon, pour le coup, il était intimidant. Mais je ne me laissai pas avoir et continuai de le fixer, jusqu'à ce que Matt me prenne par l'épaule et m'attire plus loin :

- Apparemment, ce bateau va également sur Manshon... Mais nous pourrions très bien tenter de fuir cette nuit...
- Non, cela m'étonnerait fort que le borgne et ses hommes nous laissent sans surveillance. Autant attendre d'être arrivés, ce sera plus sûr. Essayons plutôt de gagner leur confiance pour l'instant. Et puis au moins maintenant : nous pourrons enfin vivre comme de vrais pirates.

   Ma cigarette à la main, je m'adossai contre la rambarde intacte du pont et regardai la mer s'étendre jusqu'à l'horizon.
Quelles aventures pouvaient bien m'attendre là-bas dans le lointain ?

   C'est ce moment que choisirent deux rustres pour nous tirer par le col et nous entraîner croupir au milieu de la réserve. Et le responsable du garde-manger ne semblait pas enclin à nous laisser toucher à quoi que ce soit. Hourra.
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