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Retour au bercail ?

Toujours à une des embouchures entre les Everglades et Portgentil, Tanguy venait d'assomer un soldat de la Marine qui l'avait énervé de par les propos qu'il tenait. Son acolyte, quand à lui, s'était tiré pour probablement aller chercher du renfort.

" Il ne faut pas que je tarde, si je ne reviens pas ici rapidement, je risquerais de me faire choper. "

Et il n'avait pas forcément tort, les Marines n'avaient pas besoin d'une affiche pour traquer les criminels. Il suffisait d'un signalement dans une caserne, et le toute les casernes seraient bientôt informées. Le jeune homme remit alors sa capuche sur sa tête et s'éloignant de la scène.

Après quelques minutes de marches, il arriva finalement à l'entrée sud de celle-ci. Personne ne surveillait après le barrage des deux Marines qu'il avait affronté. Il pénétra donc dans le centre-ville et commença à se frayer un chemin dans les rues qui avaient bercées son enfance. La ville n'avait pas vraiment changé depuis qu'il en était parti, les bâtiments étaient toujours aussi imposant, et elle était toujours aussi bondée de monde.

Pendant sa traversée, Tanguy évita soigneusement les grandes allées, et la grand place. Il s'aventura dans les ruelles sombres de la ville, qui étaient relativement calme étant donné que les malfrats sont davantage du genre à zoner dans les Everglades.

Il arriva finalement à la sortie de la ville, sur la route de Las Atlantik, après une heure et demi passée à traverser Portgentil. Celle-ci était gardée, évidemment, par un nombre plutôt important de Marines. Tanguy n'avait aucune idée de si ils savaient pour ce qu'il avait fait, et si ils avaient reçu un quelconque signalement même sans savoir ce qu'il avait fait.

Ils étaient une dizaine, à observer les personnes passer, et à en arrêter quelques unes au hasard. Tanguy les observaient de loin dans la pénombre d'un bâtiment.
    " Arf, ils sont trop nombreux, même si ce ne sont que des matelots. Ce serait risqué de tous les combattre en même temps. "

    Tanguy ne manquait pas de jugeote, en effet, ne se battant qu'à l'aide de ses poings et ses pieds, et n'étant pas très musclé, il était relativement évident de deviner que lancer une offensive à un contre dix, n'était pas la plus sage décision qui soit.

    Après quelques longues minutes d'observation, Tanguy pu également supposer qu'il y avait parmi les dix comparses, deux qui étaient plus haut gradés que les autres. Une petite médaille ornait leurs uniformes à chacun, et ceux-ci semblaient avoir l'autorité sur les huit restants, leur indiquant qui ils pouvaient laisser passer, et qui ils devaient arrêter pour leur demander de décliner leurs identités, et procéder à une fouille.

    Finalement, alors qu'il s'apprêtait à prendre son courage à deux mains et à y aller, il entendit l'un des deux gradés parler à un Den Den Mushi portatif :

    " Quoi ? Une racaille en fuite en ville ? Bien chef. Oui, nous allons intensifier les fouilles ! Bien sûr ! "

    Tanguy se plaqua alors de nouveau contre le bâtiment. C'était certainement de lui qu'on parlait en utilisant la dénomination de racaille. Maintenant, il était clair qu'il allait devoir trouver une solution alternative pour passer ce barrage. Il s'assieds alors, au pieds du mur, et commença à réfléchir à une solution qui ne le ferait pas repérer.

    C'est alors qu'une petite charrue tiré par deux chevaux apparut au coin de la rue. Celle-ci contenait un bon gros tas de foin à l'air libre, assez conséquent pour qu'il puisse sa cacher dedans. Mais c'était trop évidemment, il était clair que les Marines taperaient dans le tas pour voir si personne ne s'y cachait.

    " Bon sang, comment je vais bien pouvoir faire ? "

    Il eut alors un éclair de génie, et accourut vers la charrette pour la faire s'arrêter. Le vieil homme, qui était visiblement paysan arrêta alors son attelage et s'exclama :

    " Vindiou d'vindiou ! Qu'est-ce que j'puis faire pour toi mon p'ti gars ?

    - Je souhaiterais faire le trajet avec vous, à bord de votre charette. Enfin, si vous allez bien jusqu'à Las Atlantik.

    - Las Atlantik tu dis ? Pour sûr qu'j'y vais, sinon j's'rais pas là gamin ! Allez grimpe va, c'est cadeau pour toi ! "

    Tanguy remercia l'homme et grimpa à côté de lui sur la charrue. Il retira son sweat-shirt qu'il plaqua sous son derrière, le cachant comme il pouvait tandis qu'il se saisissait d'une tige de foin, qu'il plaça entre ses lèvres à la manière d'un vrai paysan caricaturé. Il déboutonna également les trois premiers boutons de sa chemise et arriva finalement le moment fatidique de passer devant les Marines.

    Ceux-ci demandèrent aux deux passagers de vider leurs poches, qui ne contenaient rien, et vinrent ensuite frapper dans le tas de foin avec un manche à balai. L'un des gradés vint fouiller la sacoche qui était à la ceinture du paysan improvisé, et la referma par la suite, ne cherchant pas plus loin. Tanguy était légèrement stressé, espérant qu'aucun d'entre eux n'ait un éclair de génie, et la chance fit qu'ils ne notèrent rien d'anormal.

    Il passa ainsi le barrage, sans encombres, et continua sa route vers Las Atlantik.
      Le voyage entre Portgentil et Las Atlantik était plutôt long, surtout avec une charrette uniquement tirée par deux chevaux. Celui-ci était d'environ deux heures, et pour occuper le temps, Tanguy voulu faire une petite sieste.

      Le vent lui passait doucement dans les cheveux, le pas des chevaux le berçait tendrement tandis que le soleil le réchauffait de ses doux rayons. Alors que le sommeil allait le prendre, il se rappela qu'il avait sa chemise à demi-ouverte et que sa peau était complètement à la merci des rayons d'un de ses plus terrible ennemi : le soleil.

      Il se secoua un peu pour se forcer à faire un effort, et referma donc les boutons de sa chemise avant de renfiler son sweat-shirt. Ils n'étaient après tout, pas censé croiser d'autres Marines avant d'arriver aux abords de Las Atlantik.

      Le vieillard n'avait pas dit mot depuis qu'ils avaient quitté la ville, et il semblait davantage concentré à diriger les chevaux qui chahutaient par moment qu'à poser plus de questions que ça à Tanguy. Néanmoins, après une bonne heure de trajet écoulée, celui-ci prit la parole :

      " Dit moi gamin, pourquoi tu t'cachais de la Marine ? T'as quelque chose à t'reprocher au juste ? "

      Le jeune homme resta silencieux un moment, fixant le vieil homme à sa gauche. Celui-ci était un paysan, habillés avec des vêtements de piètre factures ; une salopette notamment; une barbe pas rasée et les traits étirés par la fatigue et les marques du temps.

      " Moi ? Aucunement. C'est eux qui me reprochent des choses. " répondit-il en ricanant.

      L'homme ricana de bon cœur, posant les yeux sur ce jeune homme qu'il ne connaissait finalement pas du tout.

      " Aaaah, moi aussi j't'ais comme ça dans ma folle jeunesse. Toujours l'premier à cracher sur l'autorité, et à faire des conneries.

      - Oh ? Vraiment ?

      - Bien sûr. Maint'nant ça s'voit pu trop du coup, mais j'ai été remis en place plusieurs fois dans mes jeunes années aussi. Z'aiment pas trop les non-conformistes ici, s'tu vois c'que je veux dire. "

      Tanguy se contenta d'hocher positivement la tête, en guise de réponse. Et la conversation s'arrêta là, le vieux, replongeant son dévolu sur ses deux canassons.

      Une heure passa à nouveau, et ils arrivaient alors à Las Atlantik. Après avoir longuement plissé les yeux, le jeune dissident ne voyait aucun barrage de Marines bloquer l'entrée vers la ville. M'enfin, c'était tant mieux, il finirait plus vite ce qu'il avait à faire et pourrait repartir sans encombres.

      Le début de soirée était tombé sur l'île, et Las Atlantik était illuminée. Les casinos, hôtels et une grande majorité des bâtiments brillaient de milles feux, et ça pour probablement plusieurs heures. La ville était relativement agité dans le quartier des jeux, mais Tanguy n'était pas venu là pour ça. Il enfila sa capuche et continua vers les quartiers résidentiels.

      Après quelques minutes de marche, il arriva finalement dans la rue où il habitait. Les mains dans les poches, marchant à l'ombre des arbres de l'allée, il se dirigea vers son numéro de maison, plein d'espoirs. Mais la désillusion fût grande, quand une fois arrivé au numéro de sa maison, il vit le panneau " A VENDRE " accroché aux petites barrières qui entouraient le jardin.

      Il décida donc d'entrer, escaladant les barrières et entrant en forçant la porte qu'il prit soin de refermer comme il pouvait derrière lui. La maison était comme ils l'avaient laissé autrefois, rien n'avait été touché à priori. Enfin, si on excluait les trucs possédant une réelle valeur matérielle et qui avaient sûrement été volés du coup.

      Il grimpa alors les escaliers jusque dans sa chambre, les toiles d'araignées et la poussière avaient fait leur oeuvre, et celle-ci avait prit un gros coup de vieux. Sa chambre était celle d'un adolescent normal, des figurines, de vieux jouets dont il ne se servait plus, un lit, un bureau, des cahiers et livres d'école. Il vint fouiller dans le tiroir de son bureau en bois, fabriqué par ses soins et retint un cri quand une araignée s'en échappa.

      " Saloperie va ! " pensa t-il.

      Il attrapa finalement un petit carnet de couleur marron, dont les pages commençaient à jaunir et redescendit dans le canapé, s'asseyant tranquillement. Tanguy commençait à le feuilleter quand la porte s'écrasa lourdement au sol.
        Un homme plutôt grand venait de forcer la porte de son ancienne maison, tandis qu'il était tranquillement assis dans le canapé. Celui-ci portait des chaussures noires cirées, un jean bleu, un T-shirt blanc, une grande cape blanche et enfin, la casquette emblématique de la Marine. De plus, Tanguy pu apercevoir plusieurs médailles sur sa tenue, deux pour être précis.

        " Alors comme ça, un enfant de Bliss revient chez lui, en agressant des Marines ? Tu sais que c'est puni par la loi ça, petit ? "

        Tanguy resta silencieux, refermant son carnet et le glissant rapidement dans sa sacoche à la ceinture. Il garda ses yeux fixés sur le Marine, et celui-ci continua alors.

        " Ou peut-être devrais-je dire, Tanguy ? N'est-ce pas ? "

        Le jeune homme fronça les sourcils, et serra les dents. Il était clairement grillé, même pire. Il s'apprêtait à se défendre mais l'homme l'interrompit.

        " Tu es en état d'arrestation, si tu ne coopères pas, tu me verras dans l'obligation de te neutraliser pour t'emmener de force. "

        Le garçon souffla doucement, retroussant les manches de son sweat-shirt jusqu'à ses coudes, et se préparant à une quelconque offensive de l'homme face à lui.

        " Bien, je vois que tu as choisis ton destin. " dit-il simplement.

        Le marine lui fondit ensuite dessus, lui donnant un coup de poings en direction du visage. Tanguy bondit derrière le canapé tandis que le Marine se posait dessus, ayant manqué son coup. Le jeune homme tenta de lui donner un coup de pieds à la tête, mais les réflexes du gradé lui permirent de le bloquer avec son avant bras, le levant en parallèle, devant sa tête.

        Tanguy retira immédiatement son pieds, et s'éloigna alors du Marine. Il commençait à grimper les escaliers vers sa chambre quand l'autre lui attrapa la jambe, le déséquilibrant et le faisant tomber sur une marche, son genou la heurtant clairement.

        " Putain ! " s'exclama t-il en agitant son pieds pour se libérer.

        Mais l'autre tenait bon, et commençait même à grimper en le tirant vers lui. Le jeune homme poussa alors sur ses bras, faisant reculer le Marine dans une position inconfortable, manquant de tomber à la renverse dans les marches. Il en profita pour lui donner un coup de pieds, dans le ventre, le faisant lâcher prise et tomber en contrebas.
        Après quoi, il s'empressa de grimper dans sa chambre, dont il ferma la porte.

        " Ramène toi, gamin ! Tu vas croupir en prison si tu ne t'arrêtes pas maintenant. "

        Tanguy s'empressa de se saisir d'un balais qui traînait là. Il attendait patiemment derrière la porte que le Marine fasse irruption dans la pièce, ce qui ne tarda pas à arriver. Celui-ci défonça de nouveau la porte, et alors qu'il s'apprêtait à se retourner vers son jeune adversaire, il se prit le balai en pleine poire, celui-ci se cassant en deux sous le coup. Enfin, il devait surtout être à moitié pourri pour avoir cédé par les petits bras de Tanguy. Le Marine recula néanmoins, se retrouvant dos à la fenêtre de la chambre.

        " Allez ! Finit de jouer, sale môme ! Tu vas voir c'que tu vas voir ! "

        Trop tard, le révolutionnaire non-assumé lui fonçait déjà dessus, grimaçant à cause de son genou. Il le percuta de tout son maigre poids, et tenta de le défenestrer. Manque de peau, il était nettement moins fort que son adversaire, du moins physiquement, et il ne fit que le pousser contre la fenêtre.

        Le garçon n'avait visiblement pas prévu ça, et fût surpris de recevoir un coup de genou dans l'abdomen, le forçant à tomber sur les genoux, au sol. Il reprenait difficilement sa respiration lorsqu'il reçut un coup de pieds au visage, le faisant glisser à l'autre bout de sa chambre, tandis qu'il se tenait le nez.

        " Bon sang... Faut qu'j'me ressaisisse ! " pensa t-il.

        Il observa ses alentours direct, tandis que le Marine s'approchait doucement, probablement trop sûr de sa victoire. C'est alors qu'il se mit à rapidement fouiller dans sa sacoche, saisissant son marteau tandis que le Marine s'apprêtait à l’assommer d'un coup de pieds dans la tête.

        " PRENDS CA ! " s'écria Tanguy, alors qu'il lui donnait un violent coup de marteau dans le tibia, le déséquilibrant, étant donné que son autre jambe s'apprêtait à s'écraser sur lui.

        Le type beugla, jurant en même temps, tandis qu'il se reculait. Tanguy en profita pour se relever, marteau toujours en main. Il fondit de nouveau sur le Marine, et au moment d'arriver à son corps à corps, vint donner un violent coup de marteau dans ses parties intimes.

        Un puissant cri se fit entendre par la suite, et le Marine tomba à genou devant Tanguy, se tenant les bijoux de familles, les larmes aux yeux. Alors que Tanguy s'apprêtait à lui donner un coup de marteau dans la tête, celui-ci déclencha un signal d'alerte depuis un Den Den Mushi qu'il avait dans sa poche.

        " Pulu pulu pulu pulu ! PULU PULU PULU PULU PULU PULU ! "

        Le jeune homme ne se retint pas plus longtemps et lui écrasa le marteau sur le front, le faisant s'écraser lourdement, à terre, assommé.

        " Et merde, maintenant ils vont tous se ramener ici... " ronchonna Tanguy, se frottant le nez de sa main libre.

        Il devait assurer sa fuite, du moins un minimum, il vint donc s'emparer de la cape, et de la casquette du Marine qu'il enfila par dessus son sweat-shirt, retirant bien évidemment sa capuche. Il rangea son marteau dans la sacoche à sa ceinture puis descendit, et sorti de la maison tandis qu'il entendait une bonne troupe de Marines se ramener.

        " Chef ! Chef ! Que s'est-il passé ?

        - Hm, j'ai finalement pu contrôler le jeune délinquant, il est à l'étage. "

        Les Marines se dépêchèrent de pénétrer dans la maison, tandis que Tanguy s'éloignait rapidement d'ici, enfin, autant que son genou ne le lui permettait. Une fois aux portes de la ville, il retira son accoutrement qu'il jeta dans une poubelle, et chercha un moyen de retourner à Portgentil, maintenant qu'il n'avait plus rien à faire ici.
          Il fallait qu'il se dépêche de trouver une solution, il devait rejoindre les Everglades le plus rapidement possible, pour être un tant soit peu à l'abri de la Marine, qui n'allait que très rarement dans le secteur, de ce qu'il savait en tout cas.

          C'est alors qu'il vit, comme un signe de la providence, le carrosse qui lui avait servit à faire l'aller jusqu'ici. Le vieillard ne semblait pas être là, et sa charrette était tout juste accrochée à un poteau. Il s'empressa de se diriger vers celle-ci, et retira la corde au poteau avant de grimper à la place du conducteur.

          Il s'apprêtait à lancer les chevaux quand il entendit le vieil homme crier, un peu au loin.

          " Héééé toi ! C'est comme ça qu'tu m'remercie de t'avoir amené ?! "

          Tanguy se retourna vers celui-ci, et lui fit signe de venir rapidement. Le vieillard s'exécuta sans demander son reste, et grimpa à la place du passager, celle que Tanguy occupait à l'aller.

          " J'espère qu'tu sais manœuvrer des ch'vaux gamin ! S'agirait pas d'abîmer ma chariote ! "

          Le jeune homme esquissa un sourire en coin, et secoua d'un coup sec les rennes, faisant démarrer les chevaux au quart de tour. Ceux-ci se mirent directement à galoper, tandis que le vieillard se cramponnait tant son pauvre attelage bougeait.

          " Ohlala, c'est vraiment pu fait pour moi, la vie d'jeune ! "

          Tanguy éclata de rire tandis qu'il guidait tant bien que mal les chevaux lancés au galop. Les cris des Marines qui débarquaient à la sortie de la ville se faisaient entendre, mais les deux comparses étaient maintenant trop loin pour en être inquiétés.

          Avec des chevaux au galop, le voyage était réduit de facilement une demi-heure, et ils aperçurent donc bientôt Portgentil à l'horizon. Ils continuèrent de s'approcher puis une fois arrivés à bonne distance, Tanguy réfléchit à un stratagème pour entrer, sans se faire repérer.

          Le vieillard resta là, silencieux, et souriant de toutes ses dents plutôt sales. Ah, la fougue de la jeunesse, il faut croire que ça lui rappelait de bons souvenirs. C'est alors que celui-ci se leva, et vint récupérer un sac caché sous la charrette. Il en sortit un déguisement de vieillard, et le tendit à Tanguy.

          " Bon, j'magine qu'on lutte tout les deux pour la même chose ! M'sieur l'agresseur de Marines ! "

          Le jeune homme écarquilla les yeux, et vérifia alors si il avait vraiment affaire à un vieux. C'était visiblement le cas, et il fût surpris qu'il possède un déguisement comme ça, caché sous son attelage. Il l'enfila alors, et remit le sac à sa place, cachant son sweatshirt à l'intérieur, ainsi que sa chemise.
          Ils arrivèrent alors à l'entrée de Portgentil, de nuit cette fois. Les Marines procédèrent à une fouille minutieuse, et par le plus grand des hasards, ne se cassèrent pas la tête à chercher une quelconque cachette sur la charrette.

          Tanguy et l'homme à ses côtés arrivèrent donc à Portgentil, et le vieillard continua la conversation, parlant doucement, pour que personne ne puisse entendre.

          " Tu s'rais bien chez les Révolutionnaires toi, t'as pas l'air du genre à t'plier à l'ordre établi. Et c'est c'qu'on r'cherche, nous. "

          Le jeune homme allait de surprise en surprise, il parlait vraiment à un Révolutionnaire ? Et ça, depuis le début ? Il resta silencieux, longtemps, n'ayant pas une bonne image de ce qu'étaient les Révos, dépeins dans les journaux.

          " Ecoute p'tit, j'peux te proposer un marché. J'sers de passeur moi. Si tu veux, j'peux t'emm'ner à la base Révolutionnaire des Blues, sans t'montrer le chemin, et tu décid'ra par toi-même une fois là-bas ? T'en penses quoi ? "

          Tanguy était toujours sous le choc, de ces révélations. Et il se demandait bien ce qu'il ferait chez les Révolutionnaires. Il ne répondit pas, et les deux hommes finirent par arriver à une des entrées des Everglades. Enfin, c'était plutôt un trou dans un grillage, bien caché dans une ruelle sombre, tout juste assez large pour laisser passer le convoi.

          Ils arrivèrent alors, après une nouvelle heure de trajet à travers la ville et les Everglades, à un port de fortune. Plusieurs embarcations s'y trouvaient, et des gens déposaient des marchandises ici, à en juger par les cartons qui s'empilaient là.

          " Alors, t'as réfléchis à ma proposition ? " demanda une nouvelle fois le vieil homme.

          " Je, j'pense qu'je peux aller faire un tour, j'imagine que j'ai rien à perdre de toute façon. " répondit Tanguy, l'air peu sûr de lui néanmoins.

          " Bien ! Alors monte à bord, on embarque ! "

          Il s'exécuta, suivant le vieil homme dans la cale, et se laissa tranquillement bander les yeux. Après quoi, il sentit le navire, comptant cinq hommes, prendre les flots.