J'entends des hurlements gicler de l'arène, des olés et des cris de babouins fous. En tendant l'oreille, je distingue en plus quelques craquements, d'os sûrement, des colonnes vertébrales qui se font nouer ou bien des genoux moulus à la hache peut-être.
C'est bizarre j'ai l'impression de me réveiller à nouveau à chaque fois que je cligne des yeux. Mon corps est creux, glacé, et muet. C'est enrichissant de naître en mourant en même temps. On a l'impression d'avancer dans un rêve, où tout est léger, où rien n'a d'importance, où les flaques de sang qui éclaboussent le bas de mon froc sont des salissures anodines. C'est comme planer, c'est comme être drogué, mais expérimenter des sensations beaucoup plus franches et pures. Mourir, c'est le pied.
Dead End, ça s'appelle. Il paraît qu'ici tout le monde est un peu mort de l'intérieur ! Mais ils pourront pas être plus morts que moi. Rien ne peut être plus cadavérique que moi car je suis le centre du monde, et le monde est un énorme cimetière plein de condamnés en sursis. C'est le bédouin du désert qui me l'a martelé à Alabasta.
Il avait raison. La Mort, c'est chouette à vivre. Rien n'a d'importance...
Pas même cette agression à mains armées d'un pauvre type en guêtres à l'entrée d'un hôtel sans nom.
J'les ai pas ! J'les ai pas !
Bien sûr que tu les as gardés !
L'un d'entre eux a une hache, l'autre un tesson de bouteille. La victime est désarmée, juste munie de ses poings ensanglantés bariolés de poudre d'os. Sa vie risque bien de cesser d'une seconde à l'autre, et pourquoi ? Pourquoi ces deux psychos aux traits porcins vont le saigner comme un drôle de cochon humain ? J'en sais rien, et alors, je m'en fiche, c'est pas ma vie, vu que j'en ai plus.
Oui, c'est une bonne façon de penser. C'est une façon de penser qui fiche la paix.
GRAAH !
Son sang est écarlate. Quelle chance ! Le mien est boueux.
Je sais pas trop où aller. Il paraît que je pourrais trouver des réponses ici. Dans l'arène. Le bédouin du désert d'Alabasta m'a dit : se battre, transpirer, saigner, s'exténuer pour protéger sa chair, c'est égal à Vivre, ça pourrait me réapprendre à Vivre. Mais je sais pas si je suis encore capable de faire tout ça.
Je fais le tour de l'arène. Avant d'y faire quoique ce soit, j'aimerais essayer de dormir. Mes paupières pèsent, lourdes de pus et de fatigue.
Mais je veux pas d'un hôtel devant lequel on se fait poignarder.
C'est bizarre j'ai l'impression de me réveiller à nouveau à chaque fois que je cligne des yeux. Mon corps est creux, glacé, et muet. C'est enrichissant de naître en mourant en même temps. On a l'impression d'avancer dans un rêve, où tout est léger, où rien n'a d'importance, où les flaques de sang qui éclaboussent le bas de mon froc sont des salissures anodines. C'est comme planer, c'est comme être drogué, mais expérimenter des sensations beaucoup plus franches et pures. Mourir, c'est le pied.
Dead End, ça s'appelle. Il paraît qu'ici tout le monde est un peu mort de l'intérieur ! Mais ils pourront pas être plus morts que moi. Rien ne peut être plus cadavérique que moi car je suis le centre du monde, et le monde est un énorme cimetière plein de condamnés en sursis. C'est le bédouin du désert qui me l'a martelé à Alabasta.
Il avait raison. La Mort, c'est chouette à vivre. Rien n'a d'importance...
Pas même cette agression à mains armées d'un pauvre type en guêtres à l'entrée d'un hôtel sans nom.
J'les ai pas ! J'les ai pas !
Bien sûr que tu les as gardés !
L'un d'entre eux a une hache, l'autre un tesson de bouteille. La victime est désarmée, juste munie de ses poings ensanglantés bariolés de poudre d'os. Sa vie risque bien de cesser d'une seconde à l'autre, et pourquoi ? Pourquoi ces deux psychos aux traits porcins vont le saigner comme un drôle de cochon humain ? J'en sais rien, et alors, je m'en fiche, c'est pas ma vie, vu que j'en ai plus.
Oui, c'est une bonne façon de penser. C'est une façon de penser qui fiche la paix.
GRAAH !
Son sang est écarlate. Quelle chance ! Le mien est boueux.
Je sais pas trop où aller. Il paraît que je pourrais trouver des réponses ici. Dans l'arène. Le bédouin du désert d'Alabasta m'a dit : se battre, transpirer, saigner, s'exténuer pour protéger sa chair, c'est égal à Vivre, ça pourrait me réapprendre à Vivre. Mais je sais pas si je suis encore capable de faire tout ça.
Je fais le tour de l'arène. Avant d'y faire quoique ce soit, j'aimerais essayer de dormir. Mes paupières pèsent, lourdes de pus et de fatigue.
Mais je veux pas d'un hôtel devant lequel on se fait poignarder.
Dernière édition par Doppio le Ven 24 Fév 2017 - 21:43, édité 2 fois