Précédemment...
Cinq jours plus tard…
Coups de feux, drapeaux de la marine, discours d’un aumônier que le gouvernement mondial avait dépêché… L’enterrement de Shane et de ses hommes fut célébré dignement sur une partie de Shabondy. C’était des amis, des frères et des pères qui s’en allaient ainsi. De quoi affliger tout l’équipage entier. Le jour de l’enterrement fut d’ailleurs triste. Le ciel morne, pluvieux et l’atmosphère assez lourde n’aidait en rien. Durant le cérémonial et malgré ma méforme, je tenus à prononcer moi aussi un discours dans le but d’honorer la mémoire de Shane et de ses hommes comme il le fallait. Puis lorsque le tout fut achevé, chacun se dispersa. Seule deux personnes étaient restées se recueillir sur sa tombe…
- « Je n’aurais jamais pensé qu’il finirait comme ça… »
Koko fut la première à briser le silence entre nous deux alors que nous étions devant sa tombe. Je demeurai dans le silence pour ma part. D’un parce que je n’avais pas grand-chose à dire et de deux parce que je sentais qu’elle avait besoin de parler, de vider son sac. A notre arrivée cinq jours plus tôt, elle avait fondu en larmes en apprenant la nouvelle et s’était enfermée dans sa cabine pendant trois jours sans manger ni boire. Ce fut Lizzie qui réussit à la faire sortir à l’aide bons mots. Je n’avais été d’aucune aide, vu que j’étais alité jusqu’à hier. J’avais même encore des pansements sur moi…
- « Il m’avait demandé en mariage au tout début de l’année… »
Cette révélation me surprit, au point que j’ouvris ma bouche et que je passai mon regard de la pierre tombale à Koko. Voilà quelque chose dont je ne m’étais jamais douté. Je les savais proches, mais pas au point de penser qu’ils fricotaient ensemble. Est-ce qu’il y avait une seule personne qui le savait d’ailleurs ? Bonne question. Je finis par fermer ma bouche sans rien dire, avant de tourner mes yeux une nouvelle fois vers la tombe de Shane. Plus que n’importe qui, je savais ce qu’elle ressentait et ce par quoi elle passait. J’avais perdu ma femme il a sept ans de cela et j’avais plongé dans une immense dépression.
- « Et je suis enceinte de deux mois… On voulait même te proposer de devenir le parrain de notre enfant… »
Là, j’eus presque les larmes aux yeux et je me tournai vers la jeune femme que je pris dans mes bras pour la serrer très fort. Encore une fois, aucun mot de réconfort ne me vint à l’esprit. Je n’aurai jamais imaginé qu’ils avaient une romance ensemble, mais je comprenais mieux sa réaction lorsqu’elle voulut coute que coute participer à la mission de sauvetage. Koko s’était mise à pleurer dans mes bras en me demandant ce qu’elle ferait à partir de maintenant. Dans mon esprit, l’idée était de lui accorder une retraite anticipée pour qu’elle puisse s’occuper convenablement de son enfant.
- « Je t’aiderais du mieux que je peux. Et c’est avec joie que je deviendrai le parrain de ce petit bout ! »
Koko s’était mise à rire malgré ses pleurs, avant de se recroqueviller un peu plus dans mes bras. Nous restâmes comme ça, jusqu’à ce que la pluie survienne et nous force à regagner la base marine de l’archipel. Là, je demandai à ce qu’on offre une chambre et une tisane à la blonde pour qu’elle puisse se reposer. J’étais resté à ses côtés jusqu’à ce qu’elle s’endorme, puis j’étais ressorti de la chambre pour m’isoler et méditer. Le meitou était une maigre compensation. Le bordel que j’avais foutu sur Myriapolis aussi. Mais je me jurais d’une chose : J’allais en finir avec ce con de Santiago. Foi de vice-amiral !
