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Comment gérer un mal de tête ? 3.0

    Ça commence à faire long. Les hommes s’impatientent, se lassent de leur vie au sein de cette île et n’ont qu’une hâte de partir à l’aventure. Pourtant, l’aventure c’est tous les jours ici… Les animaux acceptent de moins en moins notre présence, nous essuyons d’avantage d’attaques ces derniers jours, me faisant penser qu’on devrait effectivement s’en aller.

    Le docteur de l’équipage, Robert, est volontairement placé sous protection afin qu'il soigne les blessés. Sans lui, clairement, je ne donne pas chère de nos vies. Maria et Suelto se démènent pour tenter de protéger les autres. Pas tant par leur puissance, mais plutôt par leurs instincts de survie développés et expériences.

    Mais de manière généralement, après réflexion, je comprends la frustration de mes hommes et leur envie de partir d’ici. En effet, par mesure de sécurité, je cloisonne leurs déplacements dans un petit périmètre dans lequel je peux utiliser le haki. Mes deux éléments les plus fidèles prennent avec eux une équipe réduite avec laquelle ils se déplacent chercher de quoi manger.

    Je regarde les types brièvement.

    « Bon, allons-nous baigner cette après-midi… La chaleur risque de nous rendre fous. » Dis-je en détournant le regard des leurs.

    Sans me tourner vers ces derniers, j’aperçois très leurs mines heureuses grâce aux hakis. J’ai comme la nette impression de ressentir des émotions qui ne sont pas les miennes… d’où est-ce que cela peut-il bien provenir ? Je ne saisis pas vraiment. Serait-ce mes hommes ? Faisons un test.

    « En fait non, retournez à vos occupations. »

    Au début, rien. Mais au fil des secondes, j’ai commencé à ressentir des ondes assez cyniques… du genre qui vous transcendent. Je sens de la haine, des envies de meurtres, des sentiments qu’il m’arrive parfois moi-même de ressentir… Les types ne bougent pas. Ils sont figés face à moi, le regard sombre et des pulsions nauséabondes qui commencent à me devenir insupportables.

    « C’est bon, je blague. » Dis-je d'un totalement désintéressé, le regard détourné au loin.

    Des soulagements, des sourires, encore un peu d’hésitation, mais en voyant que je suis réellement disposé à les laisser partir, la pression que j’avais sur mes épaules s’adoucie ne laissant que de la joie. Les voilà partis à toute vitesse en direction de la piscine naturelle, aux pied d’une énorme cascade. Il ne reste plus que le vieux avec moi.

    « Ahah. Tu te sens mieux, mon p’tit Ragnar ? Je ne te pensais pas à ce point blagueur, mais pas pas besoin de haki pour ressentir la haine de ces hommes. La jeunesse, je vous jures. » Dit-il en se moquant ouvertement de moi.

    Il ne manque pas de culot ce vieux Robert. En même temps, il en a vu passer des monstres à côté de lui. Je ne suis qu’un jeunot qu’il a rencontré sur Kanokuni, très peu connu de la révolution, donc bon. D’ailleurs, nous profitons du chemin pour discuter de certains grands hommes actuels de l’organisation, ceux avec qui il a eu le chance de collaborer. Discussion très intéressante.

    La discussion est si passionnante que je n’ai même pas remarqué notre arrivée, jusqu’au moment où cette eau bleue turquoise m’illumine les yeux et que ce son apaisant de la cascade qui s’entrechoque avec l’eau m’interrompt.
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    Quel magnifique endroit. Certains de mes hommes y sont déjà allés, mais je m’y refusais toujours de les accompagner, ne comprenant pas cette hâte pour quelque chose d’aussi futile. Bon, maintenant, je suis bien obligé de comprendre vue la splendeur du paysage, et sans attendre plus longtemps, je pique une tête et nage jusque la cascade. Mais après plusieurs roulades dans l’eau, des demies-noyades, je passe enfin à travers et j’atteins l’entrée d’une grotte.

    La grotte en elle-même est très sombre, impossible d’y voir avec une vue lambda. Une partie voudrait simplement que je m’assois à l’entrée de celle-ci pour méditer, mais une autre partie souhaite tout de même que je visite cette foutue grotte. Pourquoi suis-je aussi fou ? Je commence à avancer, tout doucement, puis dix mètres plus loin, je retrouve une marche tout à fait normale. Tellement passionné par l’aventure que j’en oubli rapidement l’angoisse.

    Le haki ne me permets pas de voir clairement les parois, mais au moins les formes de celles-ci, ce qui me permet d’avancer plus ou moins sans me manger le mur. Sauf qu’il ne se passe rien. Je réalise assez rapidement qu’excepté les quelques lézards qui se déplacent le long des parois humides, et bien, c’est assez vide.

    GRRRRROOOAAAAAAARR !

    J’ai peut-être parlé un peu trop vite. Incapable de prolonger la portée de mon haki, j’ai deux solutions qui s’offrent à moi : fuir ou continuer d’avancer vers l’inconnu. Là, en l’occurence, dans un milieu qui ne m’est pas particulièrement favorable, prendre la fuite est la solution évidente. Cependant, malgré mes quelques changements de ces derniers mois, je ressens encore cette partie totalement de mon âme qui, après de nombreuses migraines, souhaite ardemment foncer tête baisser vers ce danger.

    J’approche. J’accélère le pas. Je cours avec le sourire aux lèvres, fin prêt à affronter ce qui me fait face. Approche mon gros. J’imagine un truc énorme, surdimensionné à en faire tomber les parois tout autour de nous. Ça approche. Je suis à la fois excité et effrayé. Je dégaine ma lame et la tournoie dans tous les sens, un sourire indéformable, figé et des sueurs froides dans le dos.

     Groin ! Groin !

    Huh ?

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    Qu’est-ce que ça fout là ? Un sanglier ?  Je lui fais signe de dégager avant qu’il ne se fasse tuer parce qui arrive. Je ne parviens pas à voir son regard ou un quelconque autre aspect, seulement une silhouette de l’animal qui s’agite, ainsi que le son de ses sabots qui frottent le sol. Et là, j’ai comme le sentiment que la bête ne va pas se tirer comme je l’avais prévu. La petite est peut-être celle que j’ai entendu quelques instants plus tôt.

    Un bondissement. Si puissant, si tonique, que le sanglier atteint ma position en un éclair.  Celui-ci me traverse grâce à liquéfaction de mon corps, tandis que je pivote sur moi-même pour lui donner un coup de lame maintenant qu’il se trouve derrière. Mais avec une habilité infaillible, il pare mon coup à l’aide de ses sabots très résistants. Il se réceptionne et retourne à l’attaque aussitôt. Des échanges intenses s’effectuent entre ma lame et ses sabots, sans oublier bien sûr ses coups de crâne d’une puissance redoutable.

    Je n’aurais pas mis une pièce sur cette rencontre des plus surprenante. Un sanglier enragé. Qui dit mieux ? L’animal bondit une nouvelle fois avec férocité. Mes lacunes au maniement de la lame me poussent à l’affronter de cette manière, sans l’utilisation de mon fruit ou des habilités techniques que j’ai pu développer tout au long de mes aventures.

    Sabots contre épée, un combat de choc qui, après quelques échanges, semblent assez équilibré. En principe, il n’existe que peu de chose que je ne sois pas capable de trancher, mais ce sanglier est si habile qu’il parvient de parer mes coups en tapant le côté non tranchant de ma lame. Il est extrêmement habile et anticipe plutôt bien mes mouvements.

    Je pourrais penser au haki mais je doute qu’un être pareil en soit capable. Les animaux sont dotés de sens naturellement bien plus développés que les notre, alors il n’y a rien d’étonnant en soit. Mais en plus d’avoir des sens affûtés, il semble avoir des aptitudes techniques, une tenue bipède correcte et une sacrée force.

    L’idéal serait que je puisse anticiper davantage ses mouvements. Est-il possible de faire un lien entre cette silhouette que je vois et cette sensation de rage que je ressens et qui émane de cette bête ? Je perçois son aura, je ressens sa rage, bien que la nature de ses actes m’est encore inconnue. Je dois creuser plus loin. Je dos deviner ses intentions. Pour l’instant, je ne parviens qu’à contrer ses coups grâce à mes aptitudes, mais pour ce qui est de lui infliger des dégâts je n’y arrive pas.

    Des échanges interminables. À un moment, je prends le risque de lui envoyer une lame pour l’éloigner quelques instants, mais comme je le pensais, ça endommage pas mal les parois. Quelques gravats tombent. Je dois absolument éviter ce genre d’attaque qui prend de l’espace. Le sanglier, lui, se réceptionne aisément un peu plus loin et relance son offensive.

    Je reste droit comme un arbre, sans garde particulière, les yeux fermés, concentré sur l’éveil de tous mes sens. L’aura se déplace toujours vers moi à haute vitesse, je le vois. Puis plus rien. Un flash où le sanglier est déjà sur moi. J’ouvre les yeux et, comme un réflexe, je pivote vers ma droite en esquivant la charge de mon adversaire.

    Woaw.

    Une autre particularité du haki. À partir de flash où j’anticipe, pas spécialement précisément, les attaques de mon opposant, je peux les esquiver grâce à mes réflexes qui sont liés à ces images.  Le cerveau humain est riche en terme de fonctions et de connexions avec l’ensemble du corps. Mais pas le temps de rêvasser sur les possibilités du cerveau humain, la bête charge à nouveau.

    Un flash presque insignifiant où je vois une nouvelle fois le sanglier sur moi, mais cette fois-ci au niveau de mes côtes. J’esquive l’attaque en pivotant à moitié, de profil, enfonçant violemment le pommeau de ma lame sur son dos, l’écrasant au sol. J’ai à peu près compris comment ça marche. Ainsi, si je lance l’offensive, je pourrais peut-être anticiper sa défense et le mettre en pièce. Ça nous fera un bon repas. J’abats ma lame vers l’animal qui se retourne rapidement, un mini flash surgit où ma lame in extremis avec ses deux sabots, c’est alors que je feins le coup pour finalement changer la direction de mon coup à la dernière seconde.

    Groin… Groin…

    Je tourne la tête vers le son. J’aperçois trois auras à celle de mon adversaire, mais bien plus petites, quand soudain ce dernier s’excite et me saute dessus. La liquéfaction aussitôt utilisée, il passe une nouvelle fois au travers de mon corps. Je comprends enfin la nature de ses actes. Le sanglier ne cherche qu’à protéger sa descendance des prédateurs.

    Je retrousse mes pas vers la sortie. Par fierté ou parce qu’il n’a pas compris, un flash m’annonce qu’il charge une nouvelle fois dans mon dos. Je sors rapidement ma guitare et joue un air apaisant, stoppant nette la progression du mammifère qui, par ailleurs, commence à tituber jusqu’à finalement s’écrouler, à l’instar de ses mômes.

    Ainsi s’achève ce combat. Je n’ai jamais connu mes parents, mais je n’imagine pas ces pauvres bêtes grandir sans leur mère. Alors je joue quelques instants, le temps qu’elles s’endorment toutes, avançant toujours vers la sortie.  

    Mais approchant de la cascade, une immense masse d’ombre passe devant moi, s’écrasant avec force dans l’eau. C’était vraiment énorme. Grâce au haki, je perçois l’aura de la chose, et ça n’a rien à voir avec le sanglier, c’est vraiment gigantesque ce coup-ci.
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Mes hommes se sont arrêtés de jouer en entendant la grosse masse tomber. Celle-ci ressort avec violence en hurlant. Les oiseaux à proximité prennent immédiatement la fuite, Robert ferme les yeux et baisse les bras, tandis que la plupart des hommes sont apeurés par la monstruosité de la bête.

Je dégaine et balance une lame de vent redoutable contre le monstre, laquelle se fracasse en vain contre les écailles extrêmement solides de ce dernier. C’est cependant suffisant pour attirer l’attention vers moi. Il ne voit que mon ombre à travers la cascade. J’en sors d’un bond assez puissant en direction de gueule.

Si je ne peux l’égratigner de l’extérieur, je le ferais de l’intérieur. La bouche grande, il avance sa gueule vers moi, toujours pendant mon envol et me gobe complètement. Les types à l’extérieur sont complètement anéantis. C’est brouillon mais je le ressens. Ils m’apprécient peut-être bien finalement.

Me concernant, c’est totalement noir et je suis en chute libre. Plus je descends et plus il fait chaud. À mon avis, si je descends trop bas, je risque de ne plus jamais remonter et mourir carbonisé. Divinité - mon meitou - en main, je change de prise d’un simple geste certes, de grande classe, mais simple pour n’importe quel épéiste capable de se défendre correctement. De là, je l’enfonce profondément sur la paroi à ma gauche pour stopper ma chute, provoquant une douleur atroce pour ce dernier.

Rien de pire que d’être attaqué de l’intérieur. Je le sens se tordre de douleurs dans tous les sens, mais je suis fixement encré, aucun problème. Je sors une dague que je place entre mes dents, puis une autre que j’enfonce sur la paroi animale. Ma lame rangée, je reprends la dague coincée entre mes dents et commence mon ascension.

Plus je monte, plus la chaleur diminue pour mon plus grand bonheur. En effet, suite aux différentes modifications que je subis avec mon fruit du démon, je ne supporte pas les grandes chaleurs. Mon corps se liquéfie et c’est la merde. Je n’hésite pas à dépenser beaucoup d’énergie pour y échapper par ailleurs.

Lorsque les parois se resserrent, probablement du fait que j’arrive au but, je me liquéfie et me déplace à travers les tissus musculaire. Je ne suis pas spécialement calé en anatomie, alors je vous épargnerai des détails erronés, mais je peux vous dire avec certitude que je me trouve actuellement sur sa langue.

Je reprends ma forme naturelle, tournoie tranquillement mes dagues et les enfonce profondément sur le palais de la bête au-dessus de ma tête. Sa bouche s’ouvre. Il hurle de douleurs et son corps tout entier se met à trembler. La chaleur que je ressentais auparavant semble parvenir jusque moi. Que se passe-t-il ? Avec le haki, je ne vois qu’une espèce d’aura liquide qui monte depuis le fond.

Quelle puanteur !

Je comprends ce qu’il en est assez rapidement. Des rejets gastriques acidifiés ! Si une goutte me touche, je suis mal. Je saute hors de sa bouche, mais j’étends mon bras à l’état liquide jusqu’à son museau où je m’accroche et où je grimpe. Les rejets sortent, frôlent mes pieds qui chauffent, et le tout finit dans l’eau.

« Oy ! Sortez vos flingues, vos armes et défoncez-le, je l’empêche de voir. »

Suite à ça, je me liquéfie et fonce dans les yeux de notre adversaire. À présent aveugle, il bouge dans tous les sens, ce qui est finalement davantage dangereux pour mes hommes. Si seulement Suelto et Maria étaient là. Ce n’est pas le cas, alors je vais tous les protéger, seul. Je me sors rapidement de ses yeux en retrouvant ma forme naturelle, puis jette une dague sur chaque oeil à la place. Cette fois-ci, il sera aveugle de manière permanente. Le monstre s’agite, je saute.

Proche de mes hommes, j’observe le malheureux se trifouiller les yeux dans l’espoir d’y voir quelque chose, mais c’est du tout cuit. Mais comme toute espèce animal, ce dernier possède des sens très affutés et n’échappe certainement pas à la règle. Après s’être calmé, j’ai comme un mauvais pressentiment. Puis tout comme avec le sanglier, un flash surgit.

Sans plus attendre, je m’empresse de rejoindre la zone où se concentre le plus grand nombre de mes hommes, tout en les bousculant, quand soudain le montre entame une rotation complète. Sa queue rafle absolument tout sur son passage. Elle s’approche si rapidement des types qu’ils finissent par tenter de se protéger en priant qu’un miracle apparaisse.

Je suis ce miracle.

Un énorme choc produisant un nuage de fumée, un détonation qui fait fuir les oiseaux des alentours. Certains comment à ouvrir les yeux, quelque chose tombe juste sous leur nez, dégageant la fumée par la même occasion : la queue de l’animal. Il n’y a rien que Divinité ne puisse découpé, absolument rien. Aveugle et sans queue, notre ennemi est plus énervé que jamais.

Un autre flash.

Je commence à tournoyer sur moi-même, le crocodile sauvage balance sa main vers ma direction, des lames d’air émane de mon tourbillon pour repousser violemment ce dernier qui tombe vers l’arrière. J’attends un flash, une réaction, mais rien du tout. J’utilise le haki pour voir ce qu’il en est, et c’est là que j’aperçois son aura prendre la fuite au large.

Dieu merci, personne n’est blessé, et c’est tout ce qui compte à mes yeux. Mais comme tout ne peut être beau, je finis sur les rotules, un mal de crâne assez coriace m’empêche d’en faire davantage. Il est temps pour nous de quitter cette île, la nature ne nous accepte plus chez elle, d’autres missions nous attendent certainement maintenant.
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