Brutalement, Mahach abattit ses mains sur les épaules de Joe. Il le regretta d'ailleurs bien vite en se rappelant qu'il avait été crucifié quelques jours auparavant. Ce n'est qu'après une confrontation ayant tourné au massacre face au vice-amiral Fenyang que le réel drame commençait.
- Joe. Y'a plus d'gnôle.
Une convalescence sans rhum pour le punk, c'était comme une non-convalescence sans rhum, ça ne se concevait pas quand on était un pirate sérieux. Que ce soit pour désinfecter le dehors comme pour rafraîchir le dedans, rien ne valait un alcool brassé à base de canne-à-sucre, ou à partir de n'importe quoi d'autre d'ailleurs. Il fallait à boire, c'était impératif, c'était vital, Mahach le fit d'ailleurs comprendre en serrant l'étreinte de ses doigts sur les épaules de son capitaine.
- Et que veux-tu que ça me foute ? Vous boirez de l'eau de mer. Problème réglé.
Ledit capitaine manquait parfois d'empathie. N'étant pas aussi dépendant de la bouteille que ses matelots, et s'arrangeant surtout pour essuyer le moins de blessures ouvertes possible, ce drame n'en était pas un. Cherchant des arguments comme si cela permettait au capitanat de faire apparaître des bouteilles par magie, Mahach s'obstinait, il aurait exécuté la danse de la pluie à même le pont si les nuages étaient chargés d'éthanol.
- T'comprends pas Joe ! L'heure est grave !
- Ce que je comprends c'est que si t'enlèves pas tes mains bien vite je risque de tirer Mahach. Et à bout touchant, fais-moi confiance, je manque rarement ma cible.
Cédant à la requête, qui, à bien des égards ressemblait à une menace, le punk poursuivit sa lamentation en suivant le cafard partout où il allait. Nerveux à la simple idée de manquer d'alcool, il entamait cigarette sur cigarette sans jamais les finir, les jetant à même le sol. Sol généralement constitué de bois sur un bateau.
Joe venait d'éteindre son troisième foyer d'incendie que ses nerfs commencèrent à le chatouiller dangereusement. Toutefois, il se modérait. Devenait-il raisonnable ? Compatissant ?
Non, il savait que céder à ses pulsions l'amènerait à jeter Mahach par dessus bord, et il fallait être au moins deux hommes valides pour naviguer l'embarcation qui était la leur. Sa patience était corrélée à son pragmatisme. Cela ne durerait qu'un temps.
- Et pis... T'as pensé à Balior ? Quand il va s'réveiller, va être dingue le vieux ! Il va te tuer si tu trouves pas de gnôle, t'y as pensé à ça ?!
C'est désinvolte que Joe, suivi de trop près par son matelot lui répondit sèchement :
- Balior est affaibli. Il gueule, je l'achève.
Des solutions simples et efficaces comme celles-ci, le cafard en avait d'autres en réserves. Cela l'agaçait suffisamment de veiller sur la santé d'hommes d'équipage relevant davantage de l'épine dans le cul que de l'atout, de ce fait, les plaintes du punk n'adoucissaient curieusement pas son humeur.
- Et... Et moi ? T'as pensé à moi ?! Je vais dev'nir fou moi aussi si je sirote pas.
- Toi aussi t'es affaibli Mahach....
À l'instant même où le Blattard en chef avait susurré ces mots lourds de sens, il avait semblé à tous deux que les vagues avaient cessé de s'écraser contre la coque, laissant place à un silence surgissant des profondeurs même des enfers. On se regarda dans les yeux, le punk déglutit, le cafard grinça des dents, et le son des vagues reprit.
- Non mais.. c'que j'veux dire c'est qu'il faut qu'on accoste au plus vite, ou alors qu'tu trouves du rhum à bord.
Ainsi reprenaient les lubies maladives d'un alcoolique modéré mais anxieux qui avait échappé de peu à la mort.
- C'est pas en me bassinant avec ça que je vais pisser du rhum pour que tu boives au goulot !
Si ça pouvait te faire fermer ta gueule dans la seconde, je sortirais une bouteille de rhum, crois-moi. En attendant, tu vas poster ton cul en vigie, et dès que tu verras là où pointe l'eternal pose, ton calvaire cessera.
C'était encore la meilleure manière de se débarrasser de cet emmerdeur qui ne le quittait pas. Confiant, et surtout exaspéré, Joe alla même jusqu'à lui balancer l'eternal pose pointant vers Shishoku entre les mains.
Déchargé d'une gêne encombrante, le cafard s'en allait enfin seul dans sa cabine. Derechef, fouillant, nerveux les ouvrages de sa bibliothèque, il se calma en constatant que la bouteille de whisky qu'il dissimulait en cas de coup dur pour sa gueule uniquement était toujours là. Peut-être allait-il se laisser tenter par une dégustation inopinée afin calmer ses nerfs lourdement éprouvés par le petit personnel à bord.
- JOE ! TERRE EN VUE !
Et ils y accostèrent, débutant alors leur séjour fracassant au paradis des gourmets. Séjour qui s'étala une semaine entière, une semaine où ils firent plus bombance que carême.
- Joe. Y'a plus d'gnôle.
Une convalescence sans rhum pour le punk, c'était comme une non-convalescence sans rhum, ça ne se concevait pas quand on était un pirate sérieux. Que ce soit pour désinfecter le dehors comme pour rafraîchir le dedans, rien ne valait un alcool brassé à base de canne-à-sucre, ou à partir de n'importe quoi d'autre d'ailleurs. Il fallait à boire, c'était impératif, c'était vital, Mahach le fit d'ailleurs comprendre en serrant l'étreinte de ses doigts sur les épaules de son capitaine.
- Et que veux-tu que ça me foute ? Vous boirez de l'eau de mer. Problème réglé.
Ledit capitaine manquait parfois d'empathie. N'étant pas aussi dépendant de la bouteille que ses matelots, et s'arrangeant surtout pour essuyer le moins de blessures ouvertes possible, ce drame n'en était pas un. Cherchant des arguments comme si cela permettait au capitanat de faire apparaître des bouteilles par magie, Mahach s'obstinait, il aurait exécuté la danse de la pluie à même le pont si les nuages étaient chargés d'éthanol.
- T'comprends pas Joe ! L'heure est grave !
- Ce que je comprends c'est que si t'enlèves pas tes mains bien vite je risque de tirer Mahach. Et à bout touchant, fais-moi confiance, je manque rarement ma cible.
Cédant à la requête, qui, à bien des égards ressemblait à une menace, le punk poursuivit sa lamentation en suivant le cafard partout où il allait. Nerveux à la simple idée de manquer d'alcool, il entamait cigarette sur cigarette sans jamais les finir, les jetant à même le sol. Sol généralement constitué de bois sur un bateau.
Joe venait d'éteindre son troisième foyer d'incendie que ses nerfs commencèrent à le chatouiller dangereusement. Toutefois, il se modérait. Devenait-il raisonnable ? Compatissant ?
Non, il savait que céder à ses pulsions l'amènerait à jeter Mahach par dessus bord, et il fallait être au moins deux hommes valides pour naviguer l'embarcation qui était la leur. Sa patience était corrélée à son pragmatisme. Cela ne durerait qu'un temps.
- Et pis... T'as pensé à Balior ? Quand il va s'réveiller, va être dingue le vieux ! Il va te tuer si tu trouves pas de gnôle, t'y as pensé à ça ?!
C'est désinvolte que Joe, suivi de trop près par son matelot lui répondit sèchement :
- Balior est affaibli. Il gueule, je l'achève.
Des solutions simples et efficaces comme celles-ci, le cafard en avait d'autres en réserves. Cela l'agaçait suffisamment de veiller sur la santé d'hommes d'équipage relevant davantage de l'épine dans le cul que de l'atout, de ce fait, les plaintes du punk n'adoucissaient curieusement pas son humeur.
- Et... Et moi ? T'as pensé à moi ?! Je vais dev'nir fou moi aussi si je sirote pas.
- Toi aussi t'es affaibli Mahach....
À l'instant même où le Blattard en chef avait susurré ces mots lourds de sens, il avait semblé à tous deux que les vagues avaient cessé de s'écraser contre la coque, laissant place à un silence surgissant des profondeurs même des enfers. On se regarda dans les yeux, le punk déglutit, le cafard grinça des dents, et le son des vagues reprit.
- Non mais.. c'que j'veux dire c'est qu'il faut qu'on accoste au plus vite, ou alors qu'tu trouves du rhum à bord.
Ainsi reprenaient les lubies maladives d'un alcoolique modéré mais anxieux qui avait échappé de peu à la mort.
- C'est pas en me bassinant avec ça que je vais pisser du rhum pour que tu boives au goulot !
Si ça pouvait te faire fermer ta gueule dans la seconde, je sortirais une bouteille de rhum, crois-moi. En attendant, tu vas poster ton cul en vigie, et dès que tu verras là où pointe l'eternal pose, ton calvaire cessera.
C'était encore la meilleure manière de se débarrasser de cet emmerdeur qui ne le quittait pas. Confiant, et surtout exaspéré, Joe alla même jusqu'à lui balancer l'eternal pose pointant vers Shishoku entre les mains.
Déchargé d'une gêne encombrante, le cafard s'en allait enfin seul dans sa cabine. Derechef, fouillant, nerveux les ouvrages de sa bibliothèque, il se calma en constatant que la bouteille de whisky qu'il dissimulait en cas de coup dur pour sa gueule uniquement était toujours là. Peut-être allait-il se laisser tenter par une dégustation inopinée afin calmer ses nerfs lourdement éprouvés par le petit personnel à bord.
- JOE ! TERRE EN VUE !
Et ils y accostèrent, débutant alors leur séjour fracassant au paradis des gourmets. Séjour qui s'étala une semaine entière, une semaine où ils firent plus bombance que carême.