A 20 dans la merde

Contrairement à son apparence de jeune adolescent, Manny tutoie déjà la vingtaine d'années. Et plus de la moitié passées sur un navire pirate. Simple originaire du Cimetière d'Epaves, il a échappé à la pauvreté et la misère ambiante en se cachant sur un bateau qui faisait escale le temps de réparer quelques avaries. Le capitaine n'a pas eu le coeur de le jeter à l'eau, ni de le ramener chez lui.
Et puis, de la main-d'oeuvre gratuite, ça ne se refuse pas, surtout quand ça mange aussi peu.
Dès lors, tout l'équipage en a profité pour faire trimer le jeune Manny comme un galérien. De mousse, il est passé véritable marin à l'âge de treize ans, puis a ensuite circulé dans tous les postes du navire, que ce soit coq, gabier, second timonier... Un intellect relativement vif par rapport à ses camarades lui a rapidement attiré la faveur du capitaine, qui l'a également formé aux instruments de mesure. Un caractère aimable, ouvert et plaisantin lui a permis de s'intégrer facilement aux hommes.
Cette étoffe de marin s'est confirmée quand les pirates ont finalement décidé de partir sur Grand Line. Malheureusement, même les navigateurs chevronnés des blues n'étaient pas prêts à lutter contre la Route de Tous les Périls. Ils ont fait naufrage aux Pythons Rocheux, où Manny a fait partie des rares survivants. Récupérés par un navire de passage, ils se sont fait une place dans l'équipage jusqu'à Alvel. Fêtant comme il se devait leur première session à terre après plusieurs mois de pillages en mer, Manny a raté la marée, le départ du navire, mais est resté avec une bourse bien pleine sur l'île. Un train de vie relativement chiche lui a permis de survivre quelques mois en attendant de trouver un équipage avec lequel repartir.

Simon est l'archétype du noble décadent. Doucereux, bien éduqué, intelligent, il a vite compris que les contraintes de la vie sur terre n'étaient pas faites pour lui quand un bataillon de la Marine a voulu l'arrêter pour avoir tué de façon imaginative les serviteurs de son domaine. Le jeune noble a alors pris la fuite, et a rapidement groupé autour de lui une fine équipe d'une centaine de pirates tout aussi sanglants.
Leurs exactions les ont menées sur toutes les Blues, où ils se sont forgés une réputation de pirates sanguinaires, attaquant aussi bien civils, pirates, révolutionnaire ou marines. Les chasseurs de primes lancés à leur poursuite ont connu un sort peu enviable. Quand la pression est devenu trop forte sur les bleues, ils se sont naturellement tournés vers Grand Line, avec l'aide de la Guilde des Usuriers.
Leur route a repris comme avant, avec un passage à Armada et une participation remarquée à l'attaque de Navarone. Ils ont finalement fait escale à Alvel pour quelques semaines, pour prendre du bon temps, réparer les avaries de leur navire et faire un peu connaissance avec les autres pirates. Simon y a également appris qu'il venait de rejoindre les rangs des Supernovas avec une prime dépassant les 100 millions.

Originaire de Manshon, Samuel a pu assister toute sa jeunesse à la lâcheté de la Marine face aux grands pontes du crime qui y vivaient. Il aurait pu devenir révolutionnaire, mais plus que l'injustice, c'est le goût de l'aventure qui a toujours primé chez lui. Avec de jeunes gens de son quartier, il a rapidement pris la mer, voguant d'île en île, capturant toujours avec civilité quand c'était possible, évitant les conflits ouverts avec la Marine quand c'était possible. Rapidement, les Seafarers se sont faits une réputation de redresseurs de torts et d'épris de justice.
Finalement, lors d'une escale à Rokade, les autres pirates ont décidé qu'ils n'avaient pas à accueillir des traîtres. Ejectés avec pertes et fracas, les Seafarers se sont dirigés vers Grand Line qu'ils ont remonté relativement paisiblement, si ce n'est des accrochages avec Marines et autres pirates.
Ils sont finalement arrivés à Alvel afin de faire relâche. Et s'ils ont la réputation, à raison, d'être plus sympathiques que le commun des forbans, ils n'en restent pas moins des marins et aventuriers émérites qui méritent largement leur place sur la route de tous les périls. Forts de quatre-vingt hommes, ils continuent à suivre leurs convictions, comme l'équipage du Chapeau de Paille jadis.