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Nouvelle galère ; Pv Serpiente

- « Y’a des jours où je me demande si j’ai bien fait de vouloir reprendre ce projet… »

Le chantier du Leviathan était un peu la fierté de Shell-Town. Il s’agissait du navire destiné à l’amiral en chef. Il était titanesque, disposait d’une puissance de feu inimaginable et cerise sur le gâteau, il pouvait voler. Ou plutôt pourrait. On était encore dans l’ordre de l’hypothétique. Après qu’il fut attaqué et incendié une fois par un combat entre pirates et marines, le projet fut abandonné mais mon arrivée à la tête de la garnison de l’île avait carrément changé la donne. J’avais demandé l’aval de mes supérieurs pour le retaper et ainsi m’attirer les bonnes grâces du haut commandement. Le grade de colonel n’était pas à la hauteur de ma force et de mes ambitions. Il ne me suffisait pas. Il me fallait plus. Bien plus. Et ça passait par des actions, même si ces dernières pouvaient être anodines et vaines aux yeux d’un bon nombre de personnes. Le motto était d’avancer encore et toujours. Sans regrets. Sauf que…

- « Quand c’est pas des pirates qui attaquent le chantier dans le but de voler les matériaux ou pour le simple plaisir de foutre le bordel, c’est nos propres hommes qui volent les plans du navire hein… »

J’eus un soupir de lassitude tout en me vautrant dans mon fauteuil. Les scientifiques qui se tenaient devant moi avaient l’air désolés. Ce n’était pas comme s’ils auraient pu faire quelque chose. Les sparadraps scotchés aux cranes de certains et aux fronts d’autres en disaient long. On parlait quand même d’un officier de la marine qui les avait pris en traitre. Si les pauvres et honnêtes travailleurs devant moi avaient des copies des plans que l’imbécile avait dérobé avant de se casser du coin, le problème était tout autre : Que le voleur ne propage pas son butin un peu partout. Les plans de forme de ce joyau naval et toutes les technologies inhérentes au projet étaient inédits. Les conséquences seraient énormes si des pirates ou des révolutionnaires s’en emparaient. Pire pour ma gueule d’ailleurs… Je risquais d’être rétrogradé ou même radié… Inutile de dire que cette perspective n’était guère enchantante. Cette plaie…

- « COLONEL ! »

Un sous-officier déboula soudain dans mon bureau comme une furie !

- « On l’a repéré au sein d’une petite caravelle. Il n’est pas enc- »

- « Utilisez les canons... »

- « Hein… ? »

- « Coulez son embarcation. Tout de suite. »


Le sous-officier et les scientifiques déglutirent. Ils ne s’attendaient pas à un tel ordre de ma part. Ordre assez radical, ce qui ne me ressemblait pas du vraiment. Un temps coi, le sous-off finit par effectuer un salut militaire avant de sortir de mon bureau en trombe. Ensuite, je fis un signe de main à Ketsuno, non loin, qui comprit automatiquement ce dont j’avais besoin. Elle sortit à son tour de mon bureau suivie des scientifiques que je congédiai poliment, le tout avec un sourire bienveillant. En me levant de mon fauteuil, je me tournai vers la baie vitrée de mon bureau qui donnait une vue panoramique et magnifique sur l’île et la mer qui s’étendait à perte de vue. Et puis, je le vis. Le petit point à l’horizon. Sans aucun doute la caravelle de cet enfoiré qui croyait pouvoir m’échapper. Je fronçai mes sourcils et croisai les bras pendant que les canons de ma base se mirent à gronder. Mais au bout de cinq minutes, le bombardement cessa.

Il avait réussi à être hors de portée de nos canons…

Mais peu importe. Je m’en étais un peu douté…

- « Salem ! Le bateau sera prêt d’ici ton arrivée au port ! J’ai mobilisé une trentaine de soldats et deux autres officiers. »

- « Très bien. Je te confie la base pour un petit moment. Je serai rapide ! »


Sans attendre, je m’emparai de mon meitou et d’un escargophone portatif avant de quitter mon bureau au pas de course, presque. Une fois en bas, une trentaine de gaillards m’attendaient sur des chevaux. Vu les regards, ces derniers avaient dû être briefés par ma cousine… Parfait ! Alors, sans perdre de temps, je grimpai sur un cheval avant de galoper à vive allure jusqu’au port où une caravelle nous attendait. Et c’est attendre que nous levâmes l’ancre. A l’aide de mes compétences de navigateur aguerri, nous pûmes plus ou moins le rattraper. Il s’en suivit un petite bataille navale agrémentée de violents coups de canons, mais aucun ne réussit à faire mouche jusqu’à épuisement des « munitions ». Conclusion ? Le tout se résuma à une banale course poursuite de jour comme de nuit qui dura plus de 48 heures ! Le bougre aidé parfois par des conditions climatiques, réussissait à maintenir la distance ou à parfois creuser l’écart…

Et ce jusqu’à ce que nous arrivâmes à la première ile sur trajectoire…

Amerzone…

Dire qu’on avait même quitté East Blue à cause de cet enfoiré…

Il allait regretter d’être né si je lui mettais la main dessus !

C’est environ une heure après qu’il ait accosté que nous arrivâmes à notre tour sur l’île. Bien entendu, mes hommes fouillèrent son navire, mais il n’y avait rien. Lui et ses acolytes n’avaient rien laissé. Comment savions nous qu’il n’était pas seul ? La magie de la longue vue. Sur mon pont et armé de cet objet plutôt utile, j’avais eu à plusieurs reprises l’occasion d’observer les gens qui circulaient çà et là. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils n’avaient pas la dégaine de pirates. Des révolutionnaires alors ? Ou de simples mercenaires ? Va savoir. Toujours est-il que le coup semblait avoir été prémédité depuis un long moment. Ou depuis le début de son affectation sous mes ordres. Une demande qu’il avait faite à l’Etat-major qui avait validé le dossier après étude. Minutieuse ? Je me le demandais bien… M’enfin… Là n’était pas le plus important maintenant. Le plus urgent, c’était de le poursuivre à travers cette gigantesque île.

Mais d’abord, l’idée était de s’adresser à la marine locale. Sans quoi on se perdrait et on le perdrait.

Chienne de vie…


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« Vous êtes surs que ça ira ? Je veux dire, quand même, vous m’assurez un voyage jusqu’à l’île du Karaté, mais d’un autre côté vous n’êtes même pas capable de me filer l'nom de votre bateau. Vous comprenez bien qu’j’sois plutôt dubitatif. »

Le Serpent avait pourtant prononcé ces quelques mots deux jours plus tôt, et il aurait du faire confiance à son sixième sens. Celui qui lui disait qu’un voyage, à ce prix là, c’était indubitablement une arnaque. D’un autre côté, les quelques jours qu’il avait pu passer à Shell-Town ne lui avaient pas souri : il était presque sur la paille, pour changer. Du coup, le bonhomme face à lui – supposé capitaine d’un rafiot qui, il l’espérait, flottait encore – avait beau être difficile à croire, il n’avait comme souvent pas le choix. A ce prix là il n’aurait pu faire que le tiers du trajet, et encore. Qui plus est il avait même accepté d’être payé à l’arrivée, ce qui n’était pas courant dans ce genre de business.

Bref.

Tout ça pour dire qu’il l’avait senti arriver le coup fourré, et pas qu’un peu. Déjà quand il lui avait demandé de prendre la mer de nuit. Puis, quand il lui avait demandé de ne porter que peu de bagages – ce qui lui allait bien – et de s’habiller en noir – ce qui lui allait encore mieux. Enfin, quand ils étaient entrés en catimini dans un atelier qui semblait plutôt interdit au public. Les autres passagers … pour être honnête il n’y avait pas d’autres passagers. Juste des marins aux bras aussi larges que des rondins, et aux mines patibulaires. S’il avait été plus réveillé – à comprendre par là, s’il ne s’était pas envoyé une demi-bouteille de rhum la veille – il aurait pu se rendre compte qu’ils se faufilaient dans un atelier pour piquer des plans top secrets, avant de s’emparer d’une embarcation par la même occasion, et de se tirer fissa. Mais évidemment, l’alcool aidant, il suivi son guide et sa troupaille sans tergiverser.

Quelques manœuvres plus tard, la caravelle voguait entre les flots, dans un silence de mort, et s’éloignait de la côte. Le "capitaine" daigna enfin poser son regard sur le Serpent. « Ah oui c’est vrai qu’il est là, lui… » Dit-il avant de se racler la gorge, d’ajuster son vieux chapeau et d’épousseter un gilet qui en avait apparemment vu des vertes et des pas mures. « Comme je vous le disait donc, monsieur Serpent… »
« C’est Serpiente tout court. Pas monsieur. Monsieur c’est mon père. Enfin je crois. »
« Ah fort bien. Et bien, "Serpiente", cher client, comme je vous l’avais promis, nous voila voguant sur les flots en direction de l’île du Karaté. Vous conviendrez que, malgré les quelques péripéties, l’air marin semble des plus sains aujourd’hui et qu’il n’y a pas un nuage à l’horizon, tout au plus le ciel est noirci de quelques mouettes et d’un ou deux boulets de can…. des boulets de canon ? »


Le Serpent eut tout juste le temps de s’accrocher à la balustrade que le premier projectile s’écrasait, à une dizaine de mètres à tribord de l’embarcation. « Je suppose que ce ne sont pas des amis à vous ? » Demanda, stoïque, Snake, avant de sortir de son habituelle veste en cuir un paquet de cigarettes. « Une sèche peut-être ? » Proposa-t-il, avant de ranger le paquet. Le capitaine, blanc comme un linge était parti au triple gallot vers la poupe de l’appareil. Faire des trucs de marin, sans doute. Le Serpent n’y connaissait strictement rien, après tout. Il avait beau avoir fait partie de la marine il … C’est là que les quelques neurones non grisés par l’alcool réussirent à fonctionner.

« Ce con va rameuter la marine entière avec ses conneries ! Woputain. » Marmona-t-il alors que la canonnade continuait de bercer le bateau de façon irrégulière. Dieu merci – pour lui, pas pour le Vice-Amiral Fenyang il en va sans dire – aucun projectile n’atteint sa cible. Mais les ennuis furent vite derrière eux, temporairement au moins. Hors de portée des canons fixes de Shell Town, la caravelle amorça un voyage aussi rapide qu’indécis. Tout ça pour s’arrêter bien loin de l’île qu’il avait à l’origine choisi.

Quelques heures plus tard, donc, c’était un Serpent fort énervé qui s’adressait à l’homme au chapeau : « Je n’vous filerai pas un rond, mon con. Au lieu de m’amener à l’île du Karaté, vous m’avez amené … ici. Je déteste cet endroit bordel. L’Amerzone sans déconner. La putain d’Amerzone. » Quelques heures plus tard, assis sur le ponton, le faux borgne attendait. Contrairement à ce qu’il avait prévu, il avait du lâcher quelques piécettes au vil faquin qui l’avait amené sur cette terre hostile, question de survie, puis il avait décliné toute invitation à les suivre. Il n’avait aucune envie de traverser cette île dégueulasse recouverte de mangrove, encore moins à pied. Il avait beau ne pas vouloir se retrouver nez à nez avec la marine, ce n’était pas en accompagnant des fuyards qu’il risquait de se fondre dans la populace autochtone. Non, c’était bien plus facile de le faire en restant au port. Après tout, pour ce faire il suffisait de parler comme un débile, boire de la mauvaise gnole et insulter le moindre pécore qui croisait son regard. Et tout ça était largement à sa portée.
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Sauf que les marines sous mes ordres n’étaient pas cons. Pas tous, tout du moins.

Lorsque le groupe se décida enfin à s’intéresser à l’île en elle-même, l’un de mes lieutenants aperçut le borgne de loin. Si les toutes premières secondes, sa gueule ne lui avait rien dit, il avait fini par s’immobiliser, avant de l’observer un peu mieux. Il resta sur place un bon moment ce qui m’interpella lorsque j’avais retourné ma gueule vers lui. J’avais ensuite suivi son regard, mais je n’avais pas fait gaffe à la personne qu’il semblait fixer depuis un bon moment. Il faut dire que si j’avais eu le loisir d’apercevoir quelques personnes circuler çà et là sur le pont du navire ennemi, je ne l’avais pas vu « lui ». Néanmoins, l’immobilité de mon élément m’intriguait fortement. Et puisque j’avais moi aussi arrêté de marcher, les autres hommes aussi. Se sentant observé à un moment, ledit lieutenant finit par prendre la parole.

- « Colonel ! Permettez-moi de prendre quelques hommes avec moi ! »

Si je ne lui avais pas rapidement répondu, c’était bien parce que je pesais le pour et le contre intérieurement. Disperser nos forces en territoire ennemi était à la fois une bonne et une mauvaise idée. Une bonne parce qu’il pourrait y avoir des résultats et qu’avancer en groupe sans couvrir toute la superficie de l’île serait contre-productif. Une mauvaise idée parce qu’il pourrait s’agir d’un piège et que l’on réduisait notre force de frappe de manière considérable. Nous n’étions pas si nombreux à l’origine… Une trentaine de soldats sur une île pourrie et plutôt imposante. C’est bien pour cela que je me voyais d’ailleurs obligé d’aller rencontrer la marine locale malgré les rumeurs peu élogieuses qui circulaient sur elle. Circonstances oblige. Je finis par lui balancer un escargophone portatif que j’avais fait sortir d’une de mes poches :

- « Combien de suspects en vue ? »

- « Un seul mon colonel ! »


- « Cinq hommes te suffisent ? »

- « Amplement ! »


Jim -ledit lieutenant-, se mit au garde-à-vous pour me remercier, tandis que je m’étais retourné pour continuer mon chemin. Il n’y avait plus rien à dire. Si je lui avais balancé un escargophone, c’était bien pour qu’il me prévienne en cas de pépins ou de trouvailles, on sait jamais. Il fit signe à cinq soldats de le suivre et ceux-ci se dirigèrent en direction opposée. Je ne daignai même pas les regarder partir car j’avais confiance en eux. Nul besoin de trop s’inquiéter ou de trop se triturer les méninges. L’heure était à l’action. Pour gagner du temps, je préférai moi, me diriger vers la base locale. Sauf que je m’immobilisai d’un coup, ne sachant pas du tout où elle est. Je dus bien évidemment appréhender un passant pour lui demander où se trouvait le regroupement des marines avant que celui-ci ne me donne des indications précises.

Après une marche de cinq petites minutes où nous longeâmes l’une des côtes de leur capitale, nous tombâmes sur un semblant de camp qui faisait peine à voir, mais vraiment. J’avais eu des échos sur l’état de la garnison locale, mais je n’aurai jamais pu imaginer un seul instant que c’était aussi grave. Pire même. Lamentable. Et il n’y avait pas d’autres adjectifs pour qualifier ce que je voyais là. Des tentes abimées et éparpillées un peu partout… Des ordures et déchets qui trainaient partout… De la boue… Deux ou trois gars qui semblaient dormir dedans sans doute saouls… Bref, le fort Plud faisait peine à voir. J’eus un soupir de dépit, là où l’un des sous-officiers prit le parti d’effectuer des tirs de sommations pour réveiller tout le camp. Et c’est à peine si l’action eut l’effet escompté, preuve même de l’inutilité de ces gens-là…

Facepalm… J’espérais que Jim avait plus de chances de son côté…


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