Corto Zaccone
• Pseudonyme : Aucun à ce jour
• Age : 29 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Navigateur dans la marine marchande
• Groupe : Civil
• Age : 29 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Navigateur dans la marine marchande
• Groupe : Civil
• But : Vivre libre et arpenter toutes les mers du globe pour en faire le tour.
• Équipement : Un simple revolver six coups LIEN
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Oui, reroll de Maverick Devereaux
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Myosotis De Ville
Codes du règlement :
• Équipement : Un simple revolver six coups LIEN
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Oui, reroll de Maverick Devereaux
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Myosotis De Ville
Codes du règlement :
Description Physique
Corto est un être à la taille haute. Athlétique et nerveux, son corps reflète bien l'homme de la mer habitué à l'effort. Sa peau est légèrement halé par le soleil et tannée par les vents salins du grand large. De sa mère, il a reçu le cheveux noirs qu'il porte court et qui se prolonge en rouflaquette sur ses joues. Ces dernières soulignent d'ailleurs ses pommettes saillantes au-dessus desquelles brillent une paire d'yeux perçants aux couleurs d'ambre, eux-même surmontés de sourcils fins.
Au centre de son visage y trône un nez au train délicat et à l'arrête très discrètement voûtée. De son père, il tient le bas de son visage qui commence par une bouche aux lèvres fines mais néanmoins longues. Au bout de celle-ci, ses commissures se relèvent légèrement pour lui donner un espèce de petit sourire constant. Autour, sa mâchoire est quant à elle carrée et anguleuse, tandis que son menton porte une petite fossette. Et enfin, la dernière petite touche finale de son visage est l'anneau d'or qu'il porte à l'oreille gauche.
Voguer a malheureusement fait de lui un fumeur si bien qu'aujourd'hui sa bouche pince la plupart du temps une cigarette ou un cigarillo. Ambidextre comme tout bon marin qui se respecte, on décèle cela dit une important cicatrice sur la paume de sa main gauche qu'il s'est lui-même infligé étant plus jeune. Cette fameuse blessure n'a en rien altéré le fonctionnement et la précision de ses gestes qui au contraire sont restés tout aussi vifs. Parlant d'une voix douce, grave et étrangement mélodieuse, son ton reste pour ainsi dire toujours calme et posé, ce qui peut par moment trancher singulièrement avec les situations stressantes dans lesquelles il se retrouve parfois.
D'un point de vue vestimentaire à présent, il porte un habie de marin tout ce qu'il y a de plus classique. Tout d'abord, un pantalon à pont blanc évasé au niveau des chevilles qui permet une grande aisance de mouvement, surtout pour les différentes manœuvre de bord. En dessous, il se contente d'une paire de chaussures en cuir noire ou marron.
Pour le haut à présent, la première couche commence par une chemise blanche au col haut mais sans rabat. Autour de celui-ci, il noue un ruban noir à la manière ascot dont les deux pendant ont souvent tendance à flotter dans le vent. Puis, par-dessus cette chemise, vient un gilet sans manche, fermé à l'avant par des boutons. La dernière épaisseur consiste finalement en un long caban bleu nuit et doublé d'un marron orangé. Et comme la cerise sur le gâteau, visé sur sa tête ou tenu à la main, il ne sépare jamais de sa casquette de marin.
Au centre de son visage y trône un nez au train délicat et à l'arrête très discrètement voûtée. De son père, il tient le bas de son visage qui commence par une bouche aux lèvres fines mais néanmoins longues. Au bout de celle-ci, ses commissures se relèvent légèrement pour lui donner un espèce de petit sourire constant. Autour, sa mâchoire est quant à elle carrée et anguleuse, tandis que son menton porte une petite fossette. Et enfin, la dernière petite touche finale de son visage est l'anneau d'or qu'il porte à l'oreille gauche.
Voguer a malheureusement fait de lui un fumeur si bien qu'aujourd'hui sa bouche pince la plupart du temps une cigarette ou un cigarillo. Ambidextre comme tout bon marin qui se respecte, on décèle cela dit une important cicatrice sur la paume de sa main gauche qu'il s'est lui-même infligé étant plus jeune. Cette fameuse blessure n'a en rien altéré le fonctionnement et la précision de ses gestes qui au contraire sont restés tout aussi vifs. Parlant d'une voix douce, grave et étrangement mélodieuse, son ton reste pour ainsi dire toujours calme et posé, ce qui peut par moment trancher singulièrement avec les situations stressantes dans lesquelles il se retrouve parfois.
D'un point de vue vestimentaire à présent, il porte un habie de marin tout ce qu'il y a de plus classique. Tout d'abord, un pantalon à pont blanc évasé au niveau des chevilles qui permet une grande aisance de mouvement, surtout pour les différentes manœuvre de bord. En dessous, il se contente d'une paire de chaussures en cuir noire ou marron.
Pour le haut à présent, la première couche commence par une chemise blanche au col haut mais sans rabat. Autour de celui-ci, il noue un ruban noir à la manière ascot dont les deux pendant ont souvent tendance à flotter dans le vent. Puis, par-dessus cette chemise, vient un gilet sans manche, fermé à l'avant par des boutons. La dernière épaisseur consiste finalement en un long caban bleu nuit et doublé d'un marron orangé. Et comme la cerise sur le gâteau, visé sur sa tête ou tenu à la main, il ne sépare jamais de sa casquette de marin.
Description Psychologique
Corto est un être aussi complexe qu'unique, s'insérant dans la constellation de ces grands voyageurs et de ces visionnaires qui rêvent tout éveillés pour faire de leur vie une fable fantasmagorique. De ces hommes qui considèrent l’aventure comme une pulsion naturelle mais surtout essentielle dans la création et dans la régénération de la vie. Il voit ainsi le voyage non pas comme une destination à atteindre, mais comme un parcours physique et spirituel. Sceptique mais pas au point d'être hermétique aux mystères qui peuplent ce monde, il est toujours prêt à croire et à lutter si la cause le mérite.
De sa mère il a hérité la propension à regarder au-delà des apparences, à l’indépendance et à la liberté. Aussi changeant que la mer qu'il affectionne tant, l’attitude de Corto est toujours ambiguë, ses idéalismes et ses idées politiques sont difficilement définissables. Tantôt Révolutionnaire, tantôt Marine, et même parfois Pirate, il navigue à la frontière en suivant le chemin qu'il s'est lui-même tracé. Empreint du désir de pur voyage , de la recherche de l’aventure, la vraie, celle qui se base sur les nouvelles expériences, mais qui n’oublie pas la valeur de l’amitié et le respect pour les individus que l’on rencontre tout au long du chemin et des milieux que l’on traverse, peu importe leur origine.
Romantique invétéré, il aime l'art et la beauté, deux choses qui n'ont cessé de le côtoyer durant toute son enfance. Charmeur, il a un faible pour les femmes qui, comme lui, savent se montrer forte et aventureuse. Ambivalent, il est à la fois superstitieux, comme tous marins, mais aussi pragmatique et logique dans sa façon d’appréhender un problème. Il ne se conforme à rien et à tout à la fois, embrassant des causes aussi variées qu'opposées. Ainsi les étiquette n'ont jamais eu la moindre incidence sur ses actions, se considérant avant toute chose comme un marin, un homme de la mer. Si bien qu'en fin de compte, sa volonté de vivre sur les océans à jamais est l'unique constante de sa vie.
De sa mère il a hérité la propension à regarder au-delà des apparences, à l’indépendance et à la liberté. Aussi changeant que la mer qu'il affectionne tant, l’attitude de Corto est toujours ambiguë, ses idéalismes et ses idées politiques sont difficilement définissables. Tantôt Révolutionnaire, tantôt Marine, et même parfois Pirate, il navigue à la frontière en suivant le chemin qu'il s'est lui-même tracé. Empreint du désir de pur voyage , de la recherche de l’aventure, la vraie, celle qui se base sur les nouvelles expériences, mais qui n’oublie pas la valeur de l’amitié et le respect pour les individus que l’on rencontre tout au long du chemin et des milieux que l’on traverse, peu importe leur origine.
Romantique invétéré, il aime l'art et la beauté, deux choses qui n'ont cessé de le côtoyer durant toute son enfance. Charmeur, il a un faible pour les femmes qui, comme lui, savent se montrer forte et aventureuse. Ambivalent, il est à la fois superstitieux, comme tous marins, mais aussi pragmatique et logique dans sa façon d’appréhender un problème. Il ne se conforme à rien et à tout à la fois, embrassant des causes aussi variées qu'opposées. Ainsi les étiquette n'ont jamais eu la moindre incidence sur ses actions, se considérant avant toute chose comme un marin, un homme de la mer. Si bien qu'en fin de compte, sa volonté de vivre sur les océans à jamais est l'unique constante de sa vie.
Biographie
Corto a vu le jour dans le Royaume de Bliss sur South Blue. Son père, Edgar Ramsay, descend d'une vieille famille originaire de l'île et particulièrement proche de la Marine puisque cette dernière accueille en son sein un mâle par génération depuis aussi loin que l'île existe. Aujourd'hui Commodore, c'est un homme sérieux, compétent et autoritaire en tant que Marine, mais en contrepartie une figure paternelle qui a toujours été absente de l'éducation de son fils unique. Heureusement, le jeune garçon est loin d'avoir été abandonné car si son géniteur a toujours été d'avantage préoccupé par sa carrière, ce n'est absolument pas le cas de sa chère mère. Femme mystérieuse et ensorcelante, c'est une diseuse de bonne-aventure particulièrement réputée à Bliss, pratique qu'elle exerce via la cartomancie divinatoire. Danseuse à ses heures perdues au sein d'un cabaret de Portgentil, où elle dispense son art de prédire l'avenir, c'est une femme autant aimée que conspuée par les habitant de l'île. Certains y voient une voyante au don véritable dû à ses prédictions d'une incroyable précision, d'autres y voient une énième arnaqueuse, voir même une prostitué sans morale. Cette double réputation à la fois bonne et mauvaise est l'une des causes qui a poussé les parents du jeune Corto à ne jamais se marier. Conservant ainsi son nom de jeune fille, celui de Nuria Zaccone, cette relation secrète permis à Edgar de ne pas entacher le nom des Ramsay si respectable.
Loin d'être réfractaire à l'idée, cela offrit au contraire à cette dernière toute la liberté d'agir comme bon lui semblait sans jamais devoir rendre des comptes, chose qu'elle avait et qu'elle a toujours en horreur. Femme indépendante au tempérament de feu, elle éduqua son enfant dans cette même voie alors que ce dernier vécu les premières années de sa vie dans un cabaret, entouré par des demoiselles aux tenues aussi flamboyantes que légères. Bercé dans cet environnement purement féminin, cela ne l'empêcha pas de s'épanouir, encadré par des tantes et des sœurs d'adoption de tous les types, et de tous les horizons. Ce milieu emprunt d'une espèce de magie féerique lui permit d'y découvrir l'art sous toutes ses formes, ainsi que le goût tant chéri par sa mère, la liberté d'opinion. Grandissant, le début de son adolescence marqua pour lui le retour de la famille Ramsay dans sa vie. Certes, son père n'était pas complètement absent et il lui arrivait à de rares moments de retrouver son île natale et son fils dont il l'abreuvait à cette occasion de longs récits de voyage et d'aventure. Pensant motiver le jeune homme à rejoindre la Marine grâce à ses récits et ses fables, il le voyait déjà s'engager une fois l'âge requis atteint. Mais l'éducation libertaire de sa mère ainsi que la présence d'un autre membre de la famille Ramsay mis quelque peu à mal les projets du militaire.
En effet, même si Edgar était le dernier membre de sa famille à servir dans la Marine, il n'en était toutefois pas le seul représentant vivant. Fraîchement retraité, le Vice-Amiral Hyram Ramsay découvrit sur le tard que son fils avait eu un enfant mâle en secret. Ruant dans les brancards en apprenant la nouvelle, il s'empressa d'aller au devant du garçon non sans avoir presque failli céder à la tentation de raser le cabaret où son petit-fils vivait. L'établissement fut justement sauvé par l'intervention dudit jeune homme qui se dressa fièrement devant son grand-père paternel en ne demandant pas mais en exigeant que celui se calme sur le champ. Abasourdi par l'aplomb de Corto, il ravisa son jugement sur l'éducation que Nuria avait pu lui donner mais resta sur sa position : Son petit-fils avait besoin d'avoir un homme sur qui prendre exemple pour en devenir un à son tour. Prenant le jeune garçon sous sa tutelle, il s'évertua à faire de lui un costaud gaillard mais avant tout un futur homme de la mer. Loin de vouloir réitérer les erreurs qu'il avait pu commettre dans l'éducation d'Edgar, il alimenta Corto de récits toujours autant emprunt d'aventure et de rêve pour lui faire rapidement comprendre que la seule vraie liberté ne pouvait être trouvé autrement qu'en voguant au gré des vents sur les mers du globe. Entretenant son apprentissage, non pas en opposition avec celui de sa mère, les deux facettes agissaient au contraire en véritable synergie. De son côté, son père était malheureusement trop loin et absent pour se rendre compte de l'homme qu'était en train de devenir son fils. C'est d'ailleurs à cause de ça que la décision de Corto de devenir non pas Marine mais simple marin, tombant en pleine margoulette du pauvre Marine tel le plus vicieux des coutelas.
En effet, son grand-père avait autrefois fait le choix de suivre aveuglément la sempiternelle tradition familiale d'incorporer les rangs de la Marine pour chaque héritier. Il avait à l'époque été le plus heureux des hommes en recevant de son épouse un fils pour lui permettre de perpétuer ce cycle. Il avait ainsi entraîner ce dernier sans relâche à devenir un militaire modèle, un défenseur de la justice sous le joug bienfaiteur du Gouvernement Mondial. Mais son abnégation juvénile de vouloir pérenniser encore et toujours l'héritage de ses ancêtres ne fit que le rendre tyrannique au point d'obliger son propre fils à refouler tout autre chose que ce soi-disant destin des Ramsay. Et c'est ainsi qu'au fur et à mesure des années qui passèrent, alors que l'amertume de cet éternel combat entre les factions régissant le monde suivait sa course inchangée, il comprit sa terrible erreur. Ayant côtoyé des Pacifistas, il en vint à la conclusion qu'il avait transformé Edgar en une machine tout aussi dénué de vie. Certes, ce robot là était fait de chair, d'os, de muscles, de tendons et de sang, mais son esprit était aussi ascétique que celui de ces créatures de métal. Ne pouvant alors plus supporter de se regarder dans le miroir, il préféra prendre sa retraite pour finir ses jours paisiblement sur Bliss. Il en vint même à se réconforter que son fils ne lui offre aucun héritier pour que la malédiction des Ramsay cesse avec Edgar. Voilà pourquoi, en apprenant finalement l'existence de Corto, il s'affaira à prendre le garçon en charge, voyant en cette acte un moyen de faire amende honorable du mal qu'il avait pu faire à son propre sang.
Il commença par apprendre au jeune garçon non pas l'obéissance, mais une certaine forme de discipline, celle que l'on se doit de toujours garder, celle envers soi-même. Pestant constamment que les marins de l'époque ne s'intéressaient qu'au combat, ou à écraser leur adversaire, il regrettait sans cesse de voir les hommes de la mer oublier l'essence même du vrai marin. Voilà la raison qui le poussa à enchaîner son apprentissage sur ce qui fait de l'homme le roi des océans. Il enseigna au jeune homme tout ce qu'il y avait à savoir sur la navigation et la manière de manœuvrer les navires, de la plus petite barque au plus imposant bâtiment de guerre. Véritable puits de science dans l'art de naviguer sur chacune des mers du globe, le vieux Hyram fut particulièrement impressionné par l'aisance naturelle que son petit-fils avait de comprendre, d'assimiler et de reproduire à la perfection les leçons qu'il recevait chaque jour. En véritable loup de mer, son grand-père ne cessa de lui inculquer les uses et coutumes si particulières des gens de la mer, des traditions aux superstitions parfois rocambolesque mais aussi au signe que sait reconnaître un marin aguerri, d'un vulgaire marin d'eau douce. Capitalisant alors pendant toute son adolescence d'une éducation intransigeante dans l'art de naviguer, pendant le jour, il rejoignait ensuite au soir l'univers enchanteur et fabuleux de la scène au sein duquel la frontière entre imagination et réalité semblait s'estomper. Alimenté chaque jour de la liberté presque infinie qu'offre la mer, et du rêve que l'art ne cesse d'offrir à celui qui veut bien s'y perdre, c'est donc tout naturellement qu'il refusa à l'aube de ses seize ans l'enrôlement dans les forces militaire navals.
Edgar ne se fit alors pas prier pour exprimer toute son autorité paternel afin de faire entendre raison à son imbécile de fils et ni sa mère, ni son grand-père pourtant présent ne s'immisça dans leur conversation. En effet, l'un comme l'autre voyaient en cette confrontation, l'ultime test allant déterminer si Corto aurait la force de caractère suffisante pour prendre en main son destin, de suivre ses propres choix. Une longue et violente dispute commença alors entre le père et le fils, mais malgré les nombreuses menaces et tentatives du premier, le second tint bon comme un fier navire qui maintient son cap au cœur de la tempête. Voyant finalement que les mots ne pourraient jamais résoudre cette situation, le jeune homme s'arma du rasoir de son père. Mais loin de le menacer avec, il s'entailla profondément la paume de sa main gauche avant de serrer son poing qu'il tendit vers le Commodore. Tenant le bras levé tout en fixant avec intensité son père, il laissa son sang couler plusieurs minutes pour lui exprimer toute sa détermination à suivre son chemin, de ne pas subir son destin mais d'en devenir le seul maître, le seul capitaine. Médusé par l'acte de pure volonté de son fils, Edgar dut s'avouer vaincu, en se rendant compte qu'il avait déjà perdu avant même d'avoir commencer. Mais ce choix aussi déterminé soit-il ne fut pas sans répercussion, et pour avoir renoncé à suivre la voie d'un Ramsay, il devait par conséquent renoncer à porter ce nom. Acceptant le prix de sa décision, Corto décida donc de prendre le nom de sa mère pour unique patronyme.
Et c'est ainsi qu'il quitta, père, mère et grand-père pour s'engager dans la marine marchande. Devant bien gagner sa croûte pour vivre, il débuta ainsi sa vie de simple marin, vagabondant au gré des vents et de navire en navire. Bien sûr, il va de soi que ses voyages lui firent croiser la route de forbans prêts à détrousser les cargaisons qu'il convoyait, marchandises comme humains, et il comprit dès ses premières années de simple matelot que malgré les enseignements relativement pacifistes de son grand-père, le langage des poings est parfois le seul pouvant se faire comprendre. Apprenant à se battre sur le tas et grâce au conseil de certains camarades de bordée, il développa une technique alliant percussions et préhension. Mais loin d'être un véritable bagarreur, sa préférence de manière générale et d'utiliser tout d'abord le revolver à six coups qu'il porte dans un holster à la ceinture. Très bon tireur, cette arme lui a souvent permis de se sortir de dangereuses situations. Traversant les Blues, il occupa tout d'abord la place de simple matelot, mais arriva à rapidement grimper les échelons pour finalement atteindre le poste idéal de Commandant. Cette promotion lui fut décernée suite à une affaire de mutinerie au sein d'une navire où il officiait comme lieutenant de bord, soit en troisième position dans la chaîne de commandement, après le second et le capitaine. Cette histoire remonte à cinq ans, soit en 1622, où certains membres de son équipage se sont avérés être des pirates. Chargé de faire voyager un certain nombre de passagers de marque, les forbans avait ourdi le plan de kidnapper tout ce beau monde afin de les vendre à bon prix sur l'île aux esclaves de West Blue. Commençant tout d'abord par passer par les armes le capitaine et son second afin de montrer toute leur détermination, ils enchaînèrent ensuite par la rapine des poches et des bourses des voyageurs. Cela leur permis par la même occasion de patienter jusqu'à l'arrivée de leur renfort les rejoignant à bord d'une jonque. De son côté, Corto avait profité de la confusion de la mutinerie pour chuter à la mer en simulant être atteint de plein fouet par une balle perdue. Excellent nageur, il a alors profité de l'imposante convexité de la coque du navire pour se dissimuler au niveau de la ligne de flottaison, se déplaçant alors discrètement autour du navire.
Contraint de rester dans l'eau jusqu'à l'arrivée de l'autre bâtiment, il réussit toutefois à tenir bon. Puis, à l'arrivée dudit navire, il exploita l'abordage et les retrouvailles des deux équipages pour se glisser au sein du bateau pirate fraîchement débarqué. Une fois à son bord, il profita que les bandits célébraient leur butin pour se déguiser en l'un d'eux. Rejoignant le stock de poudre dans la cale, il déversa le contenu des barils sur le sol de la pièce tout en plaçant intelligemment un lanterne sur le rebord du hublot qu'il laissa ouvert. Rejoignant ensuite le pont du navire, il sonna l'alarme en tirant sur l'un des pirates restés à bord. Regagnant leur vaisseau pour venir en aide à leur camarade, seuls quelques hommes restèrent sur le bateau marchand. Profitant encore une fois de la cohue, le jeune Lieutenant rejoignit son navire avant de tirer une balle dans la fameuse lanterne qu'il avait placer plus tôt sur le rebord de la petite lucarne. Atteignant la lampe, cette dernière bascula à l'intérieur pour se briser sur le sol recouvert de poudre noire. Celle-ci s'embrasa alors au contact de la flammèche avant de violemment exploser en éventrant le navire, et en tuant tous les hors-la-loi à son bord. Profitant de la panique de la détonation et de voir leurs camarades brûler, Corto eut beaucoup moins de mal à neutraliser les derniers forbans restés à bord du navire sur lequel il avait été engagé pour servir. Détachant ensuite les bouts reliant les deux embarcations, il laissa le bateau pirate se consumer lentement pour finalement sombrer corps et âme au fond de l'océan. Utilisant par la suite les passagers les plus robustes comme nouveau membre d'équipage, il pris le commandement et les mena sain et sauf, eux ainsi que le navire, jusqu'à l'île la plus proche. Remercié par l'armateur, ce dernier le fit alors passer Commandant de la marine marchande.
Rentrant au Royaume de Bliss pour fêter sa toute nouvelle promotion, il retrouva sa famille après une absence de huit ans. Semblant défier le temps sans ne jamais vieillir, sa chère mère l'accueillit avec un infini bonheur. Rendant ensuite visite à Hyram, ce dernier lui offrit le traditionnel anneau d'or que les marins portent à l'oreille gauche et qui est censé représenter la marque d'un véritable homme de la mer, sans parler bien entendu du nombre important de croyances superstitieuses dont ce bijou fait l'objet. Il n'eut en revanche pas la chance de revoir son père, qui devait être sans doute encore une fois au cœur d'une énième mission de maintient d'ordre sur les mers. Passant un petit mois à terre, il reprit ensuite le chemin du large pour exercer son nouveau poste pendant 5 longues années. Reconnu comme l'un des meilleurs navigateurs du milieu, on disait que sa seule présence sur un bâtiment suffisait à le rendre insubmersible. Durant ses treize années de pérégrination sur les Blues, il accosta sur presque tous les îles que les quatre mers contiennent. Marin libre et sans attache, il n'a pas hésité à refuser toutes les propositions de contrat pouvant l'enchaîner à une compagnie, préférant opter pour une existence d'indépendant qui change d'employeur selon ses envies. Mais loin de se complaire dans cette vie sur les Blues, qu'il connaît pour ainsi dire sur le bout des doigts à présent, il rêve désormais d'un nouveau défi de taille, celui de naviguer et de dompter tous les mers du globe. Voilà pourquoi il cherche dès lors à rejoindre la route de tous les périls dans l'espoir d'y voguer et pourquoi pas d'en faire le tour.
Loin d'être réfractaire à l'idée, cela offrit au contraire à cette dernière toute la liberté d'agir comme bon lui semblait sans jamais devoir rendre des comptes, chose qu'elle avait et qu'elle a toujours en horreur. Femme indépendante au tempérament de feu, elle éduqua son enfant dans cette même voie alors que ce dernier vécu les premières années de sa vie dans un cabaret, entouré par des demoiselles aux tenues aussi flamboyantes que légères. Bercé dans cet environnement purement féminin, cela ne l'empêcha pas de s'épanouir, encadré par des tantes et des sœurs d'adoption de tous les types, et de tous les horizons. Ce milieu emprunt d'une espèce de magie féerique lui permit d'y découvrir l'art sous toutes ses formes, ainsi que le goût tant chéri par sa mère, la liberté d'opinion. Grandissant, le début de son adolescence marqua pour lui le retour de la famille Ramsay dans sa vie. Certes, son père n'était pas complètement absent et il lui arrivait à de rares moments de retrouver son île natale et son fils dont il l'abreuvait à cette occasion de longs récits de voyage et d'aventure. Pensant motiver le jeune homme à rejoindre la Marine grâce à ses récits et ses fables, il le voyait déjà s'engager une fois l'âge requis atteint. Mais l'éducation libertaire de sa mère ainsi que la présence d'un autre membre de la famille Ramsay mis quelque peu à mal les projets du militaire.
En effet, même si Edgar était le dernier membre de sa famille à servir dans la Marine, il n'en était toutefois pas le seul représentant vivant. Fraîchement retraité, le Vice-Amiral Hyram Ramsay découvrit sur le tard que son fils avait eu un enfant mâle en secret. Ruant dans les brancards en apprenant la nouvelle, il s'empressa d'aller au devant du garçon non sans avoir presque failli céder à la tentation de raser le cabaret où son petit-fils vivait. L'établissement fut justement sauvé par l'intervention dudit jeune homme qui se dressa fièrement devant son grand-père paternel en ne demandant pas mais en exigeant que celui se calme sur le champ. Abasourdi par l'aplomb de Corto, il ravisa son jugement sur l'éducation que Nuria avait pu lui donner mais resta sur sa position : Son petit-fils avait besoin d'avoir un homme sur qui prendre exemple pour en devenir un à son tour. Prenant le jeune garçon sous sa tutelle, il s'évertua à faire de lui un costaud gaillard mais avant tout un futur homme de la mer. Loin de vouloir réitérer les erreurs qu'il avait pu commettre dans l'éducation d'Edgar, il alimenta Corto de récits toujours autant emprunt d'aventure et de rêve pour lui faire rapidement comprendre que la seule vraie liberté ne pouvait être trouvé autrement qu'en voguant au gré des vents sur les mers du globe. Entretenant son apprentissage, non pas en opposition avec celui de sa mère, les deux facettes agissaient au contraire en véritable synergie. De son côté, son père était malheureusement trop loin et absent pour se rendre compte de l'homme qu'était en train de devenir son fils. C'est d'ailleurs à cause de ça que la décision de Corto de devenir non pas Marine mais simple marin, tombant en pleine margoulette du pauvre Marine tel le plus vicieux des coutelas.
En effet, son grand-père avait autrefois fait le choix de suivre aveuglément la sempiternelle tradition familiale d'incorporer les rangs de la Marine pour chaque héritier. Il avait à l'époque été le plus heureux des hommes en recevant de son épouse un fils pour lui permettre de perpétuer ce cycle. Il avait ainsi entraîner ce dernier sans relâche à devenir un militaire modèle, un défenseur de la justice sous le joug bienfaiteur du Gouvernement Mondial. Mais son abnégation juvénile de vouloir pérenniser encore et toujours l'héritage de ses ancêtres ne fit que le rendre tyrannique au point d'obliger son propre fils à refouler tout autre chose que ce soi-disant destin des Ramsay. Et c'est ainsi qu'au fur et à mesure des années qui passèrent, alors que l'amertume de cet éternel combat entre les factions régissant le monde suivait sa course inchangée, il comprit sa terrible erreur. Ayant côtoyé des Pacifistas, il en vint à la conclusion qu'il avait transformé Edgar en une machine tout aussi dénué de vie. Certes, ce robot là était fait de chair, d'os, de muscles, de tendons et de sang, mais son esprit était aussi ascétique que celui de ces créatures de métal. Ne pouvant alors plus supporter de se regarder dans le miroir, il préféra prendre sa retraite pour finir ses jours paisiblement sur Bliss. Il en vint même à se réconforter que son fils ne lui offre aucun héritier pour que la malédiction des Ramsay cesse avec Edgar. Voilà pourquoi, en apprenant finalement l'existence de Corto, il s'affaira à prendre le garçon en charge, voyant en cette acte un moyen de faire amende honorable du mal qu'il avait pu faire à son propre sang.
Il commença par apprendre au jeune garçon non pas l'obéissance, mais une certaine forme de discipline, celle que l'on se doit de toujours garder, celle envers soi-même. Pestant constamment que les marins de l'époque ne s'intéressaient qu'au combat, ou à écraser leur adversaire, il regrettait sans cesse de voir les hommes de la mer oublier l'essence même du vrai marin. Voilà la raison qui le poussa à enchaîner son apprentissage sur ce qui fait de l'homme le roi des océans. Il enseigna au jeune homme tout ce qu'il y avait à savoir sur la navigation et la manière de manœuvrer les navires, de la plus petite barque au plus imposant bâtiment de guerre. Véritable puits de science dans l'art de naviguer sur chacune des mers du globe, le vieux Hyram fut particulièrement impressionné par l'aisance naturelle que son petit-fils avait de comprendre, d'assimiler et de reproduire à la perfection les leçons qu'il recevait chaque jour. En véritable loup de mer, son grand-père ne cessa de lui inculquer les uses et coutumes si particulières des gens de la mer, des traditions aux superstitions parfois rocambolesque mais aussi au signe que sait reconnaître un marin aguerri, d'un vulgaire marin d'eau douce. Capitalisant alors pendant toute son adolescence d'une éducation intransigeante dans l'art de naviguer, pendant le jour, il rejoignait ensuite au soir l'univers enchanteur et fabuleux de la scène au sein duquel la frontière entre imagination et réalité semblait s'estomper. Alimenté chaque jour de la liberté presque infinie qu'offre la mer, et du rêve que l'art ne cesse d'offrir à celui qui veut bien s'y perdre, c'est donc tout naturellement qu'il refusa à l'aube de ses seize ans l'enrôlement dans les forces militaire navals.
Edgar ne se fit alors pas prier pour exprimer toute son autorité paternel afin de faire entendre raison à son imbécile de fils et ni sa mère, ni son grand-père pourtant présent ne s'immisça dans leur conversation. En effet, l'un comme l'autre voyaient en cette confrontation, l'ultime test allant déterminer si Corto aurait la force de caractère suffisante pour prendre en main son destin, de suivre ses propres choix. Une longue et violente dispute commença alors entre le père et le fils, mais malgré les nombreuses menaces et tentatives du premier, le second tint bon comme un fier navire qui maintient son cap au cœur de la tempête. Voyant finalement que les mots ne pourraient jamais résoudre cette situation, le jeune homme s'arma du rasoir de son père. Mais loin de le menacer avec, il s'entailla profondément la paume de sa main gauche avant de serrer son poing qu'il tendit vers le Commodore. Tenant le bras levé tout en fixant avec intensité son père, il laissa son sang couler plusieurs minutes pour lui exprimer toute sa détermination à suivre son chemin, de ne pas subir son destin mais d'en devenir le seul maître, le seul capitaine. Médusé par l'acte de pure volonté de son fils, Edgar dut s'avouer vaincu, en se rendant compte qu'il avait déjà perdu avant même d'avoir commencer. Mais ce choix aussi déterminé soit-il ne fut pas sans répercussion, et pour avoir renoncé à suivre la voie d'un Ramsay, il devait par conséquent renoncer à porter ce nom. Acceptant le prix de sa décision, Corto décida donc de prendre le nom de sa mère pour unique patronyme.
Et c'est ainsi qu'il quitta, père, mère et grand-père pour s'engager dans la marine marchande. Devant bien gagner sa croûte pour vivre, il débuta ainsi sa vie de simple marin, vagabondant au gré des vents et de navire en navire. Bien sûr, il va de soi que ses voyages lui firent croiser la route de forbans prêts à détrousser les cargaisons qu'il convoyait, marchandises comme humains, et il comprit dès ses premières années de simple matelot que malgré les enseignements relativement pacifistes de son grand-père, le langage des poings est parfois le seul pouvant se faire comprendre. Apprenant à se battre sur le tas et grâce au conseil de certains camarades de bordée, il développa une technique alliant percussions et préhension. Mais loin d'être un véritable bagarreur, sa préférence de manière générale et d'utiliser tout d'abord le revolver à six coups qu'il porte dans un holster à la ceinture. Très bon tireur, cette arme lui a souvent permis de se sortir de dangereuses situations. Traversant les Blues, il occupa tout d'abord la place de simple matelot, mais arriva à rapidement grimper les échelons pour finalement atteindre le poste idéal de Commandant. Cette promotion lui fut décernée suite à une affaire de mutinerie au sein d'une navire où il officiait comme lieutenant de bord, soit en troisième position dans la chaîne de commandement, après le second et le capitaine. Cette histoire remonte à cinq ans, soit en 1622, où certains membres de son équipage se sont avérés être des pirates. Chargé de faire voyager un certain nombre de passagers de marque, les forbans avait ourdi le plan de kidnapper tout ce beau monde afin de les vendre à bon prix sur l'île aux esclaves de West Blue. Commençant tout d'abord par passer par les armes le capitaine et son second afin de montrer toute leur détermination, ils enchaînèrent ensuite par la rapine des poches et des bourses des voyageurs. Cela leur permis par la même occasion de patienter jusqu'à l'arrivée de leur renfort les rejoignant à bord d'une jonque. De son côté, Corto avait profité de la confusion de la mutinerie pour chuter à la mer en simulant être atteint de plein fouet par une balle perdue. Excellent nageur, il a alors profité de l'imposante convexité de la coque du navire pour se dissimuler au niveau de la ligne de flottaison, se déplaçant alors discrètement autour du navire.
Contraint de rester dans l'eau jusqu'à l'arrivée de l'autre bâtiment, il réussit toutefois à tenir bon. Puis, à l'arrivée dudit navire, il exploita l'abordage et les retrouvailles des deux équipages pour se glisser au sein du bateau pirate fraîchement débarqué. Une fois à son bord, il profita que les bandits célébraient leur butin pour se déguiser en l'un d'eux. Rejoignant le stock de poudre dans la cale, il déversa le contenu des barils sur le sol de la pièce tout en plaçant intelligemment un lanterne sur le rebord du hublot qu'il laissa ouvert. Rejoignant ensuite le pont du navire, il sonna l'alarme en tirant sur l'un des pirates restés à bord. Regagnant leur vaisseau pour venir en aide à leur camarade, seuls quelques hommes restèrent sur le bateau marchand. Profitant encore une fois de la cohue, le jeune Lieutenant rejoignit son navire avant de tirer une balle dans la fameuse lanterne qu'il avait placer plus tôt sur le rebord de la petite lucarne. Atteignant la lampe, cette dernière bascula à l'intérieur pour se briser sur le sol recouvert de poudre noire. Celle-ci s'embrasa alors au contact de la flammèche avant de violemment exploser en éventrant le navire, et en tuant tous les hors-la-loi à son bord. Profitant de la panique de la détonation et de voir leurs camarades brûler, Corto eut beaucoup moins de mal à neutraliser les derniers forbans restés à bord du navire sur lequel il avait été engagé pour servir. Détachant ensuite les bouts reliant les deux embarcations, il laissa le bateau pirate se consumer lentement pour finalement sombrer corps et âme au fond de l'océan. Utilisant par la suite les passagers les plus robustes comme nouveau membre d'équipage, il pris le commandement et les mena sain et sauf, eux ainsi que le navire, jusqu'à l'île la plus proche. Remercié par l'armateur, ce dernier le fit alors passer Commandant de la marine marchande.
Rentrant au Royaume de Bliss pour fêter sa toute nouvelle promotion, il retrouva sa famille après une absence de huit ans. Semblant défier le temps sans ne jamais vieillir, sa chère mère l'accueillit avec un infini bonheur. Rendant ensuite visite à Hyram, ce dernier lui offrit le traditionnel anneau d'or que les marins portent à l'oreille gauche et qui est censé représenter la marque d'un véritable homme de la mer, sans parler bien entendu du nombre important de croyances superstitieuses dont ce bijou fait l'objet. Il n'eut en revanche pas la chance de revoir son père, qui devait être sans doute encore une fois au cœur d'une énième mission de maintient d'ordre sur les mers. Passant un petit mois à terre, il reprit ensuite le chemin du large pour exercer son nouveau poste pendant 5 longues années. Reconnu comme l'un des meilleurs navigateurs du milieu, on disait que sa seule présence sur un bâtiment suffisait à le rendre insubmersible. Durant ses treize années de pérégrination sur les Blues, il accosta sur presque tous les îles que les quatre mers contiennent. Marin libre et sans attache, il n'a pas hésité à refuser toutes les propositions de contrat pouvant l'enchaîner à une compagnie, préférant opter pour une existence d'indépendant qui change d'employeur selon ses envies. Mais loin de se complaire dans cette vie sur les Blues, qu'il connaît pour ainsi dire sur le bout des doigts à présent, il rêve désormais d'un nouveau défi de taille, celui de naviguer et de dompter tous les mers du globe. Voilà pourquoi il cherche dès lors à rejoindre la route de tous les périls dans l'espoir d'y voguer et pourquoi pas d'en faire le tour.
Test RP
1624. Corto a 26 ans et cela fait maintenant deux ans que le marin arpente les mers sous le grade de Commandant de la marine marchande. Exhibant le traditionnel anneau d'or à son oreille gauche, il profite d'être entre deux postes pour vagabonder sur North Blue. Navigant à bord d'une modeste barque à voile que la solde de son dernier contrat lui a permis de s'acheter, il erre librement sur la surface miroitante et infinie de l'océan. Suivant le vent, un petit point finit par poindre à l'horizon, émergeant comme par magie des profondeurs des eaux. Maintenant le cap, sa petite embarcation file vers cette terre dont il ne sait rien mais qui semble pourtant l'appeler à venir la découvrir pour apprendre à la connaître. Se laissant doucement bercer par le très léger mouvement de la houle, le jeune homme glisse doucement dans un espèce de torpeur qui lui fait douter de la réalité de l'île vers laquelle il s'approche. Cette somnolence prend finalement fin lorsque le cri strident et si reconnaissable des mouettes accompagnant le sillage du bateau retentit à travers le calme et le silence de l'océan. Ce son est bientôt rejoint par celui du fracas des vagues léchant la côte abrupte et les pics rocheux du bord de cette île inconnue. Reprenant la manœuvre pour longer le littoral, la petite barque s'agite de gauche à droite à cause des moutons de côté venant s'écraser contre sa coque de bois. Suivant ainsi le rivage rocailleux exempt de toute forme de végétations, cet environnement hostile où la vie semble absente laisse finalement la place à une anse. Au creux de cette dernière, Corto y aperçoit un petit quai reliant la mer à une modeste petite ville. Voguant au creux de cette petite baie, il rejoint sans mal le ponton, aidé par les vaguelettes sur lesquelles son embarcation surfe.
Abaissant sa voile pour la carguer contre la bôme de son modeste navire, il laisse ce dernier rejoindre le débarcadère par la seule force de son élan. Jouant du gouvernail avec dextérité, il se saisit un bout avant de sauter souplement sur l'appontement, une fois celui-ci à portée. Nouant alors une première ligne autour d'un bollard, il sécurise sa barque d'une seconde pour qu'elle reste à la parallèle du quai. Remontant à bord pour enfiler sa casquette, il laisse son long caban à bord vu la chaleur aride qui règne dans ce pays. S'équipant aussi de son arme, il accroche son holster à la ceinture avant de remonter la plate-forme en direction de la berge. Curieux, il s'étonne de ne croiser aucun membre de la capitainerie venant lui réclamer une quelconque taxe de stationnement. D'ailleurs, il est d'autant plus déconcerter de ne voir personne à l'intérieur de la bourgade aussi. Parcourant alors lentement la longue rue principale et unique, ce silence de mort lui fait penser à ces villes fantômes qui peuplent les fables et les romans. Il ressent même cette étrange sensation qui accompagne ces lieux autrefois débordant de vie qui ont été subitement désertés par l'homme comme si un événement surnaturel avait fait disparaître sa population. Pourtant, cette sensation de profonde solitude se mue progressivement en une désagréable sensation d'être secrètement observé par quelques meurtrières menaçantes. Remontant toujours l'artère centrale, ce sentiment ne fait que grandir en Corto si bien que celui-ci se stoppe soudain. Scrutant les bâtiments apparemment à l'abandon, il cherche de son regard perçant à déterminer l'origine de son malaise lorsqu'un bruit de détonation retentit soudain. À quelques centimètres de son pied gauche, l'impact frappe le sol qui se creuse tout en soulevant un gerbe de terre et de poussière.
Se jetant alors à terre, un second tir manque de l'attendre au cœur si le marin était resté debout, frappant à la place le sol derrière lui. Roulant pour sortir de ce terrain découvert et de cette ligne de feu complètement dégagée, il se précipice vers un espèce de bassin rectangulaire en bois présent devant l'un des bâtiments. Zigzaguant entre les tirs, il finit par bondir par dessus l’abreuvoir remplit d'une eau croupie à la couleur peu ragoûtante. Se mettant à l'abri derrière, deux impacts viennent percer le bois de sa couverture qui laisse pisser le liquide hors de son récipient. Temporairement à l'abri, Corto ouvre son holster pour en sortir son arme avant d'armer le chien pour se préparer à tirer. Conscient que sortir sa tête pour tenter de repérer la position du tireur serait une très mauvaise idée, il ôte sa casquette pour s'en servir de leurre. Levant lentement cette dernière grâce une petit bâton trouvé sur le sol, il s'allonge ensuite brusquement sur le côté pour se dévoiler au niveau du sol à la droite de la bassine. Sa stratégie faisant mouche puis qu’immédiatement un premier tir provenant d'une fenêtre du premier étage d'une bâtisse de l'autre côté de la rue, frôle le couvre-chef.
Apercevant le flash du coup de feu, le marin tire trois cartouches qui font voler en éclat les carreaux de verre alors qu'il se lève tout en enchaînant avec deux nouveaux tirs pour couvrir son déplacement vers une meilleure position de couverture. Courant vers un amas de caisse et de tonneau, il glisse derrière pour s'y cacher. Restant silencieux, il tente de savoir si son assaillant a eu le temps de voir son changement de position ou pas. Profitant de ce répit pour recharger son revolver, il se fait le plus discret possible pour ne pas trahir sa position. Mais alors qu'il referme doucement le barillet de son arme en étouffant le clic de verrouillage, le cri strident d'une mouette tournant autour de sa position lui fait lever la tête. Comprenant ce que cela implique, il a tout juste le temps de se rouler en boule au sol avant qu'une nouvelle pluie de tir s'abatte sur sa position. Simplement protégé par des caisses et des tonneaux de bois, les projectiles arrivent par moment à traverser les couches en se logeant de ci de là dans le sol autour de lui.
Patientant, il attend le moment où le tireur va obligatoirement devoir recharger son arme alors que son abri se réduit comme une peau de chagrin sous le feu adverse. Finalement, alors que la poussière retombe lentement, les tirs cessent et Corto en profite pour traverser la rue afin d'aller se mettre à couvert du même côté que le tireur. Profitant ainsi de sortir de sa ligne de feu, il longe les bâtiments le dos plaqué contre leurs murs pour tenter de prendre le tireur à revers. Mais une fois encore, sa tentative d'opter pour la discrétion vole en éclat à cause de cette maudite mouette qui continue encore et toujours de tournoyer autour de sa position comme un repère lui placardant une véritable cible sur le front. Pénétrant finalement à tombeau ouvert dans le bâtiment qui d'après lui contient le sniper, il saute au-travers d'une fenêtre du rez-de-chaussée dans l'espoir de surprendre son assaillant. Atterrissant dans la salle principale d'une saloon, il bascule une des tables pour s'en servir de couverture mais ne trouve aucun tireur l'attendant à l'affût en haut des escaliers. Quittant sa position, il monte les marches à toute vitesse avant de défoncer à coup de pied la porte de la chambre donnant sur la rue. Y pénétrant avec prudence, il tient son arme levé, prêt à faire feu, tandis qu'il longe les murs pour rejoindre la fenêtre au pied de laquelle gît les morceaux de verre cassés. Observant par celle-ci avec la plus grande précaution, la bourgade semble avoir replongé dans son pesant silence. Redescendant dans la salle pour ensuite quitter le bâtiment, Corto reste sur ses gardes mais est soudain surpris par le cri de la mouette posé à la sortie du saloon et qui semble regarder le marin. Faisant ainsi volte-face en braquant son arme sur elle sous le coup de la surprise, une nouvelle détonation retentit. Cependant le coup ne venant pas de l'arme du marin, il est soudain atteint dans le dos au niveau de l'épaule. L'impact le fait tourner sur lui-même avant qu'il ne bascule vers l'avant pour s'effondre au sol.
Au centre de la rue, une jeune fille est debout le fusil à l'épaule alors que la bouche de son canon fume encore. Œil fermé, l'autre ouvert tient en joue le pauvre marin au travers du réticule de son arme alors qu'elle reste figée ainsi comme une statue fière. Ses longs cheveux bruns virevoltent dans le vents alors que certaines mèches zèbrent son visage encore juvénile. Vêtue d'un ensemble costume-cravate particulièrement masculin pour le haut, ses jambes sont quant à elle recouvertes par un long jupon blanc qui fouette le vent et découvre ses bottes en cuir. Étalé sur le sol, Corto sent la douleur l'envahir et ses forces le quitter, alors qu'il relève lentement la tête pour apercevoir son revolver ayant glissé au sol à quelques mètres devant lui. Paralysé d'un bras, il tente de ramper avec celui toujours valide alors que ses sensations et ses sens s’atténuent, son arme lui apparaissant de plus en plus vague, flou. Agrippant le sol poussiéreux de ses doigts pour tenter d'avancer, il ressent une faible et douce chaleur humide glisser de son épaule à son torse alors qu'un voile de plus en plus brumeux l'aveugle. Son sang coule de sa blessure et imbibe le sol aride tandis que ses oreilles ne perçoivent plus que le choc rythmé des pas s'approchant de lui. Les entendant faiblement s'arrêter auprès de lui, il sent alors qu'on le bouge, qu'on le retourne avant que la fraîcheur du métal recouvrant le bout du fusil ne se colle sous son menton. Levant ses yeux vides, il tente d'apercevoir la personne au bout de l'arme qui le menace mais le soleil éblouissant de sa clarté ne lui permet que de discerner une mystérieuse silhouette auréolée de lumière. Ne percevant plus que de faibles sons imperceptibles et incompréhensible, il sombre dans l'inconscience, tout en se rendant à l'évidence que sa vie prend fin.
Baignant dans une véritable mer cotonneuse, Corto vole en suivant les vents. Emporté par leur courant, il tournicote de ci et de là au-dessus d'une mer azur qui lui tend le bras. Puis c'est la chute, le grand plongeon , qui l’entraîne corps et âme au cœur de l'abîme. Aux alentours, les poissons colorés nagent dans un ballet ininterrompu et gracieux. Suivant leur danse il finit par atteindre le fond de cette océan sur lequel ses pieds nus se posent doucement. Autour de lui, une plaine presque verdoyante de coraux flamboyants offre une vision idyllique de ce lieu enchanteur. Arpentant ce champs corallien en sautillant grâce à l’apesanteur sous-marine, il finit par découvrir un rocher plat recouvert d'une moelleuse couche de végétaux vert. Y voyant la un parfait lit, le marin s'y allonge pour doucement se laisser aller à la flânerie. Mais alors que la douce sensation de fatigue alourdie ses paupières, il aperçoit un inconnu venir dans sa direction. Vêtu d'une scaphandrier complet, il s'avance doucement mais sûrement comme une silhouette imperturbable et impersonnelle. Atteignant Corto, il se fige pendant quelques secondes, offrant suffisamment de temps au jeune homme pour se relever assis sur son lit d'algue. Interloqué, il finit par se lever pour faire face à l'individu ainsi équipé. Cependant, l'ouverture de son casque ne laisse rien voir si ce n'est le noir le plus total. S'apprêtant à interroger le plongeur, ce dernier lève les bras pour soudain saisir le marin à la gorge. Celui-ci saisit le poignet de l'individu mais c'est comme si toute force l'avait quitté. De son côté, le scaphandrier continue d'étrangler le pauvre Corto qui sent rapidement ses poumons manquer d'air, chose étrange alors que jusqu'à maintenant il ne semblait pas en avoir besoin pour respirer. Tentant de rompre cette prise, il frappe et se débat tout en fixant la petite ouverture toujours opaque du casque du plongeur. Incapable de reprendre son souffle, l'inconscience commence à le gagner alors qu'une voix résonne dans un tête une phrase encore et encore...
- Le rêveur doit se réveiller... Le rêveur doit se réveiller... Le rêveur doit se réveiller... Le rêveur doit se réveiller... Le rêveur doit se réveiller... Le rêveur doit se réveiller... !!!
De nouveau plongé dans le noir, Corto ouvre brusquement les paupières en redressant le buste dans un grande inspiration. Les yeux écarquillés, il cherche hébété autour de lui et se découvre assis sur un lit à l'intérieur d'une chambre tout ce qu'il y a de plus banale. La respiration haletante, il reprend doucement son calme en retrouvant le fil de ses idées alors qu'une douleur lui tiraille le sommet du bras. Baissant le regard, il se voit sans chemise ni haut, mais le torse recouvert d'un large bandage notamment au niveau de la fameuse épaule qui lui fait mal. Passant une main dessus, la douleur se ravive ainsi que ses souvenirs : La ville déserte, le tireur, la mouette et enfin sa mort présumée. Revoyant la scène, il se rend vite compte que sa délicieuse escapade dans les abysses n'était rien de plus qu'un rêve, sûrement causé par la fièvre de sa blessure. Reposant alors son regard sur la pièce, il cherche jusqu'à apercevoir sa chemise, son gilet et le holster de son revolver, malheureusement vide. Se levant difficilement, il rejoint lentement la fenêtre pour tenter de savoir où il se trouve. Décalant un peu les rideaux, il plisse tout d'abord les yeux à cause du soleil qui l'éblouit. Fronçant les sourcils, il se force à habituer ses pupilles à cette soudaine clarté pour finalement jeter une coup d’œil à l'extérieur. Visiblement au premier étage d'un bâtiment, il reconnaît assez rapidement la fameuse ville dans laquelle il était arrivé et où un sniper l'avait pris en chasse. Mais contrairement à la dernière fois, celle-ci semble à présent plus du tout déserte puisque Corto peut y voir quelques hommes et femmes parcourir la rue principale. Perplexe, il n'eut pas vraiment le temps d'y penser d'avantage puisque la porte de la pièce s'ouvrit en grinçant. Faisant volte-face, son corps toujours engourdi le trahit si bien que le marin se retrouve obligé de se maintenir au rebord de la fenêtre.
Sur le pas de la porte se tient une jeune fille portant devant elle un plateau. De longs cheveux bruns descendent sur ses épaules, tandis qu'elle porte un haut de costume et une longue robe blanche pour le bas. La détaillant des pieds à la tête, elle en revanche garde les yeux fixés sur la blessure du marin. Avançant en soupirant, elle pose ce qu'elle tient sur la table avant de poser ses mains sur les hanches.
- Cesse donc de t'agiter où tu vas rouvrir la plaie ! Estime-toi heureux que la balle soit ressortie sans faire trop de dégât. Je t'ai monté de quoi manger pour te remettre sur pieds mais ne crois pas que ça va devenir une habitude !
Surpris, Corto reste sans voix, ne sachant pas par où commencer. De son côté, la jeune fille semble, elle, beaucoup moins patiente et hésitante.
- Tu as perdu ta langue ?
Quittant finalement la fenêtre, il reste à distance sans jamais tourner le dos à l'inconnue, et rejoint le valet sur lequel le reste de ses vêtements est plié. Prenant tout d'abord sa chemise blanche, il l'enfile non sans mal surtout pour ce qui est du bras relié à l'épaule blessée. Y arrivant malgré tout, il commence à difficilement la reboutonner.
- Où est-ce que je suis et qui es-tu ?
Dévoilant un sourire en entendant finalement parler le marin, elle bombe le torse.
- Tu es sur Hat Island, dans la magnifique petite ville de Trinidad et moi je m'appelle Louise. Et toi, c'est quoi ton nom ?
- Corto. Qui et pourquoi on m'a tiré dessus ?
Affichant une mine visiblement mal à l'aise, la jeune fille se gratte nerveusement l'arrière du crâne.
- Oui... alors à ce propos... C'est comme qui dirais un peu de ma faute. Simple erreur d'identité, je t'ai pris pour un autre.
Cette révélation ne rassurant pas beaucoup le marin, il fronce les sourcils.
- C'est toi qui m'a tiré comme un lapin !?
- Et bah... oui. Mais je t'ai amené ici ensuite et je t'ai soigné !
Abasourdi et encore faible, le marin finit par se laisser tomber assis sur son lit, se frottant le front. Voyant bien que le pauvre homme avait besoin d'un peu de temps pour se remettre de toutes ses émotions, Louise s'éclipse de la chambre en laissant le plateau. Finalement attiré par le fumet du repas, Corto rejoint la table pour commencer à manger, savourant ce déjeuner comme un condamné venant d'échapper à son exécution. Retournant ensuite s'allonger, il ne tarde pas à s'assoupir de nouveau, encore faible de tout le sang qu'il avait perdu. Tout doucement, les jours passent et se ressemblent tandis que la jeune fille revient chaque jour lui rendre visite. Petit à petit, le jeune homme reprend du poil de la bête alors que Louise l'éclaire sur la raison de son geste. Sur Hat Island, seule la violence fait loi, si bien que les pistolero et autres hors-la-loi n'hésitent pas à se servir par la force dans les petites villes du genre de Trinidad. Ici, on a vite appris à tirer d'abord et poser les questions ensuite si bien que les étrangers sont par principe accueillis non pas avec des colliers de fleurs, mais avec du plomb dans le buffet. Pourtant à peine âgé de 18 ans, Louise semble être l'une des dernières personnes de la ville à tenter de changer les choses. Fille du juge de la ville, ce dernier fut malheureusement assassiné il y a de ça quelques années lors d'un raid de bandits, faisant d'elle une orpheline puisque sa mère était morte en la mettant au monde. Tâchant de donner de l'espoir au reste des habitants, elle a rapidement appris à devenir une femme forte avant même la fin de son adolescence.
Touché par son histoire, Corto, quant à lui, se remet petit à petit, arrivant finalement à sortir de sa chambre pour accompagner Louise dans le village. Lui servant de guide, cette dernière lui fait rapidement faire le tour de la petite bourgade tout en le présentant aux quelques habitants toujours présents. Beaucoup avait en effet choisi de quitter Trinidad pour une plus grande ville de l'île, soit pour s'y installer, soit pour prendre un bateau afin de partir refaire leur vie ailleurs. Prouvant au fil du temps passé à ses côté que Corto n'est pas un brigand, la jeune fille finit par consentir à lui rendre son arme. Retrouvant son revolver, le jeune marin pense tout d'abord à reprendre la mer mais une chose l'en empêche. En effet, une certaine proximité, pour ne pas dire une intimité, s'est petit à petit construite entre les deux jeune gens. Forte et indépendante, Louise ne cesse de lui rappeler ces femmes de caractère qu'il a côtoyé durant toute sa jeunesse. Certes de huit ans sa benjamine, le demoiselle n'est pourtant d'ores et déjà plus une fille mais bel et bien une femme. Mettant ainsi volontairement une pause sur ses voyages, soit disant pour terminer sa convalescence, Corto décide de prendre ses quartiers à Trinidad pendant plusieurs semaines. Toujours à la recherche de jeunes gens vigoureux, les habitants peuvent compter sur son aide, aussi bien aux champs qu'à la ferme. Habitué au aléas de l'océan, traire des vaches et labourer un champ s'avèrent être des tâches plutôt aisées pour le jeune homme.
Travaillant en synergie avec Louise, il ne cesse de motiver les habitants pour les pousser à chercher des alternatives à leur misère. Jouant les prospecteurs, il finit par entendre parler d'une rumeurs comme quoi les mines abandonnées à l'extérieur de la ville ne serait pas si vides que ça. Proposant alors à Louise d'aller y faire un tour, c'est à l'aube qu'ils s'y rendent à grand galop. Rejoignant l'entrée du réseau de galeries, ils se mettent alors à s'enfoncer lanterne à la main dans le dédale de couloirs sous-terrain. Descendant au plus profond, leurs recherches n'ont jusqu'à présent pas été couronnées de succès. Arrivant finalement dans un cul de sac, Corto ne peut s'empêcher de soupirer tout en affichant une mine désolée à la jeune fille. Lui souriant chaleureusement en retour, cette dernière s'approche doucement du marin pour lui déposer un tendre baiser sur la joue en guise de remerciement. Interloqué, il lui demande pourquoi le remercier alors qu'au contraire ils n'avaient rien trouvé pour aider Trinidad. Lui souriant alors de plus bel, Louise lui confesse que cela faisait si longtemps que personne, mise à part elle, n'a donné autant d'espoir à la petite communauté. Ragaillardi par cet aveux, l'orgueil du jeune marin se met alors à crever le plafond, si bien qu'il saisit une pioche poussiéreuse qu'un mineur de l'époque avait laissé là, et rejoignant le fond du tunnel commence à entailler la roche. Amusée, Louise s'esclaffe mais sans que cela ne déconcentre Corto qui tel un brave martèle sans cesse le mur de roche. Après plusieurs minutes de minage intensif, le mur commence à s'effriter avant de brusquement s'effondrer. Lâchant la pioche tout en reculant, il saisit Louise par les hanches pour l’entraîner avec lui. Agitant alors son bras pour dégager la poussière que l'effondrement a soulevé, leur yeux s’ouvrent de surprise en découvrant une imposante balafre dorée et brillante parcourant le mur.
Reconnaissant sans mal qu'il s'agit d'un filon d'or, les deux jeune gens n'en reviennent pas avant de laisser exploser leur joie. Se sautant mutuellement dans les bras, cette euphorie si soudaine, alliée à l'intimité de la mine, les poussent à s'embrasser dans un long baiser amoureux. Remontant à l'air frais, le duo encore troublé par ce qui venait de se passer, rejoint au galop Trinidad pour y annoncer la nouvelle. Le soir même, une grande fête est organisée pour célébrer la découverte. S'étant montré quelque peu distant depuis leur baiser de la mine, les réjouissances permettent à Corto et Louise de se retrouver. N'échangeant aucun mot, leur regard l'un dans l'autre remplace toutes les paroles qu'ils auraient pu s'échanger, pour finalement se tomber tout simplement dans les bras. Passant la nuit ensemble, Louise se réveille au matin en découvrant Corto sur le balcon à scruter l'océan. Ne lui faisant pas savoir qu'elle est réveillée, elle se contente de le regarder quelques instants avant de finalement se lever pour le rejoindre. L'enlaçant tendrement serrée contre son dos, le jeune couple reste ainsi baigné par le jour naissant pendant de longues minutes. Ayant l'un comme l'autre conscience de l'avenir de leur relation, ils savent n'appartenir pas au même milieu. Louise c'est la terre, et Corto l'océan. Leur idylle ne pourrait pas durer sans que l'un ou l'autre n'en soit malheureux. Préférant quitter Hat Island après cette unique journée à consommer leur amour, le jeune marin rejoint à l'aube du lendemain le quai où sa barque est toujours accosté. Glissant sur la mère d'huile du petit matin, il quitte non sans un profond regret la petite ville de Trinidad encore endormie.
Abaissant sa voile pour la carguer contre la bôme de son modeste navire, il laisse ce dernier rejoindre le débarcadère par la seule force de son élan. Jouant du gouvernail avec dextérité, il se saisit un bout avant de sauter souplement sur l'appontement, une fois celui-ci à portée. Nouant alors une première ligne autour d'un bollard, il sécurise sa barque d'une seconde pour qu'elle reste à la parallèle du quai. Remontant à bord pour enfiler sa casquette, il laisse son long caban à bord vu la chaleur aride qui règne dans ce pays. S'équipant aussi de son arme, il accroche son holster à la ceinture avant de remonter la plate-forme en direction de la berge. Curieux, il s'étonne de ne croiser aucun membre de la capitainerie venant lui réclamer une quelconque taxe de stationnement. D'ailleurs, il est d'autant plus déconcerter de ne voir personne à l'intérieur de la bourgade aussi. Parcourant alors lentement la longue rue principale et unique, ce silence de mort lui fait penser à ces villes fantômes qui peuplent les fables et les romans. Il ressent même cette étrange sensation qui accompagne ces lieux autrefois débordant de vie qui ont été subitement désertés par l'homme comme si un événement surnaturel avait fait disparaître sa population. Pourtant, cette sensation de profonde solitude se mue progressivement en une désagréable sensation d'être secrètement observé par quelques meurtrières menaçantes. Remontant toujours l'artère centrale, ce sentiment ne fait que grandir en Corto si bien que celui-ci se stoppe soudain. Scrutant les bâtiments apparemment à l'abandon, il cherche de son regard perçant à déterminer l'origine de son malaise lorsqu'un bruit de détonation retentit soudain. À quelques centimètres de son pied gauche, l'impact frappe le sol qui se creuse tout en soulevant un gerbe de terre et de poussière.
Se jetant alors à terre, un second tir manque de l'attendre au cœur si le marin était resté debout, frappant à la place le sol derrière lui. Roulant pour sortir de ce terrain découvert et de cette ligne de feu complètement dégagée, il se précipice vers un espèce de bassin rectangulaire en bois présent devant l'un des bâtiments. Zigzaguant entre les tirs, il finit par bondir par dessus l’abreuvoir remplit d'une eau croupie à la couleur peu ragoûtante. Se mettant à l'abri derrière, deux impacts viennent percer le bois de sa couverture qui laisse pisser le liquide hors de son récipient. Temporairement à l'abri, Corto ouvre son holster pour en sortir son arme avant d'armer le chien pour se préparer à tirer. Conscient que sortir sa tête pour tenter de repérer la position du tireur serait une très mauvaise idée, il ôte sa casquette pour s'en servir de leurre. Levant lentement cette dernière grâce une petit bâton trouvé sur le sol, il s'allonge ensuite brusquement sur le côté pour se dévoiler au niveau du sol à la droite de la bassine. Sa stratégie faisant mouche puis qu’immédiatement un premier tir provenant d'une fenêtre du premier étage d'une bâtisse de l'autre côté de la rue, frôle le couvre-chef.
Apercevant le flash du coup de feu, le marin tire trois cartouches qui font voler en éclat les carreaux de verre alors qu'il se lève tout en enchaînant avec deux nouveaux tirs pour couvrir son déplacement vers une meilleure position de couverture. Courant vers un amas de caisse et de tonneau, il glisse derrière pour s'y cacher. Restant silencieux, il tente de savoir si son assaillant a eu le temps de voir son changement de position ou pas. Profitant de ce répit pour recharger son revolver, il se fait le plus discret possible pour ne pas trahir sa position. Mais alors qu'il referme doucement le barillet de son arme en étouffant le clic de verrouillage, le cri strident d'une mouette tournant autour de sa position lui fait lever la tête. Comprenant ce que cela implique, il a tout juste le temps de se rouler en boule au sol avant qu'une nouvelle pluie de tir s'abatte sur sa position. Simplement protégé par des caisses et des tonneaux de bois, les projectiles arrivent par moment à traverser les couches en se logeant de ci de là dans le sol autour de lui.
Patientant, il attend le moment où le tireur va obligatoirement devoir recharger son arme alors que son abri se réduit comme une peau de chagrin sous le feu adverse. Finalement, alors que la poussière retombe lentement, les tirs cessent et Corto en profite pour traverser la rue afin d'aller se mettre à couvert du même côté que le tireur. Profitant ainsi de sortir de sa ligne de feu, il longe les bâtiments le dos plaqué contre leurs murs pour tenter de prendre le tireur à revers. Mais une fois encore, sa tentative d'opter pour la discrétion vole en éclat à cause de cette maudite mouette qui continue encore et toujours de tournoyer autour de sa position comme un repère lui placardant une véritable cible sur le front. Pénétrant finalement à tombeau ouvert dans le bâtiment qui d'après lui contient le sniper, il saute au-travers d'une fenêtre du rez-de-chaussée dans l'espoir de surprendre son assaillant. Atterrissant dans la salle principale d'une saloon, il bascule une des tables pour s'en servir de couverture mais ne trouve aucun tireur l'attendant à l'affût en haut des escaliers. Quittant sa position, il monte les marches à toute vitesse avant de défoncer à coup de pied la porte de la chambre donnant sur la rue. Y pénétrant avec prudence, il tient son arme levé, prêt à faire feu, tandis qu'il longe les murs pour rejoindre la fenêtre au pied de laquelle gît les morceaux de verre cassés. Observant par celle-ci avec la plus grande précaution, la bourgade semble avoir replongé dans son pesant silence. Redescendant dans la salle pour ensuite quitter le bâtiment, Corto reste sur ses gardes mais est soudain surpris par le cri de la mouette posé à la sortie du saloon et qui semble regarder le marin. Faisant ainsi volte-face en braquant son arme sur elle sous le coup de la surprise, une nouvelle détonation retentit. Cependant le coup ne venant pas de l'arme du marin, il est soudain atteint dans le dos au niveau de l'épaule. L'impact le fait tourner sur lui-même avant qu'il ne bascule vers l'avant pour s'effondre au sol.
- Spoiler:
Au centre de la rue, une jeune fille est debout le fusil à l'épaule alors que la bouche de son canon fume encore. Œil fermé, l'autre ouvert tient en joue le pauvre marin au travers du réticule de son arme alors qu'elle reste figée ainsi comme une statue fière. Ses longs cheveux bruns virevoltent dans le vents alors que certaines mèches zèbrent son visage encore juvénile. Vêtue d'un ensemble costume-cravate particulièrement masculin pour le haut, ses jambes sont quant à elle recouvertes par un long jupon blanc qui fouette le vent et découvre ses bottes en cuir. Étalé sur le sol, Corto sent la douleur l'envahir et ses forces le quitter, alors qu'il relève lentement la tête pour apercevoir son revolver ayant glissé au sol à quelques mètres devant lui. Paralysé d'un bras, il tente de ramper avec celui toujours valide alors que ses sensations et ses sens s’atténuent, son arme lui apparaissant de plus en plus vague, flou. Agrippant le sol poussiéreux de ses doigts pour tenter d'avancer, il ressent une faible et douce chaleur humide glisser de son épaule à son torse alors qu'un voile de plus en plus brumeux l'aveugle. Son sang coule de sa blessure et imbibe le sol aride tandis que ses oreilles ne perçoivent plus que le choc rythmé des pas s'approchant de lui. Les entendant faiblement s'arrêter auprès de lui, il sent alors qu'on le bouge, qu'on le retourne avant que la fraîcheur du métal recouvrant le bout du fusil ne se colle sous son menton. Levant ses yeux vides, il tente d'apercevoir la personne au bout de l'arme qui le menace mais le soleil éblouissant de sa clarté ne lui permet que de discerner une mystérieuse silhouette auréolée de lumière. Ne percevant plus que de faibles sons imperceptibles et incompréhensible, il sombre dans l'inconscience, tout en se rendant à l'évidence que sa vie prend fin.
Baignant dans une véritable mer cotonneuse, Corto vole en suivant les vents. Emporté par leur courant, il tournicote de ci et de là au-dessus d'une mer azur qui lui tend le bras. Puis c'est la chute, le grand plongeon , qui l’entraîne corps et âme au cœur de l'abîme. Aux alentours, les poissons colorés nagent dans un ballet ininterrompu et gracieux. Suivant leur danse il finit par atteindre le fond de cette océan sur lequel ses pieds nus se posent doucement. Autour de lui, une plaine presque verdoyante de coraux flamboyants offre une vision idyllique de ce lieu enchanteur. Arpentant ce champs corallien en sautillant grâce à l’apesanteur sous-marine, il finit par découvrir un rocher plat recouvert d'une moelleuse couche de végétaux vert. Y voyant la un parfait lit, le marin s'y allonge pour doucement se laisser aller à la flânerie. Mais alors que la douce sensation de fatigue alourdie ses paupières, il aperçoit un inconnu venir dans sa direction. Vêtu d'une scaphandrier complet, il s'avance doucement mais sûrement comme une silhouette imperturbable et impersonnelle. Atteignant Corto, il se fige pendant quelques secondes, offrant suffisamment de temps au jeune homme pour se relever assis sur son lit d'algue. Interloqué, il finit par se lever pour faire face à l'individu ainsi équipé. Cependant, l'ouverture de son casque ne laisse rien voir si ce n'est le noir le plus total. S'apprêtant à interroger le plongeur, ce dernier lève les bras pour soudain saisir le marin à la gorge. Celui-ci saisit le poignet de l'individu mais c'est comme si toute force l'avait quitté. De son côté, le scaphandrier continue d'étrangler le pauvre Corto qui sent rapidement ses poumons manquer d'air, chose étrange alors que jusqu'à maintenant il ne semblait pas en avoir besoin pour respirer. Tentant de rompre cette prise, il frappe et se débat tout en fixant la petite ouverture toujours opaque du casque du plongeur. Incapable de reprendre son souffle, l'inconscience commence à le gagner alors qu'une voix résonne dans un tête une phrase encore et encore...
- Le rêveur doit se réveiller... Le rêveur doit se réveiller... Le rêveur doit se réveiller... Le rêveur doit se réveiller... Le rêveur doit se réveiller... Le rêveur doit se réveiller... !!!
De nouveau plongé dans le noir, Corto ouvre brusquement les paupières en redressant le buste dans un grande inspiration. Les yeux écarquillés, il cherche hébété autour de lui et se découvre assis sur un lit à l'intérieur d'une chambre tout ce qu'il y a de plus banale. La respiration haletante, il reprend doucement son calme en retrouvant le fil de ses idées alors qu'une douleur lui tiraille le sommet du bras. Baissant le regard, il se voit sans chemise ni haut, mais le torse recouvert d'un large bandage notamment au niveau de la fameuse épaule qui lui fait mal. Passant une main dessus, la douleur se ravive ainsi que ses souvenirs : La ville déserte, le tireur, la mouette et enfin sa mort présumée. Revoyant la scène, il se rend vite compte que sa délicieuse escapade dans les abysses n'était rien de plus qu'un rêve, sûrement causé par la fièvre de sa blessure. Reposant alors son regard sur la pièce, il cherche jusqu'à apercevoir sa chemise, son gilet et le holster de son revolver, malheureusement vide. Se levant difficilement, il rejoint lentement la fenêtre pour tenter de savoir où il se trouve. Décalant un peu les rideaux, il plisse tout d'abord les yeux à cause du soleil qui l'éblouit. Fronçant les sourcils, il se force à habituer ses pupilles à cette soudaine clarté pour finalement jeter une coup d’œil à l'extérieur. Visiblement au premier étage d'un bâtiment, il reconnaît assez rapidement la fameuse ville dans laquelle il était arrivé et où un sniper l'avait pris en chasse. Mais contrairement à la dernière fois, celle-ci semble à présent plus du tout déserte puisque Corto peut y voir quelques hommes et femmes parcourir la rue principale. Perplexe, il n'eut pas vraiment le temps d'y penser d'avantage puisque la porte de la pièce s'ouvrit en grinçant. Faisant volte-face, son corps toujours engourdi le trahit si bien que le marin se retrouve obligé de se maintenir au rebord de la fenêtre.
Sur le pas de la porte se tient une jeune fille portant devant elle un plateau. De longs cheveux bruns descendent sur ses épaules, tandis qu'elle porte un haut de costume et une longue robe blanche pour le bas. La détaillant des pieds à la tête, elle en revanche garde les yeux fixés sur la blessure du marin. Avançant en soupirant, elle pose ce qu'elle tient sur la table avant de poser ses mains sur les hanches.
- Cesse donc de t'agiter où tu vas rouvrir la plaie ! Estime-toi heureux que la balle soit ressortie sans faire trop de dégât. Je t'ai monté de quoi manger pour te remettre sur pieds mais ne crois pas que ça va devenir une habitude !
Surpris, Corto reste sans voix, ne sachant pas par où commencer. De son côté, la jeune fille semble, elle, beaucoup moins patiente et hésitante.
- Tu as perdu ta langue ?
Quittant finalement la fenêtre, il reste à distance sans jamais tourner le dos à l'inconnue, et rejoint le valet sur lequel le reste de ses vêtements est plié. Prenant tout d'abord sa chemise blanche, il l'enfile non sans mal surtout pour ce qui est du bras relié à l'épaule blessée. Y arrivant malgré tout, il commence à difficilement la reboutonner.
- Où est-ce que je suis et qui es-tu ?
Dévoilant un sourire en entendant finalement parler le marin, elle bombe le torse.
- Tu es sur Hat Island, dans la magnifique petite ville de Trinidad et moi je m'appelle Louise. Et toi, c'est quoi ton nom ?
- Corto. Qui et pourquoi on m'a tiré dessus ?
Affichant une mine visiblement mal à l'aise, la jeune fille se gratte nerveusement l'arrière du crâne.
- Oui... alors à ce propos... C'est comme qui dirais un peu de ma faute. Simple erreur d'identité, je t'ai pris pour un autre.
Cette révélation ne rassurant pas beaucoup le marin, il fronce les sourcils.
- C'est toi qui m'a tiré comme un lapin !?
- Et bah... oui. Mais je t'ai amené ici ensuite et je t'ai soigné !
Abasourdi et encore faible, le marin finit par se laisser tomber assis sur son lit, se frottant le front. Voyant bien que le pauvre homme avait besoin d'un peu de temps pour se remettre de toutes ses émotions, Louise s'éclipse de la chambre en laissant le plateau. Finalement attiré par le fumet du repas, Corto rejoint la table pour commencer à manger, savourant ce déjeuner comme un condamné venant d'échapper à son exécution. Retournant ensuite s'allonger, il ne tarde pas à s'assoupir de nouveau, encore faible de tout le sang qu'il avait perdu. Tout doucement, les jours passent et se ressemblent tandis que la jeune fille revient chaque jour lui rendre visite. Petit à petit, le jeune homme reprend du poil de la bête alors que Louise l'éclaire sur la raison de son geste. Sur Hat Island, seule la violence fait loi, si bien que les pistolero et autres hors-la-loi n'hésitent pas à se servir par la force dans les petites villes du genre de Trinidad. Ici, on a vite appris à tirer d'abord et poser les questions ensuite si bien que les étrangers sont par principe accueillis non pas avec des colliers de fleurs, mais avec du plomb dans le buffet. Pourtant à peine âgé de 18 ans, Louise semble être l'une des dernières personnes de la ville à tenter de changer les choses. Fille du juge de la ville, ce dernier fut malheureusement assassiné il y a de ça quelques années lors d'un raid de bandits, faisant d'elle une orpheline puisque sa mère était morte en la mettant au monde. Tâchant de donner de l'espoir au reste des habitants, elle a rapidement appris à devenir une femme forte avant même la fin de son adolescence.
Touché par son histoire, Corto, quant à lui, se remet petit à petit, arrivant finalement à sortir de sa chambre pour accompagner Louise dans le village. Lui servant de guide, cette dernière lui fait rapidement faire le tour de la petite bourgade tout en le présentant aux quelques habitants toujours présents. Beaucoup avait en effet choisi de quitter Trinidad pour une plus grande ville de l'île, soit pour s'y installer, soit pour prendre un bateau afin de partir refaire leur vie ailleurs. Prouvant au fil du temps passé à ses côté que Corto n'est pas un brigand, la jeune fille finit par consentir à lui rendre son arme. Retrouvant son revolver, le jeune marin pense tout d'abord à reprendre la mer mais une chose l'en empêche. En effet, une certaine proximité, pour ne pas dire une intimité, s'est petit à petit construite entre les deux jeune gens. Forte et indépendante, Louise ne cesse de lui rappeler ces femmes de caractère qu'il a côtoyé durant toute sa jeunesse. Certes de huit ans sa benjamine, le demoiselle n'est pourtant d'ores et déjà plus une fille mais bel et bien une femme. Mettant ainsi volontairement une pause sur ses voyages, soit disant pour terminer sa convalescence, Corto décide de prendre ses quartiers à Trinidad pendant plusieurs semaines. Toujours à la recherche de jeunes gens vigoureux, les habitants peuvent compter sur son aide, aussi bien aux champs qu'à la ferme. Habitué au aléas de l'océan, traire des vaches et labourer un champ s'avèrent être des tâches plutôt aisées pour le jeune homme.
Travaillant en synergie avec Louise, il ne cesse de motiver les habitants pour les pousser à chercher des alternatives à leur misère. Jouant les prospecteurs, il finit par entendre parler d'une rumeurs comme quoi les mines abandonnées à l'extérieur de la ville ne serait pas si vides que ça. Proposant alors à Louise d'aller y faire un tour, c'est à l'aube qu'ils s'y rendent à grand galop. Rejoignant l'entrée du réseau de galeries, ils se mettent alors à s'enfoncer lanterne à la main dans le dédale de couloirs sous-terrain. Descendant au plus profond, leurs recherches n'ont jusqu'à présent pas été couronnées de succès. Arrivant finalement dans un cul de sac, Corto ne peut s'empêcher de soupirer tout en affichant une mine désolée à la jeune fille. Lui souriant chaleureusement en retour, cette dernière s'approche doucement du marin pour lui déposer un tendre baiser sur la joue en guise de remerciement. Interloqué, il lui demande pourquoi le remercier alors qu'au contraire ils n'avaient rien trouvé pour aider Trinidad. Lui souriant alors de plus bel, Louise lui confesse que cela faisait si longtemps que personne, mise à part elle, n'a donné autant d'espoir à la petite communauté. Ragaillardi par cet aveux, l'orgueil du jeune marin se met alors à crever le plafond, si bien qu'il saisit une pioche poussiéreuse qu'un mineur de l'époque avait laissé là, et rejoignant le fond du tunnel commence à entailler la roche. Amusée, Louise s'esclaffe mais sans que cela ne déconcentre Corto qui tel un brave martèle sans cesse le mur de roche. Après plusieurs minutes de minage intensif, le mur commence à s'effriter avant de brusquement s'effondrer. Lâchant la pioche tout en reculant, il saisit Louise par les hanches pour l’entraîner avec lui. Agitant alors son bras pour dégager la poussière que l'effondrement a soulevé, leur yeux s’ouvrent de surprise en découvrant une imposante balafre dorée et brillante parcourant le mur.
Reconnaissant sans mal qu'il s'agit d'un filon d'or, les deux jeune gens n'en reviennent pas avant de laisser exploser leur joie. Se sautant mutuellement dans les bras, cette euphorie si soudaine, alliée à l'intimité de la mine, les poussent à s'embrasser dans un long baiser amoureux. Remontant à l'air frais, le duo encore troublé par ce qui venait de se passer, rejoint au galop Trinidad pour y annoncer la nouvelle. Le soir même, une grande fête est organisée pour célébrer la découverte. S'étant montré quelque peu distant depuis leur baiser de la mine, les réjouissances permettent à Corto et Louise de se retrouver. N'échangeant aucun mot, leur regard l'un dans l'autre remplace toutes les paroles qu'ils auraient pu s'échanger, pour finalement se tomber tout simplement dans les bras. Passant la nuit ensemble, Louise se réveille au matin en découvrant Corto sur le balcon à scruter l'océan. Ne lui faisant pas savoir qu'elle est réveillée, elle se contente de le regarder quelques instants avant de finalement se lever pour le rejoindre. L'enlaçant tendrement serrée contre son dos, le jeune couple reste ainsi baigné par le jour naissant pendant de longues minutes. Ayant l'un comme l'autre conscience de l'avenir de leur relation, ils savent n'appartenir pas au même milieu. Louise c'est la terre, et Corto l'océan. Leur idylle ne pourrait pas durer sans que l'un ou l'autre n'en soit malheureux. Préférant quitter Hat Island après cette unique journée à consommer leur amour, le jeune marin rejoint à l'aube du lendemain le quai où sa barque est toujours accosté. Glissant sur la mère d'huile du petit matin, il quitte non sans un profond regret la petite ville de Trinidad encore endormie.
Informations IRL
• Prénom : Gut
• Age : 25 ans
• Aime : Les bandes dessinées, le sport, les voyages
• N'aime pas : Les poireaux, les endives, le choc du petit doigt de pied dans un coin
• Personnage préféré de One Piece : Garp, Rayleigh et Shakky
• Caractère :
• Fait du RP depuis : 5 ans
• Disponibilité approximative : Bonne question
• Comment avez-vous connu le forum ? Google c'est un pote.
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Dernière édition par Corto Zaccone le Lun 3 Avr 2017 - 19:42, édité 1 fois