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Thomas Solomon

Thomas Solomon
Age : 17 ans
Sexe : Homme
Race : Humain

Métier : Chroniqueur
Groupe : Pirate

But : Découvrir le plus de lieux possibles et recueillir un témoignage du monde à travers ses écrits.

Équipement : Un lourd sac à dos, avec du matériel pour passer la nuit dehors sans risques ; De quoi écrire ; Un revolver six coups.

Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Oui, de Tenko Sozen
Si oui, quel @ l'a autorisé ? Myosotisserand <3

Codes du règlement :


Description Physique
Ces yeux bleus qui vous scrutent et qui semblent capables de sonder jusque dans les tréfonds de votre âme. Cette tignasse blanche, laissée mi-longue, qui rappelle la neige pure et parfois trompeuse. Ces traits fins caractéristiques de ceux qui sont encore à l'aube de leur vie. Ces mains délicates, souvent gantées, habiles de leurs doigts longs et fins. Cette carrure bien proportionnée, aux membres évidemment égaux et tout en finisse. C'est la description la plus proche, si l'on s'arrête au physique, que l'on peut donner du jeune écrivain. De taille modeste et avec une croissance achevée, Thomas est capable de fendre la foule sans attirer les regards. Mais celui qui pose ses yeux sur lui prend le risque de ne pas pouvoir les décrocher. Car le jeune homme attire par sa délicatesse et sa manière de faire les choses avec finesse. Même son style vestimentaire indique un certain talent pour ce qui s'assortit bien. Souvent vêtu d'un épais manteau, Thomas apprécie de porter des vêtements sobres, souvent dans les teintes noires ou blanches. Il ne passe pas trop son temps à choisir ses vêtements et pour cela il investit toujours dans des tenues qui sont facilement interchangeables sans que le mauvais goût ne se dégage de l'ensemble. Il affectionne pourtant de porter son manteau même quand le temps est clément, car il lui rappelle d'où il vient. Il porte souvent des gants mais les retirent dès que le grabuge approche, ne voulant pas les abîmer. Le reste de son accoutrement n'est que fioriture et accessoires, en dehors peut être de l'alliance de ses parents qu'il garde en permanence au doigt.

Mais décrire un individu ne s'arrête pas là. Thomas est quelqu'un de patient et d'observateur, ce qui se transmet dans sa démarche qui tend à la lenteur, mais qui est propice à la captation de chaque détail. Bien sûr il sait presser le pas quand il le faut mais il adoptera toujours ce rythme de marche lente et calme, toujours à la même vitesse quoique ponctuée d'arrêts nécessaire. Dans un même ordre d'idée il est toujours précautionneux quand il doit manipuler un objet, ne voulant pas altérer ce qu'il a devant lui d'une quelconque manière. S'il lui arrive d'avoir des gestes brusques, c'est uniquement quand il combat ou qu'il doit appréhender un quelconque individu. Pour ce qui est de sa diction, il a une voix assez chaleureuse, le genre de voix douce qui peut parfois donner des frissons. Il parle plutôt vite mais fait toujours en sorte d'expliciter son chemin de pensée à ses interlocuteurs au cas où il doit étaler un raisonnement. Dans ce sens, il se montre assez penché sur le langage des signes, usant souvent de ses mains de façon inconsciente pour représenter les concepts qu'il ne peut formuler aisément. Mais il n'est pas forcément tactile pour autant, bien que le contact humain et l'affection ne le dérange pas plus que ça. Il respecte seulement l'espace intime et personnel d'autrui et ne s'immiscera jamais de force. Il est assez expressif avec la plupart des gens, mais tentera toujours de contrôler ses expressions face à quelqu'un qu'il trouve suspect. Il est conscient que le moindre tic sur un visage peut en apprendre beaucoup sur la personne en question.


Description Psychologique

Thomas n'est pas vraiment le jeune adulte le plus banal du monde. A une époque où l’illettrisme est majoritaire, il peut non seulement se vanter d'avoir reçu une bonne éducation mais c'est en plus de cela un amoureux des mots. C'est d'ailleurs pour cela qu'il a pour vocation de "raconter le monde." Cet esprit littéraire ne l'empêche cependant pas d'être pragmatique. Loin de vous l'idée de le prendre pour un adolescent naïf et déconnecté de la réalité. Car c'est justement ce soucis de réalisme qui pousse le jeune homme à écrire, pour donner une peinture presque authentique de ce qui l'entoure. Outre son esprit artistique, le jeune homme se révèle être un personnage assez loquace, toujours sympathique. Rares sont les occasions où il ne brise pas la glace pour se rapprocher de quelqu'un et échanger avec lui. Il est friand de relation sociales, et c'est peut-être lié à son projet. Ou à son passé. Car derrière le masque se cache la souffrance, l'angoisse. Thomas se sait condamné, comme le furent son père et le père de ce dernier avant lui, par cette maladie à laquelle aucun remède ne fut trouvé. Certainement trop jeune pour réellement appréhender la chose, le chroniqueur se contente d'ignorer cette épée de Damoclès qui pourtant ne cesse de planer au-dessus de son esprit.

En tant qu'observateur, Thomas se révèle être quelqu'un de très méthodique. Il use souvent de l'image du "grenier intérieur", où sont stockées toutes les informations. La plupart des gens usent de cet endroit comme un fourre-tout et ne se révèle pas capable, par la suite, d'extraire efficacement quelque chose de son contenu. Lui, en revanche, trie méticuleusement tout ce à quoi il porte attention, pour avoir une base de connaissance prête à l'emploi dès qu'il en a besoin. Il n'est bien sûr pas né avec cette faculté mais l'a développé, comme tout un chacun le peu, en s'efforçant de participer activement à sa manière d'observer et non juste de se contenter de regarder. Néanmoins, cette disposition issue d'un intense travail sur soi le porte à être très exigeant envers lui-même, parfois trop. Il se blâme très facilement si quelque chose dérape par sa faute et aura tendance à se faire souffrir de par la culpabilité monstrueuse que de terribles circonstances peuvent amener. Ce qui le pousse à être d'autant plus vigilant et donc à encore moins tolérer l'échec, initiant un cercle vicieux dont il ne peut jamais vraiment s'extraire. Cette frustration génère parfois des accès de colère insoupçonnés et vraiment déroutant de la part de quelqu'un d'aussi agréable que lui.

S'il devait avoir un dernier visage, ce serait celui de sa détermination. Cette même qualité qui se mua tragiquement en défaut en le poussant à exécuter froidement un être cher, faisant de lui un criminel. De la même manière qu'il sait organiser sa pensée, Thomas est capable de mettre ses sentiments de côté et d'ainsi commettre des actes réprouvés par toute forme de justice légale. C'est d'ailleurs ce qui l'a conduit, inconsciemment, à devenir un criminel. Il ne conçoit pas de notion de bien et de mal, mais sait agir de la manière qui lui semble appropriée quand une situation l'exige. Son jugement est alors unilatéral, uniquement basé sur ce qui lui semble juste. Ainsi il abrège les souffrances injustes et les privations de liberté en commettant divers crimes qui finiront par lui donner l'étiquette de pirate. Il n'a pas choisi de vocation mais s'est juste laissé porté par son esprit qui l'a seulement guidé là où il allait de toute manière finir. Bien sûr, il essaye de ne pas trop porter son attention sur ses actes et c'est d'ailleurs pour cela qu'il les exécute souvent de manière impulsive: pour pouvoir mieux les oublier ensuite.


Biographie
"Que feriez-vous si vous deviez apprendre la date approximative de votre mort? Changeriez-vous de comportement ou resteriez-vous fidèle à vos principes? C'est une question qui taraude souvent nos esprits, mais qui n'entraînent généralement pas de réflexions profondes, de véritables questionnement existentiels. Pourtant, en de rares circonstances, bien trop souvent malheureuses, certains individus viennent à prendre connaissance du délai qu'il leur reste sur terre. Ces gens là ne peuvent éviter la question qu'ils se poseront forcément: que faire du temps qu'il m'est imparti? Je n'ai pas vraiment pu l'éviter non plus, alors j'ai dû prendre une décision, malgré mon jeune âge. Dans bien des cas, c'est l'expérience plutôt que l'âge qui fait la différence, mais dans mon cas, c'est la deuxième donnée qui se révèle la plus importante. Le temps m'est compté." 

Thomas regarda ce qu'il venait d'écrire et se recula sur sa chaise, semblant réfléchir à la suite qu'il allait donner aux mots couchés sur le papier. Les idées s'enchaînaient dans sa tête, parfois sans lien avec le sujet, le poussant de plus en plus en loin dans son passé. Il regarda son journal, ouvert devant lui, et recommença à écrire.

"James, mon père, avait lui aussi dû prendre cette décision quand, au tournant de ses trente ans, il avait appris la terrible nouvelle. Tout comme son propre père à cet âge-là, dix ans seulement lui restaient à vivre à cause de cette maladie mortelle qui touchaient leur lignée. Notre lignée. Une maladie qui se transmettait probablement par les gènes, mais qui n'affectait que si peu de gens que nous avions été incapables de trouver d'autres gens dans notre situation. Le corps se raidissait progressivement, très lentement, et finissait dans les derniers mois par se paralyser complètement. Tout n'était que douleur auparavant. J'avais cinq alors mais je n'apprit la vérité que bien plus tard. Il s'engagea dans la Marine et effectua des missions au loin. Il avait besoin de cet isolement et de ce cadre qui l'empêchaient de s'écrouler, malgré les douleurs contre lesquelles il luttait à travers l'effort physique. En risquant  sa vie il avait l'impression de pouvoir remettre en cause ce destin. Combien de fois fut-il blessé, gravement parfois, avant que la maladie ne l'emporte? Chaque fois il regagnait la santé, comme si la seule fin qui lui était réservée était celle qu'on lui avait prédit. Il revenait rarement, se sentant incapable de porter son regard sur son propre fils, celui qu'il avait condamné au même destin que le sien. Je l'ai mal vécu."

Il s'arrêta de nouveau d'écrire et son visage alla se perdre au travers de la fenêtre. Le soleil se couchait sur Logue Town en cette belle soirée d'été. Les passants riaient tandis que les marchands installaient leurs étals le long de la jetée sous les chants mélodieux des oiseaux. Thomas essuya ses joues humides et se focalisa sur la beauté de l'île où il vivait. Il ne s'était jamais lassé de ses paysages mais il avait toujours senti ce besoin impérieux de quitter l'île pour découvrir de nouvelles choses. Il jeta un regard sur la page vierge qui l'attendait et il se remit à la tâche. Il ne pouvait partir sans enterrer ce qu'il laissait derrière lui.

"Beaucoup d'enfants grandissent sans repères, mais plus rares sont ceux qui ont eu la chance de connaître le bonheur avant de se le voir partiellement arraché. C'était mon cas. Je me portais bien: ma santé était bonne, j'avais accès à une éducation et ma mère s'occupait de moi avec attention. La solde de mon père nous permettait de vivre sereinement sur l'île, même si ma génitrice tenait à travailler. Elle portait des valeurs que peu comprenaient ou soutenaient. Son indépendance, elle voulait l'acquérir de ses bras. Dans un monde comme le nôtre, elle avait une volonté de fer. Elle me l'a transmise dans une certaine mesure. James revenait de temps en temps, après quelques mois d'absence. Ces moments là étaient les meilleurs. Il ne souffrait presque plus, comme si le mal lui laissait ce répit essentiel à ses yeux. Ils semblaient heureux et l'enfant que j'étais s'imbibait de ce bonheur pour continuer son bout de chemin. Mais un jour les visites cessèrent. Il avait été affecté à un service administratif dans un quartier général sur Grand Line. Ses compétences et son expérience de gratte-papier avant qu'il ne s'engage lui avaient permis d'intégrer le corps des officiers. La maladie prenant de l'ampleur, il n'eut d'autre choix que d'accepter d'être assigné derrière un bureau. C'est là qu'il commença à déprimer, laissé seul face à cette épée de Damoclès qui s'obstinait à lui rappeler l'échéance. Il essaya de se donner la mort, deux fois au moins, avant qu'on ne le renvoie avec une retraite descente. Il revint vivre chez nous."

Des cris s'élevèrent et une porta fut claquée non loin de la chambre du jeune homme. Des coups furent visiblement donné contre cette dernière tandis que des sanglots s’échappaient de derrière. Thomas se leva et ouvrit sa fenêtre avant de se rasseoir pour reprendre.

"J'aurais donné n'importe quoi pour qu'il revienne à cette époque. Avec le recul, j'aurai préféré que la situation reste la même que celle qui avait bercé mon enfance. Il n'était plus que le reflet de l'homme fier qu'il avait été. Une loque famélique, aux cernes improbables et au regard hagard. La mort s'était déjà emparée de lui depuis longtemps. Il ne marchait presque plus en arrivant, et deux mois après il était cloué au lit, nourri à la becquée. Ma mère continua de travailler mais la détresse de son mari commença à la miner. C'est probablement là qu'elle commença à toucher à la bouteille pour se consoler. Mais la pension de retraite était maigre et je dû me mettre à l'oeuvre pour ramener quelques pièces à la maison, afin de payer le loyer qui était maintenant trop élevé pour nous. Un emploi tranquille, chez un libraire me sembla la parfaite occasion pour échapper à ce quotidien étouffant qu'était devenu le mien. Mon sommeil et mon appétit allèrent décroissant. Je ne pouvais bouger dans cette maison sans apercevoir mon père, silencieux dans son lit, ou ma mère qui se cachait pour boire et sombrait lentement dans une dépression sans commune mesure. Les livres furent mon refuge, presque autant que le fut l'écriture. Je ne me sentais bien qu'au milieu de ces lignes tranquilles où les mots se mêlaient avec harmonie et calme. Tout ce que je ne pouvais trouver dans ma maison."

Le bruit de gonds finissant de céder se fit entendre, précédant une lutte ponctuée de cris et de mugissements. Le jeune homme tira son tiroir et posa l'objet qu'il contenait à côté de lui. Puis, non sans soupirer, il écrivit de nouveau.

"Les délires n'ont pas tardé à arriver, quelques mois plus tard. Il avait de longues conversations, rythmée par ces moments où il reprenait son souffle en fixant la fenêtre. On n'a jamais vraiment su à qui il s'adressait, même si j'ai toujours eu cette impression qu'il parlait à son propre père. Ce regard qu'il avait, j'arborait le même chaque fois que je l'apercevais en passant devant sa chambre. Je ne lui ai plus parlé à partir de ce moment-là. J'en avais peur, effrayé par la prise de conscience qui pourrait venir si jamais je me confrontais à mon avenir qui ressemblerai au sien. Il a fini par mourir. Seul, alors qu'il essayait de descendre de son lit. On dépeint souvent la mort comme belle et héroïque dans les livres, mais ce n'est pas la réalité. Il est mort prostré au pied de son lieu de repos, solitaire contre le carrelage froid alors que personne ne se trouvait dans la maison. Nous avons été soulagé en trouvant son corps. La tristesse s'estompa un peu après ça, mais ce n'était que le début des ennuis pour moi."

D'autres cris encore retentirent, mais la lutte semblait s'être transformée. Le jeune homme se hâta de finir d'écrire.

"Elle ne s'en remit pas. Quelques mois suffirent pour que son alcoolisme ne l'empêche de travailler. C'était devenue une loque, qui passait son temps à boire ou à crier après ma porte dès que j'essayais de prendre du repos. Plutôt que de rester coincé là à devoir l'observer tomber dans la déchéance et en subir les conséquences, je pris un second emploi en tant que docker. Un travail harassant, éprouvant, mais qui me permettait de me tenir à l'écart. Mais ce n'était pas suffisant, et comme elle en avait conscience, elle se mit au travail. Pour peu que l'on puisse qualifier la prostitution de travail. La femme forte était morte et avait laissé sa place à un déchet humain. Je réprouvais sa décision, mais vivant sous son toit je ne pouvais m'y opposer. Ses clients n'étaient pas du gente silencieux et la laissait généralement en pleurs, seule dans sa chambre. L'environnement dans lequel je vivais se révelait plus étouffant qu'il ne l'avait été. Quand mon père é"tait encore parmi nous, elle se montrait gentille et faisait des efforts pour se maintenir, même si le désespoir l'envahissait plus encore chaque jour. Mais quand il était mort, il l'avait emportée avec elle. Deux ans passèrent encore et je décidai de partir pour découvrir le monde. J'ai besoin de liberté, de pouvoir observer toutes ces choses merveilleuses qui grouillent sur les terres et sous les mers. Mais je ne peux pas partir sans la délivrer elle aussi de son quotidien, ce serait injuste. C'est pourquoi j'ai tué Janna Solomon."

Il laissa le livre ouvert sur sa table et se saisit du revolver qu'il avait posé à côté de lui. Il l'observa, se questionnant une dernière fois sur les motifs qui le poussaient à agir de la sorte. Il avait vécu une enfance que personne n'avait envié et ce n'était la faute de personne. Mais plutôt que de se haïr, ce qui avait l'habitude de faire, il devait arranger les choses. Et 'était le meilleur moyen de le faire. Il regarda ses mains tremblantes et jeta un dernier regard sur le journal à peine entamé qu'il allait laisser comme seule preuve. Il avait intentionnellement omis d'expliciter les raisons qui le poussaient à agir. Peut être aurait-il un jour la force d'avouer les violences verbales, morales, de cette femme à son égard? Tout reposait sur sa volonté à présent.

Il se leva, prit son sac et rangea le journal dans la large poche de son manteau et passa la porte de sa chambre pour aller devant celle de sa mère. Deux formes s’agitaient à même le sol, l'une forçant visiblement l'autre. Des lames perlèrent au coin des yeux du jeune homme. Sans attendre, il tira sur l'homme couché sur sa mère, le refroidissant d'une balle dans le dos. Surpris par le tir, elle ne put s'empêcher de pousser un hurlement d'effroi avant de repousser le sanglant cadavre loin d'elle. Elle se couvrit d'une couverture et jeta un regard à la fois furieux et plein d'incompréhension à son fils. Elle ouvrit la bouche mais aucun mot ne sortit. Il n'avait toujours pas baissé son arme. Au dehors, un feu d'artifice faisait rage, émerveillant les passants qui n'avaient donc pas pu entendre le fracas qu'avait causé l'arme. Une deuxième détonation résonna pourtant.

Un navire volé partit plus tard dans la nuit, un jeune homme bien décidé à vivre à son bord. Au petit matin, les soldats de la Marine qui avaient été appelés par une source anonyme pénétrèrent dans la maison et finirent par trouver la mère, habillée d'une belle robe et visiblement maquillée comme dans ses beaux jours. La blessure mortelle avait été nettoyée et il ne restait sur son visage qu'un air apaisé. Elle tenait entre ses mains un petit carnet que l'officier saisit et inspecta. Contre l'armoire, bras et jambes écartés, le souillon qui avait commis un viol gisait nu attaché contre le meuble, couvert de son sang. Le lieutenant soupira en lisant les quelques pages qu'avait écrit le jeune Solomon avant de commettre son méfait. Mais au fond de lui, le soldat ne pouvait s'empêcher de comprendre le garçon. Il avait bien connu la souffrance de son père après tout.

"Fouillez l'île, on a un criminel à boucler."


Test RP
Le jeune homme était avachi contre le bord de l'embarcation dérobée, fixant le ciel bleu qui le surplombait. Cela maintenant quatre jours qu'il avait quitté Logue Town en laissant tout ce qu'il avait pu connaître derrière lui, quelques berries en poche pour lui permettre de se nourrir et peut-être même se loger pour une nuit ou deux. Il avait une boule au ventre après avoir quitté la librairie qu'il aimait tant, la laissant à la charge entière de madame Pomat, sa gentille propriétaire. Mais la liberté et le vent dans ses cheveux lui faisait un bien fou. Déjà du temps où il travaillait sur les docks il avait ressenti cet appel de la mer qui l'avait petit à petit poussé à mettre son plan à exécution. Ce qu'il avait littéralement fait. Il avait pu accéder au port de nuit grâce à son appartenance aux corps de métiers portuaires et voler une embarcation avait été l'étape la plus facile du jeu. La manœuvrer ne s'avérait pas non plus complexe, puisqu'elle n'était dotée que d'une seule voile et d'une barre. Mais il savait très bien qu'il ne pourrait pas garder le bateau longtemps, pour autant que c'était un navire volé et qui serait potentiellement recherché après le crime qu'il avait commis.

Une mouette passa soudain dans son champ de vision et il se redressa, conscient que ce volatile ne s'éloignait jamais trop loin des terres. A quelques miles nautiques de là se découpait une petite île qui s'élevait au dessus de l'horizon bleu. Il vira quelque peu pour ajuster son cap et vint se mettre à l'avant de sa barque. Son regard était fixé sur le dôme de terre, cherchant à mémoriser les moindres détails. C'était la première fois qu'il allait poser le pied sur une terre différente de celle de Logue Town. Quelque part au fond de lui, il ne pouvait s'empêcher de penser à toutes ces choses qu'il allait découvrir pendant son périple, et il ne pouvait s'empêcher d'être grisé. Conscient qu'il lui restait une bonne demi-heure de voyage devant lui, il s'assit et ouvrit son nouveau carnet pour commencer à écrire ce qui avait fait les prémices de sa première aventure.

"J'ai quitté Logue Town il y a de cela quatre jours, à bord d'un navire contenant quelques vivres mais ayant la particularité d'être discret et maniable en solitaire. Le temps a été clément et la mer à ravir, comme à son habitude. Comme j'ai dérivé plutôt que navigué, je n'ai croisé aucun navire durant ces quelques journées qui se sont révélées être agréables. L'air marin et le soleil chaud, l'isolement au milieu d'une infinie étendue, tout cela m'a mis le baume au cœur dont j'avais besoin. Aujourd'hui, vers les onze heures environ, j'ai pu apercevoir une île à quelques lieues de ma position. J'ai mis le cap dans sa direction. Qui sait ce que la Fortune me réserve là-bas? Je ne peux encore le dire, mais j'ai bon espoir d'y vivre quelque chose de saisissant."

Il referma son livre après avoir vérifié qu'il avait bien indiqué la date de sa chronique et il se détendit devant la vue de l'île qui grossissait à mesure qu'il se rapprochait. A une certaine distance, il put comprendre qu'il n'arrivait pas face au port et il décida de contourner le rivage jusqu'à trouver un village sur cette terre qui semblait bien assez large pour accueillir une communauté. Au bout d'une heure il trouva enfin ce qu'il cherchait et il alla aligner son modeste bateau à côté de voiliers qui ne pouvaient qu'appartenir à des gens fortunés. Très rapidement, un petit individu rond courut dans sa direction pour accomplir les formalités requises par l'administration portuaire du lieu. Il aida Thomas à nouer les cordes d’amarrage au ponton même si ses efforts gênèrent plus l'ancien docker qu'ils ne l'aidèrent. Une fois le pied posé sur l'île, l'agent lui fit remplir le formulaire d'entrée avant de le laisser repartir.

Il avait atterri sur une plus ou moins charmante île qui s'appelait Bouchard, un îlot perdu dont le nom évoquait sans conteste l'activité principale du lieu: le traitement pour la consommation de la viande. Alors qu'il parcourait les rues du village, il remarqua au moins quatre établissements qui se faisaient concurrence, pour un lieu-dit de moins de trois-cents habitants. Mais le nombre incalculables de navires dans le port le laissait perplexe. Lui avait dérivé plus que navigué jusque-là, mais que pouvaient faire tout ces gens dans un endroit si peu attractif? Il obtint sa réponse après quelques minutes, en tombant nez-à-nez avec un panneau d'affichage qui annonçait en grandes lettres la tenue d'un concours de boucher-charcutiers. Les artisans étaient invités à préparer une viande sur le thème proposé par le jury de la compétition, qui avait délibéré cette année-là sur le pain de viande.

Affiche:

Il ne fallut pas longtemps au jeune homme pour se décider à s'inscrire. Durant ses années sur les docks, il avait eu l'occasion de travailler dans l'entrepôt où les viandes étaient stockées et où les différents commerçant venaient découper leurs morceaux. Il avait pu les voir à l'oeuvre à de multiples reprises et il se voyait bien s'essayer à un concours. De plus, il s'était juré d'expérimenter le plus de choses possible pendant ses voyages et ça pouvait être l'occasion de commencer à accomplir ce souhait. Il ne tarda pas à trouver l'endroit où les participants pouvaient s'inscrire et il fit la queue comme tout le monde pour remplir le formulaire. La foule était considérable étant donné que tout les professionnels du cadran est de cette mer participaient au concours qui gagnait de plus en plus de notoriété chaque année. Il observa les participants. Certains avaient l'air hautains et sûr d'eux pendant que d'autres piétinaient d'impatience ou de stress. Mais l'un d'entre eux attira son regard par son calme et sa sérénité.

Il remplissait son formulaire à côté du jeune chroniqueur et lui fit un petit sourire avec un air interloqué quand il vit le jeune âge de Thomas. Ils transmirent leur documents aux organisateurs et le boucher se rapprocha du jeune homme. Sa voix était grave et chaleureuse, son timbre amical incitant à la conversation. Thomas se sentait presque coupable de devoir utiliser son pseudonyme pour discuter avec lui, mais après ses actes sur Logue Town, mieux valait faire profil bas pour quelques temps.

"Dis moi, tu n'es pas un peu jeune pour participer à un concours de cette envergure? Tu es sûr d'avoir assez d'expérience dans le métier?"

Le jeune sourit avant de répondre à son interlocuteur. Il n'avait pas du tout pensé à ce fait là, ne se voyant pas vraiment comme un adolescent du fait de son passé.

"Pour tout vous dire, je n'en ai aucune. Je me suis inscrit pour le plaisir de participer!"

"Je dois dire que c'est peut être la seule réponse à laquelle je ne m'attendais pas!"

Les deux hommes rirent et s'échangèrent leurs identités. Pour ces quelques jours, Benjamin Levant prendrait la place du jeune homme qui ne redeviendrait Thomas qu'en remettant les pieds dans son embarcation. Ils discutèrent pendant un long moment, avant que l'artisan ne l'invite dans sa boucherie pour lui montrer quelques astuces afin que le jeune homme ne se ridiculise pas. Juan était dans le métier depuis près de vingts ans, ayant commencé comme apprenti dès son adolescence et ayant développé une véritable passion pour tout ce qui pouvait avoir un rapport avec la viande. Le jeune chroniqueur regardait avec attention les gestes de son maître d'une journée et apprit rapidement les quelques astuces que le boucher voulait lui inculquer.  Après avoir préparé son propre pain de viande, et en attendant qu'il cuise pour le déguster et vérifier la propension du jeune homme à produire la pâtisserie phare du concours, ils discutèrent d'un sujet qui interloqua profondément le jeune homme.

"Tu sais, ce concours compte beaucoup à mes yeux... Mais surtout à ceux de mon fils... Je désespère de savoir que je ne peux pas le gagner..."

Le chroniqueur avait cru comprendre en voyant les différents labels apposés sur sa vitrine qu'il était un incroyable maître artisan dans son domaine. Cette phrase sonna donc bizarrement à ses oreilles et il ne put s'empêcher de questionner le pourquoi. Après un certain temps de réflexion, Juan finit par répondre à son jeune ami d'un jour.

"Cela fait quatre ans que le concours est organisé et Bob Porcheron l'a gagné à chaque coup. La première fois, je ne me suis douté de rien... J'étais malade le jour de la préparation et je n'avais pas pu donner le meilleur de moi-même. Mais plusieurs viandes avaient eu des goûts immondes, presque comme si elles étaient passées... La deuxième année, la même chose s'est passée mais personne ne s'est posée de question. Sauf moi. J'avais travaillé le gibier comme jamais et pourtant il avait ce même goût affreux... Et l'année dernière, encore la même chose. Le concours a beau changer de fournisseur, rien n'y fait... Porcheron est derrière tout ça mais je ne peux pas le prouver..."

"Je vais le démasquer."

Thomas avait répondu d'un ton ferme et résolu. Il détestait voir les efforts des gens honnêtes bafoués par des gens comme lui. Ceux qu'ils considéraient comme des criminels. Il était temps pour lui de prendre le rôle de détective et de mettre au point un plan qui pourrait fonctionner à merveille, dévoilant l'imposture et permettant au boucher de gagner son concours. Il avait réussi à se souvenir de l'individu en question après que Juan lui en ait donné une description qui ne laissait pas planer de doute. L'heure de sortir le plat du four arriva et ils s'attablèrent autour de ce qui pouvait s'appeler un bon pain de viande. Thomas ne gagnerait pas le concours avec ça mais il pouvait au moins ne pas se ridiculiser. Il prit congé avant que la nuit ne tombe et le boucher le remercia avant qu'il ne passe le porche de sa boutique pour s'impliquer dans cette affaire.

Il marcha en quête d'une auberge et s'arrêta dans une épicerie pendant quelques minutes pour chercher de quoi grignoter en cas de faim pendant la soirée. Il allait payer le sachet d'arachides dont il s'était saisi quand son regard se posa sur un objet qui tira une corde dans son esprit. Il réfléchît à ce que lui avait dit Juan un peu plus tôt. Les viandes avaient un goût, et par la même occasion une odeur, absolument révulsant qui empêchait toute consommation. Cela pouvait signifier deux choses: soit les plats étaient empoisonnés après leur confection par le tricheur qui avait sûrement un complice au sein du jury qui le laissait accéder aux plats pour les saborder; soit les ingrédients étaient déjà mauvais à l'exception de ceux de Bob qui jouissait alors d'un avantage considérable. Le jeune chroniqueur emporta l'objet qui avait attiré son attention et donna l'argent au commerçant avant de se diriger vers la première auberge qu'il croisa. Mais après avoir frappé à plusieurs portes, il se rendit compte que tout avait déjà été réservé et que s'il voulait dormir, il devait se trouver un coin chaud où passer la nuit.

Il repartit dans la direction de la boutique de Juan, ayant l'espoir de pouvoir dormir sous le porche alors qu'une sérieuse pluie commençait à battre le sol de Bouchard. Il pressa le pas mais s'arrêta en passant devant la boutique qui aurait dû fermer depuis bien longtemps. Il remarqua alors deux hommes qui discutaient dans la ruelle que formait le bâtiment avec les habitations les plus proches. Se collant à un mur, il se rapprocha du mieux qu'il put des deux individus, tendant l'oreille pour capter le moindre son qui pouvait émaner de leur direction.

"Z'êtes sûr qu'utiliser de l'ammoniaque encore cette année va pas foutre en l'air le plan? Ils vont finir par se douter d'un truc!"

En fait tout les participants sérieux  se doutaient bien qu'il était derrière quelque chose, mais en l'absence de preuves aucun d'entre eux ne pouvait contester l'issue du concours. Le fait d'avoir surpris cette conversation ne pouvait que conforter Thomas, mais ce n'était pas assez pour qu'il puisse en tirer parti pour mettre un terme à la tricherie.

"Juste pour cette édition, Bob. Mais nous allons changer de manière et vous laisser accéder aux plats des concurrents avant qu'ils ne cuisent dans les Fourneaux Secrets..."

[color=#660000"Les fourneaux secrets ouais... Vous devriez engager quelqu'un d'autre pour les noms..."[/color]

Les deux comploteurs se fendirent d'un franc rire avant que celui qui devait probablement faire parti du jury, mais que le jeune chroniqueur n'arrivait à apercevoir, ne donne l'ammoniac à Bob Porcheron avant qu'ils ne se quittent. Thomas attendit que le malfrat fasse une cinquantaine de mètre avant de commencer à le suivre, histoire de voir où est-ce qu'il était logé le temps de participer au concours. Il s'arrêta en le voyant pénétrer dans l'hôtel luxueux de l'île qu'il pouvait bien se payer avec les trois millions de berrys empochés depuis le début de la magouille. Le jeune homme retourna vers la boucherie et s'abrita enfin sous le porche, sortant son journal pour écrire un peu avant de laisser la nuit l'emporter.

"Ce fut une journée beaucoup plus chargée que ce que j'avais pu imaginer. Le hasard fais bien les choses cependant. A peine arrivé sur l'île que me voilà lancé dans un concours de bouchers-charcutiers. A peine inscrit que me voilà lancé dans une enquête étrange pour mettre à jour un trucage sans nom. La vie réserve tant de surprises, même dans ce qui pourrait sembler pour quiconque la plus ennuyeuse des activités. Bouchard n'est qu'une petite bourgade, centrée autour du travail de la viande, mais elle accueille un concours qui prends de l'ampleur d'année en année... malgré le trucage qui n'est d'ailleurs pas si évident que ça à déceler pour les nouveaux concurrents ou les participants d'une fois. C'est d'ailleurs Juan qui m'a mis au parfum. Un homme honnête et avenant qui m'a sorti d'une situation embarrassante en m'apprenant la recette du plat de cette année, le pain de viande. Il désire absolument gagner et pour des motifs honorables. Des motifs qui me poussent à agir dans son sens. J'ai déjà un plan en tête mais je préfère le travailler encore avant de vous en faire part. Qui sait-ce que l'avenir réserve? Du moins ce qu'il réserve avant l'échéance finale..."

Il data et ferma son carnet avant de le ranger dans son sac. Il posa sa tête sur ce dernier et fixa le ciel invisible derrière les nuages qui le couvraient. Ses paupières finirent par se clore alors que la lumière qui émanait du lampadaire continuait de veiller sur lui. La journée du lendemain serait longue.

***

A l'aube, les premiers rayons du soleil réveillèrent le jeune homme qui s'empressa de correctement sortir de ses songes pour se mettre à la tâche. Il avait une journée pour mettre le plan qui avait mûri dans sa tête pendant la nuit et la moindre erreur pouvait pousser son adversaire à suffisamment redoubler de prudence pour compromettre le tout. Il se saisit d'un bout de papier et griffonna une lettre en commettant des fautes multiples de son plein gré. Il ne signa que d'un B et la laissa sur le paillasson sec de la boutique du boucher. Il trouva une échoppe et acheta l'objet le plus gros qui passa dans son champ de vision, en l’occurrence un coffret de bois qui mesurait bien cinquante centimètre de largeur sur vingt de longueur, avant de partir d'un pas sûr vers l’hôtel de luxe devant lequel il se posta. Il attendit de voir l'homme qu'il attendait en sortir. Dès que le gros boucher à la fine moustache et au crâne dénudé fit surface, le jeune homme s'approcha de lui rapidement.

"M'sieur Porcheron! M'sieur Porcheron!"

Le sac de graisse s'arrêta, visiblement contrarié d'être stoppé dans son élan par un freluquet qui s'avérait en plus être un coursier avec quelque chose pour lui. Thomas finit d'arriver à son niveau et posa la caisse à ses pieds avant de se baisser en mimant un épuisement sévère.

"C'est quoi ce bordel là? Peut pas être tranquille dans c'bled?!"

"C't'un colis des plus urgents d'après le gusse qui me l'a confié..."

"C'était qui, "le gusse" en question?"

Thomas afficha une mine idiote, comme s'il devait utiliser tout son cerveau pour se souvenir de quelque chose d'aussi simple. Son interlocuteur fulminait, soucieux de savoir qui lui envoyait un colis emballé de façon urgente.

"Bon t'accouches triple buse?!"

"Un type grand et maigre je crois bien... Une voix très grave en tout cas, m'a pas donné son nom par contre..."

"Bon allez suis moi et tu la boucles! Putain de loqueteux..."

Il empoigna le jeune homme par le bras et repassa la porte de l'hôtel dans l'autre sens. Thomas tenait la caisse bien au niveau du bas de son visage pour éviter que la suite des événements ne lui porte préjudice. Il avait jeté un coup d’œil aux horaires de Juan en posant la lettre et s'il en jugeait par l'heure qui était affichée sur le cadran, la suite des événements n'allait pas tarder à se mettre en place. Il avait usé des pires formulations pour toucher l'amical boucher de manière à le forcer à se déplacer en personne pour que Porcheron réponde de ses actes. Dans la même foulée, Thomas pourrait se glisser jusqu'à la chambre du tricheur et aurait tout le loisir de chercher la boîte d'ammoniaque pendant que les deux lurons seraient occupés à se taper dessus.

Ils traversèrent le hall et prirent la direction des escaliers nord quand une voix résonna à travers la pièce, une voix à laquelle s'attendait le jeune chroniqueur. Le gros homme posa la clé de sa chambre sur le colis que portait Thomas et se retourna vers le boucher visiblement en furie. Les phrases du genre "Ton grouillon posera plus jamais ses mirettes sur toi après la branlée que je vais te mettre" semblaient avoir fonctionné. Il ne regarda pas la scène alors que le tas de graisse ouvrait ses bras pour donner une accolade à son rival avant de se prendre un magnifique coup de poing. Le personnel tout entier s'avança pour séparer les deux hommes et Thomas profita de la confusion pour monter au plus vite à l'étage.

Après avoir monté les marches quatre à quatre, il arriva devant le bonne porte et l'ouvrit sans tarder. Il posa le coffre vide sur la table et se mit à la recherche du pot d'ammoniaque en poudre, essayant de deviner logiquement où un homme de cette trempe cacherait son trésor. Il rentra dans la chambre et plongea ses mains dans les taies d'oreiller, sans succès. Il continua en fouillant tout les endroits incongrus avant de tourner sa tête vers les toilettes où il lui avait semblé apercevoir un bocal jaune. Il s'en rapprocha et remarqua qu'il était posé sur ce qui servait de poubelle à côté du siège de céramique. Il se baissa et l'ouvrit rapidement, avant de sortir son propre flacon de sa poche et de verser la poudre dans le contenant. Il secoua le récipient jaune avant de le reposer à sa place quand la porte s'ouvrit. Il s'engouffra dans la baignoire et rabattit le rideau de douche le plus silencieusement possible. Il entendis les grommellement du gros qui s'était probablement fait botter le derrière.

"Et v'là l'autre con qui s'est barré sans fermer la porte! Oh, je suis à Bouchard ou à Pequenaud-sur-Mer?!"

Les bruits de pas et grognements divers assortis se rapprochèrent de la salle de bain et le jeune chroniqueur retint son souffle alors que le mufle fouillait dans les placards, probablement à la recherche de quoi désinfecter ses blessures. Il pouvait presque sentir... en fait non, son nez était totalement envahi à présent par l'odeur putride du bonhomme qui avait sué comme un bœuf après sa raclée et sa remontée jusque dans la chambre. Thomas pria pour ne pas suffoquer et s'efforça de tout son possible pour ne pas tousser. Mais le supplice ne put que s'amplifier quand un bruit de lunette remontée et pantalon baissé se fit entendre. Les quelques minutes qui suivirent, il ne préféra pas s'en souvenir. Néanmoins, il fut le second à utiliser le coin intime, pour un usage différent cependant, quand l'obèse personnage passa sa porte dans l'autre sens, le laissant enfin libre de reprendre son souffle. Il ressortit enfin discrètement de l'hôtel et se rendit chez son compatriote pour s'enquérir de son état, même s'il allait feindre l'ignorance la plus totale. Le boucher l'accueillit malgré le fait que la boutique demeurait fermée afin qu'il se prépare au concours du lendemain.

"Quel salaud..."

"J'arrive pas à croire qu'il a eu le culot de me dire qu'il avait rien écrit... Il n'y a que lui pour écrire comme un pied comme ça!"

"Remarque je l'aurai bien vu analphabète..."

"C'est comme ça qu'il me l'a dit, tiens! Enfin bref, une de ces ordures... J'ai pas pu garder mon calme en lisant ce que cet enfant de mouette a écrit..."

Ils continuèrent leur discussion pendant un long moment et la nuit était tombée avant qu'ils n'aient le temps de s'en rendre compte. Le boucher invita le jeune homme à venir passer la nuit chez lui mais Thomas déclina son invitation. Il se quittèrent alors et alors que le ciel n’annonçait aucune pénurie pour cette nuit-là, il se dirigea vers la plage où il s'installa à la bordure entre le sable et la terre. Devant lui, l'océan calme et implacable pour lui faire face. C'était un de ces moments qu'il appréciait tout particulièrement, car il pouvait simplement se relaxer sans avoir besoin d'être à l’affût du moindre détail qui pourrait l'intéresser. C'était dans ces moments là qu'il faisait le tri en repensant à sa journée, en classant ce qui était déjà des souvenirs selon leur pertinence ou non. Un travail essentiel quand on avait une mémoire comme celle du jeune chroniqueur.

Et puis il dormais. Il préférais parfois le rude sol au plus confortable des lits, car au-delà du confort il recherchait à sentir quelque chose de réel, de naturel. La nature avait en fait une importance capitale chez lui, peut-être plus que tout autre chose. Ce "retour aux sources", il en avait régulièrement besoin. Il sourit en pensant à ce qui avait pu lui arriver dans la journée. Il n'avait jamais vécu d'aventures au sens propre du terme. Il s'était imaginé tant de fois partir sur les mers pour trouver quelque chose à faire mais maintenant que c'était fait, il se rendait compte à quel point ce qu'il avait imaginé pouvait être en décalage avec la réalité. Il se sentait bien à vivre cette nouvelle vie. Et il s'endormit en se promettant de n'y renoncer pour rien au monde.

***

L'agitation était à son comble autour des chapiteaux quand Thomas se présenta sous son faux nom pour rejoindre le plan de travail sur lequel il cuisinerait son délicieux pain de viande. Vingt-cinq candidats participaient à cette édition, mais les familles entières s'étaient déplacées, ainsi que les critiques culinaires, doublés de la population de la bourgade qui célébrait là le seul événement de l'année. Les concurrent disposaient ainsi chacun de leur espace  personnel et de tout les ingrédients qui leur serviraient à exécuter leur recette. Le jeune chroniqueur avait été placé dans les dernières rangées, loin de son mentor et ami Juan. Soudain, un homme d'une taille assez imposante, vêtu d'un costume démodé depuis quelques décennies, s'avança devant les concurrents. Il avait des cheveux blonds à la coiffure improbable et parlait avec un débit bien particulier. Armé d'un micro, il commença le discours d'ouverture.

"Bienvenue à tous pour cette quatrième édition de notre magnifique et incontournable concours de Boucherie-Charcuterie! Cette année, nous avons le plaisir d'accueillir de nouveaux participants en dehors de nos habituels boucher! Nous les remercions du fond de notre coeur et leur disons que c'est géant qu'ils soient là!"

Il s'arrêta de parler et fit un signe de la main en direction du rideau de derrière lequel il avait émergé. Bob Porcheron s'avança, un trophée en forme de hachoir entre ses mains graisseuses. Il le posa sur la table alors que le présentateur déclinait sa propre identité, un certain Donuld Tramp. Puis il passa un bras derrière le vainqueur adepte en tricherie et revint se placer là où il s'était trouvé quelques secondes plus tôt seulement.

"Mesdames et messieurs, veuillez accueillir l'as parmi les as, le champion parmi les champions, le maître parmi les maîtres... BOB PORCHERON!"

Comme de coutume depuis deux ans, seuls les apprentis du tricheur et les gens qu'il avait payé pour l'acclamer firent ce qu'ils étaient en obligation de faire. Le présentateur invita rapidement le "champion parmi les champions" à rejoindre son établi et continua son discours pour ne pas laisser le malaise planer plus longtemps.

"Cette année, le jury a décidé de remettre au goût du jour l'une des plus anciennes spécialités de l'île de Bouchard: le pain de viande. C'est donc armé de courage et 'ingéniosité que je vous confie la lourde charge... de rendre au pain de viande sa grandeur!"

Une détonation résonna tout à coup et Thomas put observer ses adversaires se jeter sur leurs ingrédients pour concocter le plat de leur vie. Du moins l'espéraient-ils. Bien plus tranquille, le jeune homme commença à regarder les ingrédients et les ammena devant lui. Jetant un regard devant lui, il ne put s'empêcher de remarquer que les spectateurs et le maître de cérémonie le dévisageaient du fait de sa lenteur. Donuld Tramp ajouta d'ailleurs, probablement à l'adresse du jeune chroniqueur, qu'ils ne disposaient que de deux heures pour réaliser leur pain de viande. Se saisissant d'un récipient, il commença broyer un morceau de pain jusqu'à en faire une sorte de chapelure. Puis, sans attendre, il ajouta du lait et laissa le tout agir en écartant le bol hors de sa portée.

"N'oubliez pas d'aller visiter la boutique où vous trouverez les recettes officielles du concours et une multitude d'autres produits dérivés! Et tout ça à des prix dérisoires."

La manière qu'avait l'homme de faire sa publicité au milieu des participants avait commencé à en exaspérer certains, dont Bob Porcheron visiblement en difficulté au vu des jurons qui fusaient depuis sa table. Thomas jeta un coup d'oeil en direction de Juan qui travaillait calmement et avec maîtrise. Thomas sourit et se reconcentra sur sa tâche. Se saisissant d'un couteau adéquat, il attrapa les bottes d'herbes aromatiques à sa disposition et commença à les hâcher le plus finement possible. Puis il ramena le premier récipient vers lui et ajouta les herbes au mélange, avant d'également inclure la viande, deux oeufs et du sel. Se saisissant d'une cuillère de bois, il mélengea le tout malgré la douleur qui commençait à le prendre dans le bras à force de mouvoir l'ustensile dans la préparation, qui finit par devenir homogène.

"On dirait que certains candidats remettent leurs plats au jury pour qu'il les enfournent dans les Fourneaux Secrets! Ils vont passer à l'accompagnement avant de présenter leur plat une fois la cuisson achevée! Je n'en peux plus d'attendre!"

Thomas leva un oeil et aperçut son ami, du même que le père Porcheron, ammenant son plat au jury, un air maussade sur la figure du premier et triomphal sur celle du deuxième. Les autres candidats suivirent dans la foulée, laissant Thomas seul finir de préparer son pain. Il beurra son moule et ajouta des condiments et attendit quelque peu. Le tricheur ne tarderait pas à aller saboter les préparations et Thomas voulait s'assurer que la sienne reste intacte, quitte à ce qu'elle perde en temps de cuisson. C'était d'ailleurs pour cela qu'il l'avait faite moins grosse. Bob, sous l'invitation du jury, quitta l'espace d'où ne pouvaient sortir en théorie les candidats, tandis que le présentateur expliquait qu'il allait revêtir la tenue du chef. Un léger sourire passa sur le visage de Thomas quand Donuld Tramp se rapprocha de lui.

"Oh mais on dirait que Benjamin Levant est le seul à n'avoir pas encore rendu son pain de viande! Vous avez perdu la tête mon garçon?"

"Vous aimez les informations croustillantes, monsieur Tramp?"

"Bien sûr, bien sûr! Une confession à faire?"

"Oui, une qui vous fera comprendre pourquoi mon pain de viande n'est pas parti en même temps que les autres. Revenez vers moi avant qu'on ne les sorte du fourneau."

Thomas leva les yeux en direction du jury et analysa le regard et l'attitude de chacun d'entre eux. Deux d'entre eux semblaient interloqués et confus, tandis que le troisième, placé sur la gauche, fixait le jeune homme avec ce qui ressemblait à un mélange de colère et de crainte. Il ne pouvait pas se douter de ce qui allait se passer avec si peu d'informations, mais les fraudeurs ont toujours tendance à devenir paranoïaque à la moindre allusion. Bob Porcheron, après de longues minutes d'absence, finit par revenir, un grand sourire imprimé sur les lèvres. Thomas se leva pour faire enfourner son propre pain de viande mais le gros boucher n'y prêta pas attention. Le jury l'emporta sans avoir moyen de saboter son propre plat, le teicheur étant le seul à détenir de l'ammoniaque sur lui.Si tu savais ce qui va te tomber dessus mon pauvre... Thomas se reconcentra sur sa tâche et prépara une simple salade à base de mâche, d'un peu de tomates cerises et de maïs avant d'agrémenter le tout d'une vinaigrette de son fait. Trois quart d'heures passèrent et les minuteurs des fourneaux se mirent à retentir. Thomas appela le présentateur d'un geste de la main.

"Alors Benjamin, qu'avez-vous à nous dire?"

Thomas se saisit du micro et se tourna alors gers l'assemblée avant de commencer le petit discours qu'il avait préparé dans sa tête. Aucun des organisateurs n'était préparé à ça.

"Pour commencer, j'aimerai remercier Juan qui m'a permis d'accomplir deux choses aujourd'hui. La première, c'est d'avoir pu honorablemebt participer à ce cobcours. La seconde, je vais maintenabt vous la dévoiler. Dans quelques instants, vingt-trois pain de viande vont ressortir bleus et avec un goût tout simplement immonde. Ce goût, c'est de l'ammoniaque qui le provoque et la couleur, elle vient du colorant que j'ai glissé dans le tube pour montrer à tous le coupable. Car voyez-vous ce colorant réagis en présence d'un liquide et de chaleur. Et vu la fréquence à laquelle Bob Porcheron se frotte les mains, la tricherie ne tardera pas à être remarquée. Mais vous n'êtes pas dupes, vous savez tous que quand il s'est retiré pour enfiler son costume de chef, il s'est surtout occupé de saborder les plats qui avaient été ammenés. C'est pour ça que le mien est parti après son retour. Bien sûr, cela suppose qu'il ait travaillé de mèche avec l'un des membres du jury et..."

"Bordel Horace faites le taire!"

Le dénommé Horace, qui n'était autre que le juré assit à gauche sur la petite table, sentit le regard de toute l'assemblée peser sur lui et il courba l'échine, laissant le jeune homme continuer alors que des commis ramenaient les pains de viande effectivemebt bleus, à l'exception de deux d'entre eux. Le plus petit et le plus appétissant était celui de Thomas, tandis qu'une masse informe constituait le plat de Bob Porcheron. Il se tourna en direction du jury et les interpella, essayant de défendre sa position alors qu'il exposait clairement ses mains bleues à toute l'assemblée.

"Mais enfin je suis le meilleur ici, j'ai gagné toute les éditions jusqu'ici parce que le jury avait trouvé mes plats meilleurs que ceux des autres!"

"Ils étaient tous exécrables, mais c'étaient les moins pires. J'ai vomis pendant trous jours l'année dernière après avoir mangé votre bouillie de sanglier..."

Aveuglé par la colère, il se tourna vers le jeune homme et s'élança dans sa direction, probablement pour le réduire en charpie. Mais comme l'avait prouvé Juan la veille, l'homme était assez faible et ne possédait aucune forme de talent pour le combat. Il lança son poing en direction du visage mais le jeune homme passa en dessous avant de se saisir du bras et d'un mouvement sec de briser son articulation dans un craquement déchirant. La plupart des gens firent une grimace de douleur et le jeune homme reprit ses explications.

"Maintenant, étant donné que le concours à été faussé et que son organisateur possède une fortune lui permettant cette faveur, j'aimerai que chacun de ces candidats reçoive un dédomagement à hauteur de conq millions de berries. Sans quoi je peux retourner dans mes bureaux et un article de journal paraîtra d'ici..."

"J'accepte vos conditions et je vous remercie pour tout les efforts que vous avez fait. Ce concours ne pouvait continuer de cette manière."

Un homme de grande stature se tenait derrière le jury, habillé d'un élégant costume bleu et coiffé d'un chapeau de la même couleur. Thomas ne le connaissait pas mais il avait immédiatement compris qui ce personnage pouvait être quand il avait répondu à sa question. Dans les minutes qui suivirent, Horace gut renvoyé et Bob interdit à vie de participation. Puis des chèques furent rédigés et la foule se sépara, un goût de justice rendue dans tout les coeurs. Thomas se dirigea vers le petit port sans tarder, l'affaire ayant été résolue et le méfait ayant été remboursé auprès des victimes. Il enjamba le bastingage de son bateau de fortune et s'en alla vers d'autres horizons. À bout de souffle, quelque dizaines de minutes seulement après le départ du jeune chroniqueur, Juan arriva au port. Il vit le petit bateau qui avait déjà prit de la distance et il laissa au vent le choix de porter sa voix ou non.

"Merci mon ami."

Assit dans son embarcation, Thomas tenait son carnet, son stylo entre les doigts. Il regarda le soleil de début d'après-midi, haut dans le ciel et commença enfin à écrire.

"Un premier mystère enfin résolu. Rien ne promettait une telle aventure et pourtant j'ai pu la vivre. Je regrette d'avoir laissé Juan derrière moi, sans un mot. Mais je n'aime pas me faire trop connaître et je devais partir. Est-ce que je fuis les relations? Oui, cela joue peut-être. Toujours est-il que voilà Bouchard changée à jamais, purifiée de son injustice. Et le père Porcheron mettra son temps à retrouver un bras qui ne lui fait plus souffrir le martyr. Peut-être comprendra-t-il le mal qu'il a infligé aux autres? J'en doute franchement. Me voilà voguant vers d'autres aventures qui, je l'espère, me permettront de découvrir d'autre lieux et d'autres personnes, toutes aussi variées les unes que les autres.!"



   
Informations IRL

• Prénom : Benjamin
• Age : 18
• Aime : OPR, la musique et la lecture
• N'aime pas : Peu de choses
• Personnage préféré de One Piece : -
• Caractère : Je suis un sombre co... Assez sympathique, toujours là pour discuter
• Fait du RP depuis : 6 ans
• Disponibilité approximative : Disponibilité "maximale", le week-end comme la semaine
• Comment avez-vous connu le forum ?  Thomas Solomon 1433839424


ONE PIECE REQUIEM ©️



Dernière édition par Thomas Solomon le Dim 16 Avr 2017 - 14:13, édité 19 fois
    Bon alors re bienvenue. Et puisque tu veux pas de TEST LIBRE (!!!) je viens te donner un sujet ! Thomas Solomon 2717862547

    Tu commences tes pérégrinations dans ce vaste monde qui ne demande qu'à être exploré. Alors que tu fais escale sur une île, tu entends parler d'un concours qui ne manque pas de titiller ton imagination. Il met aux prises les meilleurs bouchers et charcutiers de cette partie de la mer.
    Tu n'hésites pas une seconde, tu t'inscris.

    Raconte-nous la suite.

    Tu as 10 jours pour le traiter !

    Voilou !
    • https://www.onepiece-requiem.net/t16409-fiche-technique-de-myoso
    • https://www.onepiece-requiem.net/t15222-
    Rappel plus que 5 jours pour finir ton Test !
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    Voilà, mon test rp est achevé! J'espère que vous prendrez autant de plaisir à le lire que j'en ai pris à l'écrire! Smile
      Salut Solomonde.

      On vient avec Myo pour ton avis.

      Point forme :

      Spoiler:


      Point fond :

      C'est la description la plus proche, si l'on s'arrête au physique

      Mais décrire un individu ne s'arrête pas là.

      Déjà, je sens que la description, de par ces passages, ne d'adresse pas aux lecteurs, mais à ceux qui vont te donner un avis. Tu as lu les commentaire que Myo et moi avons mis à une flopée de nouveaux et tu as essayé de ne pas reproduire leurs manquements, mais ça ne suffit pas.

      On est de suite accablé par la surabondance d'adjectifs pour fournir la description du visage de ton personnage. Accablé c'est le mot, car c'est tellement fourni qu'on étouffe dessous, c'est surfait au possible.
      Tu passes plus de temps à décrire sa garde robe que son faciès, quant aux éléments qui transcendent la description de l'avatar ; car, comme tu l'as rappelé avec subtilité au lecteur :

      Mais décrire un individu ne s'arrête pas là.

      Tu d'adonnes alors à une liste successive de caractéristiques physiques, passant du coq à l'âne sans trop savoir où tu vas avec ce que tu décrit en réalité. « Il fait un peu comme ci, mais en fait il est pas comme ça, bien qu'il soit quand même un peu comme ceci ». C'est décousu.

      Peut-être voulais-tu d'une description qui fasse la part belle à l'esthétisme, j'y ai vu une construction mécanique de son portrait, avec un petit a) le visage, petit b) les vêtements, petit c) les autres trucs balancés à l'emporte-pièce.

      C'est surfait pour ce que c'est en réalité. Tu aurais gagné en clarté à faire plus synthétique.

      Description psychologique maintenant.

      A une époque où l’illettrisme est majoritaire

      D'après qui ? Même des crétins comme Luffy et Zoro savent lire. Quant au niveau d'éducation, il doit varier d'une île à l'autre.

      Cet « amour des mots », cet « esprit littéraire », ça vient d'où ? L'éducation des matières classiques concerne un large panel de disciplines, pourquoi affectionner la littérature en particulier ?

       Thomas se sait condamné, comme le furent son père et le père de ce dernier avant lui, par cette maladie à laquelle aucun remède ne fut trouvé. Certainement trop jeune pour réellement appréhender la chose, le chroniqueur se contente d'ignorer cette épée de Damoclès qui pourtant ne cesse de planer au-dessus de son esprit.

      Là tu tenais quelque chose. Vivre avec la faucheuse dans le dos, c'est quand même quelque chose d'éprouvant pour le psyché d'un homme, une expérience qui le modifie dans bien des aspects. Se contenter de dire « il l'ignore et youplahidou », c'est passer à côté d'une mine d'or en terme de développement de caractère.

      Le paragraphe sur son méthodisme était très bon, rien n'est laissé au hasard, le ressenti que tu cherches à faire véhiculer atteint sa cible.

      En revanche, ne pas saisir les concepts de bien et de mal quand on a de l'éducation, je souscris pas. Pour qu'un individu soit incapable de faire ce genre de distinction, il faut en général qu'il ait une absence quasi absolue de repères pour se structurer, ce qui est loin d'être le cas d'un fils de bonne famille.
      D'ailleurs, on ne retrouvera pas du tout cet aspect dans la bio.

      Myo a ressenti pour ces descriptions un fond ultra classique avec quelques fioritures d'un style m'as-tu-vu pour tenter de démarquer un peu le tout des autres présentations dites "classiques". Ça n'a pas fait l'illusion pour lui.

      Passons à la biographie.

      Que feriez-vous si vous deviez apprendre la date approximative de votre mort? Changeriez-vous de comportement ou resteriez-vous fidèle à vos principes?

      C'est précisément ce que je te reproche de ne pas avoir exploité en description psychologique.

      La biographie en soi est de bonne facture. Le style passé-présent avec le journal comme médiateur a été correctement utilisé. L'histoire ne tourne hélas qu'autour de la maladie génétique, on parle beaucoup du père, de la déchéance de la mère, et ton personnage est très effacé, voire quasi absent dans l'histoire. On sait qu'il bosse à côté. On n'apprend en profondeur pas comment il a découvert son amour pour les belles lettres.

      C'est pas une biographie de Thomas mais de ses parents, de leur rencontre à leur mort. Ça a beau être bien écrit, on n'apprend quasiment rien sur le passé strict de ton personnage et de son évolution au sein de Logue Town.

      Myo a aussi trouvé que le tout se focalisait trop autour des parents et a trouvé le meurtre de la mère gratuit, estimant que ton personnage aurait pu tout simplement partir. Je ne suis pas d'accord avec lui sur ce point, considérant que cet assassinat était justifié par l'envie de ne plus la voir d'avilir davantage, en atteste la fin où elle est dans une robe simple, apparaissant plus pure dans la mort qu'elle ne l'était dans sa déchéance.

      Le test RP maintenant.

      On commence avec l'évidence première.

      Putain... C'est.... Long... Pour...Ce....Que....C'est...


      "Dis moi, tu n'es pas un peu jeune pour participer à un concours de cette envergure? Tu es sûr d'avoir assez d'expérience dans le métier?"

      "Pour tout vous dire, je n'en ai aucune. Je me suis inscrit pour le plaisir de participer!"

      "Je dois dire que c'est peut être la seule réponse à laquelle je ne m'attendais pas!"

      Et les dialogues sont tous du même acabit. C'est fade et c'est inspiré de répliques clichés de Shônen où en fait le héros "prend trop les conventions à contre-pied quoi" alors que l'enjeu est absolument absent du fond de leur discussion.

      Et ce scénario qui est un cliché de Shônen lambda à un point où on a déjà deviné tous les tenants et aboutissants rien qu'en prenant le pouls de la problématique initiale Thomas Solomon 73992896

      Ce n'est pas cliché ? Voyons voir.

      Le personnage arrive sur l'île. En trois secondes et deux centième, après avoir échangé une ligne de dialogue et un sourire avec un type, il devient son ami, et même l'élève à qui il va enseigner comment faire un pain de viande. Cet ami lui apprend qu'un type gagne toujours la compétition. Seulement voilà, comme l'ami est un perdant, le gagnant étant du front opposé est donc un méchant. (Les mathématiques Shônen c'est pas compliqué)

      Eh oui !

      Il est d'ailleurs si méchant qu'il gagne uniquement en trichant et personne ne l'a jamais gaulé pendant plusieurs années. Thomas va donc enquêter. Il tombe sur eux, et là, première réplique qu'il entend en les espionnant :

      "Z'êtes sûr qu'utiliser de l'ammoniaque encore cette année va pas foutre en l'air le plan? Ils vont finir par se douter d'un truc!"

      Parce que les méchants sont bêtes et disent bien à voix haute par quel biais ils trichent sans surveiller les alentours avant de prononcer ces mots.

      "Juste pour cette édition, Bob. Mais nous allons changer de manière et vous laisser accéder aux plats des concurrents avant qu'ils ne cuisent dans les Fourneaux Secrets..."

      Oui, et il faut en rajouter une couche, des fois que le lecteur ait pas compris qu'ils étaient les méchants, et comment exactement ils s'y prenaient. Qu'il n'y ait pas de place au doute.

      Les deux comploteurs se fendirent d'un franc rire

      Les méchants qui racontent leur plan à voix haute avant de se gausser comme des phoques... C'est un cliché tellement lumineux que ça m'en a cramé les rétines.

      Le hasard fais bien les choses cependant.

      Tu m'ôtes les mots de la bouche. Quitte à mettre du cliché à la kilotonne, autant coupler ça avec de la facilité scénaristique. Y'a pas de honte, presque tous les hauteurs de Shônen le font à leur début. Et à leur fin aussi.

      "Remarque je l'aurai bien vu analphabète..."

      Oui, gros, con, tricheur, laid, rajoutons analphabète, un méchant lambda n'a jamais suffisament de tares pour refléter sa laideur d'âme.

      Puis à un moment, le concours commence. On aura attendu Laughing

      "J'accepte vos conditions et je vous remercie pour tout les efforts que vous avez fait. Ce concours ne pouvait continuer de cette manière."

      Des automates. J'arrivais pas à mettre le doigt dessus, mais avec celle-là c'est clair. Ce sont des répliques d'automates. C'est froid, sans vie, convenu, les angles bien arrondis. C'est pas un un dialogue en gros, c'est une succession de mots choisis de manière méthodique.

      Donc à la fin évidemment (oui je dis évidemment parce que Myo et moi avons vu toute l'intrigue avant même de l'avoir lue, les clichés surabondants ça permet aussi de rendre le tout ultra prévisible), il fait une révélation devant toute la foule. Le jury ne gueule pas quand un joueur, sous prétexte de jouer à Columbo fout tout un concours en l'air.

      Et tout finit précipitamment alors que l'intrigue a pourtant mis des plombes à accoucher.

      Test RP très insatisfaisant sur le fond dans la mesure où on a juste beaucoup de bruit pour rien. Inutilement lent, inutilement long. Par ce parti pris de prendre ton temps, tu n'as fait planer aucune atmosphère spécifique qui aurait pu justifier une telle lenteur. C'est donc autant un échec sur le fond que la forme.

      De son côté, Myo n'a rien à ajouter à tout ce que je viens de relever pour le test RP si ce n'est qu'il a trouvé le tout en plus trop sérieux, trop rigoureux quand on considère la nature du test qui t'a été donné.

      Nous avons chacun choisi la note de 550 dorikis pour le tout, pas pour les mêmes raisons, j'ai bien aimé la biographie et lui a été plus enthousiaste que moi pour les descriptions.

      Validation donc à 550 dorikis.

      Bon jeu.
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