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Le noir est le refuge de la couleur

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Les tavernes de port ont décidément des fréquentations particulières... Mais qu'à cela ne tienne, l'auberge "La Belle Rouge" promet quotidiennement des mets succulents garantis de qualité supérieure, grâce au travail acharné de son gérant le très cher Monsieur Lanphère. Il s'évertue à contrôler chaque produit entrant dans les cuisines de son établissement, jusqu'à connaître le détail précis de l'élevage, de la plantation ou des méthodes utilisées pour produire tout cela. Son slogan : "La Belle Rouge, signe officiel de qualité".

Malheureusement, même si Lanphère est pavé de bonnes intentions, son projet n'avait initialement pas trouvé de prêteur suffisamment confiant pour qu'il puisse s'établir directement sur une île des plus connues, ou au moins dans une ville calme. Le voici donc installé dans ce trou à pirates, là où aucun investisseur "honnête" ne daigne s'installer. Trop risqué. Du coup, les prix sont bas, et Lanphère à pu s'y établir et débuter son rêve.

Et putain que ce rêve est bon. Chaque fois que Thatch a l'occasion de passer par cette île paumée, il en profite pour diner ici et apprécier la saveur si agréable de la cuisine de Barm Hahn, le chef coq de La Belle Rouge, qui travaille sur d'excellents produits, surveillé de près par le gérant si pointilleux.

Mais qui dit auberge dans un trou à pirate, qui plus est située sur le port, dit forcément remue-ménage incessant. Et surtout, recrutement à tout va.

Alors que Thatch n'aspire qu'au calme, il assiste sans daigner s'y opposer à un capharnaüm général provoqué par un certain Rodolphe Ruffe, Capitaine de son état et activement à la recherche de membres d'équipage pour se joindre à lui et parcourir les mers sous son pavillon. Rien de plus noble, ce n'est pas notre homme à la barbe noire qui pourrait critiquer cela.

Plus tôt dans la soirée, Ruffe l'avait interpelé pour qu'il le rejoigne. Offre rapidement déclinée par un regard noir signifiant très clairement "laisse moi tranquille, je mange". Faut pas déconner. Surtout que Thatch, il est déjà Capitaine, il a déjà un équipage - actuellement en quartier libre dans la ville jusqu'au matin -, il a déjà un navire, et il passe déjà le plus clair de son temps dans la flibuste.

Putain qu'il gueule le Rodolphe. Il y a vraiment des gars qui sont séduits par ça ? Au vu du monde autour de lui, faut croire. Ils se battraient presque pour les places.

Rectification : deux types se mettent déjà sur la gueule.

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Perdu au milieu de nulle part, Kusashi était en pleine détresse. Comme à son habitude, il avait créé les pires scénarios catastrophes sur le navire où il avait élu domicile pendant un moment. L'équipage et son capitaine, après avoir accepté quelques bourdes sans importances de sa part, avait décidé de débarquer cet aimant à problèmes au premier port venu, même si il n'était pas prévu d'y accoster à la base. Un geste sympathique, ils auraient tout aussi bien pu le lâcher sur un banc de sable en pleine mer et le laisser se démerder avant que la mer décide de l'embarquer en engloutissant la petite étendue de plage. Retour au point de départ, une nouvelle aventure se profilait à l'horizon désormais pour la catastrophe ambulante.

Un peu d'argent en poche, le choix le plus logique pour Kazu, en zone civilisé, était de se diriger vers la taverne, épuiser ses économies puis trouver de quoi gagner sa pitance un moment et de continuer à voguer sur les mers, jusqu'à ce que le destin le rebalance dans un endroit quelconque. Une aventure classique pour lui. Son trajet n'était pas long pour trouver un lieu pour vider sa bourse contre quelques godets, les abords du port offraient directement une taverne nommée « la Belle Rouge ». Un nom chaleureux, plein de promesses en matières de boisson et d'action. Ne perdant pas un instant, il pénétra dans ce lieu, prêt à avaler tout ce qu'il pourrait s'offrir avec son maigre pécule. La populace était nombreuse dans ce rade, visiblement pas vraiment de gentils membres du peuple, mais plutôt toute sorte d'individus peu recommandable. Un lieu promettant de l'animation en somme.

Après avoir commandé une bouteille afin d'agrémenter sa soirée, Kazuki s'installa dans un coin tranquille, observant les gens présents au fur et à mesure qu'il vidait sa boisson. Il y avait une sorte d'attroupement autour d'une table, où siégeait un drôle de personnage qui, par sa manière de faire et de parler, n'était rien de plus qu'un vantard de première, haussant la voix toutes les cinq minutes au milieu de la foule. Ce n'était pas vraiment le genre d'animation que Kusa recherchait en venant dans la taverne. Pour lui, un lieu comme celui-là était plus synonyme de franche camaraderie, d'expérience sociale, et surtout, de batailles hasardeuses en usant du mobiliers pour se débarrasser des autres clients. Et c'est justement au moment où il commençait à être déçu de l'ambiance du coin que deux hommes lancèrent les hostilités dans la taverne. Les raisons de ce début de combat n'étaient pas claire, mais au moins, ils se mettaient sur la gueule, et pas qu'un peu. Au début, tout ceci n'était que du spectacle, avec les observateurs se mettant en cercle pour délimiter un ring, mais, quand un tabouret, supposé servir pour assommer l'adversaire, vola dans l'audience, les choses commencèrent à s'envenimer, et petit à petit, le public devenait participant.

Dans son coin, Kusachi prenait beaucoup de plaisir à regarder l'agitation autour, après tout, pour le prix d'une bouteille, il avait une représentation théâtrale offerte. Mais son état d'esprit changea subitement lorsque, après avoir été lourdement bousculé, un des acteurs de la baston générale heurta la table, envoyant la bouteille et son contenu au sol et morceau. Victime collatérale, il était hors de question de laisser ce crime impuni, surtout que ce qui était en train de couler n'était rien de plus que ses économies. N'hésitant pas une seconde, il s'enfonça au milieu des combats, bokken en main, prêt à dérouiller tous ceux qui étaient à l'origine de l'affront ultime. Aveuglé par une rage incontrôlable, il ne comprenait pas qu'il ne faisait pas le poids face à la plupart de certains de ces gaillards.  

Après un certain temps de guérilla urbaine au sein de la taverne, l'homme qui semblait attirer toutes les convoitises se dressa sur sa table, et, par un habile coup de sifflet, calma les ardeurs des combattants. La foule se recula et les gens s'écartaient peu à peu les uns les autres, laissant apparaître un Kazuki au sol qui avait pris plus d'un coup, le nez ensanglanté. Après avoir laissé un moment de flottement, celui qui semblait être le boss final de la taverne, toujours perché sur son promontoire improvisé, s'adressa à son audience.


Bon. Je sais que je recrute les meilleurs d'entre vous, mais vous avez réussi à tâcher ma tenue avec vos conneries. Alors maintenant, vous allez être sage, sinon, je m'occupe de vous un par un.



Il n'y avait pas à dire, il savait y faire avec ces gars-là. Mais ce qui avait avant tout titillé l'oreille de Kusa était la possibilité de se faire recruter. Lui qui n'avait plus rien en poche et était possiblement à la recherche d'une occasion pour se relancer dans le travail ou quoi que ce soit d'autre, le destin avait été généreux. Se relevant, essuyant ses blessures de guerres sur son voisin, il se mêla au reste des candidats, sans vraiment savoir dans quoi il pouvait bien s'engager.

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Pathétique.

Le premier sentiment qui vient à l'esprit de Thatch est pourtant mitigé. En pensant cela, il se rappelle de sa propre situation bien peu de temps auparavant. D'abord mousse, puis réel matelot, il avait pris les armes très jeune et assurait dès lors le rôle multi-tâche de pirate et de matelot. Si désormais il navigue par ses propres moyens et avec son propre équipage, il se trouvait à la place de tous ces agitateurs auparavant. Et ça n'était il n'y a pas si longtemps.

Il parcourait les ports et tavernes les oreilles grandes ouvertes pour guetter tout recrutement, lorsqu'il avait du quitter ses anciens compagnons. Soit par recherche d'un meilleur profit, soit parce que l'ancien équipage n'existait tout simplement plus. Alors il se cherchait de nouveaux alliés, de quoi gagner son pain pour la semaine, le mois, voire l'année. Quelques rapines efficaces, il n'y a rien de mieux !

Alors non, même si c'est ce mot qui est venu à son esprit en premier, non, cette situation n'est en rien pathétique. Cette situation fonde les racines de la piraterie telle que Thatch l'a vécue.

Mettant ce mot de côté, il entreprend de terminer son appétissant plat sans trop se laisser distraire par l'atmosphère générale qui alterne entre accalmie soudaine et remue-ménage délirant. Tavernier est un travail vraiment difficile. La piraterie, c'est bien plus calme.

Ironie.

Voilà que le soûlard de service se ramène et s'effondre lamentablement dans l'assiette de Thatch, projetant le peu de nourriture restant tout autour, brisant le tout et se tailladant les joues avec les débris. Puis il glisse sur le côté de la table, laissant derrière sa tête une trace rougeâtre dégoulinante.

Le vrai souci, ça n'est pas qu'Edward ait les vêtements parsemés de petits éclats de nourriture. Le souci, c'est qu'il était tout juste à la fin de son repas. Le souci, c'est qu'il a isolé durant tout ce temps les meilleurs extraits de son plat afin de les rassembler en une bouchée finale destinée à ravir ses papilles au plus haut point. Le souci... c'est que cet abruti d'emmerdeur de type bourré vient de foutre en l'air la totalité de son repas en le privant d'une douceur finale unique et irremplaçable. Le souci, c'est qu'en dépit du fantastique festin qu'il vient de déguster, son repas est à ses yeux totalement gâché.

Et s'il y a bien une seule et unique règle à ne pas enfreindre ce soir, c'est de pourrir le repas de Thatch alors qu'il profite d'être au La Belle Rouge pour s'en mettre plein la panse.

« Oh héhé c'est couillon ça, y a Robeeeert qu'a défoncé ta table hihihiiiiii ! »

Idiot ! Il a quoi dans le crâne ce couillon ? Quand même, ça se voit que ce pirate à l'épaisse barbe noire n'est pas le genre qu'on emmerde, ça se voit qu'il faut pas le provoquer, ça se voit tout ça quand même ! Non ? Peut-être. Mais le pote de Robeeeert, il est bourré. La preuve. "Robeeeert".

Saoul ou pas, Thatch l'assomme net en frappant d'un grand coup de bras la tête du gars sur la table rouge du sang de Robeeeert. Leurs deux camarades tentent de se lever mais sans réel succès : encore plus imbibés d'alcool, ils s'effondrent de la manière la plus pathétique du monde en renversant leur propre table et leurs chaises, s'assommant eux aussi dans leur propre action. Alors l'homme à la barbe noire entasse les uns sur les autres les quatre corps évanouis des quatre abrutis devant sa table, de manière à se faire une sorte de muraille humaine. Enfin, il se dirige vers le comptoir.

Personne ne semble s'être intéressé à cette courte scène. Et tant mieux. Que l'autre capitaine s'occupe de recruter, Thatch n'est pas là pour ça.

« Eh Barm, tu m'ferais un autre plat s'il te plaît ?
- Encore faim ? Avec ce que t'as englouti ?
- Toujours faim. Surtout quand on me gâche ma fin de repas.
»

Il fait signe au chef cuistot en lui montrant sa table, un peu à l'écart de la salle, désormais protégée par quatre soûlards empilés.

« Tu m'as fait quoi encore là-bas ?
- J'ai pas aimé leur attitude. T'en fais pas, tu sais que je te payerai si dégâts il y a. J'aime bien ce lieu.
- J'm'en fais pas pour ça. J'm'en fais surtout pour eux. Ils sont morts ?
- Si mort il y a, c'est à cause de la boisson. J'en ai frappé qu'un.
- Mouais...
- Au passage, viens un coup nettoyer ma table. Ils ont laissé des morceaux d'eux dessus.
»

Levant les yeux au plafond, Barm Hahn suit le pirate à travers le capharnaüm. Soirée bien avancée. Pirates bien bourrés.

« Tiens Edward, on dirait qu'on ta volé ta place !
- Putain.
- Ouais oooh s'cuse nous "Edward", on savait pas qu'y avait ton nom ici, tant pis pour toi du coup ! Eh toi le vieux derrière, envoie nous à boire, on a soif tous les deux !
- Il m'a tutoyé là ou je rêve ?
- Laisse tomber Ed'...
- Il m'a appelé Edward ! Mais il est fou ! Eh l'affreux ! Vous allez me donner du "Monsieur Thatch" ! On n'est pas des connaissances tous les deux ! Et vous allez déguerpir d'ici immédiatement !
- C'est qu'il mordrait le toutou aux poils noirs !
»

Levant les bords de leurs vestes, les deux ahuris signifient bien clairement qu'ils sont armés. Pistolets et couteaux, le parfait attirail du petit pirate.

« Edward... »

Mais sans prêter attention aux paroles de Barm Hahn, Thatch projette depuis ses manches une corde sur chacun des deux marins d'eau douce, qui s'enroule immédiatement autour de leur frêle cou. Alors qu'il réagissent à peine et montent leurs mains à leur gorge pour se débattre, il les attire à lui en les faisant passer par dessus la table et les cogne violemment l'un à l'autre, pour les entasser, à leur tour, sur les quatre autres.

« Avec ça, on m'fera plus chier. »

Puis, remarquant le regard noir de son camarade le coq :

« Plus fort que moi. Sers moi les deux boissons qu'ils auraient prises, ça compensera. Et, s'il te plaît, passe un coup sur cette table, on dirait qu'on y a égorgé le porc que tu vas me servir tout à l'heure. »

« Merci Barm. »

Et Thatch se réinstalle enfin à sa chaise, calmement, dans son petit bout de paradis tout relatif.

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Marrant. Alors que la tension dans les rangs avait baissé d'un cran, au sein de la taverne, les explosions de testostérone ne semblaient pas vouloir s'arrêter. Kusa était dans la queue, sans chercher plus loin que ça le pourquoi du comment, ni à retourner au milieu des embrouilles. Après tout, ses maigres économies venaient de s'éclater au sol après le ramdam précédent et personne n'allait croire un mec avec cette dégaine qu'il avait été une malheureuse victime dans toute cette affaire. Alors, du boulot, peu importe la besogne, il ne pouvait se permettre de cracher dessus.
Pendant ce temps, dans la salle, un type, du genre beau brun ténébreux avec une pilosité abondante mais plutôt de couleur noire, était en train de se faire plaisir sur les quelques fauteurs de troubles restant, tout en s'occupant du mobilier par la même occasion. Tout cela paraissait simple venant de lui, un enchaînement et hop, les mecs agonisaient au sol. Il était plus que certain qu'il fallait éviter de chercher des noises au barbu. De toute manière, ce n'était pas une cible à l'instant, après tout lui aussi semblait avoir été victime des déboires de ce rade, mais, contrairement au miséreux misérable, lui semblait être déjà dans les petits papiers du tavernier et allait par conséquent pouvoir se faire resservir sa pitance. Ou alors, il avait juste du pognon. Au choix, Kusa s'était posé lui-même un dilemme dans sa torture d'esprit.
Après sa courte absence, il se recentra sur ce qui était le plus important : garder sa place dans la file, faire bonne impression et repartir avec la certitude d'avoir du boulot. Fini les combats, les escapade psychique et tout ce qui pourrait lui traverser la tête. Il lui fallait faire le vide et devenir un modèle pour la plèbe qui l'entourait, et s'élever par la même occasion au dessus du lot. Après l’enchaînement d'actions et de violences en tout genre, l'ordre fut rétabli, le microcosme reprenait calmement sa routine. L'entretien d'embauche pouvait enfin reprendre.



Bon, mes p'tits roublards, on reste sage sinon je me tire sans aucun d'entre vous sur mon navire, c'est clair ? Allez, suivant !←

Peu à peu, la file avançait, avec son lot de déception pour certains qui se retrouvaient à faire demi-tour et à rentrer auprès de leurs familles aussi vite qu'ils les avaient quittés. Aucun soucis pour Kusachi de ce côté là, voilà bien longtemps qu'il n'avait ni famille, ni attache. Une bien longue histoire qui ne mérite nullement d'être raconté, ou plus tard. Bref, dans la tête du protagoniste, tout était clair, il partait clairement gagnant par rapport à ces ratés qui étaient présents et qui l'éloignait de son embauche évidente. Éloigner, un bien grand mot, puisqu'il n'y avait plus que trois personnes encore devant lui. Évidemment, il aurait pu passer devant ces types, sans complexe, mais il y avait de fortes chances que cela ne fasse qu'envenimer la situation et refaire exploser l'ambiance déjà chaude de la précédente échauffourée. La raison de Kazu avait de bons arguments pour l'empêcher de continuer à se mettre dans le pétrin à la moindre de ses décisions, mais c'est finalement sa connerie légendaire qui lui fit faire un pas sur le côté et avancer par la suite afin de dépasser les mecs qui lui bouchait le passage depuis bien trop longtemps.


« Il se prend pour qui ce type ? »
« Il est idiot où quoi »
« Retourne derrière abruti où c'est moi qui t'y remets en pièces détachés. »


Les réactions ne s'étaient pas faites attendre, et Kusaki était à deux doigts de se faire corriger en bonne et due forme par les victimes de ce manque de respect évident mais aussi par tout ceux qui se sont fait recaler et qui avaient besoin de faire passer leur frustration sur quelqu'un. Ils n'attendaient qu'un mot, un mouvement de la cible avant de fondre dessus comme un seul homme. Mais notre cloporte ambulant ne semblait pas réagir, et il attendait sereinement devant le Capitaine. Ce dernier était consterné face à ce qui venait de se produire, partagé entre le pur génie d'un type qui a porté ses parties génitales et avancé plein de confiance et de courage mais aussi par la débilité transcendante de cette même personne à chercher les embrouilles de la sorte, surtout quand il ne lui restait que très peu de temps d'attente. Après s'être remis de ses émotions, il se leva de sa chaise, fit un petit geste pour calmer l'ambiance générale autour de lui avant de prendre parole.


Ahaha. Jamais vu un type comme toi. T'es pas un problème dans ta tête à tout hasard ?! J'ai demandé à tous de rester tranquille et toi tu te pointe, tu double tranquillement, sans pression, pour te présenter devant moi, sans dire un mot. T'es qui au juste pour te permettre ça ? J'ai ma petite idée mais bon, j'aimerais te l'entendre dire avant de lâcher la foule sur toi... Allez trou du cul, je patienterais pas longtemps.←

Moi ?

Non, le mec au fond de la salle, gros débile.←
Ah, ok, pardon.


Grand silence dans la salle. L'incompréhension était totale. Pas une once d'intelligence semblait ressortir du nouvel ennemi public numéro un de la taverne. Pendant une seconde, la plupart présent dans la salle s'attendait à avoir un mec assez puissant pour être au-dessus du lot et foutre une rouste à quiconque contesterait son droit à doubler, mais rien de cela. Kusa était tout sauf ce genre de personne, juste un inconscient qui réfléchissait principalement après avoir agit, et encore.


At-Attends... Tu as compris que c'était de l'ironie j'espère. Évidemment que je m'adresse à toi...←

On ne sait jamais, je préfère être prudent, je ne voudrais pas prendre la place de quelqu'un. Enfin quoi qu'il en soit, je suis Kusachi. Kusachi Kazuki. Je bosse sur des bateaux depuis des lustres, j'sais faire pleins de trucs sauf les pâtes, c'est chiant, en général elles prennent feu, c'est un bordel pas possible. J't'épargne les détails, c'est pas beau à voir. Sinon je sais me battre, j'ai pleins de blessures et tout, ça fait pleins d'histoires incroyables à raconter. Bref autant dire que je suis un élément à avoir avec soi, cela va sans dire.
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