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Adventure Time !

Citadelle. Une ville en plein changement, libérée récemment de la tyrannie et qui commence tout juste à goûter aux vrais plaisirs de la liberté. L'Archityran n'est plus, les habitants jusqu'alors opprimés peuvent désormais respirer, cesser de courber l'échine et avancer. Le plus beau dans tout cela ? La participation d'Elijah dans la libération de la ville. Même si le final fut quelque peu trop enflammé à son goût, il n'en reste pas moins fier d'avoir filé un coup de mains pour botter les fesses des miliciens du Tyran. Ses quelques dérapages au milieu n'étant que des détails à son esprit dont il était inutile de prêter attention. Il était un héros et il comptait bien quémander son dû en tant que sauveur. Car il n'y a rien de plus naturel que de remercier ceux se battant à votre place, n'est-ce pas ? En ce glorieux jour ensoleillé, le Croq'Dur avait donc mis le nez dehors, ce qui lui changeait puisque habituellement il trempait dans la poudre blanche. En pleine hallucination, sa perception des choses altérées, il était le sauveur.

Ou du moins, ils étaient les sauveurs. Lui, Elijah Croq'Dur, leader charismatique de la cellule révolutionnaire de Citadelle. Elle, Elisabeth Croq'Dur, sœur et plus proche conseillère de guerre, soutien stratégique et psychologique de l'homme-poisson piranha. Et lui, Zod, l'ours mauve de cinq mètres de hauteur, général de guerre de la révolution, l'arme de destruction massive de leur armée, enragé et déchaîné. Tous trois rentraient du front, la petite fille d'une dizaine d'années assise sur l'épaule massive de la bête, qui elle-même progressait aux côtés du désaxé. Ce dernier avançait lentement, démarche conquérante, regard fier, sourire victorieux, tout autour de lui on les acclamait, les saluait, les chants à leur gloire résonnaient dans les rues. Une véritable haie d'honneur s'étendait à travers toute la ville libérée par leurs soins, les menant jusqu'au centre, destinée exclusivement au trio désormais légendaire. Dans le ciel étaient régulièrement lancée des pilules de drogue, leur passant au-dessus de la tête, retombant à terre sur le chemin qu'ils empruntaient.

Ils bifurquèrent à un virage et percutèrent brutalement une masse d'ombre survenue soudainement comme pour se dresser en rempart. Le heurt mis Elijah sur le cul et alors qu'il râlait tout en replaçant correctement le casque sur sa tête, il remarqua que le décors avait basculé. Plus de foule en admiration, plus d'acclamations, plus d'ours géant ni de sista Elisabeth, rien que la tristesse de la réalité lui sautant à la gorge. Habitué de l'exercice, il comprit rapidement ce qu'il lui était arrivé. Une autre de ces hallucinations. Dû à ce qu'il consommait ou à la folie le rongeant, il s'en foutait éperdument. Il se releva et tacha de jeter un œil aux alentours pour se repérer. Maintenant qu'il avait l'esprit à peu près clair, il pouvait reprendre le cours de ses activités. Il savait où il allait, ce pour quoi il y allait, restait seulement à ne pas trop s'en détourner au gré des hallucinations qui le prenaient. Il avait déjà fait foirer plusieurs deals de cette manière, soit en changeant brusquement d'avis au dernier moment ou en manquant de se rendre au lieu de l'échange, pris par sa folie, embarqué dans un autre monde.

Son monde. Désaxé, désordonné, incohérent, perturbant. Aujourd'hui il ne revendait plus, se contentant seulement d'acheter pour sa consommation personnelle. Et il avait son fournisseur fétiche, son petit coup de cœur. Pinky Walt de son pseudonyme dans le métier, un des plus gros fournisseurs de la forteresse et ce depuis des années. Elijah s'y était déjà frotté du temps où il vendait, chaque fois il avait frôlé la mort. C'était un ingénieux le gusse, peu désireux de surcroît de partager son territoire. Le genre à chasser l'envahisseur à coup de bombe artisanale. Sa dose récupérée, son sachet de pilules entre les mains, le criminel s'en envoi quatre ou cinq dans le gosier, histoire de se requinquer un peu. Nouvelle drogue sur le marché cette fois, un essai. L’œil de l'Archityran qu'on la nomme, petit hommage. Temps pour qu'elle fasse effet, une vingtaine de minutes. Effets, sensation d'énergie, agitation, besoin incontrôlé de l'ouvrir, montée d'euphorie, accroissement de la vigilance.

Depuis l'incendie, depuis son pétage de plombs, il consacrait ses efforts à retrouver la trace de sa petite sœur, lâchement enlevée par un équipage pirate, ceux de la perle noire. Des forbans qu'on diraient en réalité envoyé par les Tenryubittos, dans l'esprit désarticulé du brûlé, tout cela était parfaitement plausible. Et il avait une piste confirmant ses soupçons. Hector le Barbotteur, Capitaine des pirates de la Perle Noire, aurait été aperçu près de l'immense chantier de la tour du côté de la mer, cherchant désespérément un moyen de transport pour regagner la mer en urgence. Son navire lui aurait été volé une nuit de beuverie, malchance. Hector, il lui mettrait la main dessus tôt ou tard et le ferait cracher le morceau sur la localisation de sa chère sœur. En attendant, il devait remonter la piste par le bas, en commençant par les matelots. Ses relations, en échange de quelques berrys, lui ont appris qu'un certain Ragety serait désespéré à l'idée de retrouver l’œil qu'il aurait perdu.

Il avait pris la décision de tendre un piège à cet homme, faisant courir la rumeur à travers l'immense forteresse qu'il détenait un œil mystérieux et qu'il était prêt à le vendre au plus offrant. Cela lui avait coûté de devoir payer les bonnes personnes, mais il ne doutait pas du résultat. Il viendrait. Le poiscaille avait également fait savoir à quel endroit on pourrait le trouver. C'est à cette position qu'il attendrait Ragety. Il s'affala sur un fauteuil usé, tandis que les effets de la drogue ingurgité plus tôt commençaient à se faire ressentir. Il sentait déjà l'excitation le gagner, un sourire béat dévoilant ses dents acérées. Au fond de son trône, les bras sur les accoudoirs, la tête en arrière, il profitait de sa dose d’œil de l'Archityran. Son palais, un vaste terrain vague encerclé par de nombreux bâtiments en piteux états, bâtisses à l'abandon et immeubles désertés. Les battements de son cœur s'accéléraient au fur et à mesure que des vagues d'énergies frappaient tout son corps...

♪ Pif. Paf. Pouf. J'suis qu'une grosse pistache... ♪


Dernière édition par Elijah Croq'Dur le Lun 5 Juin 2017 - 18:43, édité 1 fois
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Ce n'était que lorsque le tonnerre grondait de concert avec les éclairs aveuglants que la foudre s'avérait imminente. C'était un tonnerre bien terne, bien sec même qui grondait à une fréquence telle que la célérité tenait de la salve d'artillerie. Des flashs lumineux, eux aussi successifs scintillaient sur les toits de  Citadelle. Les éclairs en ce début de soirée n'avaient rien de céleste, il émergeaient en réalité des bas-fonds, des bas-fonds du genre humain plus exactement.
Un Flash gun fermement enveloppé dans chaque main, ses index facétieux en caressant occasionnellement la détente, Joe, dont la maigre silhouette se perdait dans l'épais manteau de fourrure qui le recouvrait des chevilles au cou, bondissait de toits en toits, faisant rugir ses calibres par intermittence sur ses poursuivants.

Récemment célébré pour son ascension sociale fulgurante, l'emblème du gouvernement mondial lui collait maintenant à la peau sans qu'il n'ait à en être revêtu. La nouvelle de son accession au titre de capitaine corsaire avait fait son chemin. Tout célèbre qu'il était devenu, le cafard n'avait pourtant pas bonne presse. Pas à Citadelle en tout cas, en attestait le comité d'accueil qui le coursait jusque sur les tuiles des bas quartiers de l'île.

- Où il est passé encore ?!

En bon nuisible, le cafard savait fausser compagnie à ses chasseurs sans avoir à sourciller. Cette paire jumelle de Flash guns, pépites des arsenaux de Citadelle, avait le don de lui faciliter la tâche. Chaque tir était autant un prétexte à la mort par balle que la cécité instantanée. Un concept simple que ces mousquets équipés de Flash Dials. Quel meilleur moyen en effet pour entraîner la mort que de faire littéralement jaillir la lumière du bout du tunnel afin de mieux sonner le glas.

Aveuglés autant qu'estropiés, la douzaine d'hommes ayant persévéré à traquer Greed avait semé derrière elle une trentaine de ses camarades qui gisaient à présent sans vie ici et là dans leur sillon. On ne poursuivait pas impunément Joe Biutag. Si ce n'est le soleil rose au couchant, plus rien d'autre n'illuminait les faubourgs de Citadelle. Les parasites de l'acabit du cafard se complaisaient allègrement dans l'obscurité, aussi, ils devaient lui mettre la main dessus au plus vite, car rien ne gâchait davantage l'ambiance qu'un capitaine corsaire dans un nid de révolutionnaires.

- De toute façon on n'arrivera à rien en étant aussi peu nombreux. Hilev, Gram, allez chercher des renforts. Il faut qu'on foute l'île entière en branle si on veut la paix. Vous allez voir, on va lui faire la peau à cet enfant de....

Heureusement, la courtoisie fut sauve, la vie du révolutionnaire, beaucoup moins. Coupé en pleine tirade, la balle était venue du dessous, lui perçant aussi bien la langue que le crâne. Éparpillée parmi les bouts de tuile morcelés par le tir, la cervelle du pauvre bougre avait pris l'air jusqu'à en maculer les parures de ses camarades.

- I.... Il est en dessous !

En état de panique, on se surprenait parfois à hurler des évidences. Tous avaient beau savoir d'où venaient les balles, pas un seul parmi eux n'échappa à la décharge massive de plomb agrémentée de flash violents, échappant des trous multiples qui parsemaient la toiture sur laquelle ils reposaient tous à présent.

Dessous, dans ce qui s'apparentait à un grenier, Joe, canons fumants dressés en l'air, tendait l'oreille en quête d'éventuels survivants. Sa besogne joyeusement accomplie, aucun parmi ses poursuivants n'avait eu le mauvais sens de continuer à respirer.

- Dix balles dans le chargeur avant d'avoir à recharger... Putain, ça change la vie. Surtout pour mes victimes hin-hin-hin !

Réajustant sa casquette de marine sur laquelle était inscrit "pirate", ses armes rangées sous sa fourrure, le cafard descendit du grenier, interrompant par son passage une famille attablée qui n'osa bouger une paupière à son passage. Certains à Citadelle étaient heureusement pourvus d'un instinct de survie.

Dehors enfin, scrutant sans s'y intéresser les cadavres de ceux qui avaient roulé le long des tuiles jusqu'à en garnir la ruelle en contrebas, le cafard, escargophone à la main, s'enquit des nouvelles de son matelot.

- BzZZz Bordel Joe... bzzZ ...as le temps.. BzZ ...révos partou.. bZz ..

Accompagnant les interférences, des bruits de chairs claquant les unes sur les autres se faisaient entendre dans un rythme saccadé.

- Mon pauvre Mahach, tu en as des malheurs, quel dommage que j'en ai si peu de choses à foutre.
Ce n'est pas ma faute à moi si le Log Pose a orienté son magnétisme vers Citadelle après nos errements maritimes. Donc.... tu te démerdes.


Comptant raccrocher sur ce reproche, le cafard se reprit aussitôt.

- Ah tiens ! Non seulement tu te démerdes, mais en plus tu me retrouves à la tour euh.... c'est quoi le nom ronflant qu'ils lui ont donné déjà ?... la tour... la tour.... la tour.... liberté ! Voilà, on se rejoint à la tour liberté.
Allez, bisous !


- BzzZZz ....pèce d'enc... BZzzZ ...lééééééééééééé !

*clic*

- Bon, Mahach a l'air d'avoir les choses bien en main. J'ai le temps de me faire une petite sieste en attendant.

Une fois qu'il eut baillé, s'étirant alors mollement, plaçant ensuite ses mains croisées à l'arrière du crâne, Joe reprit paisiblement son petit bonhomme de chemin  au milieu des ruelles délabrées des quartiers pauvres de Citadelle.
Après des jours passés en mer sur un rafiot peu confortable, le sommeil lui faisait cruellement défaut. Ce terrain vague miteux devant lequel il passait, où un confortable fauteuil l'attendait tenait lieu d'opportunité inespérée après ses courts déboires avec la révolution.

Ses Flash guns n'étaient pas rangés depuis dix minutes qu'il les ressortit instinctivement. Sur ce fauteuil, un inconscient avait été assez mal inspiré pour s'y affaler.

- Dégage de là sale race. J'ai pas envie de tâcher mon canapé, mais crois-moi...

L'un de ses deux instruments de mort qu'il tenait en main vint s'accoler contre le front du bipède piranha.

- ....si tu lèves pas ton cul immédiatement, je saurais me faire à l'idée.


Dernière édition par Joe Biutag le Ven 21 Avr 2017 - 17:45, édité 2 fois
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♪ Pif. Paf. Pouf. C'vraiment trop la classe ♪

Ils ne semblaient pas tous être d'accord sur ce point, l'idée d'être une pistache devait déplaire à certains puisqu'on vint l'interrompre dans sa chanson. C'était à chaque fois la même chose, dès qu'il se laissait aller à donner de la voix, poussant la chansonnette et témoignant sa joie de vivre, un rabat-joie venait lui claquer son mécontentement aux narines. Et si d'ordinaire, on avait tendance à se montrer un poil moins direct dans la manière de faire, celui-ci ne prenait pas de gants. Encore un qui n'avait pas appris à se méfier des natifs de Citadelle, d'autant plus lorsqu'ils étaient extrais des basses fosses de cette dernière. Il lui collait carrément un flingue sur le casque, déterminé à lui loger une balle dans le frontal si Elijah n'obéissait pas à son souhait. Souhait qu'il émettait avec si peu de politesse que cela fit sourire le piranha, ce n'était clairement pas un choix qu'il lui laissait. Il voulait ce canapé, et finirait par l'avoir. Vos désirs sont des ordres, est-ce la réponse qu'il s'attendait à avoir ?

Hééééé... c't'un sacré dilemme ça ! Mouetteman ou Stark Lazar ? ' bien ou l'mal ? L'justice ou l'crime ? Maaaah, la j'saurais pas t'répondre, tu m'prends d'court !

C'est qu'elle tombait un peu sur le coin de la figure sans qu'il y soit préparé, c'était impossible pour quiconque voulait y répondre sérieusement de fournir une réponse dans la minute. Non, même après des mois d'intense réflexions, il ne pourrait se résoudre à lâcher un nom. Il y avait des choses que l'on ne pouvait traiter, de grandes questions existentielles qui nous dépassaient, celle-ci en faisait partie. Le Croq'Dur semblait anormalement calme pour quelqu'un dont la boîte crânienne était menacée par un pistolet. Il avait parfaitement conscience du danger imminent à l'encontre de sa personne. Le problème résidait plutôt dans le traitement que son cerveau faisait de cette dite menace. Considérée dès les premières secondes comme non pertinentes, elle n'était donc pas dans les priorités des choses à traiter. Il pouvait bien faire feu, lui trouver la tronche et éparpiller sa cervelle aux alentours, Elijah n'était pas inquiet. Pire encore, il s'imagina ce qui se produirait si cela devait arriver.

BANG ! Balle, front, trou, explosion d'paillettes et d'confettis, éparpillement d'la viande ! Sang, SANG SANG SAAAAAANG ! MORT ! PI-RAH-RAH-RAH-NAH !

Oh ce qu'il pouvait adorer ce moment. Cet instant où il se sentait déborder, exploser d'énergie, un surplus qu'il ne pouvait contenir et qu'il recrachait par flots continu dans tous les sens. Ce temps où il ne contrôlait plus rien, que l'euphorie et cette sensation d'énergie était telle qu'il ne tenait plus en place, qu'il lui fallait bouger, se dépenser, être actif. Super-actif en réalité, tremblant de tout son corps à cause de l'excitation et le bien-être à son paroxysme, il venait de bondir pour se mettre debout sur son fauteuil. Contrairement à ce qu'on aurait pu le penser, il n'avait pas oublié la présence de l'inconnu désirant lui piquer son trône. Et alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la bouche, une silhouette au fond fit s'illuminer plus qu'il ne l'était déjà son faciès de poisson piranha. Il poussa un cri d'excitation, et se laissa retomber les miches sur le fauteuil, les jambes en tailleurs, poings serrés, tremblant de tous ses membres. Le canon du flash gun cette fois vint lui presser le nez, et le cran de sécurité fut ramené vers l'arrière.

Oh, c'qu'il est très sérieux l'gaillard ! T'veux c'fauteuil ? Pose un cul, il est à toi ! Désolé, mais j'pas l'temps d'rigoler avec toi là, j'ai autre chose d'plus urgent à faire là tout d'suite ! MAIS T'INQUIETE ! T'INQUIEEEEEEEEETE ! Dès qu'j'lui ai fait cracher où s'planque c'tte p'tite tantouze d'Capitaine squelette, j'dis squelette ? Ouais, squelette ! Ca fait flipper hein ! Pi-rah-rah-rah-nah !

D'une impulsion, il se propulsa par-dessus Joe Biutag dont il n'avait même pas pris la peine de dévisager la trombine, même si le résultat n'aurait été guère différent. Réalisant plusieurs pirouettes aussi inutiles qu'artistiques, il retomba les deux genoux fléchis au sol, ses totokias fétiches dans chacune de ses mains. Il se redressa, regarda en arrière en direction du type à la casquette, pointa à l'aide de sa massue l'individu se ramenant vers eux et grimaça de douleur. Il en avait mal d'avance pour le malheureux rien qu'à imaginer ce qu'il allait lui infliger. Sans plus traîner, il s'élança sur sa proie avec vivacité, l'autre ne réagissant que trop tard eut tout juste le temps de sortir son pistolet et son sabre que déjà, Elijah était sur lui. D'une frappe du pied à l'horizontale, il détourna la direction de l'arme à feu. Son opposant pressa la détente à deux reprises et les balles allèrent se perdre dans le terrain vague derrière l'hybride. La massue et l'acier de la lame entrèrent en collision, la seconde massue vint fracasser le nez de sa victime.

Hey ! J'recherche Hector, d'jà vu sa sale tronche dans l'coin ?!

L'autre, les mains sur son nez fracassé et pissant le sang, activa sa tête de gauche à droite. Cela fit rire Elijah, qui regarda une fois de plus vers l'arrière, où un insecte squattait son trône de fortune.

J'le savais qu'il dirait ça, ils disent toujours ça quand j'leur ai pas encore brisé les os !

Une seconde fois, Ragety tenta de lui tirer dessus, et la réussite ne fut pas au rendez-vous, cette fois non plus. Il fut pour autant sanctionner plus sévèrement, l'homme-poisson le désarma avant de lui faire ressortir l'os du coude d'une frappe remontante de sa massue.  Forban, mais pas suicidaire, Ragety lâcha son sabre et se jeta à terre, suppliant entre deux hurlements de douleur qu'on épargne sa vie.

AH ! Ça, c'est l'foutu putain d'moment que j'préfère ! Maint'nant il va vouloir causer le pépère ! Pas vrai qu'tu vas vouloir causer, hein mon gros laidron, hein ? T'vas tout lui dire à tonton Elijah, heeeeein ?!

Il avait agrippé la joue du pirate à l'aide de ses doigts et tirait allègrement dessus. Il relacha finalement sa prise et le gifla pour le renvoyer au sol.

Biiiiien ! Hector, il est où ? Et me réponds pas dans ton cul, parce que le dernier abruti qui m'a répondu ça, est encore suspendu par la langue à un crochet à une trentaine de mètres du sol ! Vous auriez dû voir ça, j'avais passé une heure à lui faire plein d'entailles sur l'peau, pour qu'il s'vide d'son sang d'partout ! J'l'ai accroché au pan d'mur à l'angle d'ce bâtiment là-bas s'tu m'crois pas ! 'Fin t'en fais pas, s'tu causes pas t'iras vite l'rejoindre ! Pi-rah-rah-nah !
Par les tentacules de Davy Jones, calme-toi ! Je dirais ce que tu veux, j'suis pas fou et fidèle au Cap'taine au point de finir comme l'autre pauv' type ! C'est pour le butin que tu le cherches, c'est ça ? Tu veux ses millions de berrys ? Tu veux savoir où il planque tout ça ? Je vais te le dire ! Il cache ça à
Oh mais ferme-la tas d'merde !


Il lui claqua son poing à la gueule. Poing évidemment parsemé de morceaux de verres qui entaillèrent autant la fiole du gusse que sa propre main. Sauf que le Elijah était clairement trop défoncé pour ressentir quoique ce soit de gênant. Il avait de l'énergie à revendre, et un besoin soudain de lui fracasser la tête. Comme une pulsion meurtrière presque aussi forte que l'euphorie dominant jusqu'alors son état d'esprit. Quant sa propre folie côtoyait les effets de la drogue, cela donnait quelque chose dans le genre...

Tu.

Ses poings s’abattirent à répétitions sur sa victime.

Ferme.

Ce fut autour de ses coudes.

Ta.

Il s'essuya plusieurs fois la semelle de ses rangers sur son front

Gueule.

Il termina le tout en lui déchiquetant la jugulaire, ses dents acérées déchirèrent sa peau dans des gerbes de sang.

Capiche ?! Oh !? L'mollusque, pigé ?! TU LA BOUCLES OK ?!

Rien que le silence. Nul mouvement, ni râle plaintif ou gémissement de douleur, ni même signe d'agonie. Ragety n'était plus qu'un corps sans vie.

Oy... t'as l'droit d'bouger quand même hein... Oy l'mollusque, t'as clair ? Oy ? OY ?! Sans déconner, 'fais pas l'coup du mort, celle-la aussi j'la connais !

Il lui balança son panard dans les côtes, s'attendant à une réaction.

Sérieux... ?! Putaaaaaaaaaaiiiiiiin ! Ah bah bravo Elijah ! BRAVO ! J'T'AVAIS POURTANT DIT L'DERNIERE FOIS D'PAS COGNER TROP FORT SUR LES HUMAINS, C'DU FRAGILE, CA A TENDANCE A CASSE VITE ! Merde, MERDE MERDE MERDE ! ET COMMENT J'VAIS L'TROUVER L'HECTOR HEIN ?!

Il fit volte face, furieux de sa propre bêtise et de la fragilité des humains. Ses yeux ingurgités de sang tombèrent immédiatement sur le Cafard, affalé sur son fauteuil.

TOI ! OUI TOI ! Avec tes flingues qui viennent de ma ville, MA VILLE, c'ta putain d'faute ! T'viens me menacer avec MES flingues, dans MON terrain d'jeu, tu t'crois tout permis p'tite merde, c'est ça ?! J'MANGEAIS DEJA DES P'TITS SALES QUE TU T'TORCHAIS A PEINE LES MICHES TOUT SEUL, CONNARD !

Folie et drogue faisaient que l'on ne pouvait pas toujours être au top dans nos insultes...

Parce qu'en plus, j'suppose qu'tu sais pas où il est, toi, Hector ?!


Dernière édition par Elijah Croq'Dur le Lun 5 Juin 2017 - 18:44, édité 1 fois
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- C'est pour le butin que tu le cherches, c'est ça ? Tu veux ses millions de berrys ?

Douce sérénade que celle-ci. On pouvait déjà entendre siffler les lendemains qui chantent. Joe le pouvait en tout cas. Il ne pouvait pas grand chose de plus, et ce, pour son plus grand malheur.
Car, pour le moins instable, voire même aléatoire d'une réaction à l'autre, l'amphibien s'étant donné en spectacle sous le joug de son artillerie hurlait, chantait, se frétillait pour enfin - sans crier gare - massacrer cette carte au trésor sur patte qu'avait constitué un instant le dénommé Ragety.

- Oh !

Ce fut un davantage un soupire sec qu'un cri de désespoir, toutefois, la détresse sommeillait en cette onomatopée lâchée suite au décès soudain du forban. Pourtant en bonne santé, car les vermines savaient s'entretenir, le cafard en vint à porter sa main droite afin d'agripper son cœur. Suite au choc d'une perte si précieuse - car corrélée à une perspective d'enrichissement personnel -, le palpitant du corsaire manqua de défaillir.

- Ce con... ce... ce... Oh ! Ce putain de hareng... Il a pas fait ça ? IL A PAS FAIT ÇA ?!

- Parce qu'en plus, j'suppose qu'tu sais pas où il est, toi, Hector ?!

De son cœur lourdement éprouvé, son sang ne fit qu'un tour pour bien vite lui monter à la tête. Ce rouge cramoisi constituant à présent la teinte de sa peau s'accordait à merveille avec son regard plissé, comprimant en ses deux prunelles toutes les intentions les plus malveillantes du monde. Les flash guns n'avaient pas été extraits du manteau pour l'esbroufe. Se serait-il écouté qu'il aurait - malgré sa radinerie viscérale - gaspillé jusqu'à la dernière de ses balles pour en garnir la carcasse en devenir qu'était cet homme-poisson lunatique.
Seulement, là où l'accumulation de vice mène paradoxalement à la vertu, son avidité prit le pas sur sa colère.

- Naaaaaaaaaaan.... je sais pas où il est le père Hector... Mais je me demande si l'odeur de ta carcasse fumante le ferait pas sortir de son trou !

Colère tempérée, mais colère néanmoins, le cafard nourrissait toujours de sombres desseins.

- J'dis... ça vaut l'coup d'essayer !

Réponse déroutante mais logique lorsque l'on savait dans quelles substances était imbibé le sang d'Elijah. Passant du coq à l'âne, les substances chimiques qui l'emplissaient l'empêchant de rester constant dans ses décisions, il enchérit aussitôt.

- Hector, Hector... HectoooOOoOOor ! ♫ Non, rien à faire, ça passe pas mieux en chanson. Ou alors, faudrait que j'trouve une rime en "ête"... Oh attends, j'tiens un truc !

Brandissant à nouveau son arme sous le nez de l'énergumène poissonneux, Joe répondit aussi vif :

- Moi aussi ! Et ça fait du bruit avant de faire très mal !

Imperturbable, dans son monde, inconscient de la menace cafardesque qui planait au dessus de sa petite tête de camé des bas-fonds, Elijah persistait dans son délire. C'était là le propre du drogué de se laisser aller aux plus odieuses inspirations du moment, d'autant plus odieuses qu'elles l'amenaient à pousser la chansonnette.

♪ Hector, Hector ! Reste planqué, t'as pas tort ! ♫
Hector, Hector ! Dès demain, tu s'ras mort !

♫ Bon Dieu faut-il êt' bête,
Pour mettre un contrat sur ma tête,
Mais bientôt tout ça s'arrête,
Parc'que j'vais v'nir te faire ta fêêêêêêêêêête ! ♪

♪ Hector, Hector ! Reste planqué, t'as pas tort ! ♫
Hector, Hector ! Dès demain, tu s'ras mort !

Et il se remettait à brailler, sautant comme un chien fou, s'essuyant les narines entre deux auto-congratulations, fier de la spontanéité avec laquelle son talent d'artiste s'était manifesté. Il aurait pu continuer encore longtemps. Il aurait pu, si Joe ne lui avait pas violemment fendu la lèvre en le heurtant de la crosse de son arme.
Ce n'était pas un choix particulièrement avisé que de faire saigner un homme-poisson. C'était en ces instants de brutalité sanguine que leur réelle nature se réveillait, leurs yeux prenant alors ce ton démoniaque. Tout drogué que fut Elijah, enragé par ce coup soudain, il ne répliqua pas.

Non, la tempérance n'y était pour rien, simplement la peur de la mort. Dents toutes dehors, il ne pouvait faire le moindre geste car un aiguillon pour le moins impromptu était venu se loger sous son cou, gratouillant la carotide de sa pointe. Où serez vous lorsque vous découvrirez qu'un proche est possesseur d'un Zoan ? Elijah lui se trouvait dans un terrain vague en compagnie d'une des pires raclures de tout Grand Line.

- Un contrat sur ta tête tu dis ?

Encore décontenancé par l'appendice sombre ayant émergé d'entre les pans du manteau de fourrure du capitaine corsaire, le piranha estima qu'il pouvait faire confiance à ce charmant individu l'ayant menacé de mort par trois fois en cinq minutes.

- Le comte rat contera le conte du con très ras ! Ouïe !

"Ouïe" était une manière d'exprimer sa douleur quand un fou furieux avide de berries enfonçait doucement mais sûrement l'extrémité de sa queue de scorpion dans la gorge lui étant présentée. Faire perdre patience à une éminence telle qu'un capitaine corsaire - aussi pernicieux pouvait-il être - n'était pas la chose la plus avisée à accomplir.

- Candidat au suicide ?

- Tiens ça m'fait penser que je connais aucune rime pour "suicide"....

La pression du dard s'accentua, quelques gouttes de sang se mirent alors à perler.

- Moi si... Carotide....

L'enseignement de poésie terminée, les substances douteuses dans l'organise de l'amphibien avaient moins d'emprise de minute en minute. Sous peu une réponse aussi salutaire pour lui que pour son bourreau en devenir finirait enfin par s'échapper d'entre ses lèvres.

- Hectooooor ! Tu connais pas Hector ? Tu devrais ! Un gars sensas' ! Je l'connais pas en fait. Par contre ! J'connais son cousin. Enfin, j'connaissais son cousin.
Un... un instant on est là on discute, et là, pif, baf, plouf ! La fatalité. J'ai pas tout compris. Lui non plus. Personne n'a jamais réussi à élucider le mystère de la morsure qui l'a tué.


Cherchant à démêler les propos pour le moins incompréhensibles qui lui parvenaient sous la menace, le cafard parvenait à extraire un certains nombres d'informations.

- T'es en train de me dire que t'as buté son cousin et qu'il a collé un contrat sur ta gueule de raie ?

Elijah acquiesça vivement, presque fier de lui. La traduction était impeccable. Joe avait fini par acquérir une certaine expertise en langages désaccordés à force de parler aux cons. Soustrayant la menace de son aiguillon pour mieux y substituer celle d'un de ses flash guns, tout sourire, pupilles légèrement révulsées à la simple idée de s'enrichir sous peu, c'est un cafard comblé qui s'adressait à l'homme-piranha.

- En clair, ce que tu me dis c'est... que pour faire sortir Hector de son trou... tu serais un appât en or ?

Acquiesçant tout aussi aussi fièrement sans avoir vraiment saisi ce qui était écrit entre les lignes, Elijah resta tout penaud quand Joe lui jeta des chaînes qui traînaient parmi les ordures du terrain vague qu'ils occupaient en compagnie du forban mort.

- Enfile ça mon trésor, faut que tu sois présentable pour notre rencontre avec Hector.



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Elijah est un piranha libre !

C'était toujours bon de le faire savoir, même si tout le monde s'en foutait et qu'au final, il se retrouvait avec les fameuses chaînes autour des poignets, comme un vulgaire prisonnier dont il devait jouer le rôle. Elijah est un piranha libre qu'il avait répété alors que le dard menaçant de l'hybride lui titillait la nuque. Comme le grand Dobbie avant lui, il clamait haut et fort sa liberté et personne ne parviendrait à lui enlever. Qu'il joue le jeu pour le moment n'était que dû à la perspective qu'ils mettraient plus facilement la main sur Hector de cette façon. Et sans doute aussi qu'il craignait la mort, aussi fou soit-il. Mais plus que tout, il souhaitait retrouver la trace de sa sœur, et cela passait par mettre la main sur le Capitaine pirate responsable de son enlèvement. La question du contrat placé sur sa tête serait réglée par la même occasion, bien que l'idée d'avoir des types à ses trousses l'amusait beaucoup, cela avait assez duré. Ces salopards ne respectaient pas d'horaires pour tenter de lui faire la peau, la dernière fois il s'était fait agresser pendant qu'il dégustait du foie de veau des mers.

Au final j'finis par accompagner l'veau d'mers avec une peeeeeetite sauce humaine, c'tait exquis ! Pi-rah-rah-nah !
Qu'est-ce qu'il dit le hareng ?
J'me demandais... ça me turlupine l'esprit d'puis que j'suis là... et comme toi t'as l'air futé comme type, tu d'vrais pouvoir m'aider...
Réfléchis pas trop quand même, c'est en train de fumer là-haut.
Hein ?! Y'a l'feu ?! Où ça ?! Au feu ! AU FEU ! AU FEEEEEEEUUUUU !
Mais ferme-la abruti ! Y'a que dans tête que c'est en train de brûler, comme tes neurones ont l'air de l'avoir fait depuis des lustres !
Ah ? M'man m'disait souvent, si tu t'sens différent, alors sois différent ! Ou un truc dans l'genre...
Je comprends absolument rien à
Si t'es différent, alors brosse tes dents un peu plus souvent... ?
… tes conneries, espèce de
Mache tes dents un peu plus souvent, les étrangers c'pas nous... ?
… à la con, et arrête de
Ici on est chez nous, alors croque la vie à pleines dents... ?
… ARRETE TES CONNERIES BORDEL !
Non c'tait pas ça qu'elle disait ! Mais merci du coup d'main ! Ou plutôt... du coup d'queue ! Pi-rah-rah-rah-nah !


Serait-ce un soupir d'exaspération qui venait de percer d'entre les mâchoires du Capitaine Corsaire ? Elijah n'y prêta guère attention, plié en deux qu'il était dans son coin. Rejouant la vanne foireuse dans sa tête et éclatant de rire à chaque fois, se tapant lui-même dans les mains pour s'en féliciter. Il était si peu vigilant de ce qui se passait autour de lui qu'il ne remarqua pas que son interlocuteur s'était arrêté. Tandis que lui riait aux éclats, son esprit déjanté l'entraînant loin dans son délire. Le piège qui était en train de se refermer sur lui ? Un détail du décors qui n'avait pas l'air de l'inquiéter outre mesure. Pourtant la menace était bien réelle, et se manifesta sans prévenir. Sortant de la pénombre, planqués dans les coins sombres, sur les hauteurs des bâtiments ou derrière un élément assez large pour dissimuler leurs silhouettes, attendant que leur proie passe à leur hauteur, les prédateurs bondirent sur l'homme-poisson. Lui qui n'y était absolument pas préparé ne pu que pousser un cri de frayeur mélangé à la surprise, avant qu'un bang retentisse suivi d'un flash lumineux.

AAAAAH ! MES YEEEEEEUUUUUUX ! J'Y VOIS PL
Tu te fous de moi !? Et tes lunettes ?!
Oh... ? Héhéhé...


C'est qu'il n'avait absolument pas été aveuglé par le flash provoqué par l'un des pistolets du Corsaire, puisque comme le soulignait si bien ce dernier, Elijah portait systématiquement ses lunettes aux verres teintés. Simplement un vieux réflexe, qu'il dira. En tout cas, son et lumière claqués à la tronche des agresseurs eu son effet. En plus de faire un mort, les autres furent réellement aveuglés eux. Mains sur les yeux, proférant des insultes contre l'enfoiré qui avait déclenché cela, le temps que le voile blanc s'efface de leur champ de vision, un piranha cinglé et un cafard avare s'étaient occupé d'eux. Quelques balles, ordinaires cette fois, dans le buffet et deux ou trois morsures à la gorge et les types tombèrent comme des mouches, pissant le sang sur le macadam. Les chaînes aux poignets n'étaient pas un problème en soit pour l'hybride quand il s'agissait de tuer quelqu'un.  Il fanfaronnait sur la dépouille d'un de ses assaillants, barbouillé de son sang, quant une détonation se fit entendre et qu'une balle vint s'écraser sur son casque.

Plein front, le Croq'Dur s'effondra sur le dos et un rire gras et victorieux acheva l'action. Des bruits de pas se firent entendre sur la droite du Biutag, et une silhouette émergea de l'obscurité, entourée de quelques autres. D'un certain âge, la trogne belliqueuse, le bon air patibulaire, la barbe grisonnante, le Joe pourrait avoir l'impression de voir une vieille connaissance qu'il a laissé pourrir sur une île de goinfres. Ce n'est pourtant pas Balior Blackness qui s'avance vers le Cafard, mais quasiment sa doublure.

Foutredieu ! Depuis le temps que j'attendais de lui coller du plomb dans sa fichue cervelle de poiscaille ! Ça fait un bien fou nom de dieu ! Zouloulah-lah-lah !

Aussi grand qu'il était large, atteignant sans mal le double de mètre pour un colossal cent-trente kilos, ce n'était pour autant pas dans les muscles qu'il avait placé tout ce poids. Enrobé était le mot, des jambes étrangement fines pour une bedaine bien entretenue qui offrait à son corps la forme d'une sorte de toupie. En tout bon pirate qu'il était, Hector le Barbotteur n'y allait pas de main morte sur la picole et la boustifaille. Il buvait régulièrement tout son saoul et se remplissait allègrement la panse du matin au soir, du moment qu'il n'avait pas de colis à récupérer. Le tout était tout naturellement redirigé vers son ventre, qui avec les années s'était bien développé. Ce qui n'enlevait rien au fait que ses bras musclés paraissait aussi épais que des troncs d'arbres, et ses mains si larges que le désaxé et son compère pourraient tous les deux tenir dans une seule. Pourquoi diable dans ce cas avait-il besoin d'une arme à feu pour venir à bout d'un ennemi pas plus épais qu'une cuisse de poulet ?

Toi là, je sais qui t'es saloperie de fils de chienne ! Joe Biutag, ça jacte beaucoup de toi sur la Grand Line depuis plusieurs mois et y'a ta fiole affichée sur tous les papiers ! Tu vaux une sacrée somme tu sais ? Zouloulah-lah-lah !

Hector était du genre opportuniste, à ne jamais manquer une occasion de s'offrir un bon paquet de berrys quand elle se présentait à lui. La prime de ce Shichibukai lui garantirait à lui et son équipage de longues soirées de beuverie à Citadelle pendant plusieurs années. Et si d'habitude il faisait dans l'esclavage, livrant les têtes aux acheteurs et empochant le coût de la livraison, il n'était jamais contre faire une petite exception. Surtout quand elle valait 334 millions de berrys...

J'ai envie de te dézinguer le marmot, pourtant à mirer l'autre raclure de bidet de piranha t'avais l'air de vouloir le livrer à quelqu'un. Or, mes gars m'ont rapporté qu'un zigue avait attrapé la pourriture qui avait buté mon cousin et qu'il l'amenait quelque part. J'espère pour toi que c'est moi que tu cherchais, Biutag. Tu serai pas assez bousillé du ciboulot pour essayer de m'entuber, hein Biutag ?

C'est écrit sur sa sale trombine de vieux forban à l'ancienne comme il est rare d'en faire, c'est pas dans ses habitudes de la prendre dans les miches. Si Balior était là, il irait envoyer se faire foutre ce sale con avant de lui rentrer dans le lard, mais il n'est pas là...


Dernière édition par Elijah Croq'Dur le Lun 5 Juin 2017 - 18:45, édité 1 fois
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- Ma tête mise à prix hein ?...

Un bras ballant au bout duquel l'un de ses instruments de mort pendouillait du bout des doigts, tête basculée en arrière, portant sa main libre à son front afin d'y apposer sa paume, Joe, paupières rabattues sur ces perles noires qu'il osait appeler ses yeux, inspira profondément. Manifestement, la presse écrite ne circulait pas jusqu'à Citadelle.
Il fallait dire qu'une population mal informée était une population malléable. Là était le secret de l'emprise révolutionnaire sur les masses. Tels des relents d'égouts pestilentiels, la flagrance révolutionnaire embaumait l'air des faubourgs de Citadelle. Pragmatique et génocidaire dans l'âme, le cafard était un homme simple. Une odeur manquait de lui faire saigner les narines ? Qu'à cela ne tienne, il maculerait l'île entière d'une senteur autrement plus agréable.
Car presque autant que le fumet des berries tout frais sortis de l'imprimerie, l'odeur du sang et de la poudre savait le ravir en bien des circonstances.

- Qu'est-ce qu.... Oh ! Tu m'écoutes quand je te cause ?

Non, il n'écoutait pas. Plus jeune, bien que bon élève à l'école, ses bulletins de note souffraient déjà de quelques pénalités eut égard à ses carences flagrantes en matière civisme . Joe n'était pas un bon camarade, et il s'employait à le démontrer en ignorant royalement le triste Hector.
Mettant à profit chaque mesquinerie, il avait poussé le vice jusqu'à sortir un registre de son manteau. Soigneux, il feuilletait à présent chaque page avec attention, sa carcasse en devenir dans la trajectoire des fusils qui le braquaient.

- Non... Y'a pas mon bonheur là-dedans. Décidément...

Grimaçant légèrement, il referma sèchement l'ouvrage d'une. De ceux qui menaçaient de le percer de plomb, seuls les lettrés se formalisèrent. Le titre du livre à présent sous leurs yeux, ceux-là purent lire avec une certaine angoisse si ce n'est une angoisse certaine "Registre des primes édition 1627".
Aucun Hector ne figurait sur les avis, un long soupir échappa alors au cafard qui engonçait à nouveau le recueil dans sa parure recouverte de fourrure. Il n'y aurait pas de cerise sur le gâteau que constituait le butin dont il avait entendu parler en des termes si élogieux.

- Mêêêêssieurs messieurs... Je suis d'humeur généreuse ce jour. Aussi, si le noble et gracieux gouvernement mondial se refuse à mettre le moindre berry sur la bobine de ce gros porc, je propose dix millions à celui qui me le ramènera enchaîné et en vie.

Soupçonner une générosité sincère chez le cafard relevait de la candeur si ce n'est du suicide. Ne pouvaient le croire que ceux qui le connaissaient pas, et Dieu sait qu'il avait mauvaise presse. Seulement, là où le bas-blesse, c'est que sur cette île ne circulait aucune presse.

- Dix millions ? Rien qu'ça ? Qui dit mieux ?! Zoulouh-lah-lah-lah-l... Qu'est-c'tu fous toi ?!

Moins jovial, plus tendu, Hector n'avait pas cette expertise de vétéran propre au cafard lorsqu'il s'agissait d'être mis en joug. Il était d'ailleurs d'autant moins disposé à prendre la nouvelle avec sérénité que celui qui le tenait au bout du fusil était l'un de ses hommes. Ce n'était que dans les moments les plus difficiles qu'on réalisait à quel point on avait mal payé son équipage par le passé.

- Si c'qu'en disent ceux d'la Milice est vrai, le Biutag y tapine pour les mouettes, et sa prime, on peut s'la foutre au cul. Pis dix millions, c'est toujours bon à prendre cap'taine. Rien d'personnel.

Lorsqu'on affectionnait autant les richesses que Joe Biutag, on connaissait dès lors le terrifiant pouvoir de l'oseille sur le genre humain. Des amitiés, des amours, même des empires avaient été anéantis pour une simple histoire d'argent. Il allait de soi qu'un équipage pirate était une proie toute désignée pour le sinistre berry.
Comme de juste, les drames se succédaient déjà à la chaîne alors qu'un deuxième renégat tînt son capitaine en respect. Très vite, les loyalistes, pourtant fidèles à leur capitaine par principe ne surent plus sur qui tirer. Tout avait été si subit. Un coup de feu en appelait une dizaine d'autres. Les cupides, les loyaux, les trouillards, tous vidèrent leurs munitions. De l'extasie de l'or, on avait évolué vers la frénésie du plomb. Parcours classique pour qui connaissait l'Histoire des hommes.

L'Histoire, Joe la connaissait. Il ne la connaissait d'ailleurs que trop bien au point où elle avait fini par le lasser. Ce spectacle de la cohésion d'un groupe qui s'écroulait pour une liasse, il l'avait vu tant et tant de fois qu'il connaissait presque par avance chaque cri qui serait poussé. Une symphonie éculée qui lui faisait néanmoins toujours chaud au cœur alors qu'il s'était assis sur la dépouille du poiscaille.

- Elijah le piranha n'est plus. À présent je serai Elijah le fauteuil pour corsaire ! Tant d'aventures palpitantes m'attendent. Et puis là au moins je serai servi niveau histoire de fesse. C'est une reconversion sans regret.
Eh puis j'enverrai des lasers aussi. Eh puis...


La liste se poursuivit. Au menu, conneries jusqu'à saturation. Trop occupé se focaliser sur cet équipage qui s'entre-déchirait devant lui, Greed, sans un regard à son appât murmura simplement :

- T'es pas mort toi ?

- Nooooooooooon ♪

- Tu devrais. Ça te changerait la vie.

L'amphibien se contorsionnait par hilarité de sorte à ce que même le corsaire ne puisse plus rester assis. L'heure était de toute manière venue de se lever et de retourner en scène. Comme une barrique percée, Hector, rempli de plombs, venait d'achever le dernier des siens avant de se laisser s'écrouler, haletant.
Ce n'était pas ainsi qu'il avait espéré voir se terminer sa journée ; ce n'était pas ainsi qu'il avait espéré voir se terminer sa vie. Se sachant condamné, il s'obstinait néanmoins à respirer lourdement. Entre deux râles, des bruits de pas cadencés se rapprochaient par sa droite. Joe avait semé les graines de la discorde, il venait à présent récolter le fruit de son ignominie.

Accroupi à ses côtés, comme la faucheuse en avance sur son itinéraire, Biutag, sur un ton posé, lui tînt à peu près ce langage :

- Sois beau joueur et dis-moi où est ton butin. Je te promets d'en faire un bon usage hin-hin.

Ce rictus qui ponctuait bien des phrases fut - semble t-il - communicatif puisqu'à son tour, l'écumeur obèse se mit à s'esclaffer avec un entrain morbide, usant de chacune de ses dernières forces pour prolonger son rire.

- Zouuulouh-lah-lah-lah-lah-lah-lah-lah-laaaaaah ! Mon butin ?! Tout ça pour mon butin ?! Et c'con d'poissonneux y t'a pas dit c'qui m'est arrivé récemment ?

- Tu veux dire quand tu t'es fait tuer ?

- Nan, avant.

Elijah se trouvait fort contrit. À la respiration lourde du boucanier qui expirait se mêlait le souffle nasal d'un cafard en train de fulminer. Si l'amphibien devait réfléchir un jour dans sa vie, cet instant paraissait rêvé pour une telle entreprise.
Alors, il croisa les bras, baissa la tête, pensif, afin de s'adonner à un exercice de réflexion poussé. Il pensait à des lumières vives. Elles scintillaient, elles l'enchantaient, elle le distrayaient même, quand soudain, perdu dans ses divagations coutumières il bondit presque.

- Oh Biutag ! J't'ai pas dit hahahaha ! Ce con s'est fait saisir tout son blé par le comité de salut public. Il tirait une de ses gueules le jour-là hahahaha !

- Ah oui ? Hahahahahahahahahahahahahahahaha

- Hahahahahahahahahahahahahahahaha

- Hahahahaha-JE VAIS TE VIDER CONNERIE DE MERLAN ! Tu crois pas que j'ai autre chose à foutre que de buter des pirates qui ne sont même pas primés ?!

Hector n'avait pas eu le dernier mot, mais il quittait ce monde le cœur léger, assuré que le cafard ne toucherait pas à un sou de son magot récemment dérobé par la triste engeance révolutionnaire.

- J'suis témoin Biutag, y t'a bien niqu...

Sa cervelle avait eu vite fait de repeindre le mur délabré contre lequel il s'était assis. Ainsi périssait Hector, un forban sans grande ambition s'étant trouvé sur la trajectoire d'une destinée malheureuse, d'une destinée corsaire.
Flash-gun encore fumant, Joe peinait à reprendre sa respiration toujours furieux.

- Toi la sardine ! Maintenant que je t'ai ôté une épine du cul, tu vas me servir de guide et accessoirement de bouclier pour la suite du programme. On va aller rendre une visite au comité de salut public. Ils ont quelque chose qui m'appartient...
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Mais... mais... MAIS TU T'FOUS D'MOI?! TU M'OTES UNE ÉPINE DU PIED ? T'AS TUE HECTOR ABRUTI ! T'AS. BUTE. HECTOR. TROU D'BALLE ! T'SAIS C'QUE C'TAIT POUR MOI?! HEIN ?! NON T'SAIS PAS !

Elijah explosait de colère, crachant sa rage au visage du Biutag, le casque sur son crâne décalé sur le côté par le coup de feu. La balle encore logée à l'intérieur, les yeux plein de sang et les membres tremblant sous la nervosité, il avait une folle envie de tout écraser en cet instant. Cet enfoiré de première foutait tous ses plans en l'air depuis qu'il avait foulé son terrain vague, et il venait de réduire en cendres ses espoirs de faire parler Hector sur l'endroit où il avait livré en esclavage sa bien aimée sœur. Comment pouvait-il rester calme dans une telle situation ? Sanguin comme il l'était, les effets de la drogue étant en plein basculement, il lui restait quelques secondes avant que le contrecoup le frappe. De cela il n'en était pas conscient, bien trop occupé à accabler le Capitaine Corsaire égoïste et aveuglé par sa soif de berrys. Saloperie d'humain, il lui enfilerait chacune des pièces par le fion et lui ferait rentrer les billets par les narines ! Furieux, il se jeta à genoux aux pieds de la dépouille fumante du forban grassouillet, avant de le marteler de coups de poings.

ET TOI FILS DE CHIEN ! CRACHE L'MORCEAU ! ELLE EST OU ELISABETH HEIN ?! PARLE AVANT QU'ZOD T'BROIES L'ROUBIGNOLES ! PARLE GROS LARD ! TU L'AS LIVRE A QUI FUMIER ?! A QUI ? QUUUUIIII ?!!!

Sa voix dérailla, puis s’étouffa entre deux sanglots. Il cessa de frapper le cadavre, puis s'écrasa de tout son long dessus, fondant en larmes. Le timing étant parfait, après la fulgurante témon comme il aimait l'appeler, l'heure était venue de la descente de la petite pilule ingurgité, mais en plus de cela ses troubles de l'humeur faisaient des leurs. Après la colère, la dépression venait d'appuyer sur le bouton d’envoi. Le déjanté Croq'Dur se transformait en un véritable mollusque dépressif qui pleurnichait sur tous les malheurs de sa vie. On pouvait entendre entre deux sanglots à quel point il n'avait pas eu de chance d'être un piranha, qu'être un requin-tigre aurait été bien plus utile avec les gonzesses... Qu'il n'avait même pas la chance d'en avoir une grosse en compensation de son corps de lâche. Que la vie s'écharnait sur lui en le privant d'Elisabeth, qu'il n'avait plus aucune chance de la retrouver désormais... Et que comble de son malheur, il n'avait plus de bonbons à viande humaine à mâchouiller depuis des semaines déjà...

POURQUOI ?! POURQUOOOOOOOOIIIII ?! POURQUOI ETRE SI CRUEL ?!
Mais bordel, t'as pas fini de te lamenter le hareng ! Elle est pas perdue ta Elisabeth, réfléchis deux secondes si ça t'es permis, si le comité du salut public a pris tout le pognon d'Hector, alors ils ont aussi ton Elisabeth !


Des larmes au rire, le faciès amphibien d'Elijah s'illumina d'une lueur d'espoir sous son casque et son sourire dévoila ses crocs.

Vr-vrai ?!
Oui ! Tout ce que t'as à faire, c'est de me conduire à eux et de remplir tes fonctions de bouclier le temps que je récupère ce qu'ils m'ont pris ! Ensuite tu pourras retrouver ta Elisabeth !
SÉRIEUX ?!
Oui ! Parole de Blattard !
YOUHOUUUUU ! ELIJAH VA R'TROUVER SISTA ELISABETH ! YEAAAH !
Yahinhinhin...
PI-RAH-RAH-RAH-NAH !


L'espoir retrouvé, la vitalité également, il se pencha avec vivacité au-dessus de la tête d'Hector le Barbotteur, le fixant un instant avant d'afficher un sourire carnassier. Il avait une idée derrière la tête et se poilait d'avance. Il ouvrit grand la gueule et planta ses crocs dans la gorge du Capitaine des Pirates de la Perle noire, s'assurant d'avoir une bonne prise avant de commencer à gesticuler de gauche à droite, comme un chien jouant avec un os. Au bout de quelques secondes, tout fini par lâcher et la tête se détacha du reste du corps comme le souhaitait Elijah. Le désaxé se releva satisfait, sa prise bien entre les mâchoires et jeta un œil au Cafard, l'invitant à suivre le déroulé de l'opération. De sa main droite, il attrapa l'un de ses totokias, qu'il fit tournoyer sur place d'un mouvement de poignet avant de figer son geste. De la gauche, il se saisit de la tête et l'éleva quelques centimètres plus haut que ses lunettes, bras tendu face à lui. S'ensuivit un long comment de silence ou il sembla calculer son coup, langue tirée à l'extérieur, tête penchée sur le côté, concentré comme jamais.

L'tête de c'tte pourriture est directement reliée à l'un d'membres clés d'comité d'salut public, pour l'trouver il suffira d'suivre l'direction qu'elle va prendre. ELI ELI NOOOOOO TRACEUR !

Il jeta le traceur improvisé en l'air et le frappa à la retombée d'un coup puissant de totokia. Bien qu'il était chétif, il possédait la force surhumaine des hommes-poissons, et la tête fut propulsée des dizaines de mètres au loin, avant d'être avalée par le sombre décors de Citadelle. Elijah pointa du doigt la direction prise par cette dernière et encouragea Joe à se mettre en marche, lui indiquant quel chemin prendre.

Voilà ! C'est par là-bas, au bout nous attend notre prochaine cible ! Non j'déconne ! C'est du bidon ! PI-RAH-RAH-RAH-RAH-NAH ! En vrai j'ai aucune foutue idée d'comment faire pour leur mettre l'main dessus à c'types...

Il se laissa tomber sur le cul, pris de vertiges. Assis en tailleur, bras croisés, les paupières lourdes...


Dernière édition par Elijah Croq'Dur le Lun 5 Juin 2017 - 18:46, édité 1 fois
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On ne vendait vraisemblablement aucune carte pour touriste à Citadelle. C'était effectivement d'une logique implacable dans la mesure ou personne n'aurait jamais eu l'idée suffisamment saugrenue de venir passer du bon temps libre par ici. Non pas que l'île était d'une laideur à vouloir s'écharper les rétines - même si cela entrait en ligne de compte - mais la principale répulsion qui frappait lorsqu'on se trouvait sur place constituait cet élan révolutionnaire local où "liberté" rimait curieusement avec "purge".
Ceci considéré, bien des vacanciers éventuels renonçaient à la perspective d'être jugé en bermuda et en tongs.

Quoi qu'il en fut, île touristique ou non, Joe ne se serait pas hasardé à aller acheter - ou plutôt voler - une carte de l'île. Pas par peur d'être reconnu, mais parce qu'il était accompagné et se devait d'avoir l'air aussi sérieux qu'infaillible. On avait beau n'avoir aucun honneur, on aimait toujours faire bonne impression auprès de ses semblables.
Son semblable ? Un homme-poisson gavé de stupéfiants, anthropophage et manifestement attardé. On avait les fréquentations qu'on méritait. Le bougre avait beau être natif de l'île, il aurait été infoutu de localiser là où il habitait même si on lui en avait fléché le chemin.

Toutefois, en dépit d'une utilité inversement proportionnelle à on caractère nuisible, le dénommé Elijah restait toléré auprès du cafard. Ce dernier se serait-il pris d'affection pour lui ? Aurait-il, de part une acuité sensorielle ou intellectuelle plus développée que la moyenne, perçu un "quelque chose" chez ce concentré de tare qu'était l'homme-poisson ?
Non, son calcul était plus simple et autrement plus à sa hauteur : si les choses venaient à ne pas se dérouler comme il le désirait - ce qui advenait couramment pour ne pas dire perpétuellement - il était bon d'avoir un bouclier humain à portée de main.

- Crois-en mon expérience, despote ou révo - la différence étant fine voire inexistante - ça aime se la péter et vivre dans ses pénates les plus luxueuses. Faut chercher là où y'a du stupre, de l'ostentatoire, bref, là où ça pue l'oseille.

Tous deux au centre d'un terrain vague vaguement dérangé par des cadavres récemment chahutés par le duo, ces derniers portèrent leur regard sur les bâtisses environnantes. Point d'ostentatoire en ces lieux. Que de noirceurs, que de décrépit, seul le désespoir sous forme architecturale façonnait le paysage.

- C'est à dire que c'est pas trop ça l'oseille chez nous. On est des gens simples Biubiu.

- Biubiu ?

- L'argent ne fait pas le bonheur ici ! Et ça tombe rudement bien parce qu'il n'y en a pas. Car au fond, à quoi bon les berries quand on peut accéder à un bonheur bien plus simple, bien moins avilissant : la drogue !

Son exposé sur les bienfaits des opiacés et autres excitants nocifs pour le corps et l'esprit, il l'avait fait avec toute la sincérité et la bêtise qui le caractérisait. Un instant, Joe avait hésité à l'abattre lorsqu'il l'avait entendu manquer de respect au berry. Il finit par lui trouver des circonstances atténuantes en rangeant l'arme qu'il avait commencé à dégainer.
Heureux les simples d'esprit car Biutag estimait trop coûteux de gaspiller une balle pour eux.

- Bien vrai que c'est foncièrement à chier ici. J'ai beau pas être exigeant, quand même, y'a un minimum de décence à avoir. Et la tour là-bas ? Tu vas me faire croire qu'il n'y a du beau linge ? Si c'est pas là qu'on trouve mon trésor et ta grognasse, y'aura certainement un pèlerin bien avisé pour nous filer la direction après les baffes dans la gueule d'usage.

Remplissant ses poudrières à gâchette au maximum, paré à un futur comité d'accueil qu'il devinait hostiles à ses projets, la décision était prise sur le champ. On était capitaine ou on ne l'était pas.

- Tu pars devant.


***


Les demeures étaient agglomérées en une masse informe de chaumières collées ou empilées les unes aux autres. Les innombrables ruelles juste étroites pour laisser passer une personne à la fois rendaient la circulation aussi pénible qu'ardue. Où que l'on devait se rendre, c'était toujours un parcours labyrinthique qui attendait le voyageur s'il décidait de couper par le centre urbain.

- C'est qui Elisabeth au fait ?

Elisabeth, le cafard s'en foutait allègrement, mais quitte à partager un bout de chemin avec un sociopathe invétéré, qui plus est récemment embrigadé dans ses plans sordides, autant lui faire la conversation.

- Qui ça ?

Haussant les sourcils surpris, Joe manqua de faire un salto en se souvenant de la prestation mélodramatique qui eut lieu tantôt au terrain vague pour cette simple demoiselle.

- M...Mais tu te fous de moi ?! Y'a pas trente minutes tu me pelais le jonc pour cette conne et là t'es pas foutu de t'en souvenir ?! "Elisabeth" que tu gueulais comme le dernier des mongoliens que tu es ! Va pas me dire que t'as renoncé à elle pour partager le butin, parce que j'aime autant te dire que ta part tu peux te la carrer dans l'oignon jusqu'à t'en chatouiller les amygdales. MON plan, MON pognon !

Dit-il comme s'il avait hérité souverainement de cette fortune ne lui appartenant pas.

- Elisabeth, Elisabeth.... Attends voir...

Vaste tâche pour le piranha que de patauger dans le méandres sa mémoire salement esquintée par toute la chimie qui était passée par là.

- Elisabeth.... Elisabeth.... Elisabeth ? ELISABETH ?!

Forcé de se stopper Joe regarda à droite à gauche afin de s'assurer que personne ne les ai repéré dans le coupe gorge où ils vaquaient à l'instant où son camarade, à genoux, larmoyant, mains brandies vers le ciel hurla :

- ELISABEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEETH !!!!!!!

Il s'en rappelait à nouveau, comme d'un traumatisme remémoré grâce à la question du capitaine Blattard. Ce dernier, légèrement angoissé par la perspective d'être localisé, et d'autant plus excédé par l'inconsistance mentale de son compagnon de voyage sortit vivement l'un de ses Flash Dials pour assaillir Elijah de coups de crosse.

- Mais tu vas la taire ta gueule ?! Calme.... Ta..... Putain.....De.... Joie !

Le cafard, yeux révulsés, manquant d'avoir la bave aux lèvres, avait violemment frappé la bête entre chaque mot prononcé. La victime semblait presque hermétique aux coups de crosse jusqu'à revenir à elle.

- Ça y'est c'est bon. Je me souviens d'elle.

De la crosse de son arme, Joe hésita à présent à transiter vers l'usage du canon afin d'obtenir un résultat plus impactant.

- On avait remarqué chiure de hareng ! Relève-toi, faut qu'on se grouille vers cette putain de tour !

Son impatience fut soudain stimulée par les aboiements de tous les chiens de la ville et des innombrables lanternes s'allumant dans chaque foyer, tel le réveil d'un essaim de lucioles. Voilà ce qui arrivait lorsqu'on cherchait à faire la conversation de manière anodine avec Elijah. Auraient-ils parlé du temps qu'il fait que le résultat aurait probablement été aussi dommageable.
Une dernière baffe de courtoisie fut adressée au piranha avant que le cafard ne lui montre la voie à suivre en courant comme un dératé vers la Tour Liberté qui n'était plus loin à présent.

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La tour liberté, ça m'fait vach'ment penser à une chanson que j'connais !
Que tu ne chanteras pas si tu veux pas te retrouver avec une balle flash dans la carcasse !
C'tait quelqu'chose d'genre... Euh... Ah si ! LIB
MAIS. FERME. LA. MERDE !


Le moment semblait affreusement mal choisi pour donner de la voix. Pourtant, Elijah semblait vraiment déterminé à faire vibrer ses cordes vocales au rythme d'un air aussi entraînant qu'il se montrait agaçant au bout de la seconde écoute. Les coups de crosse pleuvaient sur son casque comme les gouttes d'eau d'une averse punitive à son égard. Chaque fois qu'il avait le malheur de l'ouvrir un peu trop grande, il ramassait un choc sur le casque qui lui déséquilibrait l'image et remettait les idées à leur place. Lui qui manquait cruellement de concentration à n'importe quel instant, le Biutag avait trouvé le moyen idéal pour s'assurer qu'il ne se disperse pas en pensées et idées farfelues et se focalise sur un objectif uniquement, courir comme un dératé jusqu'à la tour.

Tour... Tour Liberté... ?

Tour Liberté, si le nom disait effectivement quelque chose au piranha déglingué, sa cervelle n'avait pas encore fait remonter l'information cruciale concernant le bâtiment. Une du genre qui pourrait intéresser son camarade métamorphe. Ils courraient comme jamais il n'avait été permis de le faire, les habitations s'illuminant sur leur passage du au vacarme provoqué tantôt par l'homme-poisson. Des dizaines de têtes passaient par l'encadrement des fenêtres afin de mieux observer les responsables du tapage. Le cerveau fumant, l'effort demandé étant multiplié par le fait qu'il devait également se concentrer pour maintenir son allure et ne pas se jeter sur la première distraction venue, il réfléchissait....

Tour Liberté... Peuple...

Cela avait vraiment du mal à percer, mais quelque chose poussait pour être dévoilée au grand jour, seulement il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. C'était frustrant. Sous son masque, il plissait les sourcils à s'en provoquer un mal de tête. Sa langue pendait, son cerveau carburait au delà de ses capacités habituelles. Le point de rupture n'était plus très loin.

Tour Liberté... Peuple... Protection...

Il touchait au but, il n'était plus très loin désormais. Le duo passa comme deux flèches au devant d'une fenêtre ouverte, l'épaule du pirate frappa un volet mal fermé qui claqua au nez de son propriétaire. Celui-ci, furieux, leva le poing et leur somma de déguerpir avant qu'il ne fasse venir la milice pour leur botter les fesses. Bingo ! Cela fit tilt à l'intérieur du dérangé homme-poisson, qui poussa un hurlement avant de se frapper la paume de la main du poing.  Tout juste alors qu'ils arrivaient à une centaine de mètres du fameux édifice dont ils pouvaient désormais distinguer les formes.

Merde ! L'milice Populaire d'la Tortue ! J'ai failli oublié ! HALTE EN TÈTE !

Joignant le geste à la parole, ne laissant pas le temps à Joe de ralentir sa course, il lui faucha les jambes d'une balayette, un geste effectué sans aucune arrière pensée autre que l'aider à s'arrêter. Naturellement, avec un tel élan le malheureux Corsaire chuta en avant, enchaînant sur des roulées boulées pour finir par s'écraser dans un regroupement de poubelles remplies au ras bord. Ce qui fit éclater de rire Elijah, se tenant les côtes pendant que le Schichibukai pestait contre la stupidité du hareng et se débattait pour s'extraire de la couche de détritus.

Au moins maint'nant tu t'fonds vraiment bien dans l'décors ! Pi-rah-rah-rah-nah !
Saleté de poiscaille de merde... je sais pas ce qui me retient de t'enfoncer mon canon dans le gosier... Ah si... t'es mon bouclier pour la suite ! Pousse pas trop ta chance la sardine, un autre coup comme celui-là et je t'envoie rejoindre l'autre obèse d'Hector ! Pigé ?
Reçu huit sur sept !

Mais quand même, c'tait pour sauver t'miches qu'j'fais ça ! L'tour là... c'la Tour Liberté ! Et si j'me souviens bien, y'a des miliciens là-bas ! Ceux qui patrouillent pas, ils pioncent et montent l'garde là-bas !
Des miliciens ? C'est maintenant que tu réagis que ça grouille de types armés là-bas ?! Combien ils seraient ces miliciens ?
J'sais pas. Mais y'a toujours l'deux dehors pour l'portes, qui surveillent qu'personne rentre sans autorisation. Et trois autres qui font l'tour d'la tour ! Pi-rah-rah-rah-nah !
Y'a rien de drôle fichu merlan !
Le tour d'la tour... Pi-rah-rah-rah-nah !

Bah, ils font l'tour d'la
J'ai compris abruti ! Maintenant ferme-là que je réfléchisse à comment passer les gardes...
Oh t'inquiète pas pour ça, j'ai une solution héhé !
Bah tiens, il a un plan l'allumé, tu vas leur jeter la fiole d'Hector en leur faisant croire à une bombe... ?
Oh pas mal ! Mais non ! J'ai encore mieux, bouge pas !


Il fit demi-tour, s'emparant d'une poubelle en fer qu'il vida à terre, avant de disparaître dans la pénombre. Pendant plusieurs longues dizaines de minutes, rien d'autre que le silence pour un Joe Biutag sceptique face à la prétendue idée du piranha désaxé.
Pendant que le Corsaire prenait son mal en patience, Elijah de son côté arrivait sur position. Il venait de prendre place sur la toiture d'une bâtisse, ayant choisi son emplacement en sachant pertinemment quel genre de public il trouverait ici. Totokia dans une main, poubelle dans l'autre, il pouvait s'en donner à cœur joie pour cogner dans la ferraille avec le bout de son arme.

CLANG. CLANG. CLANG. CLANG. CLANG. CLANG. CLANG

Provoquer un vacarme de tous les diables une fois et on vous hurlera dessus, provoquer le une seconde fois et c'est personnellement qu'on va venir vous botter les fesses. C'est ainsi que cela marchait dans ce petit coin de paradis qu'était Citadelle. Plus particulièrement dans les quartiers où il ne faisait pas bon de traîner quand on était pas foutu d'assurer sa propre protection. Rapidement, les sales gueules de l'île se pointèrent, insultant, maugréant, baragouinant des propos que l'homme-poisson piranha n'écouta pas, trop à fond dans son rôle de berger. Il rassemblait ses moutons, un vaste troupeau dont la masse était follement grossie par la soudaine hallucination dont il était frappé. Si en réalité ils étaient tout juste assez pour mener à bien son plan de génie, lui pensait avoir face à lui une véritable armée.

SALETÉ DE FACE DE RAIE ! ON VA TE SAIGNER COMME UNE CHIENNE ! MARRE QUE TU FOUTES LE BOXON DANS LE COIN !

Le bétail s'impatientait, les menaces se faisaient plus virulentes et les rebuts de Citadelle commencèrent à brandir autre chose que les poings. Plusieurs canons pointèrent vers le pirate, qui comme à son habitude, s'en amusa, se riant du danger. Il était leur commandant, ils lui devaient obéissance et loyauté, jamais ils n'auraient le cran d'appuyer sur ses gâchettes. Le feu sacré brûlant au plus profond de lui comme tout bon chef de guerre avant de s'adresser à ses troupes dans l'espoir de les embraser, il prit la parole d'une voix qui se voulait forte, puissante.

MES FRÈRES ! CETTE NUIT NE SERA PAS LA DERNIÈRE POUR NOUS ! CE N'EST PAS LA DERNIÈRE FOIS QUE NOUS COMBATTRONS ENSEMBLE ! PAS LA DERNIÈRE NUIT DE BEUVERIE QUE NOUS CONNAÎTRONS ! GARDEZ BIEN EN TÈTE QUE VOUS RENTREREZ RETROUVEZ LES CUISSES DE VOS FEMMES ! DE VOS MAÎTRESSES ! CE SOIR NOUS ALLONS MARCHER SUR NOS ENNEMIS, LES PULVÉRISER, LES ÉCRASER JUSQU'AU DERNIER ET DEMAIN, NOUS FESTOIERONT SUR LEURS DÉPOUILLES SANGUINOLENTES, CÉLÉBRANT NOTRE VICTOIRE ! UNE FOIS ENCORE, L’ARMÉE DU GRAND ELIJAH CROQ'DUR, GRAND ROI DU SUD, UNIQUE ROI DU NORD, INCONTESTÉ ROI DE L'OUEST, ROI ABSOLU DE L'EST, VAINCRA ! EUAAAAAAAAAAAAH !

Plus enflammé lui-même par son discours d'avant-guerre que ses propres guerriers, Elijah avait levé les bras en l'air, poings serrés, et hurlait sa rage et sa détermination à qui voulait l'entendre. En contrebas, l'incompréhension avait plongé momentanément le regroupement dans le silence, jusqu'à ce que cela percute dans toutes les cervelles que l'énergumène perché sur le toit était un véritable timbré.

Non mais il s'fout d'notre gueule le poiscaille ?! Crevez-le !
Ouais ! Il a cru on était ses salopes ?! Fumez-le !
On va le saigner le salopard ! Chopez-le !


Une volée de plombs mis fin à la palabre, lançant les hostilités. Les balles fusèrent et trois d'entre elles vinrent se loger dans la peau du drogué. Fauché tandis qu'il semblait en pleine invocation du seigneur de la guerre en personne, il tomba en arrière avant de rouler en bas de la toiture pour chuter quatre mètres plus bas sur le pavé. S'il avait mal, il n'eut pas le temps de s'en plaindre car les traîtres se ramenaient droit sur lui et ils étaient furieux. Crachant contre cette saloperie de révolte, il se releva en grimaçant, avant de faire volte-face et détaler à toute enjambée, poussant un rire fou qui se répercuta à travers les ruelles.

Il fout quoi, le hareng ?!
PI-RAH-RAH-RAH-NAH ! CHARGEZ MES FRERES ! DECHAINEZ LES ENFERS ET SOYEZ SANS PITIE ! L'ENNEMI DU GRAND EMPEREUR NE MERITE AUCUNE PITIE !


Elijah venait de surgir sur la droite du Corsaire, une main sur le ventre, couvrant son propre sang, traînant la jambe, elle aussi blessée. Une troisième plaie souillait son bras gauche, pendant le long de son corps. Il ne s'arrêta pas pour autant et dépassa Joe pour continuer de foncer droit vers les portes de la Tour, ne lui adressant qu'un sourire marqué par toute l'étendue de son déséquilibre. A ses trousses, une dizaine de gaillards remontés à bloc et désireux d'étriper cette saleté de poiscaille qui a eu l'audace de croire qu'elle pouvait les diriger. Croq'Dur était pour ainsi dire pris entre deux feux. Devant lui, les gardes s’apercevant de sa présence avaient commencé à faire les sommations habituelles pour l'arrêter, braquant leurs fusils contre sa personne. Derrière, la meute d’assoiffés de sang.

HALTE ! DERNIER AVERTISSEMENT, PROCHAINE FOIS JE TE COLLE UNE BALLE DANS LE BUFFET !
PI-RAH-RAH-RAH-NAH !
ON VA TE FAIRE PASSER L'ENVIE DE RIRE GRAND EMPEREUR DE MES DEUX !
PI-RAH-RAH-RAH-RAH-NAH !
PLUS VITE ON LE RATTRAPPE !
FEU !


BANG BANG. BANG BANG.
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Il avait fallu quelques minutes pour que la poudre suspendue dans l'air ne s'étale sur le sol comme l'avaient fait avant elle les modestes légions de miliciens venus s'en prendre aux intrus. Ce n'est qu'en discernant mieux les corps que Joe pu les enjamber avec davantage d'aisance, s'épargnant l'inconvénient de butter dans chacun d'entre eux.
Car il n'y avait pas de petite économie qui tienne, il avait tenu à extirper chacune de ses balles des carcasses amassées par dizaines. En un sens, c'était une manière à lui de ne pas gaspiller. Au fond, le cafard était un écologiste incompris. Incompris et hargneux.

Le tumulte s'étant clarifié sous une salve de plomb, tout corsaire qu'il était, Joe savait qu'il aurait pu y rester. Son principal point fort n'était pas l'improvisation en temps de guerre. Non. Il était de ceux qui peaufinaient longuement leurs plans avant de passer à l'offensive. Des plans généralement chargés de manœuvres aussi indignes que déshonorantes. La basse plèbe appelait ces gens là des lâches. En terme de lâcheté, le cafard excellait tant et si bien qu'on aurait mis sa photo à côté de la définition dans le dictionnaire illustré.

Fouillant dans l'amas de victimes qui avaient mis une si bonne volonté à se faire occire sous ses tirs de Flash-Guns lorsqu'il ne s'agissait pas de son aiguillon de scorpion pour les plus téméraires, il trouva enfin ce qu'il cherchait.

- Je te souhaite d'être encore en vie pour voir ce que je vais te faire chiure de mérou de mes deux !

Prudemment caché sous quelques carcasses déchiquetées - signe qu'il s'en était occupé de ses propres mains pour ne pas dire de ses propres dents - Elijah, souriant, car heureux étaient les simples d'esprit, fut ravi de retrouver son corsaire adoré.

- Joe ! Tu veux que j'te dise ? Ça m'fait plaisir de voir que tu t'en es sorti. Vraiment !
Bah... T'as l'air tout colère...
T'as quand même pas été t'imaginer que j'ai attiré tout c'beau monde juste pour m'éclater et te voir te faire éclater au passage ? Queeeeeeee nenni ! Que veux-tu, je suis un gars du coin, je voulais te faire un peu rencontrer du monde, mes amis tout ça.


Patient, Joe resta placide, on aurait presque pu deviner chez lui un élan de bienveillance alors qu'il rechargeait ses armes le plus tranquillement du monde, nourrissant quelques desseins macabres pour ce qui fut son compagnon de route, à même le sol, inoffensif, faisant une cible si facile.

- Tiens ! Laisse-moi faire les présentations !

Le poiscaille se saisit du bras amorphe d'une de ses victimes qui traînait à proximité.

- Ça c'est Timmy. Ce bon vieux Timmy ! Quand on était p'tits on disait "Timmyyyyyy" il nous répondait "quooooi ?!", parce qu'en fait Timmy c'était son nom, donc il répondait tout ça. Pourquoi tu pointes ça vers moi ? Tu veux lui serrer la main ?

Et souriant de toutes ses dents teintées de moult décilitres d'hémoglobines, dont celle de Timmy - si tant est que ce fut son nom - Elijah tendit le bras cadavérique en direction du cafard qui lui, lui tendait le canon de son arme entre les deux yeux.

- Tu sais où tu peux te la foutre sa main ?

Aussi dissipé qu'un gosse, il avait suffit d'une lueur pour capter le regard du corsaire. Il ne lui en fallait en général pas plus pour que l'irrigation de son sang ne transite plus vers son cerveau afin de plutôt bouillonner plus en bas de l'abdomen.
Un pins en or accroché à sa veste, l'une des victimes - un homme-poisson - était étendue là. Le larcin ne pouvait attendre l'exécution et Joe s'en empara.

- Oh ! Un caporal de milice !

Le piranha qui venait d'échapper à une mort certaine avant d'obtenir une sursis de quelques secondes applaudit.

- Ça vaut dix points ça au grand jeu du "dégomme milice". Les gradés là, ça a accès à tout ! Des privilégiés moi je te le dis ! Du pognon, des gonzesses, des zones interdites et de la drogue ! De la drogue ! Ils nous en confisquaient plein "pour notre bien".

La bête gavée de stupéfiant roula des yeux et reprit.

- Ces salauds ! D'abord ! Ils nous piquent notre travail ! Et après, ils volent nos drogues ! Mais que va t-il advenir des générations futures ?!

Les générations futures ? Joe s'en foutait allègrement. Autant que celles passées d'ailleurs mais peut-être moins que celles actuelles qui avaient le don de l'emmerder plus que de rigueur. C'est le cœur lourd qu'il eut dans l'idée de se séparer un instant de ce badge doré. Pire encore, il ourdissait le projet de le remettre à celui-là même qu'il s'apprêtait à abattre une minute plus tôt..

- Accès à des zones interdites hein.... Genre des coffres ?

- Des coffres remplis d'or ! Des coffres remplis de femmes ! Des coffres remplis de drog....

Fatigué du couplet sur les petites pilules qui font voir de toute les couleurs, Joe écrasa de sa semelle la gueule de l'homme-poisson toujours allongé sous un cadavre. Prenant une profonde aspiration, le cafard accrocha le pins en or à la veste de son futur-ex supplicié.

- Je vais me mettre des menottes mal fermées autour des poignets. Félicitations, tu viens de capturer Joe Biutag pour la révolution, t'as plus qu'à le trimbaler dans toute la tour..

- Sans rire ?

Demanda estomaqué un Elijah qui y croyait vraiment.

- Ouais ouais, du beau boulot caporal. Vos impressions ?

Se relevant de dessous le cadavre qui le gênait, c'est tout penaud que le piranha entama un discours radieux à en faire pleurer Miss Grand Line 1427.

- Vraiment, je... je m'y attendais pas. Je tiens.... à remercier tous ceux qui ont cru en moi. Mes camarades d'abord il sont un peu mort, mais bon je les remercie quand même, ma famille qui m'a soutenu, mais qui m'a quand même un peu abandonné, faut dire ce qui est, sans oublier celle sans qui rien n'aurait été possible, ma muse, mon inspiration, mon amour...

Ému, il sortit un pilule douteuse de sa poche.

- Ma drogue !

Puisqu'il préférait ses hommes-poissons désintoxiqués, histoire de s'épargner d'autres hordes de miliciens patibulaires, le cafard se saisit du stupéfiant d'un mouvement rapide de la main. Quand il s'agissait de subtiliser quelque chose, il savait être vif.
Yeux légèrement révulsés, se rappelant qu'il avait - une fois de plus - manqué de laisser sa peau à cause de ce crétin d'amphibien, Joe tenait à être clair.

- Ça, c'est quand on a fini la mission, sauvé ta copine de merde et embarqué mon pognon ! En attendant tu prends ton mal en patience, tu me mènes jusqu'au coffre de la Tour histoire que je me foute le tribut révolutionnaire dans les poches ! Pigé ?

Déçu, meurtri même, Elijah comprenait. Cela signifiait qu'il manquait de drogue dans l'organisme et il le déplorait grandement.

- Ouais mais... ça tient pas. Je suis même pas de la même espèce que l'autre homme-poisson qui avait le pins.

- Pfeuh !

Rétorqua méprisant et quasi immédiatement le cafard.

- Vous autre les sales races vous vous ressemblez toutes, ils y verront que du feu.

Sur cet ode à la tolérance et au respect entre les peuples, le corsaire se saisit d'une paire de chaines lui étant en principe destinées, les serrant mollement autour de ses poignets afin de faire un captif crédible.

- Explorons toute la tour avant que leurs renforts n'arrivent. Et cette fois... sois discret comme si ta vie en dépendait....
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Comme si sa vie en dépendait. Les mots résonnèrent dans l'esprit chaotique du piranha, tentant de se frayer un chemin tant bien que mal au milieu d'un amas d'idée farfelues, de pensées folles et d'envies soudaines aussi amusantes selon lui qu'elle étaient dangereuses. Des trucs fendards pour se fendre la poire en solitaire ou à plusieurs et qui attireraient toute l'attention sur eux. Quelque chose dont ne voulait visiblement pas le Capitaine Corsaire, qui agissait depuis leur rencontre comme le petit chef de ce duo improvisé. Il faut dire qu'il savait trouver les arguments irréfutables pour systématiquement pousser ou donner envie à Elijah de continuer à le suivre et non de tenter de lui déchiqueter les membres. Une fois de plus, il y était parvenu. Quels meilleurs arguments que lui rendre sa pilule de drogue et retrouver sa tendre et chère sœur, l'arracher aux mains de ces sales racistes esclavagistes ?

Ok ! J'te suis l'ami, mais j'prends ça avec moi pour être plus crédible ! Par-fait. Caporal Elijah Croq'Dur au rapport !
Sauf que t'es censé être le poiscaille crevé à qui appartient le pins, pas être toi.
Hmpf. Caporal... Caporal...
Caporal on s'en tamponne de son nom ! On avance maintenant, on a une tour à fouiller !
Caporal Ossan Tempone ? Mouais... j'suis pas trop fan moi...


Notre protagoniste amphibien déambulait dans un des nombreux couloirs que renfermait la Tour Liberté, la moue boudeuse étirant ses lèvres. Voilà quelques minutes qu'ils étaient entrés et il ne digérait pas l'affreux nom d'emprunt qu'on lui avait dégoté. Ce Joe était certes un forban redoutable, probablement le plus coriace qu'il avait croisé jusqu'ici, mais son imagination frôlait les profondeurs du néant. Et qu'est-ce qu'il était avare ! Berrys, berrys, berrys. Il n'avait que ce mot à la bouche depuis qu'ils avaient infiltré les lieux. Chaque porte devant laquelle ils passaient devait être fouillée sans quoi il refusait de continuer, injuriant le piranha pour qu'il se presse à la tâche.

Oy oy... On va quand même pas s'taper tout l'coin, hein ?!
Tu préfères une balle entre les deux yeux ou directement en fond de gosier ?
Bordel... t'as l'esprit fermé toi...
Je rigole pas quand il s'agit de pognon.
Non... sans dec'... ?!


Où était l'amusement dans tout cela ? Elijah soufflait, grommelait, traîner des pieds et cherchait désespérément un moyen de rendre cette exploration moins ennuyeuse. Sans ces pilules magiques, ne lui restait que ses hallucinations qui n'avaient pas l'air de se manifester. Son salut se manifesta sous la forme d'un binôme milicien face auquel ils déboulèrent à une bifurcation de couloir. Si le visage du Biutag sembla manifester une légère appréhension, on était jamais certain de savoir si Elijah avait parfaitement compris le plan, celui de l’intéressé s'illumina. Le Cafard progressant dos au poiscaille, il ne pouvait pas voir ce détail, ni anticiper ce qui allait suivre. Il était de toute façon entre les mains de l’amphibien dégénéré. Ils arrivèrent finalement à hauteur et les miliciens saluèrent le passage du Caporal infiltré, qui leur rendit leur salut de la plus exemplaire des manières.

Il s'en était admirablement bien sorti, et les deux révolutionnaires s'en allaient sans se douter de rien, quand les lèvres du Croq'Dur commencèrent à remuer et émettre les prémices d'un son. Les prémices oui. Le reste fut étouffé en plein vol, d'un geste vif et horrible. Tranchant, sans possibilité de contre. Le pied du Corsaire avait percuté avec rage les couilles du drogué, qui en avait eu le sifflet coupé. Rappel à l'ordre des plus brutal qui forcèrent le malheureux natif de Citadelle à rester stoïque, les yeux larmoyants affrontant ceux foudroyant de son compagnon. Le pistolet braqué sur sa barbaque invitait très clairement à ce qu'il endure la douleur dans le plus grand des silences, sans aucune manifestation de douleur ou tentative de mouvement pour se soulager. Elijah éprouvait en cet instant un mélange d'admiration, de haine, de respect et de crainte envers cet homme, ce monstre.

Il n'était pas n'importe qui. Dès lors que le danger fut éloigné, il poussa l'homme-poisson contre la porte sur leur gauche.

Dans la pièce, grouille.
Ouchiyaaaa
La ferme ! C'était quoi ça ?
Douleur... cri... mal...
Je m'en fous que tu douilles hareng de mes deux, t'as voulu griller notre couverture ! J'ai failli te plomber !
Mais
Mais quoi ?! T'as pas encore saisi ce que t'avais à faire ? Faut te l'imprimer dans le crâne avec plus d'élan ?
J'me faisais chier moi ! C'naze d'fouiller chaque putain de porte de chaque couloir de chaque étage ! J'ai plus envie d'te suivre là ! Faut que ça bouge !
Il s'ennuie... On est dans un bâtiment de miliciens, à fouiller toutes les pièces pour leur rafler leur thunes, et lui il veut tout foutre en l'air parce qu'il s'ennuie...
Bah ouais ! Y'a rien d'poilant à faire ça si personne nous voit, j'vais l'brûler ton pognon moi tu
ON NE TOUCHE PAS A MES THUNES ! Fais et je te perce ta sale peau d'anguille d'un millier de balles de plomb !
Rien à foutre d'tes menaces ! T'veux t'la mettre, viens !
Oh, vraiment ? Tu te crois de taille, le mollusque ?
J'suis un piranha, connard.
Non, t'es mort.
WOH ! WOH ! Du calme l'ami, j'plaisantais ! J'te faisais marcher ah ah ! Baisse ton flingue, on est cool ! J'voulais un peu détendre l'ambiance, c'tout, t'peux baisser ton flingue, peace. J'suis comme ça moi, j'suis un vrai blageur j'peux pas m'en empêcher ! Baisse ton flingue sérieusement, t'me fous l'jetons là avec l'canon qui m'rentrerait presque dans l'narine. Baisse le sérieusement, calme... calme...
T'es calmé, c'est bon ?
Ouais, c'tait pas la peine de
Tu dis ? D'autres suggestions à faire valoir ?
C'est bon, c'est bon ! T'as l'plus grosse, j'ai pigé, j'écrase.
Bien. Foutu sale race... toujours besoin de la ramener hein ? Bon... On continuer de fouiller, on part pas d'ici sans avoir mis la main sur le coffre. Je veux le tribut.
Youpi...
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Une pièce de théâtre. On jouait guignol à Citadelle. Moins il y aurait de spectateurs, plus les comédiens en seraient ravis. Devant se justifier à plusieurs reprises de leur présence dans les étages qu'ils grimpaient sans en voir le bout, Joe fut contraint de mimer le prisonnier misérable - rôle lui allant d'ailleurs à la perfection - tandis que l'amphibien qu'il tenait plus ou moins en otage se chargeait de se faire passer pour quelqu'un de compétent.
Les imbroglios furent légions. Malheureusement trop peu crédibles dans leur rôle, les gardes de la tour qu'ils croisaient finissaient par sentir l'anguille sous roche. Aussi, puisqu'il fallait cheminer discrètement dans la tour aussi longtemps que tout n'aurait pas été exploré, il fallut semer les gardes trop curieux tout en les dissimulant.

Tout tonneau qu'ils trouvèrent fut mis à contribution pour cacher les cadavres. Parfois, faute de place, ils les cachaient derrière les rideaux, ou, plus audacieux encore, dans une armure de chevalier ornant les divers couloirs qu'ils parsemaient en vain.
Puisque toute bonne chose avait une fin, toute bonne purge aussi, les compèrent finirent par arriver au sommet de l'édifice phallique érigés par des révolutionnaires qui avaient bien des choses à compenser.

- C'est ici, je le sens !

Odorat manifestement bouché, Joe avait dit cela à chaque étage, toujours sûr de lui tandis que l'homme-poisson le suivait les mains dans les poches, tel un gamin râleur pressé de rentrer chez lui.
La dernière porte du dernier étage, la dernière tentative de s'enrichir d'un dernier plan foireux concocté par le cafard. Tout allait se jouer maintenant alors qu'Elijah testait les clés les unes après les autres. À force de massacrer tout garde sur leur route, ils cumulaient les trousseaux. La loi de l'emmerdement maximum étant ce qu'elle est, ce fut bien évidemment la dernière clé du dernier trousseau qui permit d'ouvrir la porte massive constituée du bois d'un chêne tout aussi massif. Plus la porte était lourde, plus elle avait des allures de coffre-fort. Enfin la consécration.

Cependant, rien de brillant ne leur irradia les yeux une fois l'antre découverte. Ce n'étaient cette fois pas des munitions ou des ustensiles divers et variés qui étaient accumulés là, mais une dizaine de femmes dont tout portait à croire qu'elles portaient le statut d'esclave.
Habillées de guenilles, elles n'en était pas moins radieuses. Après avoir constaté la laideur coutumière du péquenot lambda qui garnissait l'île, Joe estima que les femmes les plus belles de Citadelle avaient été réunies ici.

- V.... vous n'êtes pas les gardes habituels...

S'exprima l'une d'elle, arborant les stigmates psychiques propre à certaines femmes violentées. Quel calvaire avait été le leur. Manifestement amassées ici pour servir à contenter quelques révolutionnaires avec trop de suite dans les idées, il allait de soi que leur consentement avait été accessoire dans cette entreprise de mise en esclavage. De sa vie, c'était la première fois que le cafard libérait des esclaves. Il l'avait bien évidemment fait malgré lui, mais cela en disait long sur à quel point il avait changé.

- Sistaaaaaaaaaaaa !

Drogué, idiot, Elijah se jeta bras tendus sur la première des demoiselles à sa portée, la plaquant violemment sur le sol.

- Ce que tu m'as manqué ma sœur ! Ne t'inquiète pas ! Je suis venu te sauver, au nom de la promesse que l'on s'est faite lorsqu'on était petit. Tu te souviens ? Le ciel était vert, les merlans volaient majestueusement et ça sentait bon le pain d'épice !

Mélangés, certains psychotropes donnaient effectivement l'impression de sentir du pain d'épice. Sous la carcasse d'amphibien massif, la belle, bien humaine elle, se débattait comme elle pouvait. Les liens fraternels qui les unissaient semblaient être aussi crédibles qu'un élan de générosité spontané chez Joe.

- Mais... OuUf Lâ....Lâchez-moi ! Je ne suis pas votre sœur !

Perdues, les demoiselles ne savaient sur quel pied danser. Toujours est-il qu'elles avaient bien compris qu'elles n'avaient pas affaire à des gardes révolutionnaire. L'une d'elle avait même reconnu Joe. En cet instant, elle ne savait si elle devait s'en estimer heureuse ou pressentir le pire.

- Pas ma s....

Elijah était perdu, décontenancé même. Le monde s'écroulait autour de lui alors que sa sœur le rejetait, puis, tout pimpant il se redressa comme si de rien était et, s'adressant à son camarade d'infiltration, lui fit savoir le plus naturellement du monde qu'il avait merdé. Une fois de plus.

- Maintenant que j'y pense j'ai jamais eu de sœur. Bon ! On se rentre ou on s'encule ?

Parler avec tant de désinvolture "d'encule" devant des demoiselles étant passées par des épreuves bien peu reluisantes n'était pas du meilleur goût. Sans tact, sans réflexion mais bourré d'opiacés, Elijah n'en avait cure et chercha Joe s'étant à nouveau soustrait à son regard. Ce dernier n'avait prêté attention à quoi que ce soit depuis qu'il était entré et s'était mis en tête de fouiller chaque recoin de la pièce, une grande chambre très sombre dont la seule fenêtre était parsemée de barreaux. Présentement, il fouillait la commode, extirpant de là moult sous-vêtements affriolants, trésor qui n'aurait su le contenter.

- C'est le ciel qui vous envoie !

S'exclama l'une d'elle n'ayant visiblement pas saisi à qui elle avait affaire.

- Pitié... aidez-nous à nous échapper, nous saurons exprimer notre.... reconnaissance.

"Oh ouiii" ajoutèrent ses congénères d'une voix suave prenant quelques poses lascives. Tout bon héros se devait d'être récompensé comme il se devait d'un sauvetage de demoiselles en détresse. Hélas pour elles, hélas pour eux, ni le cafard ni le poiscaille ne relevaient du héros. Vifs comme l'éclair, l'un frustré de ne rien avoir trouvé, l'autre heureux de pouvoir enfin décamper, ils étaient déjà sortis de la pièce allant jusqu'à refermer la porte à clé derrière eux, suscitant alors les hurlement de désespoir des demoiselles à nouveaux piégées.
C'est en grinçant les dents que le Corsaire chemina à travers le couloir, moins pressé cette fois, ruminant sur cet échec patent - un de plus - à mettre la main sur un trésor digne de ce nom ou même sur un berry. Prompt à faire preuve de tact toujours, Croqdur n'hésita à lui faire remarquer à quel point il s'était vautré.

- Eh bah au final dans cette tour y'avait autant ma sœur que ton trésor hahahaha ! Tu veux une pilule ? Non ? Tant mieux ça en fera plus pour moi.

Contrairement à d'habitude où il réagissait au quart de tour, le cafard ne sauta pas à la gorge de son comparse. Il était calme, il était serein, il était zen. Tout zen qu'il était, il s'arrêta devant l'une des fenêtres du couloir, apposant ses mains sur le rebord afin d'y prendre appui et apprécier le paysage pour ce qu'il avait d'appréciable ; il s'y attarda donc très peu. Prenant une grande bouffée d'air, s'oxygénant à plein poumons de l'air vicié qui traînait dans l'air, le corsaire se tourna tout sourire vers Croqdur avant que son visage ne se décompose d'un coup d'un seul pour exprimer une hargne l'amenant à révulser ses pupilles.

- Je vais te foutre par la fenêêêêtre !

Au moins le projet était clairement énoncé. Sortant une fois de plus l'un de ses Flash guns, il tînt l'amphibien en joue pour qu'il ne cherche pas à s'extraire d'un destin tout tracé pour lui.

- Mais non mais non voyons !

Répondit Elijah en levant les mains comme il en avait pris l'habitude depuis qu'il fréquentait le cafard.

- Mais si mais si !

Ajouta le cafard trop peu disposé à déroger à un plan mûrement réfléchi il y a deux secondes de cela.

- Naaaaaa, ça te plairait pas j'en suis sûr. Figure-toi que je suis un homme-poisson volant. Je saute et je m'envole. Tu serais déçu, vraiment, range ton flingue, reste calme. Pense à la tristesse de ma sœur si elle me voyait comme ça, braquée par une arme.

Joe arma son Flash Gun, Elijah s'avança bras en l'air vers la fenêtre. Il savait être raisonnable.

- Dernière chance avant que tu sois déçu hein ! Parce que si je saute... franchement, si je saute... je saute ! Tu saisis ? Arrête de montrer les dents comme ça, ça fait peur...

- DES RENFORTS ! QUELQU'UN CHERCHE À BALANCER LE CAPORAL PAR LA FENÊTRE !

Accentuant d'autant plus la fureur du cafard, le merdeux qui venait de les rejoindre au sommet de la tour tombait à point nommé.

- Qu.... Mêle-toi de tes affaires pisseux ! Qu'est-ce que tu fous là ?!

Ne sachant très bien comment réagir à cette situation, le bleu répondit à la question qui lui était posée, comme par réflexe.

- Y'a.... y'a un connard qui cachait les cadavres de mes potes sous des tapis ! Ça a pas été dur de remonter la trace !

- Sous le tap....

Appuyant le bout de son canon sur le dos du poiscaille, il avait une raison de plus de lui faire faire le grand saut.

- CETTE FOIS MON SALAUD TU VAS Y AVOIR DROIT ! SOUS LE TAPIS ?! VRAIMENT ?! MAIS C'EST PAS PERMIS D'ÊTRE AUSSI CON !

- Si la femme de ménage y planque la poussière je me suis dit que.... peut-être...

- Pose ton arme !


- Ferme te gueule !

De guignol, on était passé à une tragédie grecque ; dans l'affaire, quelqu'un allait l'avoir dans le cul.

***

- Quelle noblesse de ce marsouin que d'offrir sa vie pour nous sauver tout à l'heure.

Éreinté, bavant tant il était épuisé, couvert de poussière, un bras en écharpe à l'intérieur de son manteau de fourrure, Joe ne hasarda même pas un regard en direction l'infâme homme-poisson qui persistait à lui taper sur les nerfs, il n'en n'avait tout simplement plus la force. Elijah non plus n'était dans dans un état optimal, il boitait mais chantonnait malgré tout pour faire valoir à tous ceux qui l'entendaenit - c'est à dire le cafard et personne d'autre - les vertus de la morphine dont il était gavé.
Ils avaient dégusté. Choisissant au mieux ses priorités, le lamentable corsaire avait dû se raviser et s'en prendre au garde venu les emmerder. D'un garde à l'autre, ils avaient dû enchaîner des cohortes entières de révolutionnaires leur étant tombé sur la gueule comme la misère sur le monde alors qu'ils descendaient de la tour, essuyant une lourde confrontation armée étage après étage.

- Pas de marsouin qui tienne pine d'huître, C'EST MOI QUI LES AI DÉZINGUÉS PENDANT QUE TU TE DÉFONÇAIS !!

Pour le coup, Joe avait été particulièrement injuste. Il fallait dire que Croqdur avait aussi donné de sa personne. L'action resituée correctement, on aurait davantage pu dire que ce furent ceux qui tentèrent de les atteindre au corps à corps qui avaient donné de leur personne.... à Croqdur justement. Le contour de ses lèvres maculé d'hémoglobine, Elijah haussa les épaules à l'énième remontrance de ce qui s'improvisait comme son capitaine. Capitaine était le mot. Car il lui fallait quelqu'un pour l'aider à manœuvrer son embarcation, le cafard avait renoncé à jeter l'amphibien par la fenêtre. Ce n'était que partie remise.

Atteignant le port après avoir occasionné un incendie afin de mieux ralentir les révolutionnaires en les forçant à sauver des victimes potentielles plutôt que continuer à les courser, ils n'avaient pas tardé à lever l'ancre une fois arrivés à bon port. C'était la première fois qu'Elijah quittait Citadelle. Seul son vendeur de stupéfiant lui manquerait, sans doute se rendrait-il compte des erreurs commises ce jour quand il se réveillerait le lendemain. Avec la chimie en poudre, plus dure était la chute.

- Câââpitaine ! J'ai souqué les artimus. Content d'être à bord ! Je vous ai dit que je savais pas nager au fait ?[/quote]

La réponse se matérialisa en un coup de crosse en pleine mâchoire avant que ledit capitaine s'en aille se reposer en proue. Endolori, ayant même essuyé quelques explosions et sharpnels, le cafard avait besoin de souffler. Alors qu'il commençait à sombrer dans le monde des songes, il émergea brutalement.

- Merde ! on a oublié Mahach ![/color]
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