Ça faisait déjà deux heures qu'ils naviguaient sur la mer claire de South Blue, heureusement que l'île d'Endaur était dans leur ligne de mire car Castiel n'en pouvait déjà plus de cette traversée. Partis depuis le QG de la Marine de South, leur voyage n'avait pas été des plus agréables. Non pas qu'ils avaient rencontré des difficultés en cours de route, loin de là, mais il y avait une espèce de tension électrique dans l'air. Boudant à l'avant du pont en fixant l'île qui se dressait devant eux, Castiel pinçait les lèvres à l'idée de devoir accomplir ce boulot alors qu'il avait déjà beaucoup à faire. Non pas que la Marine lui donnait pour l'instant énormément de travail, non, mais il pensait surtout à ses recherches pour soigner sa sœur gravement malade et comateuse. Au QG de South, il avait été consigné à l'infirmerie en compagnie de Dean et Marina pour préparer plusieurs décoctions et autres médocs afin qu'ils soient prêts à être utilisés si besoin. Un travail ingrat qui l'avait passablement agacé, mais au moins on les laissait dans leur coin sans que les médecins de la base ne vienne mettre leur nez dans leurs affaires.
Cependant Castiel avait très vite été écarté de ses petits amis et mis sur une caravelle pour être envoyé vers Endaur, une île forestière sur laquelle la Marine n'avait pas pied et qui était peuplée par des bûcherons et de créatures sylvestres dont Marina connaissait sans doute l'existence. S'il avait été placé dans cette galère c'était suite à la demande du sous-amiral Sierra en personne qui s'était inquiété de l'état de santé déplorable d'un Lieutenant d'élite. Ce dernier en permission avait décidé de rentrer visiter sa famille sur Endaur et, souffrant, n'était pas revenu depuis déjà cinq jours. Tracassé par ce délai, le sous-amiral avait été contacté et plutôt que de s'enquérir d'une affaire aussi peu importante à ses yeux refila l'affaire à deux scientifiques de passage à la base G-4 qui étaient donc forcés par le destin de remettre sur pied le dit malade. Oui, deux scientifiques. Castiel avait été choisi car ses talents en matière de botanique n'étaient plus à prouver, l'île étant forestière c'était l'endroit parfait pour qu'il puisse mettre ses aptitudes à l’œuvre. Mais le blondin avait eu le déplaisir de rendre compte qu'il devrait faire équipe avec celui qu'il considérait comme son grand rival : l'ingénieur chef Zeke Romanov, dit Zéro.
Il ne l'avait jamais vraiment rencontré auparavant, mais la réputation de l'ingénieur Zéro n'était plus à faire. Éminent scientifique, la liste de ses inventions et talents n'était plus à faire non plus. Il était de la race des hommes-poissons et couvert d'écailles orangées. Castiel n'avait jamais vu d'homme-poisson auparavant mais n'avait jamais eu d’à priori à leur sujet, il savait évidemment que cet homme en était un mais ne put empêcher d'afficher un air tantôt surpris et intéressé lorsqu'il le vit pour la première fois. Il portait une paire de lunettes grossissant ses yeux et les faisant ressembler à deux billes globuleuses comme pourrait en posséder un crapaud, lui donnant un aspect encore plus singulier. Pendant tout le voyage il était resté assis à l'autre bout du navire, au niveau de la proue, à bouquiner et à regarder l'océan. Castiel n'appréciait pas l'ingénieur Zéro car il trouvait son attitude et ses inventions beaucoup trop irrespectueuses de la nature et des plantes, si bien qu'il l'avait à peine salué lors de leur montée sur le navire et ne lui avait plus adressé la parole pendant le reste du voyage.
Castiel devrait cependant arrêter ses caprices, ou du moins tâcher d'arrêter, car une fois débarqués ils devraient travailler de concert afin de pouvoir soigner ce lieutenant coûte que coûte. Le botaniste était tout de même plus intéressé par les plantes de l'île et les vertus qu'elles pourraient avoir que par la condition de l'homme et comment le guérir. Après tout, il avait déjà une maladie à combattre afin de sauver sa sœur, il allait quand même pas faire collection ! En plus pour un type de la Marine d'élite...Ces commandos armés jusqu'aux dents d'armes nocives et polluantes, très peu pour lui. Malheureusement on ne lui demandait pas son avis et aujourd'hui il devrait sauver quelqu'un qu'il ne voulait pas voir vivre.
- On va bientôt débarquer monsieur, vint prévenir un mousse haut comme trois pommes avec des tâches de rousseur lui criblant les joues.
- Je le vois bien...grommela un Castiel toujours boudeur qui décida enfin de quitter son poste.
Zéro avait également quitté son banc à l'arrière du bateau et ils débarquaient à présent tous les deux sur la terre d'Endaur. Le capitaine du navire était descendu lui aussi afin de leur donner quelques directives pour se repérer avant d'en retourner à ses affaires :
- Depuis l'embarcadère vous pourrez rejoindre le village de votre patient en suivant le chemin de terre par là-bas. Fit-il en pointant la bonne direction du doigt.
- Et une fois là-bas comment on le trouve ?
- Ah ça je ne sais pas...Les villages d'Endaur sont pas très grands, on vous indiquera sûrement vite une adresse. Quant à nous on va aller se ravitailler à Bliss et rester en stationnement là-bas, quand vous aurez terminé vous pourrez me contacter via escargophone et nous viendrons vous chercher.
- On se débrouillera...merci.
La populace ne semblait pas grouiller à embarcadère nord d'Endaur, ou du moins pas pour l'instant. Quelques travailleurs costauds embarquaient plusieurs stères de bois sciés tandis que d'autres assis dans le sable un peu plus loin commençaient à déguster leurs casse-croûte du midi. Castiel voyait Zéro saliver un peu du coin de l’œil en remarquant les sandwichs des ouvriers. C'est vrai qu'ils n'avaient pas reçu de quoi se sustenter sur le navire et qu'il était déjà midi passé, le ventre du blondin en vint à gargouiller également en voyant ces types manger. Remontant le ponton, les deux scientifiques entreprenaient de rejoindre le sentir qui les conduirait jusqu'au village. Il y avait une petite taverne posée là à côté du ponton de bois humide sur lequel ils marchaient, en face de laquelle s'alignaient plusieurs voiliers et moyennes embarcations qui devaient appartenir aux divers pêcheurs de l'île. Ils avaient passé le ponton et les deux ne s'étaient toujours pas adressé la parole, mais l'homme-poisson brisa le silence en éternuant malencontreusement.
- A-atcha !
- Rah...Pourquoi c'est pas Dean qui traite cette mission ? Il aurait été parfait.
- Qu-qui ?
- Dean Vega. Mon ami, et médecin. Il était au G-4 quand on est partis, un type habillé en mauve avec un chapeau et un air désinvolte.
- P-p-pas vu.
- Forcément vous n'étiez pas avec nous à l'infirmerie...souffla Castiel en murmurant. A croire que certains ont droit à un traitement de faveur...
Le poisson rouge bégayait, ça Castiel l'ignorait et le découvrait à peine. Non pas que ça le dérangeait, il avait eu un professeur de météorologie bègue à l'Institut scientifique de Logue Town. Il avait appris à supporter ce genre de trouble de la parole, mais le jeune homme fronçait déjà les sourcils. Soufflant une nouvelle fois, il devait tâcher de se contenir et paraître agréable envers l'ingénieur chef qu'il considérait comme rival. Ils devraient accomplir cette mission à deux, mais Castiel ne se priverait pas de montrer à Zéro ce qu'ils savait faire et ce que la nature pouvait faire. Il avait l'occasion de s'opposer à un des plus grands cerveaux du monde et de lui prouver que la flore supplante toujours la technologie ! Il prenait cette mission comme une bataille sur un jeu d'échecs, un rapport de force intellectuel entre deux éminences, un duel d'esprits d'une importance capitale pour lui.
- Bon c'est par là. Y a intérêt à ce qu'on le trouve vite.
- O-oui.
Cependant Castiel avait très vite été écarté de ses petits amis et mis sur une caravelle pour être envoyé vers Endaur, une île forestière sur laquelle la Marine n'avait pas pied et qui était peuplée par des bûcherons et de créatures sylvestres dont Marina connaissait sans doute l'existence. S'il avait été placé dans cette galère c'était suite à la demande du sous-amiral Sierra en personne qui s'était inquiété de l'état de santé déplorable d'un Lieutenant d'élite. Ce dernier en permission avait décidé de rentrer visiter sa famille sur Endaur et, souffrant, n'était pas revenu depuis déjà cinq jours. Tracassé par ce délai, le sous-amiral avait été contacté et plutôt que de s'enquérir d'une affaire aussi peu importante à ses yeux refila l'affaire à deux scientifiques de passage à la base G-4 qui étaient donc forcés par le destin de remettre sur pied le dit malade. Oui, deux scientifiques. Castiel avait été choisi car ses talents en matière de botanique n'étaient plus à prouver, l'île étant forestière c'était l'endroit parfait pour qu'il puisse mettre ses aptitudes à l’œuvre. Mais le blondin avait eu le déplaisir de rendre compte qu'il devrait faire équipe avec celui qu'il considérait comme son grand rival : l'ingénieur chef Zeke Romanov, dit Zéro.
Il ne l'avait jamais vraiment rencontré auparavant, mais la réputation de l'ingénieur Zéro n'était plus à faire. Éminent scientifique, la liste de ses inventions et talents n'était plus à faire non plus. Il était de la race des hommes-poissons et couvert d'écailles orangées. Castiel n'avait jamais vu d'homme-poisson auparavant mais n'avait jamais eu d’à priori à leur sujet, il savait évidemment que cet homme en était un mais ne put empêcher d'afficher un air tantôt surpris et intéressé lorsqu'il le vit pour la première fois. Il portait une paire de lunettes grossissant ses yeux et les faisant ressembler à deux billes globuleuses comme pourrait en posséder un crapaud, lui donnant un aspect encore plus singulier. Pendant tout le voyage il était resté assis à l'autre bout du navire, au niveau de la proue, à bouquiner et à regarder l'océan. Castiel n'appréciait pas l'ingénieur Zéro car il trouvait son attitude et ses inventions beaucoup trop irrespectueuses de la nature et des plantes, si bien qu'il l'avait à peine salué lors de leur montée sur le navire et ne lui avait plus adressé la parole pendant le reste du voyage.
Castiel devrait cependant arrêter ses caprices, ou du moins tâcher d'arrêter, car une fois débarqués ils devraient travailler de concert afin de pouvoir soigner ce lieutenant coûte que coûte. Le botaniste était tout de même plus intéressé par les plantes de l'île et les vertus qu'elles pourraient avoir que par la condition de l'homme et comment le guérir. Après tout, il avait déjà une maladie à combattre afin de sauver sa sœur, il allait quand même pas faire collection ! En plus pour un type de la Marine d'élite...Ces commandos armés jusqu'aux dents d'armes nocives et polluantes, très peu pour lui. Malheureusement on ne lui demandait pas son avis et aujourd'hui il devrait sauver quelqu'un qu'il ne voulait pas voir vivre.
- On va bientôt débarquer monsieur, vint prévenir un mousse haut comme trois pommes avec des tâches de rousseur lui criblant les joues.
- Je le vois bien...grommela un Castiel toujours boudeur qui décida enfin de quitter son poste.
Zéro avait également quitté son banc à l'arrière du bateau et ils débarquaient à présent tous les deux sur la terre d'Endaur. Le capitaine du navire était descendu lui aussi afin de leur donner quelques directives pour se repérer avant d'en retourner à ses affaires :
- Depuis l'embarcadère vous pourrez rejoindre le village de votre patient en suivant le chemin de terre par là-bas. Fit-il en pointant la bonne direction du doigt.
- Et une fois là-bas comment on le trouve ?
- Ah ça je ne sais pas...Les villages d'Endaur sont pas très grands, on vous indiquera sûrement vite une adresse. Quant à nous on va aller se ravitailler à Bliss et rester en stationnement là-bas, quand vous aurez terminé vous pourrez me contacter via escargophone et nous viendrons vous chercher.
- On se débrouillera...merci.
La populace ne semblait pas grouiller à embarcadère nord d'Endaur, ou du moins pas pour l'instant. Quelques travailleurs costauds embarquaient plusieurs stères de bois sciés tandis que d'autres assis dans le sable un peu plus loin commençaient à déguster leurs casse-croûte du midi. Castiel voyait Zéro saliver un peu du coin de l’œil en remarquant les sandwichs des ouvriers. C'est vrai qu'ils n'avaient pas reçu de quoi se sustenter sur le navire et qu'il était déjà midi passé, le ventre du blondin en vint à gargouiller également en voyant ces types manger. Remontant le ponton, les deux scientifiques entreprenaient de rejoindre le sentir qui les conduirait jusqu'au village. Il y avait une petite taverne posée là à côté du ponton de bois humide sur lequel ils marchaient, en face de laquelle s'alignaient plusieurs voiliers et moyennes embarcations qui devaient appartenir aux divers pêcheurs de l'île. Ils avaient passé le ponton et les deux ne s'étaient toujours pas adressé la parole, mais l'homme-poisson brisa le silence en éternuant malencontreusement.
- A-atcha !
- Rah...Pourquoi c'est pas Dean qui traite cette mission ? Il aurait été parfait.
- Qu-qui ?
- Dean Vega. Mon ami, et médecin. Il était au G-4 quand on est partis, un type habillé en mauve avec un chapeau et un air désinvolte.
- P-p-pas vu.
- Forcément vous n'étiez pas avec nous à l'infirmerie...souffla Castiel en murmurant. A croire que certains ont droit à un traitement de faveur...
Le poisson rouge bégayait, ça Castiel l'ignorait et le découvrait à peine. Non pas que ça le dérangeait, il avait eu un professeur de météorologie bègue à l'Institut scientifique de Logue Town. Il avait appris à supporter ce genre de trouble de la parole, mais le jeune homme fronçait déjà les sourcils. Soufflant une nouvelle fois, il devait tâcher de se contenir et paraître agréable envers l'ingénieur chef qu'il considérait comme rival. Ils devraient accomplir cette mission à deux, mais Castiel ne se priverait pas de montrer à Zéro ce qu'ils savait faire et ce que la nature pouvait faire. Il avait l'occasion de s'opposer à un des plus grands cerveaux du monde et de lui prouver que la flore supplante toujours la technologie ! Il prenait cette mission comme une bataille sur un jeu d'échecs, un rapport de force intellectuel entre deux éminences, un duel d'esprits d'une importance capitale pour lui.
- Bon c'est par là. Y a intérêt à ce qu'on le trouve vite.
- O-oui.