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Rivaux à la dérive

Ça faisait déjà deux heures qu'ils naviguaient sur la mer claire de South Blue, heureusement que l'île d'Endaur était dans leur ligne de mire car Castiel n'en pouvait déjà plus de cette traversée. Partis depuis le QG de la Marine de South, leur voyage n'avait pas été des plus agréables. Non pas qu'ils avaient rencontré des difficultés en cours de route, loin de là, mais il y avait une espèce de tension électrique dans l'air. Boudant à l'avant du pont en fixant l'île qui se dressait devant eux, Castiel pinçait les lèvres à l'idée de devoir accomplir ce boulot alors qu'il avait déjà beaucoup à faire. Non pas que la Marine lui donnait pour l'instant énormément de travail, non, mais il pensait surtout à ses recherches pour soigner sa sœur gravement malade et comateuse. Au QG de South, il avait été consigné à l'infirmerie en compagnie de Dean et Marina pour préparer plusieurs décoctions et autres médocs afin qu'ils soient prêts à être utilisés si besoin. Un travail ingrat qui l'avait passablement agacé, mais au moins on les laissait dans leur coin sans que les médecins de la base ne vienne mettre leur nez dans leurs affaires.

Cependant Castiel avait très vite été écarté de ses petits amis et mis sur une caravelle pour être envoyé vers Endaur, une île forestière sur laquelle la Marine n'avait pas pied et qui était peuplée par des bûcherons et de créatures sylvestres dont Marina connaissait sans doute l'existence. S'il avait été placé dans cette galère c'était suite à la demande du sous-amiral Sierra en personne qui s'était inquiété de l'état de santé déplorable d'un Lieutenant d'élite. Ce dernier en permission avait décidé de rentrer visiter sa famille sur Endaur et, souffrant, n'était pas revenu depuis déjà cinq jours. Tracassé par ce délai, le sous-amiral avait été contacté et plutôt que de s'enquérir d'une affaire aussi peu importante à ses yeux refila l'affaire à deux scientifiques de passage à la base G-4 qui étaient donc forcés par le destin de remettre sur pied le dit malade. Oui, deux scientifiques. Castiel avait été choisi car ses talents en matière de botanique n'étaient plus à prouver, l'île étant forestière c'était l'endroit parfait pour qu'il puisse mettre ses aptitudes à l’œuvre. Mais le blondin avait eu le déplaisir de rendre compte qu'il devrait faire équipe avec celui qu'il considérait comme son grand rival : l'ingénieur chef Zeke Romanov, dit Zéro.

Il ne l'avait jamais vraiment rencontré auparavant, mais la réputation de l'ingénieur Zéro n'était plus à faire. Éminent scientifique, la liste de ses inventions et talents n'était plus à faire non plus. Il était de la race des hommes-poissons et couvert d'écailles orangées. Castiel n'avait jamais vu d'homme-poisson auparavant mais n'avait jamais eu d’à priori à leur sujet, il savait évidemment que cet homme en était un mais ne put empêcher d'afficher un air tantôt surpris et intéressé lorsqu'il le vit pour la première fois. Il portait une paire de lunettes grossissant ses yeux et les faisant ressembler à deux billes globuleuses comme pourrait en posséder un crapaud, lui donnant un aspect encore plus singulier. Pendant tout le voyage il était resté assis à l'autre bout du navire, au niveau de la proue, à bouquiner et à regarder l'océan. Castiel n'appréciait pas l'ingénieur Zéro car il trouvait son attitude et ses inventions beaucoup trop irrespectueuses de la nature et des plantes, si bien qu'il l'avait à peine salué lors de leur montée sur le navire et ne lui avait plus adressé la parole pendant le reste du voyage.

Castiel devrait cependant arrêter ses caprices, ou du moins tâcher d'arrêter, car une fois débarqués ils devraient travailler de concert afin de pouvoir soigner ce lieutenant coûte que coûte. Le botaniste était tout de même plus intéressé par les plantes de l'île et les vertus qu'elles pourraient avoir que par la condition de l'homme et comment le guérir. Après tout, il avait déjà une maladie à combattre afin de sauver sa sœur, il allait quand même pas faire collection ! En plus pour un type de la Marine d'élite...Ces commandos armés jusqu'aux dents d'armes nocives et polluantes, très peu pour lui. Malheureusement on ne lui demandait pas son avis et aujourd'hui il devrait sauver quelqu'un  qu'il ne voulait pas voir vivre.

- On va bientôt débarquer monsieur, vint prévenir un mousse haut comme trois pommes avec des tâches de rousseur lui criblant les joues.

- Je le vois bien...grommela un Castiel toujours boudeur qui décida enfin de quitter son poste.

Zéro avait également quitté son banc à l'arrière du bateau et ils débarquaient à présent tous les deux sur la terre d'Endaur. Le capitaine du navire était descendu lui aussi afin de leur donner quelques directives pour se repérer avant d'en retourner à ses affaires :

- Depuis l'embarcadère vous pourrez rejoindre le village de votre patient en suivant le chemin de terre par là-bas. Fit-il en pointant la bonne direction du doigt.

- Et une fois là-bas comment on le trouve ?

- Ah ça je ne sais pas...Les villages d'Endaur sont pas très grands, on vous indiquera sûrement vite une adresse. Quant à nous on va aller se ravitailler à Bliss et rester en stationnement là-bas, quand vous aurez terminé vous pourrez me contacter via escargophone et nous viendrons vous chercher.

- On se débrouillera...merci.

La populace ne semblait pas grouiller à embarcadère nord d'Endaur, ou du moins pas pour l'instant. Quelques travailleurs costauds embarquaient plusieurs stères de bois sciés tandis que d'autres assis dans le sable un peu plus loin commençaient à déguster leurs casse-croûte du midi. Castiel voyait Zéro saliver un peu du coin de l’œil en remarquant les sandwichs des ouvriers. C'est vrai qu'ils n'avaient pas reçu de quoi se sustenter sur le navire et qu'il était déjà midi passé, le ventre du blondin en vint à gargouiller également en voyant ces types manger. Remontant le ponton, les deux scientifiques entreprenaient de rejoindre le sentir qui les conduirait jusqu'au village. Il y avait une petite taverne posée là à côté du ponton de bois humide sur lequel ils marchaient, en face de laquelle s'alignaient plusieurs voiliers et moyennes embarcations qui devaient appartenir aux divers pêcheurs de l'île. Ils avaient passé le ponton et les deux ne s'étaient toujours pas adressé la parole, mais l'homme-poisson brisa le silence en éternuant malencontreusement.

- A-atcha !

- Rah...Pourquoi c'est pas Dean qui traite cette mission ? Il aurait été parfait.

- Qu-qui ?

- Dean Vega. Mon ami, et médecin. Il était au G-4 quand on est partis, un type habillé en mauve avec un chapeau et un air désinvolte.

- P-p-pas vu.

- Forcément vous n'étiez pas avec nous à l'infirmerie...souffla Castiel en murmurant. A croire que certains ont droit à un traitement de faveur...

Le poisson rouge bégayait, ça Castiel l'ignorait et le découvrait à peine. Non pas que ça le dérangeait, il avait eu un professeur de météorologie bègue à l'Institut scientifique de Logue Town. Il avait appris à supporter ce genre de trouble de la parole, mais le jeune homme fronçait déjà les sourcils. Soufflant une nouvelle fois, il devait tâcher de se contenir et paraître agréable envers l'ingénieur chef qu'il considérait comme rival. Ils devraient accomplir cette mission à deux, mais Castiel ne se priverait pas de montrer à Zéro ce qu'ils savait faire et ce que la nature pouvait faire. Il avait l'occasion de s'opposer à un des plus grands cerveaux du monde et de lui prouver que la flore supplante toujours la technologie ! Il prenait cette mission comme une bataille sur un jeu d'échecs, un rapport de force intellectuel entre deux éminences, un duel d'esprits d'une importance capitale pour lui.

- Bon c'est par là. Y a intérêt à ce qu'on le trouve vite.

- O-oui.
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Lieutenant Elite malade => Marine perd 0,0004478% de sa force de frappe. Et bien que malade il continue à percevoir salaire, précipitant 0,00000842% du budget annuel gouvernemental dans le néant. Des pertes négligeables qui devraient pas requérir la mise en danger de mon capital intellectuel. M'envoyer prendre risques sur terres sauvages alors qu'on pouvait envoyer soldats de secondes classes avec peu de valeur ajoutée ? Inconsidéré. Sous-Amiral Sierra démontre ici fatal symptôme d'incompétence en gestion de ressources humaines. J'ai cependant accepté mission de collecte sur Endaur car c'était biotope que je connaissais pas. Occasion pour prélèvements personnels. Joindre l'utile au superflu. Puis Adrénaline est stimulant inspirant pour le cerveau. Terres sauvages = bons générateurs d'adrénaline.

Première estimation de chances de succès : 31%. La mission en soi présente facteur critique. Incompatibilité comportementale. Ingénieur Castiel est engrenage avec défaut de fabrication dans une mécanique qui tolèrera pas les approximations.

Ingénieur Castiel = élément à potentiel saboté par tendance au gâchis. Refus d'une certaine conception de progrès technologique. Impossibilité de le combiner à entreprise de recherche et d'obtenir résultats stables. Raison puérile : volonté de conserver Nature dans sa forme la plus primitive. Étrange qu'un processus si illogique puisse être généré dans un cerveau scientifique. Castiel est paradoxe vivant dont solution m'échappe pour le moment. Hypothèse : connexions neurales inhabituelles qui engendrent chimie cérébrale déraisonnable. Validité d'hypothèse invérifiable : lobotomies impossibles à exercer sur collègues.

Nature est que tremplin de Science. Nature est bibliothèque dont il faut connaître langage. Livre = vecteur indispensable de Savoir. Mais Livre ne se suffit pas en lui-même. Castiel obsédé par support de la Connaissance plutôt que par Connaissance elle-même. Investit son énergie dans lutte pour écologie. Gaspillage de temps, d'argent et de calories.

Temps s'écoule lentement durant la marche. Dilatation temporelle due à malaise relationnel. Phénomène vérifié empiriquement de nombreuses fois. Personnes ennuyeuses ont capacité passive de dilater le Temps autour d'eux, à l'instar des trous noirs.

Sug-gestion : sarcasmes b-brouillent bonne entente et diminuent productivité. Resp-p-pect mutuel recommand-dé.

Expression-vexation déforme ses muscles faciaux. Je comprends pas. Castiel scientifique non conventionnel. J'avais commencé à prendre notes sur lui durant le voyage pour préparer une structure relationnelle stable. Je sors calepin. Lotrèche m'avait appris qu'une collaboration productive démarre sur une entente stable. Premier étape de construction de relation professionnelle solide : démontrer intérêt pour personnalité du sujet.

Q-Question : tu aimes act-tivité physique sp-portive ?

Études démographiques démontrent forte popularité des activités physiques sportives parmi échantillons humains dans tranche d'âge de Castiel.

... Tu as besoin de lire un calepin pour trouver des sujets de conversation ?
Rappel : resp-pect mutuel. Rép-pondre à question par autre q-question = manque de resp-pect + trahison d'esp-prit scient-tifique.

Retour de silence relatif uniquement brouillé par cris oiseaux. Amorçage de sympathie a échouée.
On progresse sur sentier qui coupe à travers forêt. Autre élément de paysage coupé : les arbres. Traversée de zones de déforestation. Port à proximité amène urbanisation gourmande en bois.

Tu c-connais flore loc-cale ?

Inutile de prolonger introduction sociale. Comme en logistique, les relations sociales sont un ensemble d'opérations qui s'optimisent.

C'est mon métier.

Castiel est peu concentré sur moi. Regarde zones déboisées. Hypothèse : affecté négativement par contreparties de civilisation. Petit homme intéressant mais petit homme improductif. On a Lieutenant Elite à réparer. Et on a prélèvements intéressants à faire pour ma collection personnelle.

Tu d-dois te concent-trer sur mission.
Ressources humaines sont + p-précieuses que les arbres.

Me regarde avec gros yeux. Ait récupéré son attention.

Arbres => p-produisent bois et régénèrent vit-te.
Ressources hum-maines => p-produisent services, m-main d'oeuvre, chair à c-canon, etc.
Ressourc-ces humaines plus versat-tiles mais plus c-complexes à c-c-concevoir et raffiner.
Quelle vision répugnante de la vie !
Nécessite ref-formulation d'argumentation ?
Ah, j'en ai bien assez compris !

Soudain défaillance mémorielle. Souvenirs expurgés.
Me retrouve embrumé avec Castruc-collègue exaspéré à côté de moi. Soupirs d'exaspération audibles.
Petit homme très lunatique.
Où en est la mission ? Village en vue. Ausculter Lieutenant Elite => détecter problème => trouver solution => repartir. Mission sera facile et agréable. Car sera portée par le paisible et agréable flot de la logique.
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- V-v-village dans champ d-de v-v-vision. D-d-destination atte-e-einte.

- Je suis juste à côté, je le vois bien.

- D-d-evons t-t-trouver lieutenant d'é-élite Ju-Julot Croquant.

- Je participe à la mission je sais aussi !

- V-v-vite. Tra-v-vail attend.

Castiel et Zéro étaient enfin arrivés au village de bûcherons dans lequel ils étaient attendus. C'était un hameau pittoresque où tout était construit en bois, après tout c'était normal étant donné que tous les gens de cette île travaillaient cette matière à la perfection. La plupart d'entre eux étaient bûcherons mais d'autres prenaient une voie d'ébéniste ou de luthier afin de se diversifier et développer leur commerce en bisbille avec le Royaume de Bliss, leurs principaux clients. Peu de touristes venaient sur l'île et donc peu traversaient le village. L'île n'avait rien de très estival et à part ces villages et la forêt remplie de bestioles il n'y avait rien d'autre de si intéressant que ça à visiter sur Endaur. Avant de partir, Marina lui avait parlé d'êtres mi-singes mi-oursons assez primitifs vivants dans la forêt et à tendances agressives. Castiel avait pris quelques herbes médicinales dans sa besace mais il n'apprécierait pas tomber sur ces bêtes si jamais ils devraient s'aventurer dans la cambrousse à la recherche de diverses plantes. Surtout avec Zéro sur le dos, il n'avait clairement pas l'air de prendre la science de Castiel au sérieux ce qui avait le don de piquer ses nerfs.

Ils avaient mis une trentaine de minutes pour arriver jusqu'au patelin sans vraiment parler ensemble. L'homme-poisson avait siffloté dans son coin tandis que Castiel regardait les arbres qui les entouraient. Il n'avait pas de plante aux vertus bien intéressantes sur le trajet, seulement quelques arbustes à la sève vénéneuse et des conifères aux aiguilles brunes qui commençaient déjà à tomber en même temps que leurs fruits. Ils s’avançaient dans le village non sans attirer les regards, l'apparence singulière de Zéro y était pour quelque chose et il fallait dire qu'avec sa couleur orangée et ses grosses lunettes il n'était pas vraiment discret. Une petite fille qui jouait à la balle en avait lâché son jouet pour regarder les deux énergumènes qui passaient à sa portée, scrutant l'homme-poisson de ses yeux curieux.

- Question. Où est h-h-abitation lieutenant d'é-élite Julot C-Croquant ? Fit l'ingénieur chef en regardant la petite fille de ses yeux sombres d'un air circonspect.

- Aah...ah... articulait la gamine.

- A-absence de réponse. Non c-connaissance d'info de la p-part du sujet.

Terrorisée, la petite finit par s'enfuir en abandonnant sa balle face aux deux hommes sous le regard consterné de Castiel tandis que Zéro la regardait décamper en sanglotant.

- T'es fier de toi j'espère ? On va pas aller loin en faisant pleurer les gamins !!

- Rappel. D-devons g-garder entente cordiale p-pour mission. Hausse de t-t-on non recommand-dée.

- Shhhh.....souffla Castiel encore une fois.

Un type bien bâti avec un scie dans les mains, le visage affublé d'une barbe rousse, passa à leur portée avant de s'avancer de quelques pas vers eux.

- J'vous ai vu faire partir la p'tite. Z'êtes pas bien chanceux les touristes.

- Nous sommes envoyés par la Marine. Savez vous où habite le lieutenant Julot Croquant s'il vous plaît ?

- Ah z'êtes les toubibs ! Ça fait plaisir, sa mère arrête pas de raconter partout qu'des médicos vont venir s'occuper d'son p'tit ! Ça va lui faire plaisir. Prenez cette rue là, c'est la maison au toit rouge avec le jardinet. Vous pourrez pas la rater !

- Merci bien. Bonne journée.

S'engageant dans la direction que leur avait pointé le scieur barbu, Castiel sortit le dossier médical de Croquant qu'on leur avait confié avant de partir de la base du G-4, avec même un portrait ! C'était un grand homme plutôt musclé au crâne luisant comme le soleil. Le teint pâle, il portait des lunettes teintées pour se donner un certain style ainsi que des fines moustaches gominées. Le dossier médical du lieutenant d'élite disait qu'il était intolérant au lactose et avait développé une certaine allergie pour les huîtres et de rares fruits de mer à coquilles. Son relevé indiquait qu'il avait déjà contracté la varicelle étant enfant mais n'avait jamais eu d'infection sérieuse, seulement quelques maux bénins sans grands risque. Durant ses années de service, Julot avait déjà souffert de blessures superficielles qui lui avaient valu des séjours en infirmerie et la seule maladie contractée fut une grippe plutôt sévère lors d'un passage au royaume de Drum dont il avait été excusé avant d'être affecté sur un QG plus tranquille sur South Blue. Croquant semblait être un gaillard qui savait tenir la forme et tomber rarement malade...pour forcer deux scientifiques à bouger ce qu'il avait actuellement devait être plutôt carabiné.

Portrait de Julot:

- M-maison atte-e-einte.

- Hm ?

Zéro avait vu juste, ils avaient remonté la rue qu'on leur avait indiqué et étaient arrivés face à une chaumière ronde au toit peint de rouge, la peinture semblait plutôt délavée mais elle arrivait tout de même à conserver un certain ton chaleureux. On aurait dit une maison de conte de fée avec son petit jardin fleuri de bleuets et de roses trémières, certains coins avaient même été laissés en friche exprès pour laisser de charmantes fleurs sauvages agrémenter le tout de couleurs encore plus chatoyantes et pittoresques. Castiel aurait pu contempler ce beau tableau floral pendant de longues minutes mais il sentait bien que l'homme-poisson à ses côtés ne voulait que se mettre au travail. Ils s'avancèrent pour frapper à la porte mais n'obtinrent pas vraiment de réponses.

- S-s-erions nous à la m-m-auvaise adresse ?

- Non, c'est la seule maison avec le toit rouge. On peut pas s'être trompés.

Une boîte aux lettres de bois usé semblait avoir été complètement cachée par un buisson pouvant à côté. Castiel entreprit d'écarter délicatement quelques branchages afin de regarder le nom inscrit sur la boîte mais à peine eut-il le temps de poser ses mains sur l'objet qu'il se détacha de son socle avant de s'écraser lamentablement sur le sol terreux pour se briser en morceaux. Au même moment, la porte de la maisonnette s'ouvrit à la volée pour laisser place à une vielle femme brune. De petite taille, elle était habillée d'un ensemble de travail et d'un tablier et portaient des gants de cuisine autour de ses mains. Plutôt souriante, elle fixait les deux hommes de ses petits yeux fixés avant de remarquer la boîte aux lettres brisée à leurs pieds.

- Euh..je...Ce...C'est pas moi. J'ai rien touché. Fit Castiel en se redressant comme un piquet et pointant Zéro du doigt.

- Ingé-n-nieurs envoyés par la M-m-marine. Là pour soigner lieutenant d'é-élite Julot C-Croquant.

- Oooh mais c'est mon garçon. Vous êtes envoyés pour soigner mon petit Juju', on m'avait prévenu de votre venue. Entrez je vous en pris, il est alité dans sa chambre mais je vais le réveiller pour que vous puissiez l'ausculter. Entrez messieurs.

La vieille maman:

La vieille femme permit aux deux scientifiques de fouler le pas de son hall d'entrée. Entrant à l'intérieur, Zéro et Castiel purent sentir le fumet d'une tarte aux pommes en train de cuire. Leur ventre reprirent leurs gargouillements de plus belle. Mais l'heure n'était pas aux dégustations, ils allaient avoir du pain sur la planche...
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Mère Lieutenant Elite veut nous précéder en reconnaissance dans chambre de son fils. Illogisme critique.

Sug-gestion : limit-ter p-proximité physique avec p-patient.
C'est vrai qu'il n'est pas impossible qu'il soit contagieux, madame, soyez prudente.
-Ne vous en faites pas pour moi, on est robustes dans la famille.

Liens familiaux ont tendance à s'emmêler avec liens logiques et créer noeuds d'incohérences. Mère à surveiller ? Note dans mon calepin qu'agent pathogène a peut-être déjà étendu son foyer. Elle rentre dans chambre-quarantaine de Lieutenant Elite. Je m'apprête à suivre mais Castiel me bloque.

On attend d'être invités à rentrer.

On attend d'être invités à le soigner. C'est traduction de rappel ridicule de règle politesse ridicule. On sait pas quelle maladie il faudra combattre et je suis impatient d'identifier menace. Ai peu souvent occasion de me livrer à diagnostics médicaux et trouve l'exercice stimulant pour connexions neuronales.

-Rentrez, messieurs !

On rentre. Chambre encombrée. (Vieux jouets + littérature de niveau scolaire + posters colorés de soldats marine) = chambre d'enfance de Julot Croquant plongée en stase temporelle ? Il a probablement pas été assez souvent chez lui ces dernières années pour mettre à jour sa chambre.

Julot Croquant enfoncé dans son lit sous couches multiples de tissus. Indication dérèglement de température interne ? Hypothèse renforcée par texture rouge et calleuse de son épiderme. Inutile de dérouler tout de suite théories et études statistiques des facteurs pathogènes d'Endaur. Élaboration de diagnostic nécessite
1/ Environnement confiné, aseptisé et isolé d'influences extérieures
2/ Sujet conciliant (éviter de trop prêter attention aux ressentis qu'il exprime, se concentrer sur infos concrètes)
3/ Récolte de données satisfaisante (fortement dépendant du matériel mis à disposition)
Vrai médecin sait modeler ces conditions pour les intégrer aux circonstances propres à chaque intervention.
Je suis pas vrai médecin mais j'ai cerveau gorgé de savoir médical.

Bonjour, je suis désolé de ne pouvoir me lever pour vous saluer, vous comprendrez que...
Naturellement, ne vous brusquez pas. Nous allons... Zéro ?

Étonnement car tandis qu'il investissait sa réflexion dans des politesses creuses je suis déjà au pied du lit du patient avec mon kit d'auscultation. Castiel pourquoi tu as si contraignante tendance à dilapider ton temps ?
Bien sûr j'avais masque antibactérien sur moi. Je couvre mes muqueuses. + gants spécifiques pour palmes. Recommandation : éviter au patricien de contracter même pathogène que le sujet.

D-Dis "Aaaaaah".
Aaaaah... Eh ?!

Contrôle de sa langue (irritée) * contrôle de sa gorge (irritée) = Irritation². Prélèvement salive dans la même seconde avec coton-tige. Dépose échantillon sur plaquette d'analyse que je scelle. A transférer au labo dans plus brefs délais. Réponse finale sera à 79% probabilité contenue sur cette plaquette.

Et je... Oh ?!

Exclamation témoigne surprise. Parce que je lui attrape poignet et calcule son pouls. Rythme régulier. Pas d'encombrement audible. Environ 94 bpm = hypertension. Son coeur est fonctionnel mais enrayé.
Je fouille dans ma poche. En sort petite lampe.

Qu'est-ce qu... Ah ! Vous m'aveuglez !

Il a conjonctivite sévère + cernes (trahissent carence sommeil). Je pince son nez.

AÏE !

Écoulements dégringolent de ses narines. Je recueille avec pince-cuillère. Gras. Visqueux. Visiblement à environ 10% purulent. Sinusite. Je malaxe quelques secondes nez. Au toucher je distingue très nettement masse épaisse bouchonnant ses narines.

Hypothèse 1 : grip-p-pe mut-tée. Symptômes c-concordent. Mais virul-lence visib-blement ext-trême. Possiblement cont-tagieux.

Virus se chassent de manière très simple. Certains molécules les assiègent. Bloque leur ravitaillement. Embargo. Affaiblissement. Les laissent vulnérables à police naturelle de l'organisme = anticorps. Il suffit de bombarder Virus de molécules agressives. Similitude avec Buster Call Marine.

Si c'est mutation grippe, Endaur devrait constituer pharmacie convenable.

Hyp-pothèse 2 : synd-drôme d'immunod-déficience non-ident-tifié ? N-Nécessiterait d-de le t-transporter à Megavega. Peu probable.

Serait autrement plus grave. Mais je le souligne pas. Apprendre à un sujet que son corps se désagrège génère stress contre-productif. Dans cas présent il faut éviter de polluer esprit du sujet avec idées noires => aggraverait à court terme sa fatigue.

Je consigne observations dans calepin.

Bous gênez bas, hein !

Julot Croquant était conciliant c'était bien. Si tous mes sujets étaient aussi coopératifs que lui, Science deviendrait bolide sans freins inutiles. Malheureusement cobayes souvent réticents à s'offrir aux expériences intéressantes pour motifs primitifs (peur de souffrance). Julot Croquant serait cobaye de bonne qualité ?

Je reviens auprès de Ingénieur Castiel. Il a pas quitté étonnement initial. Semble crispé et affiche déformations faciales propres à la gêne. Gêné par la vitesse de mon diagnostic ? C'était diagnostic de reconnaissance. Mais surtout sa pertinence était menacée en permanence par mes amnésies chroniques.

C'est que d-d-diagnostic p-préliminaire en vue d'ind-diquer orient-tations de recherche. On a p-pas temps ni mat-tériel pour ap-p-profondir.

Castiel toujours gêné. Il vient glisser quelques ondes sonores dans mes oreilles.

Sous les yeux de sa mère, sérieusement ?

Ah oui. Mère-Croquant était dans coin de la chambre. Ma mémoire a effacé l'information car jugée sans importance.

Il faudra faire prélèvements sur elle aussi peut-être.
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Zéro s'était activé et avait pratiqué une ausculation rapide en triturant un Julot Croquant circonspect et assez gêné par toute cette agitation qui se profilait autour de lui. Castiel était resté dans son coin et avait regardé l'homme-poisson opérer ses diagnostics comme si Julot n'était qu'une vulgaire poupée de chiffon. Il y en avait pas mal des poupées de chiffons dans sa chambre...Zéro avait regardé la décoration assez rapidement en balayant la pièce du regard. L'ingénieur avait dû remarqué qu'il s'agissait d'une chambre d'enfant, à part le lit adapté à la grande taille du lieutenant. La mère avait conservé tous les jouets de son petit chérubin, dont une série de poupées de chiffon représentant des chevaliers et quelques princesses. Il fallait bien une petite touche féminine pour parfaire les contes de fées...Il y avait des petits soldats taillés dans du bois, ainsi qu'un dragon sculpté pour leur servir d'adversaire, posés sur des tas de livres illustrés. Julot semblait être un type assez rêveur, et peut être s'était-il engagé dans la Marine pour opérer un certain mimétisme sur ces héros d'histoires qu'il admirait quand il était enfant. Si c'était le cas, alors il devait sûrement avoir un comportement brave, peut être proche de l'inconscience afin d'adopter un positionnement de leader et se mettre en situation de risque lui-même afin de l'éviter à ses camarades sur le terrain. Il était important d'interroger Julot sur les conditions qui l'ont amené à tomber malade. Mais dans son état, même un pingouin aurait été plus facile à faire parler...

- ATCHA ! Éternua-t-il en provoquant une vague de panique chez Zéro qui se baissa promptement vers le sol.

- Qu'est ce que tu cherches par terre ?

- Esquive d'i-i-ingestion de germes. D-d-devons éviter de t-t-omber malades.

- Hm...je vois. Je suis d'accord sur ce point là.

Zéro avait raison, ils devaient à tout prix éviter la contagion. Il avait aussi raison de s'activer, ça pouvait être assez sérieux et se propager rapidement dans tout le village, la vieille dame ne devrait pas rester aussi prêt de son fils adoré comme ça...Ce village était majoritairement peuplé d'habitants costauds, bourrus et dont le corps robuste avait été taillé par d'intense activités physiques. Finalement, ils étaient comme le bois qu'ils travaillaient : résistants, massifs et bruts. Ça induisait donc une probable résistance aux maux bénins, sans doute pour ça que la mère était encore assez énergique. Mais ça n'était pas non plus une raison pour les laisser tomber malades, les deux scientifiques devaient se dépêcher. Castiel se tourna vers la petite dame, attirant l'attention de Zéro qui se tourna vers son collège :

- Apporter moi une coupelle remplie d'eau brûlante ainsi qu'une serviette propre.

- Vous savez comment soigner mon petit ? Fit-elle toute heureuse.

- Pas encore, mais ça va m'aider.

Toujours aussi observateur, Zéro battait des paupières derrière ses lunettes à verres grossissants. Il ne semblait pas comprendre pourquoi son collègue demandait ces ustensiles et en avait lâché le pauvre Julot qui n'avait qu'une envie : s'enfouir sous sa couverture pour retourner au pays des rêves. Au moins là-bas, il n'était pas malade et pouvait faire ce qu'il voulait...Pendant que la vieille femme préparait l'eau chaude, Zéro s'enquit à s'adresser à Castiel :

- Eau chaude inu-utile. P-possible c-cas de g-grippe aggrav-vée.

- Je sais. J'ai entendu ton diagnostic. Mais ça n'est pas pour le soigner mais pour le questionner. Tu n'as jamais entendu parler de l'aromathérapie ?

- P-p-pratique inut-t-ile. Patient m-malade. Soins nécéss-a-aires, pas d-d-étente.

- Erreur mon cher.

Castiel sortit de son sac en bandoulière deux petits flacons pas plus grands que des pouces avant de les présenter à l'homme-poisson. Ce dernier ne voyait toujours pas où Castiel voulait en venir, le blondin avait l'impression de passer pour un véritable abruti...Aucune importance, il allait montrer à Zéro ce qu'il savait faire avec les plantes, et ça n'était qu'un début.

- C-contenu des b-b-outeilles ?

- Le premier flacon contient de l'essence de lavande tandis que le second contient de l'essence de thym. L'aromathérapie est effectivement utilisée en instituts esthétiques pour ses vertus apaisantes, mais je t'apprendrais peut être que l'on s'en sert avant tout en médecine pour profiter d'extraits de plantes en utilisant des huiles essentielles. En utilisant les essences de lavande et de thym dans l'eau brûlante, les arômes intenses vont déboucher le nez du lieutenant Croquant et le rendre plus disposé à nous parler.

Toujours silencieux face à son collègue, Zéro avait décidé d'observer Castiel pratiquer comme s'il procédait à une expérience et qu'il devait prendre en compte tous les résultats. Aucune importance, la mère revenait avec le bol d'eau chaude que Castiel avait commandé. Demandant à Julot de se redresser, il lui tendit le bol et ce dernier l'attrapa entre ses mains. Le botaniste versa quelques gouttes de chaque flacon dans l'eau avant d'indiquer à Julot de placer sa tête au dessus des effluves avant de draper la serviette au dessus de sa tête. De cette manière, les émanations des essences fonctionneraient plus rapidement et efficacement.

- Comment vous sentez-vous lieutenant Croquant ?

- Hm...un peu mieux pour l'instant. Mais j'ai toujours très froid et mal à la gorge...

- C'est normal, les effluves ne fonctionneront qu'un temps. Mais suffisamment pour que vous nous racontiez comment vous êtes tombé malade, c'est tout ce qui m'intéresse pour l'instant. On verra ensuite pour vous soigner, mais nous devons être sûr quant à votre maladie.

- Que voulez vous savoir exactement dans ce cas ?

- Où étiez-vous en service ? Comment ça s'est produit ? Depuis quand êtes vous dans cet état ?

- Et bien, mon état n'a fait qu'empirer depuis une semaine...on a déjà dû vous dire que j'étais en permission. Je suis venu ici pour passer du temps avec ma famille, mais ça fait une semaine que ça va très mal. J'étais parti de la base avec de simples maux de tête, je pensais que ça allait passer. Mais j'ai eu tort...

- Je vois...environ une semaine que votre cas s'est aggravé...Et avant de partir de la base ?

- Nous avions arrêté des pirates prêt d'Amerzone. Nous nous sommes arrêté là-bas pour aller prendre quelques caissons de nourriture au Fort Plud.

Le fort Plud...Posé à Amerzone, Castiel avait entendu parler de ce triste fort qui avait sûrement une des pires réputations au sein de la Marine des mers Blues. Les soldats et officiers de ce fort étaient empâtés, ne s’entraînaient même plus et passaient leurs journées à dormir, boire ou parier en jouant. Ça ne devait pas être bien joli à voir pour le lieutenant Croquant...

- Et ensuite ? La nourriture ne vous a pas paru suspecte ?

- Pas vraiment...Des fruits, de la viande séchée, rien d'inhabituel. Mais j'ai été piqué par pas mal de moustiques là-bas... Ces saletés font la taille de mon petit doigt, vous auriez pas aimé voir ça. Sur le moment j'ai pas ressenti grand chose, les piqûres grattaient mais rien d'insurmontable. Ensuite on est repartis pour la base, et vous connaissez la suite.

- Hm...Bien. Merci. Vous pouvez gardez le bol, les effets s'estomperont quand l'eau sera redevenue tiède. Zéro, avec moi dans l'autre pièce.

- Je serai là si vous avez besoin de moi.

Castiel entraîna Zéro dans l'antichambre de la maison qui servait également de hall. Reliant la chambre de Julot, celle de sa mère mais aussi la pièce à vivre, c'était un vestibule relativement vaste et décoré de plusieurs portraits. On pouvait voir Julot, souriant avec son premier uniforme sur une image grise, et à côté un couple souriant avec un enfant dans leurs bras. Ça et là, il y avait plusieurs breloques et babioles accrochées au mur comme des attrapeurs de rêves, des napperons de dentelles sûrement brodés à la main et quelques masques taillés dans du bois représentant des figures de légendes locales. L'un d'eux avait une allure proche de celle de Zéro d'ailleurs...Peut être que la petite fille qu'il avait fait pleurer tout à l'heure avait non pas été apeurée par Zéro lui même mais avait cru avoir affaire à un esprit mythique. Cette pensée amusa un peu Castiel qui ne put s'empêcher de sourire.

- C-conclusion de diagnost-t-ic. Aromathérapie n'a p-p-as vraiment ap-p-orté.

- Seconde erreur. On sait qu'il a été victime de maringouins amerzoniens. Ton hypothèse de la grippe est exacte et je pense que c'est le bon diagnostic. Mais ça n'est pas une simple maladie, il souffre également d'une forte fièvre développée à cause des piqûres de moustiques. La fièvre n'est pas contagieuse mais la grippe risque de l'être. Et je pense qu'on sait aussi bien l'un que l'autre quel genre de maladie transmise par piqûres d'insectes allie à la fois fièvre intense et état grippal.

- M-moustique t-t-rès dangereux. Conc-c-lusion : fièvre jaune.

La fièvre jaune...Il manquait plus que ça. Les deux risquaient d'avoir du pain sur la planche pour pouvoir soigner ce bougre et éloigner tous risques de complication. Cette maladie pouvait très bien s'aggraver et de la grippe à l'hémorragie ou à la crise de foie, il n'y avait qu'un pas...
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Fièvre jaune danger sanitaire extrême et nécessiterait mise en quarantaine de tout organisme ayant été mis au contact du patient zéro. Heureusement localisation village Endaur constitue quarantaine en soi.

T-Temps compté avant d-décès du patient. Prob-bablement p-pas assez p-pour retourner ch-chercher méd-dicaments adapt-tés à QG.
Il faut c-composer trait-t-tement avec substances d-disponibles sur End-daur.

Il existe une plante endémique à Endaur qui a des vertus thérapeutiques très costaudes...
Anthurus Avarinae.
Connue sous le nom de fleur du mal. Tu la connais ?
Secrèt-te bitorzam-manouchit-te B sous f-forme d'émanations. Poison virulence ext-trême : dose lét-tale = 0,01 mg. A d-doses mic-cros-scopiques il présente imp-portantes vert-tus antivirales.
Si on pouvait récupérer juste un pétale, on pourrait le sauver immédiatement avant que son état empire.
P-Plante très rare m-même sur Endaur. Risque de perte de t-temps inest-timable. Sug-gestion : chercher alt-ternatives plus accessibles.
Tu l'as vu ? Il va bien. Pour l'instant. C'est la solution la plus sûre à long terme.
Arg-gument valid-de mais Endaur = forêt sauvage. Risque de b-blessure/ég-garement/mort non nul. P-Prêt à ça ?

Il grimace car il sait que Mort n'est pas choix viable pour succès de la mission. Ma vie + Vie Castiel > Vie Lieutenant Croquant. C'est inéquation logique. Mais : ait habitude d'intervenir sur terrains d'essai dangereux. Cerveau exercé à construire plan en situation de stress. Je sais précisément estimer mes chances de succès dans un contexte donné. Compte tenu de mes connaissances d'Endaur et de mon équation personnelle :

( (Capacités cérébrales supérieures + Savoir + Équipement)*État physique optimal / Handicap Mémoire )

Je peux estimer mes chances comme positives à 64%
dont 60% chances succès critique,
38% blessure,
2% mort.

Je me pense capable de m'en sortir. Je connais cette nature. Je saurai en anticiper les pièges. Et toi ?
Id-dem. Donc : on y va. D-Donc : en rout-te.
Attends, on va pas les laisser plantés là sans les informer de...
Ah oui. Vite.

J'entrouvre porte-chambre, je glisse tête dans entrebâillement et offre rapport compressé à Lieutenant Croquant et mère-Lieutenant Croquant.

T-Tu as fièvre jaun-ne tu vas peut-t-t-être mourir. On p-part chercher pétales Ant-thurus Avarin-n-nae dans forêt. Probabilité succès individuelle = 64%. Au revoir.
Quoi ?!
-Attendez !

Je ferme porte et contourne agilement distractions proposées par Lieutenant Croquant et sa famille. Ils sont audibles depuis le couloir. Ils crient et paniquent. Si pas assez rapides ils nous rattraperont et précipiteront indirectement leur perte en ralentissant nos recherches. J'adopte trajectoire directe vers la sortie et invite Castiel à rentrer dans mon sillage.

En rout-te pour avent-ture.
Tu leur demandes même pas s'ils savent où est la plante ?!
Inut-tile ils sauront p-pas. Plant-te trop rare et t-trop spécifique. Risque de d-désinformation ou de c-confusion trop imp-portant.

En route pour av-vent-ture j'ai dis.


Trop tard Mère Croquant nous a rejoint. Elle exhibe symptômes d'angoisse intense. Bégaie des questions absurdes à base de "Il va mourir ?" + "Qu'est-ce que je peux faire ?" + "C'est quoi cette plante ?"
Ralentissement intolérable du processus de guérison de son fils. Embryon de frustration généré par mes neurones. Heureusement vite censurée pour laisser place à Raison.

Calmez vous madame, on part cueillir de quoi guérir votre fils, on sera revenus avant dem...
En rout-te.
Oui, il vaut mieux qu'on ne perde pas de temps. Évitez de trop vous en faire, recommencez l'infusion s'il se sent mal, restez à ses côtés et surveillez son état. Dans l'immédiat ses jours ne sont pas en dang...
En route m-mauvaise t-troupe.
Raaah, ça va, ça va !
-Dépêchez vous de ramener de quoi le sauver ! Il est trop jeune et trop gentil pour mourir !

Amusant car toutes les mères qualifient leurs fils mourants de très jeunes et très gentils. Une constante humaine que j'ai su identifier avec l'expérience.

Ma mémoire m'échappe et je me surprends à courir sans me souvenir de ce que je partais chercher. Dans le doute, parce que je brûle jamais mes calories sans raison valable, je continue à courir en accroissant ma vitesse et motive Castiel à accélérer aussi.

P-Plus vite.
Détestables.
Q-Quoi ?
Tes manières.
Pas aut-tant que fièvre jaun-ne.
Mais ça n'a rien à voir !
Temps est fact-teur clé => je g-gagne du Temps.
Rap-pelles moi ce qu'on va ch-chercher. Reset mémoire.
Une fleur du mal...

On va cueillir fleur toxique : c'est très poétique. Pourquoi Castiel rouspétance ?
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L'Anthurus Avarinæ était une plante tristement célèbre parmi le monde des botanistes car celui qui l'a découvert a connu un sort bien triste. Après avoir prélevé les premiers échantillons de la plante, le Professeur Arthur Avarinæ en a fait poussé dans sa serre sur plusieurs plans. Couverte d'épines, l' Anthurus Avarinæ est une fleur écarlate avec des tâches irrégulières sur la plupart de ses pétales. Hautement toxique, elle est capable de secréter un poison paralysant très dangereux et le professeur en a fait les frais...Manipulant une des fleurs, il s'est malencontreusement piqué l'avant-bras et s'est effondré au beau milieu de la serre. Le malheureux n'aura été retrouvé que quelques jours plus tard par un proche, complètement raidi avec une expression d'horreur sur le visage. Le pauvre était resté paralysé et n'avait pu atteindre sa trousse médicinale à l'autre bout de la pièce et avait subi une mort lente, les yeux tournés vers les cieux. C'est la raison pour laquelle on l'avait surnommé « fleur du mal ».

Castiel avait raconté l'histoire à Zéro qui l'avait écouté sans jamais vraiment répondre, se contentant d’acquiescer en cherchant des yeux si la fleur pourrait éventuellement se trouver à leur portée. Malheureusement pour Zéro, ils devraient faire un sacré bout de chemin avant de mettre la main dessus...Cette plante vénéneuse, et étonnamment belle, possédait cependant d'importantes vertus médicinales. En effet, ses pétales dégageant un parfum fruité pourraient sauver Julot Croquant en utilisant ses émanations. L'homme-poisson continuait de zyeuter un peu tout ce qui se trouvait à leur portée, il s'arrêta même un instant pour dévisager un écureuil perché sur une branche qui les fixait avec ses petites mirettes.

- L'Anthurus Avarinæ ne pousse pas sur les arbres. Tout ce que tu pourras trouver sur ce cyprès ça sera des cônes, de la mousse à l'extrême limite...

- A-a-nalyse mammi-i-fère rongeur. Pas cherche-e-er fleur.

- Et pourtant on devrait s'activer. Déjà parce qu'on a sûrement mieux à faire, et aussi parce que la vie de Julot est en jeu.

- Castiel t-t-tout le temps rousp-p-éter.

Sans même relever, le blondin regardait de droite à gauche afin de se repérer. Comment savoir vers où aller ? Personne n'avait voulu les accompagner dans la forêt à cause de leur journée ô combien chargée à couper du bois et tailler des statuettes ou leur donner de cartes des lieux. Sûrement parce que personne n'avait jamais pensé à en faire. La seule chose qu'on leur avait conseillé de faire c'était de se méfier des Woks vivant dans la forêt. Ah ça, Castiel s'en souviendrait des formidables suggestions des villageois ! Éviter de croiser les petits bonshommes sauvages à fourrure qui s'avèrent être aussi des créatures sauvages, aussi intelligent que de leur dire de ne pas se jeter du haut d'une falaise...Passant par dessus un rondin couché au sol, les deux scientifiques étaient à présent enfoncés au beau milieu de la forêt. Les bruits des animaux pouvaient se faire entendre, et à chaque fois Zéro se retournait dans la direction du cri.

- Où allons-nous t-t-trouver la f-fleur ?

- Elle pousse généralement dans des endroits humides. Parfois à flanc de montagne, et éventuellement dans une caverne c'est déjà arrivé d'en trouver là-dedans. On pourrait la trouver n'importe où dans cette forêt...

- Alors c-continuer.

- On pourra peut être repérer la fleur du mal grâce à des entolomes translucides bleus. Des petits champignons étranges qui ressembleraient presque à du cristal tellement ils sont diaphanes.

- P-p-potentiel danger lié à ces f-fungus ?

- Non. Aucun. Ils ne sont pas comestibles mais ne rejettent aucun spore toxique. La seule chose qui pourrait nous arriver c'est de vomir en croquant leur chapeau. Mais pour une obscure raison l'Anthurus Avarinæ semble s'acoquiner de leur présence et pousse non loin d'eux. Sans doute sont-ils propices à son développement...

- Probab-b-ilité importante. En ef-effet.

Au dessus de leurs têtes un pic-vert s'était mis à claquer son bec contre un tronc d'arbre, attirant encore une fois l'attention de Zéro. Castiel ne cessait de l'observer à chaque fois qu'il effectuait le moindre mouvement. Il n'avait pas vraiment envie de voir l'homme-poisson s'éloigner à cause d'une pulsion de découverte ou une énième lubie de sa part, devoir chercher son collègue en plus de la plante relèverait de la mission impossible. Il serait fichu de marcher droit vers le repaire des Woks sans même s'en rendre compte...Ceci dit, peut être qu'ils se dirigeaient déjà vers le repaire des woks et l'ignoraient déjà. Ils seraient bien vernis si c'était le cas, Castiel se mit encore à souffler tout en se grattant la tête en même temps.

- P-pourquoi C-Castiel tout le temps s-s-souffler ? E-estimati-i-ion de p-probable tic ou maladie en c-cours.

- Je souffle parce que j'essaie de me repérer ! Et tu ne m'aides pas franchement !

- Rappel : ent-t-ente c-cordiale + c-ca-alme recommandés.

- Je garderais sûrement mon calme si tu arrêtais de regarder les écureuils... marmonna Castiel.

- J'a-a-nalyse l'envi-i-ironnement. Étude inté-éressante pour en-en-richissement p-p-ersonnel.

- Je le sais ! S'écria Castiel en stoppant le pas et en se tournant vers son collègue. Seulement on aura tooout le temps de s'attarder sur les mignons petits écureuils quand on aura soigné le lieutenant Croquant. Sa mère doit déjà être en train de se ronger les ongles au sang après la bombe que tu as lâché sur l'état de santé de son fils chéri et...

Relevant la tête, le blondin regardait partout autour de lui. Il ne voyait plus la forêt de la même façon qu'avant...Elle lui semblait plus imposante, plus brumeuse, plus sombre et oppressante. Tout autour des deux scientifiques semblait plus massif, plus immenses. Ils n'étaient à présent qu'insectes au beau milieu d'un palais sylvestre dans lequel ils ne contrôlaient plus rien. Le labyrinthe vert les avait complètement piégé, cette fois-ci Castiel n'avait plus aucune idée d'où ils se trouvaient. Le botaniste déglutit, la flore était son amie mais elle était surtout toute puissante. C'était elle qui décidait et c'était elle qui avait le dernier mot. Et ici la forêt d'Endaur semblait vouloir s'amuser avec eux en les égarant. Castiel croyait en toutes ces histoires, à l'âme de la forêt, et à celles des plantes. Face à lui, Zéro ne comprenait pas pourquoi il réagissait de cette façon.

- P-pourquoi affolement ?

- Je...La forêt, je...On est complètement perdus.

- C-c-alculs sur p-probabilité d-dangers en cours.

- Pas besoin de calculer. On est déjà en danger à l'instant même où on s'aventure dans une forêt. C'est un véritable donjon naturel.

- Quelle d-di-direction a-aller ?

Balayant le secteur du regard, Castiel remarqua un cours d'eau au loin entre deux arbres. Un tapis de mousse jonchait plusieurs rocailles et commençait à se répandre progressivement sur les racines d'un immense chaîne aux feuilles rouges qui se trouvait à ses côtés. Il fallait bien qu'ils se décident, rester en place n'avancerait à rien et s'avérait plutôt risqué. Entraînant Zéro, Castiel reprit la marche et décida de se diriger dans la direction cours d'eau.

- On va continuer par là. Peut être que le cours d'eau nous conduira vers une partie de la forêt plus humide où on pourra trouver la plante.

- D-début d'explo-oration amusante.

- T'as entendu ?

- Q-quoi ?

- Je saurais pas dire...J'ai l'impression d'avoir entendu une branche craquer plus loin derrière nous.

- P-p-eut être é-écureuil nous suit.
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Branches craquent dans forêt c'est normal. Conjugaison paramètres vie sauvage + vent + dégradation végétation. Castiel développe sévères inquiétudes justifiées à 37%. Danger ambiant certes présent mais nos natures anthropomorphiques + bruits émis suppriment globalement risques d'être pris en chasse par prédateur car prédateurs visent efficacité et prudence = cibles faibles / petites / isolées.

Ait pas connaissances Endaur mais maîtrise schémas généraux de vie forestière. Tout ce qui importe.

Suivre cours d'eau est idée ingénieuse. Champignons nombreux et en majorité vénéneux. Je m'accroupit devant un groupe pour recueillir quelques individus. Il me manquait justement échantillons de toxines végétales => cueillette matinale de champignon tranquille. Tranquillité sérénité. Excursion comprenait risques mais en apparence elle ressemble davantage à une promenade didactique.

Tu vas t'arrêter devant toutes les plantes ?
Seulement ch-champignons.

Ingénieur Castiel aux aguets. Parcourt broussailles de son regard angoissé. Stress a tendance à fabriquer hallucinations et raccourcis mentaux qui contournent la Raison.

Sug-gestion : revenir à ét-tat mental stab-ble. Décisions faus-s-sées par stress.

En guise de réponse il tombe à genoux dans la terre et étudie traces animaux. Castiel manque de politesse. Ses flux nerveux semblent diminuer ses compétences sociales au fur et à mesure qu'ils s'intensifient.

Mon cerveau produit adrénaline aussi mais il altère pas mes capacités inductives. Sang-froid = corde de rappel. S'il lâche, on chute dans l'irrationalité. Un gouffre sans fond.

Castiel évacué de mémoire. Problématique plus intéressante s'installe dans ma boucle phonologique.

Intéressants champignons. Présentent mutations physiques importantes. Chapeaux champignons cabossés. Suintent substance verdâtre / viscosité élevée / odeur nauséabonde -> composition inconnue mais contient probablement amanitite (toxine commune à 97% des espèces de moisissures). Rien n'est moins sûr cependant au vu du caractère très insolite de la substance, ça ressemble davantage à une matière synthétique qu'à une production naturelle.

Autre hypothèse : forme de pourriture issue d'une chair hautement dégénérée ?

Je dégaine calepin. Nombreuses notes à consigner.

Ces traces me disent rien qui vaillent.

1/ Malformations physiques importantes (adn altéré ? maladie ? cancer ?)
2/ Production anormale de ????? (toxine ? pourriture ? acide ?)
=> peut-être nouvelle espèce ou mutation extrême d'un champignon connu (mais absolument non-identifiable compte tenu des déformations subies)

Tu m'écoutes ?

Prendre prélèvements.

ZÉRO !
Q-Quoi ?
C'est bondé de traces par ici. De très gros animaux que j'arrive pas à identifier. J'ai aussi repéré des gouttelettes de sang.

Faune + Flore secouent fortement ma curiosité. Décidément Endaur pleine de surprises. Un coffre-fort naturel regorgeant de richesses inédites. J'ai faim de connaissances et ce lieu est un festin à ciel ouvert. Délicieux.

Tes yeux brillent derrière tes lunettes.
Oc-casion inespérée. P-Pas faire demi-tour.
Je reconnais pas cet environnement, il s'est passé quelque chose. Ce bazar ne correspond en rien à la nature habituelle d'Endaur.
Raison de p-plus pour collecter don-nées.
Bougeons d'ici. On trouve une fleur du mal et on décampe. J'ai un très mauvais presentiment.
Presentiments ont p-pas légitim-mité à enrayer Science.

Peut-être accident biologique a altéré faune + flore d'Endaur ? Activités humaines fleurissent dans jardins urbains sur la côte. Nombreux éléments chimiques dangereux transitent dans port. L'un d'eux a potentiellement pu pénétrer forêt profonde par biais de rivière, contaminer zone et occasionner mutations extrêmement rapides parmi faune + flore.

Rivières sont vaisseaux sanguins des biotopes. Transportent nutriments qui irriguent et enrichissent les terres. Si des corps nuisibles s'y infiltrent, cela peut créer violentes réactions de rejet et chamboulement définitif d'écosystème. Écosystèmes sont balances très sensibles. Comme sociétés humaines, elles jouent au funambule au-dessus du chaos.

Voilà Hypothèse préliminaire. Je veux proposer à Ingénieur Castiel de la creuser mais avant que je l'expose, un hurlement déchirant inonde forêt et nos tympans. Il se prolonge quelques secondes sans décliner avant de cesser subitement. Intensité d'environ 90 dB.

Mon dieu.

Castiel en sueur.
Moi ma vessie a subi contraction brutale. Quelques mL d'urine se sont répandus dans mes sous-vêtements. Mon rythme cardiaque a été multiplié par 1,6. Mon corps a traversé crise de panique globale. Heureusement mon esprit a pas cédé.

Une bête malade ?

Rare anomalie environnementale : malgré l'agression sonore que constituait ce cri, tout bruit d'ambiance s'est éteint. Vertébrés ailés n'émettent aucunes vocalises et aucun ne semble avoir fui. Probablement que comme nous : Ils ont tous été frappés de tétanie.

On aurait dit un cri d'agonie. Mais c'était si puissant et glaçant que c'est impossible qu'il ne contienne pas en plus une profonde haine.
T-Tu comprends vocalises an-nimaux ?
Je sais détecter la souffrance en tout cas. Quelque chose s'est détraqué dans cette forêt.
Exemple : eau c-contaminée.
Comment ça ?
Rivières b-bons vecteurs de d-déchets toxiques liquid-des. Rap-pel : anom-malies s'accentuent dep-puis qu'on remont-te rivière.
Peut-être. Pour le moment, on a plus besoin d'un plan que d'une explication à tout ça.
Si on a explic-cation le p-plan en découlera t-tout seul.
Continuons à remonter cette rivière.
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Suivant toujours le cours de la rivière, les deux scientifiques ne faisaient que scruter les alentours à la recherche d'un quelconque indice sur ce qui pouvait bien se passer au sein de cette forêt. Castiel était conscient qu'entre la théorie et la réalité il pouvait y avoir une certaine frontière mais là la différence était trop flagrante. La forêt d'Endaur était en train de subir quelque chose, une étrange transformation progressive qui n'était qu'en phase de commencement. Il ne lui suffisait que d'une impulsion, peut être un léger changement climatique ou même une empreinte de l'homme, et ça risquait de se propager aussi rapidement qu'un incendie. Ils n'étaient pas venus pour ça, mais cette anomalie pouvait gravement altérer la flore et mettre à mal leur mission. Julot Croquant n'était pas le seul à être malade visiblement, la forêt également l'était...

Cette situation nouait l'estomac du botaniste, si bien qu'il serrait fermement la sangle de son sac en bandoulière. Savoir la forêt et la flore de l'île en danger l'angoissait bien plus que l'état de santé du pauvre lieutenant piqué par un moustique récalcitrant. Quand la nature change, ça veut dire qu'elle désire s'exprimer. Elle peut vouloir appeler à l'aide, manifester sa colère ou tout simplement souhaiter reprendre ses droits la terre qu'on peut lui avoir volé. Sachant cela, on peut facilement deviner qu'aucun animal ou aucun humain ne peut à ces changements...Dans la rivière, il n'y avait aucun poisson, aucune grenouille, aucun insecte et aucune plante ne poussait autour. Ça intriguait plutôt Castiel, ordinairement les cours d'eau possédait leur propre écosystème et leurs propres résidents. Mais celui-ci était beaucoup trop vide, ça en était presque irréel.

- C-cri d'ag-g-onie a-arrêté.

- Oui, j'ignore ce que c'était mais ça n'a pas dû survivre bien longtemps. C'est plutôt inquiétant.

- C-c-omplément : P-p-résence a-a-nimale peu élevée.

- Effectivement. Marina m'avait rapporté que la faune d'Endaur vit principalement sur la cime des arbres ou sous les racines. Mais elle s’avère néanmoins assez bruyante, surtout les rongeurs. On trouve plusieurs espèces de ragondins ou de marsupiaux, voir même des loups ou des chiens viverrins.

- M-m-arina. Id-entification en cours.

- Mon amie zoologue, elle est aussi dans la brigade, et elle était à la base avec nous également.

- P-pas vue.

Évidemment qu'il ne l'avait pas vu, il n'était même pas passé par l'infirmerie où Castiel et ses deux amis travaillaient. Mais bon, le blondin était bien trop préoccupé par la situation de la forêt pour repenser à ce que pouvait bien faire Zéro à la base Marine. Les deux enjambèrent le cours d'eau pour éviter de se retrouver bloqués par un bosquet d'épines situé un peu plus loin et continuer leur chemin. Étrangement, la rivière se faisait de plus en plus mince et adoptait une teinte légèrement plus foncée. Depuis tout à l'heure, l'eau du petit ruisseau avait cette nuance grisâtre, presque métallique lorsqu'elle passait sur des rocailles sombres. Des insectes commençaient à pointer le bout de leur trompe cette fois-ci. Des mouches, plusieurs mouches qui voletaient ça et là avec leur bourdonnement agaçant. Elles ne se posaient jamais sur le ruisseau et se contentaient d'en suivre également le chemin. Les scientifiques continuait de suive le chemin en pistant à présent les mouches sans croiser grand chose de grandement intéressant, mais ils firent une découverte bien plus macabre lorsqu'ils se rendirent compte ce que les mouches étaient en train de fureter...

- C-c-orps en d-é-é-composition localisé.

- Je le vois bien...et le sens surtout...

- Écartons les branchages, on verra mieux ce que c'est.

- M-mission d-d-éplacement de b-b-ranches en cours.

Une fois les rameaux du buisson légèrement écartés, fut alors dévoilé à Zéro et Castiel le cadavre d'un raton au poil brun, tellement gros et imposant qu'il ressemblait presque à un petit chien. Ses yeux vitreux commençaient à être recouverts par les insectes volants tandis que d'autres nécrophages commençaient à faire leur office en entamant le cycle de décomposition. A en juger par son état, ce ragondin devait être décédé il y a peu de temps mais le plus curieux était sûrement le fait qu'il ne présentait absolument aucun signe de lutte. Sur son corps, pas l'ombre d'une morsure ou d'une griffure, rien ne semblait l'avoir blessé et pourtant il avait quand même passé l'arme à gauche.

- Hyp-p-othèse. Rag-o-ondin décédé par v-v-enin insecte. T-t-race de piqûre non v-v-isible à œil nu.

- Possible...Regarde ses crocs et sa langue....Ils sont entièrement bleus. J'avais jamais vu ça auparavant.

- P-pas touche. T-t-ransmission p-p-p-ossible.

- J'allais pas le toucher ! C'est un nid à bactéries...Un coup à tomber plus raide que lui...De toute façon c'est...Oh !

- Qu-quoi ? Castiel ch-change vite an-analyse.

- Non regarde, là-bas ! Des entholomes translucides bleus !

À quelques mètres d'eux, sur la courbe d'un enchevêtrement de racines, Castiel put reconnaître un bouquet de ces champignons si facilement reconnaissables. Plutôt fins et de tailles moyennes, ces fongus poussaient toujours en groupe et possédaient tous des chapeaux légèrement pointus. Ils étaient identifiables grâce à la couleur si notable qui leur vaut leur dénomination. Ils étaient effectivement d'un bleu pâle qui semblait parfois phosphorescent dans l'obscurité, leur valant le surnom de « veilleuses de la nature », ainsi qu'une place bien prisée dans les tableaux et représentation dépeignant des scènes féeriques ou fantastiques. Ils ne possédait aucune vertu ni méfait particulièrement prononcé mais étaient pourtant associés aux énergies positives de la nature, sûrement en raison de leur aspect gracieux et pure. Castiel et Zéro grimpèrent sur les racines, espérant trouver la fleur qu'ils étaient venus chercher, mais firent une nouvelle découverte encore plus exubérante que la précédente...

- Mon dieu...C'est pas vrai !!

- Dé-t-t-ection p-problème en cours.

Le monticule de racines cachait une clairière à peine éclairée par les rayons du soleil qui parvenaient à percer à travers la cime des arbres. Au milieu de la clairière se dressaient plusieurs chênes, massifs et immenses, recouverts de pétales rosés et carmins. Le long de leur tronc coulaient de minces filets d'un liquide turquoise qui venait se déverser entre les racines. Autour des branches, le botaniste remarquait plusieurs ronces qui venaient s'y accrocher et s'entremêler. Agrippées comme de la glycine, elles semblaient ne plus vouloir quitter leur perchoir si bien qu'on ne distinguaient même plus les feuilles de l'arbre sous ces amas de pétales rouges comme des grenats. Zéro affichait une mine fascinée tandis que celle de Castiel, certes bien qu'extrêmement intéressé par la situation, réalisait qu'ils avaient sous leurs yeux ce qui causait les anomalies de cette forêt.

La clairière:

- J'ose à peine y croire...

- Pourquoi C-c-astiel ét-t-onné. On a t-trouvé fleur.

- On a trouvé la cause des bizarreries surtout. La fleur qu'on cherche n'est pas du tout supposée pousser de cette façon. Elle a entièrement investi ces arbres en les parasitant. Le liquide bleu qui en sort...c'est la sève mêlée au point des Anthurus Avarinæ. Le cours d'eau de tout à l'heure n'était pas un cours d'eau, c'était le poison. La forêt se transforme à cause de ces fleurs qui s'approprient peu à peu les arbres. Les fleurs du mal sont en train de corrompre la forêt et de se l'approprier.

- P-p-roblème détecté.
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Dégénération massive de cellules fleur du mal. = Cancer généralisé ?

Ent-trer en contact avec fleur du mal & liq-quide bleu = d-déconseillé.
Merci de me prévenir, j'allais me rouler dedans.
D-Déconseillé.
C'était ironique.

Lieutenant Croquant risque de muter lui aussi si mis en contact de cet organisme.
Mutation est réecriture de patrimoine génétique. Si on lui laisse le temps la nature procède à un paramétrage propre de nouvelles fonctions ou de disparition d'ancienne. Mais si on la force par le biais de substances cancérigènes, elle bâcle. On obtient alors résultats décadents qui font joie des scientifiques.

Aimerait laisser processus mutation massive s'opérer et observer Endaur-cobaye y réagir. Mais Castiel démontrerait probablement forte réticence à l'idée donc je l'expose même pas = perte temps + salive + calories. Ai bondé 5 pages de carnet avec données.

Il faut qu'on arrête cette horreur.
= P-Purge de zones infec-ctées par feu ?
Incendier la forêt ? Ça va pas ?!
Pathogène se rep-produit vite et occupe d-déjà > 14% de la superfic-cie Endaur.
Il nous suffit de neutraliser les fleurs du mal.

Castiel trop émotif. Il veut tout sauver mais s'il est pas capable d'appliquer solutions adaptées, il perdra tout et aura plus que ses glandes lacrymales pour pleurer.
Forêt Endaur comparable à patient souffrant de gangrène localisée. Si on ampute membre affecté on épargne reste de l'organisme. Castiel préférerait retirer manuellement toute la pourriture avec pincette. Méthode lente + inefficace + mortelle pour le sujet.

P-Préscription : sit-tuation nécessite p-purge t-thermique. On arrive t-trop tard pour solutions p-plus chirurgic-c-cales.
Et comment tu vas t'assurer que le feu n'engloutisse pas toute la forêt ?
Usage lance-f-flammes + chemical jug-gling p-permet contrôle relatif de feu.
"Relatif"...
M-Mieux vaut inc-cendie inc-contrôlable que désast-tre bact-tériologique.

Il explore paramètres et faiblesses de ma solution parce qu'il en a pas de meilleures à proposer. Normal car : il en existe pas. Laisser fleurs du mal parvenir à ville est inacceptable. Si la maladie progressait jusqu'au port elle pourrait devenir pandémie.

Risques sanit-taires inacceptables = sacrifices req-quis. C'est d-dans protocole de b-brigade scientifique et c'est le p-plus rationnel.

Nouvelle anomalie : Castiel dort. Immobile face contre terre. Narcolepsie ? Mouche tsé-tsé ? Gaz toxique inodore ? Par prudence je commence à m'éloigner de lieux. Je m'enfonce dans forêt à vive allure (11 km/h pour éviter essoufflement indésirable) en dégainant carnet pour mise à jour de notes.

Carnet a écrit:castiel victime crise de sommeil
prudence et vigilance requise
interruption exceptionnelle prise de notes le temps d'identification du danger

Puis je m'envole => pieds subitement soumis à gravitation inversée qui les propulse vers ciel. Heureusement carnet quitte pas mes palmes.
Problème identifié : collet resserré autour de mon pied droit qui me suspend tête en bas à environ 3,43m du niveau sol. Assimilable à piège de chasseur.

Graviriti soda chaka !
Chaka chaka !


Ah.
Organismes issus de croisement oursons + singes. Woks. Animaux territoriaux. Peu dangereux mais agressifs quand on pénètre leur zone de confort. L'un d'eux tient une sarbacane 2,3 fois plus grande que lui -> probablement instrument qui a servi à injecter soporifique dans Castiel.
Trop portés par quête fleur du mal on a oublié de considérer ce paramètre. Erreur bête.
Mais peu dommageable.
Ils sont 3. J'ai armes pour les disperser s'ils refusent voie diplomatique.

Sug-gestion : lib-bération.
Tragi !
Kalek fragadiralem...
C-Compréhension orale hors de p-portée.

Je tente signes. Pointe corde du doigt et mime une section. Ils réagissent par excitation désordonnée.

Grou grou ! GROU !

Woks intéressants = primates p-e branche éloignée d'homo sapiens sapiens. Leur faiblesse extrême et manque de potentiel de survie naturel les a poussé sur chemin d'adaptation, de fabrication d'outils et d'esprit social. Comme l'homo sapiens. Petits animaux intéressants mais aussi très ennuyeux quand ils forcent à réviser le planning. Pendant ce temps Julot Croquant et Forêt Endaur vont pas se guérir tout seuls.

4ème wok surgit d'un buisson.

BLAAAAARGH !
Tulo K-Kalek...
Kalek ugala fra-ggaridem...

3 autres émanent symptômes typiques de peur = tremblements + production sueur + perte élocution. Ils se prosternent devant Wok n°4.
Mais la plus grande surprise est sans conteste la figure criblée d'énormes pustules bleues du Wok n°4. On dirait que comme les champignons il a eu mauvaise idée de se frotter à Fleur du Mal.
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Adossé contre un tronc d'arbre en bas du monticule de racines, Castiel essayait d'émerger de ce coma forcé dont il avait été victime. Sa vision encore légèrement embrumée, il prenait néanmoins le temps d'inspecter la fléchette qu'il avait reçu dans la nuque. Pas plus grande que son index, elle avait été taillée dans du bois de chêne et saupoudrée dans de l'essence de pavot, elle pouvait provoquer le sommeil en quelques instants si on avait le malheur de se laisser toucher. Le botaniste n'avait pas bien mis longtemps à deviner qu'au beau milieu de cette forêt, seuls les woks pouvaient être responsable de leur situation. Les bûcherons n'avaient aucune raison de se retourner contre des membres de la Marine, et personne n'avait rapporter la présence de bandits dans cette partie de la forêt. Ils devaient se trouver en plein dans leur territoire et ces oursons avaient dû les penser responsables de l'état des arbres. Se relevant tant bien que mal, le blondin se mit à scruter aux alentours afin de tenter de localiser Zéro.

- Romanov ? Zeke ! ZEKE !

Pas de réponse, il entendit à peine un bruissement provenant de la cime d'un conifère pleureur situé à quelques mètres. Il eut le temps d'apercevoir un volatile à long bec ressemblant à un pic-vert et possédant un plumage rougeâtre partir à tire d'aile pour trouver un autre perchoir. Où est-ce que cette homme poisson pouvait bien se trouver ? Dans quel pétrin est-ce qu'il avait décidé de se fourrer encore ? Pendant tout le chemin il n'avait pas arrêté de s'éloigner de Castiel pour aller fureter et observer des animaux comme s'ils devaient tourner un documentaire animalier, à papillonner comme un enfant qu'on emmène à la foire...Est-ce qu'il était réellement parti de son propre chef en l'abandonnant sur place ou est-ce qu'il avait été pris par les woks ? Dans les deux cas il allait l'entendre, s'être laissé faire sans rien dire au lieu de se défendre....Et surtout, l'avoir laissé là en plan tout seul ! Non, c'était lui que les woks entendraient, Castiel était plutôt bien remonté et s'apprêtait à s'élancer à travers la forêt lorsqu'un petit craquement entre deux racines attira son attention.

- Tiens tiens...Comme on dit, le coupable revient toujours sur le lieu du crime.

- Grrr...aaah...rrr....

Grelottant entre plusieurs souches du monticule, un petit ourson marsupial au pelage entièrement gris fixait Castiel de ses pupilles rondes comme des billes. Il ne semblait pas avoir envie que le scientifique ne l'approche, mais paraissait trop faible pour bouger ou ne serait-ce qu'articuler. De toute façon, le comprenait-il ? Ça n'avait aucune importance, ce wok n'aiderait sûrement pas le jeune homme et ne voulait visiblement pas qu'il l'approche. Ça n'empêchait pas l'humain de l'inspecter sous toutes les coutures, si bien qu'il réussissait à distinguer plusieurs plaques de boutons bleus sur ses bras qu'il peinait à bouger. Le poison des Fleurs du Mal devenait plus puissant, d'où la formation de ces pustules, il y avait fort à parier que ce petit finirait entièrement paralysé d'ici quelques minutes. Il n'y avait rien à en tirer, Castiel ne pourrait pas le sauver de toute façon. Et tout ce qu'il pouvait faire c'était de regarder l'infortuné singe d'un air navré sachant pertinemment qu'il décéderait d'ici peu. La moindre des choses était de rester avec lui durant ses derniers instants, essayer de le rassurer, qu'il ne quitte pas ce monde seul en train de trembloter dans son petit trou. Castiel finit par se rasseoir, posant sa sacoche en bandoulière à ses pieds pour fixer les arbres autour de lui.

- Grr...ka...lek l...lek...

- Ne parle pas, conserves le peu de force qui te reste pour admirer la forêt une dernière fois.

- Hh....hhaa...

- C'est pas nous qui sommes responsables de l'état de la forêt. Des fleurs ont poussé sur la surface des arbres et empoisonnent les plantes aux alentours. Nous sommes pas responsables.

- Chi...ra...Chaa..k...

- Toi et tes amis avez dû marcher dans le poison sans savoir. Vous vous inquiétez pour votre domaine, et vous avez raison. Mais je dois tout de même retrouver mon collègue, nous trouverons un moyen d'endiguer les Fleurs du Mal. Ou du moins, nous essaierons.

- Hh...shi...iii...

Après deux longues minutes, le wok avait finalement arrêté ses râles d'agonie et ne semblait même plus respirer. Le poison des fleurs avait finalement fait son effet, au moins le pauvre n'avait quitté ce monde tout seul. Prenant une grande bouffée d'air avant de se relever, Castiel se préparait à prendre en chasse les woks afin de retrouver Zéro. Ça ne serait pas bien compliqué, il n'aurait qu'à suivre les traces ainsi que les marques sur les arbres. Mais avant cela il devait s'assurer que plus aucun autre animal ne tombe malencontreusement dans le poison des Anthurus Avarinæ qui avaient investi la clairière. Remontant le monticule et crapahutant cahin-caha vers un des chênes, Castiel cueillit délicatement quelques pétales d'une des fleurs et inséra les échantillons dans un tube à essai qu'il conservait dans son sac. Il reboucha ce dernier aussi, au moins il avait réussi à récolter ce pourquoi ils s'étaient aventuré ici. Mais Julot Croquant devrait attendre encore un peu avant qu'on ne rentre lui soigner sa fièvre, il fallait avant toutes choses que Castiel retrouve Zéro et qu'ils sauve la forêt...

- Toujours les mêmes qui doivent se farcir le sale boulot...

Passant la main dans une poche intérieur de son veston émeraude, Castiel en sortit une poignée de graines qu'il jeta à la volée vers les chênes corrompus. Dès que ces dernières touchèrent les écorces, une nuée de ronces poussa aussitôt et mit à enserrer les arbres sur toute leur longueur. Redescendant des racines, il jeta une nouvelle poignée de graines vers la rivière formée par le fluide empoisonné qui fut à son tour entourée par un nouveau bosquet d'épines. Au moins comme ça, il serait sûr que le poison ne ferait pas plus de victimes, ils pourraient ainsi avoir tout loisir pour le contenir une fois hors de danger. Le botaniste était donc fin prêt à partir à la recherche de son collègue. Se mettant en route, il tentait de localiser sur le sol les traces des autres woks mais ces filous étaient plutôt habiles et ces dernières étaient difficiles à trouver. Sur un rondin, à quelques mètres de son point de départ, il réussit à dénicher des griffures sur l'écorce, mais de là à dire qu'elles appartenaient à des woks, il n'en avait aucune idée...

*Est-ce que ce bêta a son escargophone sur lui ? *

Ça le sauverait de bien des tracas s'il pouvait passer un coup de Den Den à Zéro, mais il n'était même pas sûr d'en connaître le numéro, ni même s'il avait l'appareil sur lui. Rien était sûr de toute façon avec cet homme-poisson ! Castiel pesta une nouvelle fois, c'est dingue d'être un des ingénieurs les plus doués de la Marine et pas être fichu de mettre leur tannée à trois petits oursons armés de lances en bois et de sarbacanes de fortune ! Au moins le blondin avait l'excuse d'avoir été pris par surprise, mais ne l'empêchait pas de souffler encore et encore...Il dû se résoudre à l'appeler à nouveau, espérant qu'il réponde.

- ZEKE ?! Ça commence à m'agacer, où est-ce que tu es ?!
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Transport par indigènes wok ligoté suspendu à grande bûche. Capture est occasion d'étudier comportement social d'espèce wok encore très opaque pour science. Peuplades primitives parfois plus proches de programmes informatiques que de consciences intelligentes. Très instructifs de les étudier dans le cadre d'élaboration d'IA.

Infection fleur du mal a touché certains d'entre eux et élevé leur statut social parmi communauté. Semblent exercer oppression et par leur extrême agressivité, représenter menace pour leurs pairs. Forment simili de caste témoignant de capacité d'espèce à développer une hiérarchie interne. Ironique que cette naissance d'individualité dans leur société soit basée sur un pathogène contagieux et mortel. On a perdu Wok 4. Ils l'ont abandonné sans se retourner et démontrent symptômes de stress intense comme s'ils avaient conscience d'avoir commis faute grave car parasités par la peur.

Suspension à bûche représente danger minimal pour mon intégrité physique. Me suffirait de délivrer quelques bombes microscopiques pour annuler ma captivité. Mais curiosité prend temporairement priorité sur sécurité. J'accumule prise de notes avec difficulté = ait pu attraper crayon avec bouche dans poche veste => écriture sur bûche possible mais difficulté extrême. Cause secousses + appareil buccal inadapté à l'exercice + risques d'avaler le crayon. Cependant trop de remarques pour simplement les stocker dans mémoire à court terme et risquer de les perdre au prochain reset mémoire.

Sociologie primates est pas matière que j'ai habitude d'étudier. Dépaysement complet dans mission. Objectif mission mis à jour : dresser organigramme exhaustif de leur civilisation.

Ugar soson.
Kalek fragadiralem..
GROUB !

Note : séquence "Kalek fragaridalem" régulièrement répétée par Wok 3. Supposition : Kalek = nom leader ? Fragaridalem = verbe conjugué ?

Fragaridam pol grou groub.
Kalari kalek ?
Groub groub.

Surgit un village suspendu dans les arbres. Pas surprise : modèle architectural wok connu. Permet protection contre prédateurs terrestres + points de vue avantageux pour chasse. Plusieurs woks sains nous observent depuis hauteurs. Présentent pas d'anomalie.

Je me contorsionne pour écrire ébauche d'analyse linguistique sur bûche. On est sûrement bientôt arrivés je dois me dépêcher.

Kalek identifié comme individu. Sa redondance dans leurs phrases signifie probablement haut rang social p-e chef.
Section [Fragari] souvent associée à Kalek. P-e verbe. Souvent Wok 3 qui s'en sert = visuellement le plus stressé. Sûrement verbe à connotation négative. Traduit une menace planant sur eux ?
Groub énoncé par Wok 2 en réponse à Wok 3. Pour le calmer ? Groub = verbe calmer ?

Après avoir fini rapport je crache crayon. Son graphite a aucune chance de survie dans boue mais heure d'expérimentations sonne et Science est priorité absolue. Je me tourne vers Wok 3.

Groub.
??
Turigo vlam ??


Mon vocabulaire limité m'empêche d'avoir certitude d'amener conversation sur bonne trajectoire. Mais expérimentation accorde droit à l'erreur. Probabilité que Turigo vlam traduise incompréhension dû à faute de grammaire que j'aurais fais. Ou si j'en ai pas fais, ils sont p-e surpris que j'arrive à parler leur langage ?

Kalek ?

Ils blanchissent.
Je hurle.

KALEK !

Se précipitent sur mes cordes vocales et commencent à les presser pour me faire taire. Échec de tentative de communication : mes interlocuteurs me jettent par terre et tentent de m'étrangler.

Sosop klak !
FRAGARIDARUM !
Gal...

Ça faisait partie des possibilités. Je réagis en faisant détonner petit explosif incendiaire dans une de mes poches. Veste prend feu. Les fait reculer et gémir. J'en profite pour m'éjecter de veste. Brûler mon épiderme fait pas partie de plan.

Ils sont médusés. Woks qui nous observaient depuis village aussi. Je m'étire et me dégourdit un peu le péronier latéral. Trajet suspendu a ankylosé mes muscles.
Je ramasse bûche sur laquelle j'ai retranscris embryon d'interprétation de leur dialecte. C'est égal à déchiffrage d'un code secret. Maths + probabilités + outils comparatifs = compréhension globale de toutes les langues de l'univers.

TYAL !
TYAL !
TYAAL !

Ah.
Ils se prosternent.

TYAAAAL !
KALEK UGOR TYAL !

Création feu chimique les a impressionnés. Hypothèse : pensent que je viens les sauver.

TYAAAAAAL !

Fleur du Mal est vraiment plante instructive. Me souviens pas de pourquoi je venais en collecter. Mais observations de ses effets secondaires sur faune/flore est cause amplement suffisante.
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Traquer la piste des woks ne fut pas une partie de plaisir mais ça ne fut pas bien compliqué non plus. À vrai dire, Castiel n'eut qu'à suivre les traces de griffures et d'écorces arrachées. Les woks avaient décidé de se repérer dans la forêt en opérant cette méthode relativement simpliste mais efficace pour retrouver le chemin jusqu'à leur village. Ils semblaient posséder un mode de fonctionnement tribal assez unique pour des animaux, à mi-chemin entre un groupe de félins et une colonie d'insectes. C'était assez fascinant et Castiel était persuadé que l'ingénieur Zéro s'en donnait à cœur joie en les étudiant à l'intérieur. Quelle guigne d'avoir été capturé celui là, il avait pas pu les faire fuir ou les disperser ? Le botaniste avait bien croise un duo de gardes poilus à une centaine de mètres du village, et il les avait rossé en les emprisonnant au milieu d'un bosquet de ronces.

- Tchika chico. Oumbaba !

Caché entre deux buissons, le blondin écartait doucement les branchages pour observer les oursons agir. Il vit passer l'un d'entre eux couvert d'ossements arrangés dans plusieurs nœuds faits avec ses poils plus longs que les autres, il avait le pelage blanchâtre et des yeux rosés. Un wok albinos, ça avait l'air peu commun et celui-ci s'occupait sans doute des soins à prodiguer aux autres, il tenait dans sa main une calebasse dont il appliquait la sève sur les plaies d'un de ses camarades blessés. L'intéressé à la carrure d'enfant endurait sans peine ce qu'on lui administrait, il ne semblait pas souffrir des mêmes mots que le wok qu'avait vu Castiel avant de partir. Ça n'était pas le poison de la Fleur du Mal, sans doute avait-il été piqué par un insecte du coin. Les autres woks vaquaient à leurs occupations dans leurs huttes de fortune, certains faisaient des rondes autour pour surveiller les alentours et un guetteur était posé à l'entrée du village sur la gauche du scientifique pour surveiller le chemin y menant. Castiel étant venu de l'autre côté, l'animal ne l'avait pas vraiment vu arriver et n'avait pas sonné l'alerte.

- Kalek ! Houba houba !

*Cette voix ?! *

Cette intonation, ce timbre...Castiel ne pouvait le confondre avec un wok. C'était lui, c'était bien lui. Zéro ! Il fallait qu'il se rapproche et trouvé un autre point de vue pour apercevoir l'homme-poisson. Peut être avait-il réussi à faire diversion. Son apparence était trop unique pour les oursons n'en soient pas intrigués, les impressionner était bien trop facile. Rampant sous les buissons, Castiel partit encore un peu plus en longeant l'arrière des huttes afin d'avoir une autre vue du village. C'était tout un monde sous ces cachettes herbues, un microcosme où les seuls maîtres sont les insectes. Castiel put croiser plusieurs fourmis affairées à rapatrier des feuilles pour leur colonie tandis que des nurses nourrissaient des pucerons sur une branche du fourré. Une coccinelle jaune remontait d'ailleurs vers ces derniers pour se faire un petit repas. Un peu plus loin, un mille-pattes venait de se mettre en boule face à un cloporte qui s'empressa bien vite de faire de même. Les deux restaient là l'un face à l'autre tandis que le Marine les dépassait sans leur porter grande attention. Sortant sa tête de la touffe d'arbustes, Castiel n'en crut à peine ses yeux...

- Kalek tyal ?

Castiel hoqueta un cri d'exaspération afin de ne pas se faire repérer. Il vit que Zéro était bien debout, bien libéré, et en un seul morceau face au groupe de woks qui l'avaient capturé. Mais non content de leur tailler la bavette, ce dernier les étudiait attentivement en notant chacune de leurs réactions à ses paroles. Les ours marsupiaux semblaient en avoir oublié pourquoi ils étaient agressifs et ne voulaient plus le manger, ils avaient l'air au contraire relativement curieux au sujet de cet humanoïde poisson à la peau orangée qui arrivait à parler leur langue. Le sang du botaniste ne fit qu'un tour en voyant son collègue debout et à l'aise comme ça. Se levant d'un bond hors du buisson, il avança d'un pas décidé en renversant une barrière de brindilles à peine ficelées et en donnant un coup de pied à un wok surpris qui lui barrait la route. Continuant d'avancer, un autre wok accourra vers le botaniste une machette à la main mais ce dernier asséna un nouveau coup de pied sur cet autre assaillant qui finit son vol plané en perçant le haut d'une hutte située derrière lui. Zéro remarqua Castiel en tournant la tête pour voir d'où provenait ce brouhaha naissant et clignait ses yeux noirs vitreux en voyant son acolyte arriver.

- Re-b-b-onjour Castiel. T-t-u as fait b-b-bonne route ?

- Ah tu tombes bien toi ! Tu peux m'expliquer ce que tu fais ? Tu peux m'expliquer pourquoi tu es toujours là si tu es libéré hm ?

- Je t-t-ravaille. Et toi ?

- Je fais des gaufres. Nan mais qu'est ce que tu crois ?! J'ai traversé toute la forêt pour te sauver. On a un poison à stopper, une plante parasite à contenir et un officier à soigner. Donc je réitère ma question : que fais-tu à jouer les linguistes dans un village de taupes singes ?!

- Castiel t-t-oujours rouspé-t-t-er.

- Chiki..CHIKI ORA ! ORA ORA !

Derrière eux, plusieurs woks avaient vu les gestes et les coups donnés par Castiel sur leurs sembables et certains sortaient de leurs huttes armes à la main pour se mettre à avancer doucement d'un air menaçant vers les deux hommes. Étrangement, ceux avec qui Zéro avait conversé ne semblait pas montrer d'intentions belliqueuses. Ils restaient là à regarder l'homme-poisson avec leur air hagard.

- Bien. Voilà où on en est. Tu m'as forcé à faire violence à ces oursons pour te secourir et maintenant ils sont énervés, tentait de se dédouaner Castiel. C'est toi qui m'a poussé à de telles extrémités.

- Rouspétance de C-a-astiel. Nouveau m-m-mystère dans un c-o-oin de ma tête.

Cette fois ils n'avaient plus vraiment le choix, ils allaient devoir fuir le village des woks s'ils ne voulaient pas être pris tous les deux dans leurs filets. La saute d'humeur de Castiel les avait peut être mis dans un fichu pétrin, mais la bouffée de couleur qui l'avait empli devait sortir. Zéro avait le chic pour le mettre sur les nerfs dès qu'il papillonnait à droite ou à gauche. Qu'est ce qu'il ne donnerait pas pour quitter Endaur dans les minutes à venir, en avoir fini avec ces ours, avec cet officier tout juste bon à vivre chez sa mère et à jouer les nourrices de l'ingénieur Zéro ! La Fleur du Mal avait le chic pour bien porter son nom...
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