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Sceller le pacte

Rappel du premier message :

- J'ai modéré un peu nos activités, déclara Habu Jackson, mais il n'empêche que ça doit bien faire quarante ans que notre gang trafique à Las Camp. Tenko Sozen c'est pas n'importe qui, ça pourrait très mal tourner.

Discutant dans le bureau du chef de gang, à l'intérieur de la base sous-marine des hommes-poissons, Roy décrivait les étapes de son plan à son ami. Ce dernier écoutait attentivement la proposition de l'humain, conscient qu'il en aurait besoin pour la suite. Le jeune pirate avait déjà fait ses preuves en magouillant pour qu'Habu prenne le pouvoir du Gang des hommes-poissons. Il n'y avait pas de raisons pour que ce plan-ci ne réussisse pas également.

Maintenant sous l'égide du Silencieux, l'ancien Gang des hommes-poissons avait été renommé la Famille Jackson. Plus qu'une simple organisation criminelle, Habu voulait en faire une grande communauté réunissant tous les hommes-poissons de Las Camp et agissant dans leurs intérêts et ceux de leurs partenaires commerciaux. Il s'était mis en tête de diversifier le business du gang, développant les activités qui venaient plus naturellement aux hommes-poissons telles que la pêche et la construction de navires. En effet, quel était l'intérêt de trafiquer de la drogue quand l'on pouvait faire du profit en obtenant le monopole d'un marché ? Pouvant respirer indéfiniment sous l'eau, les hommes-poissons étaient capables de plonger plus loin et d'atteindre des endroits inaccessibles aux humains. Dans le même ordre d'idées, leur force physique supérieure en faisait un atout de choix dans un chantier naval, leur permettant de soulever des charges qui d'ordinaire requérait dix hommes.

Cependant, pour que sa vision de la Famille Jackson devienne réalité, les Lunes de Las Camp devaient disparaître. Non seulement ces triades freinaient la progression des affaires du gang, mais en plus de nombreux hommes-poissons souhaitaient toujours se venger d'elles. Afin de garder une emprise sur son organisation, Le Silencieux devait remplir les promesses qu'il avait faite à ses hommes, parmi lesquelles se trouvait l'assouvissement de leur soif de sang... une tâche impossible si l'on considérait le rapport de force gravement en défaveur de la famille. Seule contre les trois organisations les plus puissantes de la ville, elle avait un besoin cruel d'alliés. Roy comptait y remédier avec son plan.

 - Tout va bien se passer je te dis, le rassura le pirate. On a défendu un galion contre une frégate pirate ensemble une fois, on est quasiment des frères d'armes.

Derrière lui Lily laissa échapper un léger gloussement. Fronçant les sourcils, le jeune homme se retourna et la foudroya du regard. La femme-poisson lui servit un sourire innocent avant de détourner les yeux sur le côté.

Recrue la plus récente de l'équipage de Roy, elle accompagnait ce dernier durant cette entrevue avec Habu. Native de Las Camp, cette jeune comptable était une ancienne membre du Gang des hommes-poissons, recherchée par la Marine à hauteur de cinq millions de berrys. Connaissant bien la ville, elle était censée conseiller son capitaine dans sa plaidoirie mais avait choisi de bouder plutôt que de remplir son rôle.

 - Oui... m'enfin sans même parler de ça, continua Habu sans faire attention à l'écart de la jeune femme, tu surestimes un peu la Famille Jackson. Nous restons des gangsters. S'allier à la marine ce serait... contre-nature.

 - Ce sera une alliance officieuse que je te propose, expliqua Roy en réponse. Seuls les hauts gradés de Matheson prendront connaissance du pacte de non-agression, tout comme tu n'en informeras que tes plus proches lieutenants. Derrière vous coordonnerez vos effectifs pour faire en sorte qu'ils ne se tapent pas dessus et ce sera déjà bien. Ils n'ont pas besoin d'en savoir plus.

 - Ça ne me plaît pas de les garder dans le flou..., hésita le chef de gang.

 - Eh il faut choisir, le pressa le jeune homme. Soit tu leur mens par omission et ils restent en vie grâce à leurs nouveaux alliés, soit tu joues la carte de l'honnêteté, comme ça ils refuseront mon plan et s'en iront mourir à dix contre un, avec le plaisir de savoir que tu ne leur as rien caché cela dit. C'est toi qui vois.

 - Tu marques un point, soupira Habu, acceptant sa proposition d'un hochement de tête.

 - Je sais, et puis avec les nouvelles recrues de la Famille Jackson, cette alliance ne sera peut-être pas si "contre-nature" que tu le redoutes.

Bien loin des voyous de rues de l'époque d'O'Clayne Eustache que l'on payait le plus souvent pour aller tabasser quelqu'un, les gangsters de la Famille Jackson accueillaient maintenant des commerçants et travailleurs honnêtes, de simples citoyens que le charismatique Habu Jackson avait convaincus de le rejoindre. Un effet en découlait : la présence de civils diluait l'animosité des gangsters envers la marine et de l'autre côté du spectre, le fait de ne plus entendre parler d'hommes-poissons fracassant les humains aux coins des ruelles de Last End contribuait à donner une meilleure image du gang aux militaires. Le terrain était propice à une alliance.

 - Dommage, lâcha Lily derrière Roy, du venin plein la voix, j'aurais peut-être pu garder mon travail si tout ça était arrivé un peu plus tôt.

D'ordinaire douce et avenante, la femme-poisson laissait parler sa colère en présence d'Habu. Du peu qu'en savait Roy, la pauvre Lily avait travaillé avec le Gang des hommes-poissons pendant plusieurs années, avant de trouver un travail et abandonner la vie de gangster. Cela n'avait pas plu à O'Clayne Eustache, qui s'était débrouillé pour la dénoncer à la marine en révélant son passé de mafieuse. Cela lui avait valu une prime et une certaine animosité à l'encontre du chef actuel de la Famille Jackson. La jeune femme étant en plus de mauvaise humeur, Roy regrettait de l'avoir amené avec lui en cet instant.

 - Je suis désolé Lily, lui répondit Habu, une mine triste sur le visage. Ce n'était pas de mon ressort à l'époque, tu le sais bien.

 - Oh je sais Le Silencieux, minauda Lily en souriant méchamment. Dommage que tu aies attendu la venue de Roy pour sortir la tête de l'eau. O'Clayne a fait beaucoup de mal autour de lui pendant que tu te complaisais dans ta petite bulle.

Écarquillant les yeux, le jeune homme s'excusa silencieusement auprès de son ami, mais ce dernier lui fit signe que ce n'était pas grave. Fort heureusement, elle disposait d'un statut particulier dans la Famille Jackson, étant la principale bienfaitrice des orphelins hommes-poissons qui vivaient dans la base sous-marine, un fait qui avait immédiatement charmé Roy quand il en avait pris connaissance. De plus, elle aidait présentement Habu à étendre les affaires de son organisation. N'agissant pas dans le cadre de la loi, le gang ne payait aucune taxe pour monter son business et n'hésitait pas à casser des bras pour forcer ses accords commerciaux à passer. Au milieu de tout cela, il fallait bien une femme d'affaires avisée pour limiter la casse.

 - Bref, s'écria Roy, revenant à leurs moutons, le plan est prêt, et on est prêt. Il ne nous reste plus qu'à trouver un moyen de contacter Tenko. Ça en est où ?

 - Ça va être compliqué, répondit immédiatement Habu, fuyant le regard accusateur de Lily. Il est toujours en déplacement pendant la journée et la nuit il se rend dans son appartement au milieu de Last Joy. Le quartier est bourré à ras bords de marines, impossible que tu t'y aventures avec la prime sur ta tête.

 - On l'a déjà fait une fois, lâcha distraitement la femme-poisson, on peut bien le refaire...

Elle n'avait même pas fini sa phrase que Roy secouait déjà la tête. Lors de leur première rencontre, Lily avait eu la bonne idée de lui donner rendez-vous au beau milieu de Last Joy, le quartier le plus riche de Las Camp, dans lequel la marine était ultra-présente. Inconscient à l'époque qu'une prime était tombée sur sa tête, le pirate avait pris son petit-déjeuner le plus naturellement du monde au Goodbelly, un café huppé du quartier en compagnie de la jeune femme. Alors qu'ils ne devaient qu'à la chance de ne pas avoir été repéré par les marines, Lily soutenait qu'ils s'en étaient sortis parce qu'elle savait ce qu'elle faisait. Pour Roy en revanche c'était clair : pas question de remettre ça.

 - Tu le fais suivre comme je t'ai demandé ? s'enquit le jeune homme.

 - Oui, acquiesça Habu, nos recrues humaines se sont révélées bien pratiques pour le coup.

Un autre avantage de l'abandon de la politique raciste de ses prédécesseurs. La Famille Jackson accueillait maintenant n'importe qui pour peu qu'il soit en accord avec la philosophie du gang, même si ce dernier restait composé essentiellement d'hommes-poisson.

 - Très bien, et donc ?

 - Et donc..., hésita Habu, il a également de nombreux hommes sous ses ordres qui se mettraient en travers de ta route si tu venais à l'approcher. À ce stade, le seul moyen de l'atteindre serait de lui tendre une embuscade la prochaine fois qu'il s'aventurera dans Last End. C'est la seule option, ajouta le leader gangster.

 - Ok, accepta immédiatement le pirate, emballé, c'est pesé. Contacte-moi par Den Den Mushi dès que Tenko est aperçu se dirigeant là-bas alors.

Ce faisant, ils prirent congé de leur hôte.

 - Lily, tu es prête ? demanda ensuite le jeune homme.

 - Mmh, bougonna la femme-poisson en traînant des pieds, je n'ai pas rejoint ton équipage pour faire le taxi Roy.

Initialement recruté en tant que comptable, Roy avait remis toutes ses économies à la jeune femme. Cela faisait maintenant des jours qu'elle le suppliait de la laisser utiliser cet argent pour investir dans une affaire ou en monter une. Ne sachant pas combien allait lui coûter le retapage de son navire, Le Palazio, le capitaine pirate avait refusé tout net. En attendant le moment propice, il se contentait de profiter des talents amphibiens de son nouveau membre d'équipage, ce qui lui permettait d'entrer et sortir à loisir de la base secrète. D'où la mauvaise humeur de Lily.

 - Tu vas continuer à rouspéter encore longtemps ? lui demanda Roy en la poussant gentiment, forçant la jeune femme à avancer. Allez hop, direction Las Camp.


Dernière édition par Roy D. Aston le Lun 25 Déc 2017 - 21:54, édité 5 fois
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Dans le repaire caverneux des Hommes-poissons, Mochi examinait une fois encore la blessure de Roy. Le capitaine avait un peu forcé dessus durant leur escapade derrière les murs de la marine, mais quelques jours s'étaient écoulés depuis et le docteur avait bonne espoir de découvrir une blessure toute cicatrisée. A peine débanda t-il la plaie, qu'il constata que la guérison était terminée. Le pirate ne ressentait plus aucune douleur et son épaule avait retrouvé toute sa souplesse. Adam Coste, médecin du gang des Hommes-poissons approuvait en silence. Les rapports qu'il entretenait avec Mochi s'était amélioré depuis le retour de la mission d'infiltration. Cherchant à tuer le temps ils avaient passé des heures à discutailler médecine et remèdes et, déontologie douteuse mise à part, le docteur Coste s'avéra être excellent médecin. De ces échanges, Mochi avait acquis quelques savoirs, notamment sur l'usage d'algues et autres plantes aquatiques. Et le docteur Coste lui en avait même offert quelques échantillons, comme pour célébrer, la fin d'une collaboration fructueuse.

Comme il était satisfait de sa remise en état, Roy s'amusait, faisant tournoyer son bras, comme s'il s'agissait là d'un vulgaire moulinet. Quand il eut fini son petit numéro, il se retourna d'un air grave vers le binoclard.

"Bon, il est temps d'activer la suite du plan !"

Mochi, s'il connaissait ce fameux plan sur les grandes lignes, n'avait pas eu connaissance de tous les détails -ou en tout cas, en avait oublié certains-, aussi resta t-il perplexe devant ce soudain regain d'énergie. Comme il le remarqua, le jeune capitaine reprit.

"On va libérer Lionel avec le livre, histoire de sceller officiellement notre alliance, montrer notre bonne foi."

Cette libération signifiait bien plus qu'une alliance, c'était l'activation de tout le plan. S'en suivrait très logiquement l'entrée en grande pompe d'une marine qui jusque là était restée plutôt passive, si ce n'est par l'entremise du Lieutenant Colonel Sozen, qui s'était imposé comme étant le seul visage de l'armée dans les méandres de Las camp. En ayant accès au bouquin, les jours des divers gangs de la ville étaient comptés. Et Roy sortit le livre tant convoité, le tendant, avec révérence au boulonné.

"J'en déduis que les négociations sont terminés ?" questionna le toubib qui voulait en savoir un peu plus


"Oui, tout c'est déroulé comme prévu et un compromis à été trouvé en le colon et Habu. Je te laisse te charger de la libération de ton ami, Mochi, je dois rejoindre Habu, on a encore pas mal de choses à régler. Tu devrais nous rejoindre quand t'auras fini, ça te concerne aussi."


Il parlait comme si le toubib était d'ores et déjà membre de son équipage, suite à quoi il quitta la pièce, tout en faisant des moulinets avec son bras fraichement remis à neuf. Le toubib remercia alors son confrère et, à son tour, disparut. Il se mit aussitôt à la recherche de Lionel, qui s'avéra difficile à trouver. Il dut demander à une bonne dizaine d'Hommes-poissons s'ils n'avaient pas vu l'officier. La tension était palpable, les poissons, conscient de la bataille à venir, étaient sous pression. Aux aguets. Certains s'entraînaient, d'autres préféraient se relaxer en jouant aux cartes ou en roupillant. Mais l'angoisse de l'attente -plus encore que la peur du conflit-, trahissait leur détente apparente. Et l'anxiété se lisait bel et bien sur les regards poisseux et humides des poissons.

C'est après une bonne demi-heure de recherche seulement, que, perdu dans les dédales les plus exiguës du repaire il mit la main sur son ami d'enfance. Lumard était assis au bord d'un mince cour d'eau claire, trempant ses petons, le regard perdu dans l'eau brillante.

"Hey Lionel !" l'interpella Mochi.

Et le dit Lionel, violemment extirpé de ses douces rêveries, sursauta en se retournant.

"Merde, tu m'as fait peur !"

Et il aperçut alors le toubib, livre en main. Il tiqua un instant sur le journal de Shifumi avant d'afficher un regard satisfait. Il exultait, l'instant fatidique était arrivé, la liberté promise, le retour à son monde fait d'ordre et de "garde à vous" l'attendait à bras ouvert. Et pourtant une lueur d'inquiétude, brève, traversa son regard.

"On va s'attaquer à du lourd, ça t'inquiètes pas ?"


Le toubib n'était pas homme à s'inquiéter de ce genre de choses. Il y pensait bien sûr, mais il n'en flippait pas le moins du monde. C'était une fois en action, devant le danger seulement qu'il se mettait à psychoter. Rarement en prévision de. Car il n'était pas du genre à se projeter. Sans doute s'agissait-il là d'un moyen d'évasion, un moyen d'échapper à la pression.

"Pas vraiment" répondit-il, s'asseyant à côté de Lumard.

Et comme il s'asseyait, il tendit le journal au Lieutenant qui l'attrapa avec nonchalance, avant de le feuilleter avec une curiosité à peine dissimulée, trahissant par la même son intérêt pour le bouquin. Ils parlèrent un peu des événements qui allaient suivre, de cette guerre qui semblait approcher de son terme, de son dénouement, quel qu'il soit par ailleurs. Puis vînt la question fatidique.

"Alors ? C'est officiel ? Te voilà pirate ?" dit-il, non sans ironie dans la voix, "J'ai toujours su que tu deviendrais un criminel"

"Moi aussi, j'ai toujours cru que tu deviendrais criminel, comme quoi ..." et le toubib s'interrompit.

"Bah, maintenant aux yeux de la Marine, t'es officiellement un sbire de Roy ! T'as accepté son offre ?"

"Pas encore, mais je crois que je vais accepter, ouais."

Silencieux, le marine se releva, Mochi l'imita. Il était temps qu'il déguerpisse, le lieutenant avait passé bien trop de temps dans ces grottes, il lui fallait retrouver son unité et ramener le journal de Shifumi à son officier supérieur.

"Bon c'est l'heure ! Quelqu'un va me ramener là haut ?"

"Faut bien, tu mourrais avant d'atteindre la surface, demande aux gardiens de la grotte, y en a bien un qui te conduira" répondit le toubib, comme s'il parlait d'un taxi.

Et il l'accompagna jusqu'à la "sortie" loin d'être unique, mais qui était considérée comme la principale "porte" de la base. Celle là même par laquelle ils étaient arrivés quelques jours plus tôt. Et sans rien ajouter, le lieutenant et le toubib se séparèrent. Mochi assista au départ du lieutenant, jusqu'à ce que la silhouette de son ami d'enfance eut disparu, engloutit par les eaux. Alors, il s'en retourna vers son nouveau capitaine.
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Assis sur le toit d'un bâtiment des docks, Roy profitait de l'air frais au cours de cette nuit paisible. La lumière de la Lune éclairait le panorama et le temps était clément. Une fois de plus, sortir de la base sous-marine après y avoir passé un temps conséquent était plus que libérateur.

Aux côtés du jeune capitaine, son équipage était également présent. Moria Brittania , Lily... et Mochi, lequel s'était finalement décidé à accepter l'offre du pirate. Reconnaissant au docteur qui avait choisi de lui faire confiance, Roy jeta un coup d’œil à son épaule guérie, ses jambes se balançant tranquillement au-dessus du rebord du toit. Son nouveau compagnon avait assurément fait du bon travail. Malgré sa remarquable résilience, le jeune homme avait pour un temps craint que les mauvais traitements infligés à son épaule aient causé des dommages irréversibles. Il n'en était rien au final, si ce n'était une vilaine cicatrice qui courait de son omoplate jusqu'à la naissance de son biceps. Au moins, Roy savait où il demanderait son prochain tatouage.

Quittant son épaule des yeux, le jeune capitaine se joignit à son équipage dans la contemplation de la ville en contrebas. Plus précisément, ils observaient la raison de leur présence en ces lieux, à cette heure tardive : un entrepôt appartenant au Soleil Pourpre, l'une des trois principales organisations triades ennemies. Les pirates savaient ce dépôt rempli d'opium et ils avaient été informé qu'une opération allait avoir lieu à cet endroit. Habu Jackson les tenait au courant de l'évolution de l'alliance et Roy avait tenu à constater les fruits de son plan de lui-même. Il ne pouvait pas dire qu'il était déçu.

Le bâtiment était justement pris d'assaut par les hommes de la 483ème, qui investissait les lieux avec une efficacité toute militaire. Au même moment de l'autre côté du complexe, une horde d'homme-poissons émergeaient de l'eau et prenaient les triades à revers, profitant de ce que leur attention soit accaparée par l'attaque des marines. Une série de coups de feu retentit et bien que les pirates dissimulés ne puissent voir à l'intérieur du complexe, l'issue de la bataille ne leur faisait aucun mystère.

Finalement, les hommes-poissons repartirent par où ils étaient venu, évitant tout de même de croiser le chemin des militaires. L'un d'eux, un lieutenant d'Habu, se retourna soudain, regarda dans la direction où il savait que les pirates étaient en train d'épier et leur fit un signe de la main une fois qu'il les eut aperçu. Roy voulut y répondre, mais le gangster n'attendit pas de voir sa réaction et plongea dans l'eau. Derrière lui, un soldat de la marine apparut soudain, courant jusqu'au bord de la mer avant de s'arrêter et de scruter les fonds marins à la pointe de son fusil. Il sembla finalement se faire rappeler à l'ordre par l'un de ses supérieurs car il se retourna en sursaut et repartit à toute vitesse dans l'entrepôt.

Comme prévu, l'équipage de Roy restait à l'écart. C'était une alliance entre la Famille Jackson et la Marine, et les pirates faisaient profil bas pour que cette association contre-nature ait un minimum d'avenir. Et au vu de ce qu'ils venaient de voir, elle en avait un. La Marine regagnait du terrain à Last End, démantelant les réseaux des triades les uns après les autres. L'équilibre des forces ayant été rétablie, la Famille Jackson reprenait également du poil de la bête. Depuis plusieurs jours déjà et de manière étrangement concertée, certaines opérations des militaires recevaient l'assistance des hommes-poissons. Et quand ces derniers se faisaient mettre à mal par une escouade de triades, les marines intervenaient toujours au bon moment. Le chaos avait perdu son emprise sur l'île, les massacres aveugles et pugilats de rues stériles ayant laissé place à une chasse à l'homme méthodique.

Même Last Joy n'était plus épargnée par la croisade du GM. Le quartier le plus privilégié de la ville était le théâtre d'arrestations en série. Bien que toutes informations au sujet de ces opérations aient été dissimulés à la population, les pirates eux savaient très bien de quoi il retournait : Matheson faisait le ménage dans sa garnison, et il le faisait assidûment. Les marines qui dans le temps étaient parvenu à échapper à l'inquisition de la commandante Sissy se faisaient enfin démasquer. Ces militaires qui jusqu'à maintenant s'enrichissaient sur le dos de la population en copinant avec les gangsters tombaient à présent les uns après les autres sous l'ire du colonel. De nombreux malfrats également, jusque-là protégés par des fonctionnaires qu'ils avaient soudoyés, avaient perdu leurs protections et s'étaient fait embarquer. Les nouveaux arrivants défilaient dans la prison de Las Camp. Toute la ville ne parlait plus que de ça et de l'incroyable renouveau de vitalité qui avait traversé la 483ème.

Roy hocha la tête, satisfait de ce qu'il venait de voir. C'était lui qui avait déclenché les combats entre la Famille Jackson et la Guilde des Usuriers et qui avaient mis en danger les dizaines de milliers d'innocents qui vivaient sur l'île. Avec cette réussite, le jeune homme estimait avoir en partie racheté sa faute.

Il ne lui restait plus qu'à donner le coup de grâces aux Lunes de Las Camp. Leurs jours étaient comptés.



À plus d'une centaine de mètres de là, en pleine mer, un homme-poisson solitaire darda ses yeux exorbités et rougeoyants de haine sur les pirates qu'il observait au loin. Tandis que ces derniers descendaient de leur promontoire, la rage d'O'Clayne Eustache, l'ancien chef de la Famille Jackson, allaient crescendo.

 - Vous envoyez mes hommes risquer leur vie pour vous pendant que vous restez à l'écart à profiter du spectacle ?! rugit le massif spécimen d'homme-requin blanc.

Sous l'indignation, ses yeux adoptèrent une apparence terriblement menaçante, évoquant celle que prenait les yeux des monstres marins en colère.
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