Camille Vetinari
• Pseudonyme :
• Age : 23
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Caporal
• Groupe :Marine
• Age : 23
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Caporal
• Groupe :Marine
• But :
• Équipement : Le fruit de la mort svp. Je fais une fumée noire et si elle vous touche vous êtes mort.
• Parrain :
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Reroll de Lance
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Myo
Codes du règlement :
• Équipement : Le fruit de la mort svp. Je fais une fumée noire et si elle vous touche vous êtes mort.
• Parrain :
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Reroll de Lance
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Myo
Codes du règlement :
Description Physique
Impossible de distinguer son appartenance à la marine au premier coup d’œil. Sa magnifique tenue blanche arborant ses galons ? Elle croupit au fond d'un coffre avec sa sobriété et son amour propre. Une chemise brune et un gilet en cuir aux accroches fatiguées viennent la remplacer. Le tout un peu ample tend à l'épaissir, une chance pour lui puisque sa carrure d'homme n'a rien d'enviable : maigre, trapue et légèrement courbée à cause des trop nombreuses nuits qu'il a passé appuyé contre un mur. Son pantalon taché de boue ne vient pas tellement remonter sa côte stylistique, pas plus d'ailleurs que ses bottes aux semelles tellement usées qu'il est capable de dire où il se trouve sur Amerzone juste à la sensation de ses pieds sur le sol.
Quand il ne s'est pas trop enfoncé dans les abysses profondes de l'alcool, Camille donne l'air d'un type confiant marchant d'un bon pas rythmé. Son regard affûté balaye toujours en permanence ses alentours et ne laisse jamais rien passer. On le dit pas très physique, mais il tient pourtant un cœur solide et une endurance médiocre. Il se débrouille mieux que la moyenne quand il s'agit de manier les armes à feu et tient des bases acceptables dans le maniement du sabre. Seuls ses muscles rabougris viennent réellement faire droit à la rumeur. Mais comme il tend à le répéter « J'ai jamais vu un gaillard solide comme un roc arrêter une balle avec ses abdo' » alors à quoi bon se forcer.
Comment parler de Camille sans aborder la tâche de naissance qui lui parcoure le nez. Tirant vers le brun ocre, c'est la seule touche chaude qu'on peut distinguer sur son visage. Ses petits yeux plissés et ses sourcils froncés par nature lui donnent un regard sérieux et inquiétant. Pour ne rien arranger, il ne sourit que rarement. Au moins a-t-il la chance d'avoir de beaux cheveux mi-longs noirs et une barbe parfaitement taillée qui lui donne quelques années de plus, un don du ciel pour ne pas avoir l'air d'une bleusaille face aux coupes gorges qui se baladent sur Amerzone.
Quand il ne s'est pas trop enfoncé dans les abysses profondes de l'alcool, Camille donne l'air d'un type confiant marchant d'un bon pas rythmé. Son regard affûté balaye toujours en permanence ses alentours et ne laisse jamais rien passer. On le dit pas très physique, mais il tient pourtant un cœur solide et une endurance médiocre. Il se débrouille mieux que la moyenne quand il s'agit de manier les armes à feu et tient des bases acceptables dans le maniement du sabre. Seuls ses muscles rabougris viennent réellement faire droit à la rumeur. Mais comme il tend à le répéter « J'ai jamais vu un gaillard solide comme un roc arrêter une balle avec ses abdo' » alors à quoi bon se forcer.
Comment parler de Camille sans aborder la tâche de naissance qui lui parcoure le nez. Tirant vers le brun ocre, c'est la seule touche chaude qu'on peut distinguer sur son visage. Ses petits yeux plissés et ses sourcils froncés par nature lui donnent un regard sérieux et inquiétant. Pour ne rien arranger, il ne sourit que rarement. Au moins a-t-il la chance d'avoir de beaux cheveux mi-longs noirs et une barbe parfaitement taillée qui lui donne quelques années de plus, un don du ciel pour ne pas avoir l'air d'une bleusaille face aux coupes gorges qui se baladent sur Amerzone.
Description Psychologique
Le caporal Camille Vetinari est un homme fondamentalement honorable et honnête faisant de lui une personne plus qu'unique au sein du dépotoir qu'est Amerzone. Il aime son travail. Enfin, comme ses mains ou ses pieds : ce n'est pas vraiment qu'on les apprécie, mais elles s'imposent énormément. C'est également un ivrogne du troisième degré, c'est à dire qu'il considère l'ébriété comme une exception qui ne se produit que quelques heures dans la journée, la plupart du temps quand il dort. Il faut dire que l'état de sobriété n'est pas celui dans lequel on voudrait voir des villes comme celles se développant au sein d'Amerzone, mais cela s'arrange après un verre ou cinq ou plus encore. Plus on boit, mieux c'est.
Son éducation se résume à ce qu'on lui a appris au Fort Plud qu'il a rejoint juste après avoir quitté l'école, (si tant est qu'il y soit jamais allé). C'est une tradition familiale et la nécessité de ramener quelques piécettes à la maison qui l'ont mené à embrasser cette vie de soldat du gouvernement mondial. Il y occupe le grade de caporal, une promotion qui n'est pas le résultat d'une dévotion sans faille ou d'un quelconque fait d'arme mais qui est plutôt due au fait qu'il était impossible d'imaginer un autre membre de la garnison occuper ce poste. Du haut de ses sept ans d'expérience il n'a surtout fait montre que d'une surprenante capacité à comprendre où était sa place ainsi que d'une absence totale d'ambition pour sa carrière, deux précieuses qualités qui ont drastiquement augmenté son espérance de vie au sein de cette île de hors la loi.
Il déteste les hommes-poissons, les cornus, les rois, ainsi que la quasi totalité des personnes étrangères à l'île et tient en horreur l'inégalité sociale et toute forme de richesse héritée. Une haine gratuite et pour la plupart presque sans fondement. Il s'avère juste qu'à force de se faire marteler l'esprit dès le plus jeune âge par la xénophobie ambiante d'Amerzone et ben ça finit par rentrer. Il arrive cependant à passer au-dessus de cette antipathie pour le bien de son job étant donné qu'il est confronté quotidiennement à ce genre de quidam.
Son sens de la justice est particulier. Il considère que personne n'est au-dessus de la loi mais ne se sent néanmoins pas obliger de la faire respecter, notamment quand cela risquerait de nuire fortement à sa santé. De temps à autre, quand la situation le permet, il arrive néanmoins à faire preuve d'une certaine absence de couardise qui pourrait s'apparenter à du courage. De toute manière au sein du Fort Plud, sortir de ce taudis est en soi une marque de bravoure respectée par la totalité de ses résidents.
Son éducation se résume à ce qu'on lui a appris au Fort Plud qu'il a rejoint juste après avoir quitté l'école, (si tant est qu'il y soit jamais allé). C'est une tradition familiale et la nécessité de ramener quelques piécettes à la maison qui l'ont mené à embrasser cette vie de soldat du gouvernement mondial. Il y occupe le grade de caporal, une promotion qui n'est pas le résultat d'une dévotion sans faille ou d'un quelconque fait d'arme mais qui est plutôt due au fait qu'il était impossible d'imaginer un autre membre de la garnison occuper ce poste. Du haut de ses sept ans d'expérience il n'a surtout fait montre que d'une surprenante capacité à comprendre où était sa place ainsi que d'une absence totale d'ambition pour sa carrière, deux précieuses qualités qui ont drastiquement augmenté son espérance de vie au sein de cette île de hors la loi.
Il déteste les hommes-poissons, les cornus, les rois, ainsi que la quasi totalité des personnes étrangères à l'île et tient en horreur l'inégalité sociale et toute forme de richesse héritée. Une haine gratuite et pour la plupart presque sans fondement. Il s'avère juste qu'à force de se faire marteler l'esprit dès le plus jeune âge par la xénophobie ambiante d'Amerzone et ben ça finit par rentrer. Il arrive cependant à passer au-dessus de cette antipathie pour le bien de son job étant donné qu'il est confronté quotidiennement à ce genre de quidam.
Son sens de la justice est particulier. Il considère que personne n'est au-dessus de la loi mais ne se sent néanmoins pas obliger de la faire respecter, notamment quand cela risquerait de nuire fortement à sa santé. De temps à autre, quand la situation le permet, il arrive néanmoins à faire preuve d'une certaine absence de couardise qui pourrait s'apparenter à du courage. De toute manière au sein du Fort Plud, sortir de ce taudis est en soi une marque de bravoure respectée par la totalité de ses résidents.
Biographie
Camille Vetinari est le dernier descendant d'une ancienne famille royale. Né en tant que glaiseux sur la si réputée Amerzone, il n'aura pas goûté au luxe d'une baraque étanche dotée d'eau chaude. Et pourtant, fut un temps où ses ancêtres prospéraient dans un palais luxueux. Joseph Vetinari était en effet l'un des collaborateurs du célèbre navigateur Marijoen Amerzogi Vaspoussé ainsi que le premier souverain de l'île. Un homme comme lui n'était cependant pas fait pour diriger, et après que l'île se soit lentement remplie de hors-la-loi, il fut assassiné, remplacé et jeté aux oubliettes sans la moindre vergogne.
Une époque bien lointaine et oubliée de tous, y compris et en particulier par les Vetinari qui survivent tant bien que mal grâce au maigre salaire rapporté par la mère de Camille. Elle rafistolait des barques et autres petites embarcations des environs avec les matériaux du coin pour une misère. Quid de son père? Un ancien marin qui a perdu la vie dans une attaque de crocodrille selon les dires de sa mère. Une histoire à laquelle le jeune Vetinari n'a jamais cru. Et pour cause, les ragots au sujet de son paternel et de son alcoolisme faisaient légion au sein des bars d'Amerzone. S'il était mort, c'était sans doute une attaque de rhum, un suicide volontaire qu'il aurait commis petit à petit chaque jour de sa vie. Quoi qu'il lui soit arrivé, sa mère l'éleva seule.
Ayant grandi au sein d'une île de débauchés et de hors-la-loi, il n'en fallut pas plus à Camille pour prendre exemple sur ses semblables dès son plus jeune âge. Attiré par l'argent, il s'est rapidement engouffré avec quelques amis au sein d'un gang de rue qu'ils appelèrent « Les cogneurs d'Amerzone ». Bien qu'il n'ait jamais été le leader ou le bras-droit de la bande, il était celui qui n'arrêtait pas d'inventer de bonnes idées pour concurrencer les bandes rivales. Le plus souvent celles-ci consistaient à s'introduire par des fenêtres déjà ouvertes ou à dérober des vieilles dames.
Néanmoins Camille s'est vite rendu compte que voler des pauvres ne constituaient pas une activité très lucrative ni très glorieuse. C'est en voyant la paye inscrite sur une affiche de recrutement du gouvernement mondial qu'il décida de se lancer à pieds joints dans la vie de matelot dès ses seize ans. Sa mère explosa de joie quand elle l'entendit de la bouche de son « p'tit bout d'chou », fière qu'il reprenne comme son père à elle la vie de marin.
Il fit sa formation au sein du Fort Plud. Un véritable retournement de situation pour le petit aux idées franchement malsaines qui fut instruit aux valeurs de la marine : discipline, respect et justice bien qu'au Fort Plud, ces notions étaient d'une relativité certaine. A défaut d'être peuplés de soldats de qualité, le fort Plud eût au moins l'avantage de lui faire côtoyer des hommes qui lui apprirent les bases de la vie, ou plutôt de la survie. C'est en apprenant à dissocier le bien du mal que Camille se sentit investi d'un besoin de rétablir l'ordre et la justice sur le dépotoir ambulant qu'était Amerzone. Sauf qu'une fois confronté à la réalité de la tâche, il comprit qu'il s'agissait là d'un dessein utopique et finit comme ses pairs par abandonner tout espoir de réussir un tel exploit un jour.
Profondément déçu de ce que le monde avait à lui offrir, Camille sombra comme son père dans l'alcool. Les bouteilles de rhum bon marché qu'il vidait à longueur de journée lui permettaient de voir une réalité déformée mais enjolivée et d'ainsi pouvoir continuer à vivre sur ce trou perdu malgré l'absence total d'espoir qu'il représentait. « Si l'rhum arrange pas ton problème c'est que t'en as pas pris assez », disait-il. Comme tous les résidents du Fort Plud, Camille n'est aujourd'hui plus que l'ombre de celui qu'il devrait être.
Une époque bien lointaine et oubliée de tous, y compris et en particulier par les Vetinari qui survivent tant bien que mal grâce au maigre salaire rapporté par la mère de Camille. Elle rafistolait des barques et autres petites embarcations des environs avec les matériaux du coin pour une misère. Quid de son père? Un ancien marin qui a perdu la vie dans une attaque de crocodrille selon les dires de sa mère. Une histoire à laquelle le jeune Vetinari n'a jamais cru. Et pour cause, les ragots au sujet de son paternel et de son alcoolisme faisaient légion au sein des bars d'Amerzone. S'il était mort, c'était sans doute une attaque de rhum, un suicide volontaire qu'il aurait commis petit à petit chaque jour de sa vie. Quoi qu'il lui soit arrivé, sa mère l'éleva seule.
Ayant grandi au sein d'une île de débauchés et de hors-la-loi, il n'en fallut pas plus à Camille pour prendre exemple sur ses semblables dès son plus jeune âge. Attiré par l'argent, il s'est rapidement engouffré avec quelques amis au sein d'un gang de rue qu'ils appelèrent « Les cogneurs d'Amerzone ». Bien qu'il n'ait jamais été le leader ou le bras-droit de la bande, il était celui qui n'arrêtait pas d'inventer de bonnes idées pour concurrencer les bandes rivales. Le plus souvent celles-ci consistaient à s'introduire par des fenêtres déjà ouvertes ou à dérober des vieilles dames.
Néanmoins Camille s'est vite rendu compte que voler des pauvres ne constituaient pas une activité très lucrative ni très glorieuse. C'est en voyant la paye inscrite sur une affiche de recrutement du gouvernement mondial qu'il décida de se lancer à pieds joints dans la vie de matelot dès ses seize ans. Sa mère explosa de joie quand elle l'entendit de la bouche de son « p'tit bout d'chou », fière qu'il reprenne comme son père à elle la vie de marin.
Il fit sa formation au sein du Fort Plud. Un véritable retournement de situation pour le petit aux idées franchement malsaines qui fut instruit aux valeurs de la marine : discipline, respect et justice bien qu'au Fort Plud, ces notions étaient d'une relativité certaine. A défaut d'être peuplés de soldats de qualité, le fort Plud eût au moins l'avantage de lui faire côtoyer des hommes qui lui apprirent les bases de la vie, ou plutôt de la survie. C'est en apprenant à dissocier le bien du mal que Camille se sentit investi d'un besoin de rétablir l'ordre et la justice sur le dépotoir ambulant qu'était Amerzone. Sauf qu'une fois confronté à la réalité de la tâche, il comprit qu'il s'agissait là d'un dessein utopique et finit comme ses pairs par abandonner tout espoir de réussir un tel exploit un jour.
Profondément déçu de ce que le monde avait à lui offrir, Camille sombra comme son père dans l'alcool. Les bouteilles de rhum bon marché qu'il vidait à longueur de journée lui permettaient de voir une réalité déformée mais enjolivée et d'ainsi pouvoir continuer à vivre sur ce trou perdu malgré l'absence total d'espoir qu'il représentait. « Si l'rhum arrange pas ton problème c'est que t'en as pas pris assez », disait-il. Comme tous les résidents du Fort Plud, Camille n'est aujourd'hui plus que l'ombre de celui qu'il devrait être.
Test RP
Il faisait déjà noir dans le ciel. La température devait avoisiner les zéro degrés et une légère pluie s'abattait avec régularité sur le sol provoquant des sons de cliquetis innombrables. Un homme solitaire parcourait la cité. Il était enveloppé dans une lourde cape de voyage qui trempait dans la boue. Il marchait tranquillement, mais avec la vigilance particulière qui incombait à sa fonction.
Le quartier était pauvre, les maisons délabrées pressées les unes contre les autres, avec un étage unique surplombant la rue humide encombrée d'ordures. Des enseignes grossières oscillaient au vent en grinçant sur leurs crochets rouillés identifiant les magasins aux volets tirés. Les habitants ne faisaient pas foule à cette heure tardive, quelques ivrognes s'élançaient de part et d'autres en criant des propos incohérents. Un roquet mouillé, l'air malheureux, traversa furtivement la rue, sa queue de rat entre les jambes. Il n'y avait pas d'autres passants.
Une torche crépitait à un croisement. Une jeune catin maladive, maigre et enveloppée dans une cape bleue dépenaillée, se tenait pleine d'espoir sous la roche, tel un fantôme effrayé.
Elle avait de grands yeux timides et un visage émacié. Camille s'arrêta et sortit quelques pièces de sa bourse.
Puis il reprit sa route, suivi par un regard étonné. Il tourna dans une ruelle étroite ensevelie dans l'obscurité et sortit une bouteille de rhum déjà à moitié vide. Il bût goulûment. Au fur et à mesure que l'alcool traversait son corps, il laissait derrière lui une chaude sensation de bien-être. La main appuyée sur le mur, il se souvenait des milles et une fois où sa bande et lui étaient venus se réfugier dans cette allée discrète pour éviter les représailles. Camille secoua la tête. C'était le passé. Il resta debout, le dos avachi contre la façade, à contempler les franges de la nuit danser dans la pluie et les souvenirs carillonner dans sa tête.
Il y a ces matins où vous vous réveillez, la tête sens dessus dessous, la bouche affreusement sèche et avec aucun autre indice qu'une poignée de bouteilles vides pour vous aider à retracer le chemin de la veille. Ca m'arrive plus moi tout ça. Maintenant je me pose des questions quand je retrouve pas de bouteilles vides à côté de moi. Encore plus quand je me trouve au beau milieu de nul part, le cul dans la boue et les pieds dans la flotte. J'ai horreur de ça.
Je me lève, j'ai l'impression d'avoir un orchestre dans le crâne mais curieusement je sens pas la désagréable touche de soleil habituelle venir agresser mes pupilles. Et ça c'est parce qu'il fait presque nuit. Vu les paysages moisis qui se présentent devant mes yeux on est chez moi, chez les glaiseux. Et pourtant j'ai l'impression que c'est la première fois que je mets les pieds ici. Le plus étrange c'est ce silence. Non pas que je l'apprécie pas, mais hormis le bruit de la faune aux alentours j'entends pas un mot. Pas un son strident de verre brisé, de gueulante, de courses-poursuites agrémentées de coups de feu et d'une bonne dose d'insultes. Rien. Nada. Mon avis ? Ça pue.
Heureusement pour moi je repère un chemin qui me rappelle celui menant à la hutte du vieux John. Chasseur de profession et camarade de beuverie à ses heures perdues. Peux pas dire que je sois sûr de moi mais j'ai pas mieux.
Ils avaient commencé à se calmer mais les revoilà repartis pour un tour. Des braconniers, de la racaille. J'ai tapé dans leur stock d'alcool, j'en avais plus sur moi. C'était même pas du bon en plus. On aurait dit un genre de bière qu'on aurait laissé trop longtemps à l'abandon au point qu'elle aurait commencé à ronger le bouchon. Ah putain, en plein dans le nez ce coup-là. Écoutez pas ceux qui vous disent que l'adrénaline finit par atténuer la douleur. C'est des conneries. J'ai mal.
Tout à l'heure je pensais que j'étais tombé sur un coin désert de l'île et puis finalement je les ai croisé eux. Mais j'ai vite compris pourquoi y'avais pas foule ici. Pendant qu'ils me tabassaient allégrement je l'ai entrevue sur un tronc. La trace d'une griffe et vu la taille c'était pas une bestiole anodine. Non, c'était une trace de Wendigo. Pour ça que je suis jamais venu ici.
Dans le passé, quelques courageux pirates fraîchement débarqués sur Amerzone avaient tenté de se faire un nom en partant à la chasse aux Wendigos. Grand discours dans la taverne, une ou deux tournées générale et ils étaient partis après avoir bien chauffé tout le monde. Pas un seul n'est revenu de leur première et aussi dernière expédition. Ces bestioles là traquent les humains comme on chasserait des lapins. Et la probabilité de s'en sortir face à l'une d'elle est à peu près la même que celle d'un lapin qui viendrait me chercher des emmerdes. Environ trois secondes. C'est la durée de vie, pas la probabilité, je suis pas débile à ce point.
Le grand maigre qui vient de demander à se tailler aurait du le faire une dizaine de minutes plus tôt. Parce que là on vient d'assister tous en cœur à sa mort par défenestration. Ils sont tous occupés à crier et à regarder le type se faire bouffer. Tant mieux, ça me laisse le temps de me barrer en courant. Enfin plutôt en titubant tout en me tenant les côtes, j'ai l'impression de m'être fait piétiné par un troupeau de phacomochères. Mon nez pisse le sang mais j'essaye de faire en sorte de pas en foutre partout. Ce serait dommage de laisser un beau parcours fléché aux engeances cannibales qui vont me poursuivre. Avec un peu de chance j'arrive chez John avec un semblant de vie on se planque dans sa cave.
Une vraie soirée de merde, cela dit j'ai réussi à repartir avec une de leur bière. C'est pas les meilleures mais tout est bien qui finit bien.
Le quartier était pauvre, les maisons délabrées pressées les unes contre les autres, avec un étage unique surplombant la rue humide encombrée d'ordures. Des enseignes grossières oscillaient au vent en grinçant sur leurs crochets rouillés identifiant les magasins aux volets tirés. Les habitants ne faisaient pas foule à cette heure tardive, quelques ivrognes s'élançaient de part et d'autres en criant des propos incohérents. Un roquet mouillé, l'air malheureux, traversa furtivement la rue, sa queue de rat entre les jambes. Il n'y avait pas d'autres passants.
Une torche crépitait à un croisement. Une jeune catin maladive, maigre et enveloppée dans une cape bleue dépenaillée, se tenait pleine d'espoir sous la roche, tel un fantôme effrayé.
- Aimeriez-vous passer un bon moment, monsieur? Gémit-elle à son adresse.
Elle avait de grands yeux timides et un visage émacié. Camille s'arrêta et sortit quelques pièces de sa bourse.
- Pas ce soir petite sœur, dit-il d'une voix douce. Il est tard, il pleut et tu n'auras plus de clients ce soir.
Puis il reprit sa route, suivi par un regard étonné. Il tourna dans une ruelle étroite ensevelie dans l'obscurité et sortit une bouteille de rhum déjà à moitié vide. Il bût goulûment. Au fur et à mesure que l'alcool traversait son corps, il laissait derrière lui une chaude sensation de bien-être. La main appuyée sur le mur, il se souvenait des milles et une fois où sa bande et lui étaient venus se réfugier dans cette allée discrète pour éviter les représailles. Camille secoua la tête. C'était le passé. Il resta debout, le dos avachi contre la façade, à contempler les franges de la nuit danser dans la pluie et les souvenirs carillonner dans sa tête.
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Il y a ces matins où vous vous réveillez, la tête sens dessus dessous, la bouche affreusement sèche et avec aucun autre indice qu'une poignée de bouteilles vides pour vous aider à retracer le chemin de la veille. Ca m'arrive plus moi tout ça. Maintenant je me pose des questions quand je retrouve pas de bouteilles vides à côté de moi. Encore plus quand je me trouve au beau milieu de nul part, le cul dans la boue et les pieds dans la flotte. J'ai horreur de ça.
Je me lève, j'ai l'impression d'avoir un orchestre dans le crâne mais curieusement je sens pas la désagréable touche de soleil habituelle venir agresser mes pupilles. Et ça c'est parce qu'il fait presque nuit. Vu les paysages moisis qui se présentent devant mes yeux on est chez moi, chez les glaiseux. Et pourtant j'ai l'impression que c'est la première fois que je mets les pieds ici. Le plus étrange c'est ce silence. Non pas que je l'apprécie pas, mais hormis le bruit de la faune aux alentours j'entends pas un mot. Pas un son strident de verre brisé, de gueulante, de courses-poursuites agrémentées de coups de feu et d'une bonne dose d'insultes. Rien. Nada. Mon avis ? Ça pue.
Heureusement pour moi je repère un chemin qui me rappelle celui menant à la hutte du vieux John. Chasseur de profession et camarade de beuverie à ses heures perdues. Peux pas dire que je sois sûr de moi mais j'ai pas mieux.
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- Pourquoi vous vous arrêtez ? Continuez je veux le voir à demi crever sur le bord et on le laissera vivant en pâture aux crocodrilles du coin.
Ils avaient commencé à se calmer mais les revoilà repartis pour un tour. Des braconniers, de la racaille. J'ai tapé dans leur stock d'alcool, j'en avais plus sur moi. C'était même pas du bon en plus. On aurait dit un genre de bière qu'on aurait laissé trop longtemps à l'abandon au point qu'elle aurait commencé à ronger le bouchon. Ah putain, en plein dans le nez ce coup-là. Écoutez pas ceux qui vous disent que l'adrénaline finit par atténuer la douleur. C'est des conneries. J'ai mal.
- Chef, il a pas l'air bien là, on peut y aller maintenant ?
Tout à l'heure je pensais que j'étais tombé sur un coin désert de l'île et puis finalement je les ai croisé eux. Mais j'ai vite compris pourquoi y'avais pas foule ici. Pendant qu'ils me tabassaient allégrement je l'ai entrevue sur un tronc. La trace d'une griffe et vu la taille c'était pas une bestiole anodine. Non, c'était une trace de Wendigo. Pour ça que je suis jamais venu ici.
Dans le passé, quelques courageux pirates fraîchement débarqués sur Amerzone avaient tenté de se faire un nom en partant à la chasse aux Wendigos. Grand discours dans la taverne, une ou deux tournées générale et ils étaient partis après avoir bien chauffé tout le monde. Pas un seul n'est revenu de leur première et aussi dernière expédition. Ces bestioles là traquent les humains comme on chasserait des lapins. Et la probabilité de s'en sortir face à l'une d'elle est à peu près la même que celle d'un lapin qui viendrait me chercher des emmerdes. Environ trois secondes. C'est la durée de vie, pas la probabilité, je suis pas débile à ce point.
Le grand maigre qui vient de demander à se tailler aurait du le faire une dizaine de minutes plus tôt. Parce que là on vient d'assister tous en cœur à sa mort par défenestration. Ils sont tous occupés à crier et à regarder le type se faire bouffer. Tant mieux, ça me laisse le temps de me barrer en courant. Enfin plutôt en titubant tout en me tenant les côtes, j'ai l'impression de m'être fait piétiné par un troupeau de phacomochères. Mon nez pisse le sang mais j'essaye de faire en sorte de pas en foutre partout. Ce serait dommage de laisser un beau parcours fléché aux engeances cannibales qui vont me poursuivre. Avec un peu de chance j'arrive chez John avec un semblant de vie on se planque dans sa cave.
Une vraie soirée de merde, cela dit j'ai réussi à repartir avec une de leur bière. C'est pas les meilleures mais tout est bien qui finit bien.
ONE PIECE REQUIEM ©
Dernière édition par Camille Vetinari le Dim 21 Mai 2017 - 3:49, édité 7 fois