Le soleil au dessus de Boréa était haut dans le ciel, midi avait passé depuis peu et un navire arrivait dans le port de Lavallière. À bord de ce navire, le plus beau héros de tous les temps, le plus fort et le plus respecté. J’ai nommé Abel Maleterre. Enfin moi quoi. Un gars qui en jette, qui a de la gueule, qui attire les gonzesses et fait jalouser les mecs. Bref, un héros quoi. Seulement, en cette occasion, je me devais de passer incognito. Je pressentais que j’étais amené à faire de grandes choses, mais il fallait pour cela se montrer discret. J’avais donc opté pour le bonnet enfoncé dans le crâne jusqu’aux sourcils, la paire de lunettes de soleil bien enfoncée sur les yeux et la doudoune énorme déformant bien entendu mon corps d’athlète. Cet attirail n’étant absolument pas lié au froid terrible qui régnait sur l’île, bien qu’il fut tout à fait adéquat.
À peine j’eus posé un pied sur la terre ferme qu’un gars m’aborda. C’était visiblement un officiel de la ville à en juger par sa tenue et je lui fis signe de se montrer discret. Je ne voulais pas provoquer un mouvement de foule, en tout cas pas avant d’avoir accompli ce que j’étais venu faire.
« Psst, je suis ici incognito, je préfère vous le dire tout de suite, je ne veux pas attirer les gens. Ils pourraient se faire des idées sur ma venue ici et je n’ai pas envie de signer des autographes toute la sainte journée.
-Très bien monsieur, je vais vous accompagner à un hôtel tranquille. Il me faudra tout de même vos noms et prénoms, histoire de vous noter dans le registre.
-Je vous dit que personne ne doit savoir que je suis ici.
-Personne ne le saura, du moins avant votre départ. »
Bon, très bien, puisqu’il le voulait vraiment… J’ôtai mes lunettes et soulevai légèrement mon bonnet pour lui montrer ma frimousse. Décidément, ce gars était quelqu’un de très bien ; il avait retenu son exclamation de surprise en me reconnaissant et alla même jusqu’à me demander mes papiers. Tout ça pour ne pas paraître suspect. Quel professionnalisme. Il me conduisit donc jusqu’à un petit hôtel miteux. Je n’aurais pas rêvé mieux pour me planquer. Qui croirait qu’un gars comme moi s’abaisserait à vivre dans ce genre de lieu ? Ce séjour sur Boréa s’avérait des plus excitants.
Je pris une bonne demi-heure à m’installer dans la petite chambre qu’on me confia, puis redescendis demander où je pouvais trouver un restaurant. La faim menaçait mon ventre et je ne pouvais certainement pas utiliser mon cerveau avec un tel handicap. Je pris donc la direction d’un petit bouge inoffensif, toujours à l’abri derrière mes couches de vêtements, en suivant convenablement le plan donné par la petite dame à l’accueil de l’hôtel.
Le restaurant dans lequel j’atterris était tout à fait agréable. Je faisais bien attention de ne pas montrer mon visage aux serveurs et commandais comme si j’étais quelqu’un de normal. Chose extrêmement difficile lorsqu’on n’a pas l’habitude. La large entrecôte qu’on vint m’apporter me mit l’eau à la bouche. Quel délice, je crevais de faim. Je ne pus m’empêcher de jeter un œil autour de moi avant d’entamer ma première bouchée. Personne ne m’avait remarqué, je pouvais manger à mon aise. J’aurais bien le temps de me soucier des diverses actions héroïques que j’allais accomplir après avoir bien mangé.
À peine j’eus posé un pied sur la terre ferme qu’un gars m’aborda. C’était visiblement un officiel de la ville à en juger par sa tenue et je lui fis signe de se montrer discret. Je ne voulais pas provoquer un mouvement de foule, en tout cas pas avant d’avoir accompli ce que j’étais venu faire.
« Psst, je suis ici incognito, je préfère vous le dire tout de suite, je ne veux pas attirer les gens. Ils pourraient se faire des idées sur ma venue ici et je n’ai pas envie de signer des autographes toute la sainte journée.
-Très bien monsieur, je vais vous accompagner à un hôtel tranquille. Il me faudra tout de même vos noms et prénoms, histoire de vous noter dans le registre.
-Je vous dit que personne ne doit savoir que je suis ici.
-Personne ne le saura, du moins avant votre départ. »
Bon, très bien, puisqu’il le voulait vraiment… J’ôtai mes lunettes et soulevai légèrement mon bonnet pour lui montrer ma frimousse. Décidément, ce gars était quelqu’un de très bien ; il avait retenu son exclamation de surprise en me reconnaissant et alla même jusqu’à me demander mes papiers. Tout ça pour ne pas paraître suspect. Quel professionnalisme. Il me conduisit donc jusqu’à un petit hôtel miteux. Je n’aurais pas rêvé mieux pour me planquer. Qui croirait qu’un gars comme moi s’abaisserait à vivre dans ce genre de lieu ? Ce séjour sur Boréa s’avérait des plus excitants.
Je pris une bonne demi-heure à m’installer dans la petite chambre qu’on me confia, puis redescendis demander où je pouvais trouver un restaurant. La faim menaçait mon ventre et je ne pouvais certainement pas utiliser mon cerveau avec un tel handicap. Je pris donc la direction d’un petit bouge inoffensif, toujours à l’abri derrière mes couches de vêtements, en suivant convenablement le plan donné par la petite dame à l’accueil de l’hôtel.
Le restaurant dans lequel j’atterris était tout à fait agréable. Je faisais bien attention de ne pas montrer mon visage aux serveurs et commandais comme si j’étais quelqu’un de normal. Chose extrêmement difficile lorsqu’on n’a pas l’habitude. La large entrecôte qu’on vint m’apporter me mit l’eau à la bouche. Quel délice, je crevais de faim. Je ne pus m’empêcher de jeter un œil autour de moi avant d’entamer ma première bouchée. Personne ne m’avait remarqué, je pouvais manger à mon aise. J’aurais bien le temps de me soucier des diverses actions héroïques que j’allais accomplir après avoir bien mangé.