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Partie II: Deux jeunes filles, une situation désespérée et beaucoup de farine.

Luka se tenait prés de la blessée, celle-ci, maintenant assise sur le bord de la table, semblait essayer de comprendre la situation. Les paroles que l’aveugle avait prononcées résonnaient encore de sa tête, « – Bon je sais que là, tout de suite, tu n’es pas au mieux de ta forme Souillon, je vais juste te demander deux choses, ne te pose pas de questions, la réflexion se sera pour plus tard et AVANCE, tu avance quoi qu’il arrive. Si tu fais ce que je te dis, je t’assure qu’on peut s’en sortir. »
Pourquoi ? C’était la question que la gamine se passait en boucle, aider une inconnue ? À quoi ça pouvait bien lui servir ? Pourquoi se sentait-elle comme obligée de le faire ? De la culpabilité ? De la pitié peut-être ? L’enfant n’arrivait pas à mettre de mots logiques sur ça, mais elle prendrait le temps d’y réfléchir plus tard. Pour le moment il fallait s’évader de ce manoir, l’ennemi qui jusqu’ici lui avait donné de fil à retordre était inconscient sur le sol de la pièce et il valait mieux pour les deux jeunes filles qu’elles aient déguerpies avant qu’il ne se relève.

L’aveugle était appuyée sur le rebord de la table, elle offrit sa main à sa nouvelle camarade pour lui permettre de descendre doucement. Celle-ci se laissa faire, elle ressemblait plus à une poupée de chiffon qu’a la fille combative qui lui avait mené la vie dure quelques jours plus tôt. Les pieds de Souillon touchèrent le sol, Luka dut se faire violence pour soutenir le corps et lui éviter une chute, mais après quelques secondes, elle tenait debout ! Le destin se montrait enfin plus lumineux ! Luka avança d’un pas rapide vers la porte, on avait entendu ces prières silencieuses, tout aller pour le mieux et… un soudain vertige la pris violemment, elle s’agrippa au premier meuble qu’elle trouva pour ne pas tomber puis vida ces tripes sur le sol. La gamine toussa plusieurs fois avant de pouvoir reprendre son souffle.
OK, elle retirait tout, le destin était un sale fils de p***, rien n’allait jamais comme il faut quand elle était dans les parages. La petite se redressa, elle n’avait pas le temps pour ça, avec l’autre blessée, les chances de fuites étaient déjà minces. Depuis qu’elle s’était réveillée, son corps avait été sous l’effet de l’adrénaline, mais maintenant que cela s’était estompé, l’aveugle se sentait cotonneuse, son estomac était sans dessus dessous, elle avait mal aux articulations et pour couronner le tout il semblait que sa température soit plus élevée qu’habituellement.

Luka mis de côté son mal-être, il fallait absolument sortir, après elle pourrait se plaindre. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait une fuite, ce n’était pas non plus le pire état qui lui avait était donné pour le faire.

– Bon le boulet. Je t’explique comment ça va se passer, tu me suis et tu ne fais pas de bruit.

La jeune femme était à sa hauteur, elle arrivait à marcher, difficilement, mais elle le faisait. L’aveugle déverrouilla la porte doucement, l’entrouvrit puis une fois sûre qu’il ni avait personne dans le périmètre passa dans le couloir suivit de la blessée. La gamine avait un bon sens de l’orientation et une bonne mémoire, les dédales lui rappelaient le labo, il ne fallut que quelques minutes pour qu’elle ne comprenne où elles se trouvaient et par où elles devaient aller pour retrouver les escaliers. Ces pieds nus ne faisaient aucun bruit sur le sol, son corps longeait naturellement les murs dans un silence parfait, seule la lenteur de sa compagne l’exaspérée, si bien qu’à peine après deux minutes, la fillette lui agrippa la main pour lui imposer son rythme. Ce n’était pas le village vacances, fallait urger un peu si elles voulaient s’en sortir.

L’escalier de la liberté ne se trouvait plus très loin, mais Luka prenait toutes les précautions pour ne pas qu’elles se fassent repérer, une course poursuite n’était pas l’idéal. Après une dizaine de minutes, elles atteignirent enfin le dernier tournant avant l’escalier. Elles allaient s’engager quand l’enfant perçut des bruits de pas en amont. Elle stoppa tout mouvement immédiatement se collant contre le mur. Les sons se rapprochèrent et Luka put percevoir un petit groupe de personne qui se dirigeait par ici. La fillette ouvrit la première porte qu’elle trouva, et les deux fugitives s’y engouffrèrent, les bruits étaient plus forts et il ne faisait nul doute que maintenant Souillon aussi pouvait les entendre. La gamine se baissa pour ce tapir dans l’ombre et fit signe à la jeune fille de faire de même, celle-ci essaya, mais à peine s’était-elle baissée de quelques centimètres qu’elle manquât de lâcher un cri et leur position par la même occasion. Merci à l’aveugle, et ses réflexes légendaires, qui lui colla la main sur la bouche, l’entraînant au sol avec elle.

– OK, mort moi le bras s’il faut, mais ne fait pas-un-seul-bruit.

La fillette venait de lui susurrer à l’oreille, laissant sa main sur la bouche de sa compagne. Elle sentait la jeune fille se tendre sous la douleur, mais pas un seul son ne sortait de sa bouche. Le moment resta terriblement tendu, le temps semblait tourner au ralenti, les esclaves qui passaient dans le couloir adjacent étaient d’une lenteur inimaginable et le cœur de la jeune aveugle se serrait dans sa poitrine. Elle laissa s’éloigner le bruit, puis quand elle ne perçut plus de présence, la gamine s’autorisa un long soupir puis releva Souillon. Sans perdre de temps, les jeunes filles empruntèrent le couloir puis bifurquèrent sur les escaliers. Luka se félicita d’avoir retrouvé l’endroit sans encombre, c’était de ce qu’elle avait vu les seuls escaliers qui montaient et comme aucune pièce ne semblait avoir de fenêtres, en tout cas, l’aveugle n’avait pas vu les formes significatives de fenêtres sur les murs, elle partait du principe que l’endroit était un sous-sol.

Quand la petite fille gravit les premières marches, elle sentit déjà le goût de la liberté. Ce fut sans compter sur le boulet qui, si jusque-là avait réussi à marcher avec sa blessure a la hanche, avait vraiment du mal avec les marches… peut être que si elle la laissait là…

– Fait chier.  

Elle se mise à la hauteur de la jeune fille et l’aida en lui servant d’appuis. Luka ne se savait pas aussi sentimentale. C’était vraiment inhabituel et très emmerdant. Les escaliers semblaient interminables, l’aveugle craignait qu’elles se fassent repérer, son ventre se tordait sous le stresse… a moins que ce ne soit le contre coup des derniers jours, a ce stade elle ne savait même plus. Il fallut deux minutes aux jeunes filles pour atteindre le haut de l’escalier. Deux très longues minutes, mais, maintenant qu’elles étaient en haut, la liberté n’était sûrement plus loin.

Luka poussa la porte, un grand hall s’ouvrait devant elle et sur la droite à quelques mètres, une grande porte. L’aveugle entraîna sa compagne avec elle, déjà impatiente de sentir l’air frais, mais la raison la rattrapa bien vite. Elle n’avait aucune idée d’où elles pouvaient se trouver sur l’île et ce n’était qu’une question de minutes avant que quelqu’un découvre leur disparition. Emprunter la grande porte ne semblait pas être une bonne idée, la gamine ne savait même pas s’il y avait des étages au-dessus… elle longea le mur de droite et ouvrit une des portes, c’était ce qui semblait être un petit salon.

– Attend ici, d’accord ?


Elle ressortit de la salle, laissant une Souillon confuse. La fillette se dirigea vers la grande porte, l’entrouvrit assez pour pouvoir se glisser à l’extérieur, l’air frais caressa son visage, elle avait envie de courir tout de suite, loin d’ici, mais d’expérience elle savait que ce n’été vraiment pas une bonne idée. Répriment son envie, la petite sauta dans les buissons qui longeait la demeure, cassant quelques branches, déchira un morceau du chiffon qui lui servait de vêtement pour le laisser dessus puis retourna au plus vite dans le hall. Avec cette fausse piste, elles pourraient gagner quelques minutes en plus. L’aveugle rejoignit sa camarade et referma la porte derrière elle.

– Alors le boulet, on n’a pas beaucoup de temps, j’ai envoyé nos futurs poursuivant sur une fausse piste, mais je ne me fais pas d’idée ça va les retenir, quelques minutes tout au plus. On va sortir pas la fenêtre, quand on est toutes les deux au sol je veux que tu me pointes la direction de la ville OK ? Contente-toi de pointer l’endroit le plus rapide pour atteindre les premières maisons, c’est tout ce que je te demande, après ça prépare toi mentalement à courir.  


Sans attendre une réponse quelconque, Luka déplaça une commode sous la fenêtre, elle grimpât dessus et ouvrit leur porte de sortie. Elle aida ensuite Souillon à monter et franchir l’ouverture. Quand elle sentit que la jeune femme avait touché la terre ferme, elle commença à faire de même. Des bruits venaient du grand hall, des gens couraient. L’aveugle sauta dans le vide pour quelques fractions de seconde plus tard retrouver la terre et les alentours. Comme convenu sa camarade pointait une direction, la petite ne réfléchit même pas, elle lui agrippa le bras et fonça vers l’indication.

Au fur et à mesure que les deux jeunes filles s’éloigner de la demeure, l’aveugle percevait des cris, leur fuite avait sûrement été découverte, il était primordial qu’elles ne se fassent pas courser maintenant.

– Est-ce qu’il y a une forêt ? Ou du moins je ne sais pas des arbres ou des champs dans le coin ?

Sa tête lui faisait horriblement mal, elle ne sentait plus ces jambes, mais elles y étaient presque.
Suivant les indications de son accompagnatrice, Luka dévia légèrement et il fallut peu de temps avant que les fugitives pénètrent dans un bois. Malgré, l’immense avantage qu’il leur procurer, la fillette ne décéléra que quand elle perçut le mur d’une maison. Elles avaient couru un long moment, elle sentait la jeune fille derrière elle de moins en moins à l’aise sur ces jambes. La gamine n’était pas mieux, elle ne sentait littéralement plus ses membres.

La maison était un peu reculée, à moitié dans les bois, l’autre sur une petite rue. Le jardin n’était pas entretenu, c’était un bon début. La petite laissa souillon s’adosser contre le mur pendant qu’elle passa par une fenêtre entre ouverte. Avec l’air frais qu’il y avait dehors, on devait être en début de soirée au moins. L’intérieur était calme. La gamine fureta dans les pièces, dague en main. Personne au rez-de-chaussée et la maison ne semblait pas posséder de sous-sol. Elle emprunta un vieil escalier, trois pièces de plus se trouvaient là. La première était ce qui semblait être un bureau, comme le reste de la maison, ça sentait le renfermé et la poussière. Dans la deuxième un vieil homme dormait paisiblement sur un grand lit. La gamine n’hésita pas une demi-seconde, elle s’approcha, s’excusa, et se débarrassa du vieux monsieur. La dernière était une vieille chambre vide et semblait inutilisée depuis un moment.

Luka redescendit et déverrouilla la porte arrière.

– C’est bon la voie est libre.

Une fois Souillon entrée, elle referma la porte et remit les sécurités. Ella avait déjà vu la porte avant et celle si était fermée. La gamine s’autorisa une pause.

– On la fait…

L’aveugle n’y croyait pas, malgré que le sort soit contre elles, elles avaient toutes deux échappées à cet endroit en un seul morceau… elle se sentait soulagée… elle se sentait… mal. Terriblement mal. De violents vertiges la reprirent, comme un peu plus tôt elle ne put s’empêcher de rendre ces tripes sur le sol. Elle toussait violemment, mais la douleur lui semblait familière… un contre coup des produits que l’armoire à glace avait utilisé ? Elle ne savait pas, mais elle était en train de brûler de l’intérieur. Une main vint toucher son épaule, la gamine en avait presque oublié qu’elle n’était pas seule et la rejeta violemment.

– NE ME TOUCHE PAS.

Son mouvement lui fit perdre l’équilibre et l’aveugle s’écrasa violemment contre le mur pour se laisser glisser au sol. Une douleur aiguë lui lancinait la poitrine. Sa respiration était haletante, elle avait passé les dernières heures à occulter sa souffrance pour avancer, mais à ce moment précis Luka le regrettait. Des larmes de douleur coulaient le long de ces joues, malgré sa volonté de ne pas montrer sa souffrance a sa compagne, la petite ne pouvait retenir les gémissements de torture. Elle ne contrôlait plus rien, son corps ne lui obéissait plus, elle était recroquevillée sur elle même. Une nouvelle quinte de toux la secoua avant qu’elle ne tombe dans l’inconscience, totalement épuisée et surmenée.
    Je n’étais pas au mieux de ma forme, mais le bandage de fortune que la gosse m’avait faite plus tôt me permettait au moins de me déplacer plus ou moins normalement. J’avais tout de même un souvenir assez brouillé des évènements les plus récents.
    Je me souviens très bien avoir tenté de m’enfuir de ce lieu de misère, de m’être fait arrêter bien assez tôt, d’avoir été puni comme il se doit et à partir de ce moment-là tout devient flouté. Seuls la douleur et l’ordre d’avancer et de courir au péril de ma vie me restent.

    À présent, j’étais seule avec la petite fouine qui était vraiment très mal. Elle haletait avec difficulté, tremblait comme une feuille et s’était recroquevillée sur elle même, sans doute pour essayer de mieux supporter la douleur. Je ne savais même pas comment elle avait fait pour avancer jusqu’ici en voyant son état à ce moment-là.
    J’observais rapidement la pièce dans laquelle nous nous trouvions pour essayer de trouver quoi que ce soit d’utile afin de la soigner. Deux chaises en bois semblant prêtes à céder sous le poids du moindre grain de poussière, une table tout à fait basique et une vieille cheminée ne semblant pas avoir servi depuis des décennies. Rien de bien intéressant ici.
    Je me mis debout difficilement après la course effrénée de tout à l’heure et mes blessures encore fraîches, et partis en quête de quoi que ce soit d’utile. Après un rapide tour du propriétaire et la découverte d’un corps tout frais dans l’une des chambres à l’étage, je pris la décision d’installer la gamine dans la seule chambre libre de la maison. Le problème majeur de l’affaire était de la porter jusqu’à l’étage. Je n’étais pas super bien moi non plus et je me voyais déjà m’effondrer dans les escaliers, mais absolument pas. Elle était d’une légèreté incroyable pour quelqu’un de son âge, sept ou huit ans je dirais. Je n’irais pas jusqu’à dire que l’ascension fut de tout repos, mais une fois arriver à destination, j’étais bien moins épuisée que ce que je pensais.
    La gosse à présent installée dans le lit, je me remise à la recherche de toute chose pouvant mettre utile et je profitais par la même occasion pour réfléchir calmement.

    J’étais dehors, hors de ma prison que je n’avais jamais quittée depuis maintenant plusieurs années, mais je ne ressentais pas une joie immense contrairement à ce que j’aurais espéré. Sans doute parce que nous étions toujours poursuivis et donc pas totalement sorti d’affaire ? Ou alors parce que je me retrouvais à présent avec une gamine qui il y a encore quelques jours je haïssais ?
    La concernant, je ne comprenais d’ailleurs toujours pas le pourquoi de l’affaire. Pourquoi m’avoir sauvé après tous les coups bas que j’avais pu lui faire ? Nous ne nous connaissions ni d’Adam ni d’Ève, mais elle avait risqué sa vie en s’enfuyant avec moi et c’est ça qui me gênait.
    Aurais-je fait la même chose à sa place ? Non. Je l’avais bien montré lors de ma première tentative de fuite qui avait abouti à me mettre dans un sale état. Pas un seul moment je n’avais pensé à elle. Je lui étais redevable et c’est la raison pour laquelle je me devais de prendre soin d’elle maintenant, comme elle l’avait fait avec moi.

    Une fois redescendue au rez-de-chaussée et sans avoir rien trouvé d’affriolant à l’étage, je pris simplement un seau d’eau qui traînait ainsi qu’un vieux torchon. Je ne m’attendais pas à trouver miraculeusement de quelconques médicaments dans un lieu comme celui-ci alors ma première mission était de faire baisser la température de la gosse. Une fois à ses côtés, je me mise à lui éponger le front en mettant de côté ses gémissements de douleur.
    Je n’étais pas médecin, je ne connaissais rien aux plantes, alors je ne pouvais rien faire de plus que ça.
    J’entrepris ensuite de lui passer de l’eau sur le reste du corps et cette mission n’était finalement pas très compliquée puisque ce qui lui servait d’habit n’était finalement qu’un morceau de tissus lui couvrant une partie du torse. C’est d’ailleurs à ce moment précis que j’ai aperçu ses cicatrices pour la première fois. Son corps en était couvert et je ne sais même pas comment j’ai pu faire pour ne pas m’en rendre compte plus tôt.

    - Mais qu’est-ce qu’on t’a fait ?

    Elle était toujours inconsciente et je compris en quelque sorte pourquoi elle avait refusé que je la touche lorsqu’elle était encore éveillée. Ce n’était pas des marques qu’elle s’était faites toute seule, loin de là.
    Je finis par détourner le regard de ce petit corps meurtri pour revenir à ma mission première. Je pris soin de la soulever très doucement afin d’éviter qu’elle ne souffre trop, mais en sentant que son estomac aller de nouveau se vider je fis basculer sa tête vers le sol. Un contenu tout aussi rougeâtre que les fois précédentes se déversa sur le sol.

    - Je t’ai dit de ne pas me toucher...

    Elle avait dit cela dans un souffle avant de retomber dans les bras de Morphée. Heureusement qu’elle dormait. Une fois sûre qu’elle ne ferait rien d’autre, je lui nettoyais le dos délicatement, découvrant de nouvelles cicatrices, puis je la redéposais doucement sur le lit avant de placer une couverture de fortune sur elle. Je lui avais retiré le vieux morceau de tissus qui la recouvrait afin de l’éponger plus simplement.
    Une fois tout cela finit, je posais simplement le chiffon mouillé sur son front avant de quitter la pièce, sentant que je ne pouvais rien faire d’autre.

    Je devais aller voir les environs afin de m’assurer que personne n’allait arriver à notre destination. Nous étions partis avec une certaine avance, mais je ne doutais pas un seul instant que certains des esclaves au service du baron n’étaient plus très loin.
    De retour en bas, je ramassais les armes laissées là par la gamine, un pistolet et une dague, avant de m’aventurer à l’extérieur.
    Je n’avais pas vraiment analysé le lieu où nous avions mis les pieds, ne m’étant concentrés que sur le fait de courir aussi vite que possible. Je savais seulement que nous étions au milieu d’une petite forêt. Je restais aux abords de la maison, trouvant cela stupide de m’en éloigner alors que la malade se trouvait encore à l’intérieur.
    J’en profitais pour ramasser quelques baies et tomates qui poussaient dans une espèce de potager maison à l’arrière de la demeure. Je n’avais jamais vu de tomate à ce moment-là. Sur Amazone Lily ce genre de fruit ne poussait pas et c’était quelques choses de trop raffinées pour qu’une esclave ne puisse en avoir. Alors lorsque je vu cette chose pour la première fois je l’ai pris pour...

    - Une pomme ! Je savais pas que ça poussait dans des arbres aussi petits.

    En en ramassant quelques une je ne fis pas attention à la texture qui je mis sur le compte du petit arbre dans laquelle elles poussaient.
    Heureuse de ma trouvaille je me redirigeais vers l’intérieur de la maison quand j’entendis de petits bruits au loin. Des personnes approchées du lieu où nous nous trouvions.

    Je fis aussi vite et silencieusement que possible pour entrer une nouvelle fois dans la demeure. Soit c’était des gens à notre recherche et je comptais donc sur ma connaissance, certes faible, du lieu, soit c’était des occupants de la maison. Je ne savais pas combien ils étaient et donc j’observais aussi silencieusement que possible l’extérieur à travers la fenêtre du salon.
    En voyant débarquer trois hommes assez musclés, tous armés, je compris qu’ils n’étaient pas venus ici pour rien. Deux des étrangers étaient armés de simple poignard, mais j’avais très bien vu que l’un d’eux détenait un arc. Une chance pour moi. Je me plaçais derrière la porte d’entrée, dans l’angle mort de la fenêtre et je me félicitai plus tard pour cette idée.
    À présent j’entendais des semblants de phrases qui s’accentuèrent en quelques secondes.

    - Elles ont intérêt à être là je te jure ! Imagine ce qu’on pourrait recevoir si on les ramène !

    - Imagine ce qu’on pourrait recevoir si on les ramène pas surtout...  Lio ! Va voir à la fenêtre !

    Des bruits de pas retentirent très près de moi et je me refusai de jeter un coup d’œil à la fenêtre, ayant trop peur de me faire repérer.

    - Bah j’vois rien. P’têtre qu’elles’ont cachées à l’étage.

    - Il y a qu’un moyen de le savoir hein !

    L’un des gars ouvrit la porte d’un coup de pied, me faisant sursauter. Je m’attendais pas vraiment à une entrée aussi brutale. Heureusement, j’étais cachée juste derrière elle.

    - Putain, mais tu peux pas être plus discret ! Je te rappelle que l’une des deux a quand même tué deux personnes et qu’elle a bien démonté le boss !

    - Tu crois quand même pas que je vais avoir peur de deux-

    Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Dès que je pus l’avoir dans mon viseur, je n’hésitai pas et pressai la détente du pistolet en direction de son front. Je ne m’étais jamais servie d’une arme à feu, mais heureusement pour moi, notre proximité faisait que je touchai ma cible. Son sang gicla sur moi avant qu’il ne tombe sur le sol sous le regard médusé de ses deux compagnons, ne comprenant pas trop ce qui venait de se passer.
    Je n’allais pas leur faire la causette et en profitai pour enfoncer le poignard aussi profondément que possible dans la gorge du second homme. Je ne savais pas que l’on pouvait saigner autant de la gorge.

    Le troisième, Lio sûrement je m’en contrefichais, sorti de sa torpeur au moment où je me jetais sur lui et évita ainsi mon attaque.

    - Mais ‘spèce de connasse ! T’fais quoi à mes amis là ?!

    Je ne pris même pas la peine de répondre, je sentais déjà que ces quelques secondes m’avaient épuisé. Il ne fallait pas oublier que j’étais toujours blessée et que mes blessures étaient encore fraîches. L’homme prépara une attaque que je m’apprêtais à esquiver quand ma jambe me fit faux bond. L’attaque ne me toucha pas de plein fouet, mais je sentis qu’une bonne entaille venait de m’être administrée vers les côtes.
    Je tombais sur le sol, grimaçant de douleur, mais je n’avais pas le temps de souffler qu’un second coup fonçait vers moi. Je fis une roulade sur le côté, ce qui me valut de lâcher un cri, avant de me relever. En portant ma main à ma plaie, je sentis qu’elle n’était pas très profonde, mais qu’il fallait quand même que je mette vite un garrot si je ne voulais pas perdre beaucoup de sang inutilement. Je devais donc finir ce petit échange au plus vite.

    - Viens par là ma p’pée. Si vous v’rendez gentiment toi et ta c’pine je vous f’rait pas d’mal j’te jure !

    Il me répugnait. L’entendre parler était un véritable supplice. Alors je fis quelque chose d’assez étrange pour la première fois de ma vie. Je lui crachai littéralement au visage. Il ferma les yeux, instinct humain me direz-vous, et j’en profitai pour recharger tirer avec le pistolet une nouvelle fois. Cependant je ne savais pas qu’il fallait le recharger entre chaque utilisation et ce n’est donc strictement rien qui toucha l’immondice en face de moi.

    - Mais c’est qu’t’es dégueulasse !

    Il était en train de s’essuyer le visage avec sa main de libre et je jetai rageusement le pistolet sur le sol avant de planter le poignard, seule valeur sûre, dans l’abdomen de l’homme qui essaye de se défendre, en vint. Dans la surprise il avait lâché son épée et était dorénavant totalement à ma merci. Je plantai le poignard une seconde fois, puis une troisième, puis une quatrième, puis tellement de fois que j’oubliai tout.
    Cette... chose payait pour tout ce que les hommes dans ma prison de pierre m’avaient fait subir. J’en oubliai ma cause première et ne m’arrêtai seulement quand je ne trouvais plus d’endroit où planter le poignard. S’il avait été humain il y a encore quelques minutes, il n’était à présent rien d’autre qu’un gargouillis de chair et de sang.

    Je n’éprouvai rien à la vue de cette immondice et je me contentai seulement de me relever, de ramasser l’arc et les flèches que le premier intrus avait amenées avec lui avant de fermer la porte, les trois corps dans la maison. Je pris aussi le haut assez large que portait l’archer et qui irait très bien à la malade avant de me faire un garrot au cote avec un bout de tissus.
    Une fois cela fait je remontai tranquillement les escaliers avant de me placer au côté de la gamine et de mouiller à nouveau son torchon comme si rien ne c’était passé. Comme si je n’étais pas couverte d’hémoglobine ne m’appartenant pas.
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    Aujourd’hui, c’était la bonne, ce soir elle serait libre. Les longs couloirs gris se succédaient, les petits pieds de la gamine couraient aussi vite qu’il lui était physiquement possible. Elle n’avait rencontré personne ! Après ce qui lui sembla des heures, elle arriva à l’entrée. L’enfant poussa la porte, sentant l’air frais, voyant l’extérieur pour la première fois depuis bien longtemps. Elle était extatique, elle était libre ! Yu sortit de nulle part, un sourire vicieux aux lèvres, il avait tout prévu l’enflure. Il suffit d’une seringue pour que le petit corps se rendorme et qu’il rapporte son jouet favori dans les sous-sols. Les images se succédèrent, le sang, la douleur, ces compagnons de cellule, cette nuit qu’elle avait passé a regardé le cadavre de l’homme dans sa cellule parce que son décès avait eu lieu trop tard. Enfin les coups d’épée, le jeu sadique du bras droit de Mandore, ses tentatives de fuites répétées. La douleur qu’elle avait ressentie quand la lame avait entamé son ventre, coupant profondément de la poitrine jusqu’a la hanche, du côté droit jusqu’au gauche. Et enfin, le noir. Devenir aveugle était traumatisant, la petite avait 6 ou 7 ans et on l’avait privé d’un de ces sens. Elle avait vécu des semaines horribles, désorientées, n’entendant que les cris des victimes qui lui semblait venir de partout à la fois, le cri de ces —LÈVE-TOI !

    Luka se réveilla en sursautant, s’asseyant dans l’élan. Il lui fallut quelques minutes pour calmer son souffle effréné. Elle essuya des larmes qui avaient coulée sur son visage pendant son sommeil, reprenant doucement pied avec la réalité. Ce qui la frappa en premier, ce fut la douleur. Ces muscles lui faisaient un mal de chien, sa plaie lui faisait un mal de chien, sa tête semblait avoir été piétinée par une meute de chiens… la seconde chose était le tissu qu’elle venait de faire tomber mollement de son front sur ses cuisses, il était humide et légèrement chaud. L’enfant toucha son front par réflexe et effectivement sa température semblait avoir baissé. Son manque de fièvre violente n’était pas la seule chose surprenante, elle était dans un lit, habillé d’un tissu qu’elle ne reconnaissait pas. La fillette fit donc la chose la plus logique, se débarrasser de sa couverture et balancer ces pieds sur le côté du lit pour avoir un meilleur aperçut de la pièce. Une fois les pieds touchant le sol, elle reconnut vaguement une des pièces de la maison dans laquelle elle s’était réfugiée avec Souillon.

    Parlant de sa nouvelle compagne, elle n’était pas dans la pièce et Luka assumait qu’elle été celle qui s’était occupait d’elle pendant qu’elle dormait. C’était inattendu. Tout comme le risque que la gamine avait pris en la sortant de cet endroit dans sa fuite. Elles auraient pu y passer toutes les deux ! Pourquoi avoir tiré cette fille de là ? Sondant ces émotions, l’aveugle avait du mal à comprendre, de la pitié ? Pas vraiment… de la reconnaissance ? Absolument pas non ! De l’amitié ? Non plus. Pourtant elle l’avait fait ! Et du haut de ses 9 ans, on ne pouvait pas dire que Luka était du genre à tendre la main à n’importe qui. Cherchant dans ces souvenirs le moment où elle était passée d’un sentiment de haine à vouloir aider cette étrangère, la réponse lui apparut clairement. Elle lui rappelait elle-même. Ce moment où elle l’avait vue attachée et hurlant à l’agonie avait fait écho dans son esprit avec sa propre souffrance. Elle comprenait, elle regrettait. La petite avait émis un jugement prématuré. Et si au lieu de la combattre elle s’était alliée à elle depuis le début ? Si l’aveugle avait compris plus tôt la place de cette jeune femme… la culpabilité. Cette fille qui lui rappelait tellement elle-même il y a à peine quelques mois encore, elle n’avait pas pu, même inconsciemment, la laisser là-bas.

    La lueur faite sur ces actions, Luka décida de voir si son accompagnatrice était toujours là ou si elle avait déguerpi. Le tissu étant encore humide, il y avait des chances qu’elle soit dans les parages et l’aveugle avait apparemment des excuses à présenter. Elle avait peut-être un sale caractère et un langage fleuri, la petite savait néanmoins avouer ces erreurs, les autres prisonniers l’avaient bien élevée. Prenant son souffle une dernière fois, elle se leva. Rien n’aurait pu la préparer à l’agonie qui s’en suivit. Retenant un cri de douleur, l’aveugle se rattrapa au rebord de la fenêtre juste à côté. Ces jambes tremblaient, sa tête tournait, il lui fallut respirer quelques minutes avant de pouvoirs commencer à marcher. Petit pas après l’autre, elle atteignit le couloir, longeant les murs en prenant appui jusqu’à l’escalier. Yup, elle pouvait totalement les descendre, tout dans la tête. Une marche, la seconde, la troisième faillit la faire tomber et la gamine se rattrapa à la rambarde de justesse. OK il n’y avait aucune honte à descendre des escaliers assis.

    Une fois le rez-de-chaussée atteint, la petite se releva doucement, prenant appui sur la fin de la sécurité de l’escalier. Il n’y avait aucun bruit, Luka ne sentait aucune présence. Alors sa complice avait filé ? Elle lui avait rendu l’appareil en la soignant légèrement et était partie… ? Sans vraiment le comprendre, l’enfant encore à fleur de peau, à cause de son cauchemar et de toutes les émotions qu’elle avait bridées pendant leur escapade, sentit une tristesse immense l’envahir et elle ne put rien faire contre les larmes qui coulèrent sur ces joues à nouveau.
    Jusqu’au moment où la porte arrière donnant sur la cuisine s’ouvrit, que des objets tombèrent au sol et que dans un souffle surpris on se dirigea rapidement vers elle.

    –Mais qu’est-ce que tu fais là ?! Tu devrais être allongée en haut ! Tu ne tiens pas debout !  

    L’inquiétude dans la voix de Soui… la jeune femme frappa la petite aveugle de plein fouet, plus fort que les deux mains qui vinrent se poser des deux côtés de ces épaules pour la soutenir et sûrement vérifier que tout aller bien. Elle avait changé, la gamine ne sentait plus aucune haine venant de cette personne, seulement de l’inquiétude et de la sympathie. Elles étaient toutes les deux dans le même bateau…

    –Tu… tu pleures ? Est-ce que… tu as mal quelque part ?!

    En cet instant, Luka était soulagée, cette fille n’était pas partie, la proximité qu’elle ressentait avec elle, la fatigue physique et émotionnelle, tout ceci pouvait en être l’excuse, mais ce qui était sûr, c’est que devant cette fille qu’elle connaissait depuis à peine une semaine, elle se brisa.

    –J.. Je su… suis désoléééééééée….

    –Hein ?

    –Je suis désolée de t’avoir frappée et de… t’avoir dit de mourir et de t’avoir traitée de connasse… et d’imbécile et… d’avoir voulu te faire bouffer… ton sceau et de t’avoir frappé avec le… sceau et la serpillière qui pue… et d’avoir laissé le… méchant monsieur te punir et d’avoir pensé que je… voulais remercier la marche qui…. T’avais fait mal au pied et de t’avoir traité de boulet… et de… t’avoir appelé… Souillonnnn et… et… et…..

    À ce point là Luka n’était plus que pleurs et respirations saccadées, elle se jeta sur sa compagne, enlaçant ces petits bras autour de la taille de celle-ci. D’abord surprise, l’aveugle put la sentir se tendre avant de réciproquer le geste, se laissant gentiment traîner au sol par l’enfant. Ce qui était certain, c’est que la petite aveugle n’avait pas autant pleuré depuis des années, en tout cas, jamais devant quelqu’un, elle risquait de s’en vouloir plus tard, mais pour le moment, ça lui faisait un bien fou.
      Je n’avais jamais eu à consoler quelqu’un de toute ma vie et face à elle, je ne savais plus trop quoi faire. N’était-ce pas dangereux de pleurer autant ? J’étais persuadée qu’elle allait mourir de soif à évacuer toute son eau de cette façon alors j’essayais de la stopper tant bien que mal.

      - Ca va aller hein ? Tu n’es pas la première à me frapper, à m’avoir dit de mourir ou même traitée de connasse et d’imbécile. Par contre j’avoue que le coup du seau...

      En voyant les larmes de la petite redoubler d’intensité, je commençais à réellement paniquer.

      - C’était pour rire ! Je m’en fiche tout est derrière nous ok ? Maintenant le plus important c’est que tu arrêtes de pleurer, en plus tu mets de la morve plein mes habits difficilement volés.

      Elle s’éloigna de moi en frottant ses yeux tout en reniflant. C’était bien la première fois qu’elle faisait ce que je lui disais...

      - Très bien. Maintenant tu vas remonter dans la chambre, j’ai quelques habits qui pourraient faire l’affaire pour toi, et ensuite on va devoir discuter.

      - Hum...

      Elle avait l’air encore fatiguée, mais son état semblait s’être nettement amélioré. J’aurais aimé qu’elle se repose encore une journée, mais nous n’en avions pas le temps. Il nous fallait trouver un plan pour nous échapper, et vite.
      Les trois morts dans le salon allaient finir par manquer à l’appel et ils ne tarderaient pas à nous retrouver. Je nous donnais tout au plus 3 heures de battement. C’était court, mais après toutes ces années d’horreur, elles étaient une véritable délivrance.

      Une fois arrivé à l’étage je tendis à la petite le t-shirt ramassé plus tôt ainsi qu’une paire de chaussette. Le temps était très agréable et cela était à notre avantage. Habillé légèrement en plein hiver nous aurez bien trop handicapé.
      En attendant que la petite se change, je descendis ramasser les pommes molles et ovales que j’avais fait tomber par terre pour en remonter quelques une. Le bruit de mon estomac me confirma que j’avais extrêmement faim et la morveuse devait aussi être affamée.

      - Tiens. Mange ça, tu vas avoir besoin de prendre des forces.

      - J’ai pas faim.

      Elle avait retrouvé son tempérament et ne ressemblait plus du tout à l’enfant fragile de tout à l’heure. Nous allions pouvoir passer aux choses sérieuses.

      - Mange quand même. Il vaut mieux que tu aies quelque chose dans l’estomac pour qu’on puisse partir.

      Elle sembla hésiter puis prit un peu à contrecœur la pomme avant de la croquer. En voyant l’intérieur de celle-ci, je ne reconnus pas le fruit rouge tant convoité.

      - Ne mange pas ça, criais-je tout en jetant la fausse pomme qu’elle tenait dans sa main contre un mur. C’est peut-être du poison ! Je pensais que c’était des pommes !

      - C’est des tomates.

      - Des... tomates ? Ça se mange ça ?

      - Tu connais pas les tomates ?

      Devant mon regard sans doute ahuri, elle partit dans un énorme fou rire et je ne pus m’empêcher de rougir de honte. C’était si connu que ça se truc ?

      - Sérieusement ? Les tomates ?

      Ses paroles étaient entrecoupées de rire et chaque mot semblait lui faire mal aux abdos.

      - Non je ne connais pas et alors ? Il y a une première fois à tout ok ?

      J’attendais qu’elle se calme et qu’elle réussisse à prononcer des mots audibles avant de lui répondre à nouveau. Une fois son fou-rire passé, elle me tendit l’une des ces choses rouges répondant au nom de tomates.

      - Goûtes-en une.

      - Sans façon.

      Elle m’enfonça de force le fruit dans la bouche et je fus forcé de croquer pour m’en libérer.

      - Mais ça va pas l... Oh, mais c’est vrai que c’est bon.

      - Si tu m'écoutais aussi...

      - Calmos jeune fille, je pense que l’inverse est tout aussi vrai. Qui a commencé cette gue-guerre en voulant s’enfuir ?

      - Tu aurais été dans mon cas tu aurais fait exactement la même chose.

      Et en effet, j’avais fait exactement la même chose en arrivant dans le sous-sol. Mais je m’en étais moins bien sorti qu’elle au final...

      - Ok c’est bon stop. On enterre la hache et on recommence. On est dans le même bateau maintenant il faut qu’on s’entraide si on veut s’en sortir.

      - Pour le coup je suis d’accord. Nous disputer ne servirait à rien.

      Un blanc s’installa entre nous. La dispute étant notre moyen de conversation première, le fait de ne plus pouvoir le faire était assez nouveau.

      - Ton nom ?

      - Aoi. Et toi ?

      - Luka.

      - Attends... tu es LA Luka ? Mais j’ai déjà entendu parler de toi !

      Je la vis me regarder avec surprise, ne s’attendant pas à ce que je rebondisse sur l’évocation de son prénom.

      - C’est vrai ?

      - Non.

      Elle souffla d’exaspération et je me mis à rire. Son prénom lui allait étrangement très bien. Un prénom un peu garçon pour une fille un peu garçonne. Mais il ne fallait pas que nous nous éloignions de notre but premier : s’échapper.

      - Alors Luka, un plan ?
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