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Dans les ruelles de Portgentil..

Un halo de lumière. Des rayons lumineux, éclatants, aveuglants et enfin, dehors. Je descendais du bateau marchand qui nous avait conduit jusqu'au Royaume de Bliss, depuis Suna Land. Le bois sous lequel je marchais n'étais pas stable, il tanguait jusqu'à la plateforme terrestre. J'allais enfin re sauter sur la terre ferme après des semaines. Et franchement, ce n'était pas de refus. Gin me talonnait, encore fatiguée. Le soleil, à l'est, ne s'était pas encore totalement levé. Le vent frais marin nous rafraîchissait, mais la journée allait être chaude. Les oiseaux chantaient et volaient, le ciel était bleu. Tout semblait parfait. Mais avant même que je puise poser pied à terre, une voix m'interpella.

- Eh oh ma petite dame, n'oubliez pas qu'il faut nous aider à décharger. C'était le marché il me semble. A moins que vous ne préfériez payer votre voyage autrement.. Alors au boulot !

Je soupirais. Cette voix rauque, grave et dégoûtante venait de me casser mon moment magique. Je faisais demi-tour d'un coup sec et rapide. Le pas vif, je remettais pied à bord du bateau et aidais à décharger les cargaisons. C'était lourd, mais je n'étais pas si faible, alors je portais, le plus vite pour m'en débarrasser. Je sentais des yeux se poser sur mon corps, et ça me dégouttait, je n'avais qu'une envie, m'enfuir au cœur de la ville et ne plus jamais remonter sur un de leur bateau moisi, pourri, infect et putride.

Une heure et trente minutes plus tard..

Le soleil était levé et le bateau déchargé. Gin et moi avions enfin posé pied à terre et nous allions donc visiter la ville. Je ne connaissais rien de cet endroit. Plus jeune, j'avais seulement eu écho de leurs magnifiques bateaux. Et à en juger par le dynamisme du port, cette île s'avérait belle et bien être une île navale.

- Eh bah.. Si on avait eu de l'argent, on aurait pu s'offrir un beau bateau..
- Bah ouais, mais c'est pas le cas ! 

Nous longions le port, admirant les différents bateaux : de pêche, de croisière, de marchand, de pirate.. Et ça donnait vraiment envie d'en avoir un aussi beau. Malheureusement, nous étions fauchées et nous n'avions pas un sous, même pas pour manger.

Depuis gamine, depuis que j'avais quitté mes parents pour l'île aux esclaves, je vivais dans de mauvaises conditions. Les chambres miteuses où nous étions entassés, les coups de fouet qui nous brisaient le dos, puis ensuite, Rokade, la patrie des bandits et des fous, un endroit sale et calamiteux. Et j'avais quitté l'île avec Gin, mais sans réel projet, et je me rendais compte que tout devenait difficile et que je n'avais pas mangé à ma faim depuis quelques temps déjà.

- Je pense qu'on ne devrait pas reprendre la mer de si tôt, et plutôt s'arrêter un peu ici..

Ma voix était douce et faible, je ne voulais pas que quelqu'un d'autre nous entende. Je ne savais pas comment dire à Gin, que pour l'instant, la piraterie ne m'inspirait plus rien.

- Comment ça ? Tu veux tout arrêter genre ici et maintenant ? J'me demande pourquoi je t'ai suivi. 

Je soupirais, désespérée et désemparée.

- Trouvons-nous de quoi manger.



Dernière édition par Aiko Nishimura le Mar 13 Juin 2017 - 17:16, édité 1 fois
    72 heures avant la bataille de Kanokuni…

    - « Où est-ce que vous partez, vice-amiral ? »

    - « Visiter le coin ! Vu que les révisions vont prendre du temps, autant en profiter, non ? »


    Hermest eut un gros soupir. Il s’attendait à ce genre de réactions de ma part. Il faut dire que je ne tenais jamais vraiment en place lorsque je foulais le pied d’une nouvelle île. C’était presque plus fort que moi ! Il fallait que je la visite de fond en comble. J’eus un sourire pour le pauvre Hermest et lui proposai même de suivre, mais il déclina complètement l’invitation, prétextant que quelqu’un devait rester dans le coin pour surveiller les quelques réparations qui s’effectuaient sur nos navires. Suite à ses dires, j’arquai un sourcil, dubitatif, avant de hausser mes épaules. Il n’était pas très loquace ou sociable comme gars de toute façon. Mais il faisait bien son boulot et c’était ça l’essentiel en fin de compte.

    C’est donc sans hésitation que je quittai le dock que nous occupions, puis le chantier naval en lui-même. Une référence mondiale en termes de constructions navales. J’avais beau préférer celui de Water Seven que je reconnaissais tout de même que les habitants de Bliss savaient s’y prendre. Leur renommée n’était plus à faire. Une fois dehors, je recouvris ma tête de la capuche à fourrure de mon manteau. Il faisait peut-être chaud, mais je préférai passer incognito auprès de la foule. Et puis niveau température, j’avais vu pire. La chaleur de cette île n’était rien comparée à celle d’Alabasta. Vivre plus d’une année sur cette île estivale m’avait comme qui dirait endurci. Une « formation » malgré moi-même.

    Ma ballade fut de ce fait tranquille. Ma dégaine attirait quelques regards (Un gars de 2m50 à la gueule à moitié recouverte par une capuche à fourrure et torse-nu, ça passe pas du tout inaperçu), mais personne ne se rua vers moi parce que j’étais une figure bien connue dans le monde entier et pas n’importe laquelle. Il m’arrivait même de voir des articles sur ma gueule qui m’érigeait en amiral dans les années à venir au vu de mes actions et différents coups d’éclats, mais j’essayais de ne pas m’enflammer. Rester humble, et garder la tête sur les épaules, là résidaient la clé du succès. Bien évidemment, j’aspirais à devenir un jour amiral, mais chaque chose en son temps. Je n’étais vice-amiral que depuis peu de toute façon.

    Ma ballade dans les pavés de Portgentil dura une bonne heure. Ou peut-être deux. Même si j’avais vu des villes ressemblantes ou même plus développées, je m’émerveillais devant un rien. Et puis, chaque coin avait un petit quelque chose que les autres n’avaient pas. Magie du tourisme. Tourisme improvisée pour ma part, mais tourisme quand même. Et puis, l’endroit était plutôt bien foutu pour une virée en amoureux. J’allais peut-être ramener Cherry avec moi ici, l’un de ces quatre. Elle apprécierait surement ! Mais alors que je me faisais des films, mon ventre se mit à gargouiller. Vrai que j’avais pas pris de petit-déjeuner aujourd’hui. Alors, la faim me poussa à chercher la zone marchande de la ville.

    Après questionnements de quelques passants qui ne furent pas du tout intimidé par mon physique, je réussis à trouver un marché. Il était grand et bondé de monde. Une vraie fourmilière. Si l’on omettait la présence du chantier naval, ce coin serait peut-être l’un des centres névralgiques de la ville. Il y avait un peu de tout. Des boulangeries, des boucheries, des vendeurs de fruits et légumes, des cafés et épiceries… Bref, un marché digne d’une ville cosmopolite. A croire qu’on était sur Grand Line. J’eus un sourire et je pénétrai l’une des épiceries du coin. Il y avait du monde. Normal à cette heure de la journée, que m’étais-je dis, avant de m’aventurer vers l’un des rayons pour voir ce que je pouvais m’offrir.
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    Cela faisait plus d'une heure déjà que nous déambulions dans les rues de Portgentil à la fois pour visiter le coin, mais aussi pour tenter de se nourrir à bas coûts. Les ruelles que nous avions traversées étaient remplies de restaurant et de boutique en tout genre, une zone marchande. Il y avait peut-être même trop de luxe pour nous. Quoi qu'il en soit, nous n'aurions jamais pu nous acheter quelque chose.

    Même si notre dégaine de pirate était terrifiante, un sourire sur le visage ne faisait jamais de mal à personne. Aussi, j'essayais de m'approcher d'un vieille femme sans lui faire peur, non pas pour la dépouiller mais pour avoir quelques informations. C'était aussi la seule personne qui restait fixe et ne bougeait pas au milieu de la foule.

    - Bonjour madame, savez-vous où est-ce que l'on pourrait trouver une épicerie ?

    La vieille femme, sûrement à moitié aveugle hocha la tête et m'indiqua d'une signe de doigt le bout de la rue.

    - A l'angle vous trouverez de quoi faire ma petite.

    Je la remerciais puis lui souriais. Je ne savais pas si je devais éprouver pitié ou indifférence à son état, mai en-tout-cas, la dernière chose dont j'avais envie était d'être vieux.

    Après ces douces paroles, nous nous remettions en marche avec Gin. La ruelle que nous traversions était bondée de monde. Une voie piétonne. Du brouhaha venait des conversations, des enfants qui jouaient ou criaient, des vendeurs qui accostaient ou levaient la voix pour que l'on prête attention à leur restaurant. Il y avait aussi de la musique, lointaine mais audible. Les artistes de rue, ce n'était pas ce qui manquait, et au moins ça redonnait joie et bonne humeur. Guitare, trompette ou flute. Voilà bien longtemps que je n'avais pas connu une ville aussi vivante.

    La grande ruelle que nous traversions se terminait bientôt. Et plus nous montions la côte, moins il y avait de gens. La foule s'étalait dernière nous. Apparemment la zone que l'on s’apprêtait à découvrir semblait moins touristique, moins conviviale, je ne sais pas. Enfin à l'angle, un panneau en haut de façade. « Épicerie des Fens ». Drôle de nom. La panneau en bois grinçait sous l'effet du vent, un lieu qui s'avérait presque rustique.

    Gin et moi entrions dans le commerce. L'établissement était assez grand, voir spacieux, et de là je voyais qu'il y avait de la place entre les rayons, de la place pour voler. Gin avait toujours son sac et rien de mieux qu'un sans pour y planquer de la nourriture. Alors je le réquisitionnais, et on arpentait le commerce, comportement normal, mine normal, attitude classique quoi. Le rayon fruit était un peu à l'écart de la caisse même si l'on restait visible. J'essayais d'attraper le plus de pommes, de cerises, de fraises et de bananes possible. Je fourrais le tout dans le sac, essayant de me dépêcher pour ne pas me faire voir.

    Mais au même moment une main agrippa ma veste et tira dessus. Mon cœur se mit à battre plus vite que jamais, je ne voulais pas sortir mes armes et faire de cet endroit un bain de sang pour me nourrir. Alors me mordant la lèvre je me tournais pour voir qui pouvait bien m'interpeller. A mon niveau, personne. Deux têtes de moins. Il fallait que je regarde en bas. Un enfant. Un enfant sale. Mon cœur se pinça instantanément. Pourquoi. Cheveux gras, vêtements dépareillés, troués, plein de boue ou de poussière. Traces au visage, de boue ou de.. sang ? Et des yeux, ternes, rongés, tristes.

    Touchée.

    - Madame.. j'ai faim.. vous pouvez me donner.. acheter.. à manger.. moi et mes copains.. ?

    La voix était enrouée, abîmée, presque éteinte et lasse. L'enfant semblait fatigué. Mon cœur se noua, pour la simple et bonne raison que je me revoyais plus jeune, en lui. J'étais pas du genre à faire de la charité, mais là, je comprenais ce que c'était cette situation, et vu la tête de l'île, ce genre d'enfant devait être rejeté de tout le monde. Je savais ce que c'était de se faire rejeter d'ailleurs.

    - Oui je vais essayer, je n'ai pas beaucoup d'argent, mais je t'en apporterai, attend moi dehors, promis je reviens..

    Les promesses... Mais le visage de l'enfant s'illumina d'un sourire alors je ne pouvais que continuer ce que j'avais commencé. Avec Gin on changeait de rayon, et on essayait de prendre de la viande et du poisson cru, que l'on ferrait chauffer nous même. Quelques carottes, tomates et concombres. Le sac se remplissait vite et bientôt, on ne pouvait plus rien mettre dedans.

    La dernière étape restait la plus compliquée : sortir de magasin sans se faire repérer. Alors, calmement, sereinement, comme deux personnes tout à fait normales, nous nous dirigions vers la porte de sortie. Elle ne semblait plus qu'à quelques mètres, quelques pas.. Et paf ! Je tombais à terre sur les fesses. Je relevais la tête. Je venais de percuter un homme.. un géant oui ! D'en bas je le regardais, je me sentais petite, minuscule. En dans ma chute des pommes et carottes s'étaient renversées par terre.. J'étais mal.



      « SALE VOLEUSE ! »


      Après quelques secondes de latence où la plupart des personnes présentes se rendirent compte de ce qui venait de se passer, une voix masculine fusa dans l’épicerie et vrilla plusieurs des tympans dont les miens. Celle de l’épicier. L’homme était court, pratiquement chauve et se situait vers les soixante-dix ans. Cependant, l’âge semblait ne pas avoir eu d’emprise sur sa voix qui portait de façon effrayante. Tout le local en fut ébranlé ; avant que les fidèles clients du propriétaire des lieux ne commencent à hausser le ton, eux aussi. Une voleuse fut prise sur les faits et elle allait passer un sale quart d’heure ! Elle n’eut d’ailleurs pas le temps de bouger qu’une foule compacte s’était déjà agglutinée autour de nous. Et ça gueulait toutes les insultes possibles. « Sale bâtarde ! » « Chienne des Everglades ! » « Déchet du Creuset ! » Bref… Autant de qualifications pas vraiment folichonnes à entendre. Vraiment désolant.

      - « J’vais t’apprendre moi à voler les honnêtes citoyens ! »

      Le vieil épicier avait contourné son comptoir avec un gros rouleau à pâte qu’il avait sorti de je ne sais où. N’eut été la situation un poil dramatique, j’avoue que j’aurai éclaté de rire. Néanmoins, je le retins tant bien que mal en voyant la foule se diviser et creuser un chemin qu’empruntait le vieillard, prêt à foutre des coups à la jeune voleuse. Il était certes dans son droit, mais l’affaire partait un peu trop loin, d’autant plus qu’il me semblait qu’il y avait en plus d’une milice locale, une base marine à laquelle il pouvait la livrer sans trop de vagues. J’eus donc un soupir et c’est à cet instant précis que j’accordai un regard à la rousse qui m’avait percuté et qui était accidentellement tombé. A croire que c’était ma faute. Si j’aurai pu la laisser dans la merde, je ne tardai pas, en la regardant, à comprendre que la situation pouvait dégénérer. Malgré son air de poupée fragile, cette gamine était très dangereuse et pouvait saigner n’importe qui ici.

      Alors, lorsque le rouleau fusa et qu’il fut à deux doigts de heurter l’une des temps de la rousse toujours à terre, j’avais interposé mon bras pour parer le coup. J’aurai pu faire dans le spectaculaire mais l’idée était de rester dans l’anonymat, plus ou moins. La situation m’arracha quand même un sourire avant que je ne me redresse pour fouiller mes poches. Cette intervention venue de nulle part doucha toute l’assistance. Les autres clients auraient pu recommencer à gueuler, mais mon gabarit et ma prestance ne leur disaient rien qui vaille. Si rien ne leur indiquait que j’étais le vice-amiral Fenyang Jr, ils supposèrent et à raison que j’étais un homme fort. Fort et dangereux. Le genre de type qu’on ne provoque pas. Je sortis tranquillement mon portefeuille bourré de berrys, avant d’en sortir une liasse que je posai tranquillement sur le comptoir. A peine de vue, on tapait facilement dans les 50 000 berries. Jolie petit pactole.

      - « Ça couvre largement ce qu’elle a volé, non ? »

      Sans broncher, l’épicier acquiesça, médusé par une liasse de billets sortie aussi facilement. De l’argent, il en voyait tous les jours et il s’en faisait même un bon paquet, mais la manière dont j’avais réglé l’affaire avec une certaine nonchalance l’avait choqué et pas qu’un peu. L’assistance fut coi. Certains reprirent leurs courses sans un mot, comme si de rien était. D’autres m’observaient toujours avec surprise ce qui m’arracha un air surpris. Les riches ne devaient pourtant pas être rares dans cette ville. Alors quoi ? Me prenait-on peut-être pour un bandit de grand chemin qui exhibait sa fortune illégitime sans s’en cacher ? Va savoir. Peu importe en fait, puisque j’avais soulevé la rousse par son bras le plus proche avant de l’aider à ramasser ses différents articles. Une fois terminé, je remerciai l’épicier avant de sortir avec la rousse.

      Puis, ensuite…

      - « On peut dire que tu l’as échappé belle, bwahahaha ! Mais qu’est-ce qui pousse une aussi jolie fille comme toi à voler ? De surcroit de si vulgaires marchandises ?! »

      J’avais pris une voix de gros rustre dégueulasse lorsque nous fûmes enfin au dehors. Il fallait maintenant composer avec un soleil de plomb. Même moi je le ressentais. Je vis des gamins apparemment démunis venir vers nous et là, mon cœur se serra. Si j’avais pu, j’aurai pu construire un orphelinat sur cette blue pour en accueillir énormément, mais l’idée n’était pas très déconnante. Le tout pour moi était de gagner encore un peu plus de fonds et l’objectif serait réalisable. Mais là n’était pas le plus important pour l’instant… « Bah, peu importe de toute façons ! Tu m’en dois une, héhéhé ! » Au vu des regards brillants que lançaient les gosses à celle que je venais d’aider, il ne me fallut pas plus de dix secondes pour comprendre la nature de son acte. Une brave zig. Cependant, je voulais m’amuser un peu. La tester. Voir jusqu’où allait son courage et sa bonté. Aussi avais-je commencé à croquer dans une pomme que j’avais récupérée…

      - « Pour me remercier, on pourrait p’être partir dans un hotel du coin ? J’aime bien ta gueule… »

      En plus de la provocation, j’avais également mal rangé mon portefeuille dans l’une des poches de mon gros manteau. Le portefeuille était bien mis en évidence. Personne n’aurait pu imaginer qu’il s’agissait en fait d’un gros appât, d’un plan pour jauger la rousse qui pouvait facilement s’en emparer et détaler suite à la grosse négligence de son pervers de sauveur. D’ailleurs, pour pousser le bouchon un peu plus loin, j’allais la mettre pied au mur : « Si tu refuses de coucher avec moi, y’a moyen que j’bute ces gamins ou que j’les vende à un esclavagiste peu scrupuleux, huhuhu ! » Et voilà l’travail ! Simple comme bonjour ! Mais comme les gens ont l’habitude de le dire : "C’est dans la difficulté qu’on voit les vrais visages…" Sauveuse ou juste voleuse ? J’étais curieux. Je voulais voir. Je voulais savoir. D’ailleurs, j’eus un sourire dégueulasse qui effraya les gosses. Il était encore plus effrayant puisqu’on ne distinguait pas mon regard…

      Qu’allait faire la rousse ?
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      Journée de merde.

      Le soleil commençait déjà à taper fort. Et je n'aimais pas être sous le soleil quand il tapait si fort. J'avais hâte de trouver un coin d'ombre, les insolations arrivaient vite. Je savais pas si je pouvais dire que j'avais eu de la « chance », mais je m'en étais bien tirée. Du moins, c'est ce que je pensais.

      Dehors, l'enfant m'attendait avec quelques.. amis à lui ? M'enfin. Je m'approchais et m'agenouillais face à eux, ils n'étaient pas vraiment grands. Je donnais à chacun entre sept et dix ans. J'ouvrais mon sac et leur offrait des fruits, des légumes et un peu de viande, même si elle était crue, ils trouveraient bien un moyen de la faire cuir. Vivre dehors conduisait à la débrouillardise. Je voyais leur visage s'illuminer, un peu plus heureux, ils auraient de quoi manger à leur faim pour aujourd'hui et peut-être même demain. Mais je savais que ce n'était qu'éphémère.

      - Oh la la ! Merci beaucoup madame !

      Je n'avais pas l'habitude d'être triste, mais cette fois-ci, ça l'était. Je leur souriais, avant de me retourner vers.. mon sauveur ? Probablement pas.

      Toujours à genoux, j'attrapais quelques cerises et en proposais à Gin, qu'elle acceptait volontiers. Tant mieux, pour une fois qu'elle ne râlait pas. J'ignorais un peu ce géant, même si je l'avais plutôt bien compris dans son.. idée générale ? Sa voix était insupportable et ses propos écœurants. Son rire me faisait plus peur qu'autre chose et tout ce qui semblait s'associer à cet homme me faisait simplement froid dans le dos.

      Je me redressais et me levais, sur mes gardes. Je ne voulais pas entamer un quelconque combat, ce mec avait l'air trop baraqué et quelque chose en lui continuait à me faire frémir. Drôle de type. Mais ce n'était pas pour autant que j'allais me laisser faire.

      - Je refuse.
      - Tu quoi ?

      Ah. Pas content ?

      - Je refuse votre proposition.

      Je m'approchais de lui lentement, les mains pas trop loin de mes armes. Prévention uniquement. Puis d'un regard, j'essayais de dire aux enfants qu'il fallait qu'ils aillent jouer plus loin. Ils ne se firent pas prier et s'en allèrent plus loin. Puis d'un coup, je pris un élan de confiance. Un peu trop peut-être. Mais fallait que ça sorte.

      - Vous, vous êtes bien placé hein ? Pour vous permettre de dire ce genre de chose. C'est pas comme si vous saviez ce que c'est d'être esclave si ? Ou peut-être que je me trompe et que vous êtes juste une ordure qui prend plaisir à montrer tout l'argent qu'il a ?  

      Je montrais du doigt le porte feuille remplit de billet, qui sortait à moitié de sa poche, bien visible comme il fallait.

      - Vous vous ennuyez c'est ça ? Trouvez donc quelqu'un qui exerce ce métier plutôt que de faire du chantage à une inconnue parce qu'elle a une « belle gueule ». Avec tout ce qu'il y a là-dedans, je suis sûre que vous pourrez vous payer quelqu'un de plus propre et plus joli, quand même.

      C'est vrai que je ne m'étais pas douchée depuis un bon bout de temps et que mes cheveux commençaient à être gras. Je pensais en avoir terminé. Je pensais avoir plus ou moins dis ce que j'avais sur le cœur, le tout sur un ton ferme et calme. A quoi bon s’énerver de toute manière ? La conversation n'en valait plus la peine pour moi. Je faisais signe à Gin et on s'en allait, le plus loin possible de ce mec.

      Sur le chemin, je cherchais mes munitions, il fallait que je recharge « Poiscaille ». Je m'étais arrêtée pour chercher plus intensivement. Mon sac n'était pas si grand, elles n'avaient pas pu disparaître comme ça ? Relevant le tête je m’arrêtais d'un coup sec.

      - Ne me dîtes pas que ce type...

      Je tombais sur mes fesses, désespérée.
      Journée de merde.



      Dernière édition par Aiko Nishimura le Sam 17 Juin 2017 - 22:03, édité 1 fois
        - « Héhéhé… »

        Mon intuition ne me trompait pas sur le coup. Presque jamais en fait pour tout dire. J’avais l’œil et le bon pour « détecter » les joyaux, les perles rares sous leurs formes bruts. Il ne suffisait que de les polir et c’est ma faction qui en sortait gagnante. Bien sûr, avant ledit polissage, il fallait instiller ce désir de faire plus pour la justice, cette envie d’intégrer les rangs pour lutter contre les inégalités, l’injustice et la criminalité. C’était quelque chose qui n’était pas difficile à effectuer si on s’en donnait les moyens. Et j’avais toujours de petites idées pour ce genre de situations. D’ailleurs, ça me faisait presque penser que j’allais inévitablement finir instructeur. Du moins si je venais à prendre ma retraite.

        Mais en attendant, j’étais là, à marcher en pleine rue non sans m’amuser avec les différentes munitions de la jeune rousse que je maniais distraitement entre mes doigts. Les quelques personnes qui me voyaient faire s’écartaient de mon chemin. Entre mon air pas net et de grosses munitions visibles, il y avait de quoi flipper. Intérieurement, cela m’amusait. Il n’y avait pas de quoi, mais j’en rigolais quand même : C’était bien la toute première fois que je faisais peur à d’honnêtes gens, tant ma face et ma renommée inspiraient généralement le respect mais surtout la confiance. Seuls les criminels évitaient généralement de croiser mon chemin ou de se frotter à moi. J’étais devenu trop puissant…

        Mais plutôt que d’attarder mes pensées sur ma progression et ce que j’étais devenu, je me remis à penser à la gamine. Cette rousse m’avait plutôt agréablement surpris. Et dire que je pensais qu’elle allait gueuler ou même fuir la queue entre les jambes… Drôle de numéro ! Mais brin de femme que j’aimais bien. Il y avait eu dans ce regard et ces mots une défiance assez intéressante. Mais somme toute un peu stupide. Si elle était tombée sur un gars vraiment mauvais, nul doute qu’elle aurait subi un mauvais quart d’heure. Elle ou les gosses. Tiens, parlons-en des gosses, d’ailleurs. Ces derniers, je les avais pistés sans mal grâce à mon haki de l’observation avant de les rattraper et de les suivre.

        Ils allaient être les fondations d’un projet qui murissait doucement dans ma tête.

        Alabasta n’était peut-être pas la seule nation où j’allais implanter un orphelinat en fin de compte…

        - « Hey les gamins ! Ça vous dirait des friandises ? »

        Cette fois-ci, j’avais légèrement soulevé ma capuche. Suffisamment pour que ces gosses puissent voir ma gueule souriante…

        De quoi les émerveiller aussitôt. Qui ne connaissait pas Fenyang Jr ?


        ***


        Une heure s’était écoulée. Une grosse heure où j’avais acheté à manger pour les gosses. Ils s’étaient pétés la panse à cœur joie et ça, ça m’avait donné du baume au cœur. Bien entendu, les bonnes actions ne se limitaient pas à donner à manger ou une piécette à des gosses démunis et à les laisser livrés à eux-mêmes. Non. A mon niveau et lorsqu’on pouvait faire bien plus, on n’hésitait pas ! D’où le fait que je pensais éventuellement à mettre en place des ONG et/ou des orphelinats sur les blues. J’allais réparer les torts de la marine. Des pirates aussi et de cette injustice quotidienne qu’ils pouvaient vivre chaque jour. En attendant, ils m’avaient également raconté leur quotidien triste aux everglades.

        Plus jamais.

        Mais alors que je leur causais, je sentis la présence de la rousse. Elle n’était pas loin. Elle venait même dans notre direction. Sans doute me cherchait-elle pour les grosses munitions que je lui avais chipé. Une tireuse d’élite hein ? Elle devait avoir un petit paquet d’expérience. Chasseuse de primes ? Non… Elle ne s’aventurerait pas à voler sinon. C’était sa licence qui allait être en jeu ? Mercenaire ou pirate en herbe ? Sans doute. Ça collait plus. Mais elle avait un sens de la justice réel. Et ce sens-là, j’allais le stimuler comme jamais. Alors, j’attendis qu’elle soit un peu plus proche de nous pour demander aux enfants de me suivre. Et sous ses yeux très certainement, je leur demandai d’emprunter une ruelle pas très nette…

        Ce qu’ils firent, bien évidemment.

        Avant que je ne les suive avec un sourire de circonstance : Un sourire mauvais mais surjoué pour le coup.

        La pauvre allait devenir chèvre et se faire des idées devant cette image.

        Nul doute qu’elle allait nous poursuivre pour vouloir les « sauver ».

        Et récupérer ses munitions que j’avais en main, tiens.
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        Midi déjà. Il était temps pour nous de manger. Nous avions trouvé un parc, pas très loin de l'épicerie et nous nous étions installée à l'ombre, entre les arbres, loin de tout le monde. J'avais sorti les fruits et légumes que nous avions volé. Je n'avais pas essayé de cuisiner une salade, j'étais mauvaise en cuisine. J'avais simplement disposé les ingrédients de sorte à pouvoir se servir librement.

        Explosion de saveur dans la bouche, salé, sucré, fondant ou croustillant, que c'était bon. Voilà bien longtemps que je n'avais pas ressentie les bienfaits d'un repas, disons, équilibré.

        - Faut qu'on retrouve ce type. Il a mes munitions p'tain, je peux pas partir d'ici sans.
        - Ouais, et je pense pas que y'ait une boutique pour te ravitailler, puis c'est que ça coûte cher. 

        Je soupirais. Pourquoi est-ce qu'il fallait que ça m'arrive à moi ? Gin se levait en direction de la poubelle. Elle était forte pour repérer les journaux encore lisibles qui finissaient aux ordures. Fallait bien qu'on se tienne au courant de ce qu'il se passait dans le monde, nous aussi. Elle commençait à feuilleter.

        - Y'a des trucs intéressants ?

        Pendant qu'elle lisait, je rangeais son sac et la nourriture qu'il restait. Je lui lançais quelques regards, elle n'avait pas l'air de trouver des trucs intéressants. Rien de nouveau donc. Mais étrangement, elle s'arrêta net sur une page.

        - Tiens donc. Ça te rappellerait pas quelqu'un ? 

        J'attrapais le journal qu'elle me tendait. De gros titres et un nom qui ne m'était pas totalement inconnu : Fenyang. Un vice amiral. Et la photo, à côté.. Y'avait pas mal de ressemblances avec le type de ce matin.  Mon sang se glaçait.

        - Réfléchissons. Qu'est-ce qu'un vice amiral de la marine viendrait faire sur une petite île des blues déjà bien encadrée ? Et qu'est-ce qu'il y gagnerait à payer une voleuse ?
        - J'en sais rien, mais c'est pas bon pour nous. 

        Je soupirais. Mais dans quelle galère on s'était encore foutu ?

        Un quart d'heure plus tard.

        Nous avions avancé un peu plus vers le centre de la ville. Mais je n'avais pas vraiment envie de reprendre le large de si tôt. Et ça j'avais presque peur de l'annoncer à Gin, pour je ne sais quelle raison d'ailleurs. Mais depuis quelques temps déjà on faisait équipe, on s'était dit qu'on irait explorer le monde. Mais je n'étais plus si déterminée qu'à l'époque. Suivant une grande rue, je décidais finalement de lui en parler.

        - Ouais, euh Gin, ça fait quelques temps que j'ai plus trop envie d'être..
        - Oh regarde là-bas ! 

        Elle m'avait stoppé net, comme si elle n'avait rien voulu entendre de ce que j'allais lui dire. Mais elle avait pointé du doigt le mec de ce matin, le présumé vice amiral. Qui, comme de par hasard, s'engageait dans une petite ruelle avec des enfants.

        - Je récupère mes balles et on se tire pour de bon de cette île moisie.

        Comment ? J'en avais aucune, mais aucune putain d'idée. J'avais vraiment envie de me tirer de cet endroit. Alors j'approchais du géant. Et ouais la photo trompait pas, c'était bien le même. Alors, j'avais moins d'assurance, plus de peur. Mais au fond, il avait l'air de rester la même ordure. Sur le chemin, Gin m'avait dit de ne pas me soucier des gosses, que c'était pas les nôtres, et que chacun devait se débrouiller. Elle n'avait pas tord. Je soupirais.

        - J'ai besoin de mes balles rendez-les moi. On pas tous la chance de faire partie de l'élite.

        Un sourire surfait. Il allait bien se douter que c'était du faux.




          - « Ooooh ? »

          Je ne m’attendais pas à ça, mais alors pas du tout ! C’était vraiment venu de nulle part. Mais en même temps, mon déguisement n’était clairement pas absolu. C’était pas comme si j’avais changé du tout au tout. Peut-être que j’aurai dû me faire pousser une barbe fournie et mettre des lunettes pour ne pas laisser le moindre indice transparaitre... Peut-être… Toujours est-il en tout cas qu’elle avait réussi à savoir qui j’étais. Sa phrase en disait long. Ses pensées que je pouvais lire aussi. Oui, avec le haki de l’observation, on peut s’autoriser beaucoup de choses avec les « faibles ». Encore qu’elle ne l’était pas vraiment. Pour une femme de son âge, la pouilleuse devait avoir une bonne marge de progression.

          - « Soit t’es perspicace, soit t’es chanceuse, va savoir… »

          J’avais finalement redressé un peu ma capuche à fourrure pour montrer mon visage et sourire de façon plus ou moins amusée. Le pari était perdu. J’aurai pu être déçu de voir qu’elle ne s’occupait plus des gosses, mais si on partait du fait qu’elle savait qui j’étais, elle n’avait plus vraiment de raison de paniquer pour eux. Ces enfants, je ne leur ferais rien de mal. D’ailleurs, ces derniers avaient reconnu leur bienfaitrice de tout à l’heure et se hâtèrent de se regrouper autour d’elle pour la remercier et tout. En plus d’être mignons, ces gosses étaient en plus reconnaissants. Avaient-ils seulement un défaut ? Cette image me fit sourire autant qu’elle me brisa un peu le cœur. Il fallait faire quelque chose…

          Mais en attendant…

          - « Tu sais qui je suis et aucune formule de politesse ? Tu es bien culottée pour une gamine… »

          Ma voix fut douce, mais le ton fut goguenard, non sans le petit sourire qui va avec, bien évidemment. Ses balles, je m’étais mis à jouer avec comme pour la narguer. Je les balançais dans le vide avant de les récupérer et de refaire la même chose. Un peu comme si je jouais avec une balle de tennis ou de ping-pong. Je m’amusais un peu de la détresse de la jeune femme qui devait se demander si la situation n’avait pas empirée pour elle. D’une certaine manière, si. Un vice-amiral, c’est bien plus dangereux qu’un simple caïra qui se la joue grand esclavagiste. En plus de pouvoir la cerner comme un enfoiré avec mon haki de l’observation et ce sans efforts, je pouvais lui poser des questions compromettantes.

          - « D’ailleurs gamine, tu as une licence pour le port d’armes sur toi ? Qu’est-ce qui me prouve que ces armes t’appartiennent ? T’es pas une pirate par hasard ? »

          Je sentis son accompagnatrice flipper d’un seul coup et reculer d’un pas. La logique voudrait qu’on ne fasse pas le malin devant un officier aussi important qu’un vice-amiral. Il n’y en avait que douze dans le monde et tous étaient des monstres de puissance. Le plus impressionnant était de tomber sur celui qui était le plus puissant et bien parti pour finir amiral. De quoi vous foutre encore un peu plus la pression. Mais alors qu’on pourrait penser que j’étais bien parti pour leur faire la misère, mon den-den-mushi sonna. C’est dans le plus grand des calmes que je le décrochai et que je parlai brièvement avec mon lieutenant qui me racontait que les révisions étaient presque terminées. Du bon…

          - « Allez les enfants, venez avec moi… »

          - « Non monsieur ! On doit maintenant retourner chez nos parents ! »

          - « Merci pour tout monsieur ! »


          Et sans que j’ne puisse esquisser le moindre geste, les gosses s’éclipsèrent au pas de course, comme par magie. Il faut croire que j’avais oublié ce paramètre pourtant très important : Ils n’étaient pas forcément des gosses abandonnés. Là-dessus, j’eus un soupir las. Il n’empêchait que leurs conditions de vie m’avaient touché et qu’il me fallait faire quelque chose. A mon retour sur les blues, très certainement. En attendant, il ne restait plus que les jeunes filles et moi, mais comme elles semblaient paralysées de peur, je finis par fourrer ses balles dans mes poches avant de passer entre elles pour gagner l’avenue plus éclairée et plus dégagée. Maintenant ? Il ne me restait plus qu’à me rendre au chantier naval qui abritait nos navires. Qu’allait-elle faire en attendant ? Me supplier, gueuler sa colère ou essayer de les prendre par force ?
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