Celle qui murmurait à l'oreille des bêtes

Lacie est une femme d'une vingtaine d'années, mesurant au alentours de 1 mètre 75, pour à peu près 62 kilos. Originaire de South Blue, elle possède pourtant une peau extrêmement pâle, presque blanche, ainsi qu'un grain de beauté sous l'oeil gauche. Ses longs cheveux sont d'un bleu très clair, assez ondulés, voire bouclés, et certaines mèches sont soit tressées, soit décorées par quelques bijoux dorés. Car oui, Lacie aime quand cela brille. Elle a de magnifiques yeux en amandes, dorés comme le soleil, ourlés de longs cils noirs charbon. La jeune femme est assez athlétique, et plutôt bien pourvue par la nature. Fanatique de sport de combat, elle est étonnement forte et musclée.
En ce qui concerne ses vêtements, elle aime certes être à l'aise, mais aussi impressionner. Elle aime porter des hauts bustiers en cuir, des colliers de chien, de grandes bottes de militaires. Mais surtout, elle ne se sépare jamais de ses brassards adorés. Elle porte tout le temps des gants noirs, et il lui arrive de relever ses cheveux pendant son "travail". En hiver, elle porte des vestes chauds ourlées de fourrures, et met son écharpe préféré, celle-ci étant d'un joli rouge foncé.
Côté tic, elle a tendance à triturer l'une de ses longues mèches bleues, quelque soit les circonstances. Elle ne peut s'empêcher de claquer la langue dès que quelque chose lui déplaît.
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Lacie a, disons le, un caractère des plus difficiles. Assez solitaire au premier abord, elle aura tendance à se montrer froide, voire méprisante avec les inconnus. Beaucoup de ses rencontres ont commencé par une bonne bagarre. Une fois qu'on la connaît, on découvre aussi une femme terriblement cynique, horriblement sarcastique, mais également joyeuse. Si on sait l'aborder, elle pourra se montrer agréable, voire amical. Car comme tout les êtres humains, elle a besoin d'amis pour pouvoir vivre sainement. Elle sera prête à tout pour arriver à ses moyens, notamment à utiliser la force ou la ruse. Car, même si elle ne le montre pas, Lacie est très intelligente, et dotée d'un sens de l'observation aiguisé. De par son père, elle aussi un contact privilégié avec les animaux, ce qui la poussera à les dresser. Elle est d'ailleurs toujours talonnée de Joan, un énorme loup noir et blanc. (l'avatar pour les petits curieux)
Côté goût, la femme aime une chose par-dessus tout: l'action. Elle aime sentir l'adrénaline monter en elle, son souffle s'accélérer, ses muscles se contracter. C'est une véritable addiction. Comme tout bon pirate, elle ne refusera pas une bouteille d'alcool, bien qu'elle le tienne assez mal. Elle aime aussi lire des livres de philosophie, et explorer de nouveaux lieux. Elle a aussi un péché mignon pour les pâtisseries, surtout pour le gâteau au caramel.
Par contre, elle déteste qu'on lui donne des ordres. Dotée d'un esprit rebelle, et ayant pourtant atteint l'âge adulte, Lacie peut se montrer incroyablement entêtée, ce qui lui posera surement problème quand elle devra intégrer un équipage. Elle n'aime pas non plus les séducteurs, et encore moi les hommes dépourvus de galanterie. Ayant assez de mal à accepter la critique, elle pourra tempêter pendant plusieurs minutes si ce qu'on lui dit lui déplaît.  
[Comptez une quinzaine de lignes minimum.]

La belle Lacie est née sur une grande île de South Blue. Sa mère étant morte en couche, elle a été élevée par son père, un ex-pirate s'étant reconvertie dans le dressage de monstres. C'est lui qui lui transmet sa passion pour ces bêtes immenses et puissantes. Tout les soirs, il la berce dans des contes fantastiques et merveilleux, remplis de monstres marins aux pouvoirs insoupçonnés, de félins aux crocs aiguisés, ou même de pirates célèbres, comme le Captain Kid, fierté des pirates de South Blue. C'est là qu'elle entend la légende de Korakuma, le Seigneur Ours. Se prenant de passion pour ce dieu, elle jure à son cher père d'un jour le trouver, et de devenir son amie. Il riait, prenant cela pour une lubie passagère. Il faut dire que la fillette possèdait une imagination débordante.
Dès son plus jeune âge, Lacie se montre curieuse et téméraire, doté d'un sens aigu de la justice. Elle se fait un unique ami, Gaïa, qui intégrera la marine quelques années plus tard. Les deux enfants se prennent pour des justiciers, et se mettent à cambrioler les riches bourgeois pour pouvoir donner aux plus démunis. Cela leur vaudra de nombreux avertissements. Un jour, ils se font arrêter par la marine, et ne peuvent plus échapper au procès. Plusieurs riches commerçants ont porté plainte. Etant encore mineure (moins de 15 ans), ils se font rapidement libérer. Mais l'égoïste du monde des adultes les a définitivement dégouté. Mateus, le père de Lacie, lui fera d'ailleurs la morale, s'inquiétant de plus en plus sur la tournure que prenait l'éducation de sa fille. Car elle n'allait pas s'arrêter là. Gaïa, son complice de toujours, avait du partir en formation de jeunes marines, poussé par sa mère, une dame autoritaire ne supportant pas l'influence que cette petite sauvage exerçait sur son fils. Depuis, la jeune fille se sent seule, son père complètement fou de ses bêtes, son meilleur ami destiné à un futur remplis d'hypocrisie et de faux semblants. C'est dans ce climat tendu qu'elle fera de très mauvaises rencontres. Est venu Cid, un prétendu lointain cousin, très pressé de faire la connaissance de cette parente qu'il n'a jamais vu. Il va se lier d'amitié avec elle, et l'initier rapidement au maniement des armes. Lacie est douée, très douée. Chez elle, c'est instinctif, innée, héritage d'une longue lignée de flibustier, qu'on croyait éteinte avec les anciennes ambitions d'un vieux père. Cid voit son potentiel, il voit les avantages qu'il peut en tirer. Le jour, elle reste dans le petit pré, à jouer avec les animaux et a apprendre l'art du murmure. La nuit, c'est celui du combat et du meurtre qui prend le relai. Car le fameux Cid est loin d'être un enfant de coeur. Il va la pousser à cambrioler de nouveaux des maisons, lui promettant que l'argent sera utilisé au mieux. Idem pour les combats de rues, où personne ne pense à parier sur cette gamine pâle comme la mort et chétive comme un prisonnier. Mais Lacie grandit. Elle n'est plus chétive, ni inoffensive. On a reconnait maintenant dans le quartier, on parie sur elle dans l'arène improvisé. Du simple vol, on est passé au meurtre. Le vieux Mateus ne s'aperçoit pas de la situation. Ce n'est que quand elle va de nouveau croiser la route de Gaïa qu'elle va se rendre compte de la supercherie. Le dénommé Cid n'a pas de famille. Ce n'est qu'un assassin de la pire espèce, voulant former d'autres, les convertir à ses sombres desseins. L'adolescente, pratiquement devenue une adulte, fixe le marine fraîchement nommé d'un oeil ahuri. Mais il est trop tard. On ne voit qu'elle comme coupable de tout ces méfaits. Elle doit partir, et loin. Elle rentre une dernière fois à la maison, prend ses affaires, son cher Joan, les brassards que lui a donné Cid, et laisse un mot à son père. Puis elle part. Loin, très loin.Chercher Korakuma, chercher son destin On ne sait pas qu'elle sera la réaction du vieux Mateus, du bon Mateus.
Peut être sera-t-il fier de voir que sa fille marche sur ses traces.
[Comptez une trentaine de lignes minimum.]

Posant les pieds sur l'embarcadère, Lacie levait les yeux au ciel, grommelant dans sa barbe. Cette saleté de marchand avait insisté pour faire une escale, et il allait devoir attendre trois jours avant de pouvoir embarquer à nouveau. Ils étaient arrivés sur Endaur, une petite île forestière, connue pour fournir à la Marine le bois dont elle à besoin pour ses bâteaux. La jeune femme regardait les habitants avc circonspection. Tous sans exception étaient taillés dans la pierre, tant ils étaient massifs. Il faut dire qu'elle n'avait pas l'habitude de voir un homme porter une demi-douzaine de troncs d'arbre à mains nues.
Passé sa surprise, la femme se tourna vers l'honnête marchand, fixant sa veste carmine avec agacement.

" Vous êtes sûr qu'on doit rester dans ce trou paumé si longtemps? J'ai pas que ça à faire."

Il la fixa, un sourire apaisant sur son visage.

"Ne vous inquiétez pas, miss, cela prendra le temps qu'il faudra. Par contre, j'ai demandé à l'aubergiste du coin au sujet de votre animal, ils ne pourront pas s'en occuper."

Lacie lacha un grognement agacé. Rien d'étonnant, les gens n'appréciaient pas les monstres généralement. Portant deux doigts à sa bouche, elle poussa un sifflement sonore. Des bruits de pas irréguliers résonnèrent sur le bâteau. Quelques marins s'écartèrent en râlant, laissant passer un gigantesque canidé noir et blanc. La bête marcha prudemment sur la passerelle, avant de rejoindre sa maîtresse sur la terre ferme, poussant une sorte d'aboiement joyeux. Il essaya de lécher la jeune femme, mais celle-ci lui tapa gentillement le museau.

" Je t'ai déjà dis non, gros dégueu. Tu dégueulasses mon haut et mes cheveux en faisant ça."

Le loup esquissant une sorte de grimace déçu, avant de s'avancer dans l'allée principale du village. La dresseuse croisa le regard suspicieux d'une habitante.
" Oubliez pas de tenir vot' bête, miss;" déclara la bûcheronne avant de s'en aller.

Lacie fixa le dos étonnament musclé de la femme, avant de hausser les épaules. Si Joan faisait des enfants son quatre-heure, c'est que les mômes l'avait chercher. Elle se remit en route, son sac sur ses épaules, suivie de près par la gigantesque bête. C'était déjà un miracle d'avoir convaincu le marchand d'accepter de le prendre à bord, et encore plus d'avoir réussi à le faire rentrer dans la cale. Le canidé n'avait pas beaucoup bougé lors du voyage, et s'en donnait désormais à coeur joie. L'apprentie pirate le surveillait de près, vaillant à ce qu'il ne casse rien, ni ne blesse personne. Tant qu'elle ne serait pas affiliée à un équipage, elle allait devoir faire profil bas. Et actuellement, trouver un endroit pour la nuit. Visiblement, les habitants ne voulaient pas de Joan dans le village, et il était hors de question qu'il reste seul. Lacie fixa d'un oeil songeur les gigantesques arbres surplombant les toits des maisons. La belle bleue esquissa un petit sourire, et se dirigea vers la sortie opposée du village, Joan la devançant de peu. Arrivée à la dernière maison, elle entendit une petite voix l'interpeller. Se retournant, elle fixa le petit garçon derrière elle d'un oeil blasé.
Assez maigre, ce qui était très étonnant sur cette île, il flottait dans une chemise de toile et un pantalon de coton. La fixant de ses grands yeux bleus, il déclara d'une voix faible:

" Madame, vaudrait mieux pas aller par là... C'est dangereux.
- Tss, qu'est ce que tu veux que ça me fasse?" repliqua-t-elle d'un ton dédaigneux.
" Mais madame, ils y a les Woks par là...
- Woks ou pas Woks, j'aime pas qu'on me fasse chier. Alors dégage gamin, ta mère doit te chercher."

Le petit fila sans demander son reste. Se retournant, Lacie croisa le regard du canidé, celui-ci la fixant étrangement. Elle soupira avant de répliquer:

" Je sais ce que tu penses, mais par contre, toi tu sais que je n'aime pas les gosses. Allez, on doit trouver un coin pour la nuit."

Effectivement, le soleil commençait à décliner, teintant l'horizon d'une douce couleur orangée, embrasant les flots. Un instant, la jeune femme écouta les vagues s'écraser contre les récifs, et les cris des marins finissant de décharger les marchandises. Soupirante, elle s'avança d'un pas décidé dans la mystérieuse forêt.
Les arbres étaient si serrés que la lumière ne passait qu'avec difficulté. Enjambant un vieux tronc, elle finit par trouver une vaste clairière, calme et silencieuse. Le loup se roula par terre, avant de s'allonger et de pousser un grognement.

" Flemmard;" grommela la dresseuse, avant de poser ses affaires à terre.

La jeune femme partit chercher du bois. Après avoir ramassé un petit tas de branchages, elle forma un foyer à l'aide de pierres, et alluma le tout. Lentement mais sûrement, les fines branches s'embrasèrent, projetant des ombres rougeoyantes sur les arbres. Lacie fixa un instant les flammes, le regard perdu. Puis, elle sortit son repas de son sac, du poisson pour elle, un gros morceau de viande pour Joan. Mieux valait manger tout ça avant que ça ne pourrisse. Le loup se jeta sur le morceau de viande, affamé, et l'avala en une seule bouchée. Sa maîtresse préférait savourer son repas, réfléchissant au diverses épreuves qui l'attendait sur Grand Line. Elle rêvait d'y aller, mais en même temps, elle ne se sentait pas prête. Elle était débutante dans le métier, n'avait pas d'équipage, aucune prime, aucun allié. Certes, elle savait se battre, mais il y avait une différence entre quelques tarés dans une arène et un groupe entier d'assassins attirés par l'appât du gain.
Rapidement, la jeune femme fit taire ses questionnements dépourvus de réponse. S'affalant contre les côtes agréablement poilus de son compagnon à quattre pattes, elle sortit de son sac un petit livre d'image. Si les autres la voyait, sa réputation était fichue. Mais elle n'a pas pu se séparer de ce souvenir d'enfance, ce trésor paternel qui l'avait poussé à prendre le large. Un récueil de contes de South Blue. Certains étaient millénaires, d'autres, assez récents. Elle avait bien sûr ses préférés dans le lot. Mais il y en avait toujours un qui les surpassait de loin, celui qui lui a aidé à prendre sa décision. Lacie inspira profondément, humant le doux parfait de la poussière et de l'ancien. Tournant les pages, elle s'arrêta à l'une d'elle, avant de déclarer à Joan:

" Tu es prêt? Je commence..."

Et c'était reparti pour une énième lecture, toujours plus magique que la précédente. Le canidé semblait écouter le récit avec attention, tournant la tête à certains passages. Et la pirate racontait l'histoire avec passion. Elle le connaissait par couer, à la virgule près, mais ne pouvait s'empêcher d'admirer les magnifiques gravures.
Cela dura assez longtemps. Une fois l'histoire terminée, la jeune femme referma le livre, un brin mélancolique. Elle le rangea dans son sac et, s'accoudant de nouveau à son compagnon de voyage, s'endormit profondément.


Un bruit court. L'herbe semble crisser, les oiseaux sont muets. La pirate, encore embrumée par le soleil, marmonne des propos incompréhensibles. Et s'aperçoit que quelque chose ne va pas. Elle est couchée à même le sol. Soudainement parfaitement réveillée, elle se leva en vitesse, regardant autours d'elle. Joan avait disparu. A son emplacement, l'herbe n'avait pas repris sa forme intiale, et le sol était toujours chaud. Prise de panique, Lacie regarda dans tout les sens, affolée, avant de crier:

" Joan! Joan! Viens ici!"

Seul des sifflements lointains lui répondirent.La jeune femme attrapa son sac et le porta à ses épaules. Ce n'est qu'à ce moment là qu'elle remarqua du coin de l'oeilun mouvement suspect entre les arbres. Se retournant d'un geste, elle s'avança doucement vers les fourrées, dégainant ses griffes de métal. Des petits yeux la fixaient. Des yeux d'un noir profond, et pourtant, si brillants, si vicieux.
Soudain, la bête se jeta sur elle en poussant un cri guttural. La pirate répliqua instantanément en lui lacérant le bras. Le petit monstre, une sorte de croisement entre un ourson et un singe, la fixa en hurlant avant de grimper dans un arbre et de disparaitre. Lacie fixa un instant la branche sur laquelle il s'était hissé, avant de se remémorer les paroles de l'enfant.

" Ca doit être eux, les Woks..."

Elle inspecta le chemin qui s'offrait à elle, avant de l'emprunter. Les bois étaient beaucoup trop silencieux à son goût. Pas de cris d'animaux, ni de voix de bûcherons. Comme si cette zone était morte. Ses yeux inspectaient les alentours, à la recherche de tout mouvement suspect. Soudain, un objet effilé siffla à côté de son oreille droite, avant de se planter dans un arbre derrière elle. Elle se retourna avant de l'examiner. Une flèche de qualité moyenne, faite entièrement de matériaux naturels. Lacie grogna. Visiblement, elle n'était pas la bienvenue. Elle en sentit une autre l'effleurer. Rapidement, elle se remit sur ses deux pieds, avant de courir vers le coeur de la forêt. Des cris bestiaux résonnèrent, et elle vit du coin de l'oeil des ombres mouvantes dans les arbres. Une des ombres se jeta sur elle, la faisant tomber à la reverse. La jeune femme évita de justesse la bouche serties de crocs de l'animal. Elle grimaça de dégout en sentant la bave de l'animal sur son visage. Le repoussant d'un coup de pied, elle tenta de se relever. Malheureusement, cinq autres bêtes la harcelèrent, la faisant trébucher. Elle ne vit pas la pente derrière elle. Se sentant tomber en arrière, elle essaya de se rattraper, mais ses mains n'agrippèrent que du vide. Elle poussa un cri lors de sa chute, entrainant l'un des monstres avec elle. Elle atterrit dans un liquide froid, celui-ci l'enveloppant et l'empêchant de respirer.
Rapidement, elle releva la tête en quête d'air. Réussissant à la lever jusqu'à la surface, elle en absorba une grande goulée, crachotant de l'eau. La pirate regarda autours d'elle. Elle était tombé dans une sorte de trou d'eau, masqué en haut par du lierre. Visiblement, le Wok infortuné c'était noyé. Elle chercha du regard un moyen de grimper. Effleurant des doigts une aspérité de la roche, elle commença à s'y accrocher, tentant de se hisser sur une plateforme plus hautes. Elle grimaça en voyant la pierre s'effriter, mais continua son ascension. Après de multiples efforts, elle réussit enfin à sortir de ce trou. S'écroulant sur le sol herbeux, elle reprit doucement sa respiration, une main sur son coeur. Les autres Woks semblaient avoir déserté les lieux, sûrs de sa mort. La pirate se releva, mais grimaça en sentant quelque chose agripper sa ceinture. Elle baissa le regard, et écarquilla les yeux. Une main osseuse s'était accrochée à elle, grâce à un miracle inconnu. Dégoutée, elle retira le tas d'os, avant de le jeter dans la fosse. Essorant ses cheveux et son haut, elle continua son chemin, pestant contre les petites bêtes.
Lacie marcha longtemps, très longtemps. Elle avait froid, commençait à avoir faim, et avait les nerfs en miettes. Dès qu'elle retrouverai Joan, marchand ou pas marchand, elle quitterai cette île de malheur. Rapidement, ses pas la conduirent jusqu'à une grotte, l'entrée étant camouflée par des branches. Autrement dit, un endroit plus que suspect. La jeune femme attrapa un bâton, et sortit ses allumettes en priant pour que quelques unes soient encore en bon état. Elle mit plusieurs minutes à toute les gratter, mais réussit finalement à enflammer la torche. Elle s'engagea dans la sombre galerie, un filet de sueur coulant dans son dos. Elle ne l'avouerai jamais, mais cette histoire était assez excitante. Elle avait l'art et la manière de se fourrer dans des situations impossibles.
Lacie entendit soudain un grognement. Ce n'était pas le cri guttural des Woks, non. C'était l'aboiement si caractéristique de Joan. Le cri se répercuta à nouveau. La pirate se mit à courir, se dirigeant vers la source du son.

" Bouge pas mon bébé, j'arrive!!" cria-t-elle, morte d'inquiétude.

Elle repéra dans un coin un montagne de poils bicolores. La créature se tourna vers elle, avant de tirer la langue, l'air heureux. Lacie entoura son énorme tête de ses bras musclés, soulagée.

" Je suis là mon grand, bouge pas, tu vas bientôt sortir de ce trou à rats."

Elle caressa un temps son poil soyeux. Avant d'examiner les chaines qui l'étreignaient. Sa patte avant gauche était immobilisée, empêchant le canidé de s'enfuir. La jeune femme inspecta le mécanisme. Elle devait faire vite, sinon les ravisseurs de la pauvre bête risquait de revenir.

" D'ailleurs, t'as fait comment pour te faire enlever toi?" demanda-t-elle au loup en lui jetant un regard suspicieux.

Le monstre la regard l'air de rien, secouant la tête. Visiblement, il ne savait pas non plus. La femme soupira, avant de dégainer ses griffes. Elle en introduisit une dans la serrure, triturant le système d'un air concentré. Elle poussant un cri de victoire en entendant le cliquetit du mécanisme vaincu. Les chaînes tombèrent, et le loup se redressa, s'ébrouant doucement. Ils se dirigèrent ensemble vers la sortie. Arrivés dehors, Lacie éteignit sa torche, et grimpa sur le dos du canidé. Celui grogna, avant de s'élancer en courant sur un maigre sentier. Le vent commençait à souffler, et trouvait son chemin entre les arbres, fouettant la chevelure de la dresseuse. Celle-ci inspectait les alentours, tout en guidant le monstre dans sa course. Elle fixait les yeux qui les inspectait, là, tapis dans l'ombre. Elle fit signe à Joan d'accélérer, et celui-ci partit dans un grand galop.
Les deux amis finirent par arrivé au village, aussi essouflés et sales l'un que l'autre. Les villageois les fixèrent avec étonnement. Rapidement, Lacie descendit de sa bête avant de se rendre vers l'embarcadère. Le marchand discutait encore avec un autre homme, l'air soucieux. Dès qu'il les vit, son visage s'illumina.

" Ah, vous voilà! Justement, je voulais vous annoncer qu'on appris de l'avance, nous pouvons partir dès...."

Il se stoppa dans sa phrase en croisant le regard fatigué de la jeune femme. Inquiet, il demanda:

" Qu'est ce qui...
- Chut, pas de question;" répliqua-t-elle. " On embarque, on se barre d'ici. Je ne veux plus jamais voir cette île de ma vie."

Le marchand, remettant en place sa queue de cheval brune, lui adressa un sourire compatissant.

"Bien, je n'insisterais pas, miss. Mais, je me rend compte que je connais votre nom, mais que vous ne connaissez pas le mien."

Surprise par ce changement brutal de sujet, la pirate le fixa avec étonnement. Le fixa d'un oeil suspicieux, elle finit par se radoucir, avant de demander:

" Et alors? Vous vous appelez comment?
- Daraen miss, je m'appelle Daraen."