Armada, début 1627
C'est décidé, je vais dans le Nouveau Monde. Il me faut me préparer quand même avant, je ne peux pas y aller comme une fleur sinon je risque vite de rencontrer des difficultés inutiles. Les hommes, c'est bon. Les armes, c'est fait. Les navires, c'est acheté et réparé. On dirait que je suis bon, au présent. Je dois maintenant anticiper ce dont je pourrais avoir besoin dans un futur plus ou moins proche. Je vais me battre, probablement souvent. Il me faut donc assez d'armes pour tenir. Le soucis, c'est que ça prend de la place, et que le stock n'est pas infini, il finira forcément par s'épuiser. Il faudrait être sûr que je ne manque de rien. Et si on tombe sur des îles 'sauvages' qui n'ont pas de forges et de forgerons, je serais amoindri. Pas question. Le must serait qu'on les fabrique sur place. Mais tout le monde n'a pas les connaissances nécessaires pour y parvenir. Heureusement, je possède pas mal de forgerons sur Armada. Et j'ai des bateaux à disposition. Je n'ai qu'à les acheter aux usuriers puis basta. Mais … attends une minute. Forger des armes sur un bateau, ça semble légèrement dangereux. Je réfléchis à ça toute la journée sans trouver de solution. Quand j'en ai marre, je vais trouver Kenshi, mon représentant sur Armada. Il a toujours de bonnes idées, sans doute pourra-t-il m'aider. Je le trouve dans notre repaire, assis autour d'une table en train de discuter, des verres dans les mains.
« Kenshi.
Ah, Clotho. Tu tombes bien. Ce monsieur que voici veut nous racheter la Frapperie.
Elle n'est pas à vendre.
Il en propose 500 millions de berrys.
Toujours pas à vendre. J'ai à te parler. » Le type n'insiste pas, s'excuse auprès de Kenshi puis fou le camps.
« Pourquoi t'as pas voulu ? Tu sais le fric que ça représente cinq cent millions ?
Moins que la valeur réelle du quartier. J'ai été voir chacun des forgerons, chacune des forges, j'ai négocier avec tous les hommes un par un. J'ai proposé les deals, j'ai avancé les sous, j'ai fait des promesses. C'est grâce à moi que tout ça existe et se développe aussi bien. C'est mon concept, mon bébé, et les 500 millions sont une insulte. Je n'ai pas acheté le quartier pour le revendre aussitôt. Je l'ai mis à mon nom car je crois en lui, je sais que son potentiel n'est pas encore atteint, qu'il reste des choses à développer. Tout comme je sais que ce quartier est essentiel pour Armada. Tous les pirates qui ont besoin d'un sabre passent ici. Ça nous donne du pouvoir. Plus que 500 millions ne peuvent en acheter. Donc ma réponse finale est non.
C'est bien la première fois que je te vois argumenter autant.
Alors tu comprends à quel point je tiens à ça. Bref. J'ai eu une idée, et j'aimerais ton avis. »
Je lui explique la situation. Ayant plus de connaissances en forge que moi, il devrait trouver un truc. Il me dit qu'il va y réfléchir et qu'il reviendra vers moi quand il aura une solution. Trois heures plus tard, il m'appelle et me demande de venir au repaire, ce que je fais. Je le trouve assis, un verre à la main, en train de discuter avec un homme.
« Ah, Clotho. On a trouvé une solution, avec mon ami.
Fantastique. Dis moi.
Tu veux une forge qui te suive jusque dans le Nouveau Monde. Une forge capable de fournir des armes impeccables en un minimum de temps. C'est ça ?
Ouaip.
Parfait. Un four libère une chaleur moyenne de 1100°C. Il faut donc des matériaux capables de résister à autant de chaleur. On a réfléchit, et on a conclu que le tungstène est le meilleur choix. Son point de fusion, quand il fond à cause de la chaleur, est de 3000°C. On a donc 1900° de marge. Je pense que sur ce point, on est bon.
Cool. » Mes yeux se mettent à pétiller.
« Il suffit d'enrober la pièce, de créer des ouvertures que la chaleur puisse s'échapper tout en étant contrôlée afin qu'elle n'aille pas dans d'autres pièces. Comme ça, la forge sera isolée du reste du bateau. Petit plus, la chaleur dégagée réchauffera l'air, ce qui permettra d'accroître la vitesse du navire. Pour la taille, on pensait à un bateau de taille moyenne. Ya assez de place pour une forge correcte et assez de personnel pour travailler. On a même penser à mettre une seconde boutique dedans, la PPPK. Parce qu'il faut être sûr d'avoir des moyens de communications, c'est une valeur sure pour gagner une guerre.
Bien pensé.
On a aussi pensé que faire construire un bateau reviendrait moins cher que de modifier un navire déjà créé.
Ok pour moi. Va voir au port, dis leur que je paie cash pour la construction d'un bateau, les ouvriers et l'équipage qui viendra avec nous. Je te laisse t'occuper de tout, moi je réunis l'argent.
Ça marche. Tu viens Théo, on s'occupe de la paperasse. »
Pas très causant ce Théo. Mais il m'a donné ce que je veux, donc je m'en fou. Je suis content. Je vais avoir mon bateau/forge/boutique de den dens. Youpi.