L’entraînement… L’entraînement… L’entraînement. Depuis que j’étais arrivé à la Marine, je ne faisais que ça, du matin au soir. Entraînement à l’arme blanche, entraînement aux armes à feu, entraînement à suivre les ordres… Ces deux derniers, c’était les pires. Déjà, l’idée même d’avoir un fusil dans les mains me rebutait, mais alors, l’idée de devoir se plier aux directives d’une autre personne… Ça m’embêtait au plus haut point. Tout ça parce qu’elle avait un grade supérieur au mien. Dix-huit ans déjà que je suivais des ordres, n’avais-je pas le droit de souffler un peu ? Bon, l’avantage de s’être engagé, c’était que je pouvais me battre avec beaucoup plus d’adversaires qu’au dojo. Grace à cela, je ne m’habituais pas à une seule méthodologie de combat. Mais, malheureusement pour moi, la plupart de mes collègues arrivés en même temps que moi n’avait pas reçu une éducation aux arts du combat, ce qui rendait souvent les affrontements assez rapides. Je les envoyais balader en un nombre limité de passe d’armes.
Un jour, pour fêter le premier mois des nouvelles recrues, le QG organisa une petite fête histoire de détendre l’atmosphère. Fallait dire, la base forte du G-6 n’avait pas subi de gros assauts depuis plus de quatre ans, alors même si tout le monde se préparait à défendre la veuve et l’orphelin contre ces vauriens de pirate et ces révolutionnaires, un peu de détente n’était pas à exclure. En plus, ce genre d’évènement pouvait permettre de rapprocher les vétérans des nouveaux, afin d’améliorer la cohésion de groupe et le travail d’équipe.
Le sujet de la fête était un bal dansant. Tenue et coiffure correcte exigée. Pas d’arme non plus pour éviter tout débordement. L’alcool pouvait couler à flots et cela pouvait vite dégénérer. Tout ce qui me faisait plaisir, ou pas. D'une, je n’avais pas de « tenue correcte » comme il disait. Et de deux, je me sentais assez démuni lorsque je n’avais pas mes armes. Honnêtement, si ça ne tenait qu’à moi, je n’y serais pas allé, à cette fête. Mais plusieurs camarades de chambrée m’avaient embarqué limite de force là-dedans. Ils m’avaient dégoté un costume noir, une chemise blanche et une cravate noire avec un motif en or au niveau du nœud. J’étais limite horrifié en voyant ce qu’ils voulaient me faire porter, mais ils m’avaient séquestré dans la chambre avec pour seul moyen de sortie : mettre ces vêtements. J’ai tenu une bonne heure à taper contre la porte, regarder par la fenêtre - on était au 4e étage – tout en leur hurlant dessus de me laisser sortir. Je pouvais bien défoncer la porte en jetant une armoire dessus, mais je risquais de me faire virer. Alors j’ai baissé les bras et je me suis plié à leur exigence. En deux trois mouvements, me voilà pingouin à cravate. Ce n’était pas du tout confortable. À chaque fois que j’essayais de m’étirer, j’entendais les fibres de la veste craquer. La chemise me collait beaucoup trop, le pantalon pareil.
Après avoir tout bien mis, je me regardai dans le miroir et, après de longue seconde à me détailler de bas en haut, je soupirai en baissant la tête et les épaules. J’étais bien obligé, sinon j’allais mourir de faim dans cette chambre… Résigné, je toquai à la porte tout en admettant ma défaite. Elle s’ouvrit, les camarades s’écartèrent pour me laisser sortir. Et là, quelque chose de bizarre se produisit : ils étaient comme médusés en me regardant. Certains mêmes firent un petit pas en arrière en décrochant leur mâchoire.
« Eh… Qu’est-ce qu’il y a ? » Demandai-je, assez surpris.
« Tu fais… Plus imposant comme ça. »
Ils me regardèrent encore pendant plusieurs secondes, sans rien dire, puis secouèrent tous leur tête avant de me traîner avec eux dans la salle de bal.
Elle se trouvait à la lisière de la forêt, assez reculé du port pour ne pas que les assauts la détruisent. C’était un grand bâtiment arrondi d’une couleur blanche nacrée, avec un dôme de lumière en son centre qui noyait la salle avec les rayons de la lune que l’on pouvait apercevoir très distinctement. Lorsque j’entrai, le monde me surprit un peu. Comment on allait danser ? Mais, heureusement, mon salut se trouva être un très grand buffet qui parcourait en longueur toute la bâtisse, composé d’un florilège de petits fours, de verres et d’autres gâteries qui ravissaient les papilles de n’importe qui. Mon estomac décida à ma place et me traîna vers tous ces jolis petits plats.
Cependant, avant même que je ne puisse y mettre une seule main, une musique s’éleva et toutes les personnes se turent pendant un instant pour l’écouter. Les festivités pouvaient commencer. Les gens se mirent alors à danser à leur gré. De nombreux couples se formaient, tous trouvaient facilement un ou une cavalière alors que moi, je me sentais un peu mal. Un petit sourire crispé se forma sur mon visage lorsqu’une Marine s’approcha de moi et m’invita à danser. Avec un signe négatif de la tête, j’attrapai un petit amuse-bouche et une coupe avant de m’isoler dans un coin. Je me trouvai sans trop de problèmes un endroit où me poser, contre un mur, assez excentré de la foule. Mon sourire ne me quitta pas avant plusieurs secondes lorsque je décidai de porter mon verre à la bouche. Ce n’était pas de l’alcool, bien entendu. Je ne supportais pas ça.
Et me voilà comme un con, seul, une coupe à la main, alors que tout le monde s’amusait, dansait et riait ensemble. Pourtant, quelqu’un m’avait proposé et j’avais refusé. Je le savais très bien que ça allait se finir comme ça. Pourquoi ? Car j’étais un terrible danseur, voilà pourquoi. Surtout que je n’avais tenté l’exercice qu’une seule fois et ça c’était soldé par un échec total. Je ne voulais pas réitérer ce genre de désastre. Mais, nous étions tous rassemblés, il fallait bien qu’une personne me remarque. Juste après le début de la cérémonie, je vis quelqu’un s’approcher de moi pour me proposer d’aller danser. J’arborai de nouveau mon sourire crispé tandis que je me grattais l’arrière de la tête d’un air gêné.
« Je suis désolé… Mais non merci. Je n’ai pas vraiment le cœur à danser. Excusez-moi… »
Une excuse complètement bidon. Je n’étais tellement pas crédible. Mais là, je ne pouvais pas fuir. J’allais devoir tout esquiver et surtout d’essayer de m’esquiver en douce. Cependant, mes gestes me trahissaient : mon pied droit battait le rythme de la musique alors que je commençai à siffloter la musique.
Un jour, pour fêter le premier mois des nouvelles recrues, le QG organisa une petite fête histoire de détendre l’atmosphère. Fallait dire, la base forte du G-6 n’avait pas subi de gros assauts depuis plus de quatre ans, alors même si tout le monde se préparait à défendre la veuve et l’orphelin contre ces vauriens de pirate et ces révolutionnaires, un peu de détente n’était pas à exclure. En plus, ce genre d’évènement pouvait permettre de rapprocher les vétérans des nouveaux, afin d’améliorer la cohésion de groupe et le travail d’équipe.
Le sujet de la fête était un bal dansant. Tenue et coiffure correcte exigée. Pas d’arme non plus pour éviter tout débordement. L’alcool pouvait couler à flots et cela pouvait vite dégénérer. Tout ce qui me faisait plaisir, ou pas. D'une, je n’avais pas de « tenue correcte » comme il disait. Et de deux, je me sentais assez démuni lorsque je n’avais pas mes armes. Honnêtement, si ça ne tenait qu’à moi, je n’y serais pas allé, à cette fête. Mais plusieurs camarades de chambrée m’avaient embarqué limite de force là-dedans. Ils m’avaient dégoté un costume noir, une chemise blanche et une cravate noire avec un motif en or au niveau du nœud. J’étais limite horrifié en voyant ce qu’ils voulaient me faire porter, mais ils m’avaient séquestré dans la chambre avec pour seul moyen de sortie : mettre ces vêtements. J’ai tenu une bonne heure à taper contre la porte, regarder par la fenêtre - on était au 4e étage – tout en leur hurlant dessus de me laisser sortir. Je pouvais bien défoncer la porte en jetant une armoire dessus, mais je risquais de me faire virer. Alors j’ai baissé les bras et je me suis plié à leur exigence. En deux trois mouvements, me voilà pingouin à cravate. Ce n’était pas du tout confortable. À chaque fois que j’essayais de m’étirer, j’entendais les fibres de la veste craquer. La chemise me collait beaucoup trop, le pantalon pareil.
Après avoir tout bien mis, je me regardai dans le miroir et, après de longue seconde à me détailler de bas en haut, je soupirai en baissant la tête et les épaules. J’étais bien obligé, sinon j’allais mourir de faim dans cette chambre… Résigné, je toquai à la porte tout en admettant ma défaite. Elle s’ouvrit, les camarades s’écartèrent pour me laisser sortir. Et là, quelque chose de bizarre se produisit : ils étaient comme médusés en me regardant. Certains mêmes firent un petit pas en arrière en décrochant leur mâchoire.
« Eh… Qu’est-ce qu’il y a ? » Demandai-je, assez surpris.
« Tu fais… Plus imposant comme ça. »
Ils me regardèrent encore pendant plusieurs secondes, sans rien dire, puis secouèrent tous leur tête avant de me traîner avec eux dans la salle de bal.
Elle se trouvait à la lisière de la forêt, assez reculé du port pour ne pas que les assauts la détruisent. C’était un grand bâtiment arrondi d’une couleur blanche nacrée, avec un dôme de lumière en son centre qui noyait la salle avec les rayons de la lune que l’on pouvait apercevoir très distinctement. Lorsque j’entrai, le monde me surprit un peu. Comment on allait danser ? Mais, heureusement, mon salut se trouva être un très grand buffet qui parcourait en longueur toute la bâtisse, composé d’un florilège de petits fours, de verres et d’autres gâteries qui ravissaient les papilles de n’importe qui. Mon estomac décida à ma place et me traîna vers tous ces jolis petits plats.
Cependant, avant même que je ne puisse y mettre une seule main, une musique s’éleva et toutes les personnes se turent pendant un instant pour l’écouter. Les festivités pouvaient commencer. Les gens se mirent alors à danser à leur gré. De nombreux couples se formaient, tous trouvaient facilement un ou une cavalière alors que moi, je me sentais un peu mal. Un petit sourire crispé se forma sur mon visage lorsqu’une Marine s’approcha de moi et m’invita à danser. Avec un signe négatif de la tête, j’attrapai un petit amuse-bouche et une coupe avant de m’isoler dans un coin. Je me trouvai sans trop de problèmes un endroit où me poser, contre un mur, assez excentré de la foule. Mon sourire ne me quitta pas avant plusieurs secondes lorsque je décidai de porter mon verre à la bouche. Ce n’était pas de l’alcool, bien entendu. Je ne supportais pas ça.
Et me voilà comme un con, seul, une coupe à la main, alors que tout le monde s’amusait, dansait et riait ensemble. Pourtant, quelqu’un m’avait proposé et j’avais refusé. Je le savais très bien que ça allait se finir comme ça. Pourquoi ? Car j’étais un terrible danseur, voilà pourquoi. Surtout que je n’avais tenté l’exercice qu’une seule fois et ça c’était soldé par un échec total. Je ne voulais pas réitérer ce genre de désastre. Mais, nous étions tous rassemblés, il fallait bien qu’une personne me remarque. Juste après le début de la cérémonie, je vis quelqu’un s’approcher de moi pour me proposer d’aller danser. J’arborai de nouveau mon sourire crispé tandis que je me grattais l’arrière de la tête d’un air gêné.
« Je suis désolé… Mais non merci. Je n’ai pas vraiment le cœur à danser. Excusez-moi… »
Une excuse complètement bidon. Je n’étais tellement pas crédible. Mais là, je ne pouvais pas fuir. J’allais devoir tout esquiver et surtout d’essayer de m’esquiver en douce. Cependant, mes gestes me trahissaient : mon pied droit battait le rythme de la musique alors que je commençai à siffloter la musique.