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Une Rencontre Hasardeuse.

Beuuuurrrgh…
Oh ptin il en a mis partout !
Sérieux ! J’en ai pleins les chaussures !
Vazy CHEF ! Jette le dehors s’t’ivrogne!
À la une, à la deux, à la trois !!

BOUUUUUUUUUUUUMFFFFF

Un énorme bruit sourd retentit accompagné d’un énorme amas de poussière, cette dite ruelle donnait sur la sortie arrière de la taverne. Le barman venait de catapulter notre soûlard favori en dehors de son bar telle une vulgaire chaussette.

Non de dieu s’qu’il était lourd ce pochtron !
Tu l’as dit chef !
Oh les gars un chaouia de respect, vous avez vu s’qu’il s’est envoyé dans le cornet ? Perso à sa place, je me serai déjà étouffé dans ma propre gerbe !

Le corps inerte de notre pirate était enseveli sous une montagne d’ordures, une accumulation de déchets en tous genre, plus crades les uns que les autres. Jazper passa une journée entière étalé comme un vulgaire paillasson, le faciès enfouit dans un sac-poubelle, bouteille d’alcool vide à la main sous un entassement de détritus qui augmentait encore et encore en volume. John ne bougea pas d’un pouce.

Son taux d’alcoolémie était tellement élevé que le bonhomme n’arrivait pas à ouvrir les yeux pour se libérer de cette ivresse infernale. La nuit tomba à petit feu, laissant apparaître une pleine lune anormalement brillante. Le soûlard dormait à poing fermé, perdu dans ses rêves les plus fous il ne remua pas d’un poil..

Une journée entière se déroula, les derniers rayons brûlants du soleil s'étouffèrent laissant place à une légère obscurité. John ronfla paisiblement quand il se fit attraper par le col de sa cape comme un vulgaire petit garçon, puis l’inconnu le releva brusquement de sa montagne de débris

Qu..Que..Quoiiii ? Qu’es qui s’passe ?!

Jazper D. John ne savait plus où il se trouvait, une vulgaire peau de banane posée délicatement sur ses cheveux en pétards, son œil gauche à moitié fermé. Il fit peine à voir.

« Hoï, mon vieux il est l’heure de rentrer ! » Le mystérieux interlocuteur lâcha John qui reprit finement ses esprits. « L’heure de rentrer où ? D’ailleurs où est que je suis ? »

L’énigmatique interlocuteur à la peau basanée éclata de rire.

« Gohoho.. T’es bien étrange comme type ! Sans doute la boisson…Bref, je me nomme Hanzo et tu te trouve sur la terre de l’île principale de Koneashima ! » L’homme croisa les bras sous l’air dubitatif de John.

« Koneashiquoi ? » l’interlocuteur de John tomba à la renverse puis il se releva aussitôt en pouffant de rire. « Gohohohoho t’es vraiment un sacré comique toi ! Koneashima le pays des artificiers ?! le Jifu-san, un colossal volcan dont la base s'étend sur les 90% de l'île. ? Ça ne te dit rien du tout?

Armé d'un sourire forcé dessiné sur son visage, John se frotta intensivement la nuque et lâcha avec sa franchise légendaire.

« Franchement, pas grand chose Bwahah » Désespère Hanzo tourna les talons et prit la direction opposée. « Alors je ne peux plus rien pour toi ! Adieu. »

Jazper D. John le rattrapa sur-le-champ.

« Attend Hanzo, j’ai peu être trop forcé sur la boisson ce matin, j’ai dû oublié quelques détails ! Tu connais sans doute les embuscades au bar.. » Hanzo soupira lourdement. « Quelques détails ? Il est pratiquement minuit et t’as mémoire te fait encore défaut ? Gohoho sacré traquenard. »

John recula légèrement puis salua Hanzo en collant les paumes de ses deux mains tout en penchant le buste.

« Jazper D. John, enchanté ! » Hanzo répliqua illico. « Allez tu m’as l’air d’un bon gars, je veux bien t’héberger cette nuit et une fois la gueule de bois estompée, tu me raconteras tout en détail. »

John remercia Hanzo avec insistance à plusieurs reprises, ce qui fit sourire Hanzo. Les deux protagonistes prirent la route parsemée de pavées en direction de la résidence d’Hanzo, ils déambulèrent ensemble dans les rues animées de Koneashima.

John fut surpris, en effet la majeure partie de la soirée fut bien entamée, mais la citée semblait toujours autant active, effectivement la plupart des commerces furent encore ouverts aux clients. Pendant leur marche nocturne en direction de la résidence d’Hanzo, le résident de Koneashima lui fit une brève visite guidée en lui présentant les divers quartiers, mais aussi d’un simple geste de la main le titanesque Jifu-san qui ne passait pas inaperçu aux mirettes de notre héros, et cela, malgré l’obscurité. John estomaqué et obnubilé par la taille impressionnante du volcan n’écouta plus aucune explication de son guide et ne se rendit point compte qu’il était déjà arrivé à destination.

« Nous sommes arrivés John. » Dit Hanzo en faisant signe d’entrée. « Déjà ?! Lâcha John en titubant de fatigue.

Hanzo le guida dans une de ses chambres à l’étage et lui ordonna de faire comme chez lui, John n’hésita pas une seconde et se jeta sur son lit entièrement habillé, il s’écroula de fatigue en une fraction de seconde.

La nuit fut courte, mais notre héros se réveilla sans embûche par le chant des oisillons qui vociféraient à sa fenêtre. Jazper se leva délicatement en baillant et s’étirant à plusieurs reprises, puis il s’approcha de cette fenêtre qui était restée entrouverte toute la nuit.

« Magnifique.. »

D’ici il put admirer cette magnifique île dont la flore était parsemée de partout en forte densité, les foyers construits avec goût eurent une architecture des plus agréables à contempler. John sembla heureux, mais ce moment satisfait disparut en un éclair

« Je me souviens maintenant.. »

Sa mémoire lui était revenue, il se souvint comment il fut parvenu sur cette île, mais aussi pourquoi il eut tant envie d’oublié. Les faits remontent à son escale sur Asnia une des archipels Sander ornant les mers frigides de North-Blue, notre héros eut rencontré une jeune femme dont il s’était rapidement lié d’amitié, mais leur affection n’eut pas la chance de ce développé. En effet, un drame se passa au cours de leur expédition, John perdit cette tendre et chaleureuse personne au cours d’un combat acharné face à une espèce monstrueuse d'Yeti vivant au sein des falaises reculées d’Asnia.

Éplucher ses mauvais souvenirs fit souffrir notre héros dont le minois perdit en éblouissement, lui qui désirait tant arpenter grand line et ainsi conquérir le nouveau monde pour en suite arrachée le titre de seigneur des pirates n’avait même pas le potentiel de sauver une personne qui lui était chère. Son ego se brisa en mille morceaux, il n’avait plus goût à sillonner les mers. Perdu dans ses pensées, John n’entendit pas son hôte toquant la porte de sa chambre reprises.

« John ! Le petit déjeuné est servit ! » John répondit aussitôt. « J’arrive ! »

Hanzo avait préparé un festin dans la salle commune, en effet, il n’avait pas communiqué à notre héros qu’il était dirigeant d’une auberge où il recueillait des touristes venant des quatre coins du globe, pour visiter cette magnifique île volcanique.

John reprit ses esprits tout en camouflant sa tristesse et descendit rejoindre Hanzo, une fois les escaliers dévalés, notre pirate découvrit une grande salle farcie de monde. Interloqué, John attrapa Hanzo avec son bras par le cou pour l’étreindre contre lui.

Une Rencontre Hasardeuse.  Tumblr10

« Bwahaha, un restaurant ?! Tu diriges un restaurant ? » Hanzo gêné à cause de tous les regards braqués sur lui, répondit sèchement. « Une auberge John, une auberge.. »

« Bwahaha restaurant, auberge, même combat ! La note va être salée et je n’ai aucun Berry’s en poche ! »
  • https://www.onepiece-requiem.net/t11435-fiche-de-jazper-d-john
  • https://www.onepiece-requiem.net/t11383-jazper-d-john-le-prochain-seigneur-des-pirates-terminee
C'était un matin comme un autre dans la belle bourgade de Koneashima. L'astre solaire entamait tout juste son ascension du Jifu-san, éclairant d'une lumière diffuse les ruelles pavées de la cité. Celle-ci reprit vie petit à petit. Les volets s'ouvrirent, donnant sur des scènes de vie banales, tandis que les commerçants se préparaient pour une autre dure journée de travail honnête. Mille et une odeurs se mirent à émaner des nombreux restaurants proposant des petits déjeuners et les éleveurs de lamas-géants commençaient tout juste à remettre leurs bêtes sur pieds.

Un tableau très guilleret, typique d'un endroit où il fait bon vivre et où les oiseaux n'arrêtent jamais de chanter, même si leurs chants sont la plupart du temps étouffés par la mélopée des artificiers amateurs qui provoquent des détonations à tout va. Mais malgré tout, un homme reste indifférent à cette bonne humeur générale. Un homme de pâte et papier, à la gueule cartonnée et au corps intégralement enveloppé. Un homme concentré, aussi, car il ne peut détacher son regard de la tâche à laquelle il s'adonne. De sa main gantée, il s'efforce de reproduire le plus fidèlement possible son environnement dans un petit carnet. Sous son oeil scrutateur, chaque bâtiment est analysé, décortiqué, puis retranscrit sur papier, avec notes et mesures.

Ce gaillard fait parti de ces êtres tristes qui ne peuvent voir le monde qu'avec un oeil cartésien. Pour lui, le plus magnifique des paysages ne saurait être qu'un ensemble de facteurs se complétant les uns les autres. Il est de ces raclures qui s'évertuent à calculer la rotation du soleil plutôt que de simplement se laisser envelopper par sa chaleur bienveillante. Pire encore, il est de ceux qui considère la poésie comme une perte de temps et qui ne juge que par ces bons vieux manuels d'instructions. Bref, un homme de peu de goût.

Mais passons. Car si la tâche à laquelle il s'adonne si méthodiquement peut paraître inutile pour beaucoup, lui semble y accorder une dévotion extraordinaire. Chaque courbe, chaque tuile, arche et agrégat sur lequel se pose son regard est fidèlement croqué sur les pages du cahier. L'architecte retransmet la réalité, il s'approprie l'environnement pour en faire son propre petit monde de traits et de mesures.

Il fut bientôt approché par un deuxième individu. Plus jeune, plus beau. Plus roux, aussi. Un sympathique garçon plein de vie et d'avenir, qui constitue la parfaite antithèse d'Atoum. Plutôt que de se vêtir de bandages comme son compagnon, il privilégie la mode locale, arborant aujourd'hui une magnifique tunique aux tons éclatants, grenat et tangerine. Sur son front trône une large paire de lunettes d'aviateur, et à ses pieds sont solidement ancrées les larges bottes renforcées qui caractérise l'ouvrier. Venant se poser devant l'humanoïde enveloppé, il déposa par terre un petit panier, puis n'attendit pas une seconde de plus pour l'interpeller:

«Toujours en train de tracer des croquis? Ça fait déjà deux jours que t'as pas bougé. Si tu continues comme ça, tu risque de finir enraciné avec ce cerisier qui te sert d'appui.»

Avec lenteur et méthode, Tête-de-PQ déposa son carnet à sa droite et se mit à farfouiller dans le panier que le rouquin venait de lui apporter. Ces petits repas que lui apportaient Kit (tel était le nom du garçon) étaient pour lui le seul motif valable pour interrompre sa tâche de dessin. Or, contre toute attente, le panier était aujourd'hui vide. Perplexe, Atoum releva la tête en direction de son commis.

«T'as décidé d'me foutre à jeun? J'ai pas suffisamment une gueule de squelette à ton goût?»

«Perdu! Aujourd'hui, j'ai décidé de de tirer de ta vie d'ascète! Je t'emmène au restaurant!»


«C'toi qui paies?»

«Oui oui, sans problème. Il me reste encore quelques économies.»

«Bon. J'ai pas d'raison d'pas y aller, alors. J'te suis.»

Lourdement, la momie se redressa, prenant bien soin de récupérer son précieux carnet et de le ranger dans la poche de son ample cafetan violet et terriblement dépassé. Un article de vêtement qui réussit l'exploit d'être encore plus laid que les bandages vieillis et salis qui lui recouvrent le corps. Les deux hommes se mirent à route, empruntant un petit sentier non loin. Kit semblait particulièrement excité, encore plus qu'à son habitude. Quant à Atoum, il affichait son calme habituel.

«Tu dois te demander pourquoi je décide de te traîner au restaurant, non?»

«Pas vraiment, non.»

«Il y a sûrement une occasion spéciale pour que je nous paie à tous les deux un repas! Tu sais bien que je suis pas riche.»

«Sûrement.»

Le rouquin soupira, exaspéré par l'apathie de son compagnon. Renonçant à l'idée de capturer son intérêt, il balança simplement:

«J'ai été accepté à l'Université Figura! Je vais pouvoir devenir un artificier professionnel.»

Les muscles faciaux du grand brûlé se contractèrent. Avec des efforts apparement exagérés, il parvint à former un sourire peu crédible, qu'il exposa fièrement.

«Mais c'est super, ça! T'vas pouvoir réaliser ton rêve de gosse, même si t'es pratiquement encore qu'un gosse!»


«N'est-ce pas? Du coup, j'avais envie de fêter ça.»


«Oh, j'comprends parfaitement! Une nouvelle comme ça, ça s'fête!»

Atoum ignorait laquelle des deux nouvelles le réjouissait le plus. L'accomplissement du rêve de ce nouvel ami ou bien la perspective d'un repas gratuit. En se fiant aux gargouillements incessant de son estomac, il tira la conclusion que la deuxième était plus pressante dans l'immédiat.

«J'ai repéré une petite auberge qui avait l'air chaleureuse, en venant, toute à l'heure. Voilà, c'est ici! «Chez Hanzo»»


Après avoir vérifié que l'établissement était bel et bien ouvert, les deux hommes décidèrent d'aller y mettre les pieds.


Dernière édition par Atoum le Ven 23 Juin 2017 - 1:01, édité 1 fois
    Un fin manteau long sur les épaules, Thomas avançait parmi les  autres arrivants dans le port. Tara tenait sa main et le rôle de son épouse. Ils étaient la pour leurs noces, tandis que le capitaine et deux autres pirates gardaient le petit bateau de pêche confisqué à ses propriétaires quelques jours plus tôt. Le jeune chroniqueur pouvait sentir l'inconfort de sa supérieure qui avait passé une robe encombrante pour la forme. Ses mouvements étaient restreints et si quoi que ce soit tournait mal, ils auraient des difficultés à se défendre ou même à prendre la fuite. Les personnes devant elle remplirent le formulaire et purent enfin accéder à l'île. Une sorte de garde tenait un registre des arrivées et sorties de l'île. Une procédure classique. Il fit signe au couple de s'avancer.

    - Bonjour monsieur, bonjour madame! Je vais avoir quelques papiers à vous faire remplir avant de vous permettre d'entrer sur l'île.
    - Bien entendu, que devons-nous faire?
    - Remplissez simplement cette feuille et versez l'acompte pour  l'occupation du port.
    - Très bien.

    Se saisissant de quoi écrire, le jeune homme se hâta d'accomplir la besogne. La chaleur était accablante en ce milieu de journée. Tara jeta un coup d’œil à la ville qui escaladait le versan du gigantesque volcan en face d'eux, le Mont Jifu. Les maisons se mêlaient à la végétation dense du lieu dans une harmonie assez particulière. Des quartiers s'élançaient sur les flancs de temps à autre. Une chose était sûre, la vue était appréciable. Le garde porta son attention sur la fausse mariée, lui posant quelques questions.

    - C'est la première fois que vous venez ici, Madame?
    - Oui, c'est magnifique...
    - Vous venez pour quelque chose de spécial, si je puis me permettre?
    - Notre lune de miel.

    Thomas avait devancé sa compagne sur le coup, alors qu'il rendait le papier à l'homme avec un sourire. Ce dernier les salua et les invita à entrer dans la ville d'un ample geste de la main. Ils n'attendirent pas et pénétrèrent dans la magnifique cité. Ils arrivaient pour la saison des Milles Feux, une des nombreuses fêtes que comportaient les traditions insulaires. Ils marchèrent pendant un long moment, faisant des repérages en continuant leur balade. Tara fut la première à briser le silence.

    - Cette ville respire la joie de vivre... C'est tellement dommage que nous dussions la mettre sens dessus dessous...
    - C'est pour ça que nous n'attaquons jamais les bourgades et uniquement les navires. Ce serait plonger dans leurs vies pour y prendre leur bonheur et leur sentiment de sécurité. Avec les bateaux, on ne vole que leurs richesses.

    La jeune femme acquiesça et se focalisa de nouveau sur les rues qu'ils parcouraient. Des présentoirs étaient sortis et des marchands s'évertuaient à attirer les touristes jusqu'à leurs étals. Le commerce tournait à plein régime pour les habitants qui bénissaient l'attrait de leur île. Quelque part au fond d'elle, la flibustière regrettait presque de n'avoir jamais eu l'occasion d'avoir une telle vie. Elle ne pouvait que se douter que son compagnon d'infortune ressentait la même chose. Il avait débarqué dans l'équipage et avait chamboulé tout ce qui était pourtant établi depuis des années. Au début, elle l'avait pris pour un de ces débutants excentriques qui meurent dans les premières batailles. Mais il avait fait preuve de cran et d'audace, se confrontant même au second tyrannique de l'équipage. Et il avait survécu. Elle jeta un regard au chroniqueur qui avançait calmement, son regard passant d'un endroit à l'autre avec légèreté. Depuis qu'elle le connaissait, elle ne pouvait nier que...

    - Ah! Vous pouvez pas faire attention où vous mettez les pieds?!

    Un homme à l'apparence atypique se tenait devant Tara. Couvert de bandelettes de la tête aux pieds, il avait tout l'air d'une momie dans cet accoutrement. Son expression faciale montrait cependant un agacement profond. La jeune cheffe d’artillerie s'excusa vivement mais le bonhomme ne semblait pas vouloir lâcher prise.

    - C'est pas possible ça! Je suis pas assez voyant comme ça?! Faut que les gens me marchent dessus pour me remarquer?!
    - Atoum, calme toi... C'est pas la peine de t'énerver comme ça...
    - T'es marrant, regarde moi ces nigauds qui respectent pas les gens qu'ont pas les même moyens qu'eux!
    - On devait juste aller manger...
    - Laisse moi gérer ça, Kit.

    Agacée, la pirate serra le poing, prête à déclencher une bagarre en pleine rue. Thomas remarqua sa colère et lui caressa doucement la main tout en tendant sa main à l'infirme présumé. Il fallait jouer la conciliation si ils voulaient passer inaperçus jusqu'au déroulement du plan.

    - Benjamin Levant, pour vous servir! Laissez-moi réparer notre négligence en vous offrant ce repas que vous deviez prendre. Nous cherchons un endroit où nous repaître et votre connaissance des lieux pourrait nous aider!

    L'homme sembla peser le pour et le contre. Il finît par serrer la main du chroniqueur sans pour autant l'assortir d'un sourire. Il prit les devants et commença à ouvrir la voie, lançant une dernière réplique au passage :

    - Un repas gratuit, ça ne se refuse pas!

    Ils errèrent à la recherche de l'auberge que les deux individus voulaient rejoindre à l'origine. "Chez Hanzo" était une auberge typique de l'île. Des lampions étaient accrochés au plafond de la terrasse couverte, occupée par de nombreux clients. Ils passèrent le seuil et un homme d'entre deux âges s'approcha du petit groupe, un air avenant sur le visage.

    - Bonjour, bonjour! Vous venez pour vous restaurer messieurs dames?

    Thomas prit l'initiative et répondit pour la troupe entière.

    - Bonjour! Nous nous demandions s'il était possible d'avoir deux tables séparées?

    Le tenancier lança un regard en arrière et ramena son visage vers ses nouveaux clients avec un air gêné. Il avait bien saisi que l'ambiance au sein du quatuor n'était pas à la joie.

    - Je crois que je ne peux que vous placer à cette table...

    Il désigna une table isolé où un homme consommait déjà sa pitance. Il était roux et portait une barbe légère, semblant être perdu dans ses pensées.