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Louche tout ça

Et une nouvelle mission pour l'agent Wallman, une !

Le vieux schnoque qui me sert de coordinateur, alias Roger, m'avait envoyé servir bien gentiment le Gouvernement Mondial sur l'île des sables. D'ailleurs, Gatz Wallman n'est plus, le temps de boucler ma tâche, je suis Larry Bambelle, matelot de première classe. Encore une lubie de Roger. S'il me fait encore le coup, je vais péter un câble.

Quoiqu'il en soit, je suis ici pour des raisons amplement plus sérieuses. Ma mission était plus intéressante que la simple vérification de base dont j'avais fait les frais à Kage Berg. Elle m'avait saoulé... Mais cette fois-ci, je m'attaque à un vrai dossier. Un lieutenant de la garnison est suspecté de taxer les prises qu'il fait. J'ai hâte de vérifier ça. Enfin une mission qui pourrait m'être un tremplin dans ma carrière. J'attends ça depuis mon entrée dans le Cipher Pol quatre.

J'entre à Attalia, l'unique cité portuaire du pays. Sans mon masque, bien sûr, comme à chaque infiltration. Je débarque sur le quai, accompagné d'une dizaine d'autres marins. Des recrues venues grossir les rangs de la quatrième division. Enfin, plutôt venues combler les trous qu'on fait les pirates dans leurs rangs. Mais forcément, ça, c'est pas écrit sur le contrat d'embauche. Sinon ça ferait fuir les jeunes, qui croiraient qu'ils allaient dorloter les civils toute la journée en jouissant de leur statut pour obtenir de la reconnaissance et des faveurs.

L'architecture de la ville me plaît pas mal. Je n'ai jamais été un type très cultivé, je le reconnais. M'enfin je m'en tape pas mal. Du moment que j'ai de l'argent et une bonne position, personne n'ira me faire chier pour ça. J'aurai beau passer pour un con parmi les petits bourgeois, j'en ai rien à cirer. Je vis pour profiter, pas pour me prendre la tête.

Quatre mille hommes, c'est visible, même dans une ville de cinq cents mille. Au port, de nombreux soldats vont et viennent. Beaucoup de blanc et de bleu. Ils font tâches au milieu de la couleur sable des bâtiments, des couleurs rouges et vertes des tentes assemblées par des marchands pratiquants leurs marchandises.

Bon, c'est pas tout, mais j'aimerai savoir où je dois aller. Je me présente à un officier quelconque posté là, à la capitainerie. Il doit être là pour guider les nouveaux et pour tout un tas de formalités administratives qui impliquent un homme compétent dans tout ce qui relève de l'administration.

- Bonjour.

- Bonjour.

L'homme relève la tête et voit mon uniforme de matelot. Il me foudroie du regard, attendant quelque chose. Mais qu'est-ce qu'il attend ce con ?! Je le regarde aussi. Je sais pas, il veut peut-être faire une bataille de regard. Bon... mais il me fait perdre mon temps ce crétin !

- Je pourrai savoir où je peux trouver le lieutenant Dixt ?

- Et le garde-à-vous soldat ?!

- Ah oui merde.

Je m'exécute. Mais mon juron n'est pas passé inaperçu. Rah, les cérémonies inter-grades. Que ça m'énerve. Ça sert à rien, juste à faire perdre trois secondes à chacun. On le voit que tu es au-dessus de moi, pas besoin d'en faire tout un plat.

- T'es nouveau ?

- Ouais.

- On ne dit pas "ouais" on dit oui !

Mais quel coincé celui-là. Bon, je vais la jouer bon petit soldat alors...

- Oui monsieur.

- Bon... Je ne fais pas de blâme parce que tu es nouveau, mais j'ose espérer que tu intègres les notions de discipline et de respect dans ton petit cerveau !

- Mon...

Non, non. Non. J'allai déraper. On m'insulte pas comme ça, hé ho. Bon ça devient long.

- Bon. Le lieutenant Dixt est à bord de cette caravelle.

Il me montra du doigt un petit navire sur lequel des marines s'activaient.

- Merci me... monsieur.

Cette familiarité, je vais devoir l'abandonner. Je rejoins le bateau en m'hâtant. Les gars stationnés là ne me captent même pas. En même temps, ils en voient des centaines par jour des gars comme moi, des matelots sans importance. Alors un de plus ou un de moins, ça ne leur faisait rien. Seulement, je suis votre nouveau collègue.

- Excuse moi mon brave... Où se trouve le lieutenant ?

- Le lieutenant ? Il est à bord.

- D'accord, merci.

Je gravis la passerelle et monte à bord du rafiot. Bon, ce lieutenant. Je cherche un mec avec une cape, un chapeau, un truc distinctif qui n'est autorisé qu'aux plus gradés. Ah. Le voilà. Je marche vers lui, les yeux le fixant. Il me remarque, me fixe à son tour.

- Lieutenant Dixt. Que puis-je faire pour toi, matelot ?

J'effectue le garde-à-vous réglementaire, puis je me présente.

- Matelot de première classe Bambelle.

- Prénom ?

- Larry.

- Ah.

- Mes parents adorent l'humour.

- Je vois ça.

- Bref. Je suis placé sous vos ordres.

- Ah, tu dois sûrement faire partie des recrues qu'on doit recevoir. Alors attends...

Il part chercher un petit carnet, s'y arrête quelques instants, puis revient vers moi, tout sourire.

- Tu es bien dans ma liste ! Bienvenue sur le navire. D'ailleurs, tu as tout juste le temps de poser tes affaires dans le dortoir : on lève l'ancre dans quelques minutes.

Déjà. Et bah, on perd pas de temps, c'est bien.
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- Larguez les amarres !

Et on est partit. J'ai tout juste eu le temps de préparer mon lit dans le dortoir dans la cale. Bon. Je vais pas me plaindre, cela ira peut-être plus vite. Les marins sont sur le pont, à scruter la mer. Mais ça sert à rien. Certains d'entre eux ont une longue-vue ; ils auront le temps d'avertir les autres s'ils voient un bateau. Ils sont un peu débiles. Bon, pour l'instant, le lieutenant est réglo. Faut voir la suite.

Moi, j'en profite pour me reposer, adossé à un mat. Je ferme les yeux et me repose. Il n'y a rien d'autre à faire. Je n'ai pas envie d'aller rencontrer les autres. Ce ne sont que des camarades éphémères. Et puis créer des liens en infiltration, c'est jamais bon. En plus ce ne sont que de pauvres petits matelots, qu'est-ce que j'en ai à foutre moi. Les minutes passent. Bientôt les heures aussi. J'en profite pour faire une sieste, c'est encore plus réparateur.

- Navire pirate en vue !

Et va s'y que ça gueule dans tous les sens. C'est bon les gars, vous avez le temps de le voir venir. C'est pas comme si, avec une longue-vue, on voyait à des kilomètres à la ronde. Mais bon. Ils sont jeunes, un rien les excite. Je me lève péniblement et pars chercher des armes dans l'armurerie. Un sabre et un fusil, l'équipement indispensable du bon marine.

La distance entre les deux bateaux se réduit de plus en plus. Le bateau des forbans fonce vers celui de la Marine. Ah, la fougue de la jeunesse. Ces forbans doivent être pleins d'idéaux stupides. Ils doivent se penser invincibles. Pourquoi chercher le combat lorsqu'il ne peut avoir qu'un résultat négatif ? Tout le monde sait que sur un navire de la Marine, il n'y a, en général, aucun butin à piller. Ce doit être certainement pour la gloire, ou pour faire leurs preuves. Un truc stupide dans le genre.

Le combat est à présent inévitable. Le rafiot ennemi fonce sur nous, tirant avec son unique canon de proue. Mais il ne nous touche pas. En même temps, tirer avec un canon, ça s'improvise pas. De notre côté, on fait de même. Avec plus de succès malgré tout. C'est-à-dire qu'on reçoit une formation. Formation que je n'ai pas eu bien sûr ; mais bon, ça, on s'en fout.

Les deux bateaux se tapent violemment, ébranlant toutes les personnes présentes dans ces derniers. Les pirates ne vont pas tarder à lancer l'abordage. Les marins se préparent en conséquence. Je ne déroge pas à la règle, mais me mets un peu en retrait. Ça serait con de mourir dès le début quand même. Alors on va laisser les bons petits fonctionnaires faire leur travail. J'ai autre chose en tête que taper sur du jeune débile idéalisé.

L'assaut est donné en face. Des mecs à moitié torses nus, avec des habits délabrés et des têtes à moitié réveillés, voilà qui sont nos ennemis. Une fois à bord de la caravelle, les pirates se font tuer à tour de bras. Cependant, de notre côté aussi on a notre lot de mort. En général des types en première ligne qui ont cru pouvoir tout endiguer d'un coup.

Pendant ce temps, je saute dans le bateau de nos adversaires à l'endroit où il y en a le moins. Je tranche sans problème les premiers qui viennent. La technique est la suivante : je les attends, sabre en main. Ils foncent sur moi, je les embroche sans problème. Ils sont tellement prévisibles. En même temps, de la part d'un équipage amateur, je ne m'attendais pas à de sérieux problèmes.

Bref. Je m'éclipse du combat et me dirige directement vers les cabines. En général, le capitaine garde le trésor. J'espère que ces flibustiers de pacotille ne dérogent pas à la règle. J'entre dans la première. De petite taille, j'en fais vite le tour. Rien d'intéressant, seulement un lit mal fait, une table avec du papier et un stylo. Sûrement la cabine du second.

Je sors de la pièce et voit la lutte qui se déroule sous mes yeux. Les soldats l'emportent franchement grâce à leur professionnalisme. Tant mieux. Mais les pirates arrivent quand même à bien résister. Discrètement, je m'accroupis pour arriver jusqu'à la dernière cabine. Vu la taille du navire, ce nombre est plutôt normal.

J'entre. Elle est plus décorée que la précédente, plus meublée. Sans aucun doute la cabine du capitaine. Je ferme la porte. Bon. Une table en face de moi, une bibliothèque sur chaque côté, au fond une carte de navigation. Plutôt basique. Alors ce trésor. Je fouille où je peux. Bingo. En même pas une minute je trouve. Si ça ce n'est pas de la chance. Bon c'est un peu grâce à la petite taille de la salle. Mais bref.

Sous la table se trouve un coffre. Il est ordinaire, il en existe des milliers comme lui. Je tente de l'ouvrir. Merde, c'est bloqué. Une serrure le garde, laissant son contenu hors de ma portée. J'ai pas le temps d'aller chercher la clef. On va la faire à l'ancienne.

Je sors mon fusil et tire plusieurs fois sur la serrure à bout portant. En général, avec un fusil standard de la Marine, ça passe. C'est avec les armes de poings que c'est plus dur. Mais là, aucun problème, même s'il m'a fallu quatre tirs. Il est ouvert, c'est l'essentiel. Alors voyons voir...

Et bien. Pour un équipage aussi petit, le butin est pas mal. Je repère les plus gros objets : un objet en perle, deux coupes en ors, une statuette en or et un bracelet. Bon, si le lieutenant se sert, il prend sûrement les plus gros objets, pas les pièces de Berrys et autres billets qui se trouvent en dessous.

A la vue de toute cette richesse, je suis pris de nostalgie pour mon passé. Mon passé de mafieux. Des trucs comme ça, j'en voyais tous les jours. Ça me manque putain. L'or, tout ça. Maintenant je suis un simple agent du Cipher Pol. Un rouage dans une machine énorme, qui peut très bien se passer de moi du jour au lendemain. Ce bracelet... Il m'attire. C'est vrai quoi. C'est petit, je pourrai le prendre. Sans problème. Personne ne le verrai.

Mais non. Il faut que je me remette dans le droit chemin.

Non je déconne. Je le prends vite fait bien fait. L'autre officier aura les quatre autres trucs de valeurs. Et de la valeur, ils doivent en avoir bien plus que ce bracelet de malheur. Aller hop, ça va dans ma poche. Bientôt la richesse, on y croit.

Je referme le couvercle du coffre. Merde. Vu que j'ai défoncé la serrure, ça se voit. Dixt va sûrement avoir des doutes s'il voit ça. Bon, je vais improviser.

Dehors, le combat baisse en intensité. Les marins ont l'air de l'emporter largement. Je sors de la cabine, en refermant la porte derrière moi. Il y a encore des pirates ; toute l'attention est portée sur eux. En plus, ils sont loin de moi. Héhé. Tout va bien dans le meilleur des mondes.

- Toi ! Meurt saleté de marines !

Un pirate fonce sur moi. Chose à noter : il chiale. Sûrement à cause de la perte de ses camarades. Le sang froid, c'est pas son truc. Il est à une dizaine de mètres de moi. Je sors mon fusil, le mets en joue, et tire alors qu'il n'est plus qu'à deux mètres.

Mais il dévie la balle putain.

Je me recule, mais il me touche au torse. Une entaille profonde d'un centimètre, voilà ce qu'il me fait ce fils de pute. Je regarde le sang couler, avec horreur. Il va me le payer.

Je balance mon fusil sur lui. Il le coupe en deux. Mais c'était une diversion. Le temps qu'il tranche le sabre, je fonce sur lui et l'embroche directement. Je n'aime pas passer par trente-six chemins lors d'un combat. Rien de mieux qu'embrocher les gens, en général ça les calme direct.

Une fois ma lame à l'intérieur de son corps, je rapproche mon pied le plus éloigné et l'enfonce encore plus, de manière à ce qu'elle ressorte de l'autre côté. Ensuite, je remonte lentement. Ses yeux grossissent et me regardent. Sa souffrance, je la lis dans son regard. Ça m'amuse. Je n'aime pas faire mal aux gens pour faire mal aux gens, mais c'est toujours mieux d'allier l'utile à l'agréable. En l’occurrence, ce débile m'a interrompu. Alors il va en faire les frais.

Je remonte petit à petit, arrivant au niveau du buste. Mais il n'est déjà plus parmi nous. Je retire mon épée et pousse son corps d'un coup de pied dédaigneux. Dégage, vermine. Je regarde vers les troupes de la Marine. Ils viennent de finir de battre les pirates, et me regardent faire. Ils ne m'acclament pas ou quoi que ce soit, mais le dégoût est lisible chez certains.

- Bien joué les gars ! Bon, fouillez le navire, on se charge du butin et des morts maintenant.

Tout naturellement, je suis son ordre. Mais avant, je ramasse un fusil. Faut dire que c'est pas rare à trouver ici. Ensuite, j'ouvre la porte de la cabine du défunt capitaine et trouve, avec une surprise surjouée, le coffre. Je tire quelques coups sur la serrure, pour rendre tout ça encore plus réaliste, et me précipite vers la porte de la pièce.

- J'ai trouvé un coffre !

Dixt se tourna immédiatement vers moi et accouru.

- Fait voir !

Ses yeux étaient remplis d'un je-ne-sais-quoi qui le rendait flippant. Sûrement de l'avarice primaire. Je reviens sur mes pas et lui présente ma trouvaille, en me tenant à quelques mètres, histoire de ne rien voir. Sinon je pourrai le regretter.

- Merveilleux ! Bravo soldat Bambelle.

- Merci mon lieutenant.

- Tu as regardé ce qu'il y avait à l'intérieur ?

- Non monsieur. Je n'ai pas envie d'être tenté.

- Une sage décision.

Il ouvre le coffre et fixe bizarrement les pièces et tout le contenu du coffre. C'est étrange. Mes doutes grandissent. Peut-être allaient-ils se confirmer. Le bateau pirate n'avait plus rien d'intéressant pour lui.

- Qu'on ramène nos morts sur notre navire !

Je reviens sur notre navire et attends avec hâte la suite. Ah merde. Avec tout ça, j'ai presque oublié ma blessure. Je demande un médecin, et un jeunot à lunette se précipite vers moi. Il m'assaille de question. Je lui réponds seulement que j'ai reçu un coup de sabre. Point. Je lui cloue le bec. Je m'assois sur des escaliers en bois pendant qu'il tripote ma taillade. Je lève les yeux vers le ciel. Bon, si jamais le lieutenant est finalement un mec droit, au moins j'aurai gagné un bracelet en or. C'est déjà ça.

L'étudiant en médecine me pose quelques bandages et déguerpis, voyant que je suis pas un mec sympa. En même temps, j'ai pas envie d'être sympa avec un type que je ne reverrai jamais et qui ne me servira jamais.

Quelques marines portent le coffre et le rapatrient sur la caravelle. C'est là que ça va être intéressant.

- Bravo les gars. On peut se féliciter d'avoir ajouté une victoire au tableau de la Marine ! Soignez les blessés et occupez-vous des morts. De mon côté, je vais faire les comptes de ce qu'on a trouvé.

J'obéis. Je pars transporter les cadavres et les fout là où ceux qui en ont la charge le demande. Une occupation chiante, mais une occupation quand même. Au bout de quelques minutes, on a fini. Faut dire qu'on est que trente à cinquante sur ce type de rafiot. Du coup, le nombre de morts était plutôt petit. Par contre, des blessés, il y en avait pas mal. Mais ça, c'est pas de mon ressort.

J'attends là, sur une marche, que l'officier sorte de sa cabine. Je n'attends pas très longtemps, et il se montre enfin, avec un papier à la main. Il va annoncer le butin qui va être récupéré par la Marine, alors je me bouge.

- Bravo à vous les gars ! Aujourd'hui, la Marine a récupéré un beau pactole ! Il y en avait pour huit millions cinq cents quatre-vingts Berrys en billets et un million deux cents vingt-deux Berrys en pièces. Il y avait aussi une coupe en or ! Vous pouvez vous applaudir !

Je souris discrètement. C'est tout ? Et bah. Il avait la main lourde dis-donc.

Maintenant j'en suis sûr. Il a taxé le butin de l'équipage. Mais il me faut des preuves si je veux le boucler.
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