Le jour suivant, la ville était en feu.
A leur retour des catacombes, la maison d'Edouard s'était progressivement transformée en Quartier Général du Gouvernement Mondial. Occupée à l'escargophone avec son supérieur, Annabella effectuait désormais un rapport plus détaillé de la situation en temps réel. Près d'une heure après leur arrivée, les premières sirènes avaient commencé à retentir tandis que, dans la rue, les passants s'activaient vers les lieux publics situés en hauteur. La cheffe d'équipe était alors restée tenir la baraque avec l'agent du CP6 tandis qu'Angelica était partie à la pêche aux informations.
Il ne fallut pas plus de dix minutes pour la voir revenir en trombes, hors d'haleine, provoquant chez ses compères une angoisse soudaine lorsqu'elle défonça presque la porte d'entrée pour surgir dans le salon. L'homme qui se préparait alors un thé avait sursauté et s'était brûlé la main. Mais ça n'avait aucune importance désormais, pour quiconque.
- Ca a commencé ! Le parlement est en feu !!
Et en effet, depuis quasiment n'importe quelle fenêtre du bâtiment il était désormais possible de voir la fumée noire s'élever au loin. L'odeur de brûlé vint même bientôt chatouiller les narines des agents.
- Ce sont eux, aucun doute. Ils n'ont pas attendu longtemps... Nous devons savoir quand les autres partis vont se mettre en action, il est encore possible d'empêcher tout cela.
La jeune femme avait passé un bon moment à contacter les différentes personnes capables de lutter contre le coup d'état. Il était malheureusement trop tard pour les maigres forces armées du pays qui devaient sûrement tout juste découvrir l'attaque. Mais pas pour la Marine et le Cipher Pol 9 qui avaient prévu un débarquement sous quelques jours seulement.
Il était, pour le moment, inutile de compter sur une contre-offensive pour calmer les ardeurs révolutionnaires. Au contraire, si le Gouvernement voulait reprendre du poil de la bête, il devait jouer sur le même terrain que Mandrake : la manipulation de masse.
Anna exposa alors la façon avec laquelle elle avait, quelques mois plus tôt, réinstauré un régime fédéraliste à Lone Down grâce à une foule de stratagèmes politiques. Et le plus efficace demeurait l'assassinat, car lorsqu'un meurtre avait lieu il fallait systématiquement un fautif.
- Mais... qui pourrait faire l'affaire ?
- Si l'on s'attaque directement à la Princesse, on risque de la faire passer en martyre. Idem pour chacun des chefs de partis.
- Évidemment... Mais vous ne regardez pas là où il faut, cherchez une alliance fragile.
Quelque chose qui est susceptible de partir en cacahuète.
Ce qui était évident pour la cheffe d'équipe, passée fine maîtresse dans l'art de faire dégénérer indirectement les plans de ses adversaires, ne l'était évidemment pas pour ses deux collègues. Toutefois, à force de réflexions, ces derniers parvinrent à suivre son raisonnement. Ce fût, comme l'attendait la rousse, Angelica qui eut l'éclair de génie en premier.
- On peut toujours empêcher l'union des Syndicalistes et des Insurgés, c'est ça ? Mais... comment ?
- En effet, ça ne va pas être aisé. On risque de marcher sur un fil en tentant cela, néanmoins il est toujours possible de faire courir des rumeurs et voir comment cela évolue ? Et puis, on a la chance d'avoir une personne capable de transmettre facilement le message aux concernés... sourit Anna de façon machiavélique tout en se tournant vers Bier.
L'homme leva un sourcil mais n'osa pas la contredire. Il venait de voir la lueur qui brillait dans ses yeux. Ce n'était pas pour rien que cette folle était au CP9, ça non. Et il n'allait pas tarder à le découvrir.
La première explosion retentit le lendemain à l'heure de midi, frappant la métropole d'une nouvelle source de lumière en plus du Parlement toujours en proie aux flammes.
D'après les échos ouïs par Anna, tous les hommes politiques qui ne s'étaient pas enfuis vers Arcadia les jours précédents et avaient préféré continuer à tenir bon la barre du pays avaient été sauvagement exécutés. Pas par Mandrake, celui-ci n'avait pas encore dévoilé sa présence officiellement, mais par les Dissidents qui s'étaient révoltés et leur chef avide de vengeance : un certain Paul Saint-Grégoire.
Cependant la réponse du camp opposé aux révolutionnaires ne s'était pas faite attendre elle non plus. Celle-ci s'était façonnée en deux temps : tout d'abord par l'explosion de trois charges explosives ayant frappé le centre-ville dans la journée suivies de la propagation d'une rumeur voulant que les responsables fussent... les Campagnards.
Annabella elle-même était alors partie sonder les esprits infectés par le virus qu'elle avait relâché plus tôt avec l'aide de Bier. Les bombes qu'ils avaient chacun placées avaient explosé dans des endroits stratégiques, symboles de la fierté métropolitaine : le Parc Hatème en avait particulièrement fait les frais ainsi que les Tours Échelles. Parmi les centaines de victimes figuraient d'ailleurs des femmes et des enfants, de quoi alimenter la rage des pères de famille prêts à prendre les armes. Et qui disait rage disait peu ou pas de recul par rapport aux ragots se propageant comme la peste à l'issue du triple-attentat : que derrière tout cela se cachait l'ennemi de toujours, les Insurgés, groupe allié aux mêmes révolutionnaires qui avaient mis le feu au Parlement.
La révolution avait embrasé l'allumette en faisant acte de violence la première et Annabella, elle, en avait profité pour tout enflammer par la suite, de sorte à freiner la rébellion avant que les renforts n'arrivassent.
Désormais la ville était définitivement en proie à la panique dans chacune de ses rues ; les habitants avaient rapidement compris que cette série d'explosions et de meurtres n'était que le début d'une guerre civile en train d'éclore. Et ils fuyaient désormais, en exode vers la Campagne, ils fuyaient loin de tout cela. Et dans le lot, beaucoup ne se rendaient pas vers la périphérie de la ville avec des intentions particulièrement bienveillantes.
Alors que la cheffe d'équipe contemplait son œuvre sur le pas de sa porte, un homme d'âge mûr, probablement un ouvrier, la frôla dans sa course, le visage rougi, armé jusqu'aux dents.
- J'savais qu'ça arriverait un jour. Ces salopards d'Campagnards, vont voir c'qu'y vont voir ! gueulait-t-il, le regard fiévreux, tout en se précipitant continuellement à la charge.
Et il était loin d'être le seul. C'était comme si une vieille cicatrice venait de se rouvrir. Tout s'enchaînait désormais à une vitesse phénoménale et le Syndicat n'avait même pas eu le temps de réagir. Bientôt une ligne de front fut démarquée à l'extérieur de la ville tandis que les premiers échanges de tirs avaient lieu. Poussés dans leurs retranchements et mus par la peur, les Campagnards avaient fini par faire le jeu du Cipher Pol.
Dans la soirée, un message de Louise Barnaud fut alors promptement communiqué sur la Place des Gens Zelizei où se réunirent plusieurs milliers de manifestants pacifistes et Syndicalistes, à l'écoute de leur idole.
Présente sur place elle-aussi, telle une ombre de la mort, Annabella observait l'ouvrière et la vigueur de son discours depuis l'un des immeubles donnant sur le square. L'index posé sur la gâchette d'un fusil de précision, elle attendait ainsi le moment propice pour réaliser sa "tentative" d'assassinat qu'elle comptait bien échouer volontairement. Au bout d'une dizaine de minutes de discours, la terroriste passa finalement à l'acte.
Bam !
La balle de son arme à feu, réalisée avec les moyens du bord grâce à ses compétences en armurerie, déchira l'air et se ficha volontairement dans le pupitre de la représentante qui ne put s'empêcher de glapir derrière son escargomicrophone. La surprise causée créa alors, dans les secondes qui suivirent, un vent de panique et un déplacement de foule qui laissèrent impuissants les organisateurs du discours. Piétinées, étouffées, nombre de victimes trouvèrent la mort en l'espace de seulement quelques minutes à cause du chaos engendré. Sous le regard satisfait de la meurtrière qui contempla son travail brièvement avant de disparaître instantanément.
La guerre était déclarée et la révolution ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même désormais.
Le Syndicat venant donc de prouver son impuissance face à un tel déferlement de violence, il n'avait plus le choix : il devait montrer sa vraie nature et s'armer pour la guerre. Par dépit, les Insurgés suivirent le jour d'après, bâtissant des tranchées autour de la ville pour contenir l'offensive des Citadins. La voix des Dissidents, prônant un retour à la normale et une union entre les deux régions, n'eut aucun effet : après tout ils avaient été les premiers à avoir fait couler le sang d'innocents.
Trois jours furent ainsi gagnés grâce aux stratagèmes de la rousse, dont les cheveux avaient progressivement repris leur couleur naturelle en l'absence de teinture régulière.
Trois jours nécessaires pour rétablir la soi-disant "vérité" grâce à un ultime communiqué sage et exemplaire du poète respecté de tous, Gabroche, à la suite duquel les combats perdirent légèrement en intensité entre les Campagnards et les Citadins.
Enfin, trois jours permettant aux forces du Gouvernement Mondial de débarquer dans les terres pour assister la faible police du pays, plus inutile que jamais. Un débarquement qui se fit malgré la mise en garde des révolutionnaires qui, conformément au plan, menacèrent d'assassiner la famille royale prise en otage en réponse à l'approche Marine.
Et comme l'avait prévu Anna, rien ne se passa pour répondre à une telle provocation. Rien sinon l'apparition soudaine de milliers de soldats en tuniques grises dans les rues de la ville, surgissant en flot continus des catacombes comme tant de petites fourmis commandées par leur Reine au visage toujours dissimulé. Et à son roi : Jonas Mandrake.
Alors, pour le massacre à venir, il n'était désormais plus question de couverture.
A leur retour des catacombes, la maison d'Edouard s'était progressivement transformée en Quartier Général du Gouvernement Mondial. Occupée à l'escargophone avec son supérieur, Annabella effectuait désormais un rapport plus détaillé de la situation en temps réel. Près d'une heure après leur arrivée, les premières sirènes avaient commencé à retentir tandis que, dans la rue, les passants s'activaient vers les lieux publics situés en hauteur. La cheffe d'équipe était alors restée tenir la baraque avec l'agent du CP6 tandis qu'Angelica était partie à la pêche aux informations.
Il ne fallut pas plus de dix minutes pour la voir revenir en trombes, hors d'haleine, provoquant chez ses compères une angoisse soudaine lorsqu'elle défonça presque la porte d'entrée pour surgir dans le salon. L'homme qui se préparait alors un thé avait sursauté et s'était brûlé la main. Mais ça n'avait aucune importance désormais, pour quiconque.
- Ca a commencé ! Le parlement est en feu !!
Et en effet, depuis quasiment n'importe quelle fenêtre du bâtiment il était désormais possible de voir la fumée noire s'élever au loin. L'odeur de brûlé vint même bientôt chatouiller les narines des agents.
- Ce sont eux, aucun doute. Ils n'ont pas attendu longtemps... Nous devons savoir quand les autres partis vont se mettre en action, il est encore possible d'empêcher tout cela.
La jeune femme avait passé un bon moment à contacter les différentes personnes capables de lutter contre le coup d'état. Il était malheureusement trop tard pour les maigres forces armées du pays qui devaient sûrement tout juste découvrir l'attaque. Mais pas pour la Marine et le Cipher Pol 9 qui avaient prévu un débarquement sous quelques jours seulement.
Il était, pour le moment, inutile de compter sur une contre-offensive pour calmer les ardeurs révolutionnaires. Au contraire, si le Gouvernement voulait reprendre du poil de la bête, il devait jouer sur le même terrain que Mandrake : la manipulation de masse.
Anna exposa alors la façon avec laquelle elle avait, quelques mois plus tôt, réinstauré un régime fédéraliste à Lone Down grâce à une foule de stratagèmes politiques. Et le plus efficace demeurait l'assassinat, car lorsqu'un meurtre avait lieu il fallait systématiquement un fautif.
- Mais... qui pourrait faire l'affaire ?
- Si l'on s'attaque directement à la Princesse, on risque de la faire passer en martyre. Idem pour chacun des chefs de partis.
- Évidemment... Mais vous ne regardez pas là où il faut, cherchez une alliance fragile.
Quelque chose qui est susceptible de partir en cacahuète.
Ce qui était évident pour la cheffe d'équipe, passée fine maîtresse dans l'art de faire dégénérer indirectement les plans de ses adversaires, ne l'était évidemment pas pour ses deux collègues. Toutefois, à force de réflexions, ces derniers parvinrent à suivre son raisonnement. Ce fût, comme l'attendait la rousse, Angelica qui eut l'éclair de génie en premier.
- On peut toujours empêcher l'union des Syndicalistes et des Insurgés, c'est ça ? Mais... comment ?
- En effet, ça ne va pas être aisé. On risque de marcher sur un fil en tentant cela, néanmoins il est toujours possible de faire courir des rumeurs et voir comment cela évolue ? Et puis, on a la chance d'avoir une personne capable de transmettre facilement le message aux concernés... sourit Anna de façon machiavélique tout en se tournant vers Bier.
L'homme leva un sourcil mais n'osa pas la contredire. Il venait de voir la lueur qui brillait dans ses yeux. Ce n'était pas pour rien que cette folle était au CP9, ça non. Et il n'allait pas tarder à le découvrir.
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La première explosion retentit le lendemain à l'heure de midi, frappant la métropole d'une nouvelle source de lumière en plus du Parlement toujours en proie aux flammes.
D'après les échos ouïs par Anna, tous les hommes politiques qui ne s'étaient pas enfuis vers Arcadia les jours précédents et avaient préféré continuer à tenir bon la barre du pays avaient été sauvagement exécutés. Pas par Mandrake, celui-ci n'avait pas encore dévoilé sa présence officiellement, mais par les Dissidents qui s'étaient révoltés et leur chef avide de vengeance : un certain Paul Saint-Grégoire.
Cependant la réponse du camp opposé aux révolutionnaires ne s'était pas faite attendre elle non plus. Celle-ci s'était façonnée en deux temps : tout d'abord par l'explosion de trois charges explosives ayant frappé le centre-ville dans la journée suivies de la propagation d'une rumeur voulant que les responsables fussent... les Campagnards.
Annabella elle-même était alors partie sonder les esprits infectés par le virus qu'elle avait relâché plus tôt avec l'aide de Bier. Les bombes qu'ils avaient chacun placées avaient explosé dans des endroits stratégiques, symboles de la fierté métropolitaine : le Parc Hatème en avait particulièrement fait les frais ainsi que les Tours Échelles. Parmi les centaines de victimes figuraient d'ailleurs des femmes et des enfants, de quoi alimenter la rage des pères de famille prêts à prendre les armes. Et qui disait rage disait peu ou pas de recul par rapport aux ragots se propageant comme la peste à l'issue du triple-attentat : que derrière tout cela se cachait l'ennemi de toujours, les Insurgés, groupe allié aux mêmes révolutionnaires qui avaient mis le feu au Parlement.
La révolution avait embrasé l'allumette en faisant acte de violence la première et Annabella, elle, en avait profité pour tout enflammer par la suite, de sorte à freiner la rébellion avant que les renforts n'arrivassent.
Désormais la ville était définitivement en proie à la panique dans chacune de ses rues ; les habitants avaient rapidement compris que cette série d'explosions et de meurtres n'était que le début d'une guerre civile en train d'éclore. Et ils fuyaient désormais, en exode vers la Campagne, ils fuyaient loin de tout cela. Et dans le lot, beaucoup ne se rendaient pas vers la périphérie de la ville avec des intentions particulièrement bienveillantes.
Alors que la cheffe d'équipe contemplait son œuvre sur le pas de sa porte, un homme d'âge mûr, probablement un ouvrier, la frôla dans sa course, le visage rougi, armé jusqu'aux dents.
- J'savais qu'ça arriverait un jour. Ces salopards d'Campagnards, vont voir c'qu'y vont voir ! gueulait-t-il, le regard fiévreux, tout en se précipitant continuellement à la charge.
Et il était loin d'être le seul. C'était comme si une vieille cicatrice venait de se rouvrir. Tout s'enchaînait désormais à une vitesse phénoménale et le Syndicat n'avait même pas eu le temps de réagir. Bientôt une ligne de front fut démarquée à l'extérieur de la ville tandis que les premiers échanges de tirs avaient lieu. Poussés dans leurs retranchements et mus par la peur, les Campagnards avaient fini par faire le jeu du Cipher Pol.
Dans la soirée, un message de Louise Barnaud fut alors promptement communiqué sur la Place des Gens Zelizei où se réunirent plusieurs milliers de manifestants pacifistes et Syndicalistes, à l'écoute de leur idole.
Présente sur place elle-aussi, telle une ombre de la mort, Annabella observait l'ouvrière et la vigueur de son discours depuis l'un des immeubles donnant sur le square. L'index posé sur la gâchette d'un fusil de précision, elle attendait ainsi le moment propice pour réaliser sa "tentative" d'assassinat qu'elle comptait bien échouer volontairement. Au bout d'une dizaine de minutes de discours, la terroriste passa finalement à l'acte.
Bam !
La balle de son arme à feu, réalisée avec les moyens du bord grâce à ses compétences en armurerie, déchira l'air et se ficha volontairement dans le pupitre de la représentante qui ne put s'empêcher de glapir derrière son escargomicrophone. La surprise causée créa alors, dans les secondes qui suivirent, un vent de panique et un déplacement de foule qui laissèrent impuissants les organisateurs du discours. Piétinées, étouffées, nombre de victimes trouvèrent la mort en l'espace de seulement quelques minutes à cause du chaos engendré. Sous le regard satisfait de la meurtrière qui contempla son travail brièvement avant de disparaître instantanément.
La guerre était déclarée et la révolution ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même désormais.
Le Syndicat venant donc de prouver son impuissance face à un tel déferlement de violence, il n'avait plus le choix : il devait montrer sa vraie nature et s'armer pour la guerre. Par dépit, les Insurgés suivirent le jour d'après, bâtissant des tranchées autour de la ville pour contenir l'offensive des Citadins. La voix des Dissidents, prônant un retour à la normale et une union entre les deux régions, n'eut aucun effet : après tout ils avaient été les premiers à avoir fait couler le sang d'innocents.
Trois jours furent ainsi gagnés grâce aux stratagèmes de la rousse, dont les cheveux avaient progressivement repris leur couleur naturelle en l'absence de teinture régulière.
Trois jours nécessaires pour rétablir la soi-disant "vérité" grâce à un ultime communiqué sage et exemplaire du poète respecté de tous, Gabroche, à la suite duquel les combats perdirent légèrement en intensité entre les Campagnards et les Citadins.
Enfin, trois jours permettant aux forces du Gouvernement Mondial de débarquer dans les terres pour assister la faible police du pays, plus inutile que jamais. Un débarquement qui se fit malgré la mise en garde des révolutionnaires qui, conformément au plan, menacèrent d'assassiner la famille royale prise en otage en réponse à l'approche Marine.
Et comme l'avait prévu Anna, rien ne se passa pour répondre à une telle provocation. Rien sinon l'apparition soudaine de milliers de soldats en tuniques grises dans les rues de la ville, surgissant en flot continus des catacombes comme tant de petites fourmis commandées par leur Reine au visage toujours dissimulé. Et à son roi : Jonas Mandrake.
Alors, pour le massacre à venir, il n'était désormais plus question de couverture.