Puisque le log pose constituait leur seule perspective d'évolution en mer, c'est contraints et forcés que Croqdur et son capitaine durent se diriger vers les îles célestes d'Allods. Ni l'un ni l'autre n'avait la moindre idée de la manière dont on atteignait une île en plein ciel, mais repoussant toujours tout au lendemain, ils se mirent d'accord pour voir sur place.
Si ce n'est quelques tentatives d'assassinat entre le cafard et son nouveau matelot, la traversée fut paisible. Paisible jusqu'à ce qu'Elijah mette le feu au mât. Leur embarcation étant relativement étroite et le feu ayant tendance à se faire expansif lorsqu'il y avait du bois autour de lui, cet événement "potache" attira l'attention du capitaine.
- Tu m'expliques ?
L'homme-piranha aurait bien été incapable de mettre des mots sur sa tendance pyromane spontanée. Peut-être était-ce le manque de stupéfiants à bord, ou peut-être était-ce parce qu'il s'était mis à sniffer du sel pour compenser, mais d'un point de vue strictement rationnel - point de vue qu'il s'efforçait de ne jamais arborer - il n'aurait su dire comme ni pourquoi il avait mis le feu au mât.
- Je sais pas trop. J'crois que c'est par solidarité avec les femmes. J'suis pas sûr hein ! Mais ça doit être pour ça. Peut-être. Oh eh puis tu m'emmerdes avec toutes ces questions
Pour le Corsaire, il était inutile de paniquer. Plutôt vain qu'inutile en réalité. Compte tenu de la propagation des flammes, il n'y avait plus rien à faire. Sirotant à même une boîte de conserve qu'il avait perforée de son aiguillon de scorpion, il se régalait au mieux du contenu huileux qu'il ingurgitait.
- Par solidarité avec les femmes mmmh... Ça craint comme derniers mots tu trouves pas ?
Dit-il sa conserve à la main, farfouillant de l'autre à l'intérieur de sa parure de fourrure à la recherche d'un outillage adéquat pour apporter la rétribution méritée à cet homme-poisson qui causait sa perte. L'idée était de le tuer pour s'en servir comme flotteur de fortune une fois leur embarcation réduite en cendres. On faisait avec les moyens du bord, littéralement.
Encore à contempler le mât enflammé dont le crépitement devenait foncièrement alarmant, Elijah cherchait toujours à établir une origine à son geste mal placé.
- Ouais... Le mât.... symbole phallique.... phallus.... patriarcat.... ça se tient non ? Eh puis merde capitaine ! On est entouré d'eau, pas de quoi s'affoler.
Vérifiant scrupuleusement que son Flash-Gun soit chargé au maximum de ses capacités, Joe restait serein.
- Oh mais je ne m'affole pas, j'ai un plan B. B comme "Bye bye Croqdur."
Leur collaboration avait duré un temps. Six heures. Ce qui, pour la plupart des camarades du cafard était une espérance de vie inespérée lorsqu'on était confronté à un Corsaire aussi stupide que retors. L'arme était en joue, restait à appuyer sur la détente quand on les interrompit dans cet instant solennel.
Au loin, une chaloupe de sauvetage approchait. En proue, un marine. Par réflexe, Joe pointa son arme en direction de la mouette qu'il mirait au loin. Sa cible était de toute manière trop éloignée pour qu'il l'abatte correctement.
- Putain d'empêcheurs de tourner en rond, est-ce que je viens les secourir quand ils sont en train de couler moi ? Non ! De quoi je me mêle je te jure...
Bien qu'il fut à présent inutile de se servir de la carcasse encore chaude d'Elijah pour s'approcher de la prochaine île, il n'était toutefois pas exclu de le tuer. Après tout, on pouvait assassiner de manière désintéressée. En un sens, on pouvait dire que Joe savait être altruiste. En un sens très vicieux et biaisé, mais on pouvait le dire.
Hélas, le mât, bien que relativement léger compte tenu de la faible dimension de l'embarcation, suffit à l'assommer lorsqu'il s'écrasa sur son crâne. Avant de perdre ses connaissances, flamboyant - les flammes du mât y étant pour beaucoup - Greed s'était exclamé une dernière fois avec panache pour lâcher un tonitruant :
- Chiasse !
Ses paupières s'ouvrirent soudainement et il se redressa tout violemment. Dans un lit d'une infirmerie miteuse, à l'écoute des flots environnant et à la masure l'entourant, il lui semblait se trouvait dans un bateau. Pas de Croqdur à portée, pas d'armes sous la main non plus, pas même de pantalon, ce qui le gêna plus que de rigueur. On l'avait transporté et l'avait soigné après avoir été assommé. Ne se serait-il pas transformé sous sa forme Zoan hybride - plus résistante - qu'il aurait pu voir son périple s'arrêter aussi bêtement.
À sa gauche, assis sur une chaise, un matelot de la marine veillait au grain.
- Ah, vous êtes rév...
Pas le temps de finir sa phrase que le drap sous lequel avait été enveloppé le cafard le recouvra. Privé de sa vue, ce fut son sens du toucher qui fut alors méchamment sollicité. Tabassé par un corsaire, le jeune homme n'avait rien vu venir. Voilà ce qui arrivait quand on entrait dans la marine. Le pauvre mousse devait sûrement être un bizut car personne d'autre n'aurait voulu surveiller une ordure de Blattard telle que Joe.
Le tumulte attira d'autres mouettes qui firent irruption, constatant la verve avec laquelle le cafard martelait le crâne d'un marine qui s'était simplement contenté de surveiller son état de santé.
- Biutag ! On est du même côté je vous rappelle ! Cessez immédiatement !
Du même côté. Hagard, réfléchissant un instant - ce qui chez lui était déjà beaucoup - Joe réalisa qu'il s'était attaqué au bougre par réflexe. Il n'était pas encore habitué à son statut de corsaire.
- Oups.
Lâcha-t-il avec un sourire mesquin dont il était si coutumier. Nez cassé, lèvres ouvertes, ce fut au mousse de s'excuser de son comportement provocateur afin que la situation de ne s'envenime pas. Se levant, impétueux - toujours sans pantalon - Joe grinça des dents devant le troupeau de mouette qui l'avait rejoint.
- Où sont mes armes ?
Gênés, en l'absence de leur supérieur qui lui courait après le deuxième Blattard présent sur la station d'Envol, c'est en balbutiant que le plus téméraire osa lui répondre.
- C'est... c'est le piranha qui les a. Il a dit qu'il avait peur que vous vous blessiez avec.
Si ce n'est quelques tentatives d'assassinat entre le cafard et son nouveau matelot, la traversée fut paisible. Paisible jusqu'à ce qu'Elijah mette le feu au mât. Leur embarcation étant relativement étroite et le feu ayant tendance à se faire expansif lorsqu'il y avait du bois autour de lui, cet événement "potache" attira l'attention du capitaine.
- Tu m'expliques ?
L'homme-piranha aurait bien été incapable de mettre des mots sur sa tendance pyromane spontanée. Peut-être était-ce le manque de stupéfiants à bord, ou peut-être était-ce parce qu'il s'était mis à sniffer du sel pour compenser, mais d'un point de vue strictement rationnel - point de vue qu'il s'efforçait de ne jamais arborer - il n'aurait su dire comme ni pourquoi il avait mis le feu au mât.
- Je sais pas trop. J'crois que c'est par solidarité avec les femmes. J'suis pas sûr hein ! Mais ça doit être pour ça. Peut-être. Oh eh puis tu m'emmerdes avec toutes ces questions
Pour le Corsaire, il était inutile de paniquer. Plutôt vain qu'inutile en réalité. Compte tenu de la propagation des flammes, il n'y avait plus rien à faire. Sirotant à même une boîte de conserve qu'il avait perforée de son aiguillon de scorpion, il se régalait au mieux du contenu huileux qu'il ingurgitait.
- Par solidarité avec les femmes mmmh... Ça craint comme derniers mots tu trouves pas ?
Dit-il sa conserve à la main, farfouillant de l'autre à l'intérieur de sa parure de fourrure à la recherche d'un outillage adéquat pour apporter la rétribution méritée à cet homme-poisson qui causait sa perte. L'idée était de le tuer pour s'en servir comme flotteur de fortune une fois leur embarcation réduite en cendres. On faisait avec les moyens du bord, littéralement.
Encore à contempler le mât enflammé dont le crépitement devenait foncièrement alarmant, Elijah cherchait toujours à établir une origine à son geste mal placé.
- Ouais... Le mât.... symbole phallique.... phallus.... patriarcat.... ça se tient non ? Eh puis merde capitaine ! On est entouré d'eau, pas de quoi s'affoler.
Vérifiant scrupuleusement que son Flash-Gun soit chargé au maximum de ses capacités, Joe restait serein.
- Oh mais je ne m'affole pas, j'ai un plan B. B comme "Bye bye Croqdur."
Leur collaboration avait duré un temps. Six heures. Ce qui, pour la plupart des camarades du cafard était une espérance de vie inespérée lorsqu'on était confronté à un Corsaire aussi stupide que retors. L'arme était en joue, restait à appuyer sur la détente quand on les interrompit dans cet instant solennel.
Au loin, une chaloupe de sauvetage approchait. En proue, un marine. Par réflexe, Joe pointa son arme en direction de la mouette qu'il mirait au loin. Sa cible était de toute manière trop éloignée pour qu'il l'abatte correctement.
- Putain d'empêcheurs de tourner en rond, est-ce que je viens les secourir quand ils sont en train de couler moi ? Non ! De quoi je me mêle je te jure...
Bien qu'il fut à présent inutile de se servir de la carcasse encore chaude d'Elijah pour s'approcher de la prochaine île, il n'était toutefois pas exclu de le tuer. Après tout, on pouvait assassiner de manière désintéressée. En un sens, on pouvait dire que Joe savait être altruiste. En un sens très vicieux et biaisé, mais on pouvait le dire.
Hélas, le mât, bien que relativement léger compte tenu de la faible dimension de l'embarcation, suffit à l'assommer lorsqu'il s'écrasa sur son crâne. Avant de perdre ses connaissances, flamboyant - les flammes du mât y étant pour beaucoup - Greed s'était exclamé une dernière fois avec panache pour lâcher un tonitruant :
- Chiasse !
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Ses paupières s'ouvrirent soudainement et il se redressa tout violemment. Dans un lit d'une infirmerie miteuse, à l'écoute des flots environnant et à la masure l'entourant, il lui semblait se trouvait dans un bateau. Pas de Croqdur à portée, pas d'armes sous la main non plus, pas même de pantalon, ce qui le gêna plus que de rigueur. On l'avait transporté et l'avait soigné après avoir été assommé. Ne se serait-il pas transformé sous sa forme Zoan hybride - plus résistante - qu'il aurait pu voir son périple s'arrêter aussi bêtement.
À sa gauche, assis sur une chaise, un matelot de la marine veillait au grain.
- Ah, vous êtes rév...
Pas le temps de finir sa phrase que le drap sous lequel avait été enveloppé le cafard le recouvra. Privé de sa vue, ce fut son sens du toucher qui fut alors méchamment sollicité. Tabassé par un corsaire, le jeune homme n'avait rien vu venir. Voilà ce qui arrivait quand on entrait dans la marine. Le pauvre mousse devait sûrement être un bizut car personne d'autre n'aurait voulu surveiller une ordure de Blattard telle que Joe.
Le tumulte attira d'autres mouettes qui firent irruption, constatant la verve avec laquelle le cafard martelait le crâne d'un marine qui s'était simplement contenté de surveiller son état de santé.
- Biutag ! On est du même côté je vous rappelle ! Cessez immédiatement !
Du même côté. Hagard, réfléchissant un instant - ce qui chez lui était déjà beaucoup - Joe réalisa qu'il s'était attaqué au bougre par réflexe. Il n'était pas encore habitué à son statut de corsaire.
- Oups.
Lâcha-t-il avec un sourire mesquin dont il était si coutumier. Nez cassé, lèvres ouvertes, ce fut au mousse de s'excuser de son comportement provocateur afin que la situation de ne s'envenime pas. Se levant, impétueux - toujours sans pantalon - Joe grinça des dents devant le troupeau de mouette qui l'avait rejoint.
- Où sont mes armes ?
Gênés, en l'absence de leur supérieur qui lui courait après le deuxième Blattard présent sur la station d'Envol, c'est en balbutiant que le plus téméraire osa lui répondre.
- C'est... c'est le piranha qui les a. Il a dit qu'il avait peur que vous vous blessiez avec.