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L'heure des discussions

Je me réveille enfin de ce lourd affrontement survenu il y a peu face à des officiers de la marine. D’ailleurs, combien de temps s’est écoulé depuis cet événement ? Je n’ai cessé de me réveiller, me rendormir, me réveiller, me rendormir à nouveau… L’enfer. J’ai l’impression d’être shooté, défoncé par je ne sais quoi. C’est presque autant désagréable qu’un lendemain de soirée un peu trop arrosée.

Sur le lit d’à-côté, actuellement vide, je pensais avoir aperçu Belmud, lui aussi en convalescence. Le connaissant, cet acharné du travail a certainement reprit ses fonctions. Exceptées des douleurs au niveau du diaphragme, des côtes et des muscles inter-costauds, je m’en sors plutôt bien. Je compte bien quitter ce lit dès aujourd’hui.

« Oh ! Le héros est enfin réveillé ? » Dit Belmud, les bras croisés, le dos collé au mur à côté de l’entrée.

« Tu parles d’un héros… D’ailleurs, nous devrions avoir une discussion avec tous les autres, juste le temps de… » Me relever ? Il est bien trop tôt. Je couine. Je tente tant bien que mal de le cacher, mais le maire de la cité l’a très certainement remarqué.

« Je le sais. Une réunion est prévue dès lors que tu seras sur pied, ne t’en fais pas. » Me rassure ce dernier. « Sur ce, je passais seulement voir ton état, mais je constate que tu te remets bien vite. »

J’étais fier de ces dernières paroles. Je l’étais oui, jusqu’à ce que j’apprenne par ce connard de Suelto que je dors depuis des jours.

« Bah alors, pendejo ? Tu nous fait quoi là, tu dors encore ? »

Mon corps bouillonne de l’intérieur.

« Suelto… Je te conseille vivement de t’en aller avant que je ne décide de tuer ici et maintenant. »

« Ah oui. C’est vrai que tu bute des gonzesses et que tu démembre des types maintenant. » Dit-il en sifflotant.

« Qu’est-ce qu’il t’arrive mon enfant ? Tu me sembles effrayé. » Je souris.

« Ton haki ? Je crois qu’il interprète très mal ce que je ressens actuellement. »

Ce bon vieux Suelto. C’est certainement le type qui me respecte le moins sur cette terre, mais aussi celui qui m’est le plus fidèle à ce jour. Les apparences sont ce qu’elles sont, mais il n’est pas simplement venu se foutre de ma gueule. Non. Nous le savons tous les deux, une grande sympathie règne malgré nos nombreuses tensions. Formé à tuer, il fait pourtant preuve d’énormément d’empathie et recherche une solution pacifiste.

« Je compte sur toi pour m’accompagner à cette réunion, Suelto. »

« Naturellement, Ragnar. »

Et je me retrouve de nouveau seul, somnolant une fois encore, jusqu’à finalement m’endormir.
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Deux jours plus tard.

L’heure fatidique est arrivée. Nous y sommes finalement, alors que la plupart n’y croyaient pas. Nous sommes nombreux autour de cette table. Belmud, le Faucon, Sam, quelques citadins portes-paroles, Suelto, Maria et moi. Comme c’est mignon tout ce petit monde. Mais nous sommes là pour une chose : discuter des termes qui scelleront le destin de cette île à tout jamais. Du moins, jusqu’au prochain changement qui, je l’espère, n’arrivera pas de si tôt.

Un type lève la main. Belmud lui accorde la parole.

« Je tiens avant toute à te remercier, Ragnar. Ce que tu as réalisé est extraordinaire, et honnêtement, on ne pensait pas du tout réussir au début. Ton plan semblait titanesque et sorti de nulle part, d’autant plus qu’on a dû bosser comme des chiens pour tout préparer… Non, franchement, on était pas tous de ton côté au début. Un type déboule, nous impose une guerre qu’on ne veut pas forcément, ça va deux minutes. »

« Et tu sentais tout ça. » Reprend Sam. « Pas besoin de haki pour sentir cette atmosphère maussade qui régnait autour de toi. Pourtant, tu as gardé ce sourire hautain que tu affiches régulièrement, tu as continué de guider ces hommes qui ne voulaient pas spécialement te rendre service… »

« Pire encore. » Coupe Belmud. « Tu t’es sali les mains pour nous en assassinant le Roi. Pas chose aisée lorsque l’on n’est pas assassin. Et ton… enfin tes combats face au commodore et au vice-amiral… C’était sensationnel. Tu t’es battu au péril de ta vie, épuisé, sans rechigner, pour protéger des types que tu ne connais pas. »

« J’ai eu beaucoup de chance que le vice-amiral ait été affaibli par tes soins, Belmud. Je ne connaissais peut-être pas tout le monde, mais dès lors que nous combattons pour les mêmes idéaux, nous sommes tous frères. Tous. Ce que j’ai fait, je devais le faire, c’était mon rôle et mon devoir. Mais notre travail ne s’arrête pas là. »

« C'est pourquoi nous sommes ici, caballeros. » Poursuit Suelto.

« En effet, nous savons que vous avez de fortes tendances, ou des similitudes avec nos pensées révolutionnaires. J’ai cru comprendre que vous étiez esclaves autrefois, je me trompe ? »

Le silence répond à ma question.

« En me permettant de défendre cette île, en éjectant le gouvernement de votre cité, vous vous êtes en quelque sorte considéré comme partageant notre cause. Le gouvernement vous considère comme tel à présent. »

« Alors depuis le début… »

« Non. J’ai répondu à l’appel de votre maire qui a contacté notre organisation. Et je ne compte absolument pas m’imposer comme leader sur cette île, loin de là, Belmud gère très bien l’affaire. Non, non et non. Ce que je souhaite, ce que nous souhaitons, c’est une collaboration. »

« Développe. » Rétorque Belmud.

« Nous souhaitons apporter notre soutien contre d’éventuels attaques. La situation de l’île est ambiguë, pirates comme marines peuvent y voir une opportunité pour venir prendre possession de cette merveilleuse cité. Les hommes et les femmes sont vaillants ici, savent se défendre seuls, mais je ne crains que cela ne soit suffisant. Ainsi, j’aimerais que des soldats de notre armée rejoignent l’île, des formateurs qui formeront les soldats révolutionnaires de demain, seulement pour ceux qui veulent, nous n’imposons rien. À long terme, j’ai effectivement pour projet de construire une base révolutionnaire. En fait, nous aimerions continuer de bâtir ce que vous avez commencé. Belmud sera toujours le maire de la ville et aura toujours le dernier mot, l’armée révolutionnaire ne gouvernera pas la Citadelle. Il n’y a que du positif à en tirer. Nous oeuvrons pour une cause commune, on vous protège, on vous forme, on vous fourni en armement, mais on continue de se développer grâce aux moyens de l’île. »

Ils se concertent. Maria reste silencieuse et désintéressée, comme à son habitude. Je me retourne vers Suelto pour y trouver du soutien, il me tend son pouce en guise de satisfaction. Je souhaite n’avoir rien oublié, c’est important. Logiquement on va dans la continuité des choses, je les vois mal me rembarrer alors qu’il n’y a que des avantages à en tirer.

« Bon, effectivement, aucune raison nous pousse à décliner cette offre. Nos idées convergent, tu es formel sur le fait de ne t’imposer comme dirigeant, ça me semble être un bon parti pour s’entraider et évoluer. Tu nous as prouvé ta bonne foi, Ragnar, et je pense que de toute manière nous aurions accepté les termes de cette demande dès le début. Nous savons ce que nous voulons et nous voulons, toi également, alors avançons ensemble vers ce destin flamboyant qui nous attend. Concernant la base, je te propose que l’on en reparle d’ici quelques mois ? »

« Si le destin ne m’emporte pas vers d’autres mers, alors volontiers. »

« Autre chose ? »

« Si l’on voit encore plus loin, à très long terme, faire de Jaya le Royaume de la révolution sur Grand Line… Mais là, par contre, ça demande vraiment discussion, définir bon nombre de choses que nous ne pouvons faire maintenant. Restons-en aux choses simples pour le moment. »

Ça se décante plutôt bien pour le moment. Les types ont confiance en moi, à moi de ne pas les décevoir. Je suis garant de cette coalition.

« Nous acceptons à l’unanimité. On se charge de rassembler la cité pour annoncer la nouvelle. »

Quel soulagement ! Je me remémore ma mission à Kage Berg, qui a lamentablement échoué et causé la perte de beaucoup d’hommes. Un fiasco. Pour un seul village avec lequel je m’entendais bien, j’ai voulu imposer une révolution qui n’en avait nullement besoin. Mais cette fois c’est différent, je n’ai rien imposé et on a sollicité mon aide. La révolution en aide à ceux qui en ont besoin, elle n’impose pas ses idéaux. J’ai mis beaucoup de temps à le comprendre.

La réunion est terminée. Je dois maintenant contacter Knox, et participer à cette fameuse « cérémonie » où sera annoncé le futur de cette citée. Bien des choses se seront passées en si peu de temps, et miraculeusement, je suis encore en vie. Ma fin n’est peut-être pas encore programmée pour de suite, des aventures folles m’attendent.
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PuruPuru…PuruPuru…

« Mademoiselle Émilie Knox ? » Dis-je interrogé.

« M’appeler sur ce numéro… J’imagine que c’est toi, Ragnar ? »

Trop forte. Comme je le pensais, ce n’est pas son vrai numéro, et en plus elle attribue une personne à chaque numéro. La dame est intraçable.

« Ouais… C’est bien moi, ouais. »

« Pardonne-moi ce sont des mesures de sécurité. Tu devrais également faire attention. J’ai eu vent de tes exploits, c’est sans doute pour ça que tu appelles, et à mon avis ta quote de popularité risque de monter à vitesse grand V. De plus en plus de personnes parlent de toi, c’est presque devenu un honneur de travailler à tes côtés… Non, je blague. »

Salope.

« Quoiqu’il en soit, c’est une mission réussie avec brio. » reprend-t-elle.

« J’aurais besoin que tu m’envoies des hommes compétents, armés jusqu’au dent, si possible. »

« Plait-il ? »

« Cette ligne est sécurisée ? »

« Naturellement, idiot. Tu penses réellement que je t’aurais laissé m’appeler ? Allez, poursuis. »

Elle n’est vraiment pas tendre, celle-là.

« Un QG sur la première voie de Grand Line, sur Jaya, afin de pérenniser cette entente et former des soldats en continu. Nous venons tous deux de la marine, ça reviendrait à avoir une garnison, c’est cool, non ? »

« Tu prends toujours les choses avec autant de légèreté, Ragnar Etzmurt ? T’es un véritable danger mais ton idée me plait bien. Autre chose ? »

« Non. Les architectes et mains-d’oeuvres sont déjà sur place. Juste des formateurs et des soldats armés. »

« Très bien. Du travail m’attend, je dois filer. Au besoin, rappelle-moi sur cette ligne, je la conserve pour toi. Ciao ! »

Une communication express mais extrêmement riche.
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En fin journée, nous sommes sur une grande estrade - qui servait probablement comme peloton d’exécution - où nous surplombons l’ensemble de la population de la cité. C’est impressionnant le nombre d’habitants qu’elle est capable d’accueillir, je ne nous imaginais pas aussi nombreux. Je ne compte même pas des contrées non civilisées de l’île et certainement habitées.

« Mesdames et messieurs, mesdemoiselles et messieurs, mes salutations. Si nous sommes tous réunis ici…. » Le speech habituel des grands hommes.

Il annonce à son peuple la raison de cette énorme assemblée d’hommes, de femmes et d’enfants. Il leur explique qu’après les récents événements, une réunion exceptionnelle s’est déroulée pour discuter de l’avenir de la cité et de ses habitants. Il en est ressorti que nous sommes tous, dans l’ensemble, contestataire du système actuel, et que c’est bien pour cela que nous avons décidé de rejeter le gouvernement.

Sauf que certaines personnes semblent être indignées. Belmud baisse la tête. C’est ce que l’on craignait malgré l’approbation du syndicat qui était avec nous, mais il est évident qu’il allait y avoir des protestations et c’est normal. Pourquoi vouloir renverser un système pour qu’un autre venu de l’extérieur le remplace ? Est-il mieux ? Je passe devant le maire de la ville, surplombant l’ensemble de la population, qui se tait en attendant d’écouter ce que j’ai à dire.

« Il serait naïf de croire que vous êtes maintenant en sécurité. Nous sommes en reconstruction, ne pensez-vous pas que des types vont tenter de s’imposer ? De plus, la manière de gouverner de votre maire ne vous convient-elle pas ? J’ai pourtant cru comprendre que si. Et donc ? Absolument rien ne changera. Nous partageons les mêmes idéaux, nous souhaitons tous être libres, que ce soit nous ou tous ceux qui ont été autrefois esclaves, ou ceux qui le sont actuellement ailleurs. Car oui, une triste vérité existe et nous fermons les yeux. D’autres Hommes dans ce monde se font battre, maltraiter et doivent servir contre leur gré des pourritures. Jaya doit être un exemple d’indépendance et à l’initiative de manoeuvres pour lutter contre l’esclavagisme dans le monde. »

Je reprends mon souffle.

« C’est à cela que vous voulez aspirer ? Continuer votre petit train de vie en ignorant ce qu’il se passe ailleurs. Je ne viens en aucun cas imposer des règles ou des lois. Non. Je viens seulement vous tendre la main comme je l’ai déjà fait. Ceux qui veulent combattre à mes côtés le peuvent, vous serez formé par la même occasion. Ceux qui ne veulent pas pourront continuer leur vie, ça n’impactera en leurs habitudes. Mais s’il vous plaît, cessez d’être lâches et de vous mentir sans arrêt. Là, nous avons eu de la chance, mais cessez de croire que l’on peut obtenir ce qu’on veut sans battre. Et combattre, malheureusement, incite forcément des pertes. Mais mieux vaut mourir en se battant pour ses idées, que de mourir écrasées par celles des autres. »

La populace reste silencieuse.

« Levez vos fourches et battez-vous pour un monde qui vous semble juste ! Ne laissez pas des hommes riches aux pouvoirs infinis dicter votre vie ! Jaya est un symbole de liberté ! Personne ne dirige cette île, seul Belmud et ses fidèles compagnons sont nos leaders, car nous l’avons tous décidé ici ! Ne suivons pas les schémas qui se dessinent partout ailleurs… Croyez-moi ou non, nous valons bien mieux que ça. »

J’ai horreur de prendre la parole et je ne l’ai jamais autant depuis que je dois mener ce genre de missions.Tellement peu l’habitude que j’en ai la gorge asséchées, je dois m’abreuver. Je quitte discrètement l’estrade. Le reste ne me concerne pas. Mais à peine ai-je fini descendre les marches, que la foule se met à hurler de joie, exclamant mon nom en choeur. J’esquisse un sourire, j’imagine que c’est positif.

« Holà gringo ! Viens par ici ! » Dit Suelto en m’attrapant l’épaule.

Et c’est ainsi que je me fais embarquer jusqu’au port, sur notre navire vide - donnant vue sur le lieu de cette terrible bataille - nos hommes en préparation pour faire la fête avec le reste de la cité. Une table fabriquée à l’arrache avec des restes, deux tonneaux en guise de tabourets, une bouteille de rhum, deux shorts, en plein milieu du pont principal.

« J’ai pas ton haki à la con, mais j’te connais par coeur, et là j’sais que t’es assoiffé. » Dit-il en me servant un verre.

« Fallait pas te donner tant de mal, mon ami. Et Maria, tu peux te ramener avec un tonneau et boire avec nous. » Le regard tourné vers le mat derrière lequel elle se cache.

« T’es pas foutue de ta cacher correctement, idiote ! »

« Redis ça un peu pour voir, rouquin de merde… »

J’ai rarement ressenti une telle envie meurtrière chez quelqu’un. J’oubliais à quel point Maria est extrêmement dangereuse, en plus d’être un génie des combats. Suelto est aussi un véritable génie. Ce ne sont mes deux soldats les plus chères pour rien.

« Bon, maintenant que nous y sommes, qu’est-ce que t’as prévu pour la suite ? » Demande le roux.

Une brise vient subitement plaquer mes longs cheveux vers l’arrière.

« Commencer les construction, accueillir nos collègues qui ne vont pas tarder à arriver, puis rappeler Émilie. »

« Émilie… Tu parles de Knox ? La gonzesse du conseil des dragons ? J’te trouve drôlement familier avec elle vu son rang. »

Il ose me dire que je suis familier. Bon, peu importe. La nuit commence à tomber, et de notre placement privilégié, du calme quasi parfait, nous assistons à un magnifique feu d’artifice. Jaya aspire à quelque chose de grand. Le plus gros reste à venir, mais pour l’instant, qu’ils s’amusent et fassent la fête.
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