Je regardai, quand l'agneau ouvrit un des sept sceaux, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants qui disait comme d'une voix de tonnerre: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre.
Quand il ouvrit le second sceau, j'entendis le second être vivant qui disait: Viens. Et il sortit un autre cheval, roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d'enlever la paix de la terre, afin que les hommes s'égorgeassent les uns les autres; et une grande épée lui fut donnée. Quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. Et j'entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait: Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier; mais ne fais point de mal à l'huile et au vin. Quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant qui disait: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre.
Apocalypse, chapitre six, versets un à huit.
« Beau combat, mon Colonel. »Quand il ouvrit le second sceau, j'entendis le second être vivant qui disait: Viens. Et il sortit un autre cheval, roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d'enlever la paix de la terre, afin que les hommes s'égorgeassent les uns les autres; et une grande épée lui fut donnée. Quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. Et j'entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait: Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier; mais ne fais point de mal à l'huile et au vin. Quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant qui disait: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre.
Apocalypse, chapitre six, versets un à huit.
Le son d’un livre qui se ferme brusquement. Le prêtre tourna une tête désabusée vers le première classe qui venait d’interrompre son laïus. Face à eux, le Soleil se couchait sur l’océan, bordant les flots d’un rouge pénétrant. Un navire, un petit trois mats, s’éloignait lentement de la berge, enrobé d’un linceul de flammes. La gigantesque épée du prêtre était plantée dans le sol, dégoulinante de sang, tandis qu’il offrait sa sainte lecture aux âmes corrompues des hérétiques qu’il venait de châtier. Il leur offrait un aperçu de la vision d’horreur qui les attendrait dans les décennies à venir, tout en leur apportant le rayon d’espoir de l’apocalypse. Il les savait aux portes de l’enfer, mais ne pouvait se résoudre à laisser les âmes purger leur peine sans un maigre rayon d’espoir. Le Paladin soupira longuement puis se tourna vers l’imprudent. Celui-ci blêmit, se rendant à peine compte de son erreur. Alexander secoua la tête. Au bout de combien de temps parviendrait-il à leur faire enfin rentrer dans le crâne qu’il ne fallait pas le déranger en de pareilles circonstances. Il fit craquer sa nuque en inclinant la tête puis se ravisa. À quoi bon ? D’un geste, il rangea l’imposant livre dans une poche intérieure de sa veste, puis il replaça ses lunettes sur son nez.
« Il n’y a pas de beauté dans le combat. Seule l’absolution de tout péché compte. Purger cette terre du mal, voilà ce qui importe. » expliqua-t-il, en se baissant.
Le prêtre s’empara d’une poigner de sable et la fit lentement couler entre ses doigts. Il laissa le vent emporter les milliers de cristaux, à la manière des cendres du bateau pirate. Un craquement sinistre répondit à son appel, tandis que le vaisseau miteux commençait à sombrer au fin fond des océans. Alexander soupira de nouveau, visiblement harassé par le lourd fardeau qui reposait ses épaules.
« Nous sommes le sable, instables et volatiles. Seul le roc peut résister à la tempête qui s’annonce. » marmonna-t-il à lui-même.
Il se releva d’un bond, puis retira son arme du sol d’un seul geste puissant. Il exécuta un moulinet pour en chasser le sang puis la rengaina. Sa prise n’avait pas été énorme, une petite dizaine de pirates, à peine primés. Il ne prendrait même pas la peine de ramener leurs corps, qu’ils reposent en paix au milieu de flots. Le pieu Colonel fit signe au première classe de le suivre, puis entama la longue montée sinueuse qui devait les amener au sommet de la falaise bordant cette crique maculée du sang des morts. Il se passa une dizaine de minutes avant que le soldat n’ose enfin prendre la parole. Il avait été le seul à descendre parler au Colonel, le reste du petit corps de garde qui l’avait accompagné était remonté après l’avoir aidé à neutraliser la menace. C’était un pêcheur qui avait signalé le navire. Les pirates avaient attaqué dès que Alexander avait prononcé son grade, grand mal leur en avait pris. Cela leur avait pourtant octroyé un trépas rapide, et presque indolore. Dieu puisse avoir pitié de ces âmes impies, et que les pires tourments leur soient épargnés.
« Mon Colonel. »
Le Padre s’arrêta, puis se retourna lentement. Il offrit un sourire jovial à son subalterne, tranchant radicalement avec l’expression qui s’était calquée sur ses traits quelques minutes auparavant. En dehors des combats, il devenait réellement un tout autre homme. En des circonstances ne le poussant pas à la ‘purge’, il n’était que le bon Père Alexander, protecteur des orphelins d’Orange Town. D’un geste de la tête, il autorisa le soldat à parler.
« Un messager vient de nous faire part d’une autre menace, je suis désolé de vous avoir dérangé durant votre office, mon Colonel. » s’excusa-t-il.
Le Paladin lui fit signe de continuer.
« Un de nos hommes manque à l’appel, il exécutait une ronde en dehors de la ville et n’a jamais présenté son rapport. » lâcha-t-il entre deux respirations difficiles, visiblement harassé par le simple effort de gravir cette pente escarpée.
Alexander acquiesça. Inutile de lui poser les questions qui avaient certainement déjà été posées : en était-il sûr, qui était cet homme, était-ce normal etc. Tout ceci avait déjà du être vérifié, ses hommes savaient parfaitement quel niveau d’exigence il leur demandait. De ce fait, il se remit en chemin et rejoint la petite troupe d’une dizaine de Marines qui l’attendait en haut. Tous avaient déjà leur main posée sur leurs armes, et ils étaient au garde à vous. Parfait.
« Rompez, messieurs. Nous ne pouvons tolérer cette affaire, mettez tout le monde en branle bas de combat, je veux savoir ce qu’il est arrivé à notre homme dans les moindre détails. Je vais m’occuper moi-même de mener l’enquête au centre de la ville, quant à vous, vérifiez les différents points de patrouille. Déplacez-vous par groupe de trois. Première classe Rinji, venez avec moi, vous irez me chercher de nouvelles informations à la caserne. Compris tout le monde ? » ordonna-t-il.
« Colonel. Oui, Colonel ! » hurlèrent-ils tous en chœur.
Voilà qui faisait plaisir. Alexander les envoya remplir leur mission d’un hochement de tête, puis il fit signe au première classe de le suivre. Tout ça ne lui disait rien de bon. Peut être en apprendrait plus en interrogeant tout d’abord les civils d’Orange Town.
PS : pas obligé d’avoir tué le Marine ou autre, t’as le champ libre ! ^^