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Larghetto Mécanique.


Je viens de terminer une mission et j'attends qu'on me file la suivante. Y'a rien à faire, je suis coincé dans cette base. Au Cipher Pol, quand je suis pas sur le terrain, je dois attendre les nouveaux ordres. Ça change de lorsque je faisais mon service dans la Marine à l'époque. Je suis un peu plus tranquille, mais je vois des trucs de dingues. Ça me rend fou. Je songe à retourner dans l'Élite. C'est chiant de se retrouver dans une phase de doute. La vie, c'est vraiment un cadeau empoisonné. De la merde.

Je suis en train de réparer Sombracier, mon bras mécanique. Mon précédent combat a été d'une violence extrême que je suis maintenant obligé de revoir certain truc. 'Faut que je renforce son alliage. 'Faut qu'il puisse être plus résistant. J'en ai marre de me sentir faible. L'idée de clamser à la moindre accrochage me rend nerveux au point de pas pouvoir fermer l'œil. 'Faut dire que ma carcasse de cyborg se fait vieille. J'en prends pas vraiment soin. Et comme c'est de la fabrication personnel, je suis le seul à pouvoir faire le boulot. Et de toute façon, j'aime pas que les autres touchent à mes réglages. Puis bon, c'est pas comme si le mec lambda sait me bricoler. Même le plus doué des scientifiques aura du mal à piger de quel fer je suis.

Je suis dans l'atelier de la base, penché sur mon bras. Y'a personne. J'aime bien travailler quand je suis seul. Je me sens vraiment bien. Lorsque je suis tranquille, j'avance plus vite et j'ai l'esprit plus clair. Alors que je termine mon affaire au beau milieu de la nuit, j'entends des Marines qui déboulent à toute vitesse dans le couloir. J'ai le temps de capter une civière en tournant la tête.

— Vite, les gars! Mettons par là-bas.

Je me retourne complètement pour mieux voir. Un toubib, deux soldats dévoués et un apprenti mécano débarque dans ma salle. Le doc' garde son sang-froid et semble gérer la situation. Les types de la Régulière tiennent le coup, alors que le méca' donne plus la sensation du troufion perdu. Z'ont pas l'air de me calculer, car ils déposent en vrac le cas d'urgence sur mon établi.

— Là. Comme ça. Doucement.

Mes yeux se posent sur la personne entre la vie et la mort. Bigre! Une femme. Amochée. Fragile. Même si voir une nana dans un sale état me chagrine, ça m'empêche pas de râler.

Y'avait pas de place en bloc opératoire pour me foutre le bordel dans mon coin?

Tout le monde me remarque alors. Le médecin prend la parole.

— Navré pour le dérangement, mais nous ne pouvons pas traîner.

Se faisant un peu plus insistant, il me demande de l'aider.

— S'il vous plaît, Monsieur, cherchez-moi des assistants. Vite!!

Si j'en crois mes mirettes, c'est pas des bouffons en blouse blanche que la dame a besoin.
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Si la présence d’une douleur réelle à la hanche devait suffire à Judith Zola pour déduire qu’elle était sérieusement touchée, le glaviot rosé enduit de la noire huile mécanique qui circulait dans ses prothèses qu’elle venait de cracher ne laissait aucun doute sur le sujet. Mais cela n’était guère plus que la partie émergée de l’iceberg, la partie figurativement submergée étant dissimulée sous le drap souillé et visqueux du brancard qui la transportait de toute urgence vers un endroit qu’elle n’aurait pu définir. Mais alors qu’elle entendait les cliquetis mécaniques caractéristique d’un porteur d’augmentation, on lui retira le drap, et à cette vision, elle roula des yeux en lâchant un « Oh putain… », ne dissimulant aucunement sa préoccupation quant à ses chances de survie.
Et pour cause : Ses deux jambes était complètement arrachées, et fuitaient d’huile et de sang coagulé, tandis qu’une de ses mains, au bras complètement luxé, faisait contracter les doigts de manière répétée et involontaire ; expliquant les élancements réguliers sous la forme de petites châtaignes (indicatrices, en temps normal, de ce que beaucoup considèreraient comme des douleurs atroces) que ressentait Judith depuis une heure.

La cyborg salement amochée pouvait entendre les commentaires des infirmiers proches Mais comment diable avait-elle réussit à se faire ça, demanda l’un des infirmiers, en secouant la tête. Aucune réponse ne sortit de sa bouche ; déjà parce qu’elle était trop occupée à cracher du sang, et également parce qu’elle n’avait aucune idée de ce qui se passait.

A peine réussit-elle à un gémir et à lâcher un faible « Qui êtes-vous ?», à l’adresse de ce qui lui semblait être un autre cyborg. Un médecin cyborg ? Non, il semblait y avoir un vrai médecin proche de lui. Un infirmier cyborg, alors ?
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Savoir comment elle s'est fait ça, j'en ai rien à péter. Accident qui a mal tourné ou embuscade par des lascars, osef. Là, ce qui compte, maintenant, c'est de pouvoir recoller les bouts en la maintenant en vie. Son cas est grave. Et la voir dans cet état me renvoie directement à la "Chute"... Mon passage d'un être fait de chair à un monstre de métal. J'ai tout perdu ce jour là. TOUT. Mon premier amour, ma dignité, ma soif d'aventure, ma joie. Le navire céleste dans lequel j'étais à bord avec ma copine tomba du ciel après une explosion dans la salle des machines. Je suis le seul survivant. Je me suis accroché à ce qu'il me restait. La seule chose. Mon envi de vivre.

Je lis dans les yeux de la nana le même regard. Elle me décroche une phrase presque inaudible. Je sens qu'elle lutte pour rester parmi nous. Malgré sa faiblesse, je vois une leur d'espoir. Malgré l'horreur visuelle, elle arrive à rester calme. Je la connais pas, mais je l'admire pour ça. Je serre les dents. Une boule glisse dans ma gorge. Je m'avance doucement pour me mettre au niveau du brancard. Je pose délicatement ma seule main valide sur son épaule.

Rassurez-vous. Je vais vous aider.

J'ai pas la gueule à chercher des assistants. Ça risque d'être pas jo-jo, car 'va falloir faire avec les moyens du bord. Et le temps est compté. Le médecin est légèrement embêté parce qu'il a jamais fait de telle opération. Avoir des patients cyborg, j'entends. Et c'est pas faute d'avoir un méca' avec lui. Réalisant que je bouge pas mon cul, il m'interroge.

— Vous savez comment nous aider?
Et pas qu'un peu! Je suis Ingénieur en Mécanique. Et les cyborgs, ça me connaît!!

Et je me tourne vers le type qui semble être un mécanicien de pacotille.

Et toi, le binoclard, tu peux m'assister.
— Je m'appelle Boris, en fait.

Pour commencer, il faut arrêter l'hémorragie. Et ça, c'est au rôle du médecin. Il a déjà fait le nécessaire, mais ça coule encore un peu.
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