Ah… Le quotidien. Une routine qui s’enchaînait jour après jour avec un certain calme dans lequel berçait les habitants de Boréa et j’en faisais parti. Jour pour jour, cela faisait un mois que j’étais arrivé sur ce diamant flottant et son climat froid. Un mois que je me réveillais à la même heure, que je me préparais de la même manière, que je faisais mon rapport au chef de la garnison, que je patrouillais sur le même circuit, que je rentrais après le même tournant et que je dormais. Cette boucle se répétait inlassablement et j’en avais assez. Quand je ne patrouillais pas, je m’entraînais. Et quand je ne m’entraînais pas, je me reposais. Encore et encore. J’avais l’impression d’être dans mon village sur Tanuki tellement je tournais en rond. Les seuls moments où j’avais le droit à un peu d’action demeuraient les mêmes accidents de chariots de marchand itinérants qui ne les avaient pas bien équipés pour le temps.
Heureusement pour moi, si je n’étais pas encore devenu fou à cause de cette ritournelle temporelle, c’était grâce à mes gars. On m avait imposé à mon arrivé une petite equipe de Marine : trois matelots première classe et deux de la seconde. Les trois premiers, je les connaissais déjà : nous faisions nos classes ensemble et nous étions arrivés sur le même bateau.
Il y avait tout d’abord Nick, un chic type, mais il avait de sales manies, surtout au niveau des jeux d’argents. C’était un joueur invétéré, insatiable et surtout très doué. Il aurait pu être promu en même temps que moi s’il n’avait pas ridiculisé un de ses supérieurs lors d’une partie de poker où il avait tout raflé, même les vêtements de l’adjudant. C’était aussi un tireur hors-pair malgré ses très longs cheveux rose et blond qui lui bouchaient souvent la vue. La discrétion n’était vraiment pas son fort non plus.
Le deuxième, il s’appelait Iban, un mec sérieux, un peu réservé, mais surtout coincé. Il était plus grand que Nick et moi, un peu plus vieux aussi malgré ses longs cheveux bleu-ciel. Sa spécialité était le corps-à-corps, mais tout en gardant ses distances. Il maniait très bien sa lance qu’il embarquait toujours avec lui, même en permission. Lui aussi aurait pu devenir Caporal, seulement, il n’avait fait trébucher le même supérieur lors de la soirée où notre joueur l’avait dépossédé de ses fringues. Je m’en souvenais encore de la dizaine de minutes qu’il avait passée à s’excuser, mais rien ne pouvait arrêter la colère de l’Adjudant.
En ce qui concernait le dernier du quatuor de ma promo, Juno, je devais l’avouer : je ne l’aimais pas beaucoup. Arrogant et hargneux, c’était une vraie teigne derrière sa gueule d’ange et ses cheveux blancs. Il savait très bien jouer avec son apparence de gentil garçon afin de mieux tromper ses supérieurs et tous les autres. Devant tout le monde, il faisait le gosse discipliné, un peu peureux et pas très courageux, mais je n’avais jamais autant entendu de gros mots à la suite qu’après qu’il se soit fait bousculer par l’homme en caleçon qui tombait à cause de la lance de notre grande perche et qu’il ait fait tomber son verre. Au niveau du style de combat, comme moi, il maniait les lames, mais il en possédait qu’une seule et en combat, sa soif de gagner était insatiable. Même si je le désarmais à chaque affrontement, il chargeait. Aussi féroce qu’un lion sur une brebis ce type.
Pour finir, il y avait les deux nouveaux, Anna et Doroteo, fraîchement sortis du banc de l’école après leur deux mois de formations. Tandis que la première s’était assez bien habituée au groupe avec sa tendance à toucher les cheveux des autres et son côté complètement déjanté à base de piercing partout, le second était encore pas mal hésitant et effacé, mais diablement efficace à la course et au combat à mains nue.
Heureusement pour moi, si je n’étais pas encore devenu fou à cause de cette ritournelle temporelle, c’était grâce à mes gars. On m avait imposé à mon arrivé une petite equipe de Marine : trois matelots première classe et deux de la seconde. Les trois premiers, je les connaissais déjà : nous faisions nos classes ensemble et nous étions arrivés sur le même bateau.
Il y avait tout d’abord Nick, un chic type, mais il avait de sales manies, surtout au niveau des jeux d’argents. C’était un joueur invétéré, insatiable et surtout très doué. Il aurait pu être promu en même temps que moi s’il n’avait pas ridiculisé un de ses supérieurs lors d’une partie de poker où il avait tout raflé, même les vêtements de l’adjudant. C’était aussi un tireur hors-pair malgré ses très longs cheveux rose et blond qui lui bouchaient souvent la vue. La discrétion n’était vraiment pas son fort non plus.
Le deuxième, il s’appelait Iban, un mec sérieux, un peu réservé, mais surtout coincé. Il était plus grand que Nick et moi, un peu plus vieux aussi malgré ses longs cheveux bleu-ciel. Sa spécialité était le corps-à-corps, mais tout en gardant ses distances. Il maniait très bien sa lance qu’il embarquait toujours avec lui, même en permission. Lui aussi aurait pu devenir Caporal, seulement, il n’avait fait trébucher le même supérieur lors de la soirée où notre joueur l’avait dépossédé de ses fringues. Je m’en souvenais encore de la dizaine de minutes qu’il avait passée à s’excuser, mais rien ne pouvait arrêter la colère de l’Adjudant.
En ce qui concernait le dernier du quatuor de ma promo, Juno, je devais l’avouer : je ne l’aimais pas beaucoup. Arrogant et hargneux, c’était une vraie teigne derrière sa gueule d’ange et ses cheveux blancs. Il savait très bien jouer avec son apparence de gentil garçon afin de mieux tromper ses supérieurs et tous les autres. Devant tout le monde, il faisait le gosse discipliné, un peu peureux et pas très courageux, mais je n’avais jamais autant entendu de gros mots à la suite qu’après qu’il se soit fait bousculer par l’homme en caleçon qui tombait à cause de la lance de notre grande perche et qu’il ait fait tomber son verre. Au niveau du style de combat, comme moi, il maniait les lames, mais il en possédait qu’une seule et en combat, sa soif de gagner était insatiable. Même si je le désarmais à chaque affrontement, il chargeait. Aussi féroce qu’un lion sur une brebis ce type.
Pour finir, il y avait les deux nouveaux, Anna et Doroteo, fraîchement sortis du banc de l’école après leur deux mois de formations. Tandis que la première s’était assez bien habituée au groupe avec sa tendance à toucher les cheveux des autres et son côté complètement déjanté à base de piercing partout, le second était encore pas mal hésitant et effacé, mais diablement efficace à la course et au combat à mains nue.