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Assis bien confortablement sur un siège de sa cabine, Alcibiade Felton regarde à travers la petite fenêtre, seule source de lumière naturelle présente dans le local. Peu à peu, au-delà de la proue du navire, il voit s’approcher l’immense amas rocheux connu sous le nom de Reverse Mountain. Un sourire apparaît sur son visage ; l’événement qu’il a mis tant de temps à planifier est sur le point de démarrer, c’est le début d’une grande carrière. Sortant de sa douce rêverie, l’homme se lève, énergiquement, attrape un pardessus gris clair qu’il jette sur son épaule et sort prendre l’air.

Au dehors, s’agitent plusieurs dizaines de marins, le navire est bientôt en place, plus que quelques dizaines de mètres et l’on pourra larguer les amarres. L’excitation monte et Alcibiade sent son cœur battre à tout rompre. D’ici quelques minutes, l’Ultimate Game, bijou de sa collection navale sera solidement attaché au fond de l’eau et servira de base de lancement pour sa nouvelle attraction ; la grande course des Blues.

L’Ultimate est un navire un peu particulier. Il consiste en l’assemblage de quatre bateaux classiques, rassemblés en un seul par un énorme pont faisant la liaison entre chaque plateforme. Un navire à l’avant, un à l’arrière et un sur chaque côté. Il avance doucement mais sûrement, aiguillé d’une main de maître par ses quatre navigateurs, eux-mêmes gérés par le capitaine-chef de l’Ultimate. Un tel navire n’a pas son pareil sur les quatre mers et Alcibiade se félicite d’être à l’origine de l’engin.

« Capitaine ? Demande-t-il au vieux loup de mer à la barbe grisonnante qui tient la barre du bateau de devant.
-Oui, m’sieur Felton ?
-Vous estimez que nous serons en place dans combien de temps ?
-À vue de nez, trois quarts d’heure. Peut-être un peu plus, dépend de la direction du vent. S’il change pas on risque d’affronter un sérieux contre. Avec un plus petit engin, ça aurait pas posé de problème mais là…
-Merci Capitaine, j’ai saisi le principe. »

Le Marin rougit. Il sait qu’il ne peut répliquer et qu’il perdrait son travail et sa réputation à traiter de malotru un ponte pareil. L’argent que possède Alcibiade Felton lui suffit à ramener ses sous-fifres au silence d’un simple regard. Bon… Tout semble se dérouler à merveille pour l’homme d’affaires. Il enfile son pardessus et s’engage dans les escaliers qui mènent au pont central. Avoir un point de vue sur son domaine le rassure, il va pouvoir observer le déroulement des opérations minute par minute.

***

Ah, l’air de la mer, qu’il est bon de retrouver cette surface plane et bleue à perte de vue. J’comprends les types qui vivent essentiellement sur l’eau en revenant le moins possible à terre. Mais ma petite femme me manquerait à force. J’sais pas pourquoi on m’envoie vers Reverse. J’ai pas bien compris. Une course à faire qu’on m’a dit. Un certain Alcibiade Felton -j’connais pas- demande un renfort de plusieurs types pour son nouvel événement extraordinaire. Extraordinaire mon cul, le jour où on me laissera tranquillement lire mon canard au chiottes, ce sera extraordinaire.

Quoiqu’il en soit, j’ai mes instructions pas très claires en poche et mon p’tit bateau file vers le lieu de rendez-vous. Un tout p’tit bateau rapide, le genre furtif, qui s’faufile partout. Quinze hommes pour le manœuvrer et j’fais office de figure de proue.

« Lieutenant Kosma ? »

Ouh, que j’aime ce genre de voix féminine qui me caresse le dos. J’espère que c’est une bonne nouvelle. J’ose pas vraiment me retourner de peur d’être déçu. Mais la politesse reste quand même dans mes attributions. Alors j’tourne légèrement la tête pour voir apparaître un minois des plus singuliers.

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« J’me présente, Cannelle Garnier, capitaine du Maroufle. Je suis désolée de ne pas être venue vous accueillir plus tôt, j’étais en réunion avec mon état-major. Si on peut appeler ça comme ça.
-Vous êtes pardonnée.
-Cigarette ?
-Pas d’refus. »

Alors qu’elle me tend une tige que j’attrape fébrilement, je surprends une lueur féroce dans son regard. Pas si heureuse que je sois là. Ça arrive. Avec toute l’expérience que j’ai dans le squattage de bateau, j’ai l’habitude de ne pas être le bienvenu. Elle s’accoude au bastingage. Mon regard passe furtivement pour la détailler de pied en cap. Une chemise délavée, sans doute d’un bleu plus profond à l’origine et un pantalon de toile grossière brun, usé lui aussi. Soit elle se donne un genre, soit elle est du type à naviguer souvent. Puis j’jette de nouveau mes pensées vers l’océan. Très loin devant, des formes sombres commencent à apparaître et j’suppose que ce sont les montagnes.

« Vous êtes là pour surveiller la course ? Que m’demande Cannelle, rompant le silence un peu pesant qui s’était instauré.
-La course ?
-Oui, la course. Si nous nous rendons à Reverse Mountain c’est pour participer à une course nautique. Vous n’êtes pas au courant ?
-Ah, c’était ça ! J’avais pas compris le message. Du coup, oui, sans doute. Une mission de routine, devrait pas trop y avoir de problèmes, si ?
-Je ne sais pas. J’espère que non. Si jamais, nous saurons nous défendre. »

La ton employé est plus grave que ce à quoi je m’attendais. Bizarre. Ça cache quelque chose de louche. Cette femme me plaît. Le mystère, ça a toujours été mon dada. J’continue de fumer le bout de ma clope. J’suis heureux d’avoir été convoyé par c’bateau en particulier. C’est assez rare que mon hôte me soit aussi sympathique.

***

La huitième et dernière amarre de l’Ultimate percute l’eau dans un claquement sonore. La plate-forme est ancrée, le jeu va pouvoir commencer. De son perchoir situé sur le pont central, Alcibiade laisse son regard passer sur les différentes phases des opérations. Les voiles des quatre grands mâts ont été repliées et déjà apparaissent à l’horizon plusieurs navires. Les participants ont répondu à l’appel. Selon ses estimations, ils devraient être une dizaine de bateaux à concourir, tous attirés par l’appât du gain. Felton rayonne et sa joie ne fait qu’augmenter.

« Toi ! Aboie-t-il à l’attention d’un marin qui passe, un paquet de cordages dans les bras.
-Oui ?
-Je veux que le bureau des inscriptions soit en place dès que les premiers concurrents seront là.
-Bien monsieur. Je vais faire passer le mot. Nous sommes en train d’installer la cabine du commentateur.
-Ma cabine, très bien. Ne perdez pas de temps. Tout doit être absolument parfait. »

En effet, autour de chacun des mâts, une poignée d’homme commence à attacher cordes et chaînes. La cabine qu’Alcibiade a rêvé pour commenter sa course sera montée entre les quatre mâts, solidement attachée en l’air et pourvue de jumelles. Bientôt il sera connu sur toutes les Blues et tout le monde lui demandera d’organiser des événements d’une telle ampleur. Toutefois, si le maître des lieux bouillonne intérieurement, il n’en laisse paraître que ce sourire cynique, seule preuve extérieure du contentement qu’il ressent.

Tout semble se dérouler à merveille, Alcibiade jette un dernier regard sur son empire et s’empresse de regagner sa cabine. D’ici quelques heures, il devra réapparaître en messie et il veut pour cela être dans les meilleures conditions physiques. Un petit somme ne lui fera pas de mal.

***

« Reverse Mountain en approche ! »

Au dessus de ma tête, la vigie annonce ce que tout le monde voit clairement d’en bas. Il s’agit sans doute de prévenir la capitaine qui est retournée dans sa cabine de commandement, me laissant seul à l’avant du bateau. Cependant, ce que je n’avais pas encore remarqué jusqu’à présent, c’est une espèce d’immense navire qui flotte non loin de l’entrée de la montagne. Enfin navire… À ce que je vois il s’agirait plutôt d’un assemblage de bateaux. Le gars qui possède ce machin doit vraiment avoir quelque chose à compenser.

« Kosma ? Je t’ai regardé lorgner l’cul d’la gonzesse tout à l’heure. T’es vraiment qu’un obsédé de tes couilles, saligaud. J’comprends toujours pas pourquoi t’as pas embarqué Elie à ton bord plutôt que moi. J’en ai absolument rien à foutre de tes emmerdes à la con. »

Pas besoin de me retourner pour reconnaître le doux phrasé du nabot. Kalem mesure un mètre vingt mais prononce plus d’injures à la minute que la plus grossière des putains de Las Camp ; en plus, il est d’une humeur massacrante à chaque minute de la journée. En effet, j’me demande pourquoi je l’ai embarqué lui plutôt qu’elle. Ça m’aurait évité les migraines de fin de journée à cause du babillage incessant du maître nain.

« P’tit gars, c’était certainement pas pour la douceur de ta langue que je t’ai emmené. Mais de toute façon, tant que j’serai surveillé, tu resteras avec moi.
-Tous des putains de gouvernementaux de merde. T’as de la chance de m’avoir sauvé la mise, sinon, j’aurais sauté du bateau direct. Malheureusement, j’suis doté d’un enfoiré de sens de l’honneur. Le monde m’emmerde. J’aurais tellement aimé ne jamais naître. En plus, tu m’aurais fais voir des coins réjouissants que ça m’aurait pas posé problème, mais une course au pied d’une montagne à la con, je m’en détruis l’entrejambe à coups de burin…
-Grand bien te fasse. Moi non plus ça m’enchante pas des masses cette petite mission, mais on fait pas toujours ce qu’on veut.
-Mythomane. La présence de la p’tite meuf te fait bander comme un poney. Et encore, t’as pas vu les trois autres, que des trucs qui plairaient à ton instinct de mâle alpha. Tu m’dégoûtes.
-Les trois autres ? »

***

À l’intérieur de la cabine, Cannelle Garnier discute avec ses trois acolytes. La présence d’un lieutenant d’élite de la Marine et de son nain de compagnie fait débat. Que fait-il là ? Est-ce qu’il compte les emmerder longtemps ? Comment peut-on le chasser sans trop se faire remarquer ? Voilà quelques questions que se posent les quatre femmes, bien décidées à ne pas supporter le gêneur trop longtemps.

Déjà, l’annonce de la vigie concernant leur arrivée imminente rassure les quatre demoiselles. Faire en sorte que la mouette se trouve un autre perchoir pour faire la course va sans doute être plus facile avec du monde autour. Marie Callony, un peu plus silencieuse que ses comparses regarde le Marine à travers la lucarne présente à sa gauche. D’un geste compulsif elle se gratte le sourcil gauche, se mord la lèvre inférieure en tambourinant du pied. Elle pense que le confronter directement à son statut de gêneur sera la méthode la plus efficace. En face d’elle, Sarah Mathis prend la parole pour suggérer d’user de ses charmes. C’est une proie facile, semble-t-il, et il est rare qu’un homme lui résiste. En se raclant la gorge, la dernière de ces demoiselles, Olga Davos remonte doucement ses lunettes le long de son nez. Selon elle, le plus à craindre est sans aucun doute le nabot.

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« Bon, écoutez les filles, intervient Cannelle, j’crois qu’on n’arrivera à rien sans connaître un peu plus le bonhomme. Avec un peu de chances il partira de lui-même. Sinon, l’improvisation me paraît la meilleure des solutions. »

On toque soudain à la porte et l’un des hommes d’équipage entrouvre la porte pour y glisser sa tête. Les quatre visages se tournent à l’unisson dans sa direction et un hochement de tête de la capitaine lui fait signe qu’il est autorisé à délivrer son message.

« Nous arrivons sur l’Ultimate, Capitaine. »


Dernière édition par Alexandre Kosma le Mar 07 Mai 2019, 12:43, édité 1 fois
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- Castiel, il se fait pas chier le lieutenant d'élite...

- Hein ?

- Bah oui, regarde toutes les nanas qu'il essaie de draguer...Je savais pas qu'il était aussi chaud lapin.

- Il est pas marié le lieutenant Kosma ?

- Non mais il a une petite amie, m'enfin quand je vois comment il roule des mécaniques face à ces nanas tu te dis qu'il doit pas forcément l'appeler tous les jours. Si tu vois ce que je veux dire...

- Ah bah, il a pas le zoan du Lion pour rien. Puis t'as vu les filles ? Rentrer dans les petits papiers d'un lieutenant d'élite, elles doivent apprécier l'idée.

- Dans les petits papiers...Dans son boudoir plutôt.

Castiel et Dean regardaient le marine d'élite et sa bonne compagnie arriver vers l'Ultimate. Tels deux commères qui commentent les manies de leurs voisins de palier, ils s'étaient mis subitement à changer de sujet de conversation en voyant leur nouvel équipier arriver dans l'embarcation qui filait à toute allure vers eux en tanguant légèrement. Les deux scientifiques aimaient bien s'accorder des petits moments à eux comme ça pour converser tout en respirant la brise marine, ça leur permettait de couper un peu les ponts avec le boulot et de passer du temps ensemble. En plus de ça, Dean avait un petit faible pour Castiel bien que ce dernier n'ait jamais rien remarqué malgré quelques remarques ou gestes équivoques...

- Qu'est-ce que vous faîtes les garçons ?

Une jeune femme habillée d'une jupe fleurie et à la chevelure violine survint à pas feutrés derrière eux, elle avait le visage souriant et se frottait les mains en avançant vers les deux hommes. Marina n'était pas du genre solitaire mais elle avait bien compris depuis longtemps que Dean voulait des temps seul avec Castiel, alors elle s'éclipsait de temps à autre pour lui laisser des occasions. Si les trois amis étaient ici c'était non pas pour une excursion sportive pour participer à cette grande course mais surtout parce qu'ils avaient été envoyés ici pour travailler. Oui, il n'y avait plus personne de disponible et, même si ce boulot pouvait ressembler à des vacances, ils avaient été catapultés sur Reverse Mountain pour se joindre aux forces du lieutenant. En plus de représenter la Marine et servir de gardes pour sécuriser la course, les trois scientifiques avaient été assignés au service médical pour vérifier qu'aucun des participants ne s'était dopé et ils étaient également chargés de vérifier leurs navires pour constater qu'ils étaient bien aux normes réglementaires.

- Rien, le lieutenant Kosma arrivé.

- Il est comment ? Répondit-t-elle en s'accoudant à la rambarde aux côtés du botaniste.

- Euh...grand. Toussota Dean. Et toi ça s'est passé comment avec les chasseuses Sailors ?

- Bien, les petites étaient saines, aucune drogue ou produit dopant. En même temps elles sont à peine majeures, quelle idée de partir à l'aventure comme ça...

- Va falloir qu'elles fassent gaffe au « lion des jupons ».

- Hein ? De quoi ?

- Huhu...Rien fait pas attention à ce qu'il dit. Qu'est ce que tu penses de ces filles alors ? Tu crois qu'elles ont leurs chances ?

Les chasseuses Sailors étaient cinq jeunes femmes qui semblaient toutes sorties d'un groupe de musique en vogue. Habillées d'uniformes d'écolières, elles avaient plus leur place sur les bancs d'une faculté à Logue Town ou dans un salon de thé rococo que sur le pont d'un navire à fracasser le crâne de pirates. Mais elles semblaient heureuses, c'est tout ce qui comptait finalement. Leur leader, une certaine Cassandra, ressemblait traits pour traits à Agatha, la sœur de Castiel. Elle lui manquait, et voir le visage de cette fille lui rappelait tant de souvenirs...Il s'était pris de sympathie pour elle sans pour autant lui avoir vraiment adressé la parole. À vrai dire, les chasseuses avaient insisté pour que ça soit Marina qui s'occupe de leur visite médicale, trop timides pour se présenter à moitié dévêtues face aux deux garçons. Elles semblaient toutes sorties d'un dojo de l'île du Karaté d'après le curriculum qu'elles avaient fourni avec leur fiche d'inscription, les sous-estimer serait sûrement une grossière erreur.

- Oh elles ont leurs chances. L'une d'elles vient d'une île céleste, elle a offert aux autres plusieurs dials projetant divers éléments. Ceux qui n'en connaissent ni l'existence ni le procédé peuvent être surpris. Et puis elles savent se battre, à mon avis elles peuvent aller loin.

- Bah, de toute façon on a pas le droit de concourir...

- On peut toujours parier. Ça nous occupera.

- Tu sais ce qui m'occuperait ?

- Un dîner avec moi... ?

- Un bon livre et un jus de fruits pressés. Quelque part dans une des serres de Marie-Joie, perdu sous la canopée.

- Pas mal. Moi juste un martini gin. D'ailleurs j'en vois certains qui risquent d'en siroter un dans pas long...

Tournant leurs têtes, Castiel et Dean purent constater que le lieutenant d'élite avec lequel ils devraient faire équipe venait d'accoster sur le pont de l'Ultimate et se faisait déjà acquérir par Alcibiade Felton, l'organisateur de la course. C'était un type maigrelet au visage osseux, affichant constamment un rictus satisfait. Clairement pas le genre de personne à qui on ferait confiance, mais bon au moins il proposait des divertissements. Felton accueillait Kosma en plissant les yeux et en souriant mielleusement. Lui serrant rapidement la main, il passa en revue les demoiselles qui arrivaient à leur tour sur le pont avant d'appeler un matelot pour qu'il les conduise jusqu'à leurs quartiers. Kosma restait là avec Felton et ils semblaient en train de discuter tous les deux. Castiel, Dean et Marina les observaient de loin, mais ils ne se privèrent pas pour continuer à échanger quelques potins une fois de plus.

- Felton aime bien faire le paon lui aussi.

- Tu m'étonnes, c'est un vrai requin ce type. Il a fait fortune dans le marché de l'art.

- À force de troquer des tableaux et des babioles, on finit par pisser dans des chiottes en or.

- J'ai farfouillé un petit peu et en fouinant j'ai vu que des rumeurs circulaient à son sujet. Paraîtrait qu'il aurait payé plusieurs courtisanes pour qu'elles lui rapportent des infos sur leurs clients les plus fortunés. Mais l'affaire n'a jamais eu de suite.

- Il aura dû étouffer l'affaire en payant des pots de vin...ou des tueurs à gage...

- En tous cas on saura jamais. Et je crois que personne n'a envie de savoir. Merde on nous fait des signes. Allons-y.

Quittant leur poste, les trois compères s'empressèrent de remonter le pont pour accourir vers Felton et Kosma qui les regardaient arriver en patientant. Il fallait croire qu'on déroulait le tapis rouge à ce gradé. Les trois scientifiques n'avaient rien pas eu droit à toutes ces attentions de la part de Felton. Sans doute le magnat des affaires avait-il jugé leur statut moins important ou reluisant que celui du dernier visiteur. En tous cas Castiel était satisfait de ne devoir en aucun cas traiter longuement avec ce mécène.

- Lieutenant, voici vos collègues qui vous épauleront durant votre mission. Trois ingénieurs de la Brigade Scientifique, j'ignore si vous les connaissez déjà.

- Enchanté. Fit Castiel en relevant ses yeux perçants vers Kosma. En espérant que le voyage avec ces demoiselles n'aura pas été trop....désagréable.
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« J’dois avouer qu’il faisait pas partie des plus déplaisants, que j’réponds au jeune Marine. Castiel, c’est bien ça ? »

C’est drôle la façon dont ont les gens de t’aborder. D’abord, ils se croient malins à te faire remarquer ce que tu sais déjà, ensuite, ils se croient supérieurs parce qu’ils n’ont pas les mêmes besoins physiques que toi, enfin, ils se rendent pas compte que j’en ai absolument rien à carrer de leur avis. Alors j’souris franchement à mon vis-à-vis et j’regarde ses deux comparses d’un air interrogatif. On m’file rapidement leurs prénoms. Que j’aurai très certainement oublié dans quelques minutes, soyons honnêtes.

J’me tourne vers l’Alcibiade mais celui-ci est déjà reparti d’un bon train ailleurs. Bizarre ce type. J’ai toujours pas compris ce qu’on allait bien faire ici. J’veux bien surveiller la course, mais c’est pas vraiment mon boulot de faire arbitre. J’ai tendance à détester ce genre de boulot réservé aux milices extérieures au gouvernement. Mais bon… Visiblement le type a de l’influence, et mes supérieurs me demandent de m’mettre à son service le temps d’une course. J’vais profiter du spectacle.

« Lieutenant Kosma ? »

La voix du jeune Castiel me sort de ma rêverie. Derrière lui et ses deux acolytes, une vingtaine de Marines dans leur bel uniforme flambant neuf attend. Mais qu’est-ce qu’ils foutent là ? J’suis toujours le dernier au courant de ce qui se trame. Et c’est censé être moi le chef de ce petit escadron ? Faudrait que je leur dise un jour que je n’ai ni le temps, ni le talent pour diriger. Peut-être qu’ils comprendront que ça ne sert à rien de mettre des hommes sous mon commandement.

« Messieurs-dames, nous allons surveiller une course. »

C’est tout ce que j’ai à leur dire. Pour l’instant. Le reste attendra que j’aie compris ce que veut le Felton.

***

« Les gars, il va falloir se montrer courtois et polis, au moins le temps que nous gagnons cette course. La récompense devrait nous permettre d’enfin nous éclater un peu.
-Oui capitaine Rooney.
-Je vais maintenant aller inscrire le Swift Symbol sur la liste des vaisseaux participants. Pas de bêtises pendant mon absence, hein ?
-Oui capitaine Rooney.
-Ne vous inquiétez pas, on aura de quoi faire de la bonne et vieille piraterie bientôt, ça vous va ?
-Oui capitaine Rooney !!!
-Soyez sages.
-Je viens avec toi.

Edouard Bottom regarde dans la direction de la voix d’un air contrarié. Elle ne cessera donc jamais de le faire suer. Eléa, toujours pimpante, se glisse aux côtés de son frère d’un air ravi. Le sourire sur les lèvres de la demoiselle fait comprendre au capitaine qu’elle est là pour lui pomper l’air. Retenir sa respiration et avancer sans faire attention est sans doute la meilleure des solutions.

« Tu sais quoi Edouardo ?
-Non, mais j’ai la nette impression que je vais pas tarder à le savoir.
-J’ai la sensation que c’est pas pour gagner la course que t’es venu ici, j’me trompe ?
-…
-Non, j’me trompe pas. T’es venu dans quel but ?
-Si on te demande, tu diras que tu sais pas.
-AAlleeeeeeeeeeez ! J’suis ta sœur quand même, à moi tu peux me le dire. »

Approchant sa bouche à quelques centimètres de l’oreille de sa petite sœur, Edouard lui chuchote quelques mots à l’oreille. Ça n’a pour tout effet qu’exciter la jeune femme qui se met à sauter un peu partout pour extérioriser l’émotion intense qu’elle vient d’avoir. Pendant qu’Eléa se calme, son aîné pose un pied sur la passerelle qui relie son navire au pont de l’Ultimate. Il est temps d’aller se présenter à l’accueil.

***

Levant les yeux au ciel pour remarquer l’espèce de plateforme soutenue en l’air par les diverses chaînes accrochées au mât, Cannelle se demande pourquoi ce besoin d’en arriver là. Un gars qui a autant la folie des grandeurs, c’est forcément quelqu’un qui a un problème avec la bosse de son pantalon. Sombre idiot. Il finira pendu par les couilles, lapidé par une horde de femmes en colère. En attendant, autant écouter ce qu’il a à dire. Visiblement, il a l’air de vouloir prendre la parole. Autour de la capitaine du Maroufle, une dizaine de personnes sont réunies. Tous attendent patiemment qu’Alcibiade Felton leur explique les règles de la course, et les enjeux.

Un peu plus loin, fumant sa cigarette, le lieutenant Kosma la regarde en souriant. Qu’est-ce qu’il peut bien lui vouloir ? Elle n’a pourtant pas l’impression d’avoir fait un faux pas. Machinalement, elle farfouille dans sa veste pour en sortir son paquet de clopes, elle s’en allume une tout en fixant le Marine d’un regard noir. S’il croît qu’il va l’avoir, il se trompe lourdement.

« Chers Amis ! Les inscriptions sont closes ! Résonne la voix microtée de l’organisateur. Dans quelques heures démarrera la première grande course sur Reverse Mountain, organisée par moi-même bien entendu. »

Pas un bruit dans l’assistance, la jeune capitaine s’étonne de cette attention pour cet épisode d’autosatisfaction du gars sur son perchoir. C’est quand même dingue que les gars arrivent à trouver passionnant un mec qui se jette des fleurs à tout va.

« Vous êtes neuf capitaines à avoir inscrit votre navire sur la liste des participants, félicitations ! Je vais maintenant exprimer quelques règles que j’ai soigneusement préparées. Elles sont relativement simples mais tout manquement donnera lieu à une élimination définitive de la compétition. C’est clair ? »

Quelques grognements s’élèvent de la foule. La plupart des capitaines acquiescent en attendant que le verdict tombe. À quoi ils s’attendent, difficile à dire. Chacun a l’air d’avoir ses points forts, ils espèrent surtout ne pas être handicapés par une règle ou une autre. Cannelle est confiante, elle a prévu différentes tactiques d’approche en fonction des bâtons qu’on pourrait lui mettre dans les roues.

« Règle numéro un : Le vainqueur est celui dont le navire a franchi la ligne d’arrivée le premier. La course s’étend sur vingt-cinq kilomètres et les balises sont en train d’être mises en place.
Règle numéro deux, il est interdit de couler un navire adverse.
Règle numéro trois, les canons sont interdits à bord, nous avons un espace sur l’Ultimate Game réservé au stockage de ceux-ci, vous les récupérerez après la course.
Règle numéro quatre, c’est une course de navires à voiles, tout moteur est interdit.
Règle numéro cinq, tant que les navires restent à flot, tous les coups sont permis. »

Houlà, c’est quoi cette règle bizarre ? La miss Garnier remarque aussi un mouvement du côté des Marines en présence. Le lieutenant Kosma et ses hommes semblent en grande discussion. Ils n’ont pas dû être prévenus de ça. Merde. Il va falloir avancer vers l’inconnu.

« Dernier petit point, avant que je vous laisse vous préparer. Pour la sécurité générale, j’ai fait appel à quelques soldats de la Marine, sur chacun des navires, deux d’entre eux seront présents. En aucun cas ils n’interviendront en faveur des participants. Ils sont là pour faire régner l’ordre et faire respecter les règles. Le reste de la troupe Marine restera sur le Navire d’intervention qui patrouillera près de vous. Il est bien entendu interdit de s’en prendre à ce Navire. Une équipe viendra vérifier l’état de votre Navire avant la course et prélèvera moteurs annexes et canons. Le départ se fera dans trois heures, vous devrez vous trouver entre les deux balises signalétiques situées à tribord de l’Ultimate. Vous pouvez y aller. »

***

« Bon, les cocos, j’avais pas vraiment prévu ça. J’aime pas du tout la tournure que ça prend. On va distribuer des escargophones à tout le monde et bien choisir les duos sur les navires. Kalem, tu t’occupes de trouver le matériel. J’ai besoin d’avoir une petite discussion avec les trois scientifiques.
-Tu peux aller te faire fourrer par un âne, je bougerai pas mon cul d’ici pour tes gastéropodes, je les gerbe tes ordres à la con.
-Kalem…
-Si tu crois que tu m’fais peur p’tite verge qui sent l’ovaire. »

Je m’arrête et m’retourne vers le nabot en souriant. Il sait très bien que j’ai pas envie de m’énerver devant mes nouveaux hommes. Il sait aussi qu’il est en vie grâce à moi et qu’il a encore du temps avant d’avoir épongé sa dette. L’affrontement des regards dure un peu. Puis un soufflement sonore me parvient du nabot. Il va faire ce que je lui demande. Une chose que j’ai appris à son contact, il finit toujours par faire les choses, même si c’est en tempêtant et en râlant. Un gars bien qui veut passer pour une ordure, marrant. Le plus chouette, c’est son vocabulaire, jamais entendu langage aussi fleuri pour sa taille.

« Vous trois ?
-Oui ?
-Vous avez bien fait une visite médicale pour chacun des participants à la course.
-Tous les capitaines s’y sont prêtés, et la plupart de leurs matelots j’imagine. Si certains se sont abstenus nous n’en savons rien. On a même rendu visite à vos petites amies.
-Très drôle, l’humour c’est fabuleux. Vous avez repéré des types louches.
-Ben en parlant des jeunes femmes avec lesquelles vous êtes arrivé…
-Quelques délits ?
-Pas vraiment, mais l’une d’entre elle a refusé un examen approfondi.
-Quel genre d’examen approfondi ?
-Marina ? Tu peux expliquer au lieutenant.
-Bien sûr Castiel. Quand je lui ai demandé de se déshabiller, elle a tout de suite refusé sans donner d’explications. Je ne me suis pas permis d’insister, mais ça m’a paru louche. Toutes les autres ont obtempéré.
-D’autres cas semblables ou étranges ?
-Hm, rien d’exceptionnel, mais c’est difficile à dire.
-Très bien, essayez de constituer des binômes convaincants, je verrai où je vous assignerai plus tard, ça vous va ? »

Les trois scientifiques acquiescent d’un signe de tête. C’est drôle, mais j’ai toujours l’impression qu’on doute de mes compétences. J’me trompe peut-être. C’est sans doute lié au fait que moi-même je supporte pas diriger. J’espère que ça se passera bien. En attendant, j’ai deux mots à dire au pigeon sur son perchoir.

***

« Allez les gars, on s’active, on doit être sur la ligne de départ dans une demi-heure. La Carpe, tu nous fais avancer tout ça. Tofu, Bull’, Tricky et Jones, rendez-vous dans ma cabine dans cinq minutes, j’vais vous exposer quelques détails. Les autres, vous suivez les indications de La Carpe à la lettre. »

Ca s’active doucement sur le Swift Symbol, comme partout autour. Certains navires ont déjà commencé à se mettre en place, d’autres, plus lents à se mettre en route, sont encore en préparatifs. Le départ de la course est prévu dans peu de temps et l’adrénaline monte chez les participants. Edouard Bottom jette un regard à son équipage qui s’active, aux deux Marines qu’on lui a collé au train, puis file vers sa cabine. Il a eu le temps de régler les derniers détails de son plan. Ses acolytes vont être mis au courant d’une partie de l’affaire, mais il garde quelques points en réserve. L’effet de surprise est toujours excitant.

Bien entendu, c’est Eléa qui se pointe la première dans la cabine. À peine est-elle rentrée qu’elle commence à lui taper sur le système. Par chance, Tofu entre à son tour et sa sœur se tait. C’est la seule personne du navire dont elle craint un minimum la présence. C’est qu’il est tout sauf sain d’esprit le gaillard. Quand Rooney l’a dégoté, le pyromane s’apprêtait à incendier une crèche. Ca le faisait rire d’imaginer les pleurs des parents en apprenant le décès de leurs nouveaux nés. Brrr. Il lui faisait froid dans le dos parfois. Mais c’est aussi pour cette raison qu’il l’avait choisi ; son sens de la démesure.

« On va attendre que les autres arrivent et on va gentiment faire ça en silence, compris ?
-Okay, Dark Brother.
-En silence j’ai dit.
-J’ai…
-Pchhht !
-Mais euh… »

Alors que les deux autres lascars entrent et s’installent sur deux chaises prévues à cet effet, un large sourire apparaît sur le visage de Rooney, tout le monde est là, il va pouvoir commencer son show.

***

« MESDAMES, MESDEMOISELLES, MESSIEURS, POUR LA TOUTE PREMIERE FOIS, LA GRANDE COURSE DE REVERSE S’APPRÊTE A DEMARRER ! TROIS, DEUX, UN… »

BANG !

Les neuf navires situés sur la ligne de départ se mettent en branle. La course a démarré.
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- Je n'aime pas du tout ces quatre femmes.

- Vous êtes jaloux parce qu'elles sont pas venues roucouler avec vous ? Répondit Kosma en esquissant un fin sourire que Castiel fit mine de ne pas remarquer.

Posté aux côtés du lieutenant d'élite, les deux avaient été assignés au Maroufle et supervisaient les quatre passagères qui étaient arrivées sur l'Ultimate en dernier. Le blondin avait quelque peu fait la moue en voyant qu'il était en poste sur ce navire. Il voyait bien que le lieutenant Kosma le sous-estimait, ou alors ne l'estimait pas du tout. Sans doute pensait-il qu'en tant que membre de la brigade scientifique, la place de Castiel ne devait pas être ici, qu'il était juste bond à gratter du papier et manipuler des éprouvettes remplies de substances colorées fumantes ou bouillonnantes. Certes cela faisait partie de ses occupations, mais c'était une erreur de penser qu'il était juste un rat de laboratoire. Et puis il pouvait bien se moquer si ça lui chantait, un commando assigné à une simple surveillance on pouvait pas dire que c'était top prestige.

- Pas du tout. Au cas où vous l'auriez oublié, l'une d'entre elles a refusé de procéder à l'intégralité du protocole d'inspection médicale. Ça veut dire qu'elles ont forcément quelque chose à cacher.

- Pour le peu que ça m'intéresse...grommela-t-il.

- Faîtes le malin. Elles vous ont dans leur ligne de mire depuis votre bref voyage ensemble jusqu'à l'Ultimate. Leur petit jeu de séduction a déjà commencé et...

- Et, coupa le lieutenant Kosma, en quoi est-ce que ça vous préoccupe autant qu'une brochette de donzelles me fasse du gringue ? Vous voulez prendre leur place peut être ?! En quoi c'est si important de toute façon... ?

- Oh mais c'est la raison pour laquelle on est là, pour surveiller chacun des équipages et prévenir tout comportement suspect. Je pensais que vous étiez au courant, monsieur. Répondit Castiel d'un ton désinvolte en insistant sur le dernier mot.

- Je sens qu'on va bien s'entendre tous les deux.

S'en retournant vers la mer, le lieutenant se mit à observer les autres navires et l'océan pendant que Castiel considérait chacune des demoiselles. La capitaine, Cannelle, était à la barre et manœuvrait sous les directives d'Olga, la binoclarde du quatuor. Dans les cordages, Sarah et Marie montaient et descendaient activement pour manier poulies et moulinets afin de manier les voiles et faire accélérer leur vaisseau. Sarah...C'était elle qui, d'après Marina, avait refusé de retirer ses vêtements pendant l'examen. Qu'est-ce que ça voulait bien pouvoir signifier ? Même leur capitaine avait fait preuve de bonne foi en se livrant au protocole, alors pourquoi cette fille tenait autant que ça à cacher son corps ? Est-ce qu'elle cachait quelque chose de si honteux ou alors d'illégal ? Il ne pourrait décemment pas la forcer à lui montrer...Puis elles n'avaient pas droit d’interagir avec eux, mais le botaniste avait bien remarqué ces gestes plus qu'équivoques à l'encontre de Kosma. Cherchait-elle à parfaire son petit numéro de charme qu'elle avait entamé avant le début de la course ? En tout cas, elle ne se privait pas pour lui lancer de langoureux regards.

- Vous v'nez d'où sinon ? Fit Kosma, accoudé contre la rambarde du navire et tourné vers la mer.

- Shimotsuki, sur East Blue. Pourquoi vous voulez mes papiers ?

- Vous êtes une petite teigne quand vous vous y mettez...Et vous les sortez d'où vous deux gus ?

- Marina vient de Shishoku, sur Grand Line. Et Dean vient de Zaun, sur North Blue.

- Ça fait une trotte. Et ils sont assignés sur quel navire ?

- Le Moonstar. Celui des chasseuses Sailor. Vous avez pas pu les rater, elles sont toutes en tenues d'écolières.

- Dur de les rater. Et elles, elles ont rien de suspect qui vous fasse pychoter ?

- Moquez vous. On verra bien si mes suspicions seront exactes ou si ces filles qu'on surveille sont juste des allumeuses. Non, les Chasseuses n'avaient rien de suspect durant leur examen.

- Vous êtes toujours aussi à cran pendant vos missions ou vous avez juste une envie pressante ?

- J'ai des travaux plus importants que la supervision d'une course de navires. Et en plus de ça j'ai l'impression d'être le seul à en avoir quelque chose à faire.

- Vous travaillez sur quoi ?

- Un antidote pour soigner ma sœur malade.

- Je vois.

Au moins il semblait vouloir faire connaissance. Castiel s'était retourné lui aussi vers la mer, se décidant à lâcher des yeux les jeunes femmes. Le botaniste remarqua cependant qu'Olga, la brunette à lunettes, se mettait elle aussi à guetter les deux Marines de temps en temps. Les rôles s'inversaient finalement, les observateurs devenaient observés. Elles étaient sur leur navire, sur leur terrain de prédilection, qui sait ce que ces filles pourraient tenter à leur encontre. Regardant à bâbord, Castiel remarqua le Moonstar à plusieurs mètres où chacune des chasseuses étaient à leur poste. Marina et Dean discutaient à l'avant du bateau tout en jetant quelques coups d’œils aux alentours. Il n'y avait pas grand chose autour d'eux ceci étant, quelques goélands volaient au dessus des mats en riant parfois mais c'était le calme complet tout autour. Si des pirates se décidaient à débarquer maintenant ils les verraient. Non, si un véritable ennemi se cachait ici il serait forcément sur un des navires. Castiel priait intérieurement pour qu'il n'arrive rien à ses amis.

- On devrait aller interroger ces filles concernant le refus de cette demoiselle. Elle pourrait être en totale infraction du règlement sans même qu'on le sache !

- C'était pas votre travail de procéder aux visites médicales ?

- Si vous aviez discipliné ces filles correctement au lieu de rouler des mécaniques peut être qu'elles auraient obtempéré sans faire d'histoire.

- Si ça vous amuse on peut toujours y aller, mais comptez pas sur moi pour vous couvrir si elles vous en mettent une quand vous leur exigerez d'enlever leur habits.

- Peut être qu'elles accepteront si c'est vous qui demandez. Elles veulent entrer dans vos petits papiers alors....

Castiel s'arrêta un bref instant, les yeux tournés vers la mer devant eux.

- Qu'est ce qu'il y a ?

- Le courant s'intensifie par ici...les vagues se font plus grandes intenses...On risque d'être quelques peu mouvementés.

- Ce qui veut dire ?

- Que vous feriez mieux de vous accrocher à quelque chose.
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« Le courant se fait anormalement plus fort capitaine, glisse Tofu d’un air malicieux en entrant dans la cabine de commandement du Swift Symbol.
-Anormalement ? C’est à dire ?
-Les conditions météo étaient on ne peut plus favorables. On dirait que quelqu’un s’amuse avec le climat.
-Drôle. La carpe a besoin d’aide ?
-Pas pour le moment, mais il se pourrait qu’on ait à essuyer une micro-tempête.
-Parfait. Vous m’appellerez quand ça commencera à bouger sérieusement. Si la visibilité se fait mauvaise, on passera à l’action.
-Et les Marines ?
-Attendez mon ordre, pas de précipitation. »

Le pyromane ressort de la cabine avec un air de profonde satisfaction. Le plan du cap’taine est parfait, bientôt ils prendront les armes. La course ne se déroulerait certainement pas selon les règles, mais on n’observe pas de règles quand on est un honnête pirate. Lorgnant un coup dans la direction des deux Marines insouciants qu’on leur a assignés, Guillaume Speed agite machinalement son briquet, une lueur brûlante dans les yeux. Pauvres petits êtres sans défenses, ils ne tarderont guère à mourir, dommage.

« Jones !
-Hm ? Répond l’homme avec son habituel côté bourrin.
-Tu te chargeras de vérifier que nos deux mouettes ont tout ce qu’il faut. Un ordre du capitaine devrait arriver sous peu.
-Hm.
-Et si tu peux trouver Eléa et lui dire de venir par ici, j’ai deux mots à lui dire.
-Hm. »

Pas très causant, mais Tofu a l’habitude. Et il préfère ça. Les gens qui ne discutent pas les ordres, ça lui a toujours plu. Un coup d’œil en direction du gouvernail pour vérifier que la Carpe se débrouille. Aucun problème de ce côté là. Les hommes lui obéissent au doigt et à l’œil et il n’a toujours pas pris le contrôle total du navire, c’est donc qu’il n’a besoin de l’aide de personne pour le moment. Selon toute vraisemblance, Bulldozer est en cale, en train de préparer son petit effet. Ne manque plus qu’à trouver la demoiselle. Il l’a toujours dit à son capitaine, mais une femme sur un bateau, ça porte malheur. Et celle-là est indomptable. Speed grogne un coup. Elle va tout faire foirer, il en est sûr. Mieux vaut la surveiller de près.

***

« Lieutenant Kosma ?
-Oui ?
-Vous devriez rentrer en cabine, ça risque de mouiller un peu par ici, me prévient la jolie Sarah Mathis.
-C’est charmant de votre part, mais je préfère l’air frais. La cabine me fait l’effet d’une petite geôle et je n’ai jamais été adepte de l’enfermement.
-Comme vous voudrez... »

La demoiselle susurre ses phrases avec délicatesse et son parfum envahit mes narines dès qu’elle m’approche. Je ne peux m’empêcher de noter le regard réprobateur de mon acolyte. J’fais semblant de me détourner mais je ne peux m’empêcher de l’observer repartir dans l’autre sens. Une beauté, vraiment. Dommage que je sois en mission sinon…

« Hm hm…
-Qu’y a-t-il ?
-Votre regard s’égare lieutenant, commente le blondinet.
-Vous avez raison. Je vais plutôt faire un tour d’inspection des différents bateaux. C’est vous qui avez le Denden Castiel ?
-Je vous l’ai donné il n’y a pas une demi-heure. Décidément, ces jeunes femmes vous font perdre la tête.
-Il se pourrait bien. Tant que ça n’affecte pas ma réactivité, je ne vois pas où est le problème. »

Le scientifique lève les yeux au ciel. Bon, soyons plus professionnel, il n’a pas l’air de croire que je garde la tête sur les épaules. Je farfouille rapidement dans les poches de mon pardessus pour y dégoter un petit gastéropode de communication. Commençons par un tour complet, je terminerai sur Kalem, je verrai bien ce qu’il a à dire de son côté.

PULUPULUPULUP !
« Lieutenant Kosma ?
-C’est bien moi, tout est ok par chez vous ?
-Rien à déclarer, sauf cette tempête qui se prépare. Vous ne trouvez pas ça un peu bizarre ?
-Un peu bizarre, c’est à dire ?
-Le ciel était bleu et sans nuage il n’y a pas vingt minutes et voilà qu’il s’apprête à nous tomber sur la tête.
-Étonnant, oui. Vous auriez une explication ?
-Comme ça, je dirais non. Mais j’ai entendu parler de personnes qui sauraient s’arranger avec les changements climatiques.
-Ah ? Ce monde regorge de pouvoirs absurdes, c’est pas impossible. Tenez-moi au courant si vous en apprenez plus de votre côté. »

J’raccroche le p’tit escargot, puis je jette un regard vers le haut. Vrai que ça s’agite sévèrement au dessus de nos têtes. Castiel, lui aussi, observe attentivement les lourds nuages gris qui s’amassent dans l’azur. Un coup d’œil en arrière et je remarque que sur le bateau, les jeunes femmes sont elles aussi préoccupées par ce bouleversement météorologique. Pas de leur fait visiblement. Et ça n’a pas l’air de les arranger. Leur navire étant de plus petite taille que la plupart des autres, elles sont considérablement désavantagées en cas de tempête, la force des vagues pouvant les renverser bien plus facilement.

« Castiel, ça vous dérange de passer les autres appels ?
-Non, pourquoi ?
-Parce que j’ai quelque chose à vérifier par là-bas.
-Je croyais qu’elles n’affectaient pas votre travail.
-Je ne vais pas les voir. J’ai une petite intuition quand au potentiel perturbateur et j’aimerais vérifier ça. Je crois avoir une longue-vue dans mes affaires. »

***

PULUPULUPULUP !
« Sombre merdeux, je vais te faire bouffer te testicules, je déteste la mer, je déteste les tempêtes et je déteste quand on se fout de ma gueule !
-Monsieur Kalem ?
-Excuse mes paroles p’tit chaperon vert, j’croyais causer à cette ordure moisie jusqu’à la trogne de Kosma.
-J’ai dû le remplacer. Tout se passe bien de votre côté ?
-TU CROIS VRAIMENT QUE TOUT SE PASSE BIEN ? T’AS LES YEUX EN FACE DES TROUS, P’TITE BITE ? Y A UN SACRE OURAGAN QUI SE PRÉPARE ET ILS ONT PAS DE BOUÉES A MA TAILLE, JE RISQUE DE CREVER LA GUEULE OUVERTE ET TOI, IDIOT DES QUATRE MERS, TU ME DEMANDES SI CA VA ? »
Clic.

Oh, non, mais ça n’allait pas se passer comme ça. À la première occasion, Kalem prendra ses jambes à son cou pour filer à l’anglaise et ne plus jamais revoir ces faces de trognes mal léchées. Encore un coup à faire repartir son herpès cette histoire. Se grattant le coin de la barbe de manière à faire diminuer le stress, le nain jette un coup d’œil à son acolyte. Encore un gland qui va se faire décapiter au premier coup de lame. C’est toujours comme ça, quand on connaît pas le nom de son partenaire, c’est qu’il va crever, et qu’on va s’en foutre. Le nabot avait en plus eu la malchance de tomber sur l’équipage le plus glauque de la course. Le vice-capitaine le regardait sans cesse avec un regard de tueur et le mec qui s’occupait des deux Marines savait à peine aligner trois mots correctement. Un coup à mourir de dépression juste avant de se faire empaler. Merde. Pourquoi n’était-il pas bien confortablement installé dans un hamac à regarder les flots bleus s’agiter de loin en sirotant un jus de goyave ?

« Qu’est-ce t’as ? Face de merde ? Pourquoi tu m’regardes avec cet air terrifié de constipé chronique ? »

Mh, bizarre. Le Marine qu’on lui avait fourni comme binôme ne répond pas. Il se contente de garder la bouche ouverte dans une posture mortifère… Attendez une minute, mortifère… Kalem s’écarte d’un pas sur le côté pour enfin voir le gars nommé Jones, une main plantée dans le dos de la Mouette, en train d’extraire les boyaux un à un. MAIS C’EST UN MALADE LE MEC. Peut-être que Gaston n’est pas l’acolyte le plus causant, mais de là à lui bouffer les entrailles. Le nain jette un regard alentour. Sur le pont supérieur, le capitaine Rooney et son acolyte chauve regardent dans sa direction avec un étrange sourire. Ni une, ni deux, le nabot prend la tangente et tente de fuir par tous les moyens.

***

La tempête éclate soudain, violente, impulsive, comme guidée vers les navires par une force surnaturelle. J’ai presque atteint le poste de vigie et j’vais pouvoir regarder qui enclenche cette merde. A priori, rien ne l’interdit, sauf si ça détruit les autres bâtiments. Le Maroufle fait un sursaut et je peine à attraper un cordage. Pas la meilleure idée de ma carrière ça. Escalader un mât pendant une tempête, je risque de le regretter. Tant pis, plus que quelques mètres et je serais en pseudo-sécurité dans la cabine de vigie. Un ultime effort me fait franchir le dernier mètre alors qu’une énième secousse me balance violemment sur le mât. Merde, j’vais chopper un gros bleu.

Je parviens enfin à me stabiliser. La vue est bien meilleur ici qu’au niveau du pont, mais les nuages noirs déversant des flots de pluie diminuent ma visibilité. J’arme ma longue-vue et je regarde un à un les navires. L’un d’entre eux possède une courte avance sur les autres et semble s’extirper des vents et pluies avec moins de mal que les autres. Un coup d’œil au pavillon, j’y reconnais l’emblème du Moonstar. Bon… Plus qu’à redescendre et à demander aux amis de Castiel de vérifier ce qui s’y passe.

Une nouvelle vague s’écrase sur le flanc du Maroufle et je rechute au fond de ma petite vigie. Suffit d’une plus grosse et nous chavirons. J’ai peut-être pas choisi la meilleure embarcation. D’autant que je suis un piètre nageur depuis que j’ai ingurgité cette connerie. Ça m’apprendra à vouloir toujours tout goûter.

Je me relève péniblement ayant tout juste le temps de voir un projectile arriver dans ma direction. Il s’écrase sur le côté de la vigie avec une puissance ahurissante, projetant de partout des centaines d’échardes qui viennent se ficher un peu partout. Merde, qu’est-ce que c’est ? Un boulet de canon ? Impossible, on a vérifié tous les bateaux avant le départ, y avait de canons nulle part. Ça y ressemblait quand même drôlement. J’ai pas plus le temps d’y réfléchir, déjà un deuxième objet lourd, rond et métallique vient s’écraser quelques mètres plus bas, pulvérisant le haut du mât, et avec lui, la vigie.

Je jette un regard vers le bas, me voilà en train de plonger tout droit vers la mer. Oh shit.

***

Un sourire s’agrandit sur le visage d’Alcibiade Felton. Du haut de son perchoir, bien à l’abri de la tempête et des boulets de canons, il observe attentivement la course. Les festivités ont commencé, il va pouvoir s’amuser. Manque plus que le maïs sauté pour parfaire l’instant. Ces concurrents vont se foutre joyeusement sur la gueule pour son bon plaisir et il devra annuler la récompense pour fautes commises par les différents partis. Quelle géniale idée il a eu de faire appel à une bande de pirates sans vergogne. D’une pierre deux coups, il s’offre un spectacle sensationnel rien que pour ses beaux yeux, et sans frais et il gagne en notoriété facilement sans trop se fouler. Le génie ça ne s’invente pas.
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- Dean t’as vu ça ?!

- Castiel ! CASTIEL !

Complètement affolé, Dean se précipita vers la rambarde tribord du Moonstar pour observer le mat du Maroufle se briser en deux et dégringoler vers la mer. À bâbord du bateau des chasseuses, un autre concurrent aux voiles cramoisies s’était mis à les dépasser. Les demoiselles présentes avec les scientifiques s’étaient toutes arrêtées, bien trop surprises par le fracas provoqué à proximité. Leur capitaine, Cassandra, s’élança aux côtés de Dean et Marina et fut rapidement suivie par Megara leur navigatrice. Les deux paraissaient très préoccupées et affolées si bien qu’elles invitèrent les autres à cesser toute activité. Le vent faisait bouger les volants de leurs jupettes et leurs longs cheveux ondulaient également avec la brise. Au dessus de leurs têts, le ciel commençait à se griser, il n’allait pas tarder à pleuvoir...

- CASTIEL ! Hurlait à tout rompre Dean dont les yeux commençaient à s’embrumer de larmes.

- Du calme Dean, appelle le sur son escargophone. J’suis sûr qu’il est encore en vie.

- On va se rapprocher. Déclara Cassandra.

- Pardon ? Et la course ? Interagir avec nous vous disqualifie et vous vous ferez distancer...

- Aucune importance, votre ami est en danger et les filles aussi. On a entendu les coups de canon tout comme vous.

- Faut qu’on se dépêche avant qu’un canon se mette à vous viser nous… compléta Mégara.

- Merci. On l’oubliera pas.

- Vous avez entendu les filles ? On se bouge ! Suuna, Amora, occupez vous des voiles. Amélia et Mégara, préparez vous à lancer des cordes à ceux tombés à la mer.

***

Sur le Maroufle, tout partait sans dessus dessous. Tout s’était déroulé si vite que Castiel n’avait rien vraiment compris. Il avait comme tout le monde entendu un premier coup de canon provenant de leur gauche mais le courant était si fort qu’il pensait à un récif heurté. Ça n’est qu’après avoir entendu le second coup et vu la sphère de métal heurter le mat que le botaniste comprit qu’ils subissaient l’attaque de tricheurs. Il n’eut pas le temps de contacter qui que ce soit comme Kosma lui avait intimé de le faire, il vit le mat se craqueler et s’effondrer sur lui même en un instant. Le vaisseau se mit à tanguer encore plus dangereusement et Castiel n’eut même pas le temps de réagir que tous furent basculés en arrière. Le scientifique se réceptionna Olga de plein fouet sur lui et tous les deux dégringolèrent pour heurter brutalement la balustrade.

Pulupulupulu ! Pulupulupulu !

*L’escargophone… Dean, Marina ! *

Baissant les yeux, le blondin vit le petit escargot glisser du bord pour filer vers l’onde grise. En moins d’une seconde, le gastéropode téléphone que lui avait confié Kosma avait finit dans l’eau en jetant un regard triste vers celui qui l’avait lâché. Castiel ne riait pas, Olga lui avait fait lâcher le seul moyen de communication qu’il avait pour appeler les autres et le poste de contrôle. Tandis que la jeune femme cherchait ses lunettes qui étaient tombées à quelques pas, Castiel se ressaisit et se rappela d’une chose assez cruciale : Kosma avait mangé un fruit du démon et se dirigeait tout droit vers la mer… Si jamais le lieutenant tombait dans l’eau, il deviendrait comme une enclume et coulerait à pic, jamais Castiel ne pourrait le ramener. Il fallait qu’il agisse vite, remarquant que Cannelle, Sarah et Marie tombaient elle aussi vers l’eau, il ferait d’une pierre deux coups en les sauvant elles aussi.

- Ugh...Allons-y.

Piochant une poignée de graines dans une poche intérieure de son manteau, Castiel les jeta à la mer là où Kosma et les filles s’apprêtaient à tomber. Se redressant après avoir replacé ses lunettes rondes sur son nez, Olga laissa échapper un cri strident en voyant ses camarades en péril. Heureusement pour elle, les graines lancées par le Marine se mirent à pousser à une vitesse vertigineuse et une dizaine de buissons et arbustes apparurent au milieu de l’eau pour réceptionner le lieutenant Kosma ainsi que les trois demoiselles. Castiel comme Olga retinrent leur souffle en voyant le mat rattraper leurs amis et s’abattre brutalement sur le bosquet. Le grand pilier de bois brisé sépara le groupe en deux, et manqua de les faire basculer dans l’eau. D’un côté se trouvaient Kosma et Sarah tandis que Cannelle et Marie partaient un peu plus loin à cause des remous et des vagues provoquées par le mat. Les deux premiers se rapprochaient du Maroufle mais les deux femmes s’éloignaient de quelques mètres et avaient déjà dépassé la proue.

- Vos plantes. Utilisez le Green Pop pour les ramener !! S’écria Olga.

Elle était complètement affolée, Castiel voyait bien que la jeune femme agrippait la rampe du navire en tremblotant. Elle était en un tel état de choc qu’elle serait presque capable de rayer le bois avec ses ongles, même au risque de les ensanglanter. En contrebas, Kosma et Sarah tâchaient de se ressaisir de leur chute. Celle qui, il y a quelques minutes, ne se cachait pas pour aguicher l’officier et bougeait lascivement en exposant sa gracile silhouette avait perdu toute sa contenance et elle aussi frissonnait en affichant une triste mine aux côtés de Kosma.

- Elles sont trop loin, je n’ai pas vraiment de plante extensible. On va devoir trouver un moyen d’aller les chercher. En attendant on doit faire remonter mon collègue et votre amie.

- Mais Cannelle...et Marie...se mit à pleurer Olga.

- On les récupérera, c’est promis. Maintenant allez vite me chercher une corde pour remonter ceux là. Dépêchez vous avant qu’un autre canon nous heurte et nous fasse couler !

Olga s’exécuta avant de revenir avec une corde pour la lancer aux deux toujours en bas. Ils l’attrapèrent promptement mais avant de s’apprêter à grimper mais une imposante figure fit alors son entrée. Castiel reconnut le pavillon du Moonstar, brillant sur l’imposante voile, les chasseuses arrivaient vers eux et il pouvait déjà apercevoir ses deux amis sur le pont postés aux côtés de la navigatrice brune qui observait le ciel, inquiète. La pluie commença alors à tomber, ça n’était opour l’instant qu’un simple crachin mais l’air insatisfait de Mégara laissait penser que tout cela pouvait empirer…

- Le Moonstar, ces filles viendraient nous aider… ?

- J’avoue que je ne m’y attendais pas non plus..Mes amis sont sur ce bateau. Les chasseuses ont un navire fonctionnel, elles pourront aller chercher Cannelle et Sarah plus rapidement et facilement.

- Derrière...Vous voyez ça ?

Plissant les yeux, Castiel remarqua que derrière le Moonstar se trouvait effectivement autre chose. Une masse sombre qui semblait talonner le bateau des chasseuses...Un autre navire, plus massif, sur le pont de ce dernier s’alignaient plusieurs matelots à l'air revanchard et à la musculature plus qu'impressionnante. Ils tenaient tous plusieurs boulets entre leurs mains et s’apprêtaient à faire feu…L'un deux, plus chétif que les autres, semblaient tenir entre ses mains des petites orbes brillantes enflammées, un utilisateur du Chemical Jungling ! Surement le médecin de bord.

- C’est pas vrai...Les pirates. DEAN ! MARINA ! ATTENTION !

- C’est eux qui nous ont tiré dessus… !

- Baissez vous, ils vont recommencer !

Plaquant Olga au sol, Castiel n’eut que le temps d’entendre les pirates hurler avant de faire feu...Où allaient-ils frapper cette fois… ?
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Tout le monde se met en branle pour éviter le nouveau flot de boulets qui arrive en direction des restes du maroufle. Le bateau, en seulement quelques minutes a subi de lourdes avaries et personne ne semble à même de répliquer dans l’immédiat. Putain de merde. Ça devait être une petite course tranquille et voilà que certains se mettent à attaquer les autres navires en balançant des boulets à mains nues. Des monstres, jamais vu ça. Je me dégage de l’étreinte de la jeune femme qui paralysée s’est agrippée à mon bras comme à une bouée de secours. Je les aurais cru plus résistantes que ça les donzelles. L’une s’est mise à pleurnicher et l’autre à trembler comme une feuille. Non mais oh, j’ai connu des gamins plus courageux.

Un coup d’œil en direction de mon acolyte aux plantes pour voir qu’il s’évertue à calmer la binoclarde tout en esquivant du mieux possibles les boulets. J’farfouille dans mes poches pour trouver l’escargophone quand j’me rappelle que c’est Castiel qui l’a. Faut qu’je sois carrément troublé pour oublier que je lui ai filé moins de vingt minutes auparavant.

« Castiel ! L’escargophone, vite. Faut prévenir les troupes de renfort. »

Il me regarde d’un air désemparé. De la distance qui nous sépare, j’entends pas la moindre parole qu’il peut baragouiner. En attendant, il a pas l’air de s’exécuter. Merde. Soit il m’entend pas, ce qui paraîtrait logique vu que moi même je perçois pas les sons à cause du fracas de la bataille qui se déroule tout autour de nous, soit il y a un problème avec notre moyen de communication. Je prie pour que ce soit la première option.

J’regarde un instant les cordes qu’ils nous on balancé de là-haut et que la dernière salve de projectiles ennemis les a fait lâcher. Pas moyen de remonter par ce moyen là. Et le radeau de fortune créé par mon ami aux plantes menace de sombrer. J’réfléchis un instant, regarde dans les yeux de la demoiselle qui semble terrifiée. Elle va pas être d’une grande aide.

« Accrochez-vous à moi, au besoin attachez-vous avec ça, que j’lui ordonne en lui tendant les cordages.
-Avec ça ? Qu’est-ce que vous comptez faire ?
-Pas le temps pour les questions. Accrochez-vous !
-D’accord, quelques secondes…
-C’est bon ? »

J’attends à peine sa réponse puis, d’un geste, je bondis en direction de l’épave. Mon extension est puissante, et j’arrive à ficher mes griffes dans ce qui reste de l’épave, mais de justesse. Je sens le poids de la demoiselle, agrippée à tout ce qu’elle peut, ma fourrure, ma crinière, la corde qui enserre mon encolure musculeuse. Je n’ai qu’une chose à faire, tenir. En espérant que mon partenaire réussisse à me hisser. Je n’arrive pas à bouger un muscle, je ne peux pas remonter deux corps de cette manière tout seul.

***

Coincé derrière un amas de vivres assez gigantesque, le nabot râleur cogite à toute vitesse. Visiblement, les pirates qui ont massacré le pauvre type avec qui il avait été affecté sur ce bateau ont cessé les recherches. Ou du moins n’y mettent pas suffisamment de zèle pour le trouver là où il s’est fourré. Comme quoi, parfois, la petite taille a du bon. L’espèce de petit soupirail dans lequel il s’est glissé pour échapper à ses poursuivants débouchait sur le garde manger. Tant qu’il y a de la bouffe, il y a de l’espoir. C’est ce que Kalem se dit en agrippant un sachet de viande séchée qu’il s’apprête à déguster. On réfléchit mieux le ventre plein.

À l’extérieur, il entend les bruits venant du champ de bataille. Qu’est-ce qui se passe exactement, difficile à dire ; mais les gars sur ce navire n’avaient pas franchement l’intention de gagner cette course de manière honorable, voire pas l’intention de finir cette course. Une nouvelle fois, Kalem compose le numéro d’escargophone du lieutenant, le seul qu’il ait retenu dans cette liste invraisemblable de chiffres inutiles. Il s’en veut. Personne à l’autre bout de la ligne. Personne à qui confier qu’il est plutôt mal en point. Et personne pour lui dire ce qui se passe à l’extérieur.

Pas de raison de paniquer pour autant. Il a vécu pendant deux ans sur Barnanos à faire attention à chacun de ses faits et gestes. C’était autrement plus flippant. Et précédemment encore, la rencontre du Capitaine Crachin l’avait blindé face aux terrifiants pirates. La seule chose qu’il se devait de faire, c’était retenir les injures qui lui brûlaient la gueule. Facilement repérable un nain bougon qui dit plus de gros mots qu’une vieille prostituée de Las Camp. Une seule chose à faire, attendre.

***

Les deux jeunes femmes continuent de dériver sur les branchages lancés par le Marine. Pas de raison de flipper de leur côté non plus. Dans peu de temps elles seraient récupérées par l’un ou l’autre des navires. Cannelle se redresse et observe de plus en plus loin la bataille navale. À sens unique. Les seuls véritables attaquants lancent boulets et boules de feu sur les autres qui tentent au maximum de s’éloigner et de réduire les dommages. Comme à son habitude, Marie se tait. Elle regarde s’éloigner les navires d’un air éteint. Brrr. Elle a beau être sa capitaine depuis quelques temps déjà, son côté carapace vide lui fait toujours froid dans le dos. Rien ne semble jamais perturber la jeune femme. Aucune émotion ne transparaît jamais.

« Il faut qu’on trouve un moyen de se faire repérer. On va finir par dériver je ne sais où et plus personne ne pourra nous trouver.
-Mh.
-J’espère que les filles ont appliqué les consignes.
-Si elles ont survécu.
-Aucun doute là-dessus, Olga était toujours sur le navire et Sarah aux côtés du Marine vieux beau.
-Il a pu se passer des choses depuis.
-Possible, mais je les connais. »

Ce pessimisme naturel qui revient sans arrêt chez Marie irrite assez Cannelle qui préfère de loin voir un tableau plus propre qui ne l’est. Quitte à se tromper. D’où elle est, elle se sent clairement impuissante et de ce qu’elle voit, aucun signe que qui que ce soit s’occupe d’elles.

***

« Accrochez-vous Lieutenant.
-C’est exactement ce que je fais, si vous pouviez la hisser plus rapidement, ça m’arrangerait, que j’fais avec un rire douloureux.
-Je fais tout mon possible. »

À l’aide de nouvelles cordes récupérées sur le Navire, Castiel et Olga s’évertuaient à remonter Sarah, mais la perspective que je tombe à la baille rendait l’opération plus délicate. Un point positif toutefois pour notre cas, le déluge de boulets avait cessé, les Pirates ayant probablement d’autres préoccupations que d’achever un équipage déjà bien mal en point. Ils devaient certainement s’occuper des autres. Au bout d’un temps qui me parait insupportablement long, ils réussissent enfin à la remonter sur le pont, et dans un ultime effort, je remonte moi-même avec un bond peu académique. Si je passais plus de temps à m’entraîner au saut félin plutôt qu’à boire des coups dans des bars… Bref, ne ruminons pas là-dessus. Je reprends rapidement mes esprits.

« Alors, cet escargophone ?
-Tombé dans l’eau, une secousse.
-Vous avez eu qui avant que ça n’arrive ?
-Personne.
-Dommage. Va falloir faire avec. Faut décamper de ce rafiot vite fait avant qu’il coule complètement.
-Le Moonstar, juste là. Ils viennent à notre rencontre.
-Très bien, au plus vite, avant que ces malades ne le coulent lui aussi. »

J’me dépêche d’emmener le petit groupe au plus près du Navire approchant. Et ça nous balance une échelle de cordes. Équipées les demoiselles de ce Navire. Chasseuse de primes, hein ? Elles allaient démontrer de quel bois elles se chauffent en essayant de contrer ces putains de malades. J’fais passer les deux nanas les premières. Elles semblent toujours aussi perturbées. Rien à attendre d’elles. Seulement va falloir aller sauver leurs comparses. Merde. On va perdre du temps.

Dès que j’ai atteint le pont du navire, j’file quémander un escargophone aux deux acolytes de Castiel. Ils me le filent sans attendre. Je vais enfin pouvoir contacter Kalem, il doit pas être en très bonne posture le bougre.

***

Pour n’être pas en bonne posture, il ne l’était pas. Le pulupement de la bestiole retentit avec un bruit tellement assourdissant que le cœur du nabot se soulève. Les malades, ils l’appellent alors qu’il risque de se faire trucider si on le découvre. Réagissant au plus vite, il décroche le combiné pour souffler une palanquée d’injures à son interlocuteur ; Kosma. Il sait se faire attendre le Lieutenant d’élite. Le nain ne manque pas de lui faire savoir qu’il a essayé de le contacter et que cet abruti n’a pas daigné répondre.

« Notre escargophone est tombé dans l’eau. Tout va bien ?
-Non, tout ne va pas bien, tout va très mal, je suis caché derrière de la bouffe et j’ai l’impression d’être un poisson qui se débat dans un filet de pêche. Les gars du bateau sont des dingues qui bouffent les gens et j’espère que tu vas me sortir de là illico presto. Non mais, je vous jure, ça m’embarque dans la Marine et ça manque de me tuer. Connard de Mouette à la sauce piémont.
-Du calme, je préviens le Navire Marine et on vient te chercher.
-J’espère bien, trou du cul! »
CLIC

La conversation se termine avant que Kalem ait le temps de rajouter des injures supplémentaires. Vraiment cool cette façon de s’occuper de ses hommes. Grrmmbl, ce Kosma lui revaudra ça.

***

« Les gars, on change de cap ! On a assez fracassé comme ça. Direction la montagne, échappatoire rapide. Ils pourront pas nous suivre aussi vite, pigé ?
-Ouais cap’taine ! »

Rooney regarde avec joie le massacre qu’il vient de provoquer. Trois navires sont à l’eau et la plupart des autres sont grandement endommagés. Toutefois, le Navire de la Marine se rapprochant avec une certaine vitesse mieux vaut s’éclipser maintenant, on gagne à être prudent. D’un geste, il fait venir son état-major à ses côtés. Normalement, son navigateur devrait se débrouiller pour franchir la montagne sans aide, l’objectif prochain, c’est de retrouver le nabot qui se cache dans son Navire. Il donne ses consignes. Il le veut vivant. Il veut un témoin de son avènement. Et quoi de mieux qu’un Marine, même de petite taille, pour écrire sa légende.
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C’est incroyable de voir à quel point les événements peuvent faire basculer pas mal de choses en très peu de temps. Et bien entendu, c’est à moi de gérer le chaos. Pas le choix. À peine mon escargophone reposé pour donner le commandement à l’un des soldats restés sur le navire Marine. Sa mission, rassembler les hommes, aller panser les plaies des participants en déroute et contacter une base Marine pour prévenir de notre départ.

Car oui, nous partons. Nous nous dirigeons vers la montagne, à la poursuite de ce navire pirate. Je crois que j’aurais eu d’autres préoccupations si le nabot n’avait été à bord, mais là, pas vraiment le choix, plus nous tardons et plus je risque de ne jamais le retrouver vivant. Et franchement, avoir fait tout ce barouf à Manshon pour finalement le voir crever entre les mimines de vilains pirates…

« Mesdemoiselles, fais-je à l’attention des Chasseuses Sailor, propriétaires du navire. Le gouvernement réquisitionne votre bâtiment et nous partons poursuivre ces gens. Malheureusement, je ne peux vous assurer d’un dédommagement à la hauteur de ce que je vous demande, mais je pousserai auprès de ma hiérarchie. Dans le cas où on me ferait du contre, je vous verserai deux mois de mon propre salaire.
-Hm, lieutenant ? M’interromps la voix suave de la jeune Sarah.
-Deux secondes, je finis avec ces dames et je vous trouve un moyen de quitter ce navire mademoiselle.
-Non lieutenant, le but n’est pas de quitter le navire, mais de récupérer nos amies à la dérive.
-Oui, oui… Bien sûr, nous nous en chargeront. Castiel ?
-Oui lieutenant Kosma ?
-Vous me ferez le plaisir d’occuper ces demoiselles le temps qu’on affrète une barque pour les faire évacuer et récupérer leurs partenaires. Je ne peux me permettre de perdre du temps et de les garder à bord, c’est trop dangereux.
-Je vous entends lieutenant Kosma, m’assène la voix sévère de la miss Olga. Et il n’est pas question que ça se passe comme ça. D’abord vous allez vous charger d’aller récupérer Cannelle et Marie, la mise à l’eau d’une barque serait dangereuse ici, et prendrait sans doute trop de temps. Nous vous rappelons qu’elles sont à la dérive sur des branchages et qu’il est incertain qu’elles tiennent bien longtemps. Dans un deuxième temps, mais il faudra en parler avec notre capitaine quand nous l’aurons récupéré, je pense que nous allons rester à bord.
-Je… Ne…
-Ce n’est pas une discussion. La protection des civils présents pendant la course relève de votre mission.
-Elle n’a pas tort, glisse le blondinet d’un ton acerbe.
-Castiel, n’en rajoutez pas…
-Te laisses pas faire Castiel, je vois bien qu’il te manque de respect, laisse moi lui apprendre comment faire.
-Merci Dean, mais je crois que le lieutenant Kosma a compris. »

Compris ? Merde. Je me suis encore fait avoir. Va falloir que je travaille mon autorité, ça ne va pas du tout. Toute cette affaire m’ennuie franchement. Bon, eh bien, puisque nous y sommes forcés… Je donne mes ordres pour naviguer dans la direction où les deux jeunes femmes du Maroufle ont dérivé, priant pour que ça ne nous retarde pas trop, et je remercie une fois de plus les chasseuses de prime d’être aussi sympathiques et serviables. Ça me rougit en retour. Merde… Pas le temps pour ce genre de civilités. Je leur demande de s’occuper de la recherche pendant que j’entraîne les trois Marines et les deux jeunes rescapées du navire bombardé dans une cabine pour discuter de la suite des événements.

***

De son côté, le nain captif n’a pas franchement bougé. Il s’est calé dans un petit endroit derrière l’amas de victuailles du navire pirate. Ici, il y a peu de chances qu’on vienne le débusquer avant un moment. Il y sera tranquille. Pour réfléchir dans un premier temps, et se préparer au pire dans un second. Quoi qu’il en soit, il a déballé le contenu de ses poches sur le petit espace de plancher qu’il a réussi à dégager. Et maintenant, il cogite. Le problème pour réaliser quoi que ce soit sans outil dignes de ce nom, c’est que ça risque clairement de rater. Mais bon… Un cas désespéré est un cas désespéré.

Alors que le p’tit gars s’apprête à mélanger deux produits en sa possession pour préparer une potion dont il est presque sûr du résultat, l’arrivée de deux voix d’hommes dans le cellier le fait cesser toute activité. Il se fige, et écoute attentivement, priant pour ne pas avoir été repéré.

« Le capitaine est malin, empocher tout l’argent de la prime auprès de Felton avant même le début de la course juste pour faire plaisir à cet idiot qui voulait saboter sa propre course.
-Eheh, et qui est-ce qui fête la victoire en tapant dans les réserves personnelles du capitaine ? C’est nous. Un bon p’tit repas pour les membres d’équipage.
-Prends ce truc, ça a l’air bon. Et ça, le cap’taine nous a demandé d’embarquer ça. Plus un peu de viande séchée. Suffisamment pour que chacun ait sa part.
-J’en prends pour Jones ?
-Je crois qu’il aura assez avec la mouette qu’il s’est bouffé.
-Puis au pire, il y a toujours le minus qui court.
-Moi j’pense qu’il s’est jeté à la flotte. Il a dû préférer la noyade.
-Ouais, servir de repas à Jones, c’est pas la fin que je choisirais non plus.
-Tofu nous a transmis les ordres du capitaine, on doit rester vigilants, mais là, je crois qu’on n’a rien à craindre.
-Pas faux. On a tout ce dont on a besoin ?
-J’crois bien. Ah, non, fallait qu’on prenne un petit fut de bière.
-Comment oublier le meilleur ? »

Pfiou… Kalem attend que le cliquètement de la clef dans la serrure ait cessé pour reprendre un comportement normal. Il a presque arrêté de respirer pendant toute la durée de la conversation des deux gonzes. Où en était-il ? Les informations qu’il a pu capter l’ont perturbé. D’une part il semble hors de danger pour quelques temps, de l’autre il découvre que toute cette arnaque était prévue. Salopard de Felton, dès le début il sentait mal ce bonhomme avec ses grands airs de diva. Il aurait dû insister auprès de Kosma pour ne pas faire confiance à ce type, ni à personne d’autre d’ailleurs. Ne jamais faire confiance à personne.

Bon, c’est pas tout, mais il a une mixture à préparer, et le fait qu’il semble avoir plus de temps ne le rassure guère ; un dosage trop mauvais pourrait tout faire foirer…

***

Tandis que le navire approche doucement de sa position, Cannelle est songeuse. Elle est hors de danger désormais ; les plantes lancées par Castiel auront flotté suffisamment longtemps pour qu’on vienne à leur rescousse. Mais d’un autre côté, le Maroufle, ce bateau qu’elle a mis si longtemps à pouvoir payer, a été complètement démoli. C’est rageant. Elle aimerait pouvoir réfléchir à la suite, savoir ce qui va advenir d’elle et de ses filles, si ses contacts dans la révolution pourront faire quelque chose pour elles. Mais pour le moment, elle n’a pas toutes les clefs en mains. Elle espère juste que Sarah et Olga vont bien et qu’elles ont appliqué la procédure. Et bien entendu, elle n’a qu’une idée en tête, poursuivre ces pirates et leur mettre la déculottée de leur vie.

« À quoi tu penses ? Fait-elle à Marie, qui semble toujours aussi impassible.
-En ce moment, à la mort. Je me demande par quel moyen je vais exécuter ces gens.
-Ah. Oui. »

Toujours étrange cette façon qu’a Marie d’être extrêmement concrète. Pas d’ambages, pas de fioritures, juste une parole sèche et directe. Elle a raison. Mieux vaut aller droit au but.

Le capitaine Garnier lève les yeux vers le navire qui se rapproche de plus en plus. Déjà, elle aperçoit sur le pont les silhouettes de leurs sauveteurs. Elle cherche Olga ou Sarah du regard. Pour l’instant elle ne parvient pas bien à distinguer les visages. Mais quelques personnes semblent prêtes à leur lancer de quoi grimper. Elle prie de toutes ses forces pour que tout aille bien.

***

J’sors de la cabine où nous avons fait notre petit point. Besoin de prendre l’air. Besoin d’une cigarette aussi, naturellement. Avec tout ce bazar, je m’en suis pas grillé une depuis un sacré bout de temps. À l’autre bout du pont, je vois les deux demoiselles en détresse qui sont hissées sur le navire. On leur apporte des couvertures pour les réchauffer. J’irai les voir plus tard. J’ai bien compris que je vais me les coltiner encore un bout de temps. Ça m’arrange pas.

Je me dirige tranquillement vers la poupe, histoire d’observer un peu le champ de bataille que je laisse derrière moi. Déjà l’épave du Maroufle a complètement disparu sous les flots. L’immense silhouette de l’Ultimate se découpe en fond de tableau et je vois les navires amochés faire voile dans sa direction. Ils pourront retaper rapidement leurs coques de noix le temps d’arriver à un endroit où ils pourront procéder à de vraies réparations. Je les plains tous ces gens. Jusqu’à peu ils venaient juste participer à une course et maintenant ils doivent veiller leurs morts et panser leurs plaies.

Une ultime bouffée de cigarette m’envahit la gorge avant d’être hélé par un des matelots. On s’apprête à franchir Reverse, vaut mieux que je reste pas derrière. Ce retour sur Grandline n’advient pas vraiment de gaieté de cœur.

***

« Capitaine Rooney ! Ça y est, on est sur Grandline !
-Alors frérot, content ?
-Pas encore, je doute qu’on nous laisse filer sans rien faire, va falloir s’attendre à une petite poursuite. »
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