"Hum… Je vois, et avez-vous la moindre expérience journalistique ? "
Une bien charmante journée pour se la couler douce sous les parasols de Suna Land. Touristes et locaux s’étaient donnés rendez-vous pour profiter des premiers rayons du soleil printanier et si, dans les jardinières, les premières fleurs commençaient à éclore, les plages de l’île étaient déjà fleuries d’une palette d’ombrelles colorées. Envahissantes, elles se ramifiaient en une infinité de serviettes de bain, pétales disparates sous lesquels disparaissaient le sable fin.
Les mains ancrées sur le rebord d’une fenêtre ouverte, Nova regardait par cette dernière la fourmilière des vacanciers s’étendre et se détendre le long du littoral. Si elle s’y était d’abord penchée pour prendre l’air, elle ne rêvait à présent que d’échapper à sa prison pour aller piquer trempette dans l’océan azuré. Enfer à peine climatisé, l’étroit couloir dans lequel elle attendait n’avait en effet rien d’intéressant. En quelques minutes à peine elle avait fait le tour des cadres accrochées au mur, avait appris par cœur les défauts de peinture du plafond et avait doté chaque élément du mobilier d’un nom plus ou moins inspiré. Rêveuse mais clouée sur place par la curiosité, elle se résigna dans un soupir à plonger dans les catalogues de la maison Selfmidge, seule lecture apparemment admise ici. Elle avait accompagné Raphaël pour le soutenir, mais avant tout pour savoir ce qu’il arriverait ensuite. Le vert n’était pas revenu plus tard que la semaine d’avant à bord du Gambling Blue, résolu.
Et en effet de l’autre côté de la porte, bien décidé à défendre son bout de lard, Raphaël n’avait pas vraiment la tête à penser plage et ballon gonflable.
"Pas vraiment. Mais comme vous aurez pu le lire dans mon dossier, j’ai déjà pu écrire un certain nombre d’articles de fond qui ont été repris par…
- Monsieur Andersen, monsieur Andersen, vous savez les recommandations ça ne fait pas tout. On vous a beaucoup apprécié à bord du Gambling Blue, vous y aviez une certaine réputation c’est indéniable et mesdames Pourpre et Pervenche, qui sont au passage de très proches amies, n’ont cessé de vous recommander. Mais monsieur Andersen, voyez-vous je connais mon métier et j’ai l’habitude de faire confiance à mon instinct. C’est la seule valeur sûre. " finit par aller droit au but son interlocutrice qu’il sentait agacée et franchement peu coopérative depuis le début de son entretien "Et en l’occurrence, celui-ci me dit que vous n’êtes qu’une girouette qui en fait beaucoup pour plaire mais qui n’en a que très peu dans le ventre. Diplômé d’archéologie, croupier dans un casino, et maintenant reporter. Pourquoi ? Quel but poursuivez-vous ? "
Devant cette remise en question de sa candidature le vert resta interdit. S’il n’était pas arrivé ici complètement par hasard, il n’avait jamais non plus pris le temps de justifier son désir de quitter les mers bleues. Aventure, adrénaline, légendes, mystères et nouvelles rencontres, c’était là ce qu’il recherchait en voulant naviguer sur l’invraisemblable équateur. Mais ce n’était pas le genre de mots qu’on inscrivait dans une lettre de motivation.
À l’époque où il avait rejoint le Gambling Blue ses rêves de conquête étaient immenses, son manque de ressource en revanche avait fini par lui faire oublier son objectif pour le confort de sa situation à bord. Et puis il y avait eu cette étincelle nommée Selfmidge. Un de ces hommes d’affaires, un peu fou mais toujours parfaitement habillé, qui un jour vous prenait par la main et vous contait ses prophéties de visionnaire. D’abord la création d’un personnage, accidentelle mais convaincante. Ensuite, des chemins qui s’entrecroisèrent, une interconnexion base de confiance qui mena à une proposition. Enfin, une aventure et des pertes qui déclenchant de vieux souvenirs, ranimant de vieux désirs, rappelèrent à l’inspiration quelle avait été l’étincelle qui l’avait embrasée.
Si elle désirant tant voir ses tripes, elle allait les voir.
"Comme vous le faites remarquer, j’ai une double-casquette. Mais contrairement à ce que mon parcours pourrait le laisser penser, je ne m’oriente pas vers cette nouvelle opportunité sans raison. D’un, je connais votre entreprise. Même si ce n’était pas en tant que journaliste, être acteur de votre sponsoring du tournoi sur l’île du karaté m’a permis de faire mes preuves et d’acquérir un peu de notoriété." il marqua une pause, regrettant déjà ce qu’il allait dire ensuite "Rafton Anderswag ou peu importe, aura de l’audience et ça c’est un fait. Ensuite. Professionnalisme. Divertissement. Adaptation. Action. Des maîtres mots qui ont guidé mon quotidien à bord du Gambling Blue, vous pourriez croire que la vie d’un croupier prête à l’ennui mais c’est tout le contraire. Cela fait déjà un moment que les Blues n’ont plus été de paisibles mers. Enfin. Mon diplôme d’archéologue vaut ce qu’il vaut, mais la Nouvelle Ohara n’est pas admirée comme bibliothèque du monde pour rien. J’ai de solides connaissances dans de nombreuses disciplines, de grandes capacités d’apprentissage et une insatiable curiosité. Autant de compétences qu’on pourrait retrouver chez un reporter de terrain et que je suis prêt à mettre à votre disposition. Vous voulez vendre de nouvelles gammes de produits, populariser l’exotisme de Grand Line et lancer votre propre canal Denden. J’irai là-bas avec ou sans votre aval, à vous de voir si vous voulez de mes découvertes. "
Sans dévier une seule fois du regard, le vert s’était imposé pour que cette fois son interlocutrice ne vint pas le couper. La première phalange de son index portée à sa bouche, cette dernière l’avait écouté sans pour autant se laisser impressionnée. Et alors que voyant arriver le temps de pause de Raphaël, elle s’apprêta à lui répondre, celui-ci prit la peine d’enfoncer un dernier clou.
"Enfin, et bien que ça ne semble pas peser bien lourd dans votre balance, je tenais à vous rappeler que c’est votre grand patron, Harry Selfmidge lui-même qui m’a proposé cet emploi.
- Harry a ses excentricités.
- Ah oui ? Un instant plus tôt, en même temps que votre entreprise vous me le présentiez comme un visionnaire.
- Moui, il aime s’appeler comme ça. "
Pensive, elle laissa s’installer un silence alors que d’un œil inquisiteur elle passait en revue le dossier du candidat. Le stylo que depuis le début de l’entretien elle faisait tourner dans sa main droite vint griffonner quelques notes complémentaires et après une dernière inspiration, elle daigna redresser le regard vers celui de Raphaël qui attendait sa réponse.
"Très bien. Je ne suis toujours pas complètement convaincue pas vos arguments, mais au moins vous en avez. Vous ne nous ridiculiserez pas trop une fois à l’écran. " se fendit-elle d’un sourire sarcastique, le menton appuyé sur ses mains nouées. "Je vous prends à l’essai, salaire minimum et vous vous débrouillerez tout seul pour le transport et votre premier sujet sera… sur La Flaque tiens. Surprenez-moi. "
Etonné d’avoir si rapidement fait mouche, Raphaël retint tout de même une grimace. Si pour rejoindre Grand Line, la Flaque était un chemin bien plus sûr que Reverse Mountain, il se doutait que son travail n’allait pas simplement l’amener à traverser le réseau de galeries suivant une route toute tracée. L’endroit était connu pour regorger de mystères et de trésor, véritable mer intérieure où l’on pouvait être amené à croiser n’importe quel danger.
"On vous fera parvenir votre matériel vidéo et vos premières instructions en temps et en heure, si vous voulez bien signer cette décharge …. "
Mais il ne choisissait pas cette nouvelle vie pour sa sécurité. Saisissant la plume, il ne se fit pas prier pour signer et d’une salutation cordiale, finit par quitter la pièce. Une tempête rousse se déclencha aussitôt qu’il eut fermé la porte.
"Alors ça s’est passé comment ? "
S’il ne s’était pas attendu à ce que la demoiselle décide de prendre une journée de congés pour l’accompagner, il n’en était pas mécontent. Sa bonne humeur, communicative, lui avait permis d’arriver ici complètement détendu et maintenant qu’une nouvelle vie commençait cela faisait du bien de la démarrer avec un visage amical. S’éloignant de quelques pas de la porte, il commença à lui résumer l’entretien. D’abord en reprenant la présentation pompeuse que lui avait fait la recrutrice des magasins Selmidge, « enseignes d’excellence dans lesquelles chaque client était amené à vivre une nouvelle expérience » et du nouveau programme du « visionnaire » Harry Selfmidge, dans lequel il s’impliquait « rendre Grand Line et ses merveilles, universelles », puis il s’attarda plus longuement sur la discussion et l’échange qui s’était terminé par l’acceptation de sa candidature.
"Bien joué ! Bon, il ne nous reste plus qu’à trouver un Log Pose et un bateau qui voudra bien accepter de nous prendre avec lui.
- Nous ? " s’étrangla Raphaël sous l’effet de la surprise.
- Eh ouais, il te faut bien une camérawoman, non ? J’ai donné ma démission juste avant qu’on parte, avec ta longue absence je me suis rendue compte que je tournais en rond sur la Gambling Blue. Amerzone et compagnie, tout ça me manquait ! Je suis fait pour l’exploration pas pour faire la cour aux riches !
- Et… tes dettes dans tout ça ? " s’inquiéta le croupier qui voyait déjà les problèmes venir.
"T’inquiètes je gère ! Et puis c’est pas comme si on allait pouvoir se permettre de voyager par la Translinéenne.
- Ah et pourquoi donc ?
- Ben déjà ton demi-salaire.
- À la base prévu juste pour ma personne.
- Et puis bah on est pas censé faire les touristes, ce qu’on veut c’est l’aventure, la vraie ! On est dans un port au carrefour de toutes les mers, je te parie qu’en un rien de temps on trouvera un mec, en desh d’équipage, qui voudra bien de nous à son bord et le tour sera joué !
- …
- Mais pour ça faut qu’on se vende, et t’es bien mignon mon grand mais c’est pas, en général, les compétences recherchés ! D’où la nécessité du Log Pose, faut qu’on montre qu’on a une capacité d’initiative et une longueur d’avance !
- Je vois.
- Et donc…
- Il faut qu’un de nous deux soit une navigatrice.
- C’est ça, tu peux plus te passer de moi. " conclut-elle d’un clin d’œil amusé.
"Mais qu’est-ce que je ferais sans toi… "
Une bien charmante journée pour se la couler douce sous les parasols de Suna Land. Touristes et locaux s’étaient donnés rendez-vous pour profiter des premiers rayons du soleil printanier et si, dans les jardinières, les premières fleurs commençaient à éclore, les plages de l’île étaient déjà fleuries d’une palette d’ombrelles colorées. Envahissantes, elles se ramifiaient en une infinité de serviettes de bain, pétales disparates sous lesquels disparaissaient le sable fin.
Les mains ancrées sur le rebord d’une fenêtre ouverte, Nova regardait par cette dernière la fourmilière des vacanciers s’étendre et se détendre le long du littoral. Si elle s’y était d’abord penchée pour prendre l’air, elle ne rêvait à présent que d’échapper à sa prison pour aller piquer trempette dans l’océan azuré. Enfer à peine climatisé, l’étroit couloir dans lequel elle attendait n’avait en effet rien d’intéressant. En quelques minutes à peine elle avait fait le tour des cadres accrochées au mur, avait appris par cœur les défauts de peinture du plafond et avait doté chaque élément du mobilier d’un nom plus ou moins inspiré. Rêveuse mais clouée sur place par la curiosité, elle se résigna dans un soupir à plonger dans les catalogues de la maison Selfmidge, seule lecture apparemment admise ici. Elle avait accompagné Raphaël pour le soutenir, mais avant tout pour savoir ce qu’il arriverait ensuite. Le vert n’était pas revenu plus tard que la semaine d’avant à bord du Gambling Blue, résolu.
Et en effet de l’autre côté de la porte, bien décidé à défendre son bout de lard, Raphaël n’avait pas vraiment la tête à penser plage et ballon gonflable.
"Pas vraiment. Mais comme vous aurez pu le lire dans mon dossier, j’ai déjà pu écrire un certain nombre d’articles de fond qui ont été repris par…
- Monsieur Andersen, monsieur Andersen, vous savez les recommandations ça ne fait pas tout. On vous a beaucoup apprécié à bord du Gambling Blue, vous y aviez une certaine réputation c’est indéniable et mesdames Pourpre et Pervenche, qui sont au passage de très proches amies, n’ont cessé de vous recommander. Mais monsieur Andersen, voyez-vous je connais mon métier et j’ai l’habitude de faire confiance à mon instinct. C’est la seule valeur sûre. " finit par aller droit au but son interlocutrice qu’il sentait agacée et franchement peu coopérative depuis le début de son entretien "Et en l’occurrence, celui-ci me dit que vous n’êtes qu’une girouette qui en fait beaucoup pour plaire mais qui n’en a que très peu dans le ventre. Diplômé d’archéologie, croupier dans un casino, et maintenant reporter. Pourquoi ? Quel but poursuivez-vous ? "
Devant cette remise en question de sa candidature le vert resta interdit. S’il n’était pas arrivé ici complètement par hasard, il n’avait jamais non plus pris le temps de justifier son désir de quitter les mers bleues. Aventure, adrénaline, légendes, mystères et nouvelles rencontres, c’était là ce qu’il recherchait en voulant naviguer sur l’invraisemblable équateur. Mais ce n’était pas le genre de mots qu’on inscrivait dans une lettre de motivation.
À l’époque où il avait rejoint le Gambling Blue ses rêves de conquête étaient immenses, son manque de ressource en revanche avait fini par lui faire oublier son objectif pour le confort de sa situation à bord. Et puis il y avait eu cette étincelle nommée Selfmidge. Un de ces hommes d’affaires, un peu fou mais toujours parfaitement habillé, qui un jour vous prenait par la main et vous contait ses prophéties de visionnaire. D’abord la création d’un personnage, accidentelle mais convaincante. Ensuite, des chemins qui s’entrecroisèrent, une interconnexion base de confiance qui mena à une proposition. Enfin, une aventure et des pertes qui déclenchant de vieux souvenirs, ranimant de vieux désirs, rappelèrent à l’inspiration quelle avait été l’étincelle qui l’avait embrasée.
Si elle désirant tant voir ses tripes, elle allait les voir.
"Comme vous le faites remarquer, j’ai une double-casquette. Mais contrairement à ce que mon parcours pourrait le laisser penser, je ne m’oriente pas vers cette nouvelle opportunité sans raison. D’un, je connais votre entreprise. Même si ce n’était pas en tant que journaliste, être acteur de votre sponsoring du tournoi sur l’île du karaté m’a permis de faire mes preuves et d’acquérir un peu de notoriété." il marqua une pause, regrettant déjà ce qu’il allait dire ensuite "Rafton Anderswag ou peu importe, aura de l’audience et ça c’est un fait. Ensuite. Professionnalisme. Divertissement. Adaptation. Action. Des maîtres mots qui ont guidé mon quotidien à bord du Gambling Blue, vous pourriez croire que la vie d’un croupier prête à l’ennui mais c’est tout le contraire. Cela fait déjà un moment que les Blues n’ont plus été de paisibles mers. Enfin. Mon diplôme d’archéologue vaut ce qu’il vaut, mais la Nouvelle Ohara n’est pas admirée comme bibliothèque du monde pour rien. J’ai de solides connaissances dans de nombreuses disciplines, de grandes capacités d’apprentissage et une insatiable curiosité. Autant de compétences qu’on pourrait retrouver chez un reporter de terrain et que je suis prêt à mettre à votre disposition. Vous voulez vendre de nouvelles gammes de produits, populariser l’exotisme de Grand Line et lancer votre propre canal Denden. J’irai là-bas avec ou sans votre aval, à vous de voir si vous voulez de mes découvertes. "
Sans dévier une seule fois du regard, le vert s’était imposé pour que cette fois son interlocutrice ne vint pas le couper. La première phalange de son index portée à sa bouche, cette dernière l’avait écouté sans pour autant se laisser impressionnée. Et alors que voyant arriver le temps de pause de Raphaël, elle s’apprêta à lui répondre, celui-ci prit la peine d’enfoncer un dernier clou.
"Enfin, et bien que ça ne semble pas peser bien lourd dans votre balance, je tenais à vous rappeler que c’est votre grand patron, Harry Selfmidge lui-même qui m’a proposé cet emploi.
- Harry a ses excentricités.
- Ah oui ? Un instant plus tôt, en même temps que votre entreprise vous me le présentiez comme un visionnaire.
- Moui, il aime s’appeler comme ça. "
Pensive, elle laissa s’installer un silence alors que d’un œil inquisiteur elle passait en revue le dossier du candidat. Le stylo que depuis le début de l’entretien elle faisait tourner dans sa main droite vint griffonner quelques notes complémentaires et après une dernière inspiration, elle daigna redresser le regard vers celui de Raphaël qui attendait sa réponse.
"Très bien. Je ne suis toujours pas complètement convaincue pas vos arguments, mais au moins vous en avez. Vous ne nous ridiculiserez pas trop une fois à l’écran. " se fendit-elle d’un sourire sarcastique, le menton appuyé sur ses mains nouées. "Je vous prends à l’essai, salaire minimum et vous vous débrouillerez tout seul pour le transport et votre premier sujet sera… sur La Flaque tiens. Surprenez-moi. "
Etonné d’avoir si rapidement fait mouche, Raphaël retint tout de même une grimace. Si pour rejoindre Grand Line, la Flaque était un chemin bien plus sûr que Reverse Mountain, il se doutait que son travail n’allait pas simplement l’amener à traverser le réseau de galeries suivant une route toute tracée. L’endroit était connu pour regorger de mystères et de trésor, véritable mer intérieure où l’on pouvait être amené à croiser n’importe quel danger.
"On vous fera parvenir votre matériel vidéo et vos premières instructions en temps et en heure, si vous voulez bien signer cette décharge …. "
Mais il ne choisissait pas cette nouvelle vie pour sa sécurité. Saisissant la plume, il ne se fit pas prier pour signer et d’une salutation cordiale, finit par quitter la pièce. Une tempête rousse se déclencha aussitôt qu’il eut fermé la porte.
"Alors ça s’est passé comment ? "
S’il ne s’était pas attendu à ce que la demoiselle décide de prendre une journée de congés pour l’accompagner, il n’en était pas mécontent. Sa bonne humeur, communicative, lui avait permis d’arriver ici complètement détendu et maintenant qu’une nouvelle vie commençait cela faisait du bien de la démarrer avec un visage amical. S’éloignant de quelques pas de la porte, il commença à lui résumer l’entretien. D’abord en reprenant la présentation pompeuse que lui avait fait la recrutrice des magasins Selmidge, « enseignes d’excellence dans lesquelles chaque client était amené à vivre une nouvelle expérience » et du nouveau programme du « visionnaire » Harry Selfmidge, dans lequel il s’impliquait « rendre Grand Line et ses merveilles, universelles », puis il s’attarda plus longuement sur la discussion et l’échange qui s’était terminé par l’acceptation de sa candidature.
"Bien joué ! Bon, il ne nous reste plus qu’à trouver un Log Pose et un bateau qui voudra bien accepter de nous prendre avec lui.
- Nous ? " s’étrangla Raphaël sous l’effet de la surprise.
- Eh ouais, il te faut bien une camérawoman, non ? J’ai donné ma démission juste avant qu’on parte, avec ta longue absence je me suis rendue compte que je tournais en rond sur la Gambling Blue. Amerzone et compagnie, tout ça me manquait ! Je suis fait pour l’exploration pas pour faire la cour aux riches !
- Et… tes dettes dans tout ça ? " s’inquiéta le croupier qui voyait déjà les problèmes venir.
"T’inquiètes je gère ! Et puis c’est pas comme si on allait pouvoir se permettre de voyager par la Translinéenne.
- Ah et pourquoi donc ?
- Ben déjà ton demi-salaire.
- À la base prévu juste pour ma personne.
- Et puis bah on est pas censé faire les touristes, ce qu’on veut c’est l’aventure, la vraie ! On est dans un port au carrefour de toutes les mers, je te parie qu’en un rien de temps on trouvera un mec, en desh d’équipage, qui voudra bien de nous à son bord et le tour sera joué !
- …
- Mais pour ça faut qu’on se vende, et t’es bien mignon mon grand mais c’est pas, en général, les compétences recherchés ! D’où la nécessité du Log Pose, faut qu’on montre qu’on a une capacité d’initiative et une longueur d’avance !
- Je vois.
- Et donc…
- Il faut qu’un de nous deux soit une navigatrice.
- C’est ça, tu peux plus te passer de moi. " conclut-elle d’un clin d’œil amusé.
"Mais qu’est-ce que je ferais sans toi… "