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Un boulot de matelot

C'était ma journée aujourd'hui, c'est ce que je pensais assez souvent, généralement quand je me disais ça, je terminai en corvée de latrine. Mais bon, il fallait tenter le diable, alors je me le suis répétée en boucle «c'est mon jour aujourd'hui. Je vais enfin montrer ce que je vaux vraiment à mes chefs. Là c'est sûr, aujourd'hui je gagne ma promotion.» Début de journée, allez pas d'affectations aux chiottes par pitié, sinon je crois que c''est l'odeur qui va m'achever.

«En Patrouille, Matelot Spark, Hattori, Fidget, Valkeiss et Viz, sous les ordres du Caporal Mataro »

J'ai quasiment sauté au plafond, pour une  fois que j'avais de la chance dans les affectations, en plus, je connaissais bien les gars qui allaient m'accompagner, ils étaient tous les quatre très sympathique, Spark était un peu plus énigmatique car il ne parlait pas beaucoup, mais c'était quand même un chic type, à mon premier jour, il avait réussi à trouver le moyen de me tirer du mauvais pas dans lequel je m'étais fourré en m'endormant lors de ma corvée de patate. II les avait épluché à ma place. Je lui devais beaucoup alors j'essayais toujours de l'aider. Il avait cependant rarement besoin d'aide. Ceci dit, être sous les ordres de Mataro était aussi une aubaine dans un sens, il était pas chiant avec ses hommes, il nous laissait faire à peu près ce qu'on voulait tant qu'on restait dans les clous et qu'on picolait pas en service. La j'avais moyen de faire une belle action d'éclat.

La patrouille avait commencé assez tôt, rien à signaler ceci dit. Cela faisais  un peu plus d'une heure qu'on patrouillait dans Leg's of Rabbit, Mais rien à voir, la ville est pas très grande, on en fait vite le tour au final. Le seul danger que l'on pouvait affronter, c'était la terre qui s'incrustait parfois dans nos bottes. Bon, dans le fond, je devrais être contente de rien avoir à faire, ça veut dire qu'une certaine forme de paix règne sur l'île. Mais pourtant je n'étais pas satisfaite. C'est pas comme ça que j'allais devenir une gradée moi. Ceci dit on discutait entre nous. Hattori m'expliquait qu'il y avait une femme pour lui quelque part

« Je te jure, une vraie bombe que ce sera, même qu'on vivra heureux sur cette île, il y a pas grand-chose à faire ici donc on sera tranquille. »

On a continué à parler tous es deux, il partageait tellement de bonne humeur qu'il était impossible de ne mas y être réceptif, à moins de n'avoir aucun cœur. Pourtant la journée s'est déroulée sans rien d'imprévu, absolument rien ne s'est passé qui sortait de l'ordinaire, comme d'habitude, j'avais commencé à m'endormir sur mon repas, quand je me suis réveillée, ma figure était tartinée de riz, alors j'ai plongé la tête de mon plus proche voisin dans sa soupe. Désolée, Viz ! Au moins on aurait bien rigolé.Vers 17 Heures, alors que le soleil amorçait à peine sa chute, Mataro nous à dit qu'il était temps de rentrer. J'étais vide de tout espoir, ce n'était encore pas mon jour apparemment. Je suis alors restée à l'arrière du groupe , je n'avais pas trop envie de parler et rester seule à l'arrière était idéal. Cette décision fût peut-être une bonne chose au final.  Je les ai entendus  : des pleurs, des petits pleurs aigus.


Dernière édition par Maliria Valkeiss le Lun 14 Aoû 2017 - 15:31, édité 1 fois
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Je n'ai pas réfléchi très longtemps, je suis immédiatement sortie du groupe. Je me fichais éperdument du blâme qui m'attendait pour être sorti du groupe. Je crois que j'allais tout de même être de corvée de chiottes au final. J'ai pris la direction des pleurs jusqu’à arriver devant le jardin d'une maison ou pleurait une petite fille, l'endroit était assez reculée, isolée, une maison à coté, mais personne n'en sortait Avec la petite, un homme, blanc, habillé richement, avec une sorte de foulard qui lui arrivait au torse. Il lui tenait la main et voulait visiblement l'emmener quelque part.

« Veux pas, Veux pas venir avec toi», hurlait la petite, pleurant à grosses gouttes.

Je suis intervenue rapidement.

« Que se passe t-il ici ?»

« Madame, veux pas aller avec lui

« Hé reste tranquille Nissa, excusez nous Madame, je suis son père et...»

« Ouinnn… T'es pas mon papa d'abord »

« Arrête de raconter des bêtises Nissa, bien sûr que je suis ton père.»

Il avait l'air très gêné, compréhensible en la circonstance, une petite fille en pleurs disait qu'il n'était pas son père devant un soldat de la Marine, à sa place aussi je n'aurais pas été très à l'aise. Ceci dit je voulais quand même en savoir plus, je ne pouvais pas en reste simplement là.

« Alors pourquoi pleure t-elle ?

« Nous partons, on va s'installer sur Rhétalia.»

« Veux paaaaas, veux paaaas…»

Les cris de la petite devenait de plus en plus fort, comment personne ne pouvait t-il l'entendre ?

«Petite est-ce que tu sais qui je suis ? »

« Une gentille ?» Fit-elle d'une voix tremblante

«Oui, ce qui veut dire que je sais quand tu mens, alors il faudra me dire la vérité, est-ce que cet homme c'est bien ton papa ? »

« Non, c'est pas mon papa ! »

« Allons Nissa, arrête de mentir. »

Il avait commencé à pâlir, ses joues, déjà plutôt blanche était en train de prendre l'apparence d'un vrai fantôme. Il voulait continuer à parler mais je l'ai interrompu d'un geste de la main

« Et tu le connais ce monsieur ? »

Elle à hésité un peu puis a dit doucement

« c'est vrai que vous savez quand je mens ? »

« Ouais, parce que c'est mon boulot de connaître la vérité »

« Alors… C'est mon tonton Madame.»

Mes épaules se sont un peu détendues, au moins, elle le connaissait.

« Et il t'a bien dit qu'il t'emmenait sur Rhétalia ? »

L'homme continuait de pâlir toujours plus, encore un peu et on pourrait croire à un cadavre.

« Il a pas dit le nom, mais promis je sais pas ou on va, c'est pour ça veux pas aller.» Elle a alors croisée les bras, ses joues encore couvertes de larmes.

Mais sa voix avait commencée à baisser de volume, suffisamment pour me laisser entendre l'autre chahut qui régnait. Des bruits de vaisselles qui cassent, des cris.

«Vous voyez, c'est pour cela que je veux l'emmener chez moi, sur Rhétalia, elle sera à l'abri de mon frère »

Il se confondit alors en explication, il me parla de son frère, un ancien soldat, il s'était pris une balle dans le genou et depuis il avait dû prendre une retraite forcée, apparemment il vivait très mal cette situation. Il a commencé à reprocher ce qui lui était arrivé à son frère, sans réelle explication, puis il avait commencé à boire. Alors ses malheurs était aussi dû à sa femme et apparemment, depuis peu, sa fille de 6 ans était elle aussi responsable. Après ça, il a demandé à sa nièce de montrer son épaule droite. Elle a d'abord refusée, puis moi aussi je lui ai demandée. D'abord réticente, elle à fini par me la montrer.

Un hématome. Deux hématomes, et des traces de coupures.

Apparemment, il lui arrivait de s'énerver contre sa fille et des fois il sortait son poignard pour régler la situation. Quand elle avait de la chance, il frappait avec la garde.

Contrairement à la majorité des habitants de cette île, elle n'était pas chanceuse.

Mon sang n'a fait qu'un tour, techniquement j'enfreignais le règlement en cas de violences. J'aurais dû ramener la fille à la base, puis livrer le mari à la justice, mais cette petite fille, maintenant qu je comprenais la situation, je comprenais aussi sa réaction. Elle craignait simplement la colère de son père si ils les voyaient partir.

«Petite, tu peux arrêter d'avoir peur, je vais régler la situation. Pars avec ton oncle

« Non Gentille, peux paaaas ! »

« Attendez, c'est pas contre les règ... »

« J'men fiche, promettez-moi juste de la garder à l'abri du besoin.»

« Promis.»

Il m'a regardé plein de sympathie et il a pris sa nièce par la main.
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Je me suis jetée vers la maison. C'était un ancien de la Marine mais il était vieux, handicapée par une blessure à la jambe et bourrée. J'avais mes chances normalement.
Quand je suis rentrée dans la maison, c'est d'abord mon odorat qui a souffert le premier. La maison empestait les relents de tabac bon marché et de bière éventée. J'aurais acceptée ça dans un bouge sordide mais pas dans une maison de vie. J'ai immédiatemment retiré tout ce que j'avais dit sur les corvées de latrine, cette maison était pire. De fait la maison était assez petite, il ne devait pas y avoir plus de 3 pièces. L'espace était très clos. Ensuite, mes tympans ont manqué d'éclater à cause des cris de l'individu que je voyais en face de moi. Il était assez massif et affichait une bedaine qu'il n'avait certainement pas du temps ou il était marin. Ses cheveux et sa barbe hirsute étaient grisonnants. Sa jambe droite était entourée d'une grosse atrelle et il évitait de prendre appui dessus. Il avait le bras droit levé au ciel et il s’apprêtait à mettre une gifle à sa femme qui avait déjà plusieurs marques rouges sur la joue.

« Hé, pose encore la main sur ta femme et c'est toi qui finiras à terre.  »

Il se retourna. Il me vit d'abord et hurla fort, m'envoyant une nouvelle salve d'odeurs sûrement toxiques.

«Qui a osé entrer dans ma maison sans mon accord ?  »

Il sembla me retarder un peu plus attentivement, du moins, aussi attentivement que son état lui permettait.

«[color=#FF0000]Oh, la Marine, qu'est-ce tu vas faire soldat ? »[/color ] Il vacillait sur chacun de ses mots

«J'suis un héros moi… On ma r'mis une médaille et tout... »

« Cela ne vous donne pas le droit de frapper votre femme et de poignarder votre fille. »

«Comment… T'cherches la cigare… La bagage… La bagarre  ?

Mon épée était brandie, j'étais prête, j'allais l'avoir et le ramener pour permettre à cette fille une vie paisible.

« Allez, en dargue… »

Il a alors voulu charger, le combat allait commencer mais il s'écroula simplement de tout son long.
Il s'était appuyé sur sa mauvaise jambe et s'était écroué, de par sa condition physique et mental, il était tout simplement incapable de se remettre debout. Notre glorieux combat se finit par la crise compulsive de vomissement qui prenait l'homme. La maison et lui était en plus embuée de l'odeur du vomi par dessus le marché. Et sa marinière en était tapissée.

Je me suis approchée de sa femme et j'ai pris assurance de son état. Je lui ai demandé de m'accompagner au QG pendant qu j'y amenais son futur ex-mari. Elle m'a suivi pendant que je traînais le poids mort qu'était ce tas de merde. En chemin je lui ai parlé de sa fille et de la décision que j'avais prise. Je lui ai demandée de ne pas en parler à mes supérieurs lorsqu'il lui poserait des questions et elle m'a assurée qu'elle n'en ferait rien et qu'elle était déjà assez contente de s'être débarrassée de ce tyran. Je lui ai quand même dit d 'aller la rejoindre après toute cette histoire. Une fille avait besoin de sa mère. Je comprenais ce sentiment.

On est rentrés sur les coups de 19 heures et bien sur, je me suis faite engueuler, mais c'était avant que mes collègues s'aperçoivent de ce que je traînais, pourtant c'est pas comme si il passait inaperçu.

M'enfin, cette journée m'avait épuisée, alors j'ai encaissé tout ce qu'on me disais sans broncher, je voulais juste dormir. Aaahh dorm… Zzzzzz….Zzzzzz
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