Burgh William
• Pseudonyme : -
• Age : 20 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Mécanicien en artillerie
• Groupe : Civil
• Age : 20 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Mécanicien en artillerie
• Groupe : Civil
• But : Grimper la hiérarchie de la Marine
• Équipement : Nécessaire d'entretien de canons, de quoi fabriquer des balles classiques.
• Parrain : -
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Oui, de Tenko Sozen
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Vyosotie de Mills!
Codes du règlement :
• Équipement : Nécessaire d'entretien de canons, de quoi fabriquer des balles classiques.
• Parrain : -
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Oui, de Tenko Sozen
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Vyosotie de Mills!
Codes du règlement :
Description Physique
William mesure près d'un mètre quatre-vingts et pèse dans les soixante-dix kilogrammes. Il possède un corps plutôt bien proportionné, qu'il entretient physiquement en vue d'entrer dans la Marine. Il a de ce fait une démarche vive, sa vitesse de marche étant à la limite de la course. Il se tient souvent légèrement courbé vers l'arrière, son regard contemplant le ciel. Pour ce qui est de son visage, il porte au-dessus du front des lunettes qui maintiennent ces cheveux en batailles vers l'arrière, malgré quelques mèches qui persistent à retomber sur son visage. Il a un air naturellement blasé, qui contraste avec son tempérament ardent, accentué par ses yeux fins et naturellement étirés sur les côtés. Il a des traits fins et la peau glabre, renforçant l'impression de jeunesse. Il sourit rarement, lui donnant un air affreusement froid. Au niveau de l'habillement, il apprécie porter une veste bleue sur des habits classiques, un haut blanc et un pantalon de jean. Il porte souvent des gants pour son travail. Au premier coup d’œil, on comprend qu'il prends soin de lui, bien qu'il n'accorde pas une importance phénoménale à son apparence.
Description Psychologique
William est loin d'être un individu compliqué à comprendre. C'est avant tout quelqu'un d'aimable mais qui déborde en permanence d'énergie à revendre. Consciencieux, il aime s'appliquer dans tout ce qu'il fait mais ne se fie généralement qu'à sa propre expérience et à son instinct. Cependant il sait aussi se ranger dans le rang quand les circonstances l'exigent. Il n'attend des autres que le respect, qu'il donne à chacun sans distinction. Il a un esprit analytique qui s'applique au quotidien, que ce soit dans sa pratique de l'artillerie ou dans des situations complexes. Il a un certain goût pour l'aventure, qu'il tend fortement à rechercher. Il est très attaché à sa mère et prends régulièrement de ses nouvelles. D'un autre côté, il est ravi de voir son père croupir dans son bagne. En dehors de ces traits, il a une nature colérique qu'il a du mal à réprimer quand elle se manifeste. Cela peut le conduire à devenir dangereux pour ses proches et même pour lui même. Rancunier, il ne pardonnera jamais quelqu'un qui l'a blessé lui ou un membre de sa famille et cherchera toujours à se venger d'une manière ou d'une autre. Il pourra même se montrer cruel dans certaines circonstances, et aura du mal à s'arrêter.
Biographie
D'aussi loin qu'il pouvait s'en souvenir, la chaleur de la forge de son beau-père avait toujours réchauffé le visage de William. Il n'était cependant pas né sur cette île, sa mère Danna n'y ayant emménagé que quelques mois après sa naissance. L'histoire de sa venue au monde était aussi tragique qu'innatendue. Danna Mallone était une femme courageuse et intrépide, qui avait pris l'uniforme de la Marine dès qu'elle en avait eu l'âge. Elle avait ainsi rompu avec la volonté de ses parents, fonctionnaires depuis cinq générations au moins. Elle avait passé quelques années dans la garnison d'Orange, où elle coulait de beaux jours. Sa discipline et son talent naturel pour le monde des armes lui promettaient une carrière radieuse. Mais sa rencontre de quelques instants avec Cassidy Burgh allait donner une tout autre direction à sa vie. C'était un ivrogne que la garnison connaissait bien. Combien de fois avait-il décuvé dans les geôles de leur base? Ils s'étaient arrêtés de compter après deux dizaines. C'était un homme violent, qui avait le vin mauvais. Une escouade de cinq soldats n'était jamais de trop pour l'immobiliser. Mais ce soir-là, seule la jeune femme et son collègue Tahen Galan pouvaient être envoyés pour faire cesser les crises de colère du voyou qui s'évertuait à ravager la dernière auberge qui le laissait consommer. Les deux mouettes étaient connues comme de bons éléments et c'était probablement ce qui avait motivé la hiérarchie à leur confier cette mission. Un exercice de manœuvres en mer avait été prévu et on ne voulait pas le retarder en paralysant une demi-dizaine d'hommes. La décision avait été prise et les deux caporaux s'en étaient allés.
Il avaient trouvé le poivrot dans une rage folle, lançant des chaises à travers des vitres et effrayant les clients qui n'avaient pas eu le luxe de fuir pour son bon plaisir. Dès leur arrivée, les deux marins avaient sorties leurs armes et avaient braqué Cassidy. Étonné par ce comportement, il s'était montré incroyablement docile et les avait rejoint en gardant ses bras en l'air. Tahen avait rangé son arme pour sortir des menottes et Danna avait eu l'imprudence de baisser la sienne. L'alcoolique avait arraché le fusil des mains de la guerrière avant d'envoyer la crosse de l'arme dans le nez du sous-officier qui n'avait pas eu le temps de réagir. Il s'était effondré au sol, sonné par le coup qui avait irradié son crâne d'une douleur sourde. La jeune femme avait esquissé un geste vers son sabre mais le pétard entre les mains du criminel l'en avait dissuadée. Il la fit marcher pendant quelques centaines de mètres en continuant de la menacer. Il emprunta plusieurs rues avant de la frapper à son tour à l'arrière du crâne alors qu'ils entraient dans une impasse. La suite avait été floue mais avait profondément marquée la jeune femme. Il l'avait violée avant de la laisser pour morte. Quand il s'était retourné, une balle l'avait frappé à la hanche et il s'était effondré en hurlant de douleur. On avait transporté la jeune femme jusqu'à la garnison et Tahen n'avait pas ménagé le violeur qui avait fini dans la prison de la base en attente de son transfert. Quelques jours plus tard, il était expédié vers le bagne de Tequila Wolf, où il croupirait jusqu'à la fin de ses jours.
La jeune femme avait dû encaissé un traumatisme qui l'avait détruite. On ne préparait à aucune blessure de la sorte dans les classes. Elle ne pouvait plus revêtir l'uniforme. Chaque fois qu'elle l'essayait, les images remontaient à son esprit et elle finissait assise dans un coin de sa chambre, les bras croisés devant ses genoux remontés contre sa poitrine. Elle finît par démissionner. Tahen en fit de même. Il éprouvait une immense culpabilité doublée d'une certaine compassion pour la femme qu'il aimait depuis quelques mois déjà. Il devina qu'elle aurait du mal à recommencer une vie de zéro et il lui proposa de l'emmener chez lui, sur Koneashima. Effectivement à cours de possibilité, incapable de rentrer chez elle et de devoir affronter le regard de ses parents, elle le suivit sans rechigner. Quelques mois plus tard, alors qu'ils étaient à peine installés sur l'île volcanique, une violente douleur irradia du ventre de la jeune femme. Il ne fallut que quelques heures pour que le jeune William ne se manifeste. Complètement pris de court, le jeune couple décida de faire de l'enfant le point de départ de leur nouvelle vie. Ils s'installèrent ensemble et Tahen aida son vieux père, Dehrat, à s'occuper de la forge et de la boutique d'artificier qu'il avait quitté quelques années plus tôt pour servir le Gouvernement Mondial. Danna trouva un emploi de secrétariat à la capitainerie du port principal. Pendant ce temps-là, le garçonnet commença à grandir dans un contexte heureux.
Aussi tôt qu'il fut en âge d'entendre la vérité, ses parents lui expliquèrent les circonstances qui entouraient sa filiation et le jeune enfant parut encaisser la nouvelle comme quelque chose de très abstrait. Malgré sa vivacité d'esprit, il n'avait pas saisi toutes les subtilités de l'histoire. Deux choses s'ancrèrent dans son esprit et perdurèrent à travers le temps : le nom de Cassidy Burgh et la manière dont il avait souffrir sa mère. Pour la première fois de sa vie, il expérimenta la sensation procurée par une colère froide et puissante, une rage qui porte sur le long terme. Il l'enfouît au plus profond de son être et la réserva inconsciemment pour plus tard. Il se développa normalement, montrant plus d'affinité pour les activités manuelles qu'intellectuelles. Non pas qu'il fut mauvais dans ces dernières, mais la forme avec laquelle l'école les enseignait freînait le garçonnet. Il aimait aller à la forge où à l'atelier pour observer son beau-père et son grand-père travailler dans une synérgie assez impressionantes. Ils étaient tout deux rattachés aux chaînes de production de la famille Figura, qui contrôlait la production d'armes du Gouvernement Mondial. A mesure qu'il grandissait, William s'impliqua de plus en plus dans les activités d'artisanat et entra sous la formation de Tahen quand il entra dans l'adolescence, laissant le système scolaire de côté.
Il trouvait une certaine excitation en concevant poudres et armes, munitions et protections. L'artillerie lui semblait être un univers fantastique qui ne demandait qu'à être exploré. Il s'appliqua et apprit consciencieusement tout ce que ses maîtres avaient à lui apprendre. En parallèle, il rendait des services à sa mère en aidant les manutentionnaires du port, toujours occupés par les arrivages et les départs qui semblaient ininterrompus sur l'île. Il partageait une relation fusionelle avec ses parents et la maladie de Tahen lui brisa le coeur. Sa vieillissante figure paternelle commença à souffrir de violents tremblements alors que le jeune homme s'approchait de sa vingtième année. Il ne put bientôt plus travailler et son père à lui se faisait bien trop vieux pour perpétuer la production seul. William prît alors une décision qui allait l'éloigner de sa famille mais qui leur permettrait de subsister sur l'île. Il quitta sa demeure en plein milieu de la nuit, en laissant une note qui dévoilait la nature de son départ à ses proches. Le navire qui l'emmena s'en alla voguer en direction du bagne de Tequila Wolf.
Il avaient trouvé le poivrot dans une rage folle, lançant des chaises à travers des vitres et effrayant les clients qui n'avaient pas eu le luxe de fuir pour son bon plaisir. Dès leur arrivée, les deux marins avaient sorties leurs armes et avaient braqué Cassidy. Étonné par ce comportement, il s'était montré incroyablement docile et les avait rejoint en gardant ses bras en l'air. Tahen avait rangé son arme pour sortir des menottes et Danna avait eu l'imprudence de baisser la sienne. L'alcoolique avait arraché le fusil des mains de la guerrière avant d'envoyer la crosse de l'arme dans le nez du sous-officier qui n'avait pas eu le temps de réagir. Il s'était effondré au sol, sonné par le coup qui avait irradié son crâne d'une douleur sourde. La jeune femme avait esquissé un geste vers son sabre mais le pétard entre les mains du criminel l'en avait dissuadée. Il la fit marcher pendant quelques centaines de mètres en continuant de la menacer. Il emprunta plusieurs rues avant de la frapper à son tour à l'arrière du crâne alors qu'ils entraient dans une impasse. La suite avait été floue mais avait profondément marquée la jeune femme. Il l'avait violée avant de la laisser pour morte. Quand il s'était retourné, une balle l'avait frappé à la hanche et il s'était effondré en hurlant de douleur. On avait transporté la jeune femme jusqu'à la garnison et Tahen n'avait pas ménagé le violeur qui avait fini dans la prison de la base en attente de son transfert. Quelques jours plus tard, il était expédié vers le bagne de Tequila Wolf, où il croupirait jusqu'à la fin de ses jours.
La jeune femme avait dû encaissé un traumatisme qui l'avait détruite. On ne préparait à aucune blessure de la sorte dans les classes. Elle ne pouvait plus revêtir l'uniforme. Chaque fois qu'elle l'essayait, les images remontaient à son esprit et elle finissait assise dans un coin de sa chambre, les bras croisés devant ses genoux remontés contre sa poitrine. Elle finît par démissionner. Tahen en fit de même. Il éprouvait une immense culpabilité doublée d'une certaine compassion pour la femme qu'il aimait depuis quelques mois déjà. Il devina qu'elle aurait du mal à recommencer une vie de zéro et il lui proposa de l'emmener chez lui, sur Koneashima. Effectivement à cours de possibilité, incapable de rentrer chez elle et de devoir affronter le regard de ses parents, elle le suivit sans rechigner. Quelques mois plus tard, alors qu'ils étaient à peine installés sur l'île volcanique, une violente douleur irradia du ventre de la jeune femme. Il ne fallut que quelques heures pour que le jeune William ne se manifeste. Complètement pris de court, le jeune couple décida de faire de l'enfant le point de départ de leur nouvelle vie. Ils s'installèrent ensemble et Tahen aida son vieux père, Dehrat, à s'occuper de la forge et de la boutique d'artificier qu'il avait quitté quelques années plus tôt pour servir le Gouvernement Mondial. Danna trouva un emploi de secrétariat à la capitainerie du port principal. Pendant ce temps-là, le garçonnet commença à grandir dans un contexte heureux.
Aussi tôt qu'il fut en âge d'entendre la vérité, ses parents lui expliquèrent les circonstances qui entouraient sa filiation et le jeune enfant parut encaisser la nouvelle comme quelque chose de très abstrait. Malgré sa vivacité d'esprit, il n'avait pas saisi toutes les subtilités de l'histoire. Deux choses s'ancrèrent dans son esprit et perdurèrent à travers le temps : le nom de Cassidy Burgh et la manière dont il avait souffrir sa mère. Pour la première fois de sa vie, il expérimenta la sensation procurée par une colère froide et puissante, une rage qui porte sur le long terme. Il l'enfouît au plus profond de son être et la réserva inconsciemment pour plus tard. Il se développa normalement, montrant plus d'affinité pour les activités manuelles qu'intellectuelles. Non pas qu'il fut mauvais dans ces dernières, mais la forme avec laquelle l'école les enseignait freînait le garçonnet. Il aimait aller à la forge où à l'atelier pour observer son beau-père et son grand-père travailler dans une synérgie assez impressionantes. Ils étaient tout deux rattachés aux chaînes de production de la famille Figura, qui contrôlait la production d'armes du Gouvernement Mondial. A mesure qu'il grandissait, William s'impliqua de plus en plus dans les activités d'artisanat et entra sous la formation de Tahen quand il entra dans l'adolescence, laissant le système scolaire de côté.
Il trouvait une certaine excitation en concevant poudres et armes, munitions et protections. L'artillerie lui semblait être un univers fantastique qui ne demandait qu'à être exploré. Il s'appliqua et apprit consciencieusement tout ce que ses maîtres avaient à lui apprendre. En parallèle, il rendait des services à sa mère en aidant les manutentionnaires du port, toujours occupés par les arrivages et les départs qui semblaient ininterrompus sur l'île. Il partageait une relation fusionelle avec ses parents et la maladie de Tahen lui brisa le coeur. Sa vieillissante figure paternelle commença à souffrir de violents tremblements alors que le jeune homme s'approchait de sa vingtième année. Il ne put bientôt plus travailler et son père à lui se faisait bien trop vieux pour perpétuer la production seul. William prît alors une décision qui allait l'éloigner de sa famille mais qui leur permettrait de subsister sur l'île. Il quitta sa demeure en plein milieu de la nuit, en laissant une note qui dévoilait la nature de son départ à ses proches. Le navire qui l'emmena s'en alla voguer en direction du bagne de Tequila Wolf.
Test RP
Une brise faisait claquer les voiles de la caravelle qui voguait tranquillement vers un bout de terre qui avait commencé à se montrer une heure plus tôt. Il n'avait cessé de grandir jusqu'à prendre la forme de l'île qu'il était en réalité. Un jeune homme était accoudé au bastingage de proue du navire. Son regard fixé sur la terre qui s'élargissait encore et encore au détriment de l'horizon, il ne bougeait pas d'un cil et semblait plongé dans de profondes réflexions. Un des marins s'approcha doucement de lui et, n'osant pas l'appeler, posa sa main sur son épaule. Pris d'un sursaut, William Burgh se retourna vivement avant de foudroyer du regard l'adolescent aux yeux fuyants. Le passager ne s'était pas mêlé à l'équipage pendant toute la durée des trajets et les spéculations les plus étranges avaient été élaborées pour expliquer ce mutisme. Bien que terrifié, le jeune matelot finît par cracher le message qu'il devait délivrer devant l'insistance silencieuse de son interlocuteur.
- Le capitaine m'envoie vous dire qu'on restera sur l'île que quelques heures, le temps de déposer les vivres et récupérer deux autres passagers...
L'artificier hocha silencieusement de la tête avant de retourner à son observation obsessionnelle. Tequila Wolf prenait de plus en plus d'ampleur à mesure que le bateau se rapprochait de sa destination. Le jeune homme prit une grande bouffée d'air et ferma ses yeux. Il n'avait aucune idée de ce à quoi pouvait ressembler l'homme qu'il venait rencontrer aujourd'hui. Il n'avait jamais posé le pied sur ce sol et comptait ne pas y revenir très souvent. Aussi rencontrer son géniteur se révélerait être une épreuve particulière. Il essaya d'étouffer son stress en observant les cieux dans lesquels dansaient quelques oiseaux spécifiques aux environnements côtiers. Après deux longues heures, les cordes furent enfin jetées autour des bites d'amarrage et Will put descendre à terre.
- Monsieur Burgh, je présume?
Un homme de petite taille, au ventre rebondi, se tenait à quelques mètres du quai. Deux matons en uniformes l'encadraient, comme pour assurer sa défense. L'artificier détailla le visage de son interlocuteur. Bouffies, ses joues laissaient peu de place à ses petits yeux ronds. Il souffrait d'une visible calvitie qui avait emporté les cheveux qui auraient dû ponctuer le dessus de son crâne. Il portait une moustache drue mais entretenue avec soin. Son sourire avait quelque chose de glacial et William sût qu'il avait fait le bon choix. Il s'avança à la rencontrer du petit homme.
- Lui-même.
- Je m'appelle Léon Burin. Je suis chargé de planifier les visites sur l'île, privées comme officielles. Je vous encadrerai dans la journée pour que votre séjour se passe au mieux. Qu'en dites-vous?
- Que je n'ai pas d'autre choix. Si nous y allions, maintenant?
La franchise de son invité décontenança le chargé de relations, qui se ressaisît rapidement avant d'ouvrir la marche en direction des bureaux de l'administration. Le jeune homme lui emboîta le pas tandis que les vigiles fermaient la marche. Il jeta un regard vers l'est, où s'étendaient les baraquements ainsi que les ponts gigantesques que leurs occupants devaient construire jusqu'au trépas. Les structures étaient impressionnantes, par leur nombre comme par leur taille. Ce travail de titan avait pourtant été effectué par de simples fourmis, qui s'étaient passées le flambeau d'une génération à une autre. Il y aurait toujours des criminels pour remplir le bagne, pensa-t-il. Après quelques minutes de marche, il se trouvèrent face à un ensemble de bâtiments de pierre luxueusement bâtis. En déportant son regard légèrement à l'ouest, William trouva l'emplacement des casemates où vivaient les gardiens. Il contempla cet endroit quelques instants, avant de pénétrer dans l'édifice qui le surplombait maintenant. Comme à l'extérieur, l'intérieur se révélait plein de richesses et de fastes. Des boiseries finement sculptées couraient le long des arrêtes des murs, le mobilier était ancien mais parfaitement entretenu et des toiles étaient accrochées en certains endroit. Il n'aurait jamais su se trouver dans une prison si on lui avait bandé les yeux et qu'on l'avait lâché ici. Il siffla d'émerveillement devant ce luxe malgré le regard fusillant de Léon. Le petit homme l'avait fait asseoir sur l'un des nombreux sièges qui ponctuaient la salle d'attente, et revenait à présent vers lui un formulaire à la main. Il se racla la gorge avant de prendre la parole.
- Monsieur Burgh, j'ai là quelques papiers que vous aimeriez examiner et signer. Vous n'êtes pas sans savoir que votre requête, bien que parfaitement légitime, n'est pas monnaie courante par ici. Aussi nous aimerions nous assurer que vous êtes parfaitement au courant des risques vous pourriez encourir en vous retrouvant avec un criminel de la trempe de Cassidy Burgh...
Sur ces mots, il tendit le porte-document et les feuilles qui le couvraient au jeune homme, qui jeta à peine un œil sur les formulaires avant de les rendre à l'administratif qui haussa les épaules en soupirant. William ne le remarqua pas, bien trop occupé à faire le vide. Le stress le gagnait peu à peu, à mesure que l'heure de la rencontre s'approchait. Le plus vite serait assurément le mieux. Il se leva et attendit que le petit homme ne soit revenu du guichet où il avait rendu les dispositions légales.
- J'ai le droit de le voir maintenant?
- Prenez patience, monsieur Burgh. Ce n'est pas tout les jours qu'on a la chance de rentrer à Tequila Wolf et d'en repartir comme homme libre quelques heures plus tard. De plus, nous apprécions la visite de civils dans notre établissement.
Le jeune homme se retourna pour observer son interlocutrice, tandis que Léon se confondait en salutations et autres marques de politesses. Polyantha Chapdeplomb se trouvait devant lui. C'était l'administratrice générale du bagne et de fait la plus haute autorité qu'il pouvait croiser sur l'île. Il l'observa attentivement. La jeune femme devait à peine mesurer cinq centimètres de moins que l'artificier et se tenait impeccablement droite, vêtue de son uniforme du système pénitentiaire. Elle avait attaché ses cheveux blonds dans un chignon soigné tirant vers l'arrière. Elle fixait le visiteur avec ses grands yeux bleus et son plus beau sourire. Elle lui tendit sa main, et il la serra sans attendre, respectueusement. Elle lui fit alors signe de la suivre, chose qu'il s'empressa de faire.
- Faites venir le prisonnier pendant que je m'entretiens avec notre visiteur, monsieur Burin.
- Bien madame.
Le petit bonhomme s'éloigna rapidement pendaient qu'ils remontaient un couloir qui menait jusqu'au bureau spacieux de la jeune femme. Elle invita William à s'asseoir pendant qu'elle faisait le tour de son plan de travail pour prendre place sur son propre siège. Le jeune homme jeta un regard autour de lui, appréciant la menuiserie ouvragée qui occupait cette pièce-là également. Polyantha finit par attirer son attention et il se concentra.
- Comment s'est passée la visite jusque là, monsieur Burgh?
- Outre l'impression d'être reçu comme un ministre et le débit de parole ennuyant de votre chargé de communications, tout va bien.
Il ponctua le fin de sa phrase d'un sourire que lui rendit la directrice des lieux avant de lui donner sa réponse.
- Léon a une certaine tendance à continuer de parler quand il devrait se taire. Pour le reste, votre visite est assez symbolique, d'où l'importance qu'on lui donne.
Elle s'arrêta et regarda le portrait des administrateurs généraux qui l'avaient précédés. Chacun d'entre eux avait suivi la politique répressive chaque fois accentuée par leur prédécesseur. Aucun n'avait essayé ce qu'elle avait en tête depuis son arrivée sur l'île. Aucun n'avait assez d'ambition pour cela.
- Je dois avouer que je m'attendais à essuyer un refus en demandant cette visite. Mais on dirait que la politique de la maison a changé?
Elle planta ses yeux dans les siens et il se sentit presque mal-à-l'aise. Outre la beauté dérangeante de la jeune femme, il pouvait lire dans son regard qu'il avait mis le doigt sur ce qui l'animait, ce qui la motivait à mettre autant d'effort à rendre meilleur un pareil trou à rat. Elle répondit.
- Aucun de ces hommes n'a jamais essayé de considérer les bagnards comme des êtres humains. Tous ont commis des crimes, plus ou moins graves. Tous mérite une punition, d'être écarté de la société. Mais la plupart des trente-milles prisonniers entassés dans ce camp ont été aliénés, usés comme des outils corvéables à merci. Personne ne leur a donné la chance d'être humain et quand ils sortaient du bagne, ils ne manquaient jamais d'y revenir moins d'un an après. J'ai envie de changer cette donnée.
- Vous êtes à contre-courant dans cette histoire. Mais si ce que j'ai pu lire sur vous est vrai, cela ne m'étonne pas vraiment.
- Et qu'avez-vous lu?
La question était rhétorique, le jeune homme l'avait bien compris. Il s'enfonça légèrement dans le dossier de sa chaise et fixa la directrice sans parler. Elle continua.
- Un honnête citoyen qui vient voir son détenu de père, c'est une sacrée histoire. Surtout quand on connaît les circonstances qui entourent votre filiation. Ce qui m'amène à vous demander ce que vous comptez faire?
Le regard de Polyantha se fit soudainement différent et une tension s'installa. William eut un frisson en voyant l'air implacable qui couvrait maintenant le visage de son interlocutrice. Elle lui montrait son vrai visage, celui de la pionnière prête à tout pour gravir les échelons, à commencer par s'assurer qu'aucune mauvaise publicité ne vienne entacher ses efforts déjà complexes.
- Officiellement ou officieusement?
- Les deux.
L'artificier soupira avant de finalement donner sa réponse. Il n'aurait de toute manière pas d'autre choix que de la convaincre que ses actions ne porteraient pas préjudice à son travail.
- Officiellement, je vais rencontrer mon père pour la première fois et le pardonner pour ses crimes. Vous pourrez même prendre une photo si besoin est. Officieusement je vais m'assurer que cette enflure paye pour tout ce qu'il a pu faire dans sa vie.
L'administratrice générale croisa ses mains devant son visage et sembla réfléchir. Un certain stress commença à prendre les entrailles du jeune homme. Cette confession pouvait lui valoir d'être expulsé de l'île dans les minutes qui suivaient si cela ne collait pas aux machinations de la directrice. Elle prît enfin la parole.
- Vous reviendrez tout les six mois et vous serez le premier d'une longue série de visiteurs qui seront enfin autorisés à voir leurs proches incarcérés, si cela prends bien.
William fut soulagé et sa crispation passagère se dissipa. La jeune femme se leva pour s'avancer vers la porte et il en fit de même.
- Nous aurons donc l'occasion de nous revoir?
Elle posa sa main sur son épaule avant de lui répondre avec un sourire.
- Naturellement.
Il passa le seuil de la porte et s'éloigna en direction du hall où l'attendait patiemment le chargé de communications qui l'appela d'un signe de la main. William soupira doucement et le suivit, ne l'écoutant pas alors qu'il déblatérait toutes les consignes de sécurité auxquelles il devait se plier. Un mélange d'excitation et de colère faisait fourmiller son corps. Il serrait les poings machinalement alors qu'il se rapprochait plus que jamais de son géniteur. Ils passèrent quelques portes et furent soumis à de multiples fouilles à mesure qu'ils approchaient des espaces de détention à proprement parler. Une escouade de gardes-chiournes leur fit signe de s'arrêter alors qu'ils arrivaient devant une énième porte. Une dernière inspection corporelle fut effectuée et on les autorisa à entrer. Léon eut un sursaut quand les battants s'ouvrirent et dévoilèrent le bagnard en train de cracher dans leur direction. Stoïque, William s'avança de quelques pas avant de s'immobiliser et d'observer attentivement son père. Les deux individus faisaient à peu près la même taille et un œil aiguisé aurait deviné leur lien de filiation sans trop de difficultés. Néanmoins, le vieux bagnard avait une démarche claudicante et son visage témoignait des nombreuses bastons desquelles il n'était pas toujours ressorti vainqueur. S'impatientant devant le mutisme de celui qui l'avait tiré de ses habitudes de taule, il cracha le tabac qu'il chiquait avant d'interpeller l'artificier.
- Tu m'veux quoi connard? J'te connais pas moi!
Le jeune homme ne répondit pas, continuer de le fixer droit dans les yeux avec un air de défi. Il allait le faire enrager jusqu'à ce qu'il se jette sur lui. Il n'ouvrirait pas sa bouche avant ce moment-là. A côté de lui,
Léon semblait avoir perdu toute sa contenance devant le vieux prisonnier. Ce dernier se remit à jurer à l'encontre de celui qu'il ignorait être son fils.
- Pourquoi qu'tu viens m'faire chier dans ma routine tocard?! T'as crû que j'allais rester planter là à attendre que tu l'ouvre peut-être?!
- Doucement Burgh ou je te fais bouffer le sol!
- T'as qu'à lui dire de m'causer, chef!
Comprenant que c'était le bon moment pour lancer son ultime provocation, William tourna les talons et feignit de partir. Léon ne put s'empêcher de l'appeler par son nom, ce qui ajouta à la colère du bagnard méprisé une immense incompréhension. D'un habile coup d'épaule, il se dégagea des gardes qui le tenaient et s'élança vers l'artificier. Entendant la course enragée du prisonnier, il se retourna et attrapa le poignet du vieux criminel qui avait essayé de le frapper. D'un mouvement sec, il plaqua la paume de sa main libre entre les omoplates de son père et lui faucha les jambes d'un habile coup de pied. Il s'agenouilla sur son dos et pencha sa tête vers l'oreille de sa victime, sonnée par la chute et la douleur qui parcourait son épaule démise.
- Tu es exactement comme je t'imaginais, Cassidy. On dirait que le fruit est tombé loin de l'arbre, pas vrai? Chaque fois que tu te croiras au sommet de ta petite bande de taulards, rappelle toi que ton fils ne sera jamais loin pour t'infliger la même raclée que celle qu'il t'as mis aujourd'hui. Tu ne dois même pas te souvenir d'elle, de ce que tu lui as fait subir. Mais ne t'inquiètes pas, tu vas le vivre au centuple.
- Espèce de...
Avant qu'il ne puisse achever sa phrase, William attrapa ses cheveux gras et tira vers l'arrière avant de lui aplatir la face contre le sol. Le bougre ne parla plus, définitivement évanoui. Le jeune homme se releva et hocha la tête en guise de remerciement aux gardiens qui n'avaient pas daigné intervenir. Les deux hommes refirent le chemin inverse et l'artificier put apprécier l'état de mortification dans lequel il avait plongé le chargé de communications. Léon l'abandonna quand ils furent revenus dans le hall principal, ayant cruellement besoin de revenir à son quotidien ennuyeux qu'il chérissait tant. Le jeune homme ne tarda pas à reprendre la route du port, un sourire sur le visage. Il avait accompli ce qu'il avait toujours rêvé de faire. Et il n'hésiterai plus à revenir sur Tequila Wolf chaque fois qu'il en ressentirait le besoin. Il contempla la mer qui se découvrait une fois qu'on arrivait au bord du plateau sur lequel étaient bâtis les quartiers administratifs. Il ne tourna pas une fois son regard vers le bagne en lui-même. Tout ce qu'il souhaitait à présent, c'était réduire la distance qui le séparait du plus proche centre de recrutement de la Marine. De là, il pourrait commencer sa nouvelle vie.
- Le capitaine m'envoie vous dire qu'on restera sur l'île que quelques heures, le temps de déposer les vivres et récupérer deux autres passagers...
L'artificier hocha silencieusement de la tête avant de retourner à son observation obsessionnelle. Tequila Wolf prenait de plus en plus d'ampleur à mesure que le bateau se rapprochait de sa destination. Le jeune homme prit une grande bouffée d'air et ferma ses yeux. Il n'avait aucune idée de ce à quoi pouvait ressembler l'homme qu'il venait rencontrer aujourd'hui. Il n'avait jamais posé le pied sur ce sol et comptait ne pas y revenir très souvent. Aussi rencontrer son géniteur se révélerait être une épreuve particulière. Il essaya d'étouffer son stress en observant les cieux dans lesquels dansaient quelques oiseaux spécifiques aux environnements côtiers. Après deux longues heures, les cordes furent enfin jetées autour des bites d'amarrage et Will put descendre à terre.
- Monsieur Burgh, je présume?
Un homme de petite taille, au ventre rebondi, se tenait à quelques mètres du quai. Deux matons en uniformes l'encadraient, comme pour assurer sa défense. L'artificier détailla le visage de son interlocuteur. Bouffies, ses joues laissaient peu de place à ses petits yeux ronds. Il souffrait d'une visible calvitie qui avait emporté les cheveux qui auraient dû ponctuer le dessus de son crâne. Il portait une moustache drue mais entretenue avec soin. Son sourire avait quelque chose de glacial et William sût qu'il avait fait le bon choix. Il s'avança à la rencontrer du petit homme.
- Lui-même.
- Je m'appelle Léon Burin. Je suis chargé de planifier les visites sur l'île, privées comme officielles. Je vous encadrerai dans la journée pour que votre séjour se passe au mieux. Qu'en dites-vous?
- Que je n'ai pas d'autre choix. Si nous y allions, maintenant?
La franchise de son invité décontenança le chargé de relations, qui se ressaisît rapidement avant d'ouvrir la marche en direction des bureaux de l'administration. Le jeune homme lui emboîta le pas tandis que les vigiles fermaient la marche. Il jeta un regard vers l'est, où s'étendaient les baraquements ainsi que les ponts gigantesques que leurs occupants devaient construire jusqu'au trépas. Les structures étaient impressionnantes, par leur nombre comme par leur taille. Ce travail de titan avait pourtant été effectué par de simples fourmis, qui s'étaient passées le flambeau d'une génération à une autre. Il y aurait toujours des criminels pour remplir le bagne, pensa-t-il. Après quelques minutes de marche, il se trouvèrent face à un ensemble de bâtiments de pierre luxueusement bâtis. En déportant son regard légèrement à l'ouest, William trouva l'emplacement des casemates où vivaient les gardiens. Il contempla cet endroit quelques instants, avant de pénétrer dans l'édifice qui le surplombait maintenant. Comme à l'extérieur, l'intérieur se révélait plein de richesses et de fastes. Des boiseries finement sculptées couraient le long des arrêtes des murs, le mobilier était ancien mais parfaitement entretenu et des toiles étaient accrochées en certains endroit. Il n'aurait jamais su se trouver dans une prison si on lui avait bandé les yeux et qu'on l'avait lâché ici. Il siffla d'émerveillement devant ce luxe malgré le regard fusillant de Léon. Le petit homme l'avait fait asseoir sur l'un des nombreux sièges qui ponctuaient la salle d'attente, et revenait à présent vers lui un formulaire à la main. Il se racla la gorge avant de prendre la parole.
- Monsieur Burgh, j'ai là quelques papiers que vous aimeriez examiner et signer. Vous n'êtes pas sans savoir que votre requête, bien que parfaitement légitime, n'est pas monnaie courante par ici. Aussi nous aimerions nous assurer que vous êtes parfaitement au courant des risques vous pourriez encourir en vous retrouvant avec un criminel de la trempe de Cassidy Burgh...
Sur ces mots, il tendit le porte-document et les feuilles qui le couvraient au jeune homme, qui jeta à peine un œil sur les formulaires avant de les rendre à l'administratif qui haussa les épaules en soupirant. William ne le remarqua pas, bien trop occupé à faire le vide. Le stress le gagnait peu à peu, à mesure que l'heure de la rencontre s'approchait. Le plus vite serait assurément le mieux. Il se leva et attendit que le petit homme ne soit revenu du guichet où il avait rendu les dispositions légales.
- J'ai le droit de le voir maintenant?
- Prenez patience, monsieur Burgh. Ce n'est pas tout les jours qu'on a la chance de rentrer à Tequila Wolf et d'en repartir comme homme libre quelques heures plus tard. De plus, nous apprécions la visite de civils dans notre établissement.
Le jeune homme se retourna pour observer son interlocutrice, tandis que Léon se confondait en salutations et autres marques de politesses. Polyantha Chapdeplomb se trouvait devant lui. C'était l'administratrice générale du bagne et de fait la plus haute autorité qu'il pouvait croiser sur l'île. Il l'observa attentivement. La jeune femme devait à peine mesurer cinq centimètres de moins que l'artificier et se tenait impeccablement droite, vêtue de son uniforme du système pénitentiaire. Elle avait attaché ses cheveux blonds dans un chignon soigné tirant vers l'arrière. Elle fixait le visiteur avec ses grands yeux bleus et son plus beau sourire. Elle lui tendit sa main, et il la serra sans attendre, respectueusement. Elle lui fit alors signe de la suivre, chose qu'il s'empressa de faire.
- Faites venir le prisonnier pendant que je m'entretiens avec notre visiteur, monsieur Burin.
- Bien madame.
Le petit bonhomme s'éloigna rapidement pendaient qu'ils remontaient un couloir qui menait jusqu'au bureau spacieux de la jeune femme. Elle invita William à s'asseoir pendant qu'elle faisait le tour de son plan de travail pour prendre place sur son propre siège. Le jeune homme jeta un regard autour de lui, appréciant la menuiserie ouvragée qui occupait cette pièce-là également. Polyantha finit par attirer son attention et il se concentra.
- Comment s'est passée la visite jusque là, monsieur Burgh?
- Outre l'impression d'être reçu comme un ministre et le débit de parole ennuyant de votre chargé de communications, tout va bien.
Il ponctua le fin de sa phrase d'un sourire que lui rendit la directrice des lieux avant de lui donner sa réponse.
- Léon a une certaine tendance à continuer de parler quand il devrait se taire. Pour le reste, votre visite est assez symbolique, d'où l'importance qu'on lui donne.
Elle s'arrêta et regarda le portrait des administrateurs généraux qui l'avaient précédés. Chacun d'entre eux avait suivi la politique répressive chaque fois accentuée par leur prédécesseur. Aucun n'avait essayé ce qu'elle avait en tête depuis son arrivée sur l'île. Aucun n'avait assez d'ambition pour cela.
- Je dois avouer que je m'attendais à essuyer un refus en demandant cette visite. Mais on dirait que la politique de la maison a changé?
Elle planta ses yeux dans les siens et il se sentit presque mal-à-l'aise. Outre la beauté dérangeante de la jeune femme, il pouvait lire dans son regard qu'il avait mis le doigt sur ce qui l'animait, ce qui la motivait à mettre autant d'effort à rendre meilleur un pareil trou à rat. Elle répondit.
- Aucun de ces hommes n'a jamais essayé de considérer les bagnards comme des êtres humains. Tous ont commis des crimes, plus ou moins graves. Tous mérite une punition, d'être écarté de la société. Mais la plupart des trente-milles prisonniers entassés dans ce camp ont été aliénés, usés comme des outils corvéables à merci. Personne ne leur a donné la chance d'être humain et quand ils sortaient du bagne, ils ne manquaient jamais d'y revenir moins d'un an après. J'ai envie de changer cette donnée.
- Vous êtes à contre-courant dans cette histoire. Mais si ce que j'ai pu lire sur vous est vrai, cela ne m'étonne pas vraiment.
- Et qu'avez-vous lu?
La question était rhétorique, le jeune homme l'avait bien compris. Il s'enfonça légèrement dans le dossier de sa chaise et fixa la directrice sans parler. Elle continua.
- Un honnête citoyen qui vient voir son détenu de père, c'est une sacrée histoire. Surtout quand on connaît les circonstances qui entourent votre filiation. Ce qui m'amène à vous demander ce que vous comptez faire?
Le regard de Polyantha se fit soudainement différent et une tension s'installa. William eut un frisson en voyant l'air implacable qui couvrait maintenant le visage de son interlocutrice. Elle lui montrait son vrai visage, celui de la pionnière prête à tout pour gravir les échelons, à commencer par s'assurer qu'aucune mauvaise publicité ne vienne entacher ses efforts déjà complexes.
- Officiellement ou officieusement?
- Les deux.
L'artificier soupira avant de finalement donner sa réponse. Il n'aurait de toute manière pas d'autre choix que de la convaincre que ses actions ne porteraient pas préjudice à son travail.
- Officiellement, je vais rencontrer mon père pour la première fois et le pardonner pour ses crimes. Vous pourrez même prendre une photo si besoin est. Officieusement je vais m'assurer que cette enflure paye pour tout ce qu'il a pu faire dans sa vie.
L'administratrice générale croisa ses mains devant son visage et sembla réfléchir. Un certain stress commença à prendre les entrailles du jeune homme. Cette confession pouvait lui valoir d'être expulsé de l'île dans les minutes qui suivaient si cela ne collait pas aux machinations de la directrice. Elle prît enfin la parole.
- Vous reviendrez tout les six mois et vous serez le premier d'une longue série de visiteurs qui seront enfin autorisés à voir leurs proches incarcérés, si cela prends bien.
William fut soulagé et sa crispation passagère se dissipa. La jeune femme se leva pour s'avancer vers la porte et il en fit de même.
- Nous aurons donc l'occasion de nous revoir?
Elle posa sa main sur son épaule avant de lui répondre avec un sourire.
- Naturellement.
Il passa le seuil de la porte et s'éloigna en direction du hall où l'attendait patiemment le chargé de communications qui l'appela d'un signe de la main. William soupira doucement et le suivit, ne l'écoutant pas alors qu'il déblatérait toutes les consignes de sécurité auxquelles il devait se plier. Un mélange d'excitation et de colère faisait fourmiller son corps. Il serrait les poings machinalement alors qu'il se rapprochait plus que jamais de son géniteur. Ils passèrent quelques portes et furent soumis à de multiples fouilles à mesure qu'ils approchaient des espaces de détention à proprement parler. Une escouade de gardes-chiournes leur fit signe de s'arrêter alors qu'ils arrivaient devant une énième porte. Une dernière inspection corporelle fut effectuée et on les autorisa à entrer. Léon eut un sursaut quand les battants s'ouvrirent et dévoilèrent le bagnard en train de cracher dans leur direction. Stoïque, William s'avança de quelques pas avant de s'immobiliser et d'observer attentivement son père. Les deux individus faisaient à peu près la même taille et un œil aiguisé aurait deviné leur lien de filiation sans trop de difficultés. Néanmoins, le vieux bagnard avait une démarche claudicante et son visage témoignait des nombreuses bastons desquelles il n'était pas toujours ressorti vainqueur. S'impatientant devant le mutisme de celui qui l'avait tiré de ses habitudes de taule, il cracha le tabac qu'il chiquait avant d'interpeller l'artificier.
- Tu m'veux quoi connard? J'te connais pas moi!
Le jeune homme ne répondit pas, continuer de le fixer droit dans les yeux avec un air de défi. Il allait le faire enrager jusqu'à ce qu'il se jette sur lui. Il n'ouvrirait pas sa bouche avant ce moment-là. A côté de lui,
Léon semblait avoir perdu toute sa contenance devant le vieux prisonnier. Ce dernier se remit à jurer à l'encontre de celui qu'il ignorait être son fils.
- Pourquoi qu'tu viens m'faire chier dans ma routine tocard?! T'as crû que j'allais rester planter là à attendre que tu l'ouvre peut-être?!
- Doucement Burgh ou je te fais bouffer le sol!
- T'as qu'à lui dire de m'causer, chef!
Comprenant que c'était le bon moment pour lancer son ultime provocation, William tourna les talons et feignit de partir. Léon ne put s'empêcher de l'appeler par son nom, ce qui ajouta à la colère du bagnard méprisé une immense incompréhension. D'un habile coup d'épaule, il se dégagea des gardes qui le tenaient et s'élança vers l'artificier. Entendant la course enragée du prisonnier, il se retourna et attrapa le poignet du vieux criminel qui avait essayé de le frapper. D'un mouvement sec, il plaqua la paume de sa main libre entre les omoplates de son père et lui faucha les jambes d'un habile coup de pied. Il s'agenouilla sur son dos et pencha sa tête vers l'oreille de sa victime, sonnée par la chute et la douleur qui parcourait son épaule démise.
- Tu es exactement comme je t'imaginais, Cassidy. On dirait que le fruit est tombé loin de l'arbre, pas vrai? Chaque fois que tu te croiras au sommet de ta petite bande de taulards, rappelle toi que ton fils ne sera jamais loin pour t'infliger la même raclée que celle qu'il t'as mis aujourd'hui. Tu ne dois même pas te souvenir d'elle, de ce que tu lui as fait subir. Mais ne t'inquiètes pas, tu vas le vivre au centuple.
- Espèce de...
Avant qu'il ne puisse achever sa phrase, William attrapa ses cheveux gras et tira vers l'arrière avant de lui aplatir la face contre le sol. Le bougre ne parla plus, définitivement évanoui. Le jeune homme se releva et hocha la tête en guise de remerciement aux gardiens qui n'avaient pas daigné intervenir. Les deux hommes refirent le chemin inverse et l'artificier put apprécier l'état de mortification dans lequel il avait plongé le chargé de communications. Léon l'abandonna quand ils furent revenus dans le hall principal, ayant cruellement besoin de revenir à son quotidien ennuyeux qu'il chérissait tant. Le jeune homme ne tarda pas à reprendre la route du port, un sourire sur le visage. Il avait accompli ce qu'il avait toujours rêvé de faire. Et il n'hésiterai plus à revenir sur Tequila Wolf chaque fois qu'il en ressentirait le besoin. Il contempla la mer qui se découvrait une fois qu'on arrivait au bord du plateau sur lequel étaient bâtis les quartiers administratifs. Il ne tourna pas une fois son regard vers le bagne en lui-même. Tout ce qu'il souhaitait à présent, c'était réduire la distance qui le séparait du plus proche centre de recrutement de la Marine. De là, il pourrait commencer sa nouvelle vie.
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Informations IRL
• Prénom : Benjamin
• Age : 19
• Aime : Beaucoup de choses!
• N'aime pas : Faire le ménage...
• Personnage préféré de One Piece : Franky je dirais...
• Caractère : Gentil et avenant, vous pouvez me contacter au 063598...
• Fait du RP depuis : 6 ans
• Disponibilité approximative : Forte
• Comment avez-vous connu le forum ? Gougle
ONE PIECE REQUIEM ©
Dernière édition par William Burgh le Mar 29 Aoû 2017 - 12:22, édité 3 fois