- Résumé des épisodes précédents:
- Suite à une histoire impliquant des trafiquants d'esclaves et une utilisation particulière du fruit de l’Éclosion, il y a maintenant deux Gallena. La première est la Gallena que nous connaissons et .. reconnaissons tous. La seconde se fait appeler Gianna et est le fruit du pouvoir du démon. Elle ne dispose pas des pouvoirs de Gallena, mais est tout aussi forte pour ce qui est de taper. Après tout, elles ont le même corps.
Suite aux événements advenus à Water Seven, elles ont remis à plus tard leur réunion en une seule Gallena, Gianna se montrant plus brutale et agressive que la vraie et toutes deux craignant le résultat de cette distorsion sur l'esprit de la vraie Gallena lorsque Gianna aura disparu.
Pour le moment, l'utilisation permanente du fruit n'a pas l'air de fatiguer Gallena.
Un beau jour. A Citadelle. Devant un étal.
- Combien pour celui-là ?
- Cet escargophone-ci ? 300 000 berries m'sieur.
- Eh ? C'est un peu cher tout de même. Je ne crois pas qu'un tel prix soit justifié.
- Bien sûr m'sieur, je comprends. Mais ce sont les prix les plus bas qu'il nous soit possible de vendre. Nos fournisseurs élèvent leurs animaux pendant plusieurs années jusqu'à ce qu'ils soient assez grands pour travailler. Ils sont élevés au grand air, avec de la nourriture de qualité et des dortoirs spacieux. Tout ça engendre des frais, il ne nous serait pas possible de pratiquer des prix plus bas si nous voulions pouvoir continuer notre commerce sur de nombreuses années. Si nous vendions nos escargophones pour un moindre prix, m'sieur, ça serait nous mettre nous-même un couteau sous la gorge.
- Oui oui certes, c'est vrai que .. bon d'accord. Et que mange t-il justement, cet escargophone ?
- Salades, herbes, choux et feuilles d'épinards.
- De la salade ? Qu'est-ce qu'une salade ?
- Ah oui, j'oubliais qu'il n'y a pas de salades à Citadelle, pas même de pâtes. Ne vous embêtez pas avec ça. Les autres plantes suffiront pour entretenir votre escargophone et le conserver en bonne santé.
- Oui oui … mais enfin, ce prix …
- Mais pensez à vos voisins quand vous serez le premier à avoir un véritable escargophone chez vous. De qualité supérieure garantie, m'sieur.
- Les Vonsüden en ont déjà un.
- Et vous voulez leur laisser le droit de vous snober parce qu'ils en ont un et pas vous ? Et puis pour vos affaires, c'est indispensable un escargophone. Tous les grands de ce monde en ont un. L'amiral Sangoku, la Dame de Fer, les Al-Jawhara, les cadres de la banque HSBC et bien d'autres.
- Je suis balayeur.
- Il nettoie sous les meubles.
- Il bave, vous voulez dire jeune fille.
- La salive des escargophones est reconnue dans toutes les Blues pour ses vertus thérapeuthiques.
- Ah. Et sur Grand Line ?
- Sur Grand Line aussi, évidemment.
- Je ne sais pas. Je ne crois pas que ces animaux soient bien faits pour moi.
- Regardez-le, comme il vous regarde avec ses petits yeux affectueux. Il s'est déjà attaché à vous.
- C'est petit chez moi.
- Un bon panier pour ses nuits et tout ira bien. Les escargophones ne sont pas limités à l'exploration du sol.
- Oui, oui. … Il faut que j'en parle à ma femme avant.
- Si vous aviez un escargophone chez vous, vous pourriez l'appeler sans perdre un instant.
- En fait elle est juste là.
Je regarde s'éloigner mon potentiel client, un vieux monsieur maigre à la moustache triste. Sa femme, une grosse dame rougeaude, marchande bruyamment avec un vendeur de poissons. Je ne pense pas qu'il reviendra.
* * * * *
Un autre jour. Entre deux clients. Un agent de l'ordre.
- Vous avez une licence de vente ?
- Oui m'sieur, tenez.
- Hum … humm … hm … oui … oui … bien. Tout est en règle.
-Merci m'sieur. Dites voir, vous n'auriez pas besoin d'un escargophone dans votre bureau ? Ça pourrait vous aider à envoyer des messages plus rapidement en cas d'urgence.
- Houlala, pour que mes supérieurs puissent me gueuler dessus à distance ? Non merci bien.
- Vous voulez dire que je dois m'adresser directement à eux m'sieur ? Merci pour le conseil.
- Houla non ! … écoutes, je t'en achète un et en échange tu oublies cette idée, ok ?
- Sûr m'sieur. L'un de nos modèles attire t-il votre regard ?
- Est-ce que tu en as un pas cher à l'achat qui consomme énormément ?
- Euh … oui, ce rose là. Il lui faut quatre salades … je veux dire choux chaque jour. Une fois toutes les six heures. Sinon il se met à sonner sans qu'on l'appelle afin d'être nourri.
- Parfait, je l'embarque. C'est pour mon beau-frère.
- Il sera ravi de recevoir un escargophone en cadeau, j'en suis certaine.
- J'en doute pas, fafafa !
- N'oubliez pas le livret d'entretien, pour apprendre à bien s'en occuper.
* * * * *
Encore un autre jour. Un matin. Les dernières brumes nocturnes se dissipent doucement.
- Eh la miss blonde, t'as l'air de te faire chier comme un rat mort. Laisses tomber tes baveux et viens avec moi, on va faire la fête, je connais un coin super sympa à deux rues d'ici.
- Je suis navrée mais je peux pas laisser ces marchandises sans surveillances.
- Allez fais pas ta coincée. Ca fait depuis une semaine que t'es là. D'après mon pote Tim, et Tim il sait tout ce qui se passe dans le quartier, à peine ton rafiot a débarqué que vous avez planté ce stand qu'intéresse personne. C'est pas d'aller t'amuser une heure ou deux qui va te faire rater quoi que ce soit.
- Je ne peux pas.
- Rhô allez, t'as peur de ton capitaine ? Avec mes potes on lui met une raclée s'il te cherche des poux. T'inquiètes pas.
- En fait … je suis le capitaine de ce brick.
- Eh ? Toi ? … T'es sûre ?
- … C'est quoi cette question ? Évidemment que je suis sûre.
- Non parce que t'as pas vraiment la tête que les capitaines étrangers ont.
- C'est-à-dire ?
- Ben … d'habitude c'est des mecs, déjà. Avec une grosse barbe, des cicatrices, … .. Mais du coup, c'est parfait ! T'as qu'à appeler un de tes larbins pour qu'il prenne ta place et nous on va faire la fête.
- Non.
- Alleeezz.
- Vous voulez acheter un escargophone ? Sinon, au revoir.
- Bon bon bon. J'ai tenté d'être patient, arrangeant, cool. Maintenant tu vas arrêter de dire non et tu vas venir t'amuser avec moi ou j'vais finir par m'énerver.
- Crotte.
Ce garçon, un gars qui doit être un peu plus grand que moi debout, il a des cheveux noirs bien peignés, mais il pige pas qu'il m'agace et me dérange dans mon travail. Trop bête pour s'en rendre compte je parie. Il se penche sur la table, bouscule la cage d'un escargophone orange et tente d'attraper mon poignet. Je le laisse pas y arriver bien sûr. Et j'appelle mon second à l'aide :
- Gina ! À moi !
- Alors t'as besoin qu'on vienne te sauver ? Si elle est plus jolie je pourrais sortir avec ta pote, comme ça tu pourras rester à ton étal à vendre tes escargots merdiques et à t'emmerder.
- Un problème capitaine ?
- Woah, pas mal la gonzesse.
C'est mon corps que tu regardes imbécile. Gina c'est rien qu'un faux nom pour Gianna, ma soeur jumelle. Et Gianna, en vrai, c'est un clone créé par mon pouvoir de fruit du démon, celui qui fait que je peux pas nager. Alors je veux bien que moi je sois en tenue de marchande et elle vêtue d'un maillot de bain que j'approuve pas. Je veux bien qu'elle traîne à bronzer sur le pont du bateau pendant que je travaille, et elle bronze pour nous deux, avec les trucs bizarres de mon pouvoir. Mais quand même, elle pourrait montrer moins de peau, même pour bronzer. J'espère qu'elle va pas nous attraper un coup de soleil pour deux. Comme moi, elle s'est coupée les cheveux et les ait teint en blond le temps de la mission. Les sourcils aussi. Les autres poils roses ça va, ça se voit pas sauf à s'approcher vraiment trop près.
Bref, Gianna, ma copie, descend du pont du brick et nous rejoint. Elle a de grosses lunettes de soleil qui cachent ses yeux violets. Le gars qui m'embêtait est complètement concentré sur elle. Je sis pas si je suis censée être vexé qu'il croit qu'elle est mieux alors qu'il reconnaît juste pas qu'elle est moi. Je m'en fiche. Je vois juste l'opportunité de me débarrasser de lui.
Je me lève et contourne la table pour passer dans son dos. Brusquement, je le pousse sur Gianna.
- Débarrasses-m'en Gina !
Lui, déstabilisé, part en avant. Elle l'esquive et prend son poignet. Elle l'entraîne dans son mouvement et l'envoie hors des quais. J'entends un grand plouf et l'eau qui gicle. Je me rassois. Gianna se penche au bord du quai, relève ses lunettes et le nargue en lui tirant la langue.
- Vous me le paierez ! Vous entendrez bientôt parler de Robert Razowski !
- Bien sûr. En attendant si tu t'approches encore à moins de cent mètres de ma soeur ou de moi c'est pas à la flotte que je t'envoies mais à l'hôpital.
Elle est trop contente en disant ça. Je veux dire, moi je le dirais ça serait pour intimider, je serais pas vraiment sérieuse. Elle, elle est très sérieuse. C'est pour ça qu'elle est toujours là, depuis Water Seven. Que je l'ai pas faite "disparaître" comme je fais disparaître mes autres créations magiques. Elle est trop différente, on sait pas ce que ça ferait à ma tête de redevenir une seule. On ne veut pas prendre le risque. Et puis … je suis bien avec elle. C'est comme avoir une soeur. J'ai jamais eu de soeur. Bien sûr j'ai un frère mais il est parti en mer et donne pas souvent de ses nouvelles. En quatre ans je l'ai revu qu'une fois. Je me demande comment il réagirait s'il savait qu'il avait une nouvelle soeur. Et Papa, et Mamma ? … Bon, pas le moment de penser à la famille. J'ai du travail.
- Des nouvelles de l'équipage Gina ?
- Oui Gaëlle. Doombeast est au bar du Loup Paumé à se pinter la gueule et il est pas seul. Malik s'est fait vendre un peigne alors qu'il a oublié que Ranne lui a rasé la tête y a trois jours, Jeff a été libéré de sa nuit dans les geôles et devrait pas tarder à revenir, il veut finir sa nuit au calme. Lumière qu'était avec lui est retournée boire dans un bar, elle a appelé avant. Oh, et Godasse vient de me dire qu'il a trouvé un fournisseur.
- Godasse ?
- Tu sais, le mec avec les chaussures rouges.
- Ah oui. Un des nouveaux.
- C'est ça.
- Et donc ce fournisseur ? Il est fiable ?
- Godasse doit me rappeler quand il en saura plus. Ca se vend bien ce matin les escargots ?
- Comme tu vois.
- Tu crois qu'on devrait ralentir un peu ? A ce rythme on aura plus de stock d'ici deux jours. Et plus de raison de rester sur l'île.
- Plus d'excuses pour rester bronzer sur le pont ou boire des limonades, faudra repartir affronter les vagues et le mauvais temps. C'est terrible.
- Ahah, vu comme ça, on pourra peut-être prendre quelques jours de repos.
- C'est moi le capitaine.
- Et que dit notre capitaine ?
- Qu'elle est d'accord pour le repos.
- Merci capitaine, vous êtes trop bon.
- Je sais, je sais.
- Allez je retourne sur le pont, j'ai pas encore eu de nouvelles du Gros Dan, entre autres.
- Tu retournes bronzer et faire croire que tu bosses dur, quoi. Bonne idée, comme ça tu montreras ton nombril aux mouettes plutôt qu'aux passants.
- Tu es trop prude Gaëlle.
- Je ne me promène pas en ville en sous-vêtements, c'est tout, que je réponds en haussant les épaules. Je ronchonne un peu, d'accord. Elle, elle rit.
- Mais il est à toi ce maillot de bain que je t'ai emprunté.
- N'empêche. Pas en pleine ville. Y a des choses qui se font pas.
- Ahahah.
- Allez retournes à ton "boulot" Gina. Dis-moi juste si tu vois encore l'enquiquineur.
- Je le vois. Il monte à l'échelle qui est à l'autre bout du quai. Il est trempé, normal. Et .. il s'en va, c'est bon.
- Tant mieux. Bonne bronzette Gina.
- Bonne vente, sœurette.
La raison de notre présence sur cette île, Citadelle, est très simple. Sur cette île, il y a des chantiers navals, pour construire des bateaux. Parmi les bateaux qu'ils construisent en ce moment, il y a une flotte en partie finie qui est prévue pour être livrée à un pirate nommé Red. Il parait qu'il est assez connu. Je crois avoir entendu ce nom une fois ou deux. Bref, il est mort. Et ces nouveaux bateaux se retrouvent sans propriétaire. L'info a dû remonter aux oreilles d'un de nos supérieurs, qui s'est alors dit qu'il serait bien de ne pas laisser des pirates ou d'autres vilains récupérer tous ces bateaux et que si les propriétés des hors-la-loi pouvaient être utilisées pour la justice, alors s'emparer de ces navires serait une bonne idée. Mais comme ils sont pas officiellement pour un pirate et qu'on ne veut pas envahir l'île comme ça pour leur voler des bateaux, que ça serait pas très honorable pour le Gouvernement Mondial, on envoie une petite bande de la 53éme d'Elite.
Mes sections et moi sommes là pour enquêter sur le sujet, identifier les vaisseaux et s'emparer d'un d'entre eux. Davantage si on peut, mais on est que vingt-sept, vingt-huit en comptant Gianna, et on a notre propre navire à ramener. Tout dépendra de la taille des bateaux à Red, donc. On les a pas encore trouvés. Godasse pense avoir une piste, il va falloir confirmer. Une fois qu'on les aura trouvés, on profitera de la nuit pour agir. On laisse notre déguisement de marchands vendeurs d'escargophones et on met nos déguisements de pirates. Et là, on vole le bateau !
Ça fait une semaine qu'on est là.
J'aime pas trop l'odeur de cette île, une odeur de métal et de poudre à cartouches. On s'y fait un peu. Mais il ne faut pas respirer trop fort. Je n'ai pas tellement envie d'y rester. Si on pouvait trouver les navires de Red et partir, ça serait bien.
Je m'occupe souvent du comptoir le matin. Le reste du temps, c'est Gianna ou Mitzu qui s'en chargent. Sinon un autre marine, peu importe tant qu'il est pas trop agressif, ce qui exclut Ranne et Doombeast, mes sergents, et pas trop idiot, ce qui exclut sûrement Malik, qui est caporal surtout parce qu'il a survécu à nos côtés depuis que je suis dans la 20éme et même avant et qu'il n'en n'est toujours pas mort. Il dit trop de bêtises et il est vraiment pas sérieux. Même si Ranne le tient bien et l'empêche de faire trop d'âneries.
Quand je suis pas au comptoir, je reste à m'entraîner sur le pont du brick. C'est important de rester en forme. Et puis .. j'ai tenté de d'aider aux recherches, mais c'est pas pour moi ça. Je sais pas à qui m'adresser et je veux pas risquer d'attirer trop d'attention sur nous. Enfin, pas tant qu'on a pas volé les bateaux. Après on peut avoir tout l'attention qu'on veut, tant qu'ils croient qu'on est des pirates. C'est pour ça qu'on a les cheveux blonds Gianna et moi. Parce que des filles aux cheveux roses, aussi géniales que moi, y en a pas tant que ça.
Il sera bientôt l'heure de manger. Un nouveau navire est en train de s'amarrer à côté du nôtre. Gianna descend à quai.
- Eh Gaëlle. Je vais faire un tour en ville, je reviens.
- Oui bien s … eh, non !
En tournant la tête dans sa direction, je m'aperçois d'un gros problème.
- C'est ma tenue préférée, tu peux pas partir avec !
- Et alors ? C'est aussi celle que je préfère.
- Oui mais c'est la mienne.
- J'ai plus rien à me mettre, allez, tu peux bien me la laisser aujourd'hui.
Pantalon blanc, tunique légère beige avec un col haut mais pas de manches, une ceinture, de bonnes bottes. Manque juste mes cestes, eux je les laisse rangés dans le coffre. Trop distinctifs comme signe. Faudra s'en passer pour cette opération.
Mais à part les gants de métal, c'est ma tenue de d'habitude qu'elle porte. Alors oui c'est aussi la sienne mais … Mais c'est la mienne avant tout quoi. Zute à la fin.
- .. Je vois bien que ça te plaît pas mais … oh, tu sais quoi Gaëlle ? Je sais ce qui va te remonter le moral et régler notre problème en même temps.
- Tu vas te changer ?
- Mieux ! Y a plein de boutiques dans le quartier des étrangers qui n'attendent que nous. On va dire à Mitzu de prendre ta place et allons-y.
- Mais … c'est quoi cette idée ? On est pas là pour ça Gia .. Gina.
- Rhôôô, ste plaît Gaë. Pour me faire plaisir. Et que j'arrête de te piquer tes affaires.
- Eh bien … euh … je suppose que ..
- C'est d'accord ? Super, en route, c'est parti !
Dernière édition par Gallena Scorone le Lun 7 Mai 2018 - 15:36, édité 4 fois