- Rhaa ! Mais gigote pas comme ça andouille ! Comment t'veux qu'ça sorte sinon ?!
- Aïe ! Mais vas-y doucement aussi !
- Franchement... Au moment où ça devenait excitant...
- Parle pour toi ! C'est pas toi qui te l'ai prise dans le... WAAH !
- Et voilà ! C'est retiré !
Fier de moi, j'exhibe une écharde grosse comme mon index devant les autres clients du bar qui hésitent à applaudir. Bill, le propriétaire de l'établissement, pousse un long soupir en astiquant son verre fendu. Le même qu'il tient depuis bien cinq bonnes minutes. Faut dire qu'il était aux premières loges depuis le début du spectacle : à peine assis sur mon tabouret que mon voisin de gauche, un certain Jerry, vient me casser les pieds en disant que ma tête lui revient pas. Et d'autres osent me dire que l'alcool y est pour quelque chose...
Comme si l'alcool pouvait changer la vision des choses ! C'est pas parce que j'aime pas un type qu'après une cuite il m'apparaîtra sympathique. Ni l'inverse ! Du coup j'ai cogné. Du coup il est tombé sur une table et s'est éraflé le bas du dos sur le bord d'une chaise abîmée. Résultat : une belle écharde et un ivrogne gémissant.
- Bien ! Maintenant que ma bonne action de la journée est faite : j'peux boire un verre Bill ?
- La même chose que d'habitude ?
- La même. Avec un glaçon. Et un vrai.
Pendant que le barman s’attèle à sa tâche, Jerry se redresse et me fixe de son regard trouble :
- Euh... T'serais pas ce mercenaire qui fait des trucs bizarres sur commande ?
- J'suis pas vraiment mercenaire mais... dans l'idée c'est ça.
- C'est bien c'que j'disais : ta tête me r'vient pas.
Putain.
Y en a qui comprennent pas la première fois, ça je le sais. Mais j'ai pourtant fait l'effort de bien faire rentrer le message ! Va falloir le graver...
Une veine à mon front palpite tandis que ma paupière tressaute sous l'effet de la colère. Je sers le poing, la bouche déformée par un rictus haineux. Le pauvre bougre ne sait pas ce qui l'attend.
- C'est comme ça que t'parles à un futur Roi ?!
En position de frappe, j'inspire à fond avant de détendre mon bras d'un coup et d'envoyer valser ce sale con dans le décor, bien plus fort que la fois précédente*. Un "CRAC" sonore laisse entendre qu'il n'a pas eu le temps de préparer sa mâchoire à l'impact. Encastré dans le mur, il ne bouge plus.
Autour de moi, le silence s'est fait. Tous les yeux sont dans ma direction, alors que je respire fort, afin de regagner mon calme. Bill tient ma commande de sa main tremblante et renverse la moitié du liquide sur le comptoir. Blême, il constate l'étendue des dégâts. Je me retourne vers lui, hausse les épaules et lui dis :
- T'as qu'à mettre ça sur ma note. T'façon j'ai plus soif : à l'idée de boire le même jus qu'ces pisseuses à grande gueule, ça m'dégoûte.
Je m'apprête à sortir quand, le bras tendu vers la poignée de la porte, je me retourne et lance :
- Et si quelqu'un a un souci, j'suis chez moi ! Impasse de la Grisaille !
Quand je pense que j'étais venu me détendre au lieu de m'emmerder dans mon bureau, à attendre des clients plus absents que jamais... C'est bien beau de posséder un bordel pour arrondir ses fins de mois, mais si le comptable suffit à faire tout le travail, à quoi je sers moi ? Sans parler de ce Sunbae et de son syndicat à la con ! Enfin, tant que ça n'empêche pas le business je ne peux rien en dire. Et puis un associé reste un associé.
Dans tous les cas, il me faut un nouvel employeur et vite, parce que l'ennui risque de me faire faire n'importe quoi. Plus encore que ce qu'il venait de se passer.
Arrivé devant chez moi, je m'arrête à nouveau. Une pensée me vient : mon coup de sang au bar n'a pas dû plaire à tout le monde. Et si... Non quand même pas. Qui oserait ? J'ai des relations. Mais vu que j'ai crié où j'habitais...
- Tséhéhé... Quel con.
Je ne suis pas spécialement paranoïaque. Je préfère le terme de "prudent". Et c'est par prudence que je me dis qu'un Argument ne suffira pas toujours à me protéger.
- Aïe ! Mais vas-y doucement aussi !
- Franchement... Au moment où ça devenait excitant...
- Parle pour toi ! C'est pas toi qui te l'ai prise dans le... WAAH !
- Et voilà ! C'est retiré !
Fier de moi, j'exhibe une écharde grosse comme mon index devant les autres clients du bar qui hésitent à applaudir. Bill, le propriétaire de l'établissement, pousse un long soupir en astiquant son verre fendu. Le même qu'il tient depuis bien cinq bonnes minutes. Faut dire qu'il était aux premières loges depuis le début du spectacle : à peine assis sur mon tabouret que mon voisin de gauche, un certain Jerry, vient me casser les pieds en disant que ma tête lui revient pas. Et d'autres osent me dire que l'alcool y est pour quelque chose...
Comme si l'alcool pouvait changer la vision des choses ! C'est pas parce que j'aime pas un type qu'après une cuite il m'apparaîtra sympathique. Ni l'inverse ! Du coup j'ai cogné. Du coup il est tombé sur une table et s'est éraflé le bas du dos sur le bord d'une chaise abîmée. Résultat : une belle écharde et un ivrogne gémissant.
- Bien ! Maintenant que ma bonne action de la journée est faite : j'peux boire un verre Bill ?
- La même chose que d'habitude ?
- La même. Avec un glaçon. Et un vrai.
Pendant que le barman s’attèle à sa tâche, Jerry se redresse et me fixe de son regard trouble :
- Euh... T'serais pas ce mercenaire qui fait des trucs bizarres sur commande ?
- J'suis pas vraiment mercenaire mais... dans l'idée c'est ça.
- C'est bien c'que j'disais : ta tête me r'vient pas.
Putain.
Y en a qui comprennent pas la première fois, ça je le sais. Mais j'ai pourtant fait l'effort de bien faire rentrer le message ! Va falloir le graver...
Une veine à mon front palpite tandis que ma paupière tressaute sous l'effet de la colère. Je sers le poing, la bouche déformée par un rictus haineux. Le pauvre bougre ne sait pas ce qui l'attend.
- C'est comme ça que t'parles à un futur Roi ?!
En position de frappe, j'inspire à fond avant de détendre mon bras d'un coup et d'envoyer valser ce sale con dans le décor, bien plus fort que la fois précédente*. Un "CRAC" sonore laisse entendre qu'il n'a pas eu le temps de préparer sa mâchoire à l'impact. Encastré dans le mur, il ne bouge plus.
Autour de moi, le silence s'est fait. Tous les yeux sont dans ma direction, alors que je respire fort, afin de regagner mon calme. Bill tient ma commande de sa main tremblante et renverse la moitié du liquide sur le comptoir. Blême, il constate l'étendue des dégâts. Je me retourne vers lui, hausse les épaules et lui dis :
- T'as qu'à mettre ça sur ma note. T'façon j'ai plus soif : à l'idée de boire le même jus qu'ces pisseuses à grande gueule, ça m'dégoûte.
Je m'apprête à sortir quand, le bras tendu vers la poignée de la porte, je me retourne et lance :
- Et si quelqu'un a un souci, j'suis chez moi ! Impasse de la Grisaille !
Quand je pense que j'étais venu me détendre au lieu de m'emmerder dans mon bureau, à attendre des clients plus absents que jamais... C'est bien beau de posséder un bordel pour arrondir ses fins de mois, mais si le comptable suffit à faire tout le travail, à quoi je sers moi ? Sans parler de ce Sunbae et de son syndicat à la con ! Enfin, tant que ça n'empêche pas le business je ne peux rien en dire. Et puis un associé reste un associé.
Dans tous les cas, il me faut un nouvel employeur et vite, parce que l'ennui risque de me faire faire n'importe quoi. Plus encore que ce qu'il venait de se passer.
Arrivé devant chez moi, je m'arrête à nouveau. Une pensée me vient : mon coup de sang au bar n'a pas dû plaire à tout le monde. Et si... Non quand même pas. Qui oserait ? J'ai des relations. Mais vu que j'ai crié où j'habitais...
- Tséhéhé... Quel con.
Je ne suis pas spécialement paranoïaque. Je préfère le terme de "prudent". Et c'est par prudence que je me dis qu'un Argument ne suffira pas toujours à me protéger.
- Technique utilisée:
- *Tyrant Punch : Dorian paraît calme et déjà il est intimidant. Mais un mot de travers, et tout tourne au drame ! Susceptible au possible, notre dérangé du bulbe envoie valser l'outrageux d'un direct du droit. Avec classe s'il vous plaît ! L'inconvénient : ça laisse souvent des marques et c'est assez prévisible, en raison de sa paupière qui tressaute.
Dernière édition par Dorian Silverbreath le Lun 04 Sep 2017, 13:33, édité 2 fois